Équipe d'intervention intensive de proximité (EQIIP SOL)
De gauche à droite, Véronique Plante, travailleuse sociale, Dre Amal Abdel-Baki, psychiatre, Julie-Marguerite Deschênes, travailleuse sociale, Nicolas Girard, travailleur social, Jean-Félix Hébert-Colette, intervenant pair aidant
DEPUIS FÉVRIER 2012 Type de patients : jeunes de 18 à 30 ans en situation d’itinérance qui présentent des troubles de santé mentale et de toxicomanie Mission : amener ces jeunes vers les ressources de l’hôpital Durée du suivi : de 1 à 3 ans RÉDUCTION DE 63 % DE L’ITINÉRANCE APRÈS UN AN De la méfiance à la confiance à la réinsertion sociale Ils ont pour la plupart été suivis dans un centre de protection de la jeunesse. Ils n’ont pas de domicile fixe, mais hésitent à fréquenter les grands refuges pour itinérants. Ils squattent, vont au centre de jour Chez Pops – Dans la Rue, parfois au Refuge des Jeunes de Montréal, au Bunker ou ailleurs. « L’EQIIP SOL, c’est ce qu’il manquait pour faire le pont entre le milieu communautaire et les équipes du CHUM, explique la D re Amal Abdel-Baki, médecin psychiatre à l’origine du projet et chef de la clinique JAP (jeunes adultes psychotiques) du CHUM. Nous pensions au départ que ces jeunes n’étaient pas motivés, mais nous avons compris qu’il fallait s’y prendre autrement. » Composée de trois travailleurs sociaux bénéficiant de l’appui de quatre psychiatres, l’EQIIP SOL a entre autres pour mission d’assurer le suivi de la situation de vie de ces jeunes dans la communauté, de les guider vers les ressources appropriées et de les aider à atteindre une certaine stabilité psychologique et sociale. « Pour les motiver, nous partons de leur projet de vie, ajoute Nicolas Girard, travailleur social. Ils veulent tous avoir un ‘appart’, un métier, un job. Même si on se fait souvent dire non, il faut persévérer et leur montrer qu’on est là et qu’on ne va pas les lâcher. »
Les professionnels de l’EQIIP SOL ont la possibilité d’intervenir de manière intensive auprès des jeunes en les rencontrant individuellement plusieurs fois par semaine au besoin. Cette approche a eu des résultats tangibles, car elle a notamment permis de réduire le nombre de consultations à l’urgence ainsi que le nombre de rechutes. Par ailleurs, seulement 11 % des participants au programme sont encore itinérants après un an, comparativement à 74 % à l’admission. L’EQIIP SOL a reçu en 2014 un prix du réseau de la santé et des services sociaux dans la catégorie Accessibilité aux soins et services.
« Même si on se fait souvent dire non, il faut persévérer et leur montrer qu’on est là et qu’on ne va pas les lâcher. » Nicolas Girard, travailleur social, EQIIP SOL
UN CAS TYPE
Marie-Julie, 21 ans Consommait du cannabis et du speed tous les jours Entendait des voix qui la traitaient de « salope » Après un diagnostic de schizophrénie : a cessé sa médication antipsychotique, est devenue désorganisée et a quitté sa ville natale S’est promenée de refuge en refuge à Montréal Mia, intervenante Chez Pops, a contacté l’EQIIP SOL Marie-Julie a fait un séjour à l’Unité de psychiatrie des toxicomanies du CHUM Elle a été transférée à la clinique JAP où elle reçoit un suivi psychiatrique et psychosocial
Qu’est-ce que la psychose? La psychose est un trouble du cerveau qui entraîne une altération du contact avec la réalité. Les changements peuvent survenir au plan des perceptions, des pensées, des émotions et des comportements. La psychose fait partie des troubles mentaux graves et touche 3 % de la population. Dans la majorité des cas, la détection précoce peut mener à la rémission complète des symptômes. CHUMAGAZINE 13