Christopher Kan Architecte - portfolio

portfolio.

Héritage, Adaptable, Évolutive

L'architecture, cette fusion à la fois artistique et fonctionnelle, a toujours été le témoin silencieux des époques qu'elle traverse. Dans un monde en perpétuelle mutation, il est important de remettre en question la laideur apparente qui prévaut de nos jours, car elle néglige souvent l'accumulation hasardeuse des extensions au fil des ans

Plutôt que de suivre la tendance de démolir des édifices existants dans un environnement en constante expansion et évolution, je suis fervent de la réutilisation des matériaux et de l'adaptation créative Chaque bâtiment possède une histoire, tissée avec soin au fil des années, et il porte en lui une mémoire qui mérite d'être respectée. À travers des processus, nous pouvons insuffler une nouvelle vie à ces structures existantes en les intégrant dans la trame urbaine qui continue de grandir.

L'idée d'élever de nouveaux édifices ne doit pas être simplement esthétique ou encore fonctionnelle, mais doit embrasser l'évolutivité et la flexibilité qui s'adaptent aux besoins changeants de la société

Mon ambition est de contribuer à la transformation de notre paysage urbain en préservant notre passé, tout en célébrant l'avenir Je crois fermement en la valeur inhérente à chaque bâtiment, qu'il soit imposant ou modeste, car il reflète les rêves et les aspirations de ceux qui l'ont construit et habité.

En quelques mots, ma vision architecturale s'ancre dans la création d'une toile urbaine où les nouveaux bâtiments se lèvent en harmonie avec le passé, célébrant la réutilisation des matériaux et l'adaptabilité Car l'architecture, bien plus qu'une simple structure, est le reflet de notre héritage et la promesse d'un avenir inspirant et pérenne

DELIGNE

Commissariat de Police - 57 000 m2

LE BATIMENT

De Ligne, conçu par l'architecte Marcel Lambrichs sur demande du Crédit Communal de Belgique en 1973, occupe une position tout à fait singulière à la convergence de deux quartiers emblématiques de la ville de Bruxelles D'un côté, il s’implante dans un quartier en pleine métamorphose grâce à la jonction ferroviaire Nord-Midi, tandis que de l'autre, il se fond dans le tissu historique du quartier de Treurenberg, berceau médiéval de la ville qui abrite la Cathédrale Saints Michel-et-Gudule

Le résultat est un complexe de bureaux de 14 niveaux : 4 en sous-sol complet (2 niveaux pour le parking et 2 niveaux pour le centre informatique), 3 au rez-dechaussée partiel (incluant le mess), 5 plateaux de bureaux, 1 niveau partiel supérieur et 1 étage technique avec accès aux toitures Le bâtiment occupe un îlot complet de forme triangulaire et en forte déclivité, délimité par la rue de la Banque, la rue Montagne de l’Oratoire et la rue de Ligne Les architectes ont pris en compte ces contraintes topographiques au point d'en faire la ligne directrice de toute la composition, qui se veut subtilement maîtrisée par un dessin en triangle équilatéral Sa multiplication et sa fusion par six génèrent un hexagone Cette géométrie s'étend dans l'ensemble de la composition architecturale, jusqu'aux colonnes, aux sols et aux plafonds La structure en béton armé confère au bâtiment sa solidité, tandis que les façades, de véritables œuvres d'art, se distinguent par leurs murs rideaux en verre réfléchissant du côté de la jonction ferroviaire, et par leur élégante pierre du côté de Treurenberg Les choix des vitrages et leur mise en œuvre délicate ont été étudiés pour capturer les jeux de lumière et les reflets environnants, conférant au bâtiment une allure dynamique et captivante

PROGRAMME

Le projet de commissariat de police pour la zone de Bruxelles-Ixelles est caractérisé par un programme complexe, dont les détails complets ne sont pas inclus dans ce portfolio à la demande des autorités Ceci est dû à l'étude en cours sur la réhabilitation du bâtiment au moment de la rédaction de ce document

Le programme comprend plusieurs exigences En résumé, il nécessite des bureaux individuels pour les responsables de chaque service et des espaces de travail en "open space" pour le personnel administratif De plus, il inclut la conception de cellules de détention et de salles d'attente, avec des zones dédiées à la fouille et à l'audition Ces zones doivent accueillir les victimes et les suspects tout en assurant une séparation totale entre eux

Le défi principal est de créer des trajets internes spécifiques pour les différentes catégories d'individus présents dans le bâtiment : le public, les visiteurs, les victimes, les détenus et le personnel aux horaires variés Une planification minutieuse de chaque flux est essentielle, avec l'ajout de sas de sécurité et de postes de contrôle pour gérer les entrées et les sorties

