Croire Dieu sur parole • Kevin DeYoung

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D ' autant plus certaine

plus l’imperfection que les deux natures du Christ ne signifient que notre Sauveur a forcément péché. Comme le dit Calvin à propos des prophètes : « Loin d’oser annoncer quoi que ce soit de leur propre chef, ils ont suivi docilement l’Esprit en faisant de lui leur guide, lequel régnait dans leur bouche comme dans son propre sanctuaire3 ». Le verbe traduit par « poussés » au verset 21 est phero. Il est traduit au début du même verset par « apportée » et par « venir » au verset 18. Il exprime un résultat assuré, une conséquence mise en œuvre et garantie par un tiers. Les paroles entendues du ciel (v. 17-18) et celles prononcées par les prophètes (v. 21) avaient en définitive la même origine : Dieu. B. Warfield explique : Le terme employé ici [traduit par « pousser » et « apporter »] est un verbe très précis. Il ne faut pas le confondre avec « guider, diriger ou contrôler » ni même avec « conduire » au plein sens de ce terme. Il va au-delà de tous ces mots, dans la mesure où il attribue de façon spécifique l’effet produit à celui qui fait l’action. Ce qui est « apporté » est pris par celui qui apporte et amené par sa force jusqu’à son but. Par conséquent, ce passage déclare que les hommes qui ont parlé de la part de Dieu ont été pris en charge par le Saint-Esprit et amenés par sa propre puissance à agir conformément au but que lui s’était fixé. Ce qu’ils ont déclaré alors sous l’action de l’Esprit venait donc de lui et non d’euxmêmes. Et c’est la raison qui est donnée pour expliquer que la « parole des prophètes » soit à ce point certaine. Bien qu’ayant été annoncée par l’intermédiaire d’hommes, il s’agit, en vertu du fait que ces hommes ont parlé « comme poussés par le Saint-Esprit », d’une parole directement divine4. Ibid. Benjamin Warfield, The Inspiration and authority of the Bible, Phillipsburg (USA) : Presbyterian & Reformed, 1948, p. 137. Pour être précis, Warfield voit dans l’Écriture trois modes de révélation : la manifestation externe, la suggestion interne et l’opération concursive (p. 83-96). Il place le ministère prophétique de l’Ancien Testament dans la deuxième catégorie, considérant que les prophètes étaient plus passifs que les auteurs apostoliques du Nouveau Testament. Toutefois, il met en garde contre la tentation de pousser trop loin cette distinction, faisant remarquer que les prophètes se servaient quand même de leur intelligence lors de la réception de la parole de Dieu, et que c’est la totalité des Écritures qui est qualifiée de « prophétie » en 2 Pierre 1 : 19-21. Voir aussi la section intitulée « Bibliology » in Fred Zaspel, Theology of B. B. Warfield : A systematic summary, Wheaton (USA) : Crossway, 2010. 3 4

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