état des lieux
La Culture Swing à Toulouse 30’s fever
Vous les avez peut-être déjà croisés au kiosque du Grand-Rond, à la Prairie des Filtres ou aux alentours de la place Saint-Georges. Depuis quelques années, des groupes de danseurs swinguent régulièrement dans les rues, en compagnie de formations musicales inspirées par le jazz des années 30. La scène swing est-elle particulièrement implantée à Toulouse, ou résulte-t-elle seulement d’un retour en force des esthétiques rétro ? Éléments de réponse en compagnie d’acteurs locaux. | Paul Muselet
C
' est un fait acquis : la réputa-
tion de la ville rose n’est plus à faire en matière de swing. Pourtant, en épluchant notre fidèle agenda, une évidence s’imposait : à l’exception d’une poignée de soirées irréductibles (en encadré), les concerts dédiés au genre se font plutôt rares dans les salles toulousaines. Épineuse énigme, pour laquelle Clutch a directement contacté Dominique Rieux, directeur musical de l’ensemble régional Big Band Brass, comptant plus de 25 musiciens. En quête de reproduction du son d’une époque, la formation se produit régulièrement pour des live hommages (Glenn Miller, Franck Sinatra...) avec des covers fidèles à l’esprit des années 30 et 40. Le chef d’orchestre 4•
confirme notre intuition. L’intérêt du public local pour le swing n’a jamais été aussi fort. Mais... « la vitalité de cette scène ne s’exprime pas particulièrement dans les salles de concert. Le swing se danse. C’est une pulsation entre 120 et 160 battements par minute, qui permet au corps de s’inscrire sur le rythme. C’est moins le cas du jazz moderne, qui s’inscrit davantage dans une optique d’écoute ». Contrebassiste au sein du groupe Gadjo Zaz Trio, le peintre Arnaud Bauville (et artiste du Clutchfolio #15, ndlr) dresse le même diagnostic. Pour lui, le mouvement swing toulousain a d’abord pris son essor grâce aux clubs de lindy hop, danse dérivée du genre. Particulièrement actives depuis plus de 15 ans, ces écoles auraient diffusé la pratique