UDAF de la Manche

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Sommaire AVANT-PROPOS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.3 Marie-Andrée BLANC, Présidente de l’UNAF

L’UDAF, UNE HISTOIRE DE FAMILLE : 1945-2015 . . . . . . . . . p.5 Introduction La naissance de l’UDAF Des prises de position et des questionnements Les actions de l’UDAF auprès des familles de la Manche L’UDAF, une grande famille d’associations : 1945-2015

LES SERVICES DE l’UDAF. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.50 La création du service tutelle aux allocations familiales Les services de protection aux majeurs Les nouveaux services

ANNEXES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.58 PENSER L’AVENIR : LES GRANDS DÉFIS. . . . . . . . . . . . . . . . p.62

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Depuis sa création en 1945, l’UDAF de la Manche accompagne les familles et leurs évolutions. Portée par des militants familiaux, l’UDAF a accompagné ces changements, cherchant toujours à faire valoir l’intérêt des familles et la vitalité d’un territoire.

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1945

La naissance de l’UDAF

Le contexte national

Les lois de la famille : quelques dates repères •

L’ordonnance du 3 mars 1945, portant création des UDAF qui se regroupent nationalement au sein de l’UNAF.

L’ordonnance du 4 octobre 1945, établissant le nouveau système de sécurité sociale (hors professions agricoles et régimes spéciaux).

La loi de finance du 31 décembre 1945, instituant le principe du quotient familial.

La loi du 22 mai 1946, généralisant la sécurité sociale à l’exception des travailleurs non-salariés non-agricoles qui s’y opposeront.

La loi du 22 août 1946, étendant les allocations familiales à presque toute la population et instaurant les quatre prestations versées par la branche famille (allocations familiales sans conditions de ressources à partir du deuxième enfant, allocation de salaire unique versée dès le premier enfant, allocations prénatales et allocations de maternité) .

La loi du 30 octobre 1946 intégrant la réparation des accidents du travail à la sécurité sociale.

Les années 30 ont vu les courants familialistes et natalistes concourir à la création des allocations familiales et à l’institution du code de la famille. Mais c’est en 1945, au sortir de la Seconde Guerre Mondiale, que nombre de lois de protection des travailleurs et des familles seront mises en place dans le cadre d’une politique progressiste de création de droits sociaux.

Le contexte local En 1945, la Manche sort exsangue de la guerre. Particulièrement meurtrie, tout ou presque est à reconstruire et sa population est en grande souffrance, privée le plus souvent des biens élémentaires et sans assurance de pouvoir satisfaire ses besoins primaires. C’est dans ce contexte alors, que l’avenir est à repenser, que les acteurs associatifs locaux vont s’organiser et construire un mouvement fédérateur autour de la famille : ce sera l’UDAF, émanation locale de l’UNAF. 6

ici, Saint-Lô, détruite Des villes martyres comme rts civils. à 90%, avec plus de 1000 mo


1945, les familles s’organisent

Le 16 août 1945 naissait l’UDAF, chargée de représenter les familles de la Manche auprès des pouvoirs publics.

Paul Guilbert

Le jeudi 16 août 1945, les diverses associations familiales

Autre pionnier de l’UDAF

manchoises, jusque-là isolées, se réunissent en assemblée

Chevalier de la légion d’honneur en 1953

générale constitutive dans une salle de l’Hôtel de ville de Coutances. La séance ouvre à 14h30. Elles y voteront la création de l’Union Départementale des Associations Familiales de la Manche (UDAF). Cette assemblée générale se déroule sous la présidence du Docteur Etienne Fauvel, Président du Centre départemental de coordination des activités familiales de la Manche. Outre les 19 délégués représentant les huit associations de familles de la Manche, sont présents : Edouard Lebas, Préfet de la Manche, surnommé « le préfet des ruines » et Edmond

1953. Extrait familles de la Manche

Paupert, Maire de Coutances.

Etienne Fauvel Médecin à Coutances, fondateur et premier président de l’UDAF de la Manche

« Autant pour les uns, que pour les autres, nous devons exprimer la famille avec vigueur dans la totalité de ses aspects. L’UDAF est d’abord une union et par sa fonction représentative, ne doit ignorer telle ou telle famille ». Extrait du discours d’inauguration - Août 1945

L’histoire des associations 1945

1967

1986

· Associations Catholiques des Chefs de Familles (ACCF) · Associations des Familles Nombreuses

· Confédération Familiale des Familles

· Association des Paralysés de France

1971

1987

· Confédération Syndicale des Familles

· Association Familiale Catholique · ADESSA à domicile · ADMR : Aide à Domicile en Milieu Rural

1947 · Association Familiale Ouvrière

1957 · Associations Familiales Rurales

1963 · Union Nationale des Parents d’Enfants Inadaptés (UNAPEI)

1965 · Association des Foyers Adoptifs · Fédération des Familles de France

1968 · Associations Populaires Familiales

1978 · Association des Veuves Civiles

1979 · Maison Familiales Rurales

1979 · Valognes Familles

1980 · Association Populaire Syndicale · Union Nationale des Associations de Familles et Amis des Malades mentaux (UNAFAM)

1982

1989 · Conseil Départemental des Associations Familiales Laïques (CDAFAL)

1998 · Jumeaux et plus

2005 · Jonathan Pierres Vivantes

2014 · UFAL (Union des Familles Laïques)

· Association Familiale Syndicale

Des associations familiales ont adhéré au fil des années à l’UDAF. Certaines ont disparu, d’autres se sont créées. L’UDAF n’est pas figée, elle est en mouvement.

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En revanche, en 1974 encore, alors que les changements au sein de la famille continuent de faire débat, l’UDAF reprenant les propos de Pierrette Sartin (poétesse et sociologue française du début du XXe siècle) prend acte des évolutions en cours… tout en valorisant le rôle de la femme au foyer … ! «… la famille, cette société élémentaire qui donne la vie sous toutes ses formes, et non pas seulement sur le plan biologique, évolue elle aussi en fonction du contexte social dans lequel nous nous trouvons : les conditions d’existence et les relations humaines interpersonnelles ne sont plus, et ne peuvent plus être, au sein des familles, ce qu’elles étaient il y a encore peu de temps ». «…les formes nouvelles de l’éducation, de l’exercice de l’autorité envers les enfants, l’émancipation de la femme, sa libération, la collaboration entre les hommes et les femmes, dans le couple et dans la vie sociale, nous obligent à repenser

©Studio Guezou

La place des femmes a été dès le début une des préoccupations majeures de la féderation des Familles rurales. En1958, les premiers clubs féminins font leurs apparitions. On y apprend les activités manuelles, les activités artistiques, la peinture sur soie, on échange sur l’éducation des enfants. Les femmes ont enfin un temps pour elle, et se familiarisent avec des nouvelles activités loin de la ferme et des tâches agricoles. Ici en 1975, des adhérentes de l’association de Tessy et Condé-sur-Vire lors d’une « excursion» à Alençon.

fondamentalement notre attitude à l’égard des autres » «…la femme reprend une place sinon prépondérante, du moins égale à celle de l’homme… ». Un an plus tard, le Journal des familles tout en titrant « 1975, année de la femme » affirmera : « Nous considérons … que la mère de famille qui se consacre à plein temps à son foyer, accomplit un véritable travail social, économique et psychologique. D’autre part, la présence d’un certain nombre de femmes au foyer est socialement parlant, un facteur d’équilibre pour la société ».

Illustrations clubs féminins en 1975 (familles de la Manche)

A l’époque le sentiment qui prévaut à l’UDAF est celui d’une contestation de la famille. Au nom de l’association, Charles Clavreul estimera que 1975 « restera une année d’expression des divergences sur des questions aussi importantes que la loi sur l’avortement, la promotion de la femme, la libération des tabous avec la prolifération des films pornographiques ». « Nous voulons croire, disait-t-il, que la famille vivra et s’épanouira à la condition préalable de n’être ni parmi des traditionnalistes invétérés pour qui tout changement est un recul, ni du côté des progressistes échevelés pour qui toute nouveauté est à priori un progrès. [...] Certes des jeunes estiment que le mariage légal n’est pas le lieu exclusif où peut s’exercer la sexualité et ils ne voient pas toujours… l’utilité d’une consécration officielle. Néanmoins cela reste le fait d’une minorité puisque le mariage apparait encore pour 91% d’entre eux comme la solution normale, il est seulement différé à la naissance du 1er enfant ». 20


En 1971, une homme et une femme

à la Présidence de l’UDAF Une première en France

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une véritable communauté territoriale, il faut

de la déstabiliser. De son côté, la CSF en

un réveil de nos responsabilités pour faire face

même temps qu’elle demande en 1987 une

au sous-développement ». Très rapidement

revalorisation des prestations familiales,

et après le premier choc pétrolier, les

revendique la mise en place « d’un droit

associations se mobilisent.

