Tarentaise Val d'Aoste - Rencontre 4 Livret

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Rencontre IV

Rencontre 4 Autour de l’an Mil


Les

Alpes, des Romains

à

la Maison de Savoie

Tarentaise 443

Val Aoste

Burgondes

523

Francs

Ostrogoths

550

Francs

Byzance

569

Francs

Lombards

575

52 ans

Francs : Mérovingiens Carolingiens

879 1032

Bourguignons mais parfois en 2 royaumes

Province

Saint-Empire

ecclésias-

Tarins 1335

794

Savoyards

Savoyards

tique


L’empire n’aura duré stricto sensu que 43 ans. Le dernier descendant direct règnera sur le Royaume germanique jusqu’en 911. L’affrontement est/ouest donnera, au terme de plusieurs remaniements, deux blocs principaux : royaume de France et royaume germanique (futur Saint-Empire).


1er Royaume de Bourgogne

Pendant les six siècles qui suivent lʹinstallation des Burgondes, les remous de l’histoire font naître successivement différentes entités géopolitiques aux limites territoriales toujours changeantes qui prennent le nom de Bourgogne. Le traité de Verdun de 843 divise la Bourgogne en deux grandes entités territoriales : une Bourgogne franque à lʹouest (futur duché, dont lʹactuelle région Bourgogne est issue), et une Bourgogne impériale à lʹest dans laquelle se trouve notamment la future franche comté de Bourgogne ou Franche-Comté. Au 9ème siècle, la Bourgogne impériale voit naître, en son sein, deux royaumes : le premier, au sud, touchant les rives de la Méditerranée, qui prend le nom de « Bourgogne-Provence » appelé aussi « royaume dʹArles » ; le second, appelé « royaume de Bourgogne », situé à lʹorigine en Helvétie, (en Transjurane, au-delà des monts du Jura), intègre rapidement dʹautres domaines, dont les terres du diocèse de Besançon.


2ème et 3ème Royaumes de Bourgogne

Vers 933, sous le règne de Rodolphe II, roi de Bourgogne transjurane, le royaume de Bourgogne et le royaume dʹArles sʹunissent. Le royaume ainsi formé prend le nom de « royaume de Bourgogne et dʹArles » ou parfois « Bourgogne Transjurane », et se place sous la suzeraineté des souverains germaniques.

De 879 à 933, Tarentaise et Val d’Aoste sont dans l’aire bourguignonne mais en deux royaumes différents.


L’épitaphe de Teutrand et l’assemblée de Mantaille : l’archevêque de Tarentaise faiseur de rois.

43 ANS ÉPISCOPAT

8 MARS 885 ? 899 ?

Le 15 octobre 879, Lʹarchevêque de Vienne Otramne convoque cinq archevêques : Rostaing archevêque dʹArles, Théodoric archevêque de Besançon, Eustonge archevêque de Tours, Aurélien archevêque de Lyon et Teutrand archevêque de Tarentaise et 17 Evêques : Ratbert de Valence, Bernaire de Grenoble, Henicon de Die, Biracon de Gap, Hélias de Vaison, Adalbert de Maurienne, Eustorge de Toulon, Girbald de Cavaillon, Jérôme de Lausanne, Richard dʹApt, Guntard de Macon, Edolde de Riez, Walefrid dʹUzès, Aether de Vivier, Léodoin de Marseille, Ratfrid dʹAvignon, Germard dʹOrange.


