état des lieux
platines-bars :
Les Dj’s du quotidien On les a surnommés les Dj’s du quotidien. Entre contraintes esthétiques, adaptation au public selon les horaires, et exercice d’endurance, ils renouvellent la tradition de la culture musicale dans les bars de Toulouse. Infatigables, ils blindent l’agenda de Clutch tous les mois depuis 5 ans. Il était temps de leur rendre hommage. | Paul Muselet
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Les clients attendent patiemment leur russe blanc au comptoir du Nasdrovia, dans une ambiance hiphop nineties. Inutile de chercher le déroulé d’une quelconque playlist... la source des hostilités se situe au sous-sol ! En bas, on salue Dj Nice affairé aux platines. Sourire aux lèvres, le Toulousain se fait plaisir, mais n’oublie jamais d’observer les réactions du public. « C’est un métier ! » sourit François, patron du bar, ancien Dj, et collectionneur de vinyles. « Je suis dans une logique de carte blanche, car je considère qu’un Dj connaît son boulot de A à Z. Il doit gérer son set en étonnant les gens avec de bons morceaux, au bon moment, et dans les esthétiques qu’il maîtrise. On a beau travailler par affinités, il y a quand même un contrat à remplir ! ». Majoritairement amateurs, issus des
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radios associatives, collectionneurs de disques ou simples passionnés, les « Dj’s du quotidien » sont spécialisés dans un domaine où l’expérience de terrain et la connaissance du dancefloor ne s’improvisent pas. Ayant fait ses armes à Radio Campus au milieu des années 90, Dj Païkan se souvient de l’explosion du phénomène au début des années 2000 : « la transition s’est faite naturellement par rapport à la culture de l’époque. Il y a eu une forte demande et les barmen ont suivi. Cela ramenait plus de monde, coûtait moins cher en bières et en argent pour le défraiement des musiciens. Le tout en contrôlant plus facilement le débit sonore pour ne pas gêner le voisinage. Bref, pour eux, c’était vraiment du pain béni ! ». Loin d’être nouvelle, cette pratique s’inscrirait dans la continuité d’une longue tradition. « Je la vois comme la culture du piano-bar réactualisée via les platines, ni plus ni