Traitement des entérites néonatales du veau

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6 - Bio-distribution entérique et systémique des antibiotiques potentiellement efficaces 1) Les compartiments infectés lors d’entérites néonatales Les 3 syndromes entéritiques décrits ont des compartiments infectés différents : • Les agents actifs dans le syndrome osmotique sont limités à la lumière intestinale et à la portion superficielle de la

paroi, l’épithélium villositaire. • Dans le cas du syndrome dysentérique, les bactéries potentiellement pathogènes adhèrent à l’épithélium avant de pénétrer plus profondément dans le tissu pariétal. • Lors d’infections systémiques, les bactéries sont transportées du tissu pariétal infecté dans différents tissus l’ensemble du système. La thérapeutique de ces 3 syndromes ayant des cibles tissulaires différentes, se basera donc sur des voies d’accès différentes. intestinale Agents bactériens Lumière et épithélium majeurs pariétal Syndome osmotique

E. coli (ECET, ECEP), C. perfringens

Syndome dysentérique

E. coli (ECST), S. enterica

Syndome septicémique

E. coli (ECPEx), S. enterica

Tissu intectinal superficiel et profond

Sang, phagocytes, tissus extra-intestinaux

Tableau 10 : Agents et sites des différents syndromes des entérites néonatales du veau

2) Bio-distribution des antibiotiques potentiellement efficaces 1 - Lumière et épithélium intestinal Le plus fréquemment, ce compartiment est infecté par des entérobactéries (aérobies Gram -) ou des clostridies (Anaérobies Gram +). Hormis les Fluoro-Quinolones (molécules critiques) et les Pénicillines A (ampicilline, amoxicilline, amoxicilline -ac. clavulanique), la majorité des antibiotiques efficaces enregistrés pour la voie orale (aminosides dont l’apramycine, la colistine..) diffusent très mal de la lumière intestinale vers le tissu pariétal et le compartiment systémique. Si elle doit être utilisée, la voie orale sera donc limitée à une nécessité d’utilisation locale (Syndrome osmotique). La diffusion, à dose efficace, dans la lumière intestinale est difficile par voie parentérale. Cette diffusion est obtenue par trois voies : biliaire, salivaire et diffusion pariétale. Les aminosides, la colistine et les céphalosporines vétérinaires administrés par voie parentérale ne se retrouvent donc pas dans la lumière intestinale. Les pénicillines A, les F-Quinolones, les macrolides se retrouvent partiellement dans cette lumière sans qu’aucune donnée ne démontre que des concentrations suffisantes soient atteintes. Une attention particulière doit être apportée à Clostridium perfringens. Le rôle de celui-ci est suspecté lorsqu’une antibiothérapie dédiée aux entérobactéries (colistine, aminosides…) a échoué. C. perfringens demeure dans la lumière intestinale. Il est naturellement et fréquemment sensible aux Pénicillines G et A, aux macrolides et au florfenicol.

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