ʺTrès illustre prince [Boson], le saint Concile assemblé au nom de Dieu, avec les seigneurs laïques, à Mantaille, dans le territoire de Vienne, par lʹinspiration divine, nous envoie vers votre clémence pour apprendre de votre propre bouche comment vous prétendez vous comporter sur le trône ou nous souhaitons que vous soyez élevé. Nous désirons savoir si votre zèle pour la foi catholique vous fera sincèrement rechercher tout ce qui pourra contribuer à la gloire de Dieu et lʹexaltation de lʹEglise ; si vous voulez, à lʹexemple des rois vos prédécesseurs connus par nos histoires et par la renommée, faire exécuter les lois, suivre en tous les règles de la justice et de lʹéquité, conserver lʹhumilité, fondement de toutes les vertus, la patience, la douceur, la fidélité dans les promesses, et la sobriété; vous rendre accessible à ceux qui vous représenteront leur droits, ou intercéderont pour les autres ; chercher plutôt à faire du bien quʹà dominer, réprimer, comme lʹont toujours fait les bons princes, la colère, la cruauté, lʹavarice et lʹorgueil ; enfin écouter, comme le père et le protecteur de tous vos sujets, les bons conseils, aimer la vertu et la vérité, fuir et poursuivre le vice. Nous avons cru ces précautions nécessaires, afin que dans la suite on ne blâme ni notre conduite ni votre règne, pendant lequel nous espérons être heureux; et que par la grâce de Dieu et lʹintercession des Saints, la paix et la vérité soient sur les prélats, sur les seigneurs et sur les inférieurs, et que votre exactitude à observer les lois divines et humaines leur donne lieu de louer Dieu en tout et partout. Les évêques et les seigneurs supplient aussi votre prudence de faire en sorte que tous ceux qui composeront votre maison vivent avec édification.ʺ

Mantaille


La prise du pouvoir par les Welfs ou Rodolphiens et la reconstitution du grand Royaume de Bourgogne. En 888, la mort de Charles III le Gros, donne le signal de la dislocation générale des divers royaumes qui sʹétaient trouvés sous sa coupe. En Germanie, Arnulf est proclamé roi, les seigneurs français élisent Eudes. LʹHelvétie est le berceau dʹune monarchie nouvelle qui forme un nouveau royaume bourguignon. Les Bourguignons de la Transjurane, le pays situé entre le mont Jura et les Alpes pennines ont à leur tête le duc Rodolphe. Rodolphe appartient à la dynastie bavaroise des Welf ; il nʹest donc pas bourguignon. Les hasards de la politique ont permis à son père, Conrad II de Bourgogne, comte dʹAuxerre, de sʹemparer du gouvernement du duché de la Transjurane. A la mort de Charles III, des grands laïcs et ecclésiastiques, appartenant à lʹancien duché de Transjurane, se réunissent dans l’abbaye de SaintMaurice dʹAgaune et ils proclament roi Rodolphe Ier. Par le choix de ce lieu, qui va devenir la résidence habituelle des Rodolphiens, Agaune devient le centre « symbolique » du pouvoir dans les Alpes et Rodolphe renoue avec la tradition fondée par le premier grand Burgonde chrétien, le saint roi Sigismond. Vers 932/33, les Rodolphiens réunissent sous leur coupe le royaume de Bourogne Transjurane et le Royaume de Provence, reconstituant un grand Royaume bourguignon qui perdurera jusqu’à la mort sans descendance de Rodolphe III en 1032.


Tableau généalogique simplifié montrant les nombreux liens entre Rodolphiens et Empereurs germains. Régeste Genevois [ Le Régeste Genevois ou répertoire chronologique et analytique des documents imprimés relatifs à lʹhistoire de la ville et du diocèse de Genève, avant lʹannée 1312 est un ouvrage de 1866, se rapprochant du catalogue ou table, répertoriant des sources archivistiques du diocèse de Genève. ] Pièce

151

24.04.1011 Le roi Rodolphe III, par un acte fait à Aix (en Savoie), donne à sa femme Ermengarde divers biens quʹil déclare être sa propriété, entre autres, les résidences royales dʹAix et de Neuchâtel, les domaines dʹAnnecy et de Ruë, le château royal de Font, lʹabbaye de Saint-Pierre du Mont-Joux, une partie dʹYvonant, etc. Aquis villam sedem regalem, novum castellum sedem regalem, anassiacum fiscum meum indominicatum, fiscum meum rouda, font regale castellum, abbatiam montis jouensis sancti petri integriter, partem uille euonant, etc. Lʹacte est signé par le roi et le chancelier Pandulfus.