à un revenu social minimum garanti, véritable SMIC social pour tous » précisant

Au CESR (Comité Economique Social

que la politique familiale ne peut se limiter

Régional) d’octobre 1980, M. Perrouin

aux seules prestations familiales. La qualité

représentant

intervient

de vie de famille est aussi conditionnée par

en

la manière dont sont traités les problèmes

publiquement

familial, pour

mettre

garde

l’assemblée : « plus de 250 000 jeunes au

de notre société.

M. Philippe Roussel, président de l’UDAF et Mme Florence Mas, Directrice de la Caisse des Dépôts et Consignations, lors de la signature de la convention de Micro-crédit social.

chômage. Situation d’une gravité sans

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précédent. Le chômage frappe encore plus

Aujourd’hui, ces questions autour de

durement les jeunes de notre région que les

la consommation, du pouvoir d’achat

autres jeunes français... Je dois, au nom des

mais aussi du chômage, voire tout ce que

associations, mettre en garde les responsables

pudiquement on appelle « les accidents de

sociaux et économiques de Basse-Normandie :

la vie », restent d’actualité et confirment

qu’ils ne se trompent pas, le calme apparent

hélas ce que disait en 1994, l’UDAF de

avec lequel les jeunes supportent cette

la Manche quand elle observait qu’il n’y

situation est trompeur. Il est lourd d’angoisse

« avait pas toujours d’embellie du côté

et de désespoir, il faut l’affirmer fortement, la

du surendettement ». Ces difficultés du

cohésion de notre corps social est en cause

quotidien des familles expliquent d’ailleurs

dans notre région, si nous ne prenons pas la

qu’en 2013, l’UDAF ait créé un service d’aide

mesure de ce problème de l’emploi des jeunes

à la gestion budgétaire pour accompagner

et n’y trouvons pas de solution ». En 1981,

les personnes en difficulté et prévenir d’un

l’UDAF réunira les délégués familiaux

possible surendettement. Dans le même

de tous les Bureaux d’aide sociale de la

esprit, sous l’égide de la caisse des dépôts

Manche pour aborder avec eux la question

et consignations, et en partenariat avec

aigüe du chômage qui « ne peut et ne doit

quelques banques, l’association proposera,

laisser indifférent un militant familial tant ce

en 2014, un service de micro crédit à

problème avec les conséquences qu’il entraine

l’adresse des personnes exclues du système

au sein de la vie familiale » est à même

bancaire traditionnel.

©AGIP - Robert Cohen


Les présidents qui ont fait l’UDAF de 1945 à 2015

De 1945 à 1959

Docteur Etienne Fauvel

1er président élu, membre fondateur de l’UDAF de la Manche

1945 à 1959 Etienne FAUVEL

1959 à 1964 René BEAUDRY

1964 à 1970 Jean LEJEUNE

Etienne Fauvel, est né le 17 août 1899 à Coutances. Il sera de 1945 à 1959 le présidentfondateur de l’UDAF de la Manche. Déjà militant associatif dans les années trente, il est « avec son caractère à la fois ferme et bon » (1), l’homme de la situation pour rassembler les différentes associations locales du département. Il est en 1945 le présidentfondateur, jusqu’en 1959 de l’UDAF de la Manche. « Notre département a toujours été à l’avant-garde du mouvement familial » dira-t-il en février 1946. « Ne sommes-nous pas le département de France qui a la plus forte natalité par rapport au nombre de la population ». Il quittera l’UDAF en 1959, pour se consacrer entièrement à sa carrière politique au sein de sa formation politique le MRP. Après son départ, il sera nommé président honoraire par les administrateurs afin de lui démontrer « leur volonté de voir celui qui anima l’UDAF depuis sa création continuer de s’associer à la marche et au développement de l’oeuvre entreprise ».

1971 à 1974 François-Xavier et Colette LEHODEY

1979 à 1991 Paulette MÉNARD

1991 à 2009 Bernadette DESVAGES

1974 à 1979 Jean-Marie VERLEYEN

Depuis 2009 Philippe ROUSSEL

Nouveau président de l’UDAF, René Beaudry lui rendra hommage en ces termes : « il faut reconnaître toute la valeur de son engagement, de ses efforts pour développer un organisme nouveau, par conséquent inconnu des familles ». Le docteur Fauvel, décèdera à l’âge de 66 ans, le 2 octobre 1965 à Coutances. (1)Source Wikimanche

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VALOGNES FAMILLES

Pour tous renseignements, contactez l’UDAF au 02 33 57 92 25. 36


Les associations à but général

Défendre un idéal laïque de solidarité Pour comprendre la naissance de ce mouvement laïque, il faut remonter à la création de la FCPE (Fédération des conseils de parents d’élèves). Après le gouvernement de Vichy qui avait fait reculer bien des notions républicaines de liberté, une force nouvelle émerge… la laïcité.

Défense et promotion des familles Les Associations familiales catholiques ont été fondées au début du XXème siècle. L’antenne Manchoise a été constituée dans les années 1980 pour une double mission : • Défense et promotion des familles, en référence au message de l’Église dans les domaines concernant la vie familiale, L’association familiale catholique de Saint-Lô Centre Manche a lancé en 2015 des Chantiers Education, des lieux d’écoute et d’échange entre parents

• Entraide et coopération sur le plan local, - au sein de l’Association Familiale Catholique, - avec les autres associations familiales dans le cadre de l’UDAF, elle-même membre de l’URAF (région) et de l’UNAF (France).

Il en résulte divers engagements et services : •

Représentation auprès des instances civiles et religieuses pour la défense des familles, notamment dans leurs intérêts au travers, par exemple, de l’association nationale de défense des consommateurs, constituée par la CNAFC (Confédération Nationale des Associations Familiales Catholiques) et reconnue officiellement depuis le 9 octobre 1987,

Conseils et interventions auprès des adhérents dans les domaines économique et éducatif,

Partage d’expériences et de solutions, notamment dans le cadre des « chantiers-éducations » des AFC, ouverts à tous.

Les valeurs laïques appartiennent au milieu culturel et idéologique dont est issue la FCPE. Nouvelle venue à l’époque de la libération, elle est engagée très directement dans la question scolaire. Elle allait du reste, progressivement devenir une des composantes principales du militantisme laïque du fait d’une explosion scolaire sans précédent. Ainsi, les effectifs passeront entre 1950 et 1960 de 430 000 à 7 millions de jeunes scolarisés. Dès la création en 1946 de la FCPE, la question s’est posée de son entrée dans le mouvement familial. Un projet d’entrisme à l’UNAF a été assez loin pour faire connaître aux Conseils départementaux de la FCPE de s’adapter à la législation des associations familiales et des statuts ont été élaborés. Mais deux statuts qui organisaient le mouvement familial dans le cadre de 1945 ont été jugés trop restrictifs concernant la définition de la famille. Cependant, dès 1967, des militants laïques fondent des CDAFAL (Confédération Départementale des Associations Familiales Laïques) dans quelques départements et le CNAFAL (Conseil National des Associations Familiales Laïques) l’est officiellement le 6 août 1967 sur des principes suivants : l’enfant appartient à lui-même et mérite d’être protégé dans tous les préjugés et les dogmatismes. L’éducation publique est là pour l’éclairer et forger son propre jugement, La légitimité du mariage est une affaire de mœurs et d’habitude. Pour les laïques, la famille est la réalité de vie en commun d’un homme et d’une femme, ainsi que toute réalité d’un adulte isolé

Nicole Keller, ici en 1987, présidente du conseil départemental des associations familiales laïques, crée cette même année dans la Manche « défendre un idéal laïque de solidarité envers les plus faibles et de qualité de vie » (propos Ouest France)

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qui habitent en ville. On notera aussi la création de cantines scolaires et la mise en place de circuits de ramassage des élèves. L’école est un sujet qui préoccupera dès ses débuts l’association familiale, qui ne cessera de militer pour le maintien des écoles et l’ouverture de classes maternelles en milieu rural. L’amélioration de la qualité de vie en point de mire.

