état des lieux
Squats artistiques
Parfois tolérés, jamais acceptés
Illégaux au regard de la loi mais attachés à la volonté de pérenniser leurs activités, les squats artistiques interrogent le fonctionnement créatif. À Toulouse, la question du passage à la légalisation de ces collectifs autogérés est particulièrement d’actualité. | Paul Muselet
S
ortie Minimes. Prenez boulevard de Suisse, et tournez à droite rue Ferdinand Lassalle. À la vue de ce vaste hangar couvert de graffitis, tout porte à croire que l’on se trouve face à un squat. Pas si simple. L’asso Mix’Art Myrys y a été relogée par les pouvoir publics il y a maintenant 11 ans. Sous l’égide du système D, le collectif d’artistes autogéré revendique des « occupations illégales et légitimes » depuis
l’investissement des ex-usines à chaussures Myrys, à St-Cyprien en 1995. « Nous sommes partis du squat » se remémore Joël Lecussan, coordinateur de Mix’Art Myrys. « Les artistes qui nous ont rejoints avaient envie d’expérimenter d’autres formes, afin de retrouver des espaces de liberté hors des lieux institués ». Particulièrement médiatisée, l’occupation du Grand Hôtel de la rue de Metz de 2001 à 2005 a conduit le collectif
Pavillon Mazar Les questions d’expulsions dans les lieux de création artistique ne touchent pas seulement les squats ! Dans la petite cour du n°13 de la rue Sainte-Ursule, le Groupe Merci assure la gestion du Pavillon Mazar (ex- marché aux draps aménagé et équipé pour les arts de la scène) depuis 1997. Face aux propriétaires, la compagnie toulousaine est aujourd’hui en danger malgré le soutien de la Drac et de la Mairie de Toulouse. | pavillonmazar.com.
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