Jour du Souvenir

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ÉDITION DU JOUR DU SOUVENIR

11 NOVEMBRE, 2023

Déclaration de l’équipe de commandement de la BFC Borden et du GIGPM à l’occasion du jour du Souvenir Prendre un moment de réflexion pour se souvenir. Chaque année, le 11 novembre, les Canadiens d’un océan à l’autre sommes invités à prendre le temps de se souvenir. Nous prenons ce temps parce que nous devons nous souvenir de tout ce qui s’est passé. Nous ne pouvons pas nous permettre d’oublier les sacrifices qui ont été réalisés pour nous permettre d’être ici aujourd’hui.

BFC Borden / GIGPM Commandant Col Michaud

BFC Borden / GIGPM PM 1 Wilcox

À la BFC Borden, et dans l’ensemble du Groupe de l’instruction de la Génération du personnel militaire, nous avons la responsabilité unique de former des milliers de militaires chaque année. Pour bon nombre de ces nouveaux membres des Forces armées canadiennes, les centres d’instruction et de formation de la base constituent leur premier contact avec la vie et la culture militaire. Il nous incombe donc à tous de transmettre non seulement notre expertise et nos connaissances, mais aussi de leur faire comprendre pourquoi il est si important de se souvenir de notre histoire. Plus de 2 300 000 Canadiens ont revêtu l’uniforme militaire dans les Forces armées canadiennes. Plus de 118 000 d’entre eux ont perdu la vie au service du Canada. Il ne s’agit pas simplement de chiffres sur une page; chacun de ces Canadiens avait une histoire, un passé, et d’innombrables personnes ont été touchées par leur sacrifice. Il est essentiel que nous n’oubliions jamais le prix qui a été payé– et tous les sacrifices qui devront encore être faits – pour aider à protéger le Canada, les Canadiens et nos alliés. Le 11 novembre, nous nous réunissons collectivement en tant que nation pour honorer ce sacrifice. Alors à ceux qui, en cette journée, se sentent isolés, à ceux qui voient leur famille, leurs amis et leurs collègues en difficulté, tendez la main. Tendez la main et rappelez-vous les uns les autres que vous n’êtes pas seuls. Vous qui avez servi, vous qui continuez à servir et vous qui avez fait le sacrifice ultime, nous vous saluons.

N ’oublions jamais

BordenCitizen.com / CitoyenBorden.com


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11 NOVEMBRE, 2023

Défendre l’espace aérien canadien malgré la peur des hauteurs Un vétéran raconte son expérience à titre de navigateur pendant la Guerre froide dans un nouveau livre Par Caleb Hooper Rédacteur en chef du Citoyen Borden

Maclagan au défilé des escadres, le 26 octobre 1956 GRACIEUSETÉ DE SCOTT MACLAGAN

service militaire, des vols en haute altitude aux atterrissages d’urgence dangereux, font de chaque mission une expérience potentiellement mortelle. M. Maclagan décrit les traumatismes causés par le fait d’être témoin d’accidents ou la perte de ses collègues, en mettant l’accent sur les sacrifices consentis dans l’exercice de ses fonctions. « [L’aspect le plus difficile de l’instruction] était de voir des amis mourir devant moi… J’ai vu plus de décès pendant l’instruction suivie à Winnipeg, explique M. Maclagan. À l’époque, j’avais peur des hauteurs. Nous devions affronter l’inconnu à chaque vol. Nous ne savions pas ce qui allait se passer. Nos pauvres épouses ne savaient pas si nous allions revenir à la maison ce soir-là, cette semaine-là, ce mois-là, ou si nous ne reviendrions jamais. » Lieutenant Macglagan en novembre 1956 GRACIEUSETÉ DE SCOTT MACLAGAN

En août 1955, Scott Maclagan reçoit un appel l’invitant à prendre part à un cours de sélection des officiers à London, en Ontario. Il fait partie des 30 personnes qui réussissent le cours auquel participent 250 élèves-officiers, et entame ainsi sa carrière militaire. Son cheminement vers le service militaire découle d’une fascination d’enfance pour l’aviation. En grandissant à Toronto, M. Maclagan découvre ce domaine grâce à des films d’actualités, à des événements survenus en temps de guerre et à des interactions avec des voisins qui avaient servi à titre de pilotes de Spitfire pendant la Seconde Guerre mondiale. Cet intérêt le mène finalement à s’enrôler dans les Forces armées canadiennes (FAC).

