SEPT • OCT 2020
The Interview Merkur
81
« Il faut nous préparer à des transformations profondes » TEXTE Corinne Briault PHOTOS Laurent Antonelli / Agence Blitz ; Markus Spiske / Unsplash ; Talal Ahmad / Unsplash
Forte d’une solide expérience à l’international et d’une excellente connaissance de l’écosystème entrepreneurial luxembourgeois, Cindy Tereba a pris en septembre 2019, la tête de la direction des Affaires Internationales de la Chambre de Commerce avec pour mission de contribuer à l’internationalisation des entreprises du GrandDuché et de développer les échanges économiques et commerciaux, avec l’appui d’un riche réseau de partenaires professionnels au Luxembourg et dans le monde. Un programme totalement bouleversé avec l’arrivée de la pandémie à laquelle il a fallu faire face. Comment avez-vous géré la crise sanitaire qui a débuté quelques mois après votre nomination en tant que Directrice des Affaires Internationales au sein de la Chambre de Commerce ? La crise du coronavirus a débuté six mois après ma nomination et évidemment, cela a été un véritable choc pour le département des Affaires Internationales, dont le travail repose pour une grande partie sur les voyages à l’étranger et sur les liens que nous tissons à l’international. Je dois avouer que j’ai pensé au tout début de la crise que cela ne durerait que trois ou quatre mois avant que les choses ne reviennent à la normale, mais très vite il a bien fallu se rendre à l’évidence, cela allait durer bien plus longtemps et toute la programmation et l’agenda que nous venions de mettre en place pour les mois à venir allaient être chamboulés, reportés, voire annulés. Nous avons dû réagir et chercher des alternatives. Nous avons donc très vite développé des solutions digitales pour continuer à garantir nos services aux entreprises, tels que des webinaires, des consultations par vidéo-conférences, une participation active aux pages Covid-19 dédiées aux aides aux entreprises sur le site internet de la Chambre de Commerce, la mise en place et l’animation d’outils B2B digitaux comme,
par exemple, la Business Partnership Opportunity proposée par notre réseau Enterprise Europe Network, ainsi que la mise à disposition gratuite pour nos ressortissants d’un service de veille des marchés publics… Nous avons aussi travaillé avec l’Office du Ducroire sur la promotion de son offre et les outils qu’elle apporte aux entreprises. Tout a été mis en place pour permettre à nos ressortissants de mieux appréhender la diversité des mesures et restrictions imposées dans les différents pays en période de coronavirus et les assister au mieux pour qu’ils continuent le développement de leurs activités commerciales à l’international. Enfin, nous avons essayé d’utiliser cette période pour analyser la situation et préparer la relance, voir comment nous pourrions aider nos ressortissants à mieux se positionner et promouvoir leurs produits et services à l’étranger dans les mois à venir. Un guide pratique élaboré avec nos collègues du ministère de l’Economie et Luxinnovation sera publié à la rentrée. Quelles sont les incidences de la crise sur votre manière de travailler ? De nombreux entreprises ou institutions ont digitalisé leurs services. Cela va-t-il s’appliquer à votre département ? Pour quels objectifs ? Il est clair que la crise du coronavirus va
profondément bouleverser nos méthodes de travail et que le digital va y prendre une place plus importante. Cela va notamment impacter nos participations et notre façon de nous présenter aux foires internationales. Si le présentiel et les échanges « de personne à personne » vont garder une place primordiale, la combinaison avec les plateformes digitales va donner une nouvelle dimension à nos manières de travailler. Pour des premières rencontres avec nos partenaires, ou pour développer un business à l’étranger, nous allons certainement nous demander plus souvent si un échange via une plateforme digitale ne prévaut pas à un voyage en avion. De nombreuses entreprises, lorsque cela était possible, ont très vite réagi et ont pu garder une continuité dans leur offre de services grâce au télétravail ou en transposant leur business en propositions digitales et cette situation va se prolonger. La crise a déjà commencé à opérer un changement de mentalité sur ces points. Cette crise va-t-elle révolutionner la vocation qu’a votre département d’organiser des conférences, des participations et autres missions à l’international ? La vocation du département des Affaires Internationales ne changera pas, il s’agira toujours d’aider les entreprises à promouvoir leur business à l’étranger, de leur