Rapport annuel
Un développement humain durable en renforçant le secteur privé dans les pays en développement
2013
Table des matières I.
Message du Directeur Général de BIO..................................................................................................................4
II.
L’avis de nos partenaires sur BIO..........................................................................................................................8
III.
BIO en quelques chiffres …...................................................................................................................................11
IV. Elargissement aux zones rurales......................................................................................................................... 12 Accès à la finance et création d’emplois dans les zones rurales..................................................................... 14 Fondo de Desarrollo Local.............................................................................................................................................. 15 L’accès aux services financiers pour les communautés rurales..................................................................... 20 Rural Impulse Fund......................................................................................................................................................... 21 La chaîne de valeur rurale....................................................................................................................................26 SEDIMA ...........................................................................................................................................................................27 Laiterie du Berger............................................................................................................................................................32 L’infrastructure rurale..........................................................................................................................................36 Helios Towers drc .........................................................................................................................................................37 Rajasthan Sun.................................................................................................................................................................42 V.
Notre équipe......................................................................................................................................................... 44
VI. Rapport institutionnel......................................................................................................................................... 46 VII. Portefeuille........................................................................................................................................................... 50
4
Message du Directeur Général de BIO Faits saillants et réalisations de BIO en 2013 avec une attention particulière envers les actions de BIO en zone rurale Luuk Zonneveld, quels sont les moments qui vous ont le plus marqué en 2013 ?
le capital du fonds par ses propres moyens. En conséquence, BIO peut se féliciter d’avoir encouragé une banque commerciale à développer un produit de financement à long terme
BIO Rapport annuel 2013
L.Z. : En premier lieu, je souhaite surtout mentionner nos
pour PME et d’autres investisseurs étrangers à reproduire
excellents investissements. Notre second prêt à la Société
sa structure de financement à long terme en monnaie locale.
de Cultures Légumières au Sénégal, par exemple. La SCL est
Nous pouvons être fiers de l’impact que notre investissement
le seul producteur à grande échelle de légumes destinés à la
a eu. Un autre investissement mémorable fut notre prêt de
consommation locale dans le pays. Avec notre prêt de 3 millions
premier rang d’un montant de 6 millions d’euros accordé à la
d’euros accordé en 2013, nous avons contribué à améliorer la
Citizens’ Development Bank au Sri Lanka. L’une des principales
sécurité alimentaire et à renforcer la chaîne d’approvisionne-
activités de la CDB est axée sur la location-bail de véhicules à
ment du marché local et des partenaires commerciaux de la
trois roues. Ceci permet à des milliers de gens pauvres dans les
SCL. Je pense également à notre prêt de 15 millions de dollars
zones rurales d’exercer une activité de taxi ou de petit camion-
US à la Banque BCI au Mozambique. De nombreuses petites
nage. Et il est tout aussi important que BIO soit en mesure de
entreprises, partout dans le monde et en particulier dans les
récupérer son capital après qu’un investissement ait produit
pays en développement, ont besoin de disposer de capitaux à
son impact, sans que cela ne mette en danger la poursuite de
long terme en monnaie locale pour stimuler leur croissance et
la consolidation et de la croissance de ses objectifs d’inves-
atteindre la prospérité. Mais, en raison des coûts et des risques
tissement. Autrement dit : une sortie réussie qui libère notre
inhérents, ces capitaux sont très difficiles à obtenir. Le prêt de
capital pour de nouveaux investissements. À cet égard, il me
BIO à la BCI a été le premier financement bancaire en monnaie
faut mentionner notre sortie de la Cogébanque au Rwanda. BIO
locale destiné aux PME qui ait été accordé au Mozambique par
y avait pris une participation minoritaire en avril 2008 et avait
un organisme de prêt étranger. Ce financement a été intégrale-
depuis lors affecté des ressources humaines et d’assistance
ment souscrit en quelques mois, ce qui a incité la BCI à doubler
technique importantes afin de permettre une expansion rapide
5
des activités de la Cogébanque, en particulier au bénéfice de la population, des PME et des institutions de microfinance locales. En mars 2014, BIO a revendu sa participation à l’un des actionnaires fondateurs, ce qui lui a permis de bénéficier d’un gain en capital substantiel et a démontré la valeur ajoutée par BIO durant la période d’investissement.
2013 a été une année d’intense réflexion sur le rôle de BIO comme outil de coopération au développement publique. L.Z. : En fait, 2013 a été une année consacrée à la révision de la « Loi sur BIO », la
La mission de BIO : le développement par l’investissement
réalisation d’un plan stratégique pour les années 2014-2018, à la seconde phase de l’évaluation de BIO par l’État Belge et à la préparation d’un contrat de gestion entre l’État et BIO. La première phase de l’évaluation, qui s’est terminée vers la fin de 2012 et était axée sur BIO en tant qu’institution, est arrivée à la conclusion que BIO est un instrument approprié pour soutenir durablement le secteur privé dans les pays
sur environ cinquante pays, qui inclut dorénavant des pays à revenus moyens.
en développement. La seconde phase de l’évaluation se concentrait sur l’impact
Naturellement, BIO intégrera les restrictions prévues par la Loi en ce qui concerne
de BIO sur le développement et incluait des visites sur le terrain pour 63 projets
les investissements dans ou par le biais des États qui sont considérés comme non-
d’investissement dans 9 pays en Afrique, Asie et Amérique Latine. Le rapport
transparents ou n’ayant que peu ou pas de lois fiscales. En outre, BIO se félicite
complet sera disponible dans le courant de 2014. Ce processus d’évaluation est
de l’importance accordée à une meilleure cohésion et collaboration entre tous les
intéressant, car il nous oblige à toujours essayer de nous dépasser, en particulier
acteurs belges du développement, tout en respectant les mandats spécifiques de
en encourageant de manière plus dynamique les banques et les fonds locaux avec
chacun en toutes circonstances.
lesquels nous travaillons à mieux se concentrer sur l’impact qu’ont nos investissements sur le développement, un défi que nous aborderons avec conviction.
Quels sont les aspects positifs pour BIO de la nouvelle « Loi sur BIO » votée à la fin de 2013 ?
La nouvelle Loi indique également que BIO contribuera à définir une nouvelle stratégie belge de développement. L.Z. : La nouvelle stratégie aura pour objectif d’obtenir une croissance plus stable et plus inclusive en investissant dans les secteurs des infrastructures et des services
L.Z. : La Loi reconnaît BIO comme étant l’outil belge de référence au soutien du
de base, spécialement en ce qui concerne les énergies renouvelables et l’accès
secteur privé dans les pays en développement et cette réforme fait partie du pro-
aux ressources naturelles pour les MPME. La protection de l’environnement et des
cessus de modernisation de la coopération belge au développement. Elle confirme
ressources naturelles est en fait l’un des principes adoptés par la Loi belge sur la
sa mission spécifique de soutien des MPME (Micro, Petites et Moyennes Entreprises)
Coopération et le Développement et il s’agit de l’un des domaines dans lesquels BIO
locales comme pierre angulaire d’un développement socio-économique durable. BIO
peut intervenir. Les obstacles et les enjeux sont élevés. Le manque d’infrastructure
est heureuse que son mandat ait été étendu à de nouveaux secteurs comme, par
et d’alimentation en électricité ou en eau constitue un véritable obstacle à la crois-
exemple, les services de base à la population et le soutien aux entreprisesd’éco-
sance des PME. Nos projets permettent de produire une énergie propre, stable et
nomie sociale et solidaire. BIO apprécie également la concentration géographique
non-polluante au bénéfice de régions entières, de recycler les déchets, de réduire
BIO Rapport annuel 2013
6
l’empreinte énergétique, d’accroître les performances du secteur public de l’éner-
Par quels moyens ?
gie grâce à l’arrivée d’opérateurs privés et de transferts technologiques permettant d’obtenir une énergie plus propre. Le développement des énergies renouvelables et
L.Z. : Les investissements de BIO contribuent à la croissance économique locale
des efforts communs pour diminuer l’impact environnemental et climatique, dans
et régionale, à la création d’emplois et à la génération de revenus fiscaux pour les
le cadre de nos projets, sont essentiels pour l’humanité et encore plus urgents pour
gouvernements locaux. Dans la plupart des pays en développement, les entre-
les populations des pays en développement. Chacun d’entre nous doit y contribuer,
prises privées, et en particulier les MPME, ont un accès limité au financement.
chaque acteur à son propre niveau, et BIO ne constitue pas une exception.
C’est pourtant ce segment qui offre le plus grand potentiel de croissance. BIO a été créée pour réduire le « déficit de financement » dont souffrent les PME et pour
BIO est également concernée par l’intégration locale.
améliorer l’accès des micro-entreprises aux services financiers fondamentaux. À la fin de 2013, les engagements nets de BIO s’élevaientà environ 548 millions
L.Z. : Effectivement. C’est pourquoi nous illustrons dans ce rapport nosréalisations,
d’euros, repartis dans de milliers de MPME en Afrique, en Asie et en Amérique
dans la perspective d’un thème transversal, « l’élargissement aux zones rurales ».
Latine, directement ou par le biais d’institutions intermédiaires.
Ce thème comporte une grande quantité de volets pouvant avoir un impact potentiel : la lutte contre l’exode rural, la montée de la compétitivité dans les zones isolées,
De quel genre d’entreprises parlons-nous ?
l’accès aux services dans les zones rurales, la création d’opportunités d’activités, la lutte contre le changement climatique dans le cadre de projets ciblés, l’augmenta-
L.Z. : Les investissements de BIO soutiennent les entreprises qui permettent à
tion des revenus et la réduction induite de la pauvreté. Dans les pages qui suivent,
des centaines de milliers de personnes d’accéder à de petits prêts, les entreprises
vous découvrirez plus en détail la manière dont les investissements dans le secteur
qui produisent, transforment et commercialisent des aliments, les entreprises qui
privé contribuent à améliorer les conditions de vie et les perspectives en Afrique,
génèrent et fournissent de l’énergie renouvelable et les entreprises qui aident les
Asie et Amérique Latine.
populations locales à améliorer leur qualité de vie en leur donnant des emplois durables.
BIO s’est fortement engagée dans le développement durable. Que pouvez-vous nous dire à ce sujet ?
Quelle est la place de BIO dans la coopération au développement belge ?
L.Z. : D’abord, il faut que je replace l’action de BIO dans son contexte : la mission de BIO est de combattre la pauvreté et de promouvoir le développement humain
L.Z. : BIO fait partie intégrante de la coopération au développement belge. Elle
durable. BIO est guidée dans ce combat par les Objectifs du Millénaire pour le
complète les autres organisations et instruments et elle cherche à travailler en
Développement de l’ONU. Plus que jamais, je suis convaincu que l’émergence et
synergie avec elle, en fonction des tâches spécifiques qui nous incombent à
l’éclosion d’un secteur privé solide et durable constituent une contribution essentielle
chacun, et plus particulièrement dans les domaines suivants : l’agriculture et le
à l’obtention de vastes améliorations, significatives et durables, à la qualité de la vie.
secteur rural, l’infrastructure, l’énergie, l’économie et les activités de fabrication.
