Caritas Sozialalmanach 2019 "Schwéierpunkt: Qualitative Wuesstem"

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ces pays n’ont pas abandonné ces deux facteurs, qui les ont pérennisés. Traiter alors ces pays de populistes, ne reflète pas toute la réalité. L’Europe de l’Ouest s’est habituée à cette dépendance vis-à-vis des Etats-Unis. Lorsque le président Donald Trump somme l’Europe de prendre ses responsabilités en matière de sécurité, le désarroi européen est profond. L’attitude du Luxembourg face à l’unification européenne présente deux périodes distinctes : au cours de la première période l’Europe est populaire, la seconde période est celle de l’émergence des doutes.

Le Luxembourg et l’Europe : l’âge d’or Les Traités de Paris (1951 : CECA) et de Rome (1957 : CEE) assurent à la fois au Luxembourg un large marché d’exportation (par exemple pour les produits sidérurgiques) et un approvisionnement en matières premières et en équipement. Un parallèle avec le Zollverein (1842-1918) s’impose : l’épanouissement économique du Luxembourg se déroule à l’abri de ces Traités qui ont un côté protecteur prononcé. Voilà qui a même généré un sentiment pro-européen euphorique au Luxembourg. Deux causes ont joué (dans une présentation résumée). D’abord, la sécurité extérieure du Grand-Duché est définitivement assurée. Les jeunes générations n’ont pas vécu l’époque d’avant les Traités européens et n’imaginent guère les problèmes y relatifs. Ensuite, la population retire des avantages au plan individuel. Par exemple, la Convention de Schengen, signée en 1985 et entrée en vigueur dix ans plus tard, fait disparaître les contrôles à la frontière. Pour un petit pays, dont l’ensemble du territoire représente un espace-frontière, c’est-là un atout considérable. La circulation des euros, à partir du 1er janvier 2002, souligne notablement cette évolution favorable. Les Luxembourgeois, de passage dans un pays voisin (touristes, étudiants, hommes / femmes d’affaires, etc.) disposent d’un avantage substantiel : la monnaie unique. Les commerçants de la ville de Luxembourg n’ont plus besoin d’établir des caisses en francs français et en marks allemands (cf. touristes). Retenons l’approche bien formulée d’André Wilkens6 : „Die Bürokratie hat einen schlechten Namen dieser Tage, gerade die europäische. Wieso eigentlich? Sie ist relativ klein, verwaltet weniger Geld als nationale Bürokratien und wird von den nationalen Staatschefs in Schach gehalten. Trotzdem wird sie gefürchtet wie ein feuerspeiender Drache.

6 Wilkens (2017), p. 14.

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