Manu Association - Dossier 2009

Page 26

3) La cohabitation malsaine de pathologies différentes au sein d’un même service. Certainement pour des raisons économiques, de nombreuses structures de soins psychothérapiques accueillent dans le même confinement aussi bien des drogués que des alcooliques, des suicidaires, des dépressifs, des malades mentaux plus ou moins lourds, sans ce soucier des conséquences. Plus, dans de telles structures, il n’est pas rare que l’alcool pénètre dans des bouteilles de limonade, que, dans l’infâme fumoir destiné aux malades, on ne fume pas que du tabac… Une anecdote, encore : un psychiatre chef de service répondra à une famille : « Nous le savons bien, mais nous ne sommes pas des matons !… » Il ne faut guère s’étonner, dans ces conditions, que beaucoup de patients reviennent plusieurs fois dans ces services et que d’autres en disparaissent ! 4) La barrière du secret médical S’agissant d’établissements hospitaliers ou à caractère médical, une autre barrière se dresse, le fameux « Secret Médical ». Combien de médecins se retranchent derrière ce paravent providentiel ! Une personne disparaît, elle est psychologiquement malade, mais il est impossible, pour les siens, de connaître ce dont il s’agit, ni davantage participer à sa guérison! Le secret médical a de bonnes raisons d’exister, cependant, dans certaines circonstances, et dans l’intérêt du disparu, il devrait être aussi ‘‘modulé’’, et surtout légalement adapté à ce genre de situation.. De nombreux médecins ne connaissent pas, ou ne veulent pas connaître cette ‘‘modulation’’ qui peut être celle du cœur, et qui auréolerait le secret médical. Le conflit éclate alors entre médecins et famille victime : une épreuve supplémentaire à surmonter ! 5) Les amnésiques et les décédés sous X en structure hospitalière Les personnes amnésiques peuvent séjourner très longtemps dans les structures hospitalières sans qu’aucune recherche ne soit effectuée pour retrouver trace de leur famille, et, par là-même, pour redéfinir leur identité oubliée. MANU association a signalé plusieurs cas de ce type à la Police. On ne recherche pas systématiquement l’identité de personnes décédées anonymement dans les hôpitaux. Les corps, après être conservés quelques temps à la morgue, sont ensuite inhumés définitivement sous X, le permis d’inhumer étant délivré par la Police Administrative et par le Maire de la Commune concernée … Ce sont ainsi 800 personnes par an (600 en province et 200 sur Paris et la Région Parisienne) qui sont enterrées, chaque année, en France! En outre, rien n’est fait pour pouvoir, par suite, les identifier. Aucune photographie, aucune radiographie des membres, ou de la dentition, ou de toute autre partie du corps susceptible de révéler un détail spécifique, aucun prélèvement ADN, en vue d’une analyse ultérieure, n’est effectué. Dans certains Pays en conflit, on déterre les morts pour tenter de les identifier, en France on fait l’inverse !… 6) Déclaration des personnes non identifiées par les hôpitaux En septembre 2003 MANU association a provoqué une réunion au Ministère de l’Intérieur en présence du Docteur Patrick PELLOUX (Médecin Urgentiste, Président de l’AMUHF) et des dirigeants de l’OCDIP (Office Central chargé des Disparitions Inquiétantes de Personnes à la Direction Centrale de la Police Judiciaire), dans le but de faire cesser ces pratiques. Quelques jours plus tard, nous avons rencontré, au Ministère de la Santé, Mr Edouard COUTY, conseiller de Monsieur Jean-François MATTEI, Ministre de la Santé, Directeur de l’hospitalisation et de l’organisation des soins. Ce dernier nous a confirmé les Janvier 2009

Le Dossier de MANU association

Page 26


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.