La réussite des entrepreneurs est un catalyseur essentiel du développement social et économique. Et dans le secteur privé, c’est surtout la réussite des MPME qui joue
Luuk Laurens Zonneveld
ce rôle. La mission de BIO est de s’efforcer au mieux de soutenir un secteur privé
Directeur Général de BIO
dynamique qui puisse contribuer à un développement humain durable.
BIO Rapport annuel 2013
7
BIO Rapport annuel 2013
8
L’avis de nos partenaires sur BIO Peter Moors
Directeur général Coopération au développement et Aide humanitaire
Olivier De Schutter
Rapporteur Spécial des Nations-Unis pour le droit à l’Alimentation
« BIO renforcée par une réforme réussie. 2013 a été
«Il y a six ans, la crise des prix alimentaires attirait
pour BIO une année de réorientation stratégique et
l’attention sur les impacts de trente années de sous-
d’intégration dans la politique belge de dévelop-
investissement dans l’agriculture, résultat d’un désin-
pement. Depuis son entrée en fonction, en janvier
térêt aussi bien de la part des gouvernements que de
2013, le Ministre de la Coopération au développe-
la part du secteur privé pour un secteur qui n’était pas
ment Jean-Pascal Labille plaide pour faire de BIO
considéré comme d’avenir, et de politiques commer-
un instrument pertinent et efficient d’assistance
ciales décourageant la production locale. Aujourd’hui,
financière, avec une attention spécifique pour les
le montant des investissements allant à la production
micro, petites et moyennes entreprises, pour l’économie sociale et
agricole connaît une forte croissance. Mais de nouvelles questions se
pour la pertinence au développement de ses interventions. La nouvelle
posent: ces investissements vont-ils permettre aux pays pauvres de mieux
loi sur la Coopération belge au développement confirme la contribution
se nourrir eux-mêmes, ou bien surtout augmenter les cultures d’exportation
cruciale du secteur privé local à la croissance économique durable et
sans aucunement réduire la dépendance de ces pays sur les importations
la lutte contre la pauvreté.Dans ce contexte, BIO se transforme en une
de denrées alimentaires ? Vont-ils avoir des effets durables sur la réduction
agence d’exécution de la politique belge de coopération, de manière
de la pauvreté rurale, en bénéficiant à l’agriculture familiale en dépit des
complémentaire à la Coopération Technique Belge.Fin 2013, l’Etat
importants coûts de transaction que ceci entraîne ? Compte tenu de la fémi-
belge a racheté les actions de la Société Belge d’Investissement (la
nisation de l’agriculture, la dimension du genre est-elle suffisamment prise
SBI) et est désormais l’unique actionnaire de BIO. Le Directeur général
en compte dans le soutien aux petits agriculteurs — qui sont souvent des
Coopération au développement et Aide humanitaire est désormais,
agricultrices ? Et tient-on suffisamment compte de la nécessité urgente de
de par sa fonction, membre du Conseil d’administration de BIO. Un
mieux préserver les écosystèmes, et notamment de régénérer les sols ? Le
premier contrat de gestion entre l’Etat belge et BIO a été conclu début
soutien au secteur privé peut contribuer à prendre en compte ces différentes
2014. Depuis un an, le management de BIO et de la Direction générale
dimensions. L’équation est simple: nous avons besoin de l’investissement
de la Coopération au développement et de l’Aide humanitaire mène un
privé pour aller de l’avant, mais c’est seulement à condition d’être suffisam-
dialogue structurel régulier. Tout cela contribue à intégrer complète-
ment bien encadré, et aiguillé, que cet apport aura les effets escomptés. Bio,
ment BIO dans la politique belge au développement.Ces réformes en
comme d’autres organisations qui facilitent l’accès au crédit, peut favoriser
profondeur permettront à BIO de se développer dans les prochaines
la recherche de solutions qui soient dans l’intérêt de toutes les parties. C’est
années en tant qu’acteur central de la politique belge au développe-
une responsabilité considérable, à la hauteur de ses enjeux. »
ment. »
BIO Rapport annuel 2013
9
Jean-Michel Severino
Directeur d’Investisseurs & Partenaires «Soutenir le secteur privé des pays en développement est par-
raient générer un nombre considérable d’emplois nouveaux dans
ticulièrement important et pertinent dans la phase actuelle de
le secteur formel, et la qualité de leurs investissements pourrait
croissance mondiale et de ces pays, pour obtenir des résultats
également s’améliorer, permettant ainsi un essor industriel plus
significatifs en termes de réduction de la pauvreté comme de
sobre en termes énergétiques, plus respectueux des ressources
développement durable. Mais l’engagement de BIO en faveur des
naturelles, et moins polluant. L’accent mis par BIO sur la respon-
PME est particulièrement crucial: ces entreprises qui représentent
sabilité environnementale et sociale dans ses financements illustre
l’espoir et l’avenir de la croissance des pays pauvres ont souvent
la profondeur de l’impact que l’on peut attendre dans cette partie
de graves difficultés pour accéder au financement, en raison des
de ses opérations.»
défaillances des secteurs financiers locaux; pourtant, elles pour-
Aziz Mebarek
AfricInvest, co-fondateur et associé «Le secteur privé est le principal pilier du développement de nos
mais couvre également une dotation d’assistance technique à nos
économies en Afrique, et en est le principal vecteur pour la création
entreprises (sous forme de don) contribuant ainsi à en améliorer la
d’emplois et la réduction de la pauvreté, de valeur, et pour le trans-
gouvernance et les performances et à en pérenniser l’activité. Qu’il
fert de know how. Le succès de nos petites et moyennes entreprises
s’agisse de Cogébanque (banque de PME au Rwanda), d’Exat (un des
(PME) qui en constituent la colonne vertébrale dépend en grande
exportateurs de référence de caoutchouc usiné en Côte d’Ivoire), de
partie de leur capacité à accéder à un financement long et stable et
APDL (laboratoire pharmaceutique ciblant les produits génériques
notamment à des ressources en fonds propres en adéquation avec
en Ouganda et Afrique de l’Est), de Alios (groupe panafricain de
leur potentiel. Notre partenaire BIO s’est clairement positionné sur
leasing et de financement de biens d’équipement ), des CFE (un des
ce segment difficile mais certainement très impactant en terme
opérateurs reconnus dans les activités de micro-finance en Afrique
de développement durable. Le concours de cette institution, avec
subsaharienne et initiant plus récemment une implantation en
laquelle nous collaborons depuis une dizaine d’années, ne se limite
Tunisie) ou de Mansard (compagnie d’assurance au Nigéria), l’apport
pas à un apport en capital à nos fonds panafricains, ou à un cofinan-
de BIO à une étape décisive de la vie de ces entreprises et institutions
cement en capital ou en crédit aux sociétés de notre portefeuille,
a été essentiel et en a été ainsi un des facteurs clefs de succès.»
BIO Rapport annuel 2013
10
Abou Simbel Ouattara
PDG de Moablaou, Burkina Faso
«Les interventions de BIO dans les PME sont le fruit d’un constat de toutes les coopérations bilatérales envers les pays en développement. Seuls
Anne Gaboury
PDG de Développement International Desjardins
les investissements faits aux PME permettent l’émergence d’un tissu économique luttant effi-
«Fondé en 1970 afin de partager avec les pays
cacement contre la pauvreté. Paradoxalement,
en développement et en émergence l’expertise
c’est dans les pays non développés n’ayant pas
en microfinance du Mouvement Desjardins,
atteint l’autosuffisance alimentaire que moins de
Développement international Desjardins (DID) a
10% des budgets publics sont investis dans l’agriculture et l’élevage.
comme objectif de rendre accessibles aux popu-
La société Moablaou a bénéficié du concours de BIO pour renforcer sa
lations moins favorisées de la planète des services
production d’œufs de table. Cette intervention résolvait le crucial pro-
financiers diversifiés, sécuritaires et répondant
blème du financement des investissements lourds de cette filière dans
à leurs besoins. Pionnier dans le déploiement
notre pays. L’entreprise a doublé sa capacité de production, bonifié les
et le développement de la microfinance à travers le monde, DID est
salaires de ses employés, augmenté sa clientèle surtout féminine pour
aujourd’hui un leader mondial dans ce secteur. DID est privilégié de
la distribution de son produit. Moablaou est désormais une entreprise
pouvoir compter sur un partenaire financier tel que BIO, qui conjugue
leader répertoriée dans la liste officielle des entreprises contribuant à
un très grand professionnalisme à une vision patiente axée sur l’atteinte
la lutte contre la pauvreté par sa capacité à offrir aux femmes et aux
de résultats concrets et durables. Nous espérons vivement que cette
jeunes hommes des emplois indirects. Elle a aussi et surtout conso-
collaboration se poursuivra encore longtemps, au bénéfice des mil-
lidé sa gestion et son mode de production. BIO a permis à Moablaou
liers de petites et microentreprises qui réussissent, grâce aux Centres
d’avoir une visibilité attrayante pour d’autres investisseurs intéressés
financiers aux entrepreneurs (CFE) dont BIO est partenaire, à accéder
à la poursuite de son extension.»
aux financements dont elles ont besoin.»
BIO Rapport annuel 2013
11
BIO en quelques chiffres …
RETOUR SUR LES CINQ DERNIERES ANNEES (EN MILLIONS D’EUROS)
IMPACT SUR LE DEVELOPPEMENT
2013
2012
2011
2010
2009
18,6
19,9
13,6
12,1
7,07
Les estimations indiquent que les projets signés en 2013 contribueront à :
8,5
10,8
4,5
4,05
0,79
1. CREER OU PRESERVER +/- 73 000 EMPLOIS
CAPITAL (CUMULE)
600
581,6
473,1
368,1
359,1
COUTS D’EXPLOITATION / CAPITAL (EN %)
0,97
1,01
1,2
1,5
1,2
2013
2012
2011
2010
2009
132
117
96
85
72
373,9
283,1
220,7
179,7
138,2
24
29
30
27
30
NOUVEAUX ENGAGEMENTS, EN MILLIONS D’EUROS
124,5
145,1
126,3
114,6
63,8
ENGAGEMENTS NETS*, EN MILLIONS D’EUROS
547,6
461,6
397,7
331,1
261,1
41
41
38
36
27
REVENUS RESULTAT NET
APERÇU DE 2009 A 2013 EN QUELQUES CHIFFRES
NOMBRE TOTAL D’INVESTISSEMENTS PORTEFEUILLE (INVESTISSEMENTS EN COURS), EN MILLIONS D’EUROS NOMBRE DE NOUVEAUX PROJETS APPROUVES
EMPLOYES
+/- 23.000 emplois directs
+/- 50.000 emplois indirects
2. ATTEINDRE +/- 20 MILLIONS D’UTILISATEURS FINAUX PAR LE BIAIS DE L’INFRASTRUCTURE DES TELECOMMUNICATIONS
3. GENERER DES REVENUS POUR LE GOUVERNEMENT LOCAL, GRACE AUX INVESTISSEMENTS DIRECTS EFFECTUES PAR BIO
+
64.000.000 revenue
* Signés + projets approuvés par le CA – remboursements
BIO Rapport annuel 2013
12
Elargissement aux zones rurales
Le développement rural, une préoccupation majeure de BIO Depuis la forte poussée des prix alimentaires en 2008 et les émeutes de la faim qui eurent lieu dans de nombreuses parties du monde, le développement agricole et rural est revenu sur le devant de la scène des politiques de développement. La crise alimentaire de 2008 a clairement montré que de nombreux pays en développement continuent d’être vulnérables aux sursauts du système alimentaire mondial et ils ont mis en évidence la nécessité de stimuler la production alimentaire locale. Étant donné qu’il est prévu que la demande alimentaire augmente considérablement en raison de la croissance de la population et de l’émergence d’une classe moyenne dans le monde en développement, les investissements dans l’agriculture sont d’autant plus urgents, en particulier dans les régions où les investissements ont pris du retard et où les niveaux de productivité sont très inférieurs à leur potentiel. C’est le cas en Afrique sub-saharienne, en particulier.