Pour un juste équilibre entre milieu rural et urbain 1953 : La naissance dans la manche. En 1953, Emile Lebourgeois, agriculteur à la Lucerne, décide avec un groupe d’amis dont certains issus de la JAC (Jeunesse Agricole Catholique), de se regrouper et de fonder l’association départementale de la famille rurale. Ils veulent agir pour que se mette en place une législation plus sociale pour les familles du monde rural. Emile Lebourgeois et ses compagnons veulent également aménager le milieu rural en apportant des services aux familles, afin d’améliorer les conditions de vie dans les campagnes, qui selon eux « sont laissés pour compte ». Très vite, un permanent Louis Lebarbier est embauché. Ce dernier et une douzaine de jeunes gens bien déterminés, sillonnent le département à pied, en vélo. Malgré des moyens financiers très faibles et un monde rural pas toujours disposé à aller de l’avant, se méfiant des nouvelles lois sociales; ils militent sans cesse. Mais en quelques années, à force de patience, et de pugnacité, une trentaine d’associations familles rurales rejoignent la fédération. « On refusait le paternalisme, on se prenait en charge » témoignera quelques années plus tard, Emile Lebourgois. « L’intérêt de nos associations c’est que les familles peuvent œuvrer en groupe. Isolée la famille ne peut rien. Ensemble les familles peuvent résoudre bien des problèmes ».

L’association participera activement à l’amélioration de la qualité de vie en milieu rural, en proposant des nombreux services à destination des familles. On se regroupe à plusieurs pour acheter un machine à laver qu’on transporte de village en village sur des chariots pour permettre aux mères de familles de diminuer leurs tâches ménagères. Les prêts d’aspirateur, de machines à tricoter, de télévision, se multiplient avec la volonté de ne pas laisser le monde rural laissé pour compte. Les initiatives locales naissent de tous les côtés. Fêtes inter villages, bourses aux jouets et aux vêtements. Tout cela bien avant la création des vides greniers. Les familles se regroupent et se prennent en main pour assurer leur bien-être et la vitalité dans leur campagne. Naissance des clubs féminins : donner aux femmes « un temps » pour elles ! La place des femmes a été dès le début une des préoccupations majeures de Familles rurales. Dès son origine, l’association se soucie de libérer la femme des contraintes ménagères qui pèsent sur son existence. En 1958, les premiers clubs féminins font leur apparition. On y apprend les activités manuelles, les activités artistiques, la peinture sur soie, on échange sur l’éducation des enfants. Les femmes ont enfin un temps pour elles, et se familiarisent avec des nouvelles activités loin de la ferme et des tâches agricoles. Les femmes s’investissent de plus en plus, y compris dans les conseils municipaux. Des formations sont organisées dans ce sens pour faire entendre la voix des femmes auprès des pouvoirs publics. 1968 : vent de contestation Une contestation qui a du mal parfois à être comprise. Les familles rurales se sentant parfois exclues du débat et bien loin des préoccupations du monde urbain. La fédération qui a toujours su évoluer avec les changements de la société mettra en place des réunions d’information et de débats pour aider les familles à s’y retrouver.

Emile Lebourgeois, l’un des fondateurs de l’association

Les pionniers de l’association. De gauche à droite : Alexandre Hélaine, Charles Jaunet, Louis Lebarbier, Emile Lebourgeois. Photo Ouest France

1957 : Naissance des ruches de vacances, des clubs féminins... Le mouvement se structure, et rejoint l’UDAF. Plusieurs idées voient le jour, dont certaines à contre-courant pour l’époque : les permanences sociales sur les marchés, ou la création des ruches de vacances, dès 1957, sorte de colonies organisées sur place dans les villages pour permettre aux enfants du monde rural l’accession aux loisirs et de bénéficier d’activités habituellement réservées à ceux 40

1970 : la solidarité au service du Troisième âge. Le vieillissement de la population devient une préoccupation majeure de l’association, dans un département qui fait face à cette problématique. Comment rompre l’isolement de personnes âgées en milieu rural ? Le premier club du 3ème âge voit le jour à Saint-Pair, sous l’impulsion d’Henri Levillayer. D’autres suivront, les anciens sortent de leur isolement, se rassemblent dans le cadre de voyages, de promenades organisées, dans le cadre de parties de cartes, de manifestations culturelles ; La solidarité devient l’étendard du troisième âge. L’aideménagère est proposée aux personnes âgées. L’association estime qu’en 1970, 50% des retraités en milieu rural n’avaient pas plus de 10 Francs


Faire tomber les murs des communautarismes L’UFAL Cherbourg est née en 2009 de la volonté de quelques adhérents de l’UFAL nationale de se rassembler et de créer une association locale. L’UFAL est le sigle de l’Union des Familles Laïques. L’équipe de Familles Rurales, au siège en 2014.

(1,50 Euros) par jour pour vivre. « Nous avons un travail important pour aider matériellement et moralement les familles », déclarera le président Maurice Lebariller, de Condé-sur-Vire, qui succèdera en 1974 à Pierre Fauvel. Dans les années 80, pour aider au désenclavement des campagnes de plus en plus abandonnées des services publics ; un système de covoiturage verra le jour. 1980 : les jeunes familles : familles de demain Familles rurales mettra en place des services de baby sitting, des garderies, des crèches. Toujours dans le cadre de la solidarité, et pour aider au désenclavement des campagnes de plus en plus privées des services publics. 1990-2015 : De nouvelles orientations Dans les années 90, les besoins ne sont plus les mêmes qu’auparavant, l’association s’oriente de plus en plus vers les activités de loisirs ou les clubs de loisirs. L’association continue toutefois à militer, pour maintenir l’équilibre entre milieu rural, et urbain, pour que les services soient maintenus quitte à les assurer elle-même (transport scolaire etc..). Un service de « solidarité » transport se met en place pour aider le déplacement des personnes isolées et aider aussi au maintien à domicile de personnes malades, qui ne peuvent se déplacer. En 1993, Famille rurale se mettra au pluriel, et devient Familles rurales. En 2003, elle célèbre son cinquantième anniversaire. En 2015, Familles rurales Manche regroupe 2755 familles et fédère 33 associations.

Le cheval de bataille essentiel est la défense et la promotion de la laïcité dans le strict respect de l’esprit de la loi de 1905, elle-même résultant de débats acharnés depuis 1789 ! Le mot « Laïcité » En 2010, L’UFAL Cherbourg a planté est le quatrième chaînon du triptyque républicain symboliquement en décembre un « Liberté, Egalité, Fraternité ».L’UFAL ne conçoit arbre de la laïcité au Jardin Public d’amélioration du « bien-vivre ensemble » qu’en de Cherbourg en présence du associant combat laïque et combat social afin Député-maire, Bernard Cazeneuve. d’assurer la bonne organisation de la société. Nos préoccupations passent donc par le logement, la condition féminine, l’école, la santé, le respect de l’environnement, etc… En 2010, l’UFAL a planté un arbre de la laïcité. Cette action fut le prélude à la création d’un collectif local d’une dizaine d’associations qui aspire à commémorer par un évènement marquant l’anniversaire de la loi de décembre 1905. En 2011, un débat se tînt à l’Hôtel de Ville avec trois invités. En 2012, le collectif organisa une soirée-débat au cinéma Le Palace d’Equeurdreville autour du film « Laïcité, Inch’ Allah ! » en présence de Bernard Teper. En 2013, une exposition à la Salle des Fêtes fut le cadre d’une conférence réunissant Eddie Khaldi, Bernard Teper et le philosophe Henri Pena-Ruiz. En 2014, un banquet républicain réunit quelques 150 personnes à Valognes autour de Catherine Kintzler. En 2015, le collectif Nord Cotentin de défense et promotion de la Laïcité organise une soirée-débat à la Mairie de Tourlaville, autour de la personnalité de Jean Zay, dont l’invité est l’historien Antoine Prost. Une exposition présente les travaux des scolaires sur le sujet. En 2015 également, l’UFAL a franchi un autre cap, avec la création d’une seconde UFAL (Centre Manche), lors de l’assemblée générale de Coutances. Les statuts sont en cours de dépôt. L’UFAL départementale sera une réalité. « Les adhérents sont arrivés suite aux tragiques évènements qui ont marqué le début d’année 2015. Il faudra qu’ils deviennent des militants tant les remises en cause des grands principes républicains sont itératives. Il est envisagé que nous soyons en partenariat pour faire de l’éducation populaire au sein des établissements scolaires. Avec quelques bonnes volontés, nous sommes convaincus de contribuer à une bien meilleure harmonie entre les citoyens en faisant tomber les murs des communautarismes. Être laïque, ce n’est pas être anti-religieux ; c’est refuser le prosélytisme. » 41


