LES CANNOIS
SONT FORMIDABLES CONSERVATOIRE DE CANNES :
LA MÉLODIE BONHEUR DU DE SORA LAVORGNA
Sora Lavorgna entourée de sa mère Mahro et de sa petite sœur Cléa (6 ans) qui suit ses pas au violon.
À
4 ans, l’âge des jouets pour les petites filles, Sora, elle, joue au violon. Bercée par la virtuosité de sa maman Mahro qui s’adonne au même instrument depuis de nombreuses années, elle manifeste son envie d’apprendre à son tour à manier l’archer et faire vibrer la corde sensible. « En voyant maman, j’ai eu envie de jouer moi aussi. J’aime le son, le rythme et les différentes techniques. Le violon est un instrument un peu difficile mais très riche. J’aime beaucoup », avoue-t-elle. Et cet amour, Sora sait le partager avec son auditoire. Les jurés des concours auxquels elle participe ne restent jamais indifférents à ses prestations. À ce jour, en seulement quatre ans de pratique, la jeune artiste compte pas moins de dix concours remportés en France et à l’étranger. Le plus emblématique d’entre eux pour sa génération s’est déroulé au printemps dernier en Belgique : elle en est sortie, plus jeune candidate parmi les onze finalistes, avec le Premier Grand Prix.
Le fruit d’un travail quotidien exigeant
Elle n’a que 8 ans et vient de décrocher le 1er Grand Prix du 14e Concours international jeunes violonistes Arthur Grumiaux, qui s’est tenu à Bruxelles en avril dernier. Élève au Conservatoire de Cannes, Sora Lavorgna a tout du talent précoce et affiche déjà un palmarès impressionnant pour son âge, annonciateur d’un parcours prometteur. Sans pression mais avec passion, elle fait chanter les cordes de son violon avec une sensibilité qui touche et une technique maîtrisée. Portrait d’une jeune prodige à suivre. 38
CANNES SOLEIL N° 228 - JUILLET/AOÛT 2022
Pour en arriver là, Sora Lavorgna, soutenue par ses parents et ses professeurs du Conservatoire, s’astreint à une discipline exigeante et un travail quotidien qui cohabitent avec ses obligations scolaires. « Je m’exerce deux à trois heures par jour la semaine, et le week-end trois à quatre heures par jour. » Brassens disait que le talent sans travail n’est qu’une sale manie. Sora en est aussi convaincue. Et la jeune fille ne l’aborde pas comme une contrainte mais un réel plaisir. D’autant que la pratique de la musique lui a permis de gagner en expansivité selon ses parents Mahro et Alexandre qui observent la transformation de leur fille : « Sora est de nature très timide. À 4 ans, elle ne parlait pratiquement pas et restait toujours sur la réserve. Avec le violon elle a appris à extérioriser ses émotions, ses sentiments. Elle est beaucoup plus sociable, volontaire et épanouie. » Une métamorphose perceptible dans la qualité et l’assurance de son jeu qui frappent ses enseignants comme il a marqué le jury du Concours Arthur Grumiaux, en référence au célèbre violoniste belge du XXe siècle, dont elle est sortie grande première, distinguant Cannes et la France au milieu de neuf autres nationalités représentées. Alain Baldocchi, directeur du Conservatoire de Cannes – qui forme de nombreux autres musiciens de talent (voir encadré) –, explique d’ailleurs que « les concours musicaux sont l’occasion pour les élèves de préparer un