Parmi les concepteurs de la trousse d’information à l’intention des patients atteints de cancer colorectal, Sylvie Croteau, infirmière pivot en oncologie colorectale, France Bélec, nutritionniste, Irène Lebeuf, conseillère en soins spécialisés, Marie-Hélène Larouche, stomothérapeute, Joann Maxwell, nutritionniste, Dominique G. Tremblay, patiente, Dre Carole Richard, chef du Service de chirurgie digestive, Carole Auger, infirmière-chef, Claire Beaudin, adjointe à la Direction des regroupements de clientèles.
actualites
Le cancer colorectal en chiffres 3e cancer le plus fréquent (après sein / prostate et poumon) 1 possibilité sur 15 d’en être victime 2e cause de mortalité par cancer au Canada Plus de 5900 patients québécois diagnostiqués par an, 2000 décès L’hérédité est en cause dans 5 à 10 % des cas seulement Dépisté au stade 1 : 90 % de chances de guérison Dépisté au stade 4 : encore possible de guérir, mais traitement complexe nécessaire 50 ans : l’âge du 1er test de dépistage (recherche de sang dans les selles)
Témoignage
Le courage de se prendre en main Dominique G. Tremblay a 48 ans quand on lui diagnostique un cancer colorectal localement avancé. La travailleuse autonome en arts et culture très active et jusque là en santé reçoit le choc de vivre un cancer au même âge que sa mère et qui l’avait laissée orpheline. Elle choisit de bloquer l’insupportable émotion qui veut l’envahir et de mettre toute son attention et ses énergies sur les étapes, démarches et efforts à soutenir, en vue de sa guérison. Elle subit en juin 2009 de la chimiothérapie, de la radiothérapie et une importante chirurgie. Elle doit porter plusieurs mois un drain rectal et une stomie. Mais elle se prend en main, se documente, pose des questions, cherche de l’aide et profite de tous les services qu’offre le CHUM aux patients : psychologue, sexologue, nutritionniste, pharmacien, massages, Belle et bien dans sa peau, conférences, prêts de films, méthode Écho, etc. « Je ne voulais pas devenir une maladie, j’ai refusé de me l’approprier, je disais « la » tumeur et non « ma » tumeur, « ce » cancer et jamais « mon » cancer. » Son attitude empreinte de force a impressionné à ce point l’équipe d'oncologie colorectale qu’elle a inspiré la création d’une trousse donnant toutes sortes de renseignements aux patients, avant,
pendant et après les traitements, y compris nombre de questions souvent ignorées. Elle-même a eu recours aux techniques de respiration abdominale, de visualisation créatrice et d’autohypnose, qui lui furent d’un grand secours. « Il faut comprendre que ces méthodes ne remplacent pas les traitements médicaux, mais qu’ils peuvent et doivent être utilisés conjointement », tient-elle à préciser. « C’est un privilège de l’avoir eue comme patiente », conclut la Dre Carole Richard, qui l’a opérée. Récemment, Dominique a été approchée par Virage, un organisme d’aide pour les personnes atteintes de cancer et leurs proches et qui a ses bureaux dans le CHUM. Elle aimerait mettre sur pied pour eux des cours d’autohypnose à l’intention des patients : « l’autohypnose induit des états modifiés de conscience et permet de gérer les moments plus lourds de la maladie. Cette technique peut réduire de façon notoire les effets secondaires de la chimio, elle agit sur les phobies et les peurs, sur le stress et l’anxiété, permet de contrôler la douleur, les humeurs et le sommeil. » D’ici là, profitons des conseils qu’elle donnait à l’auditoire lors des journées colorectales : « posez des questions aux professionnels de l’équipe soignante, profitez au maximum des ressources qu’on vous offre, n’hésitez pas à demander de l’aide, vivez 24 heures à la fois et n’essayez pas de régler les problèmes de toute votre vie, ne vous négligez pas et soignez votre apparence, ayez de la gratitude, cela démultiplie votre courage et votre force, remerciez-vous tous les jours de vos efforts vers la guérison, soyez bienveillant envers vous-même. » Mme Tremblay a depuis réorienté sa carrière, termine des études avancées en hypnothérapie et ouvre bientôt une clinique.
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