Jonathan Pierres Vivantes Venir en aide aux parents endeuillés 1989 : décès de notre fils Jérôme, 17 ans d’un accident. Besoin de trouver un lieu d’écoute, de partage et contacts avec l’association Jonathan Pierres Vivantes de Rennes. Puis, besoin d’aider les parents ayant vécu ce drame. D’où obligation de faire des formations à l’Ecoute. 1997 : Création de l’antenne Jonathan Pierres Vivantes Manche (+ Calvados, Orne, Mayenne). 2004 : Adhésion à l’UDAF

Témoignage d’un couple adhérent à l’association Jonathan Pierres Vivantes

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L’Association Nationale a été créée en 1978 et des antennes se sont constituées en France : lieux d’écoute, d’accueil, de partage, animés par des parents et des frères et sœurs endeuillés, bénévoles. Des rencontres sont organisées : journées de conférences animées par les professionnels, journées d’amitié, journées et week-end spécifiques pour les parents d’enfants suicidés et pour les parents n’ayant plus d’autre enfant. Un bulletin trimestriel complète le lien entre familles. L’association est là pour apprendre aux parents qu’il est possible de revivre, de renaître, de reprendre goût à la vie après le décès d’un enfant. Le chemin est long, difficile. Les parents viennent, s’expriment, n’hésitent pas à confier leur souffrance, à pleurer et un jour à sourire, puis à rire ! «L’amour est plus fort que la mort », mais il faut retrouver un chemin de vie, propre à chacun.

Avant 1997, il n’y avait pas de point de rencontre spécifique aux parents ayant perdu un ou des enfants et nous avons ressenti un besoin urgent de créer cette antenne. Très vite, ce besoin a été confirmé et nous avons donc très vite créé l’association Loi 1901, constitué le bureau, organisé des journées de rencontres. L’UDAF nous a souvent prêté la salle rue Léon Jouhaux pour nos conférences, mais elle est devenue trop petite. Le groupe de parents ne cesse d’augmenter et nous sommes confrontés à toutes sortes de décès : maladies, accidents, suicides (de plus en plus tôt chez les jeunes), assassinats… Des « correspondants » (parents ayant fait ou commencé les formations) nous aident et reçoivent les familles (nord de la Manche, centre-sud Manche + Mayenne et Calvados). Nos anciens Présidents nationaux René et Denise VEYRE ont incité toutes les antennes à adhérer à l’UDAF. Il était important que Jonathan Pierres Vivantes soit reconnue par l’UDAF, ce qui montrait que Jonathan Pierres Vivantes, association non confessionnelle, ne soit pas désignée comme une secte. Maintenant, depuis juillet 2014, Jonathan Pierres Vivantes est reconnue d’utilité publique. Merci aux personnes de l’UDAF souvent contactées et qui ont été très encourageantes et d’une grande gentillesse.


Fédération des Maisons Familiales Rurales et Instituts Ruraux Éduquer et enseigner en milieu rural Une Maison Familiale Rurale (MFR) est un centre de formation, sous statut associatif et sous contrat avec l’Etat ou les Régions, qui a pour objectifs la formation par alternance et l’éducation des jeunes et des adultes ainsi que leur insertion sociale et professionnelle. Les Maisons Familiales Rurales sont des établissements de formation par alternance. Les Maisons Familiales Rurales forment chaque année plus de 93 000 jeunes et adultes, principalement de la 4ème à la Licence pro. Depuis leur création, en 1937, elles pratiquent une pédagogie de l’alternance avec des semaines de formation en entreprise et des semaines de formation à l’école. Une Maison familiale compte en moyenne 150 élèves, souvent internes. Ces derniers participent à la vie de l’établissement, apprennent à se prendre en charge et organisent des activités en dehors du temps scolaire. Ils sont majoritairement inscrits dans des classes sous statut

MFR - DES ELEVES EN 1966 De gauche à droite. Annick Bourgnouf, Françoise Chorin, Gilbert Jossaume, Michel Chorin, Roland Godefroy.

scolaire dépendant du Ministère de l’Agriculture (50 000 élèves). D’autres choisissent une formation en contrat d’apprentissage pour préparer des diplômes de l’Education nationale ou du Ministère de l’Agriculture (10 000 apprentis) ou en contrat de professionnalisation. Plus de 33 000 adultes, qui souhaitent se perfectionner dans leur métier ou se réorienter, suivent une formation continue ou une validation des acquis de l’expérience (VAE) dont la durée est variable selon le niveau du diplôme. Les Maisons Familiales Rurales, Instituts Ruraux et Centres sont des établissements associatifs contractualisés par le Ministère de l’Agriculture et/ou conventionnés par le Conseil Régional ou l’Etat. Présents partout en France, les établissements MFR accueillent des jeunes et des adultes en formation par alternance dès la classe de 4ème ou de 3ème et proposent des parcours de formations menant au CAP(A), BEP(A), Bac Pro, BTS(A), etc... dans de nombreux secteurs professionnels. Dans le département, 10 établissements, 1 800 jeunes et adultes en formation : MFR Coutances MFR Granville MFR La Haye du Puits MFR Mortain MFR Percy MFR St Sauveur Lendelin MFR Urville-Nacqueville MFR Vains MFR Valognes IR Condé S/Vire

2015. La maison familiale de Mortain

47


Elle est actuellement composée de 15 bénévoles qui assurent leurs missions au sein de 3 pôles géographiques manchois : Nord Cotentin, Centre Manche, Sud Manche.

Soutenir les familles de malades psychiques Les pathologies relevant de la psychiatrie (schizophrénies, troubles bipolaires, dépressions et névroses…) se situent au troisième rang des maladies les plus fréquentes ; elles touchent de 2 à 3 % de la population française. Pour les personnes qui en souffrent, elles entrainent souffrance, isolement, désocialisation, perte d’emploi, précarité, stigmatisation. Au-delà de la personne malade elle-même, ses proches familiaux se sentent également bien démunis et isolés. C’est ainsi que l’association UNAFAM (Union nationale de familles et amis de personnes malades et/ou handicapées psychiques) a vu le jour en 1963. Grâce à plus de 1700 bénévoles présents dans plus de 120 délégations départementales ou régionales, ses actions se déclinent autour de 3 axes : L’entraide, l’accueil et le soutien • Des dispositifs d’écoute, de soutien, d’aide à l’orientation, à la recherche de solutions • Des réunions d’information et de partage La formation et l’information • Des formations pour aider les familles à faire face dans la durée, à construire des savoir-faire La défense des intérêts • Une représentation auprès de certaines institutions • Une participation à l’élaboration de la politique de santé dans le domaine de la psychiatrie. L’UNAFAM a notamment largement contribué à la loi de 2005 pour la reconnaissance du handicap psychique. En aidant ainsi les familles, l’UNAFAM aide aussi les malades et permet que se constitue un cercle vertueux, favorable à une meilleure autonomisation et un meilleur accompagnement des personnes handicapées psychiques. S’inscrivant dans le mouvement national de l’association UNAFAM, la délégation de la Manche s’est construite dans les années 1980.

48

Ces bénévoles : • Assurent des accueils téléphoniques ainsi que des permanences ; • Animent des rencontres entre familles adhérentes (ou sympathisantes) : goûters, groupes de parole… • Collaborent aux formations proposées aux familles • Représentent les usagers et/ou les familles auprès de certaines institutions (MDPH, hôpitaux psychiatriques, ARS…). La délégation de la Manche s’inscrit également dans les actions plus spécifiques, et par exemple : • Elle est à l’origine de la création 4 GEM (Groupes d’Entraide Mutuelle) dans la Manche • Elle est à l’initiative de la création de l’association HELLEBORE 50 (foyer d’accueil et Samsah) ; • Elle est à l’origine de la publication du Guide Ressources Unafam Basse Normandie (cet ouvrage a été récompensé par le label « Droits des Usagers de la Santé 2014 » décerné par l’Agence Régionale de Santé). Ce guide est consultable sur internet : www.guideressourcesunafambn.org

2014. l’association publie un Guide RESSOURCES pour permettre de mieux appréhender les moyens d’accompagnement de la personne malade et/ou handicapée psychique, disponible sur le site de l’UNAFAM MANCHE.