Nos intentions quant à elles étaient de redéfinir l'aménagement de l'espace autour du patio Notre but était de transformer cet espace en un environnement de travail en "open space", favorisant les interactions visuelles et la connexion entre les espaces de détente Pour atteindre cet objectif, nous avons adopté une approche consistant à regrouper les différents services de manière à former une configuration en forme de diamant Cette disposition a été inspirée par la forme des noyaux que nous avons choisi de conserver

Étant donné que le bâtiment pouvait potentiellement induire de la confusion en s'y perdant, nous avons délibérément préservé certaines caractéristiques distinctives sur sa façade Ces éléments ont été maintenus comme des repères pour les occupants En parallèle, nous avons mis en place une circulation qui relie ces repères en suivant un trajet autour des noyaux Ce qui permet d'établir des connexions fluides entre tous les services et a créé des perspectives visuelles vers l'extérieur grâce à ces éléments architecturaux

HERITAGE

Notre approche pour l'entrée publique et l'accueil des visiteurs du commissariat repose sur le choix d'une façade néoclassique distincte, en contraste avec les deux autres façades vitrées. Nous avons également choisi de conserver et de réutiliser les matériaux existants, caractérisés par des cloisons en placage de cerisier et des faux plafonds hexagonaux blancs, créant ainsi une ambiance différenciée par rapport au reste du bâtiment qui présente des halls en marbre. Un élément notable de cette façade est notament sa double peau, comprenant un escalier extérieur et une façade intérieure en verre. Cette disposition offre une opportunité de gérer les flux internes du bâtiment.

En intégrant l'escalier à l'intérieur, nous pouvons diriger les visiteurs vers les salles d'audition situées un étage plus bas. En réaménageant la façade en verre centrale, nous pouvons différencier les deux types de circulation: l'accès réservé aux invités et celui destiné au public (victimes...).

De plus, cette nouvelle configuration nous permet d'utiliser les matériaux existants pour créer le nouvel agencement. En effet, dès le début nous avons veillé à préserver le langage architectural préexistant, qui est une caractéristique distinctive du bâtiment dans son ensemble.

ULB CAMPUS

Logements étudiants

LES MAISONS MITOYENNES

Situées entre les numéros 115 et 149 de l'avenue Adolphe Buyl, les maisons ont été édifiées par des particuliers au cours des années 1900 Elles subsistent aujourd'hui en tant que derniers témoins de l'Exposition Universelle de Bruxelles de 1910

Représentant la première occupation du plateau du Solbosch, bien avant l'aménagement ultérieur de l'Université libre de Bruxelles entre 1918 et 1924 Ces maisons ont été finalement acquises par l'université en 1960

Cette acquisition a suivi une période d'expropriation pour répondre aux besoins d'expansion liés à l'essor de la population étudiante et à la démocratisation des études

Bien que l'on ait envisagé une utilisation temporaire de ces maisons en faveur de projets futurs exploitant les terrains libérés par leur démolition dès 1959, ils sont toujours debout Cependant, la récente démolition du numéro 151 en 2019 et l'abandon progressif de certaines maisons semble susciter un désintérêt croissant de la part de l'Université

PROGRAMME

L'histoire de l'avenue Adolphe Buyl est empreinte de deux moments clés qui l'ont façonnée : l'Exposition universelle de 1910 et l'établissement de l'Université libre de Bruxelles en 1921 Ces événements ont joué un rôle décisif dans le développement de l'avenue et contribué à l'expansion de l'Université

Cependant, cette croissance s'est produite de manière opportuniste, capitalisant sur les terrains peu développés et saisissant les opportunités qui se présentaient Cette approche a posé des défis quant à l'intégration du campus au sein de l'avenue et dans la ville elle-même La situation actuelle, où l'ULB occupe les maisons de l'avenue Adolphe Buyl, met en lumière ces problématiques, notamment à travers la configuration des espaces dédiés au travail et à l'enseignement Cette disposition confère aux maisons un caractère résolument introverti

Notre démarche s'inscrit dans une volonté de revitaliser ces maisons en espaces communautaires, enrichissant à la fois le quartier environnant, la ville Universitaire et celle des étudiants Cette initiative se déploie en fusionnant des offres de logements étudiants avec la création d'espaces propices à la collaboration et à l'épanouissement collectif

En revitalisant ces lieux, nous aspirons à instaurer une nouvelle dynamique de partage, d'apprentissage et de création au sein du quartier

Les résidents du quartier trouveront en ces espaces réhabilités des endroits de rencontre, d'expression culturelle et d'échanges, favorisant ainsi le tissage de liens avec un campus

ANNEXE