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REPORTAGE par sebl

sur les traces du STeampunk Encore baroque et décalé ou alors complètement mainstream, notre opinion sur le STEAMPUNK.

Un fond d’histoire contemporaine, une once d’occulte, une pincée d’onirisme et un copieux assaisonnement de technologie baroque, voilà la recette du STEAMPUNK, un genre né dans les années 70 et qui a d’abord été littéraire avant d’essaimer vers d’autres supports, notamment celui qui nous intéresse ici, le jeu de figurines. Aux sources du genre

Le terme " STEAMPUNK" est un renvoi ironique à un autre genre fort populaire dans les années 80 et 90, qui marquèrent également l’émergence du premier. Je veux parler ici du CYBERPUNK, mélange d’idéologie libertaire, de changement civilisationnel et de technologie futuriste. Le CYBERPUNK se caractérisait par l’émergence des biotechnologies, des nanotechnologie, des humains et des objets tous connectés, de la montée de l'individualisme face au déclin des structures sociales, des groupes paramilitaires et des transnationales aussi puissants sinon plus que les armées nationales et les Etats. Ceci ne vous rappelle rien ? C’est notre monde contemporain. Dépeindre notre monde actuel du XXIème siècle est l’une des raisons pour lesquelles le genre est tombé en désuétude car il ne propose rien de nouveau sinon la nostalgie et une force prédictive dont JULES VERNE aurait pu rêver. Au contraire, le STEAMPUNK est par essence une réelle littérature de l’imaginaire. Son principe de base est l’uchronie technologique plutôt qu’historique. Que se passerait-il si notre technologie moderne avait été développée à l’époque victorienne (Ou à la Belle Époque, soyons chauvins !) avec les matériaux et les moyens de l’époque : machines à vapeur tarabiscotées, cuir et cuivre en lieu et place de plastiques et d’aluminium ? Si le

CYBERPUNK portait un message politique, le STEAMPUNK n’a pas cette prétention et se pose

comme une imitation ou plutôt une réminiscence du genre littéraire de l’anticipation, fort populaire au XIXème siècle avec des auteurs comme H.G. WELLS et, dans une moindre mesure, J. VERNE.

Autre différence, et de taille : quand le CYBERPUNK débordait la hard science sur son flanc scientifique dans ses tentatives d’expliquer les principes de la technologie qu’il met en scène, le STEAMPUNK n’a pas non plus cette prétention, gardant aux applications technologiques baroques le parfum du rêve et du mystère dans la plus pure tradition romantique. Les œuvres fondatrices, forcément littéraires, empruntent à WELLS (MORLOCK NIGHTS de K.W. JETER en 1979) ou sont des pastiches de CYBER­ PUNK par les papes du genre ( THE DIFFERENCE ENGINE de W. GIBSON et B. STERLING en 1990).

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