Les associations indépendantes Offrir des services aux familles Les archives de l’association nous permettent de situer la création de l’association par sa déclaration en préfecture à la date du 1er mars 1937 sous le nom de : association familiale et jeunes foyers du canton de Mortain. Le 26 juin 1948, nous retrouvons des modifications de statuts transmis en préfecture, ceux-ci ont pour objectifs : « de représenter, d’étudier et de défendre les droits et les intérêts moraux et matériels des familles nombreuses et des jeunes foyers et de discuter ou de favoriser toutes les initiatives prises à cet effet ». Le 30 novembre 1994, les statuts sont à nouveau modifiés, l’association devient « ASSOCIATION FAMILIALE DU CANTON DE MORTAIN » L’article 4 précise : l’association se donne comme finalité d’offrir des services à tous dans un souci permanent d’ouverture et d’accueil. Elle fait appel pour cela à la responsabilité, la solidarité et à la participation des habitants du canton. Le but essentiel de l’association est de mettre en place des activités qui visent à améliorer la qualité de vie de tous, familles ou personnes seules, sans distinction d’âge, de milieu social, d’origines, de revenus. Les services offerts sont de type social, culturel, loisirs.

Actions menées par l’association : • Les bourses aux vêtements existent depuis 1960 et bourse à la puériculture et jouets. • La ruche qui accueillait en période d’été les enfants déjà scolarisés de 1965 à 1986. • La halte-garderie parentale « Les Moineaux » de 1988 à 1999 (date de sa fermeture du fait de la suppression de l’agrément). • Des activités de loisirs ont existé (art floral, sorties piscine...) • La ludothèque ouverte en 1996 et toujours active avec un partenariat avec la communauté de communes du Mortainais. Membre de l’association « chaîne de solidarités du Mortainais » qui fédère CCAS et associations caritatives ou à visée sociale (Noël solidaire…). L’association familiale de Mortain était affiliée à Familles de France, Familles rurales, sans en utiliser les services. L’A.G du 28 juin 1989 décide de cesser l’affiliation à Familles rurales et en 1996 la même décision est prise pour Famille de France. Ces 2 associations étant affiliées elles-mêmes à l’UDAF il est décidé de garder uniquement l’adhésion à l’UDAF.

Le 20 novembre 2011, l’association familiale fixe son siège social à la communauté de communes de Mortain (précédemment à la mairie) du fait de l’arrivée de la ludothèque dans ces locaux et du partenariat établi avec cette administration. Objectifs actuels de l’association : L’association se donne comme finalité d’offrir des services à tous dans un souci permanent d’ouverture et d’accueil. Elle fait appel pour cela à la responsabilité, la solidarité et à la participation des habitants du canton. Le but essentiel de l’association est de mettre en place des activités qui visent à améliorer la qualité de vie de tous, familles ou personnes seules, sans distinction d’âge, de milieu social, d’origines, de revenus. Les services offerts à ce jour sont de type social (bourses aux vêtements, aux jouets et à la puériculture), culturel (gestion de la ludothèque, voyages, spectacles), loisirs (sorties).

1996. Ouverture de la première ludothèque en milieu rural, dans la Manche.

49


En 2014, l’UDAF, c’est :

98 37 10

salariés mandataires judiciaires délégués aux prestations familiales,

ainsi qu’un pôle administratif, comptable et patrimonial de 28 personnes qui sécurisent et vérifient les interventions.

de l’UDAF. re déléguée à la tutelle

Marie Lechat, la premiè Ici, dans les années 80.

50

7 9 2

3 personnes travaillent au sein du service Institution Familiale.

secrétaires assistantes de mandataire secrétaires d’accueil agents d’entretien


1955 - 2015 De la tutelle aux prestations sociales enfants...à la MJAGBF Cette histoire-là débute en 1955, quand, après avoir été sollicitée par les pouvoirs publics l’UDAF de la Manche obtient l’accord des caisses d’allocations familiales du régime général et de la mutualité sociale agricole et ouvre son service de tutelles aux allocations familiales. Cette naissance ne s’est pas faite sans appréhension tant les administrateurs de l’époque étaient avertis « que les tutelles sont difficiles à accepter en raison des divers ennuis qu’elles procurent ». Qui plus est pour ces mêmes acteurs associatifs, il était essentiel que la tutelle ne soit pas «… une simple substitution du tuteur à la famille pour une gestion financière : elle doit être, disent-ils, formatrice et éducative ». M. Lebarbier et Mlle Lechat puis M. Bazin seront les premiers délégués à la tutelle comme on les appelait alors (et les appelle encore parfois aujourd’hui). Véritables pionnier s de travailleront de chez la tutelle, les premiers délégués, eu assurer les visites da x, se déplaçant en train et vélo pour ns les familles.

D’une façon générale, les familles sont visitées en moyenne deux fois par mois, même si les distances à parcourir sont un handicap sérieux, mais ne découragent pas les délégués qui assurent en 1959, plus de 1800 visites. Ici, le détail des suivis, par les délégués au cours de l’année 1959.

A compter du 1er janvier 1962, alors que la CAF s’est désengagée des

manières d’exercer cette mesure d’aide aux familles.

tutelles qu’elle exerçait sur Cherbourg, l’UDAF assumera, seule, l’entière

Ainsi le 19 décembre 1964, aura lieu la première journée Tutelle organisée

responsabilité des tutelles pour le département.

au niveau national par l’UNAF. 40 UDAF y seront représentées.

Progressivement, les différents services de tutelle qui voient le jour en

L’UDAF de la Manche seule de la région à gérer un service de tutelle sera

France s’organiseront puis se rencontreront pour échanger sur leurs

l’unique représentante de la Basse-Normandie à y assister.

51


Un cadre légal en évolution : la réforme de 2007 Coutances et Cherbourg viendra compléter la

d’accompagnement

social

personnalisé),

couverture opérationnelle de l’ensemble du

d’enquêtes sociales et d’aide éducative à la

territoire Manche permettant une plus grande

gestion budgétaire.

proximité aux usagers.

Composé de 10 salariés, tous travailleurs

- Après avoir suivi 30 familles dans les années

sociaux de formation initiale, il couvre

50, le service « tutelles aux prestations sociales

l’ensemble du territoire de la Manche.

enfants » interviendra auprès d’un nombre grandissant de familles. Il connaîtra son

UN CADRE LÉGAL EN ÉVOLUTION :

apogée en 1990 avec 460 familles suivies

LA RÉFORME DE 2007

(+ 278 TPSA).

La loi du 5 mars 2007 n°2007-293 a réformé la

UN SERVICE AU PLUS PRÈS DES FAMILLES

Ensuite, à l’instar des différents services en

protection de l’enfance . Exit la loi de 1966.

C’est en 1997 que s’ouvriront les antennes

France, le nombre de familles suivies diminuera :

La tutelle aux prestations sociales enfant (TPSE)

UDAF d’Avranches et Saint-Lô avec la volonté

284 en 2000, 184 en 2012 pour remonter à 207

a laissé place à la Mesure Judiciaire d’Aide à la

affirmée d’offrir de meilleures conditions de

familles suivies en 2014.

Gestion du Budget Familial (MJAGBF), laquelle

travail aux professionnels et permettre un

A ce jour, le service MJAGBF intervient

relève désormais de l’assistance éducative et

meilleur accueil des usagers.

aussi auprès des familles dans le cadre

est inscrite dans le champ de la protection de

Par la suite, la création des antennes de

de mesures d’aide contractuelle (mesures

l’enfance.

2015. La nouvelle antenne de Cherbourg. Un lieu plus grand, plus spacieux, pour de meilleures conditions de travail, d’accueil et de confidentialité.

Témoignage LE REGARD D’UNE FAMILLE SUR L’INTERVENTION DE L’UDAF

52

eux n’avaient rien demandé et nos soucis les pénalisaient. On essayait de ne pas trop montrer aux enfants nos difficultés, mais le plus grand s’en rendait compte. Quand il nous demandait des choses, on était obligé de dire que l’on avait pas beaucoup d’argent. Il venait avec nous à la Banque alimentaire ou au Resto du coeur et il n’est pas « fou ». Il a toujours su qu’on n’avait pas d’argent. C’était compliqué, pour les fêtes de fin d’année, de faire un petit cadeau.

« Nous avons connu l’UDAF par le biais d’une assistante sociale, qui connaissait les gros problèmes financiers que nous avions. Au début, l’assistante sociale nous a très mal expliqué la procédure, même si cela faisait plusieurs années qu’elle nous aidait. Quand elle nous a expliqué qu’on allait nous mettre à l’UDAF, pour moi c’était : « on va nous prendre nos enfants ». Vous allez être à l’UDAF, c’est eux qui vont tout gérer et c’est eux qui verront par rapport à vos enfants. Pour moi, ça signifiait que l’UDAF allait nous retirer nos enfants et là, c’était non ! Je me suis mis en colère, je suis parti un peu « en flamme », il ne faut pas toucher à mes enfants !

