Didacdoc 42 fusillés souain comp

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chaque mois sur son traitement et demi-traitement comme veuve (charges et acquittement partiels des dettes et frais) il lui reste à sa fille et à elle, une cinquantaine de francs, alors que sa belle-fille possède de 300 à 350 francs de revenus annuels provenant de location d’immeubles à Tourville). Le tuteur a posé les conditions suivantes : abandon de tout ce qui a été prisé en inventaire en juin 1915, soit 1 000 francs, montant du mobilier et valeurs, abandon d’une autre somme de 1 000 francs, correspondant au déficit entre les estimations du contrat de mariage de la première femme de l’instituteur. En 1921, des retenues sur le ½ traitement dues à Blanche Maupas (jusqu’en novembre 1919) sont encore réclamées et obtenues par le tuteur de Suzanne Maupas. 19 novembre 1915 : Le capitaine Equilbey qui avait témoigné au conseil de guerre en faveur des caporaux, et que la veuve Maupas questionne, l’encourage à attendre la fin de la guerre. Décembre 1915 : Blanche Maupas reçoit le paquet des affaires personnelles de son mari. 1916-1918 : Poursuite des recherches de témoignages en faveur de l’innocence des fusillés de Souain par la veuve Maupas, malgré la censure et la dispersion des vétérans du 336e R.I. à la suite de sa dissolution, le 9 juin 1916. En août 1916, elle transmet des témoignages à la LDH (la BDIC en conserve 38) mais ne veut pas qu’ils soient révélés, « car en présence des évènements actuels, mon devoir de femme française n’est-il pas de taire mes revendications ». Le Président de la LDH, approuve cette attitude dans une lettre du 8 septembre 1916, la dernière semble-t-il échangée jusqu’en avril 1919, époque de la relance de l’affaire. Révélations de Leforestier, instituteur, lieutenant au 336e R.I., 20e Cie. Documents précieux confiés par M. Gaillardon, inspecteur primaire à Saint-Lô à l’avocat Paul Meunier. Le rapport disparait après des perquisitions opérées par l’autorité militaire chez cet avocat. Leforestier meurt au front en octobre 1918. La femme de J. Beaufils, instituteur libre, compagnon d’armes de Maupas et caporal dans le 336e, écrit à son mari « A Saint-Lô on est très monté contre les instituteurs… ». Sur le recommandation de Leforestier, J. Beaufils écrit à sa fille, remplaçante bénévole, « au cas où je ne reviendrais pas, tu t’adresseras à M. Leforestier, cultivateur, à Cambernon, et il te remettra un rapport sur l’affaire. Le Président de l’Amicale doit d’ailleurs avoir reçu le pareil. » L’original est entre les mains de l’Inspecteur d’Académie par l’intermédiaire de M. Gaillardon. « Est-ce pour cette raison que M. l’Inspecteur d’Académie voulait me mettre en retraite, il y a trois ans » écrit J. Beaufils en 1926 ? Si les relations de la veuve Maupas avec M. Gaillardon sont excellentes, celles avec l’Inspecteur d’Académie, Léon Déries, sont tendues. Le secrétaire général de la LDH écrira au directeur de l’enseignement primaire en avril 1922 pour lui faire part d’une « certaine prévention » de Léon Déries, inspecteur académique l’inspecteur d’académie à l’égard de « cette malheureuse de la Manche femme ». L’attitude de l’Etat est équivoque, bien que le Arch. dép. Manche (2 Fi 6/78) fusillé Maupas ne soit pas réhabilité, Blanche obtient une pension de veuve de guerre et le demi-traitement de son époux. Septembre 1918 : Blanche Maupas est atteinte de la grippe espagnole, et frôle la mort à plusieurs reprises. Elle reste alitée une année. - 20 LE DIDAC’DOC – Service éducatif des archives départementales de la Manche – Octobre 2013


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