Étant donné l’urbanisation rapide d’une grande partie du monde en développement, certains se demandent si le développement rural doit vraiment être une priorité et s’il ne vaudrait pas mieux orienter les investissements vers la fabrication et l’industrialisation. Certains économistes sont de cet avis, faisant remarquer qu’aucune nation n’est devenue riche sans passer par un stade d’industrialisation. Mais en fait, l’urbanisation souligne l’urgence des investissements dans le développement rural, et ce pour deux raisons. D’abord, de nombreux grands centres urbains ont connu une croissance extraordinairement rapide au cours des dernières décennies et ils sont en train d’atteindre les limites de leurs capacités d’absorption. En particulier en Afrique sub-saharienne où le secteur manufacturier n’en est qu’à ses débuts et où les zones urbaines ne sont pas prêtes à absorber de gros flux d’immigrants ruraux. Ensuite, parce qu’en Amérique Latine et en Asie, les disparités des revenus ruraux et urbains se sont accrues si rapidement qu’elles sont devenues des sources potentielles de perturbation politique et sociale. Le défi ici est d’accroître les revenus dans les zones rurales en rendant plus fréquentes les opportunités d’agriculture commerciale et
L’augmentation globale de la production alimentaire n’est toutefois pas la seule
d’activités non agricoles, ainsi qu’en créant des chaînes de valeur reliant les
raison d’investir dans l’agriculture. Bien que la pauvreté dans les zones rurales ait
zones rurales et les zones urbaines.
fortement diminué au cours des deux dernières décennies, surtout en raison de la rapide croissance économique en Asie de l’Est, la plupart des pauvres du monde
Accès à la finance
continuent de vivre dans des zones rurales. En outre, la plupart des personnes pauvres en milieu rural participent aux activités agricoles. Face à cette pauvreté
Bien que le monde rural en développement soit très hétérogène, le Niger rural
rurale flagrante, les investissements dans l’agriculture sont souvent consi-
étant certainement très différent du Honduras rural, les ménages vivant dans
dérés comme la manière la plus sûre de réduire la pauvreté. Certaines études
les zones rurales de ces deux pays sont confrontés à des obstacles largement
suggèrent que le potentiel de réduction de la pauvreté des investissements dans
similaires lorsqu’ils essaient d’améliorer leur qualité de vie. Le premier obstacle
l’agriculture pourrait être deux à trois fois supérieur à celui des investissements
est l’accès à la finance. En raison du risque systémique inhérent à l’agriculture,
hors de l’agriculture.
les coûts de transaction élevés pour atteindre les zones rurales à faible densité
BIO Rapport annuel 2013
13
de population, l’absence de bureaux de crédit et la difficulté à obtenir de vraies
transaction élevés. L’infrastructure de transport est souvent en très mauvais
garanties, les institutions financières officielles se sont habituellement abstenues
état, l’énergie est onéreuse et en quantité limitée, dans des zones qui ne sont
d’offrir des services financiers aux petits exploitants agricoles. La difficulté à
pas encore couvertes par les réseaux de téléphonie mobile, les communications
obtenir un crédit dans des conditions abordables fait que les petits exploi-
avec les autres intervenants sur le marché sont particulièrement laborieuses.
tants sont souvent obligés de renoncer à des opportunités d’investissement
Les investissements privés sont nécessaires pour soutenir les entreprises
rentables dans l’agriculture et qu’ils peuvent être empêchés de se diversifier
agroalimentaires qui créent et complètent les chaînes de valeur néces-
dans d’autres activités non agricoles. Traditionnellement, la microfinance s’est
saires aux petits exploitants agricoles et pour développer les infrastruc-
principalement intéressée aux micro-entrepreneurs exerçant leurs activités dans
tures rurales.
les zones urbaines et semi-urbaines ; dorénavant, elle s’étend de plus en plus dans les zones rurales. Un grand nombre de ces institutions de microfinance ne
Création d’emplois
se limitent pas à proposer des crédits ; elles proposent également des services financiers comme des plans d’épargne et des polices d’assurance.
Le développement rural ne se limite pas au développement des activités des petits exploitants agricoles. Dans de nombreux endroits du monde en développement
Formation
hors de l’Afrique sub-saharienne, la majorité des travailleurs ruraux participent, d’une manière ou d’une autre, au marché du travail rural et il est nécessaire de
Il apparaît de plus en plus clairement que l’assouplissement des contraintes appli-
disposer d’un plus grand nombre d’opportunités d’emploi de meilleure qualité
quées au crédit n’est pas, à lui seul, une panacée. Il manque souvent aux petits
pour les travailleurs ruraux sans terre. Ces emplois peuvent être dans le secteur
exploitants la connaissance des techniques agricoles modernes qui leur serait
agricole ou au dehors. Les contraintes de la création d’emplois par les micro-,
nécessaire pour augmenter les quantités produites et pour se conformer aux
petites et moyennes entreprises s’inscrivent, de façon générale, dans les mêmes
normes de qualité requises, ce qui rend nécessaire de leur fournir des services
catégories déjà mentionnées ci-dessus : l’accès à la finance, le capital humain,
de formation technique en parallèle aux services financiers. Les programmes
les marchés et l’infrastructure.
d’éducation financière et commerciale peuvent également offrir d’excellents retours sur investissement. Heureusement, de nombreuses institutions de
En résumé, les obstacles à relever sont considérables, mais les opportunités
microfinance l’ont compris et certaines d’entre elles proposent dorénavant ces
le sont aussi. Alors que les budgets des états sont toujours sous pression, le
services de formation à leurs clients en complément des crédits.
secteur privé a un rôle important à jouer dans la création d’opportunités économiques dans les zones rurales du monde en développement. C’est
Marchés et infrastructure
pourquoi BIO accorde une priorité élevée à ce que ses services de financement puissent atteindre les zones rurales, par le biais d’investissements directs et en
Les investissements effectués par les petits exploitants agricoles n’auront de
investissant dans des institutions de microfinance, des banques et d’autres ins-
sens que si ceux-ci ont accès aux marchés afin de pouvoir y acheter les intrants
titutions financières qui, grâce à leur plus grande proximité, peuvent rendre les
nécessaires (engrais, semences améliorées, etc.) et vendre leurs produits à des
financements plus accessibles aux petits exploitants agricoles et aux PME que
prix équitables. Les coûts de transaction élevés et les autres inefficiences du
BIO ne pourrait le faire depuis Bruxelles. Dans les pages qui suivent, nous allons
marché ont toutefois tendance à faire augmenter le prix des intrants et à faire
présenter quelques-uns des travaux de BIO dans ce domaine.
baisser les prix agricoles de base. Outre la bureaucratie et la réglementation, la mauvaise infrastructure est l’un des principaux responsables des coûts de
BIO Rapport annuel 2013
14
Extension aux zones rurales
Accès à la finance et création d’emplois dans les zones rurales La pauvreté rurale est souvent associée à un manque d’emplois disponibles qui, à son tour, est également associé à un accès limité à la finance, à une mauvaise infrastructure, à des marchés immatures, etc. La création d’emplois, et donc de revenus, pour les ménages ruraux fait partie intégrante de la lutte contre la pauvreté. Les institutions de microfinance (MFI) qui ciblent les entrepreneurs ruraux et les micro-, petites et moyennes entreprises sont rares. Au Nicaragua, 66%1 de la population active sont des travailleurs indépendants ou travaillent dans des micro-entreprises, ce qui fait que les micro- et petits entrepreneurs sont essentiels pour obtenir une économie prospère. En élargissant les services financiers à ces micro-entrepreneurs dans les zones rurales pour développer et étendre leurs activités, l’institution de microfinance Fondo de Desarrollo Local (FDL) contribue directement à la création d’emplois. 1. Étude de l’Institut des Statistiques du Nicaragua, 2012
BIO Rapport annuel 2013
15
Placez votre argent dans le développement rural
Fondo de Desarrollo Local L’investissement de
Secteur :
Champ d’activité :
BIO :
Institution de
Finance Rurale
USD 4 M
Microfinance
Pays : Nicaragua
FDL offre un accès à la finance aux communautés rurales sous la forme de petits prêts. Une vaste gamme de programmes d’assistance technique et d’aide pour accéder au marché par le biais de divers réseaux est au centre de la stratégie de FDL. FDL s’adresse à plus de 60.000 clients par le biais de 37 agences.
Région : Amérique centrale
BIO Rapport annuel 2013
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FDL (Fondo de Desarrollo Local) est une institution nicaraguayenne de microfinance à but non lucratif offrant principalement des prêts aux micro- et petites entreprises. FDL s’efforce au mieux d’atteindre les communautés rurales et d’offrir un accès aux services financiers aux microentrepreneurs sous la forme de petits prêts. FDL ne se limite pas à offrir des services financiers : une vaste gamme de programmes d’assistance technique et d’aide pour accéder au marché par le biais de divers réseaux est au centre de la stratégie de FDL.
Les zones rurales manquent habituellement d’accès
des versements, qui a rapidement abouti à des pro-
aux services financiers en raison des coûts d’exploi-
blèmes de remboursement, pour les clients surendet-
tation élevés qui découragent les banques d’investir.
tés. Alors que l’économie se dégradait, le secteur de
Lorsque les banques investissent dans les zones
la microfinance a été également touché par un mou-
rurales, les coûts d’exploitation élevés ont pour
vement social et politique des emprunteurs appelé
conséquence que les taux d’intérêt sont si élevés
le mouvement « No Pago » (Je ne paie pas), encou-
qu’ils sont souvent inabordables pour les micro- et
rageant les emprunteurs à ne plus payer leurs prêts
petits entrepreneurs. FDL a développé une offre
et forçant les agences de microfinance à fermer, dans
ciblant spécifiquement les clients ruraux, propo-
le but d’obliger le Congrès à voter une loi instituant un
sant des petits prêts spécialement conçus pour les
moratoire de 10 ans sur le remboursement des dettes.
micro- et petits entrepreneurs afin de leur permettre
Il s’agissait d’une réaction à la politique des institutions
de s’établir, de se développer ou de procéder à des
de microfinance incitant les clients à prendre plus de
innovations dans leurs activités. FDL propose les
prêts qu’ils ne pouvaient raisonnablement assumer,
meilleurs prix du secteur de la microfinance pour le
ce qui a conduit les clients à plier sous le poids des
monde rural au Nicaragua.
dettes. Dans ce contexte, les MFI et les banques ont dû rééchelonner et restructurer les prêts, et certaines
La crise de la microfinance au Nicaragua
des MFI se sont retrouvées en faillite. Les bailleurs de fonds internationaux sont devenus nerveux en raison
BIO Rapport annuel 2013
Le secteur de la microfinance au Nicaragua était en
du risque associé au pays, et ils ont soudainement et
pleine expansion en 2008 lorsque la crise financière
massivement retirés leurs investissements, ce qui a
mondiale a frappé. Ceci a entraîné une baisse brutale
encore plus déstabilisé le secteur.