Le plus ancien document conservĂŠ aux archives dĂŠpartementales de la Savoie


Les Rodolphiens et la Tarentaise : 996 « Au nom de la sainte et indivisible Trinité. Rodolphe, par la miséricorde du Juge éternel, Roi. Depuis l’origine de la religion chrétienne, les rois, considérant les charges de l’Eglise et les soucis des Pontifes qui servent Dieu, ont élevé beaucoup de pontificats à une très haute dignité en les accroissant de dons terrestres. C’est pourquoi nous aussi, observant les exemples de nos prédécesseurs et la masse de nos péchés, de peur d’être damné par la colère du Juge sévère, donnons les pouvoirs comtaux sur un archevêché totalement dépeuplé par les incursions sarrasines, mais dont Amizon a été investi et où les richesses renaissent. Par l’autorité du présent acte, nous confirmons que ce don a été fait de manière juste et légale. L’archevêché a été ruiné par la très fréquente fureur des incursions meurtrières des Sarrasins : il sera soulagé grâce à cet honneur. En considération de tout cela, nous avons à cœur et nous implorons à genoux Notre Seigneur Jésus-Christ de pouvoir, après notre vie, gagner le royaume de la céleste patrie. C’est pourquoi nous conférons tous les droits comtaux à la sainte Eglise de Dieu en Tarentaise, afin que, par l’intervention du Prince des bienheureux Apôtres, nous puissions habiter la béatitude de l’éternelle félicité. Par la validation du présent acte et les dispositions authentiques contenues dans ces lignes, nous conférons à Dieu les susdits droits comtaux pour qu’il ait tout le pouvoir archiépiscopal, et qu’il puisse, en le mandatant de son pouvoir, le confier en tout temps à son évêque. Celui qui aura osé, par une audace téméraire, aWenter à la teneur de notre donation, qu’il soit exposé à toutes les malédictions de Dieu et que, rendant vains les nœuds et les aWaches de tous les saints Apôtres, il soit sous le coup d’un perpétuel anathème, que notre ordonnance demeure toujours ferme et stable, et qu’en plus il sache qu’il paiera en amende cent livres du meilleur or, la moitié pour notre trésor et la moitié pour le susdit archevêque ou ses successeurs. Pour qu’on accorde foi à cet acte, nous l’avons signé, et l’avons fait sceller de notre sceau. Seing du seigneur sérénissime roi Rodolphe. Anselme, chancelier royal, a écrit cet acte l’an de l’Incarnation du Seigneur 996, indiction 10, et le troisième du règne du roi Rodolphe. Fait à Agaune, sous d’heureux auspices. »


Les insignes du comte •

« honor » : considération, estime, dignité, magistrature

« burgus » : droit à la fortification mais également droit de juger et de contraindre > tribunaux et prisons

> banus : pouvoir de porter des ordres et des interdictions (« bans » = autorisation s’appliquant à tous (banal))

Lever les impôts, avec donc pour un archevêque-comte une paleCe très large de droits fiscaux réunissant les impôts civils et ecclésiastiques (dîme). En ce qui concerne les impôts civils, le tonlieu est important : droits de péage ou d’octroi, droits sur les marchés et les foires (dont les droits sur la greneCe et le droit de banvin du 29 juin au 22 juillet).

Signe extérieur de pouvoir : la domus avec la tour


« Comtes - nobiliaires »

« Comtes fonctionnaires »

En instance d’affranchissement du Prince

proches du Prince

« missionnés »

• •

Révocables Romains

Rois « barbares » 1ers Carolingiens

• •

installés

Transmissibles Mérovingiens

Derniers carolingiens

Féodalité

De la féodalité à la monarchie

Variante « ecclésiale » : LES ÉVEQUES et ARCHEVEQUES COMTES missionnés et révocables

(problème annexe : qui les nomme ? > Querelle des Investitures) • •

Donc non installés Donc non transmission (héréditaire) 1ers Carolingiens Rodolphiens OConiens Système « impérial »

