Le Lion du Caire - extrait

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Près d’elle, le chat feula et bondit du divan. Sans ralentir l’allure, Assad la saisit par la gorge, la souleva du divan et la plaqua violemment contre le mur. Un second hurlement perçant jaillit d’entre les doigts qui maintenaient Safia en l’air. — Crie autant que tu veux. J’ai réduit tes esclaves au silence, et qui à l’extérieur de ces murs se soucierait des cris provenant de la demeure d’une putain ? Les doigts de la jeune femme se refermèrent sur la main d’Assad. — P… Pourquoi fais-tu cela ? Il… C’était mon médecin ! Assad se pencha un peu plus, son visage balafré dénué de toute pitié. Il posa la pointe de son salawar contre la joue de la jeune femme. Safia frémit à ce contact, puis hurla comme les filaments d’une haine déchirante emprisonnée dans cette maudite lame s’insinuaient dans son crâne comme autant d’asticots. — Il n’y a de dieu qu’en Allah, murmura-t-elle, fermant les yeux de toutes ses forces. Assad ignora sa prière. — Ton médecin était un chien que j’aurais dû mettre à mort il y a des mois de cela. Ceci est le jour de ta mort, Safia, mais tu as le choix : sois sincère et dis-moi tout ce que tu sais, et ta mort sera rapide et sans douleur. Ou continue à mentir et je te fais la promesse que tes souffrances seront longues avant que vienne la fin. Le choix est entre tes mains. Les yeux de la jeune femme s’ouvrirent brusquement. — S’il te plaît, Assad ! Je… — Choisis. L’Émir du Couteau pressa la lame contre sa joue ; ses propres yeux luisaient tels deux blocs glacés d’obsidienne. — Que… Que désires-tu savoir ?


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