17
Le rôle de BIO BIO a accordé un prêt de 4 millions de dollars US au
Contexte
Fondo de Desarrollo Local en 2013 afin de soutenir l’expansion de son portefeuille de prêts et financer les micro-entrepreneurs au Nicaragua. BIO apporte également son soutien à FDL dans son processus de transformation pour devenir une institution financière. Dans le contexte de l’après-crise de la microfinance au Nicaragua, les investisseurs étrangers continuent d’hésiter à investir dans les MFI nicaraguayennes. L’investissement de BIO dans FDL est une preuve de confiance et il contribue à mobiliser des fonds pour le pays.
Interview Julio Flores, PDG de FDL
José Alberto Espinoza Hurtado Producteur et vendeur de bananes Historique : 25 prêts remboursés Vivant à Tola, Villa Eddy Monterrey
Tola est un village situé dans le département de Rivas. Au cours des dernières années, cette zone a développé sa production de bananes tant pour la consommation nationale que pour l’exportation.
José Alberto Espinoza Hurtado José Alberto Espinoza Hurtado est âgé de 51 ans. Jusqu’en 2007, il produisait des céréales de base et il exerçait les fonctions d’arbitre de baseball dans les championnats municipaux. Il était déjà client de FDL, et il utilisait ses prêts pour financer l’ensemencement des céréales pour sa propre consommation. À cette époque, il vivait avec sa femme et ses 2 enfants sans avoir ni lit, ni télévision. Sa terre ne couvrait que 0,4 hectare.
Le Fondo de Desarrollo Local a vu le jour comme spin-off du centre de recherche universitaire Nitlapan dans les années 1990, dans le contexte de l’après-guerre au Nicaragua…
Mais José n’a pas manqué l’essor de la banane en 2007. Il a décidé de demander un prêt pour cultiver des bananes. Il a reçu un prêt du portefeuille « Développement » de FDL pour acheter du matériel d’irrigation, qui lui a aussi fourni une formation et une assistance technique. Il a commencé à étendre progressivement sa terre cultivée. Grâce à un autre prêt, il a été en mesure d’acheter une camionnette et de diversifier ses revenus ; maintenant, il vend aussi des bananes.
Nitlapan est un centre de recherche universitaire de
Dans la photo, nous voyons José sur sa terre, qui couvre maintenant 3,2 hectares, produisant 52 000 unités par hectare. La famille s’est achetée une maison et José a même construit une maison pour son plus jeune fils.
l’Universidad Centroamericana ; il a été créé en 1990, à la fin de la guerre qui a sévi au Nicaragua dans les années 1980. L’objectif principal de Nitlapan était de créer des solutions alternatives de développement pour le pays par le biais de programmes de recherche,
BIO Rapport annuel 2013
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de développement et d’éducation populaire dans les zones rurales. La Banque Nationale avait été fermée en raison de la guerre et la dégradation de l’économie, et des banques privées se sont installées, mais elles n’offraient de services que dans les zones urbaines. Pour cette raison, il y avait un grave manque de services financiers dans les zones rurales. En 1993, FDL a été créé suite à des initiatives du centre Nitlapan visant à offrir des petits crédits renouvelables au secteur agricole et rural. FDL continue de coopérer étroitement avec le centre Nitlapan dans les domaines des services d’assistance technique, du développement commercial et des services juridiques pour les clients ruraux et agricoles.
FDL dispose d’un portefeuille spécifique ciblant les petits exploitants agricoles : le portefeuille « Investissement et Développement ». Le portefeuille « Investissement et Développement » a été conçu pour les petits exploitants agricoles qui souhaitent se diversifier, profiter de nouvelles opportunités commerciales ou développer et améliorer leurs activités. Ces prêts ne se limitent pas à l’aspect financier : nous proposons des financements en collaboration avec des partenaires, comme le centre Nitlapan, qui apporte une assistance technique. Parmi les programmes récents, on peut citer l’assistance technique à 3400 petits producteurs de café. Nous leur fournissons des fonds de roulement et le centre Nitlapan leur apporte une assistance technique afin d’améliorer les techniques de culture et de fertilisation ou de lutter contre les maladies du café, comme la rouille. Comme autres exemples de collaboration, on peut mentionner les alliances stra-
BIO Rapport annuel 2013
19
du commerce. Nous disposons par exemple d’une
FDL a survécu à la crise de la microfinance qui a frappé le Nicaragua en 2009.
alliance avec une société qui commercialise des
FDL a été l’une des rares MFI à n’avoir perdu qu’une
graines de sésame : la société fournit les semences
partie négligeable de son portefeuille durant la crise :
appropriées et l’assistance technique ; FDL finance
nous n’avons réduit notre portefeuille que de 20%,
50% de l’assistance technique et fournit le crédit.
alors que l’ensemble de la réduction dans le pays a
FDL va encore plus loin : nous aidons également
atteint 53%. FDL a réussi à gérer la crise tant sur le
nos clients à accéder au marché, par exemple par
terrain qu’au regard de ses investisseurs d’une manière
le biais d’alliances avec des sociétés d’exportation.
très transparente et proactive. Durant la crise, FDL a
Environ 15% de tous les prêts de FDL appartiennent
refusé de fermer ses agences, même dans les régions
au portefeuille « Investissement et Développement ».
où le mouvement « No Pago » avait une forte présence
tégiques que nous avons conclues dans le monde
et incitait les clients à ne pas payer. Le personnel local
FDL a survécu brillament à la crise microfinancière de 2009, grâce à une bonne gouvernance et la transparence.
FDL offre ses microcrédits aux taux d’intérêt les plus bas dans les zones rurales au Nicaragua.
de FDL a maintenu un dialogue constant avec les
Bien que FDL ait vu le jour dans le cadre d’une initiative
lorsqu’un client en carence finit par rembourser son
rurale, nous avons également des clients urbains. Dans
prêt, ce client peut facilement renouveler son crédit
les zones urbaines, nos clients sont des micro-entre-
auprès de FDL. D’autres MFI ferment leurs portes à
preneurs exerçant des activités commerciales. Nous
leurs clients en carence, même lorsqu’ils finissent
varions nos taux d’intérêt en fonction des activités de
par régler leurs dettes. FDL a vu la crise venir et il a
nos clients et du cycle de rotation de leurs capitaux.
contacté tous ses investisseurs internationaux avant
Dans les zones urbaines, les micro-entrepreneurs font
qu’elle n’arrive à son paroxysme, en les rencontrant
tourner leurs capitaux sur une base hebdomadaire ou
en personne lors d’un sommet à Bruxelles. FDL a pré-
mensuelle, tandis que les capitaux des clients agricoles
senté un plan stratégique pour gérer la crise, qui était
ne tournent que tous les 6 ou 8 mois, selon les récoltes.
basé sur une transparence pleine et entière envers les
En conséquence, le client urbain ayant une rotation
investisseurs. Ce solide engagement à implémenter
En 2013, FDL a conclu un contrat de prêt avec BIO.
rapide de trésorerie peut payer des taux d’intérêt plus
une bonne gouvernance et à agir de manière trans-
BIO est un partenaire important pour FDL car nous
élevés, ce qui nous permet alors de baisser les taux
parente a créé la confiance et FDL a été en mesure de
partageons tous deux la même mission : nous consi-
d’intérêt dans les zones rurales. Environ 65% de nos
trouver les financements nécessaires pour 2009 et
dérons que BIO est une agence de développement.
clients sont situés dans les zones rurales. Pour nous
2010. En conséquence, lorsque la banque Banex est
Nous nous réjouissons par avance de la relation à
permettre d’avoir une politique durable, nous procé-
entrée en faillite, la plupart des MFI ont vu leurs inves-
long terme que nous avons avec BIO, qui nous sou-
dons à un rééquilibrage en fournissant les prêts pour
tisseurs s’éloigner, mais FDL était assuré de disposer
tient dans notre recherche continue de croissance.
activités commerciales, services ou consommation
de fonds. Après 2010, nous avons également souffert
et immobilier à un taux plus élevé que celui que nous
d’une baisse de notre financement, ce qui nous a incité
appliquons aux taux des prêts agricoles.
à réduire notre portefeuille.
clients et il s’est efforcé de restructurer les prêts. De
Julio Flores
plus, FDL n’a jamais perdu confiance en ses clients :
www.fdl.org.ni
BIO Rapport annuel 2013
20
Extension aux zones rurales
L’accès aux services financiers pour les communautés rurales Les micro- et petits entrepreneurs jouent un rôle essentiel dans le développement des économies émergentes. L’un des principaux obstacles à la croissance de ces entreprises est le manque d’accès à un financement approprié. Le développement du secteur de la microfinance comble progressivement cette carence. Des institutions de microfinance professionnelles fournissent des services financiers aux micro-entrepreneurs afin qu’ils puissent développer leurs activités, mobiliser leurs petites épargnes à une plus grande échelle et ramener dans le système financier les transactions générées, ce qui potentialise le rôle du secteur financier officiel comme facilitateur de l’activité économique. L’expansion de l’industrie de la microfinance a été considérable au cours des dernières années. Les principaux opérateurs ont clairement démontré que les institutions de microfinance bien gérées peuvent contribuer de manière significative à la réduction de la pauvreté et à la création d’emplois. Toutefois, la pénétration de la microfinance a surtout réussi dans les zones urbaines. L’implantation de services de microfinance durables dans les zones rurales reste faible, bien que la majorité des pauvres du monde vivent dans ces zones. En conséquence, en dépit des accomplissements remarquables de l’industrie de la microfinance, il existe encore de nombreuses opportunités inexploitées pour les institutions de la microfinance (MFI) dans les zones rurales. BIO Rapport annuel 2013
21
Travailler ensemble pour soulager la pauvreté dans les zones rurales
Rural Impulse Fund
L’investissement de BIO :
Secteur :
Champ d’activité :
USD 2 M Capitaux
Fonds
IMF rural
USD 6,5 M de dettes
d’investissement microfinance
Cible :
Le fonds « Rural Impulse Fund » apporte son soutien aux MFI rurales et les aide à développer des produits spécifiques adaptés aux besoins de chaque MFI et de sa base de clientèle. Il s’agit du premier fonds commercial de microfinance à identifier l’émergence de MFI financièrement viables dans les zones rurales. Le fonds « Rural Impulse Fund » s’adresse à plus de 2,3 millions de bénéficiaires finaux.
