Dr Jean-François Lizé, pneumologue-intensiviste et Dr Louis Racine, ophtalmologiste Photos Stéphane Lord et Martin Viau
Don d’organes et de tissus
Le chemin parcouru Dans le cadre de la Semaine nationale du don d’organes et de tissus, des conférences-midi se sont tenues dans les trois hôpitaux. chumagazine était présent à la conférence donnée par les Drs Louis Racine, ophtalmologiste, et Jean-François Lizé, pneumologue-intensiviste.
La greffe de cornée Le Dr Louis Racine a abordé la question des greffes de cornée. Les 1000 personnes en attente de cornée devront patienter de 3 à 4 ans au Québec, plus que partout ailleurs au pays. Fait à noter, il existe très peu de critères restrictifs pour la cornée et presque tout le monde peut être donneur. Comme l’expliquait le Dr Racine, si on arrivait à convertir tous les donneurs admissibles, le CHUM pourrait à lui seul régler la pénurie provinciale ! Pour augmenter le nombre de dons, des outils ont été créés au CHUM, dont un aide-mémoire et un formulaire à remplir à chaque décès. Cette approche systématique commence à porter ses fruits. Le CHUM a reçu 34 dons oculaires pour greffes de cornée en 2009.
Le décès cardiocirculatoire Même si le Québec n’a toujours pas de définition juridique de la mort, saviezvous qu’il existe deux types de décès médicalement parlant ? C’est ce qu’a expliqué le Dr Jean-François Lizé. Le don d’organes après décès cardiocirculatoire (DDC), a fait l’objet d’un projetpilote dans quatre hôpitaux du Québec entre 2007 et 2009. Le décès cardiocirculatoire de type contrôlé survient lorsque la famille, conjointement avec le spécialiste, prend la décision de débrancher le respirateur ou tout autre appareil de maintien en vie du patient. On attend que le cœur ait arrêté de battre pendant cinq minutes, puis avec le consentement de la famille, le patient est transporté au bloc opératoire où l’on procède au
prélèvement des organes et des tissus. Pour l’instant, le don d’organes n’est pratiqué qu’en cas de décès neurologique (DDN), ou mort cérébrale, et à partir de donneurs vivants. Le DDC sera effectué au CHUM dès l’automne 2010. Cette pratique peut heurter certaines croyances et nécessite un changement des us et coutumes au sein des équipes. « Tous se montrent toutefois très réceptifs et, grâce à la collaboration de chacun, explique le Dr Lizé, le CHUM pourra véritablement réaliser sa mission d’excellence en transplantation. » Cette conférence-midi, comme les précédentes, a été suivie du témoignage inspirant d’une patiente greffée qui nous rappelle l’importance vitale du don d’organes. LP
chumagazine Juin 2010 l 25