M. Maclagan raconte que, le 18 mai 1956, à l’aube de la longue fin de semaine, quatre jets C-45 sont atterris à Winnipeg. Soudain, un cinquième aéronef est apparu à 300 verges devant lui, pendant qu’il se trouvait dans le siège du co-pilote. « Les avions se sont écrasés devant nos yeux, et dix personnes ont été tuées », précise-t-il. D’après lui, la mort était un aspect déplorable, mais courant du pilotage d’aéronefs. En effet, même les protocoles les plus courants et les aéronefs les mieux entretenus pouvaient entraîner des ennuis. Toutefois, le risque que comporte le pilotage était glorifié, car les missions permettaient souvent de sauver des vies. M. Maclagan se souvient d’une situation où il a aidé un avion ravitailleur Boeing KC-97 américain qui avait perdu l’électricité et la radio lors d’un orage au-dessus du Nord de l’Ontario.

« Je m’intéressais vivement à l’aviation pendant mon enfance. Mon père m’amenait à l’aérodrome Barker Field sur la rue Dufferin, où volaient des avions privés, raconte M. Maclagan. Par la suite, certains de ses amis ont travaillé à l’aérodrome Downsview. »

« Au moyen de signaux manuels, nous avons découvert quel était le problème et avons ensuite guidé l’aéronef afin qu’il effectue un atterrissage d’urgence au Michigan », explique M. Maclagan.

Au cours de sa carrière militaire, M. Maclagan est confronté à de nombreux défis, dont la perte de collègues et d’amis. Les risques inhérents au

Un matin, à North Bay, comme son équipe et lui constituent le premier équipage en alerte en service ce jour-là, on les informe qu’un aéronef civil est en détresse -


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Maclagan juste avant son enrôlement dans l’Aviation royale du Canada (ARC), le 2 septembre 1955

Scott Maclagan tenant son livre « Cold War Over Canada » GRACIEUSETÉ DE SCOTT MACLAGAN

GRACIEUSETÉ DE SCOTT MACLAGAN

au-dessus de Val-d’Or, au Québec. Un homme et une femme se trouvent à bord, et l’expérience du pilote s’élève à seulement 35 heures de vol. « Nous les avons guidés pour leur permettre d’atterrir sur une piste d’urgence, en fait, raconte M. Maclagan. C’était une piste au milieu de nulle part au Québec! À ce moment, nous avions utilisé 500 livres de carburant, et notre seule option était d’atterrir nous aussi ou d’évacuer l’avion. [Mon pilote] Dave [Strachan] a décidé d’atterrir, donc c’est ce que nous avons fait. » Quand sa carrière militaire prend fin en 1962, M. Maclagan est confronté à la transition vers la vie civile. Il réussit à s’adapter à divers emplois, notamment au sein de services fiscaux et du secteur des assurances. Selon lui, l’instruction militaire lui a permis d’acquérir des bases solides et, ainsi, d’exceller dans le secteur privé. L’expérience de M. Maclagan met en évidence l’importance de reconnaître la discipline et les compétences précieuses acquises pendant le service militaire. Cependant, M. Maclagan souligne également la difficulté de s’adapter aux politiques du secteur privé, un changement auquel font face de nombreux vétérans. « Mon pilot [Dave Strachan] est devenu très aigri, d’après ce que ses enfants m’ont dit, indique M. Maclagan. Ceux-ci m’ont expliqué ce qu’il avait vécu après la fin de notre partenariat de pilotage et le manque de reconnaissance à l’égard de ce qu’il avait fait pour sauver trois autres aéronefs. Tout cela l’a vraiment rongé. » M. Maclagan insiste sur le besoin d’améliorer la communication entre les FAC et les employeurs civils. Celle-ci pourrait aider les employeurs à reconnaître les compétences que les vétérans apportent au milieu de travail et améliorer le processus de transition. Il croit que le public canadien devrait être plus reconnaissant des sacrifices des militaires et conscient de leur dévouement. « En tant que membres de l’escadron, nous avons vécu une expérience commune, car nous affrontions les mêmes défis, explique-t-il. Nous travaillions fort et, malheureusement, nous buvions beaucoup aussi. C’était une vie très tendue et difficile à laquelle nous devions nous adapter. » Le jour du Souvenir revêt une immense importance pour M. Maclagan en raison des nombreux amis et collègues qu’il a perdus pendant sa période de service. Cette journée est un rappel nécessaire des sacrifices consentis par les militaires et permet d’honorer ceux qui ont perdu la vie ainsi que ceux qui continuent à servir leur pays. M. Maclagan souhaite que la population s’efforce de reconnaître et de comprendre les sacrifices des militaires. Les vétérans ont servi leur pays avec dévouement et ont souvent fait face à des défis physiques et émotionnels. La reconnaissance de ces sacrifices est essentielle pour favoriser une meilleure compréhension des FAC. Pour en apprendre davantage sur les expériences que M. Maclagan a vécues en défendant l’espace aérien canadien contre de possibles attaques soviétiques pendant la Guerre froide, procurez-vous son nouveau livre, Cold War Over Canada (en anglais seulement) en cliquant ici.