28 institutions
19 pays Région : Divers
BIO Rapport annuel 2013
22
Le fonds « Rural Impulse Fund » (RIF I) a été lancé en 2007 et il fut le premier fonds commercial de microfinance à identifier l’émergence d’institutions de microfinance financièrement viables dans les zones rurales. Le fonds RIF I est géré par Incofin Investment Management (Incofin), le gestionnaire de fonds spécialisé dans les fonds de microfinance pour pays en développement. Le premier fonds « Rural Impulse Fund » a été le résultat d’un effort conjoint de FMO, IFC, EIB, BIO et Incofin.
les acteurs expérimentés étaient intéressés par ce projet. Ceci signifie que le rôle de BIO était d’une importance essentielle pour amorcer le premier fonds RIF. Le fonds suivant, RIF II, s’est appuyé sur l’exemple du fonds RIF I et sur la confiance qu’il a suscitée, et il a été lancé avec un plus grand nombre d’investisseurs privés.
Les fonds RIF ciblent spécifiquement les MFI. Comment choisissez-vous les bénéficiaires de vos investissements ? GP : Nous filtrons les MFI afin de déterminer si elles
Le fonds RIF I est en train d’arriver à maturité et il est clair que son résultat est positif, tant financièrement que socialement, malgré la crise financière de 2008. Le fonds a pleinement rempli son rôle de catalyseur pour attirer d’autres investisseurs
Interview Geert Peetermans, responsable des investissements, et Dina Pons, responsable des performances sociales chez Incofin
étrangers afin qu’ils investissent dans les MFI
ont atteint un niveau suffisant de présence rurale, le seuil minimum étant de 30%. Nous calculons ce seuil en déterminant si les agences des MFI sont situées à proximité des zones rurales. Le seuil a été fixé à 30%, mais en pratique nous avons atteint environ 65% de couverture rurale. Les MFI ne sont pas exclusivement rurales ; il y a une
et de ressources financières. Le fonds RIF II a été
Pourquoi BIO est-elle importante pour les fonds comme le fonds RIF ?
lancé en 2010 et il a attiré plus d’investisseurs du
GP : La préparation du fonds
d’étendre leurs activités aux zones rurales.
secteur privé, atteignant une envergure beaucoup
RIF I a commencé en 2005 et
plus grande en s’appuyant sur la réussite du fonds
il a été lancé en 2007. À cette
DP : Pour trouver les bénéficiaires de nos investis-
RIF I. Les fonds « Rural Impulse Fund » sont uniques
époque, cette entreprise sem-
sements, nous travaillons avec nos gestionnaires
dans leur capacité à soutenir les MFI rurales et à
blait très risquée, de sorte
d’investissement locaux. Ils rencontrent les MFI,
les aider à développer des produits spécifiques
qu’il nous a fallu acquérir une
se rendent aux conférences, comprennent les
adaptés aux besoins de chaque MFI et de sa base
certaine confiance avant de
besoins financiers, etc. Dans certains cas, la MFI a
de clientèle. Pour donner un exemple, le fonds RIF
pouvoir constituer un groupe
entendu parler de nous et elle nous contacte pour
I a développé des prêts agricoles spécifiques pour
d’investissement. Les institu-
avoir des informations sur les financements. Dans
les petits exploitants clients en coopération avec
tions financières de dévelop-
d’autres cas, c’est nous qui contactons la MFI après
le Kenya Women Finance Trust, une MFI kényane.
pement qui ont participé à ce
avoir déterminé que son profil répond aux doubles
L’assistance technique offerte à cet effet est une
projet lui ont donné une meilleure crédibilité. BIO
critères de base de notre mandat d’investissement
valeur ajoutée évidente pour les MFI participantes.
a investi de manière substantielle dans ce premier
et nous commençons à déterminer quels besoins
fonds RIF, montrant aux investisseurs privés que
financiers elle pourrait bien avoir.
rurales. Celles financées par le fonds RIF I ont bénéficié d’une augmentation importante d’offres
BIO Rapport annuel 2013
certaine diversité. Mais elles s’efforcent clairement
23
Après avoir sélectionné la MFI, comment filtrez-vous les bénéficiaires de vos investissements ?
cier peut diminuer parce que le secteur s’est élargi et
mission RIF. D’abord, nous considérons son implan-
Lorsque l’analyse complète et approfondie est terminée et que la décision d’investir a été prise, mais que la MFI n’est pas entièrement conforme avec certaines normes, Incofin aide-t-elle la MFI à développer ces normes ?
tation rurale et nous réalisons une analyse complète
GP : Incofin soutient proactivement le développement
assistance technique pour aider les institutions à se
et approfondie dans une perspective tant sociale que
des normes. Nous avons joint certaines exigences
professionnaliser, que ce soit dans le domaine de la
financière. Ceci inclut une entrevue et une réunion
sociales aux financements que nous proposons.
gouvernance d’entreprise ou dans d’autres domaines.
avec l’équipe de direction, ainsi que la visite des
Nous pouvons assumer soit un rôle passif lorsque
agences, afin de s’assurer que les politiques et les
nous investissons dans des créances, soit un rôle
stratégies formulées ont bien été implémentées sur
proactif lorsque nous investissons dans des actions.
le terrain. Nous rencontrons aussi des clients pour
Nous disposons également de structures d’assis-
connaître leur opinion sur les résultats de leur inte-
tance technique, de sorte que nous pouvons être très
Lorsque nous parlons du secteur rural, nous pensons souvent aux prêts agricoles. S’agitil du principal type de prêts dans les zones rurales ?
raction avec les MFI. Nous pouvons alors conclure
impliqués et actifs, par exemple en aidant à résoudre
GP : En fait, le premier fonds RIF ne ciblait pas le crédit
si une MFI est suffisamment viable sur le plan finan-
des problèmes de développement de produits ou de
agricole ; le prochain fonds que nous allons bientôt
cier et si les systèmes de gestion des performances
gouvernance d’entreprise.
lancer (AGRIF) sera différent, car il se concentrera spé-
DP : Après avoir « trouvé » les MFI, nous nous assurons qu’elles répondent bien aux critères de la
sociales implémentées ou en cours d’implémenta-
dispose de plus de ressources provenant de diverses autres sources, par exemple les banques locales, mais le développement des institutions constitue toujours un aspect critique qui mérite notre attention. Nous mettons de plus en plus souvent en œuvre une
cifiquement sur l’agriculture. Dans le cas des 2 premiers
tion répondent aux normes d’investissement socia-
Ceci permet également d’apporter de la valeur ajoutée
fonds (RIF I et RIF II), nous avons atteint la proportion
lement responsable.
pour l’avenir. L’importance de l’aspect purement finan-
d’environ 20 à 30% de prêts agricoles, ce qui fait qu’ils
KWFT : « Banking on women » Susan Nyambura Kimani Veuve et mère de 2 enfants, elle a obtenu son premier prêt de KWFT en 2013 pour améliorer son atelier de confection « Susan Fashions » à Limuru.
KWFT (Kenya Women Finance Trust) est une institution de microfinance acceptant les dépôts. KWFT exerce la plus grande partie de ses activités dans les zones rurales éloignées et dans les zones urbaines pauvres où l’accès aux services financiers représente un vrai défi. KWFT cible les femmes en particulier et fournit des services innovateurs, dont l’un est un service de banque mobile. En 2012, le fonds RIF I a investi 1,5 millions de dollars US dans KWFT sous forme de quasi-capital. En plus de cet investissement, le fonds RIF I apporte également une assistance technique pour aider KWFT à développer des prêts agricoles.
BIO Rapport annuel 2013
24
dité et la robustesse de la méthodologie et de la forme
remboursement basée sur des informations détaillées
rurale est basée sur l’agriculture, mais elle ne se limite
de garantie des crédits des MFI afin de procéder à une
concernant les revenus et les dépenses. Le gestion-
pas à la production des récoltes. Il est également pos-
analyse de leur capacité de remboursement. Nous
naire d’investissements filtre les recommandations de
sible de trouver de nombreuses opportunités d’affaires
vérifions la mise en œuvre du Principe de Protection
crédit et les autres informations, puis il vérifie qu’il y
dans le domaine du commerce et des services utilisés
des Clients N° 2 sur la prévention du surendettement :
a une vraie conformité avec ces politiques en parlant
dans les zones rurales, qui représentent une gamme
chaque gestionnaire d’investissements s’assure
avec le personnel sur le terrain, parmi lesquels les
variée d’activités économiques.
qu’une analyse systématique et complète du seuil
directeurs régionaux, les directeurs d’agence, les res-
d’endettement a bien été réalisée pour chacun de ses
ponsables des prêts et, finalement, les clients finaux.
n’en constituaient pas la partie principale. L’économie
La microfinance a traversé plusieurs crises majeures, et le surendettement de certains clients a été l’un des principaux problèmes. Comment Incofin vérifie-t-elle que les MFI respectent bien les principes de protection des clients (CPP)2? DP : Durant le processus de vérification initiale, nous consacrons beaucoup de temps à comprendre la soli-
clients. De cette manière, la décision d’accorder le crédit n’est pas seulement basée sur les garanties col-
Après que le fonds RIF ait investi, nous vérifions la
latérales, mais sur une analyse de la vraie capacité de
conformité des bénéficiaires de ces investissements
2. Les Principes de Protection des Clients décrivent la protection minimale que les clients sont en droit d’attendre d’une MFI. Ces principes ont été adoptés à partir des Principes de Protection des Clients du CGAP. Le CGAP (Consultative Group to Assist the Poor = Groupe Consultatif d’Assistance aux plus Pauvres) est un partenariat mondial de 34 organisations parmi les plus importantes qui s’efforce de faire progresser l’intégration financière. Il y a 8 Principes de Protection des Clients au total..
avec les Principes de Protection des Clients en procédant à des contrôles annuels de nos investissements en dettes. Ces contrôles vérifient que tous les CPP antérieurement mis en œuvre sont toujours en place,
BIO peut investir directement grâce à l’introduction du fonds « Rural Impulse Fund ». Certains des investissements directs de BIO sont faits dans des MFI qui ont initialement reçu des financements par le biais du fonds RIF. Sembrar Sartawi est une ONG de microfinance en Bolivie qui se trouve dans un tel cas. Cette MFI dispose actuellement de 21 agences et de 12.000 clients et se spécialise dans la fourniture d’une gamme de prêts ciblant les micro-entrepreneurs et les petits exploitants agricoles. Sembrar a une approche qui lui est spécifique, car elle n’offre pas seulement une assistance financière : les prêts sont accompagnés de services de conseil technique afin de mettre en œuvre les meilleures pratiques et d’améliorer la
BIO Rapport annuel 2013
productivité. En outre, la MFI facilite l’accès aux marchés à ses clients et les informe des prix les plus récents. Le résultat est une solution intégrée qui permet à Sembrar Sartawi de promouvoir une plus grande productivité, une meilleure qualité de produit et des marchés ruraux plus dynamiques et plus durables en Bolivie. BIO a été introduite auprès de Sembrar par l’intermédiaire du fonds « Rural Impulse Fund » comme investisseur indirect. En 2013, BIO a conclu un contrat de prêt avec Sembrar pour un montant de 2 millions de dollars US, permettant ainsi à BIO de coopérer plus étroitement avec la MFI. Ce prêt contribue directement à l’accroisse-
ment de la capacité de Sembrar à fournir des financements aux petits exploitants agricoles et aux micro-entrepreneurs dans les zones rurales insuffisamment desservies de Bolivie. En pratique, ceci signifie que BIO contribue directement à la création d’emplois dans les zones rurales les plus pauvres : étant donné que Sembrar ne se contente pas de fournir des services financiers, comme des prêts et des comptes d’épargne, mais aussi des services d’assistance technique pour améliorer la quantité et la qualité de la production agricole et faciliter l’accès au marché, les effets sur l’emploi sont importants.
