Clutch #94 | fév. 22

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état des lieux

CULTURES LGBTQI+ À TOULOUSE RAINBOW WARRIORS !

Rendre visibles les artistes et tenter de se prémunir des discriminations tout en ne restant pas dans l'entre-soi... Mission acrobatique réussie pour les cultures LGBTQI à Toulouse. Avec, comme souvent dans la Ville rose, militantisme et tranquillité. | Nicolas Mathé

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ne expérience hors normes, au sens littéral du terme. C'est ce que propose le Kalinka depuis près de 20 ans dans le quartier Saint-Cyprien. Dans ce cabaret qui envoie joyeusement valser tous les codes et les genres, pas besoin de pancarte LGBTQI. Pourtant, le lieu est devenu une adresse incontournable des cultures lesbiennes, gays, bisexuelles, trans, queer, intersexes... à Toulouse. « Ici, on se moque complètement du genre, du physique ou de l'âge. Gros ou grosses, poilus ou poilues, danseurs, acrobates... on s'en fout », claironne Stéphane Lafage, le patron. C'est dire le sort réservé aux préférences sexuelles ! Au menu : plaisir et styles aussi variés et différents que le drag, le burlesque, le gorelesque, les danses orientales

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et tribales et même le shibari ou le bondage... Pas étonnant qu'un tel espace de liberté ait vu émerger nombre d'artistes estampillés LGBT, dont l'un des plus reconnus à Toulouse aujourd'hui, Mika Rambar. Dj, performer, showgirl, plasticien... ce touche à tout est arrivé à Toulouse en 2004. « J'étais dans le milieu artistique mais c'est sur la scène du Kalinka que j'ai vraiment pu développer mon travail et ma propre personnalité, qui ne correspond à aucune case », raconte-t-il. Au delà des genres précis du burlesque ou du drag, avec leurs codes parfois très stricts, Mika Rambar prône surtout le « genderfuck ». Un travail de déconstruction du genre qui a aussi bénéficié de l'énorme explosion


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