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II - L'imagination active dans la psychologie occidentale

C.G. Jung (1875-1961)

(3)

propose en 1916 le principe de « fonction transcendante », qui évolue en 1935 en techniques d' « imagination active » : fixation de l'attention, libre évolution de l'imaginaire, et interaction entre le sujet et son imaginaire.

Elle deviendra l'une de ses techniques principales, augmentée d'une recherche continue sur les archétypes , leurs images, et la structuration archétypale de la psyché.

Robert Desoille (1890-1966)

(4) , publie en 1938 la méthode du « rêve éveillé dirigé ».

Il décrit un état intermédiaire entre veille et sommeil, entre physiologique et psychique, et un lieu d'accumulation des émotions, réactions, situations, expérience et

conditionnements (qui renvoie +/- au concept mahayana d'Alaya-vijnana).

Pour Desoille, entrer symboliquement vers les aspects inconscients est le facteur déterminant de la psychothérapie.

James Hillman (1926-2011)

(5) , prend la suite du travail de Jung sur l'imagination active, l'imagerie et l'imaginal, et a développé une « psychologie archétypale » (1975)

Il ne place plus comme thèmes centraux le Soi et l'individuation. Il met l'accent sur les dynamiques psychiques et structures d'organisations de la psyché.

Idées clefs de J. Hillman :

→ Les structures basiques de la psyché s'expriment en termes d'images qu'il s'agit d'explorer et de mettre en mouvement et non d'expliquer.

→ la source de la connaissance est un monde d'images où réside le « moi » , Il y a un moi dans un monde d'images, et non pas « un monde d'images en moi ».

(influence de Platon, Paracelse, Heidegger, Corbin et bien d'autres courants)

Mary Watkins (6) , développe « les dialogues imaginaux », suite à Jung, Corbin et Hillman. Elle reprend l'idée de l'imaginal , et de l'imagination active comme un moyen d'accès à l'imaginal. Elle propose un pont avec les approches dialogiques (1984).

Elle indique que l'imaginal n'est pas abordable par l'intellect (il n'y réagit pas). La communication avec l'imaginal se fait dans le langage de l'imaginal. Les images (contenus) de l'imagination active (fonction) sont un langage de l'imaginal.

Il est important de noter ici que ces « images » ne sont pas exclusivement visuelles , mais peuvent prendre forme des autres sens : auditives, kinesthésique/tactiles, et olfactives/gustatives plus rarement)

Robert Johnson (1921 - ) (7) , développe le lien entre rêve et imagination active (1986)

Pour lui toute imagination est une représentation de contenus inconscients.

La fonction de l'imagination active est de faire venir des matériaux de l'inconscient, de les revêtir en image, et de les transmettre à l'esprit conscient. L'imagination se situe dans un niveau d'expérience qui n'est ni conscient, ni inconscient : un autre niveau.

Pour Olivier Chambon (8) l'imagination active et le monde imaginal sont en correspondance avec les techniques du chamanisme.

Pour lui, l'imagination active fusionne 2 niveaux de consciences : - état de conscience ordinaire + état de conscience du rêve .

L'imagination active – avec ces 2 niveaux assemblés - permet un dialogue de l'esprit conscient et de l'esprit inconscient, qui donne accès au Soi (jungien), synthèse des deux (cette synthèse est alors en cours et non pas établie)

En hypnologie, notre point de vue sur l'imagination active se rapproche de particulièrement de ceux de M. Watkins et R. Johnson.

Nous y ajoutons quelques nuances sur les vocables :

- esprit conscient : attention + observation + agentivité - esprit inconscient : contenus imaginaux et archétypaux externalisés.

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