25
et aussi que toutes les « carences » préalablement
sorte que nous ne limitons pas notre prestation de
tif déclaré pour le prochain fonds. Nous le ferons de
identifiées ont été corrigées.
services aux seuls financements : nous fournissons
deux manières : premièrement, nous continuerons
des solutions de financement intelligent dans le
à nous concentrer sur les institutions financières,
Dans le cas des bénéficiaires d’investissements en
sens que nous nous impliquons dans la marche de
mais en accordant plus d’attention au fait qu’elles
actions, le contrôle et la surveillance sont plus immé-
l’institution, nous discutons des stratégies et nous
disposent de produits financiers spécifiquement
diats puisque l’un des gestionnaires d’investissements
apportons une assistance supplémentaire pour aider
conçus pour les petits exploitants agricoles.
siège au Conseil d’Administration et qu’il aborde ces
à mettre en œuvre ces stratégies. La principale dif-
Naturellement, le portefeuille doit refléter l’éco-
sujets lors des réunions du Conseil. Il pourra, par
férence avec un investisseur commercial, c’est que
nomie locale. Pour cette raison, il ne peut pas être
exemple, suggérer que l’institution procède à une
nous ne cherchons pas à occuper une position de
composé exclusivement de financements agricoles.
autoévaluation concernant les CPP afin de pouvoir
contrôle, mais plutôt à créer un partenariat.
Nous espérons pouvoir atteindre une proportion
réfléchir à la manière d’aborder le problème de la protection des clients et déterminer les outils recommandés qui pourront être utilisés.
Incofin ne se limite pas à offrir des services financiers. Quelle est la vraie valeur ajoutée qu’apporte un fonds comme le fonds RIF I ?
de 50% du portefeuille dans le segment des petits
Certains des investissements de BIO ont été faits dans des MFI antérieurement ciblées par les fonds RIF. Les fonds RIF s’occupent-ils également d’établir des ponts entre les DFI ou d’autres investisseurs et les MFI ?
exploitants agricoles. Deuxièmement, nous avons également travaillé à la création de financements directs, afin de pouvoir proposer directement des services financiers aux organisations de producteurs ou aux coopératives de petits exploitants agricoles.
GP : Nous avons un accord avec BIO nous permettant
GP : Nous appliquons les politiques de précaution
d’agir comme «courtier », pour ainsi dire. Comme
dans le domaine de la microfinance, mais notre vraie
exemples, on peut citer Sembrar Sartawi (voir page
valeur ajoutée consiste à essayer d’élargir le débat
22) en Bolivie ou Fundeser au Nicaragua. Nous loca-
dans le domaine du développement des produits et
lisons plus facilement les MFI grâce à la présence
dans l’extension vers les zones rurales.
locale que nous avons par le biais de nos bureaux
www.incofin.com
locaux. Nous introduisons ensuite les MFI auprès de Nous sommes fortement impliqués dans les institu-
BIO, qui peut alors décider si elle souhaite procéder
tions avec lesquelles nous travaillons et nous faisons
à un investissement direct, ce qui a justement été le
de plus en plus évoluer notre modèle d’intervention
cas avec les MFI susmentionnées.
sous formes de prêts vers les actions, car ceci nous
ment à son conseil d’administration. Le gestionnaire
En ce qui concerne l’avenir, le fonds RIF I est en train d’arriver à maturité et le fonds RIF II est en cours, avec de bonnes performances. Quelles seront les étapes suivantes ?
d’investissements coopère étroitement avec la
GP : Le fonds AGRIF va prendre la relève des fonds
direction de l’institution pour discuter des stratégies
RIF I & II. Dans le cas des fonds RIF, nous n’avions pas
d’investissement. Lorsque cela est possible, nous
spécifiquement ciblé la fourniture de financements
apportons également une assistance technique. De
aux petits exploitants agricoles. Ce sera notre objec-
permet de nous impliquer encore plus. Un membre de notre équipe est spécialement affecté à la gestion des relations avec l’institution et il siège habituelle-
BIO Rapport annuel 2013
26
Extension aux zones rurales
La chaîne de valeur rurale L’un des principaux défis auxquels les ménages ruraux sont confrontés dans leur recherche d’une meilleure qualité de vie est leur mauvais accès aux marchés. L’accès aux marchés est important non seulement pour vendre des produits, mais aussi pour acheter des équipements et des intrants. Le développement des marchés qui s’étendent jusque dans les zones rurales éloignées pose de nombreux problèmes ; souvent, plusieurs marchés sont manquants au même moment. Étant donné que le fonctionnement d’un marché dépend souvent d’un autre marché, une approche intégrée dans laquelle les nombreuses activités tout au long de la chaîne de valeur - depuis la fourniture des intrants jusqu’à la production, la transformation, la commercialisation et la distribution- sont prises en compte simultanément, offre la meilleure chance de réussite. Les deux projets présentés ici illustrent la manière dont le travail de BIO contribue à multiplier les opportunités pour les ménages ruraux en leur offrant un meilleur accès aux marchés d’intrants et aux marchés de produits, mais aussi une formation technique et des services connexes. SEDIMA est une entreprise sénégalaise qui connaît un franc succès dans le secteur avicole. En plus de ses activités internes d’incubation et d’élevage, elle fournit des intrants, des services et des équipements à un vaste réseau d’éleveurs locaux. La Laiterie du Berger, également au Sénégal, exerce ses activités dans le secteur laitier. Pour son approvisionnement en lait, elle dépend, en partie, des éleveurs de vaches locaux, de sorte qu’elle les aide à accroître leur production et à augmenter leurs revenus.
BIO Rapport annuel 2013
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Une approche globale de la chaîne de valeur
SEDIMA Sénégalaise de Distribution de Matériels Avicoles
L’investissement de BIO :
Secteur :
Champ d’activité :
EUR 3,7 millions
Agriculture
élevage de volaille
EUR 150.000 AT
Pays : Sénégal
Le secteur avicole sénégalais est l’un des commerces agricoles les plus prometteurs pour réduire la pauvreté et soutenir la croissance économique, avec une contribution de 17% au produit intérieur brut, un chiffre d’affaires de plus de 132 milliards de francs CFA en 2012, plus de 30.000 emplois et une croissance de 80% depuis 2000.
Région : Afrique
BIO Rapport annuel 2013
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Les objectifs de SEDIMA, depuis sa fondation en 1988, sont de contribuer à améliorer l’autosuffisance alimentaire en Afrique et de devenir l’un des leaders du secteur avicole et de l’alimentation pour animaux en Afrique sub-saharienne. Aujourd’hui, l’entreprise est leader sur le marché sénégalais avec une part de marché de 39% pour les poussins d’un jour et de 35% pour les aliments animaux. L’objectif de SEDIMA est de maîtriser l’intégralité de la chaîne de valeur, allant de l’élevage des poulets jusqu’à la production de blé pour les aliments animaliers. L’entreprise joue un rôle central dans le développe-
100 travailleurs journaliers et
ment de l’élevage avicole sénégalais en fournissant
assure environ 1000 emplois
des produits de qualité aux petits exploitants agri-
indirects par le biais de ses
coles et en installant des exploitations agricoles d’éle-
200 distributeurs.
vage et de ponte. Elle commercialise les équipements avicoles, réalise des projets avicoles clés en main, assure la formation et fournit un cadre de référence qualitatif aux exploitants. SEDIMA dispose actuellement d’un couvoir produisant 14 millions de poussins d’un jour par an, d’une ferme d’élevage produisant 150.000 poules pondeuses et
Seynabou Seck Diawara, Directeur Général Adjoint 1997-2004, Directeur Général 2007-2013, Vice-Président Exécutif depuis janvier 2014
SEDIMA applique des politiques très performantes concernant l’égalité des genres : les fonctions hiérarchiques les plus élevées dans l’entreprise, de la Direction Générale à la Vice-Présidence sont occupées par des femmes.
poulets à frire/griller par an, d’une ferme avicole produisant 750.000 poulets et de 350.000 poules pondeuses.
Aujourd’hui, la société est une entreprise agroali-
De plus, SEDIMA dispose d’une usine de transformation
mentaire moderne. Pour atteindre ses objectifs, elle
alimentaire ayant une capacité de production annuelle
peut s’appuyer sur ses 30 ans d’expérience, sur sa
de 150.000 tonnes, d’une minoterie pour la production
main-d’œuvre très qualifiée et motivée et sur son
de farine à pâtisserie ayant une capacité annuelle de
organisation rationnelle et efficace. L’entreprise
250 tonnes par an et d’un point de vente d’équipements
utilise les équipements les plus modernes : les instal-
avicoles. Le montant annuel des ventes est passé de
lations sont d’une qualité égale à celle des entreprises
6 millions d’euros à 30,5 millions d’euros en dix ans.
européennes. Elle s’est engagée dans une quête pour
SEDIMA emploie 215 personnes, complétées par
promouvoir la qualité : l’hygiène, la sécurité, l’environ-
BIO Rapport annuel 2013
29
nement, la qualification du personnel, les procédures, une infrastructure de très grande qualité … Elle a également développé une approche axée sur la clientèle, recherchant des solutions adaptées aux besoins des exploitants avicoles locaux ou régionaux. L’entreprise continue de se développer et elle ne manque ni de perspectives, ni de projets. Son principal défi à l’avenir est de s’installer dans un nouveau siège central pour améliorer les conditions de travail du personnel et pouvoir mieux recevoir ses clients, d’établir une chaîne d’abattage industrielle en coopération avec les exploitants locaux et d’adapter les parcelles à la culture industrielle du maïs.
Un vrai impact sur le développement rural local et régional Le Sénégal, pays partenaire du programme belge de coopération au développement, est confronté aux mêmes défis industriels que les autres pays de la région. Le pays a besoin d’un solide secteur privé. Derrière ce solide secteur privé, il y a des gens qui ont le courage d’investir dans des secteurs qui ciblent et soutiennent la valeur ajoutée locale en termes de production, et cela crée des emplois. Avec une contribution de 17% au produit intérieur brut, un chiffre d’affaires de plus de 132 milliards de francs CFA en 2012, plus de 30.000 emplois directs et indirects et une croissance de près de 80% entre 2000 et 2012, le secteur avicole sénégalais est l’une des activités agroalimentaires les plus prometteuses pour contribuer à la réduction de la pauvreté et à la croissance économique au Sénégal.
