état des lieux
MAISONS D’ÉDITION EN OCCITANIE : L’ÉCRIT DU CŒUR
Faire un état des lieux des maisons d’édition toulousaines ? Le bonheur ! Mais aussi un vrai casse-tête, tant il y a de chouettes maisons d’édition dans la ville rose et en région - qui méritent un éclairage. Pas d’annuaire ou de liste exhaustive du sujet, mais un instantané d’une filière riche d’initiatives. | Carole Lafontan
P
remier constat : en Occitanie, des maisons d’édition, il y en a pléthore. Mais pour autant, pas de schéma-type : derrière chaque structure, des échelles différentes et un mode de fonctionnement propre. Des poidslourds historiques qui assurent plus d’une trentaine de publications par an (Milan, Privat) à des maisons plus confidentielles (Aedon Productions, notamment derrière la revue ciné La Septième Obsession), des maisons d’édition collectives (Icibas, ex CMDE) à des structures plus récentes qui s’imposent d’emblée au plan national (Third Editions). Pas de règle d’or ni de recette miracle, chaque maison a ses propres objectifs et perspectives. Derrière Blast Éditions, qui « défend une littérature d’essai et de création
6•
politique - une littérature qui pense l’articulation des oppressions et des luttes et qui ouvre des perspectives depuis le champ des résistances antiracistes, féministes, queers, anarchistes », par exemple, seulement deux bénévoles : Solen Derrien et Karima Neggad. « Et aucun-e autre. Nous occupons toutes les deux les postes d’éditrices et faisons tout nous-mêmes ». Une manière d’être plus qu’un parti pris. Les Éditions Anacharsis, elles, se transforment pour leurs 10 ans, en 2012. Le statut associatif ne répondant plus de façon satisfaisante aux besoins de consolidation de la maison, elle se transforme alors en Société Coopérative d’Intérêt Collectif (SCIC). Une vraie petite révolution. « Par essence, une maison d’édition est un organe collectif. C’est donc par la constitution d’une communauté