MAINMISE des FAMILLES mais RÉFORME GRÉGORIENNE

SORTIE de la féodalité :

Système monarchique Marginalisation des comtes au profit de la noblesse de cour


Un homme, deux juridictions : I. Juridiction spirituelle Titre : archevêque de Tarentaise Territoire (sur la base du document de 1170) : •

Combe de Savoie en rive droite de l’Isère à partir de Cléry / Tamié

Entrée du Val d’Arly jusqu’à Ugine (non compris)

Beaufortain

Tarentaise géographique (bassin de l’Isère de sa source au confluent avec l’Arly ainsi que les bassins versants)


Un homme, deux juridictions : II. Juridiction temporelle Titres : comte de Tarentaise et prince du Saint-Empire Romain Germanique Territoire : du château-haut de Conflans - puis de Chantemerle à la Bâthie - au château Saint-Jacques à Saint-Marcel (donc pas la Combe de Savoie, le Val d’Arly, le Beaufortain, la Haute-Tarentaise et progressivement des enclaves « savoyardes » à l’intérieur de la juridiction.

Conflans

La Bâthie

Saint-Jacques

Bozel


Royaume de Bourgogne, Aire francoprovençale et province ecclésiastique de Tarentaise : Les liens d’une langue commune.


Aire du francoprovençal détaillée par provinces FTUVWX La majeure partie de lʹancienne région Rhône-Alpes, soit : toute la Savoie (Savoie propre, Maurienne, Tarentaise, Genevois, Chablais et Faucigny), le Forez (département de la Loire), la Bresse, la Dombes, le Revermont, le Pays de Gex, le Bugey, l’agglomération de Lyon, le Nord-Dauphiné, et une partie de la Franche-Comté, de la Saône-et-Loire et de la Montagne bourbonnaise dans lʹAllier. Note : seule la partie nord du Dauphiné est dans la zone francoprovençale. Les départements de la Drôme et des Hautes-Alpes sont occitans (sauf le nord de la Drôme). La majeure partie de l’Isère est francoprovençale mais certaines zones de son Sud sont occitanes. Par ailleurs, il est vraisemblable qu’à l’origine, l’actuelle Franche-Comté, jusqu’aux pieds des Vosges, faisait également partie de l’espace francoprovençal. IYUZ[X La Vallée dʹAoste, à l’exception des communes Walser de Gressoney-SaintJean, Gressoney-La-Trinité et Issime, dans la Vallée du Lys Les hautes vallées piémontaises dans les communes suivantes : Ala di Stura, Almese, AlpeWe, Avigliana, Balme, Borgone di Susa, Bruzolo, Bussoleno, Cantoira, Caprie, Carema, Castagnole Piemonte, Ceres, Ceresole Reale, Chialamberto, Chianocco, Chiusa di San Michele, Coassolo Torinese, Coazze, Condove, Corio, FrassineWo, Germagnano, Giaglione, Giaveno, Gravere, Groscavallo, Ingria, Lanzo Torinese, Lemie, Locana, MaWie, Meana di Susa, Mezzenile, Mompantero, Moncalieri, Monastero di Lanzo, Moncenisio, Noasca, Novalesa, PessineWo, Pont-Canavese, QuincineWo, Ribordone, Ronco Canavese, San Didero, San Giorio di Susa, Sant’Ambrogio di Torino, Sant’Antonino di Susa, Sparone, Susa, Traversella, Traves, Usseglio, Vaie, Valchiusella, Valgioie, Valprato Soana, Venaus, Villar Dora, Villar Focchiardo, Viù. Plus une partie de la commune de Trana et le hameau de Grandubbione


Deux enclaves dans les Pouilles sont dues à l’émigration de locuteurs au 14ème siècle : Faeto et Celle di San Vito. Note : Les vallées plus méridionales (Haute vallée de Suse, Val du Cluson…) du Piémont parlent l’occitan. S\[]]X Tout l’espace romand (à l’exception du canton du Jura et du district de Moutier (canton de Berne), qui font partie des parlers d’oïl). Des racines qui se complexifient : •

un substrat préceltique (témoignage des populations ligures), [ex. alpes]

Un substrat celte (avec les apports des populations celtes de l’âge du fer), [ex. mélèze, nant, balme …]

Une base romane forte (donc avec des termes dérivés du latin). Des recherches récentes démontrent que le francoprovençal n’est pas une branche archaïque de la langue dʹoïl, mais une langue romane indépendante, aussi ancienne que les autres langues gallo-romanes.