BIO Rapport annuel 2013
30
La plus grande partie de la production de SEDIMA est destinée au marché intérieur, mais SEDIMA exporte également une partie de sa production, principalement vers la Mauritanie, la Gambie et le Mali et cherche à accéder aux marchés de Guinée-Bissau et de Guinée-Conakry. Par ses activités et services destinés aux exploitants avicoles locaux, sa création de valeur ajoutée locale et sa création d’emplois directs et indirects, le groupe SEDIMA a un impact important sur le développement rural dans l’orbite de ce projet. Un nombre important d’exploitants participent aux activités de SEDIMA ; l’entreprise dispose actuellement de près de 1100 clients actifs.
www.sedima.com
Interview Babacar Ngom, Président du Groupe SEDIMA En 2013, le Groupe SEDIMA a remporté le prix « Golden Cauri pour l’entreprise la plus innovatrice ». Comment un homme d’affaires autodidacte sénégalais est-il parvenu à une telle réussite ? J’ai créé une exploitation avicole en 1976, avec un investissement total de 100 000 francs CFA. De nos jours, le Groupe, SEDIMA dispose d’un capital de 2 milliards de francs CFA, qui est intégralement détenu par les actionnaires sénégalais.
BIO Rapport annuel 2013
31
Quel a été l’impact du premier investissement de BIO en 2007, pour un montant de 700.000 euros ?
tra de mieux gérer la structure des coûts de l’usine
de la richesse qui est redistribuée sous la forme
d’aliments pour bétail et volaille.
d’emplois et donc de revenus, mais aussi à amélio-
Le projet avait été défini comme l’extension de l’usine
abordables.
existante à Dakar, entièrement dédiée à la production
Donc, avec ce projet, SEDIMA pourra contrôler intégralement la chaîne de valeur ?
d’aliments pour poulets et pour ruminants destinés
Exactement : nous produirons des œufs, des poulets,
En dépit de tous ces atouts, le Sénégal n’est pas un
au marché local et à l’exportation régionale (princi-
des poulets à frire/griller, des poules pondeuses et
pays développé, malgré que près d’un habitant sur
palement la Mauritanie et le Mali). L’investissement
des œufs pour la consommation, du blé et des ali-
deux souffre de pauvreté et que près de 20% de la
de BIO a été utilisé pour consolider notre position
ments pour bétail et volaille. Nous nous efforçons
population est affectée par la malnutrition, principa-
sur le marché des aliments pour poules pondeuses
d’obtenir le maximum de valeur ajoutée locale, nous
lement dans les zones rurales.
et pour lancer de nouveaux produits (produits gra-
contribuons au développement du marché de sub-
nulés et à haute énergie) avec une capacité totale
sistance national et régional. Nous espérons que BIO
Une entreprise comme SEDIMA s’inscrit parfaite-
de 100.000 t/an dans le cas des aliments pour
continuera à nous soutenir dans cette expansion.
ment dans une politique de développement basée
rer l’accès aux produits qualitatifs de base à des prix
sur la mise en valeur des ressources locales et
poulets et de 50.000 t/an dans le cas des aliments
l’action en faveur des pauvres. Depuis ses débuts,
pour ruminants, de manière à permettre la survie pendant la saison sèche. La capacité de production totale s’élève dorénavant à 150.000 t et elle peut être étendue à 300.000 t.
Le financement de 3 millions d’euros de BIO convenu en 2013 vise à construire une minoterie. Pourquoi une minoterie ?
Interview Patrick Englebert, Conseiller / Responsable du Développement, Ambassade de Belgique à Dakar
l’entreprise n’a pas cessé de diversifier ses activités dans le but d’essayer de se libérer de la dépendance des fournisseurs étrangers dans le cas de plusieurs produits. La population du Sénégal toute entière bénéficie des activités de SEDIMA : le secteur avicole s’est fortement développé avec de nombreuses
Le Sénégal est un pays qui
micro-entreprises qui peuvent approvisionner le
Une usine d’aliments pour bétail a été installée dans le
dispose d’un grand potentiel, il
marché des consommateurs tout entier en viande
cadre du développement du Groupe SEDIMA. La tota-
bénéficie d’une bonne stabilité,
de volaille et en œufs.
lité du son de blé qui sera produit par la minoterie sera
de ressources humaines quali-
utilisée par l’usine d’aliments pour bétail. L’intervention
fiées et d’un environnement
Avec cette nouvelle minoterie, SEDIMA vise à mieux
de BIO dans ce projet inclut un élément d’assistance
naturel favorable aux activités
gérer son approvisionnement en matières premières.
technique portant sur la formation du personnel à la
agricoles et d’élevage du bétail.
Ce faisant, l’entreprise renforce la capacité de pro-
mouture et l’intégration d’un système de gestion de la
C’est un pays qui a de fortes ambitions en termes
duction industrielle de blé et contribue au climat
qualité (ISO 22000) au sein de l’entreprise.
socioéconomiques et plusieurs partenaires institu-
concurrentiel, une condition nécessaire pour stimu-
tionnels souhaitent l’aider à réaliser ces ambitions.
ler l’économie et garantir des prix attrayants pour les
Quel est l’avantage pour l’entreprise de produire sa propre farine ?
Les entreprises privées sont également appelées à
Comme tous les produits, le prix du son de blé fluctue
jouer un rôle de plus en plus important pour stimuler
selon l’offre et la demande. La minoterie nous permet-
le développement du pays. Elles contribuent à créer
consommateurs.
BIO Rapport annuel 2013
32
Développement d’un réseau d’exploitants agricoles dans les zones rurales
Laiterie du Berger
L’investissement de BIO :
Secteur :
Champ d’activité :
EUR 1,38 millions
Agriculture
Production et récolte
EUR 45.000 AT
Amadou BA, Gaudi : « J’ai entendu dire qu’il y a des pays où les bergers avec un troupeau de trente vaches peuvent s’acheter une voiture, envoyer leurs enfants à l’université pour qu’ils deviennent ingénieurs … Mais ici, nous avons des troupeaux de plus de cent vaches et pourtant, nous sommes pauvres ! Ceci va changer avec la vente de lait : le lait permet de tout faire ».
BIO Rapport annuel 2013
de lait
Pays : Sénégal
Région : Afrique
33
BIO a participé comme partenaire à la structuration du réseau laitier local depuis que la Laiterie du Berger (LDB) a été créé en 2008. Ce soutien a pris la forme de deux prêts (380 000 euros en 2008 et 1 million d’euros en 2010) et de deux projets d’assistance technique. LDB est la première usine de traitement du lait à être approvisionnée par des bergers locaux semi-nomades près de la frontière mauritanienne. Lorsque l’entreprise a commencé en 2007, le ramassage local représentait 100% de l’approvisionnement de l’usine. Toutefois, en 2012, les besoins de l’usine ne sont plus couverts qu’à 53% par le ramassage local, le reste devant être obtenu sous forme de lait en poudre. L’augmentation potentielle de la production de lait locale est estimée à 5% par an. Pour le moment, elle est insuffisante pour répondre aux besoins de l’usine pour produire les produits laitiers finis, dont la demande ne cesse de croître. Dans le même temps, le revenu généré par la vente du lait ne suffit pas pour permettre aux exploitants agricoles de s’intégrer dans l’économie du pays et de disposer d’une vraie perspective à long terme pour couvrir leurs besoins. Dans ce contexte, LDB a révisé sa stratégie de ramassage laitier pour 2016. Cette stratégie prévoit la poursuite du ramassage de lait auprès des bergers traditionnels nomades dans la région de Diéri et l’établissement d’exploitations laitières plus productives dans la région de Walo, en plus de l’activité agricole. Le développement de l’élevage de bétail traditionnel et du ramassage de lait entrepris par LDB est
BIO Rapport annuel 2013
34
soutenu par une ONG française, GRET, et il est associé au financement de la mise en œuvre du projet « Accès aux services et structuration des exploitations laitières dans le département de Dagana au Sénégal ». Le développement de l’élevage de bétail en installant une ferme-pilote a été lancé grâce à l’assistance technique de BIO. L’intervention de BIO a pris diverses formes : la supervision technique de la ferme-pilote, la validation d’une race standard plus productive qui soit mieux adaptée aux conditions du Sahara, l’établissement d’un troupeau de reproduction, la production d’aliments sur la base de sous-produits locaux (feuilles de canne à sucre, paille de riz) ayant une meilleure valeur nutritionnelle, la formation technique des bergers et un rôle catalyseur à l’égard des investisseurs potentiels pour l’établissement de fermes de taille moyenne. BIO soutient la LDB dans l’établissement d’une structure de gestion appropriée pour l’usine de production à Richard Toll. L’assistance technique inclut la définition d’un plan directeur pour le développement industriel et la mise en application de ce plan, la création d’une équipe de gestionnaires locaux, l’installation d’un système de contrôle de la gestion de l’usine en formalisant les procédures de fabrication et en intégrant les opérations industrielles dans le système informatique de l’entreprise. L’objectif est de parvenir d’ici 2025 à installer, outre la ferme-pilote et les autres fermes de taille moyenne, 250 mini-fermes au sein du groupe actuel de bergers. Ceci correspond à un troupeau producteur d’environ 1250 vaches assurant la production d’environ 4 millions de litres de lait par an.
Vous trouverez la « laiterieduberger » sur Facebook.
BIO Rapport annuel 2013
35
Interview Bagoré Bathily, Fondateur et Directeur Général de la Laiterie du Berger Pourquoi avez-vous créé la Laiterie du Berger ?
savoir-faire sous la forme d’une formation pratique et théorique, ainsi qu’un soutien en leur fournissant des services, des outils de gestion simples, des aliments pour le bétail, …
J’ai remarqué en 2005 que
Quel est l’impact de ce projet en termes de développement et quels sont les gains escomptés pour la population locale ?
près de 90% de tout le lait
Contrairement à la croyance habituelle, le problème
consommé au Sénégal était
en Afrique, de manière générale et plus particuliè-
importé sous forme de poudre,
rement au Sénégal, ne provient pas toujours d’une
alors que 4 millions de per-
mauvaise productivité des vaches locales, mais de
sonnes, principalement de l’ethnie Fula, vivent tradi-
l’absence d’un circuit efficace de distribution qui
tionnellement en s’occupant de troupeaux au Sénégal
puisse collecter, transformer et distribuer les pro-
et pourraient donc produire le lait. J’ai alors eu l’idée
duits finaux aux marchés urbaines en pleine crois-
de créer une entreprise qui produise des produits
sance. Le lait produit par les bergers est souvent
laitiers à partir du lait collecté localement, ce qui per-
gaspillé en raison d’un manque de marché. Grâce
mettrait aux bergers d’améliorer leurs conditions de
à la Laiterie du Berger, il s’est produit un important
vie. De nos jours, LDB a développé une marque avec
développement de l’élevage de bétail et il est estimé
un fort potentiel de pénétration (Dolima) et un chiffre
que les revenus des bergers participant au projet ont
d’affaires sur un marché très compétitif.
triplé grâce à la vente régulière de lait. .