Entre nous aussi, il y a eu des tensions, les problèmes d’argent ça joue mais le couple est solide. Aller au Resto du coeur, c’est une forme de honte. Je me disais qu’est-ce qu’on a fait pour en arriver là ? Ce n’est pas normal d’être obligé de quémander. C’est vrai, c’était dur !

Ensuite, l’assistante sociale a mieux expliqué les choses, elle nous a dit comment cela allait se passer et après, nous avons compris, on était d’accord. A l’époque, la chose à faire pour nous aider, pour nous sortir de tout ça, c’était de faire appel à l‘UDAF. On a fait ça pour les enfants, car

On n’avait presque plus de quoi acheter à manger et il y avait les enfants : on n’était pas que nous deux. Il fallait absolument qu’on fasse quelque chose pour eux.

La mesure date de 2011 : on n’y arrivait plus, il fallait qu’on nous aide. On n’avait pas d’emprunt mais des factures en retard : loyers, EDF… Nous étions menacés de coupure EDF et autres. On sortait la tête de l’eau plus ou moins longtemps, et au final, on coulait. On n’arrivait plus à remonter.

A ce moment-là, on ne pouvait plus faire de courses, ma mère venait et disait


« viens, on va à Lidl, je te fais 100€ de courses ». Après, on remboursait un peu, quand on le pouvait. La mère de monsieur aussi nous a aidés, mais elle vivait plus loin. La famille ne nous a pas laissé tomber, c’est très important.

ce qui restait était pour nous, pour les petits extras, si on peut dire. Elle nous envoyait l’argent sur notre compte. C’est elle qui, à partir du 10 du mois, payait les créanciers, les factures courantes… etc.

Des amis aussi nous ont aidés. On voit où sont nos vrais amis : ce sont ceux qui restent. Même quand on nous invitait, mettre du carburant dans la voiture, on ne pouvait pas !

En début de mois, nous faisions le budget. Elle nous a montré une façon de faire qui est « superbe » et que l’on continue à utiliser maintenant que la mesure est finie. Au début, elle voulait envoyer l’argent en une seule fois mais nous avons dit « non ». On a demandé à ce qu’elle nous envoie en 2 fois ce qui restait, une fois les factures payées. On voulait garder 100€ pour la fin du mois, en cas de coup dur. Maintenant on gère mieux.

Ce sont les gens qui nous invitaient, qui mettaient du carburant dans la voiture. On avait honte, forcément. Parfois, ils venaient manger à la maison et c’est eux qui amenaient le repas. Ils venaient avec le « cageot de nourriture ». Même si ce n’est pas agréable, heureusement qu’on les avait. Sans eux, ça aurait été encore plus dur. Les gens comprenaient, ils connaissaient notre situation. Ils ne nous lâchaient pas.

Pendant deux ans, elle a été avec nous. Au bout d’un an et demi, nous avons demandé à ce que la mesure soit renouvelée. On a vu la juge à Coutances, qui est très gentille, comparée à celle de Caen. Ça s’est très bien passé. Elle a compris qu’on avait encore besoin d’être aidé. Nous étions bien partis, ça aurait été dommage d’arrêter et de se retrouver à nouveau en difficulté. Peut-être que l’on aurait réussi sans, mais c’était mieux comme ça. Ça nous a aidés, on a réussi à parler de projets et à partir en vacances, il y a deux ans. C’était la première fois.

Monsieur : « La misère, ça a commencé en 2003 quand je suis tombé malade. Je suis reconnu travailleur handicapé, j’ai perdu mon travail. Madame : « J’ai fait une fausse couche, moralement ça « mine ». Ensuite, j’ai mis du temps à redevenir enceinte, j’avais mis des oeillères et les factures s’accumulaient ».

Ensuite, le renouvellement de la mesure a duré 6 mois et comme ça marchait bien, nous avons décidé de l’arrêter. Nous n’en avions plus besoin et nous ne voulions pas être assistés toute notre vie.

A la fin, on touchait l’ASS : 450 €/mois (monsieur) et un salaire de 600€ (mi-temps de madame) + les allocs pour les 2 enfants. Nous étions conscients, que la situation dans laquelle on était, était de notre faute. Ne pas payer, laisser passer un peu les choses… on aurait dû essayer de demander des délais de paiement, réagir plus vite et demander de l’aide au lieu d’essayer tout seul, bêtement... !

Affiche Colloque UDAF. Le 30 mai 2007, avant la tenue de l’assemblée générale annuelle, l’UDAF organisait un colloque sur la réforme des tutelles

La déléguée nous a bien aidé : rien qu’en parlant. On avait la tête dans l’eau. Savoir que quelqu’un était là pour nous épauler si on avait besoin, qui pourrait appeler, ça nous rassurait. Elle donnait les bons conseils et faisait les bons courriers. Nous, on ne savait pas quelles personnes appeler, elle si ! Dans mon esprit, si je le faisais, on allait me dire « non ». La déléguée, c’est quand même quelqu’un de l’UDAF, et l’UDAF a pignon sur rue. Au début, c’est elle qui appelait les créanciers, cela calmait les ardeurs de tout le monde. On a déposé un dossier de surendettement qui nous a donné de l’air, beaucoup d’air. Plus tard, les dettes ont été épongées. La juge nous a dit « vous ne pourrez pas y arriver ». La déléguée « touchait » les prestations, on voyait avec elle par rapport aux factures que j’avais, GDF Suez, l’eau…etc., et ce qu’il fallait pour manger. On voyait tout ce qu’il y avait à payer. Elle mettait l’argent sur un compte et

Ce coup de main nous a été utile pour remonter la pente. Même moralement, l’aide de la déléguée a été importante. Quand ça n’allait pas trop, on l’appelait pour savoir comment il fallait faire et elle était toujours disponible. Si elle ne pouvait pas se déplacer, elle nous recevait au téléphone et cherchait toujours un arrangement pour que l’on se voit au plus vite.

Quand elle partait en vacances, elle nous disait qu’en cas de souci on pouvait appeler sa collègue qui était au courant. Ça a été une aide très positive. Pour nous, il n’y a pas de points négatifs. A la fin de la mesure, nous n’avons pas pu aller au tribunal, j’ai téléphoné pour nous excuser et dire que la déléguée nous représenterait. Nous avons « galéré » mais nous sommes encore là, au moins, on peut être fier de ça ! Aujourd’hui, on ne doit plus rien à personne. On est à jour ! Maintenant, je travaille dans une usine en intérim, ma compagne travaille à mi-temps dans un restaurant en CDI. Mais dans mon usine, j’ai l’impression qu’il n’y a pas trop de boulot et ça me fait peur. Quand je regarde en arrière, je me dis que quelque chose a dérapé à un moment ou à un autre. Après c’est plus pour les enfants qu’on s’est battus, on a fait ça pour eux. Les enfants ils n’ont rien demandé. Aujourd’hui on est content de passer à la caisse quand on fait les courses. Même si ça coûte cher c’est mieux que d’aller aux restaurants du coeur.

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Témoignage LE REGARD D’UN USAGER SUR LA MESURE DE PROTECTION « J’ai été suivi par l’UDAF de 1996 à 2013.

Au début, j’étais trop fier pour demander, j’aurais voulu faire des cadeaux avec l’argent que je recevais à la semaine, c’était pas possible. Après, j’ai pris l’habitude de demander : fête des mères, anniversaire, Noêl, Pâques... etc. » Je demandais : est-ce que vous pouvez me mettre une petite somme ? Combien vous voulez ? elle me disait.

En 1996, suite à mon divorce, je me suis retrouvé avec de nombreuses dettes liées à des crédits à la consommation et emprunt pour une maison. En plus, j’étais malade et dépressif, pas bien du tout. Je suis allé voir Monsieur le Juge des tutelles avec mon assistante sociale. Quand elle est sortie du bureau du juge, elle m’a dit « c’est pas gagné ».

Ca a toujours été accepté même pour le jardin potager de mon épouse. Mon argent était géré par une autre personne mais c’était quand même mon argent .

Quand j’ai vu le juge, je lui ai dit « il faut m’aider, je suis tout seul, j’ai des dettes, je n’arrive pas à m’en sortir. Au niveau santé, je n’ai pas la force de lutter avec tous ces gens qui m’envoient des recommandés ».

Même avec la remplaçante qu’était pas facile, ça marchait. Je sais pas si j’ai un don caché, que je connais pas ou que je connais et que je veux pas dire,mais ça marchait toujours. J’aime bien toujours balancer une petite blague, alors hop. Faut se mettre à la place de son interlocuteur. S’il commence à se faire insulter au départ, c’est comme les chats, ils hérissent le poil. Attends mon coco ! quand t’auras fini de causer ça va être mon tour !

