Spectres du Cinéma #4

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passait au sein du cinéma ? Pas à l'Odéon qui a fermé, c'était particulier l'Odéon, la caisse était située de telle manière qu'il pouvait y avoir un caissier qui fasse le contrôle en même temps plus un projectionniste. Il y avait deux personnes pour l'Odéon. En même temps c'était une salle unique donc forcément si le film ne marche pas ça fait encore moins de spectateurs que s'il y a trois salles où on peut passer trois films différents. À Bellecour et aux Terreaux, ce qui se passe c'est qu'il y a le caissier, ensuite il y a le contrôleur, et le projectionniste qui est en cabine. Dans la caisse il y a le caissier, et dans le dispatch le contrôleur, qui est là pour accueillir les spectateurs, et surtout contrôler les tickets évidemment, et c'est un service quoi, il est là pour assurer la sécurité. C'est la fameuse personne qui va manquer maintenant ?

SdC :

J'en ai croisé un là, c'était Lionel. Je l'ai croisé et effectivement maintenant il n'y a plus de contrôleur, enfin, mardi, ça sera le dernier jour...

IS :

SG : Jean a fini...

IS : Ah ben voilà, Jean qui était un ancien,

qui était le contrôleur un peu historique parce que ça faisait vingt­sept ans maintenant qu'il était au contrôle. Il était là avant même Marc Artigau, et avant nous tous, c'était le plus vieux de tous les salariés.

SG : Vingt­sept ans, c'est à peine mon âge ! Ben c'est pas le mien : j'étais pas né ! (rires)

IS :

Il y a donc, ou il y avait, plusieurs générations qui travaillaient au CNP...

SdC :

IS : Ah oui, en gros il y avait on va dire un

noyau dur de personnes qui restaient depuis assez longtemps, pour diverses raisons et d'autres personnes, dont nous on fait partie, qui sont arrivées à peu près il y a trois ans. On fait partie de la nouvelle génération, on va dire. On est arrivé sans toute l'histoire, après le passé qu'il y avait déjà derrière les CNP. Ils ont un passé lourd, un peu dur, de conflit permanent, de crises permanentes. Cette crise­là, nous ça fait trois ans qu'on la connaît. Par exemple Galeshka Moravioff, on ne l'avait jamais rencontré. Il était juste venu en 98.

SdC : Il se faisait discret quoi. SG : Ah oui, il était venu en 98, il y avait eu des mouvements de grève en 98...

En fait, à la base, c'était rattaché aux TNP. Le CNP et le TNP c'était pareil, ça avait été créé par Roger Planchon et Robert Gilbert, qui sont les deux créateurs historiques du TNP et du CNP. En gros, ce qui s'est passé, c'est qu'en 93 ou 94, le CNP a été séparé du TNP et a été privatisé. Et donc ça a été séparé en parts égales entre Planchon et Gilbert.

IS :

SdC :

publics.

Au départ, il s'agissait d'espaces

Oui, ensuite ce qui s'est passé, c'est que Gilbert est mort et quand il est mort, Planchon a récupéré toutes les parts des CNP. Les CNP étant privatisés, les bureaux se trouvaient toujours au TNP. Je passe rapidement mais c'est juste pour expliquer que dès le départ, c'est un jeu assez compliqué entre privé et public, ce jeu­là de la culture en France dans les années 80 et 90. L'argent qui a été investi dans la culture dans ces années­là, il y a eu de petites dérives peut­être, justement de privatiser des choses qui étaient en tout cas à la base publiques, ou en tout cas financées par le

IS :

Grève au CNP Odéon Photographie : Pierre Suchet 8

http://spectresducinema.blogspot.com

Spectres du cinéma #4 Printemps 201 0


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