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11 NOVEMBRE, 2023

Le programme d’apprenti-soldat du Corps royal de l’intendance de l’Armée canadienne (RCASC) : « la voie vers un avenir prometteur » Comment le colonel (retraité) Bob Baxter a fait carrière dans les Forces armées canadiennes (FAC) à partir de 16 ans Par Caleb Hooper Rédacteur en chef du Citoyen Borden

Photo de M. Baxter en 1993, 37 ans après son enrôlement dans les FAC dans le cadre du programme d’apprentissage GRACIEUSETÉ DE BOB BAXTER

À une époque où Barrie, en Ontario, comptait environ 15 000 personnes, le vétéran colonel Bob Baxter, 16 ans, s’est joint aux FAC dans le cadre du programme d’apprentissage du Corps royal de l’intendance de l’Armée canadienne (RCASC) en 1956, à la Base des Forces canadiennes (BFC) Borden. Au fur et à mesure que les capacités technologiques se développaient, les soldats nécessitaient une meilleure éducation et les programmes d’apprentissage étaient proposés comme solution, permettant aux jeunes garçons à l’école secondaire de gagner un revenu, de s’entraîner et d’apprendre un métier. « La plupart des enfants venaient de familles à faible ou moyen revenu », dit Baxter. « Il y avait des brochures partout et les recruteurs venaient à l’école. Je peux encore voir la brochure. Nous pouvions lire “la voie vers un avenir prometteur”. Vous deviez avoir au minimum une 8e année, ce qui était très bas, surtout de nos jours. La plupart avaient une 10e année. » Le programme d’apprentissage a cessé en 1967, dû aux coûts croissants de recruter, d’éduquer et d’entraîner autant de jeunes soldats. Il est plus logique de recruter localement des personnes déjà formées. Selon Baxter, il ne conserve que des souvenirs positifs et n’a que de bonnes choses à dire de son séjour au « Camp Borden », comme il l’appelle. Après 50 ans de service dans la Force régulière, dans la Force de réserve de l’Armée puis comme colonel honoraire de trois unités, Baxter se remémore que l’entraînement à la BFC Borden a été une adaptation difficile par rapport à sa vie normale à l’école secondaire. « Comprenez-moi bien, dit Baxter, dès les premières semaines à Camp Borden, je souhaitais de tout cœur ne plus y être. Je me souviens du premier matin qu’ils sont venus frapper le lit à 6 h 15 pour que nous nous levions. Je pensais que l’instructeur était fou, mais j’étais certainement debout le lendemain matin! » Selon Baxter, bien que certains jeunes n’avaient pas eu une enfance la plus heureuse, près de 120 000 apprentis vivaient en santé dans l’ensemble des FAC, pendant leur apprentissage de la discipline et des compétences précieuses. Cet entraînement avait lieu à six emplacements au Canada, de Montréal à Chilliwack.