« Au départ, il voulait pas me mettre sous tutelle, il voyait que derrière tout ça il y avait un type qui était à peu près sain, qui était un peu perdu à cause de ce qui lui arrivait. Au final, il a accepté mais seulement pour une curatelle. Je voulais surtout pas que ma famille mette son nez dans mes affaires. J’ai deux enfants qui sont très très bien. Je suis très fier d’eux. A la fin, je payais 70€/mois de frais de gestion « à la fin …ça me paraissait pas important mais je me suis dit j’y arrive, je me suis re-marié et Mme tient la route ». En mai 2013, le juge m’a libéré mais j’ai continué à travailler au niveau budget comme on le faisait à l’UDAF, c’est-à-dire que si vous n’avez pas l’argent, il faut pas le dépenser. Il ne faut pas dépenser ce qu’on n’a pas ou faire des crédits qu’on ne peut pas rembourser. Là, ça craignait rien car c’est l’association qui décidait de tout ça. Après j’ai gardé ce modèle et même mieux, à l’UDAF je mettais 50€.depuis que j’ai été libéré on met 100€ de côté . Pour moi, le résultat de la mesure est positif. J’avais tendance à être généreux, à dépenser trop, c’est ma nature (Mme dit « mets le holà des fois »), c’est pour gâter ma femme. Au niveau finances, j’ai pris du plomb dans la tête, ça m’a appris à vivre, comme on disait dans le temps. 15 ans, ça m’a paru long à partir du moment où j’ai connu ma nouvelle

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femme car je pouvais pas la gâter comme je voulais, j’avais peur qu’elle s’en aille. Pareil pour mes enfants, je ne pouvais pas faire les cadeaux que je voulais à mes enfants.

Pour acheter la voiture cela a été long. La tutelle m’a dit qu’ils étaient pas chauds pour débloquer l’argent. Au final, ça a marché !

Faut enrober l’affaire. Il faut être diplomate, de la psychologie ...etc, ça sert. A 99% j’ai eu satisfaction de ce que je demandais, quitte à attendre un peu, alors, comme tout être humain, il n’ y a pas que les enfants qui ronchonnent, je ronchonnais. Avec l’UDAF, on ne traine pas un boulet de crédit car on fait des économies. Quand j’ai acheté la voiture j’ai payé cash. Une partie a été payée par ma nouvelle femme. On a gardé l’habitude de gérer au jour le jour. On sait combien on gagne, on enlève toutes les charges plus une marge de sécurité (ex : réparation autos), quand tous les prélèvements sont passés et ensuite on divise ce qui reste par 30 jours. Depuis que je suis libéré de l’UDAF on fait comme ça et ça marche. Pour les impôts on a demandé un échéancier. A la fin de la mesure la mandataire était tellement satisfaite de nous qu’elle m’a dit : « on se fait la bise ». Je dis bravo à la mandataire, elle a des qualités humaines, elle écoute, j’ai failli écrire pour qu’elle ait de l’avancement. J’étais très bien reçu à l’antenne. La secrétaire : très, très, très bien. Y’en a des mauvais qui viennent : heureusement qu’elle est … ! La curatelle, m’a remis sur les rails, j’avais la tête sous l’eau et l’UDAF me l’a remise au dessus ». Ensuite je suis rentré dans des associations où j’étais administrateur et ma femme au bureau d’une association d’aide ».


Les nouveaux services LA MÉDIATION FAMILIALE

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services d’une auxiliaire

La médiation familiale concerne les parents

FAMILIAUX

gouvernante.

séparés, divorcés... mais aussi les grands-

Aider les tuteurs familiaux en exercice : les

Celle-ci supervisera la gestion des courses,

parents qui ne voient plus leurs petits-enfants,

informer, les conseiller, les soutenir. Informer

l’entretien des appartements et du linge, la

les fratries en désaccord sur la prise en charge

les personnes qui souhaitent exercer une

confection des repas….

d’un parent vieillissant ou encore des conflits

mesure de protection au profit d’un proche.

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L’aide éducative budgétaire est un soutien

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Ce

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gouvernantes » devrait être opérationnel

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Annexe QUELQUES DATES REPÈRES 1945-2015 Les changements législatifs ont été nombreux

depuis

les

années

1945,

traductions d’évolutions sociétales qui ont eu un impact sur notre quotidien. A l’occasion de cet anniversaire, il nous est apparu intéressant de faire un pas de côté, et prendre le temps de lister ceux des changements qui, d’une manière ou d’une autre, ont pu influer sur la vie des familles.

FRANCE Quelques évolutions législatives LES ANNÉES 1940-1950 •

1944 : L’article 17 de l’ordonnance du 21 avril 1944 donne aux femmes le droit

LES ANNÉES 1950-1960 •

de vote et d’éligibilité aux mêmes conditions que les hommes.

1950 : Le 11 février, création du salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG)

1945 : Création de la sécurité sociale.

1945 : Rétablissement du divorce aux conditions de 1908.

1945 : La majorité sexuelle est fixée à 15 ans pour les relations hétérosexuelles

1955 : L’avortement thérapeutique est autorisé en France.

1946 : Le préambule de la Constitution pose le principe de l’égalité des droits

1956 : Création de la maternité heureuse qui devient le

entre hommes et femmes.

1950 : Le 24 mai, une loi fixe la fête des mères au dernier dimanche de mai.

planning familial en 1960.

LES ANNÉES 1960-1970 •

1960 : Les mères célibataires peuvent avoir un livret de famille.

1963 : Création des Allocations d’Education Spéciale (AES).

1965 : Les lois du 13 juillet et du 23 décembre 1965 portent sur la réforme du régime matrimonial : la femme peut gérer ses biens, ouvrir un compte en banque (art. 221 et 222 CC).

58

1967 : La loi Neuwirth du 28 décembre, relative à la régulation des naissances (le droit à la contraception sera remboursable à partir de 1974).


LES ANNÉES 1970-1980 •

LES ANNÉES 1990-2015

1970 : Loi sur l’autorité parentale : la mère devient l’égale du père en matière

d’autorité parentale (fin de la notion de puissance paternelle). • •

enfants « légitimes » et « naturels ».

1974 : L’âge du droit de vote (ou plus exactement l’âge de la majorité) est abaissé

1999 : Création du PACS (pacte civil de solidarité).

de 21 à 18 ans.

2002 : Loi n° 2002-305 du 4 mars relative à l’autorité

1975 : Loi du 17 janvier 1975 relative à l’interruption volontaire de grossesse, dite loi Veil.

parentale consacre le principe de la coparentalité. •

1975 : Loi n°75-617 du 11 juillet 1975 porte réforme du divorce.

La femme n’est plus obligée de vivre au domicile de son mari (l’adultère est

2004 : Loi du 26 mai relative au divorce : divorce par

dépénalisé).

consentement mutuel, divorce par acceptation du

Le divorce par simple consentement mutuel devient possible. La rupture de la vie

principe de la rupture du mariage, divorce pour altération

commune devient un cas de divorce, même sans le consentement de l’un des

définitive du lien conjugal, divorce pour faute.

époux.

1975 : Création de l’AAH.

1979 : Loi Scrivener sur la consommation.

1982 : L’IVG est remboursée par la Sécurité sociale.

1982 : Naissance d’Amandine, 1er bébé éprouvette né en France par Fécondation In

2008 : Loi du 1er décembre : instauration du Revenu de solidarité active (RSA) en lieu et place du RMI.

2013 : Loi du 17 mai 2013 dite loi Taubira instaurant le mariage pour tous.

Vitro (FIV) (4 ans après Louise Brown, le 25 juillet 1978, au Royaume-Uni). •

2003 : Loi n°2003-710 dite loi Borloo sur le surendettement.

1993 : loi du 8 janvier 1993 abolit la différence entre

1985 : loi du 23 décembre 1985 (art 223 CC) « Chaque époux peut exercer une

2014 : La loi du 9 mai permet le don de jours de repos à un parent d’un enfant gravement malade.

2014 : A l’occasion de la loi de financement de la sécurité

profession et disposer de ses salaires après avoir acquitté les charges du ménage ».

sociale, les députés suppriment les dispositions relatives à la

1988 : Loi du 30 novembre instaurant un Revenu minimum d’insertion(RMI).

prime de naissance et la majoration des prestations familiales

1989 : Loi n°89-1010 du 31 décembre relative à la prévention et au règlement des

à partir de 14 ans. En revanche, ils votent la modulation des

difficultés liées au surendettement des particuliers et des familles.

allocations familiales en fonction des revenus. Cette nouvelle dispositive était applicable au 15 juillet 2015.

