Cinéma, sculpture, histoire, photographies, peinture... les expositions de cette saison estivale, organisées par la Mairie de Cannes, révèlent toute la richesse et la diversité de la culture dans notre ville. Si l’héritage cannois est à l’honneur avec le chef d’œuvre d’Artemisia Gentileschi qui tient l’affiche de Femmes fatales, les nouvelles acquisitions de la donation Domergue ou encore les Visions de Sainte-Marguerite, l’art contemporain est aussi au cœur des rendez-vous artistiques de l’été à travers l’univers engagé de Barthélémy Toguo, la fougue créatrice de Gregory Forstner, l’expression monumentale de Lorenzo Quinn ou encore l’hommage à René Goscinny et sa fascination pour le 7e art. Une formidable immersion pour satisfaire tous les appétits culturels.
© Barthélémy Toguo, Adagp, Paris 2021
Expositions
Barthélémy Toguo, All the Things You Could Be By Now, 2016, encre et acrylique sur toile, 200 x 200 cm. Courtesy Bandjoun Station, Cameroun & Galerie Lelong & Co., Paris.
UN GRAND bain
de culture
Barthélémy Toguo : entre rébellion et espoir Le Centre d’art La Malmaison consacre une exposition à Barthélémy Toguo, artiste phare de la scène contemporaine africaine, du 26 juillet au 14 novembre. Entre rébellion et célébration de la vie, 42 pastels, aquarelles et installations nous plongent dans l’univers engagé et poétique de cet artiste plasticien.
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Portrait, vanités et migration : trois thèmes chers à Barthélémy Toguo seront déclinés dans les pièces de La Malmaison, à l’occasion de son exposition Kingdom of faith. Né à Mbalmayo au Cameroun en 1967, il étudie à l’école des Beaux-Arts d’Abidjan, de Grenoble et de Düsseldorf (à la Kunstakademie) et devient citoyen français. Entre Paris et Bandjoun, au Cameroun, il bâtit une œuvre militante et pluriculturelle, donnant la parole aux gens que l’on écoute peu. Sensible à l’actualité mondiale, il dénonce les inégalités et les injustices. « L’artiste se forge dans cet aller-retour perpétuel de lui aux autres, à mi-chemin de la beauté dont il ne peut se passer et de la communauté à laquelle il ne peut s’arracher », disait Albert Camus, lors de son discours prononcé en 1957 en recevant son Prix Nobel de littérature. Une vision humaniste de l’artiste à laquelle Barthélémy Toguo reste fidèle.
46 - Cannes Soleil n° 217 > juillet/août 2021
Une œuvre engagée
Dans la première salle de La Malmaison, une série de pastels met en scène la thématique du portrait. Des œuvres réalisées pendant le confinement en 2020, avec l’une des premières techniques qu’il utilise. Il expérimentera ensuite de multiples medium (dessin, vidéo, céramique, sculpture, performance ou installation) pour évoquer ses thèmes de prédilections : l’exil et la migration, le déséquilibre nord-sud, les frontières et les identités. Dans la deuxième salle, trois séries d’œuvres posent la question de la destinée : des vanités, trois œuvres de la série What’s your name et une aquarelle de grand format (Talking to the moon). À travers elles, Barthélémy Toguo relie vie et mort, deux sujets indissociables qui trouvent leur résolution dans une célébration de la vie. La troisième salle renvoie aux questions de la migration et de l’exil. Lors de ses voyages, l’artiste constate que son passeport camerounais accumule bien