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« C’était à une époque où, chaque semaine, vous écriviez à la maison et vous receviez une lettre de vos proches », dit Baxter. « Je ne devrais pas dire ceci, car certains jeunes ne recevaient jamais de lettre, mais la plupart oui. Vous savez, parfois je me questionne sur les enfants et leur jeunesse, puisque j’ai eu une enfance heureuse et je sais que certains n’ont pas eu cette chance. » Les matières scolaires, comme les mathématiques (géométrie et l’algèbre), la physique, la chimie, l’anglais ou le français, étaient accentuées en classe; l’éducation devait devenir plus avancée avec le développement de la technologie de l’époque. Les apprentis devaient suivre le même entraînement physique que les recrues ordinaires et durant le programme, après l’instruction de base, l’horaire alternait entre deux et trois jours d’école par semaine. Les jeunes hommes à Borden étaient également formés pour différents métiers, tels que cuisiniers, opérateurs de transport et commis administratif. « Après le premier mois, vous étiez là pour de bon… Il y avait des jeunes qui n’allaient jamais être physiquement ou autrement capables de réussir et ont abandonné le programme », explique Baxter. Lors de sa carrière dans les FAC, Baxter a eu des affectations deux fois en Allemagne, à Edmonton, à Calgary dans quatre postes différents, incluant commandant (cmdt) du 1er Bataillon des services, à Regina, au Plateau du Golan et au Quartier général de la Défense nationale. Il est retourné à la BFC Borden en 1986 en tant qu’instructeur-chef, puis a pris sa retraite en 1989. Pendant sa période d’apprenti, Baxter crédite ses commandants et sous-officiers de peloton de lui avoir inculqué une attitude assidue envers ses compétences et son éducation; une mentalité d’apprentissage constant qui lui a été utile pendant son temps dans les FAC.

Photo de M. Baxter, en décembre 1956 alors qu’il retournait chez lui en guise de cadeau de Noël à sa famille GRACIEUSETÉ DE BOB BAXTER

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M. Baxter avec son fusil devant le casernement au Camp Borden, septembre 1956 M. Baxter en train de participer à l’exercice GREEN FLASH en 1957 à la BFC Borden (gracieuseté de Bob Baxter) GRACIEUSETÉ DE BOB BAXTER


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11 NOVEMBRE, 2023

Amour et sacrifice : Profil de Fern Taillefer Fern Taillefer a occupé de nombreuses fonctions au sein des FAC et il continue d’être au service de l’organisation malgré la fin de sa carrière militaire Par Caleb Hooper Rédacteur en chef du Citoyen Borden de son altruisme. Il a passé 20 ans dans les Forces armées canadiennes (FAC), où il a atteint le grade prestigieux d’adjudant-chef. Son parcours a commencé alors qu’il était un jeune garçon animé d’un profond désir de servir son pays. Plus tard, il s’est lancé dans une carrière militaire au cours de laquelle il a été affecté dans différentes parties du monde, notamment au Moyen-Orient. « [L’enrôlement dans les FAC] était dans mon sang », a déclaré M. Taillefer. « J’avais besoin d’être un soldat et j’adorais ça. [J’ai aimé] tous les métiers, surtout dans l’armée, et j’ai pu en pratiquer plusieurs partout dans le monde, en Europe et au Canada, bien sûr. »

Adjudant-chef (retraité) Fern Taillefere GRACIEUSETÉ DE FERN TAILLEFER

À la veille du jour du Souvenir, nos cœurs s’emplissent d’un sentiment solennel. Les tons feutrés, le vent frais de novembre et la pensée collective d’une nation qui honore ses héros nous submergent. C’est dans cet esprit que j’ai eu le privilège de discuter avec Fern Taillefer, un homme dont la vie et le service incarnent l’essence de cette journée importante. Fern Taillefer, ancien combattant et policier à la retraite, m’a fait part de son incroyable parcours. Notre conversation a porté sur son service, les sacrifices qu’il a consentis et l’importance du jour du Souvenir. La vie de Taillefer témoigne de son dévouement et

