Janvier 2014 - Cannes soleil

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Les fondateurs de la Maison Astoux-Brun et leur équipe en 1953 : à gauche, Marie-Claire, à côté de sa sœur, Yvonne Reynier. En quatrième place en partant de la gauche : Maurice Brun.

Pédro et toute l’équipe de la boutique de vente à emporter, toute dernière adresse de l’enseigne.

Sur les tables carrelées caractéristiques de la brasserie, les caisses « vintage sont bien dans l’esprit du lieu.

ale par excellence ! un concept de dégustation « sur le pouce » sur place, sur des tables carrelées », explique Sandrine. « C’était un peu folklorique, ça ne se faisait pas à l’époque ! On mettait les tables un peu partout au bord de la route, jusque devant chez Ernest ! » Les fournisseurs de Maurice sont réputés pour la qualité de leurs produits. Des producteurs et ostréiculteurs de Marenne avec lesquels il va tisser de véritables liens de confiance, et qui fournissent encore aujourd’hui l’établissement : « Bouyé pour les moules Bouchot, souligne Sandrine. Thaëron ou Tafforet pour les huîtres et coquillages… Sans oublier Joël Dupuch, l’ostréiculteur du film Les Petits mouchoirs, avec lequel nous travaillons depuis toujours ! Et que dire de nos cavistes : Barret, Hugel, des noms qui nous suivent depuis cinquante ans ! »

Jacky, le cap de l’expansion

vente à emporter. La spécialité de la table ? Les fruits de mer bien sûr, et le poisson extra frais. « Hier comme aujourd’hui, notre politique a toujours été la fraîcheur et la qualité », confie Sandrine. « Chez nous, tout est fait maison ! » En mai 1997, Jacky fait l’acquisition de l’ancienne chemiserie Bellone qui jouxte le magasin. Le restaurant s’agrandit. Et depuis quelques temps déjà, la troisième génération de Brun est déjà là en renfort !

sandrine, stéphanie, bernard et Pédro : la relève « J’ai commencé à aider un peu mon père à dresser les tables dès l’âge de 14 ans, raconte Sandrine. Mais j’avais 20 ans lorsque je suis vraiment venue travailler là. Ma sœur, Stéphanie, m’a rejoint après ses études de comptabilité. » Sur place, les deux sœurs rencontrent Bernard et Pédro, qui travaillent comme elles dans l’entreprise et deviendront leurs futurs époux. En vrai patriarche, Jacky veille sur son petit monde où chacun se retrousse les manches avec la même énergie, famille comme employés. Des employés fidèles au poste depuis, pour certains, des décennies « Béchir, notre écailler, est avec nous depuis trente ans confie Sandrine. David, responsable de salle, depuis vingt-trois ans ! Quant au chef, Dominique, il m’a connue lorsque j’avais douze ans ! Malgré son développement, Astoux & Brun a toujours gardé son esprit familial ! » Développer l’entreprise

« Certains fournisseurs nous suivent depuis cinquante ans ! »

Dès l’âge de 14 ans, Jacky, le fils de Maurice, vient travailler au « magasin » comme l’appellent encore aujourd’hui les employés, constitué à l’époque d’une seule pièce. Formé aux côtés de son père, le jeune homme va à son tour s’investir dans l’entreprise familiale, en prendre la direction dès 1983 et lui donner un nouvel essor. En mai 1988, il rachète un local contigu et, avec l’aide de sa jeune sœur Mireille qui travaillera aussi dix ans à ses côtés, crée une cuisine et une salle à l’étage. Astoux & Brun devient un restaurant, tout en conservant son activité de

fondée par son père : une priorité pour Jacky Brun. En 2004, Stéphanie et Pédro créent l’Annexe, au 3 rue Louis Blanc. En 2010, la famille acquiert le restaurant Astoux, rue Félix Faure, qui appartenait encore à la famille Astoux et devient ainsi une nouvelle adresse « Astoux & Brun », dans une ambiance plus feutrée que la brasserie. Et puis, en décembre 2012, Sandrine et Stéphanie, désormais aux commandes de l’enseigne aux côtés de leurs époux, transfèrent la vente à emporter au 3 rue Louis Blanc en ouvrant une boutique dédiée « C’est un peu notre bébé, s’enthousiasme Sandrine. Nous voulions accueillir nos clients dans les meilleures conditions de confort et d’hygiène possibles. » Des clients qui se pressent encore plus nombreux en décembre, pendant l’été ou lors des congrès, avec, en tête, les « habitués » ou les anciens, qui ont donné le goût des fruits de mer à leurs enfants puis leurs petits-enfants et sont au rendez-vous de génération en génération. Car c’est bien de cela qu’il s’agit lorsqu’on évoque Astoux & Brun : trois générations qui se sont succédé pour faire vivre le patrimoine familial : « La première a lancé le concept, celle de mon père a agrandi l’entreprise, l’a faite prospérer, et à notre tour, aujourd’hui, nous essayons de garder le cap ! » La relève sera-t-elle assurée par la quatrième génération, encore sur les bancs de l’école ? « Mon père ne voulait pas spécialement que nous le rejoignions, il connaissait la difficulté du travail ! Ça s’est fait comme ça ! Je ne souhaite pas forcément à mes enfants de reprendre le flambeau. Mais on verra bien ! Qui sait ? »

Cannes Soleil n° 137 > janvier 2014 - 41


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