On discute d’un superstrat burgonde pour certains termes.

FRANCOPROVENCAL a\ ARPITAN La suppression du trait d’union de franco-provençal, proposé au Colloque de dialectologie francoprovençale de 1969 à l’université de Neuchâtel, traduit lexicalement la volonté de créer une identité propre et plus marquée ; elle vise également à éviter de suggérer que la langue se borne à une simple juxtaposition d’éléments d’oïl et d’oc. C’est sous ceWe dénomination que ceWe langue est officiellement reconnue. Les termes arpitan et arpian qui signifient montagnard pour le premier, berger pour le deuxième, ont été repris au début des années 1970 pour répondre au besoin de lever la confusion générée par le terme francoprovençal. La forme particulière arpitan a été choisie pour sa ressemblance avec le nom de la seconde grande langue gallo-romane, l’occitan.


LiWéralement, arpian ou arpitan, signifie donc « le montagnard, le berger ». Arpitan est formé à partir de la racine pré-indo-européenne alp-, dans sa variante dialectale moderne arp- ; en arpitan, ce mot ne désigne pas la « montagne », une « forme de relief élevé », comme on le croit communément, mais les « pâturages de montagne où les troupeaux sont conduits et passent l’été »(voir alpage). CeWe racine est présente dans de nombreux noms de lieux, tant en Haute-Provence (Arpasse, ArpeWe, Arpillon…), qu’en Dauphiné (Arp, Arpion, Arpisson, Aup…), qu’en Savoie (ArpeWaz, Arpeyron, Arpiane…), qu’en Valais (ArpeWe, Arpache, ArpiteWa…) et que sur le versant italien (Arpet, ArpeWa, ArpeWaz…). On retrouve ceWe racine ou ses variantes en Lombardie, en Suisse, en Allemagne et en Autriche.

Pour enrichir son vocabulaire en jurons francoprovençaux !


Le Saint Empire Romain Germanique •

Le Saint-Empire romain1 est un regroupement politique de terres d’Europe occidentale et centrale au Moyen Âge, dirigé par « lʹEmpereur des Romains ».

Il se considérait, du 9ème siècle jusquʹà sa suppression par Napoléon (le 06 août 1806 : le dernier empereur devenant alors Empereur d’Autriche), comme le continuateur légitime de l’Empire d’Occident des Carolingiens, mais également de l’Empire romain.

Cʹest sous la dynastie des OConiens, au 9ème siècle, que lʹEmpire se forme à partir de lʹancienne Francie orientale carolingienne. La désignation « Sacrum Imperium » est aWestée pour la première fois en 1157 et le titre « Sacrum Romanum Imperium » apparaît vers 1184 pour être utilisé de manière définitive à partir de 1254. Le complément Deutscher Nation (en latin Nationis Teutonicae, en français « de [la] Nation teutonique ») a été ajouté au 15ème siècle. « SaintEmpire romain germanique » est une appellation courante aujourd’hui mais qui a surtout été utilisée par les historiens après la fin de cet empire.

Lʹétendue et les frontières du Saint-Empire ont été considérablement modifiées au cours des siècles. Au temps de sa plus grande extension, lʹEmpire comprend presque tout le territoire de lʹactuelle Europe centrale, des Pays-Bas, de la Belgique, du Luxembourg, de la Suisse ainsi que des parties de la France et de lʹItalie. Son histoire et sa civilisation sont donc un héritage partagé par de nombreux États européens actuels.


