Petites leçons de séduction - extrait

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— Une vieille amie, expliqua-t-il d’une voix égale. La petite sœur d’un ami. Euston l’importunait légèrement. — De mieux en mieux ! s’exclama Fanny. Vous voilà chevalier servant. Anthony haussa les épaules. — Pas vraiment. — Allons, chéri, je ne vous le reprocherais pas. (Elle fit courir ses doigts sur le bras d’Anthony.) Elle est la jeune femme la plus en vue de la Saison. On prétend que sa dot s’élève à deux cent mille livres. — Comment les commères peuvent-elles dénicher pareilles informations ? — Espionnage de tous les instants, j’imagine. Les agents de Fouché auraient été déshonorés par les matrones de Londres. (Fanny appuya le bout de son éventail contre sa joue, examinant Anthony.) L’espace d’un instant, j’ai cru que vous aviez tenté votre chance. Le jeune homme pinça les lèvres et ne répondit pas. Il valait mieux en dire le moins possible à ce sujet. L’odeur de citron s’était dissipée, chassée par le parfum plus puissant de Fanny. — L’avez-vous tentée ? le pressa cette dernière tandis que le silence s’étirait. (Elle se rapprocha, la curiosité illuminant son visage.) Bon Dieu ! Le meilleur amant de Londres en pincerait-il pour une jeune fille ? Il se tourna vers elle. — Ce n’est qu’une jeune fille, dit-il. Je la connais­­ sais déjà lorsqu’elle n’était qu’un bébé, et oui, je l’aime beaucoup. Fanny, vous comprendriez si vous aviez 23


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