La Mairie de Cannes lauréate des Rubans du Patrimoine pour sa restauration de Notre-Dame de Bon Voyage
À l’occasion de la 27e édition du concours Les Rubans du Patrimoine, la Mairie de Cannes a obtenu le Prix départemental des Alpes-Maritimes pour la restauration de l’église Notre-Dame de Bon Voyage. Cette récompense distingue le remarquable chantier de réfection et d’embellissement mené entre fin 2018 et juin 2019 qui a permis de redonner son lustre d’antan à ce monument d’inspiration romane érigé en 1878, situé au cœur du centre-ville, face au Palais des festivals et des congrès. Mené dans le cadre du Plan églises mis en œuvre par la municipalité dès 2014 pour préserver, entretenir et valoriser les édifices religieux construits avant la loi de séparation de 1905, donc appartenant à la commune, cette rénovation complète concernant l’intérieur et l’extérieur du lieu de culte avait consisté notamment à restaurer les vitraux, reprendre les fissures apparentes, nettoyer l’ensemble des voûtes et colonnes par « peeling », mettre en conformité l’électricité, réparer la toiture, revoir l’étanchéité, nettoyer les façades par cryogénie (solution écologique consistant à la projection de glace carbonique) ou par nettoyage vapeur et restaurer puis remettre en service les cloches. Pour l’aider à financer cette opération, la Mairie de Cannes avait lancé un appel aux dons via la Fondation du Patrimoine, auquel avait répondu notamment le Five hôtel, établissement voisin de l’église, qui avait remis un chèque de contribution de 5 000 euros (la Fondation avait également abondé sur ses fonds propres) ; en outre, la municipalité avait reçu une subvention du Département des Alpes-Maritimes. « Merci pour l’intérêt que vous portez à cette remarquable opération, a salué le Maire David Lisnard, le 22 décembre dernier, après avoir dévoilé une plaque sur le parvis de l’église et reçu un diplôme symbolisant le prix des Rubans du Patrimoine des mains de Patrick Moulard, président de la Fédération du BTP des Alpes-Maritimes. Cette rénovation s’inscrit dans une vision globale de la défense et de la promotion du
patrimoine à Cannes sur des ouvrages de propriétés communales comme sur des ouvrages de propriétés privées ; c’est le cas en particulier sur l’île Saint-Honorat, trésor absolu que l’on doit protéger, valoriser et partager, où la Mairie est proactive pour rénover le monastère fortifiée propriété de la congrégation cistercienne, après avoir participé à la rénovation de chapelles de l’archipel avec la Fondation du Patrimoine qui réalise un travail essentiel et vital. Il me paraît indispensable d’entretenir ce qui fait le lien et ce qui donne du sens, c’est-à-dire le patrimoine. Rénover le patrimoine, c’est également entretenir des métiers d’art très spécifiques et parfois en péril. Mais rénover le patrimoine ce n’est pas seulement l’entretien du passé, c’est aussi la capacité de construire l’avenir car il n’y a pas d’avenir sans enracinement et sans signification de ce que l’on doit à ceux qui nous ont précédés ; l’avenir existe que si l’on sait d’où l’on vient. Défendre le patrimoine, c’est défendre une capacité d’acceptation, d’intégration, d’assimilation, tout simplement de cohésion sociale. C’est fondamental. En France, 44 000 bâtiments sont classés : 43 % sont propriétés communales, une partie infime appartient à l’État et plus de 50 % sont des propriétés privées. 20 % sont dégradés et 7 % en péril. Il faut que le patrimoine soit une cause nationale. Il y a un enjeu économique, social, de qualité de vie, de mode de vie, de vitalité locale, de transmission, d’apaisement et d’identité fière du passé mais tournée vers l’avenir et la réalité actuelle. La préservation du patrimoine est donc un enjeu majeur. » Initié en 1994, le concours Les Rubans du Patrimoine récompense les communes ayant réalisé des opérations de rénovation ou de mise en valeur de leur patrimoine bâti. Il est organisé par la Fédération française du bâtiment, l’Association des Maires de France, la Fondation du Patrimoine, la Caisse d’Épargne et le GMH (Groupement des entreprises de restauration des monuments historiques). Un jury évalue les projets à partir de différents critères : intérêt et valeur du patrimoine, sa partie architecturale, sa qualité et sa mise en œuvre et les retombées sociales, culturelles, environnementales et touristiques.
CANNES SOLEIL N° 223 - FÉVRIER 2022
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