Regards économiques 3

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Regards économiques N° 3- Novembre 2013

Quelques chiffres : PIB France 2012 : 2 031,8 milliards d’euros Inflation (moyenne des 12 derniers mois à fin octobre) : + 0,98 % Dette publique (fin du 2e trimestre 2013) : 1912,2 milliards d’euros Balance commerciale (douze derniers mois) : -61,6 milliards d’euros Chômage au sens du BIT (2e trimestre 2013) : 10,5 % Budget de l’État 2014 : 379,9 milliards d’euros

Le « six-pack » En novembre 2011, le Parlement Européen et le Conseil Européen adoptaient le « six-pack ». Ce paquet législatif, composé de six mesures, vise à renforcer la surveillance des indicateurs macroéconomiques des pays de la zone euro ainsi qu’à resserrer la discipline budgétaire. Le « six-pack » étend ainsi les pouvoirs de la Commission Européenne avec un système de surveillance assorti à des sanctions renforcées.

L’Allemagne épinglée par la Commission Européenne À la crise financière mondiale de 2008 a rapidement succédé la crise de la zone euro révélant, si c’était nécessaire, les trajectoires opposées prises par les différents pays (pays du Nord, Allemagne en tête et pays du Sud) et le danger que cela représente pour l’union monétaire. Cette prise de conscience tardive de la part des instances européennes a conduit à adopter, à partir de 2011, une série de mesures afin de réduire les divergences économiques considérables accumulées par les pays de la zone euro ; et notamment la « procédure de déséquilibres macroéconomiques » contenue dans le « six pack ». Jusqu’au 13 novembre dernier, cette procédure n’avait été engagée qu’envers des pays rencontrant d’importants déficits. La Commission Européenne s’est saisie d’une enquête pour excédent commercial excessif à l’encontre de l’Allemagne notamment, suivant ainsi les observations de nombreux économistes, de la FED (banque centrale américaine) et du FMI. Ses conclusions devraient être rendues au printemps 2014. Il s’agit là d’une première et d’un revirement de paradigme pour l’instance européenne. Car au-delà de cette enquête, c’est le modèle économique allemand qui est mis en cause. Depuis longtemps, l’Allemagne connait un excédent commercial supérieur aux 6 % de PIB censés déclencher une procédure pour déséquilibre excessif. Son modèle économique repose essentiellement sur les exportations au détriment de la demande intérieure. Preuve en est le niveau de protection sociale et de salaire bas au regard de son niveau de développement économique. Par sa politique de rigidité sociale, l’Allemagne fait payer à ses partenaires européens la facture de sa « sur-compétitivité » : un euro fort et surévalué pour le reste de l’union, une exportation de son chômage et l’imposition d’un modèle social inadapté à l’Europe. La CFE-CGC salue néanmoins le premier pas de l’Allemagne : la mise en place d’un SMIC. Elle partage les préoccupations de la Commission Européenne concernant les déséquilibres entre les pays de la zone euro. Le CFE-CGC va même plus loin en demandant plus qu’une coordination des politiques publiques : une harmonisation sociale et fiscale !

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• PIB Après une hausse de +0,5 % au deuxième trimestre, le PIB en volume recule de 0,1 % au troisième trimestre. Il devrait selon les prévisions de l’INSEE repartir légèrement à la hausse sur les trois derniers mois de l’année. 1. Entreprises • Exportations Au troisième trimestre, les exportations se replient après un rebond temporaire au deuxième trimestre. Cela est à imputer principalement au recul des ventes de véhicules automobiles (-7,1 % après +11,0 %) notamment vers l’Allemagne et la Belgique. Mais les exportations des autres produits manufacturés se tassent également (machines industrielles et agricoles -2,1 % après +1,5 %), y compris dans les points forts de la spécialisation française (produits pharmaceutiques -1,8 %, agroalimentaire, luxe). Les livraisons aéronautiques et spatiales demeurent dynamiques vers l’Asie mais baissent fortement en Europe. Les ventes de produits chimiques se redressent. • Évolution de la production industrielle En septembre, la production industrielle diminue de 0,5 %. La baisse est de 0,7 % dans l’industrie manufacturière. Elle est particulièrement forte dans les « matériels de transport » (-3,4 %) dont l’automobile (-7,0 %), dans « la cokéfaction et le raffinage » (-2,1 %) et dans les « produits agricoles et alimentaires » (-2,0 %). En revanche, la production augmente dans les « équipements électriques, électroniques, informatiques, machines » (+2,8 %) • Climat des affaires L’indicateur du climat des affaires en France, calculé à partir des réponses des chefs d’entreprise des principaux secteurs d’activité, est stable à 95 en novembre. Il reste en dessous de sa moyenne de longue période (100). Il reste stable dans l’industrie et dans le bâtiment, se

dégrade dans le commerce de détail (-3 points), gagne un point dans le commerce de gros et s’améliore dans les services (+3 points). • Investissement Au troisième trimestre la Formation Brute de Capital Fixe (FBCF) totale se contracte pour le septième trimestre consécutif (-0,6 % après -0,4 %). Le recul de l’investissement en services s’accentue (-1,0 % après -0,4 %), notamment en services aux entreprises et en information-communication. La FBCF en produits manufacturés renoue avec la croissance (+0,9 % après -0,3 %) 2. Ménages • Consommation Les dépenses de consommation des ménages ont diminué de 0,1 % au T3 (- 0,1 % au T1 et + 0,3 % au T2). Cela est imputable au repli des dépenses en énergie (-3,0 % après 2,5 %), particulièrement dynamiques au T2 en raison de températures plus basses que leurs moyennes saisonnières. Cette baisse traduit un retour à la normale. Les dépenses en biens durables (automobile et équipement du logement), les achats d’habillement et d’alimentaire progressent au T3 (+0,6 % ; +1,6 % ; +0,4% respectivement). • Confiance des ménages En novembre 2013, la confiance des ménages baisse légèrement. L’indicateur qui la synthétise calculé par l’INSEE perd un point par rapport à son niveau de septembre. 3. chômage Le nombre de chômeurs baisse de 0,6% par rapport à la fin septembre 2013 et ce pour la première fois depuis trente mois. Parallèlement cependant, les contrats courts progressent fortement ce qui concoure à accroître la précarité. Aussi, cette embellie est à consolider avant de pouvoir parler d’un véritable retournement de la courbe du chômage.

Contacts : Alain Giffard, secrétaire national en charge du secteur Économie et Industrie  alain.giffard@cfecgc.fr Service Économie : Anne Bernard, Francine Didier, Kevin Gaillardet et Justine Vincent  kevin.gaillardet@cfecgc.fr Maison de la CFE-CGC Maison de la CFE-CGC – 59 rue du Rocher – 75008 Paris  +33 (0)1 55 30 12 12 –  +33 (0)1 55 30 13 13 www.cfecgc.org

Rédaction : service Economie et Protection sociale CFE-CGC / Conception : service Communication de la CFE-CGC - V. Bouret

La reprise marque une pause


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