Au cours de notre discussion, M. Taillefer a raconté son expérience au Moyen-Orient, où il a joué un rôle essentiel dans les opérations de sécurité et le transport de fournitures essentielles. Il a brossé un tableau saisissant de lui-même à 19 ans, patrouillant dans les régions de l’Égypte, d’Israël et du plateau du Golan, tout en étant témoin des réalités du conflit. Sa voix tremblait d’émotion alors qu’il partageait un moment émouvant de son premier service militaire, celui du retour d’un soldat mort au combat, qui lui a fait prendre conscience de la sombre réalité de son devoir. « Lorsque je suis arrivé au Caire, nous avons atterri et on nous a dit de rester dans nos sièges », a raconté M. Taillefer. « Je regarde par le hublot et dans la partie inférieure de l’aéronef et je vois le cercueil d’un soldat qu’on place sur un convoyeur pour l’envoyer à la maison. Ce soldat canadien a été tué au cours de la mission à laquelle je participais. Mon état d’esprit a vraiment changé à ce moment-là. C’était vraiment grave, très dangereux. » La carrière militaire de M. Taillefer a continué d’évoluer et il s’est tourné vers le domaine de la protection personnelle. Il est devenu garde du corps pour des personnes très importantes, y compris des représentants du gouvernement, la Reine et la Reine-

Mère; c’est un rôle qui comportait une responsabilité et des risques immenses. Son entraînement et ses expériences vécues témoignent de son engagement inébranlable à préserver la vie des personnes qu’il a protégées. « L’entraînement prend automatiquement le relais. Nous nous portons volontaires pour faire un travail et pour le faire de notre mieux », a-t-il déclaré. « Le manque de sommeil était considérable. Vous vous levez bien avant la famille pour vérifier que tout est bien sécurisé. La principale tâche qui m’incombait était de détecter les voitures piégées. Nous devions fouiller les voitures chaque jour et chaque fois que nous en laissions une sans surveillance, il fallait la fouiller à nouveau. La dernière tâche consistait à faire le tour du pâté de maisons avec la voiture. Si elle n’a pas explosé, vous poursuivez… Je l’ai fait pendant des années. » La discussion a ensuite porté sur la transition entre la vie militaire et la vie civile, qui constitue une perspective décourageante pour de nombreux anciens combattants. M. Taillefer a parlé des défis auxquels il a été confronté, en soulignant l’importance de se renseigner sur le marché du travail et les systèmes de soutien disponibles. « Quand je suis revenu à la maison, j’étais une autre personne. Je peux vous dire sans hésiter que cela change toute votre vie. C’était un état d’hypervigilance constant. Ça ne fait qu’environ trois ans et demi que j’ai cessé de chercher des bombes sous ma voiture personnelle au Canada. » Il affirme que son parcours militaire a joué un rôle crucial dans sa carrière policière subséquente et souligne la capacité pour les soldats d’utiliser leurs compétences dans la vie civile. M. Taillefer remercie ses amis, sa famille et son épouse, Sandy, de l’avoir soutenu tout au long de sa carrière et surtout après, en comprenant les répercussions potentielles sur la santé mentale.

Taillefer, jeune soldat âgé de 16 ans avec l’Algonquin Regiment, à Timmins, lors d’une exposition au manège militaire

Taillefer en patrouille avec la Force d’urgence des Nations Unies II (FUNU II) en Égypte en 1977

GRACIEUSETÉ DE FERN TAILLEFER

GRACIEUSETÉ DE FERN TAILLEFER


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L’héritage durable des anciens combattants amputé de guerre au Canada Par Les Amputés de guerre

Photos : Madeleine Jaffray (Première Guerre mondiale), Mike Krulicki (Deuxième Guerre mondiale), Arthur Johnson (guerre de Corée) GRACIEUSETÉ DE LES AMPUTÉS DE GUERRE

Taillefer en 2021 à une cérémonie de reconnaissance pour les Gardiens de la paix à Windsor avec le commandant adjoint Bob George GRACIEUSETÉ DE FERN TAILLEFER

