La Mémoire de la Mer (extrait)

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Choisir son horiz on

Deux voies, routes maritimes ou sentiers terrestres, y conduisent et chacune d’elles offre son point de vue. On choisit ainsi son horizon pour voir naître une côte et découvrir de nouvelles perspectives, celles qui rendent le lointain si petit et le contour si net ; celles aussi qui s’ouvrent sur un désir.

Quel est le comble de la tendresse ? – Embrasser l’horizon. « La mer. Il faut l’imaginer, la voir avec le regard d’un homme de jadis, comme une barrière étendue jusqu’à l’horizon comme une immensité obsédante, omniprésente, merveilleuse, énigmatique. À elle seule, elle est un univers, une planète. » Fernand Braudel, La Méditerranée, l’espace et l’histoire

Du large, le rivage apparaît d’abord comme une ligne pâle, une barre imprécise à l’attrait différé. De près, il dévoile d’autres panoramas – criques, plages, falaises. Les bords de mer sont embellis lorsque le regard les embrasse de la haute mer : côtes douces ou abruptes qui semblent s’allonger avec volupté ou lutter âprement contre l’océan pour préserver un maigre cordon de terre, un banc de sable gagné sur la mer, un alignement incertain ou tortueux fait de rochers savonneux et coupants.

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