Le Saint Empire romain ne sʹest jamais développé en un État-nation moderne. Le Saint Empire est resté un tissu monarchique et corporatif dirigé par un empereur et les états impériaux avec très peu dʹinstitutions impériales communes. Le pouvoir de gouvernement de lʹEmpire ne se trouve pas uniquement aux mains de lʹEmpereur des Romains ni uniquement aux mains des princes-électeurs ou dʹun ensemble de personnes comme la Diète dʹEmpire.

En tant quʹ« organisation faîtière », lʹEmpire enveloppe de nombreux territoires et sert de cadre juridique à la cohabitation des différents seigneurs. Ces princes et ducs quasi autonomes mais non souverains reconnaissent lʹempereur comme le dirigeant de lʹEmpire et se soumeWent aux lois, aux juridictions et décisions de la Diète dʹEmpire mais prennent part à la politique impériale sur laquelle ils influent en élisant par exemple lʹempereur ou en participant aux diètes et autres représentations corporatives. Contrairement aux autres pays, les habitants ne sont pas les sujets directs de lʹempereur.


Anselme d’Aoste Recteur laïc Agaune

Humbert x Ancilie d’Aoste

Anselme

Odon Évêque Belley

Évêque Aoste

Adelaïde de Suze Archevêque Lyon

Empereur de Germanie

Duc de Souabe

Généalogie simplifiée Saint-Empire, Royaume de Bourgogne & Maison de Savoie à ses débuts.


Burchard I Archevêque Lyon

Burchard II Archevêque Lyon

X Ermengarde

Les conditions d’une ascension rapide : •

Une implantation probable dans la région de Belley,

Des liens forts avec la famille royale de Bourgogne Transjurane, ellemême en lien avec le Saint-Empire (rôle éminent d’Ermengarde personnage « pivot » de ceWe histoire),

La récupération de la donation faite à Ermengarde et l’implantation en Savoie-Propre,

Une politique active d’occupation des sièges épiscopaux (Belley, Aoste, Sion, Asti),

Un opportunisme actif du côté impérial lors de la succession de Rodolphe III,

Une politique matrimoniale d’occupation territoriale (Humbert x Ancilie d’Aoste > Val d’Aoste ; Odon x Adelaïde de Suze > Piémont) et de renforcement des liens (Berthe x Henri IV, etc.),

La mainmise rapide sur l’abbaye d’Agaune, siège symbolique du pouvoir alpin. > Saint Maurice, patron et protecteur de la Savoie.


Géopolitique : Les portiers des alpes Saint Maurice d’Agaune

Grand Saint-Bernard

La mainmise sur Agaune, outre l’enracinement dans le lieu symbolique

du pouvoir alpin, permeWait de rayonner sur le Bas-Valais (partie du Chablais suisse) mais aussi sur le Chablais français. C’était surtout l’ouverture sur le col du Grand Saint-Bernard. La mainmise sur le Valais sera accentuée avec le fait que l’un des fils d’Humbert devient évêque de Sion. •

Le mariage d’Humbert avec Ancilie d’Aoste, dont le frère est évêque

d’Aoste—siège qui sera ensuite occupé par l’un des fils du couple alors qu’un autre fils occupe donc le siège de Sion -, permet la mainmise sur le Val d’Aoste (première mention du titre de comte d’Aoste en 1124) et donc le contrôle d’un premier grand col, certes un peu trop septentrional et d’une altitude élevée : 2 469 m. •

Le grand col, depuis l’Antiquité voire avant, c’est le Petit Saint-Bernard

(Colonne Joux) qui suppose la mainmise d’Humbert sur la Tarentaise, chose quasiment impossible puisque la Tarentaise est sous la main de l’archevêque (plus haut dignitaire ecclésiastique après l’archevêque de Vienne), qui est comte (fait par Rodolphe III) et qui sera reconnu comme Prince d’Empire. •

Reste la solution carolingienne d’un passage privilégié par le Mont-Cenis

mais cela suppose d’acquérir, et le comté de Maurienne, et le Marquisat de Suse.

A suivre !


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