Dans son rôle de policier au sein de la Toronto Transit Commission (TTC) après son service militaire, M. Taillefer a supervisé le programme antiterroriste du système de transport en commun qui comprenait le métro, les autobus et les garages. Cependant, l’histoire de M. Taillefer ne se limite pas au sacrifice personnel et au dévouement; c’est aussi l’histoire d’une volonté de redonner au suivant. Il occupe actuellement les postes de président de la Campagne des coquelicots et de responsable de l’aide aux anciens combattants pour la ville de Barrie, où il offre du soutien et des conseils aux vétérans dans le besoin. Son dévouement à l’égard de ses camarades ex-militaires est inébranlable. À l’approche du jour du Souvenir, M. Taillefer a fait part de son point de vue sur les raisons pour lesquelles ce jour revêt une telle importance. Il a souligné l’importance de reconnaître les sacrifices consentis par les anciens combattants et leurs familles, non seulement dans le passé, mais aussi dans les conflits contemporains. Il a insisté sur la nécessité de l’éducation et de la mémoire collective, en particulier pour les jeunes générations, afin que les sacrifices de ceux qui ont servi ne soient jamais oubliés. Le dévouement de M. Taillefer et les services qu’il a rendus à son pays, ainsi que son soutien continuel aux anciens combattants, illustrent le véritable esprit du jour du Souvenir. Ses paroles nous rappellent à quel point il est important d’honorer les personnes qui servent et ont servi, et à quel point il est de notre devoir à tous de veiller à ce que leurs sacrifices soient commémorés et respectés. Dans un monde qui défile souvent à toute vitesse, il est essentiel de faire une pause, de réfléchir et de se souvenir. L’histoire de Fern Taillefer est un rappel poignant des sacrifices consentis par nos anciens combattants et nous invite à leur rendre hommage à l’occasion du jour du Souvenir et par la suite.

Novembre 2023 – Au cours des guerres auxquelles a participé le Canada, d’innombrables infirmières, infirmiers et militaires canadiens ont fait preuve d’une bravoure extraordinaire et d’un dévouement inébranlable, mettant leur vie en jeu pour notre pays. À leur retour, beaucoup d’entre eux portent les profondes cicatrices physiques et émotionnelles de la guerre, ayant perdu des membres dans l’exercice de leurs fonctions. Leurs expériences en tant qu’amputés n’ont pas seulement façonné leur propre vie, mais, en tant que membres des Amputés de guerre du Canada, ils ont laissé un héritage durable aux générations d’amputés à venir. Pendant la Première Guerre mondiale, Madeleine Jaffray (1889-1972) a servi comme infirmière dans un hôpital militaire près de Bordeaux, en France. L’hôpital où elle travaillait a été bombardé par des aviateurs allemands et elle a été blessée au pied par un éclat d’obus provenant d’une des bombes. Sa blessure a entraîné une amputation et a fait d’elle la seule femme canadienne amputée de guerre de la Première Guerre mondiale. Ce sont des amputés comme Jaffray qui ont accueilli le nouveau contingent d’anciens combattants amputés après la Seconde Guerre mondiale, et qui leur ont fait part de tout ce qu’ils avaient appris. L’un d’entre eux était Mike Krulicki (1925-2020), qui n’était qu’un adolescent lorsqu’il s’est porté volontaire pour la Seconde Guerre mondiale. Il s’est engagé dans le Irish Regiment of Canada et, en 1944, alors qu’il participait à la campagne d’Italie dans le cadre de l’attaque de la ligne gothique, il a marché sur une mine terrestre et a perdu sa jambe droite sous le genou. Un autre ancien combattant est Arthur Johnson (1929-2006), qui a servi dans la Force spéciale de l’Armée canadienne en tant que mortier au sein du Royal Canadian Regiment et qui a rejoint 26 000 autres Canadiennes et Canadiens dans la lutte pour la liberté de la Corée du Sud. En août 1952, il se retrouve sur la colline 355, près de Séoul, au milieu d’un bombardement ennemi intense. Un mortier est tombé à proximité, le blessant et entraînant la perte de sa jambe droite au-dessus du genou et des dommages à son bras droit. Unis par le fait d’avoir été amputés, les amputés de la Première Guerre mondiale, ainsi que ceux de la Seconde Guerre mondiale et de la guerre de Corée, ont contribué à faire progresser la technologie des prothèses, à lutter contre la stigmatisation des handicaps, à revendiquer des pensions équitables pour les anciens combattants et à s’apporter mutuellement le soutien dont ils avaient tant besoin. Rob Larman, un conseiller principal des Amputés de guerre et lui-même amputé d’une jambe, a déclaré : « Ces personnes honorables ont consacré du temps à diverses activités de l’Association et ont raconté leur expérience d’amputés à d’autres personnes, y compris des anciens combattants d’aujourd’hui et des enfants ». « Le jour du Souvenir en particulier, mais aussi tout au long de l’année, nous rendons hommage au sacrifice et au service de tous ceux qui ont servi et continuent de servir », déclare-t-il.


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