Théâtre VOLTAIRE ET CATHERINE II :
les lettres de
noblesse du théâtre On parle souvent de Paris comme de la ville lumière, capitale des arts, mais pourtant c’est à Cannes qu’Éric Starck, auteur et metteur en scène, a choisi de résider pour échapper à la frénésie parisienne. Il crée en 2008 l’association théâtrale Fauteuil d’Orchestre et présente le 13 décembre prochain à l’espace Miramar sa pièce Voltaire et Catherine II, œuvre historique et divertissante relatant les échanges épistolaires entre deux personnages emblématiques du XVIIIe siècle. Rencontre avec un passionné…
La troupe de l’association Fauteuil d’orchestre
C.S. : Vous avez étudié le design et les arts dramatiques à Paris. Où cela vous a-t-il mené ? Éric Starck : J’ai très tôt débuté ma carrière de comédien. J’ai ensuite « touché » à beaucoup de choses, notamment au cinéma en participant à des films, au textile en créant des costumes historique pour Karl Lagerfeld, ou encore à la musique en faisant un disque rock ! Mais je me suis rapidement rendu compte que c’était la réalisation et le théâtre qui m’attiraient le plus.
C Claude Gunther, un Voltaire inspiré
C.S. : Quels sont les objectifs de Fauteuil d’Orchestre, l’association que vous avez créée il y a deux ans ? E.S. : M’étant pris de passion pour les lettres à la suite d’un héritage d’archives important, j’ai voulu créer une association ayant pour but de faire rayonner la langue française à travers son art majeur : le théâtre. Je ne trouve en effet rien de plus extraordinaire que notre culture et ses grands auteurs, qui ont immortalisé le verbe. C.S. : Vous présentez aujourd’hui la première pièce produite par votre association, pièce que vous avez-vousmême écrite et mise en scène : Voltaire et Catherine II. De quoi vous êtes vous inspiré ? E.S. : J’ai toujours été fasciné par l’âme slave et ses extrêmes sentiments. Ce n'est peut être pas un hasard si j'ai hérité des papiers personnels de Madame Kessel, qui a connu les plus grands auteurs du XXe siècle, ou si j'ai été l'un des meilleurs amis du réalisateur Roger Vadim. En 1988, j’ai été engagé à Moscou en URSS par Vitaly Solomine, ministre de la culture du prési-
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Éric Starck, artiste pluriel.
dent Gorbatchev, pour participer à une pièce de théâtre de prestige. Avec Peter Ustinov nous avons été reçus dans la demeure de leur héros national, Tolstoï. C’est cette culture qui m’a mené à m’intéresser à Catherine II, à son histoire et bien sûr, ses correspondances. C.S. : Votre pièce est très documentée et reflète bien l’époque. Comment avez-vous travaillé pour arriver à ce résultat ? E.S. : J’ai lu les centaines de lettres qu’ont échangées Voltaire et Catherine II entre 1763 et 1778. Cela m’a permis de connaître plus en détail la relation entre ces deux personnages qui ne se sont jamais rencontrés. Je me suis aussi inspiré de tous les supports de l’époque que j’ai pu trouver, et j’ai beaucoup travaillé pour recréer l’ambiance baroque propre à ce siècle. Cette pièce historique et divertissante met en scène la correspondance entre Voltaire, philosophe français, et Catherine II de Russie, tsarine au pouvoir absolu. Le spectateur navigue entre séduction, confidence, amour et humour, le tout sur un fond de musique classique. Ce qui est