EXPOSITIONS
VOYAGE AUX CONFINS DE L’EURASIE AVEC HARALAMPI G. OROSCHAKOFF La Mairie de Cannes présente jusqu’au 29 mai 2022, au Musée des explorations du monde, l’exposition Visages des frontières : Peuples et identités aux confins de l’Eurasie. En résonnance avec le fonds ethnographique du musée, l’artiste et écrivain autrichien Haralampi G. Oroschakoff revisite un monde aujourd’hui disparu, passerelle fragile entre l’Orient et l’Occident, à la lisière des empires russe, perse, austro-hongrois et ottoman. ’exposition Haralampi G. Oroschakoff, Visages des frontières propose une immersion en Europe de l’est et dans l’ancien empire ottoman, à travers une sélection de peintures, documents anciens et costumes. « Enfant d’émigrés issu de l’aristocratie russe, Haralampi G. Oroschakoff a fui la Bulgarie pour se réfugier à Vienne, raconte Théano Guillaume-Jaillet, directrice des musées de Cannes. Il s’est inspiré du territoire de ses ancêtres, de son histoire complexe et s’est penché sur la question d’appartenance culturelle et d’interculturalité. » Arborant fièrement leurs costumes traditionnels, les personnages de l’exposition témoignent du foisonnement ethnique, linguistique, culturel et religieux qui caractérisait le carrefour de l’Eurasie à la veille de la Première Guerre mondiale.
70 œuvres d’art et objets ethnographiques « Le Musée des explorations du monde est consacré au voyage et à l’histoire de Cannes, cosmopolite et ouverte sur le monde. Un des pans de sa collection concerne l’orientalisme au XIXe siècle. Cannes était un lieu de passage pour les voyageurs à destination de l’Orient. Bien que variée, la programmation du musée se rapporte régulièrement à ce thème. L’exposition Visages des frontières évoque les peuples et les destinations situés entre Occident et Orient. Elle s’inscrit donc parfaitement dans le projet scientifique et culturel du musée et l’idée de porter des regards multiples sur le monde. » L’œuvre d’Oroschakoff fait ainsi écho aux collections rapportées par les « fondateurs » des musées de Cannes : le Chevalier Lycklama, à qui l’on doit les antiquités méditerranéennes, orientales et les objets qajars ou Gontran de Poncins, dont la collection est à l’origine de la salle dédiée à l’Arctique. « L’association d’objets anciens et d’œuvres contemporaines nous a semblé très pertinente dans le cadre de cette exposition et concourt à la mise en lumière des cultures lointaines », précise Théano Guillaume-Jaillet. Trois salles du musée invitent le visiteur à découvrir 70 œuvres d’art et objets ethnographiques prêtés par Oroschakoff. « Son œuvre est très éclectique. Entre ses créations et les objets anciens qu’il a collectés, le visiteur découvre peintures, tapisserie et gravures anciennes. »
Une invitation au voyage
Harampli G. Oroschakoff - Jeune femme bouriate Empire russe. Série Habitants des confins du monde, 2021. Collage, aquarelle, acrylique, dessin, crayon de couleur et crayon doré sur carton.
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CANNES SOLEIL N° 221 - DÉCEMBRE 2021
La visite s’articule autour de trois thématiques : Empire et minorités, Loyauté et rébellion et Habitants des confins du monde. Le résultat est une série de 45 portraits qui donne un aperçu de la diversité extraordinaire des « petits peuples » de l’Eurasie. Ces portraits sont présentés d’ouest en est, depuis la péninsule des Balkans jusqu’à la Sibérie, en passant par l’Europe orientale, les rives de la Mer Noire, le Levant, le massif du Caucase,
l’immensité des steppes et de la taïga, aux limites du monde habité. « Cette galerie de portraits en mezzanine – grec, inuit, serbe, circassien, ouzbek, etc. – est assez saisissante, poursuit Théano Guillaume-Jaillet. Le visiteur peut s’installer, passer en revue les 45 portraits et observer la variété des costumes traditionnels et des physionomies. Une invitation au voyage parmi les habitants des confins du monde, une excursion dans un passé aujourd’hui disparu. » Les œuvres, documents et objets présentés sont accompagnés de textes, de citations et de cartes qui permettent au public
L’EXPOSITION S’INSCRIT PARFAITEMENT DANS LE PROJET SCIENTIFIQUE ET CULTUREL DU MUSÉE
de s’imprégner du contexte historique et géopolitique. Un regard contemporain et teinté de nostalgie sur ces « minorités » à l’identité farouche et au passé turbulent.
Haralampi G. Oroschakoff, Visages des frontières : Peuples et identités aux confins de l’Eurasie au Musée des explorations du monde jusqu’au 29 mai 2022. Rens. et tarifs : 04 89 82 26 26 et www.cannes.com Harampli G. Oroschakoff - Different Worlds - 2007. Pigments à l’huile sur toile.