LA MANCHE Quelques repères chiffrés ÉVOLUTION DU NOMBRE D’HABITANTS

RÉPARTITION HOMME/FEMME

Population en 1801

530 631

1962 : F : 51,90% / H : 51,65%

Population en 1946

435 468

2011 : F : 51,21% / H : 48,78%

Population en 2006

492 565

Population en 2011

499 531

AUGMENTATION DU NOMBRE DE PERSONNES

Manche = 1946/2011 : +14,72% habitants

PROPRIÉTAIRES DE LEUR LOGEMENT

(mais - 5,86 % entre 1801 et 2011)

+ 43,98 % entre 1962 et 2011

France = 1946/2011 : + 53,39 %

(-33,45% de locataires entre (1962/2011)

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ÉQUIPEMENTS DES LOGEMENTS 1962

2011

Evolution

Nombre moyen de pièces

3,11

4,15

+ 33,44 %

Nombre moyen de personnes par pièce

1,05

0,58

- 44,76 %

Baignoire ou douche

16,59 %

95,77 %

+ 477,27 %

WC intérieur

22,99 %

96,14 %

+ 318,81 %

ND

79,24 %

Chauffage central Automobile

2011 = 47,2% des ménages ont un véhicule 39,6% en ont deux Taux d’équipement en voiture : 86,80 %

TAILLE DES MÉNAGES 1962 - Moyenne : 3,25 personnes par résidence principale 1999 - Moyenne : 2,42 personnes par résidence principale 2002 - Moyenne : 2,2 personnes par résidence principale Définition : un ménage au sens statistique du terme, désigne l’ensemble des occupants d’un même logement sans que ces personnes soient nécessairement unies par des liens de parenté. Un ménage peut être composé d’une seule personne.

ÉVOLUTION DU SALARIAT : ACTIVITÉ ET CHÔMAGE (1968-2011) Entre 1968 et 2011 ↘

Très forte augmentation du nombre de femmes salariées : + 80,21%

par rapport à l’augmentation du nombre de salariés hommes : + 45%

Augmentation chômage masculin : + 80,21%

POPULATION ET NIVEAUX DE DIPLÔMES (1968-2011) Toutes classes d’âge et de genre confondues Sans diplôme

- 51,52 %

80 647 personnes en 2011

Niveau CEP

- 42,62 %

49 839 personnes en 2011

Niveau BEPC

+ 112 %

23 347 personnes en 2011

Niveau CAP/BEP

+ 402 %

108 102 personnes en 2011

+ 379 %

57 754 personnes en 2011

+ 1 248,32 %

66 931 personnes en 2011

Niveau Bac (général ou technique) Niveau 1 , 2 er

60

ème

et 3

ème

cycle universitaire


POPULATION ET NIVEAUX DE DIPLÔMES (1968-2011) Par genre FEMMES

HOMMES

Niveau BEPC

+ 100,65 %

Niveau BEPC

Niveau CAP/BEP

+ 83,80 %

Niveau CAP/BEP

78,92 %

Niveau Bac

+ 381,79 %

Niveau Bac

377,77 %

Niveau supérieur

749,09 %

Niveau supérieur

+ 2 494,29 %

+ 132,45 %

MANCHE : AUGMENTATION DES 60 ANS ET + (1968/2011) : on vit plus longtemps HOMMES : + 120,26% d’H de 60 ans et + entre 68/2011 (60 396 en 2011 pour 27 420 en 1968) soit 24,7% de la population masculine en 2011 (contre 12,59% en 68). FEMMES : + 69,13% de F de 60 ans et + entre 68/2011 (79 080 en 2011 pour 46 756 en 1968) soit 30,8% de la population féminine en 2011(contre 24,76% en 68). 2011 - MARIAGES ET AUTRES (source INSEE) Mariages Manche : 1998 dont 751 remariages suite à veuvage ou divorce PACS : 1123 Divorces : 1000 Taux brut de nuptialité : 4/1000 (7/1000 en 1968) Définition : Le taux de nuptialité est le rapport du nombre de mariages de l’année à la population totale moyenne de l’année

ÉVOLUTION DES GROUPES PROFESSIONNELS (1968-2011) Agriculteurs

- 84,47 %

Artisans, commerçants, chefs d’entreprise

- 16,31 %

Cadres, professions intellectuelles et supérieures

+333,95 %

Professions intermédiaires

+ 237 %

Employés

+ 216,86 %

Ouvriers

+ 29,94 %

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Penser l’avenir, les grands défis « On n’attend pas l’avenir comme on attend le train. L’avenir, on le fait. » Georges Bernanos L’UDAF DE LA MANCHE : DES VALEURS AU SERVICE DES FAMILLES, DES FAMILLES AU CŒUR DE LA SOCIÉTÉ

LA FAMILLE : UNE INSTITUTION SOCIALE EN CONTINUELLE ÉVOLUTION Si la volonté de fonder une famille est une constante, les manières de le faire changent. Chaque année, l’UNAF publie les « chiffres clef de la famille ». L’édition 2015 précise que 75 % des 13,7 millions d’enfants mineurs vivent avec

L’histoire de l’UDAF depuis 1945 se

leurs deux parents vivant ensemble. 18 % vivent avec un seul parent (familles

confond avec celle des familles de la

monoparentales). 7 % vivent avec un parent et un beau-parent.

Manche. De cette histoire de famille, les bénévoles familiaux et les salariés de l’association d’aujourd’hui puisent la légitimité de leurs actions et la responsabilité de préparer l’avenir. L’engagement de l’UDAF auprès des familles se traduit par des représentations, des travaux en conseil d’administration, le renforcement et le développement de ses services, mais aussi des temps de réflexion et des interventions dans le débat public. L’ensemble s’appuie sur un corpus de valeurs partagé par les administrateurs, les militants familiaux et les salariés : • l’indépendance, la liberté d’association et l’engagement pour autrui, • la bienveillance, la tolérance et la générosité,

Force est donc de constater que les familles ont connu de grandes mutations depuis les années 70. Ainsi en va-t-il des considérables avancées du droit des femmes, des conditions du divorce ou des règles de la filiation. Néanmoins, c’est toujours le fait d’élever des enfants, en couple ou seul, qui définit la famille. Ces changements sont une réalité dans les familles auprès desquelles l’UDAF de la Manche intervient, et dont elle défend les intérêts. L’association, au nom de sa mission de service public, entend les servir toutes et leur permettre d’offrir à leurs enfants le cadre de vie le plus serein possible. Pour l’avenir, l’UDAF, entreprise de l’économie sociale et solidaire, entend densifier le réseau associatif familial et améliorer encore la connaissance des attentes des familles, afin de répondre à leurs attentes. L’association renforcera également les liens entre bénévoles et professionnel(le)s pour mieux faire entendre la voix des familles. L’UDAF développera ses projets

• le respect du pluralisme des choix de vie, des croyances et valeurs de chacun,

autour des enjeux liés à l’éducation et au bien vivre ensemble, en réponse

• la solidarité sociale et intergénérationnelle.

à la complexification de la société. Enfin, la valorisation des pratiques

Forte de ses valeurs et de ses convictions, l’UDAF a à cœur d’allier, dans une

participatives et des compétences professionnelles sera recherchée.

même dynamique, éthique de conviction et éthique de responsabilité, pour

Pour ce faire, l’UDAF de la Manche peut compter sur des compétences

servir aux mieux les intérêts des familles, entendues dans leur diversité.

reconnues, sur l’engagement des salariés qui sont au service des personnes vulnérables et des familles, ainsi que sur l’idéal des bénévoles qui œuvrent chaque jour au sein des associations familiales.

62



Le 16 août 1945, les associations familiales de la Manche, jusqu’alors isolées, se réunissaient en assemblée générale constitutive à Coutances, et créaient

l’UDAF

(Union

Départementale

des

Associations Familiales) de la Manche. 800 adhérents en 1945, c’est aujourd’hui près de 7000 familles qui sont représentées. En 70 ans, l’UDAF n’a cessé de croître et d’élargir ses missions, toutes dirigées vers la défense des familles. À travers ce livre, découvrez l’histoire des associations familiales, et ses soixante-dix années d’existence au service des familles de la Manche.

UDAF de la Manche CS 81209 • 291, rue Léon Jouhaux 50009 Saint-Lô Cedex Tél. : 02 33 57 92 25 Mail : contact@udaf50.fr www.udaf50.fr Tarif : 10 €


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