Quel a été le rôle de BIO dans ce projet ? Ce projet constitue une alternative convaincante qui permet aux bergers d’améliorer leur qualité de vie,
Avant la création de l’usine, seuls les veaux étaient heureux. Dorénavant, nous le sommes aussi. Ahmet Diallo
Nous ne devons plus jeter le lait : Je remercie Dieu et l’usine. Ifra Malick Sow
d’accroître la valeur de leur lait et d’apporter des produits de « qualité européenne » sur le marché à des « prix sénégalais ». BIO a apporté son soutien à LDB tout au long de la chaîne de valeur (ramassage, industrie,
qualité,
chaîne
d’approvisionnement,
ventes, commercialisation, gestion financière) et renforcé les capacités de l’équipe de production et le soutien aux bergers. L’idée est d’encourager les bergers à améliorer leur productivité en leur proposant une référence par le biais de la ferme-pilote, un
Un jour, ce lait servira à alimenter mes enfants. Binta Kouna Sow
BIO Rapport annuel 2013
36
Extension aux zones rurales
L’infrastructure rurale Tout comme l’accès au crédit, le manque d’infrastructure et d’alimentation en eau et en électricité est un obstacle à la croissance des PME. BIO a commencé ses activités dans ce secteur en 2010 à la suite d’un accord avec FMO, l’institution néerlandaise de financement du développement. Directement ou par le biais d’institutions intermédiaires, les investissements de BIO dans des projets d’infrastructure ciblent la production d’énergie renouvelable (éolienne, solaire, hydroélectrique, bioénergétique ou géothermique), y compris les volets du rendement énergétique, du transport, de l’eau ou des télécommunications. La valeur ajoutée du financement de BIO dans ce secteur tient principalement à la plus longue durée des prêts, qui couvrent tant la phase de construction que la période d’exploitation, là où les marchés financiers commerciaux ne fournissent ni les montants, ni les teneurs nécessaires. Les principaux impacts de ces projets sur le développement sont la production d’énergie renouvelable, l’impact sur les problèmes du changement climatique (réduction des émissions de CO2), l’amélioration des performances du secteur public de l’énergie grâce à l’arrivée des opérateurs privés et des transferts de technologie moderne pour obtenir une énergie plus propre.
BIO Rapport annuel 2013
37
L’infrastructure rurale
Helios Towers drc
L’investissement de BIO :
Secteur :
Champ d’activité :
USD 14 millions
Infrastructure
Télécommunications
Pays : DRC
Helios Towers DRC propose des solutions de technologie mobile dans la République Démocratique du Congo pour permettre l’accès de la population des zones mal desservies, souvent rurales, à des services de télécommunications abordables.
Région : Afrique
BIO Rapport annuel 2013
38
Le projet Infraco sprl de Helios Towers DRC, signé en décembre 2013, vise à étendre le réseau de tours de télécommunications dans la République Démocratique du Congo (RDC), en incluant les zones rurales, permettant ainsi aux consommateurs privés et aux entreprises locales d’accéder à des services de télécommunications abordables. Cette transaction est le premier grand projet d’infras-
Tigo, Vodacom) et un certain nombre de prestataires
tructure de télécommunications en RDC pour BIO. La
de services d’internet. Les opérateurs ont conscience
RDC est un pays présentant un intérêt particulier pour
que l’expansion rurale est un élément-clé pour saisir
BIO et la coopération au développement belge, et ce
le vrai potentiel du marché de la RDC. L’expansion
projet s’inscrit dans la stratégie de BIO visant à amé-
géographique est la condition essentielle pour rendre
liorer l’infrastructure de télécommunications et l’accès
ce modèle durable. En outre, tous les opérateurs sont
à l’information en Afrique, en accordant une attention
forcés par les autorités de tutelle locales d’étendre leur
particulière aux zones rurales. L’infrastructure, particu-
couverture, comme prévu dans les accords de licence.
lièrement en ce qui concerne les transports et les communications, reste un domaine essentiel qui nécessite des investissements pour stimuler le développement futur de l’économie de la RDC. Helios Towers DRC (HTD) est actuellement la première et la seule société
La technologie mobile permet d’accélérer l’intégration financière et le développement des marchés mal desservis
indépendante de tours de télécommunications dans
En 2018, 8 millions de personnes auront accès à des services financiers grâce à des services bancaires mobiles BIO Rapport annuel 2013
la RDC. La RDC est l’un des plus vastes marchés afri-
Les institutions financières traditionnelles ont,
cains et elle dispose de l’un des taux de pénétration les
jusqu’à présent, été incapables d’atteindre les clients
plus bas dans le secteur des télécommunications. En
à faibles revenus, particulièrement ceux vivant dans
2011, HTD a racheté un portefeuille de 728 tours de
les régions éloignées, en raison de la structure de
télécommunications à l’opérateur mobile Tigo. À la fin
coût des services financiers de détail. Il est rarement
de 2013, HTD possédait ou gérait un portefeuille de
rentable pour les banques de construire et d’exploi-
741 tours, comprenant 651 tours en service et la réac-
ter des agences « en dur » pour desservir les pauvres.
tivation de 90 tours existantes mais déconnectées. Le
Même si ces agences étaient opérationnelles, les
déploiement et les performances commerciales de
frais qu’elles devraient facturer à leurs clients pour
HTD semblent dépasser les attentes. HTD a conclu
couvrir leurs coûts, en comparaison de la taille des
une convention-cadre de location avec chacun des
transactions et/ou des dépôts de ces clients, dépas-
cinq opérateurs mobiles (Africell, Bharti Airtel, Orange,
seraient le consentement ou la capacité des clients à
39
Interview Philippe Loridon, PDG de Helios Towers Africa en RDC
les payer. Ce problème est exacerbé dans les zones rurales, où la densité de la population est faible. À l’opposé, plus de 40% de la population ayant de faibles revenus en Afrique a accès à un téléphone
de téléphonie, avec une meilleure qualité de service à des coûts moindres. Par ailleurs, les coûts plus bas des tours permettent aux opérateurs d’augmenter leur présence mobile et de satisfaire aux exigences de déploiement géographique liées à leur licence
à un téléphone mobile, mais qui ne disposent pas
Quelle est l’importance des télécommunications mobiles en Afrique ?
d’un compte en banque officiel.
Les lignes fixes sont quasi-
La rapidité de la mise sur le marché donne également
ment inexistantes en Afrique
un avantage concurrentiel à tout opérateur mobile qui
De sorte qu’il existe une immense opportunité d’avoir
sub-saharienne ; la téléphonie
utilise nos tours soit pour obtenir une couverture, soit
un impact sur la vie de millions de personnes défa-
mobile est la seule forme de communication entre
pour répondre à des besoins de capacité. Finalement,
vorisées financièrement en exploitant au mieux les
les centres de population urbains et les villages dans
étant donné que la maintenance des tours est notre
vastes réseaux de distribution et les marques des
la campagne et elle constitue la base des services
métier de base, nous avons augmenté le niveau de
opérateurs mobiles reconnues pour assurer ces
bancaires mobiles et des services d’Internet. La
qualité du réseau afin qu’il offre une disponibilité du
services financiers. Dans ce contexte, l’accès à la
baisse des coûts de communication (facilitée par la
service de 99,75% sans interruption.
téléphonie mobile est essentiel pour les institutions
téléphonie mobile) améliore la productivité dans de
financières locales. Alors qu’en 2007, les banques
nombreux secteurs (logistique, agriculture, industrie
locales en RDC ne comptaient que 100.000 comptes
manufacturière, santé) et élargit l’accès à l’éduca-
bancaires, ce nombre a augmenté pour atteindre
tion. Outre ces avantages tangibles, les communi-
Quels sont les plans d’expansion de HTD dans la RDC, et particulièrement dans les zones rurales ?
les 2 millions actuellement. Grâce aux services
cations à faible coût entre les membres de la famille
HTD s’adapte aux besoins des opérateurs ; la réduc-
bancaires mobiles, il est prévu qu’en 2018, environ
jouent un rôle social, étant donné la taille des familles
tion des coûts facilite l’expansion des réseaux dans
8 millions de personnes auront accès à des services
africaines et le besoin humain de rester en contact.
les zones rurales, qui sont traditionnellement moins
financiers.
L’importance de la téléphonie mobile est encore
rentables. Par exemple, en octobre 2013, l’un de nos
plus grande dans un pays de la taille de la RDC, pra-
opérateurs, Tigo, a annoncé qu’il avait acquis plus
tiquement aussi vaste que l’Europe de l’Ouest, avec
de 250.000 nouveaux clients en moins de trois mois
75 millions d’habitants et une mauvaise infrastruc-
après son retour dans deux provinces orientales trou-
ture.
blées de la RDC, les provinces du nord et du sud Kivu.
mobile. Par ailleurs, il y a plus d’un milliard de clients sur les marchés en développement qui ont déjà accès
d’exploitation, ainsi que d’investir dans de nouvelles applications comme les services bancaires mobiles.
Nous avons étendu le réseau Tigo de 40 à 70 sites en
Quel intérêt ont les opérateurs mobiles à externaliser les activités d’exploitation des tours à HTD ?
l’espace de quelques mois, et augmenté les temps de
Les opérateurs mobiles réduisent leurs investisse-
Sans Helios, cette expansion aurait pris près d’un an,
ments en capital et leurs coûts d’exploitation, ce qui
au lieu de quelques mois, et les coûts auraient été trois
leur permet de se concentrer sur leur métier de base
fois plus élevés.
disponibilité de <80% à 99% et facilité le lancement de la 3G sur 22 sites dans les deux plus grandes villes.
qui consiste à vendre au consommateur des services
BIO Rapport annuel 2013
40
Quel est l’impact de l’investissement de BIO dans ce projet ?
rateurs modernes avec des solutions hybrides et des
BIO apporte le financement aux côtés de la DFI alle-
la consommation de diesel de 40% dans de nombreux
mande partenaire (DEG), qui est complémentaire de la
cas, ce qui a sans aucun doute un impact positif sur
tranche commerciale. L’investissement nous permet
l’environnement.
batteries à décharge profonde, ont permis de réduire
de déployer plus de sites pour nos clients, qui conti-
deux défis les plus importants en RDC et ils affectent
Il semble que le « commerce des tours » soit un modèle applicable à la plupart des pays sub-sahariens ayant un faible de taux de pénétration des télécommunications mobiles. HTD exerce également ses activités en Tanzanie et au Ghana. HTD a-t-il planifié d’opérer dans d’autres pays ?
considérablement nos coûts. En outre, le manque
Oui, le Groupe HTA à Londres recherche activement
de fiabilité de l’alimentation électrique du secteur
de nouvelles opportunités commerciales dans
complique l’alimentation de nos sites, en raison de la
d’autres pays africains. En 2014, Helios devrait être en
nécessité de prévoir une alimentation de secours par
mesure de s’implanter dans de nouveaux pays pour y
générateur. Nous installons des batteries à décharge
répéter la réussite que l’entreprise a connu en RDC,
profonde pour obtenir des temps de disponibilité
en Tanzanie et au Ghana.
nuent à améliorer les communications dans la RDC et à élargir l’accès aux services mobiles.
Quels sont les défis auxquels le projet est confronté ? La taille du pays et l’infrastructure limitée sont les
élevés et réduire la consommation de carburant dans certaines circonstances. Parmi les autres défis, on peut citer le vol de carburant et le nombre limité de sous-traitants. Nous avons atténué le premier problème en installant un système de télésurveillance et le second problème en proposant une formation pour améliorer les performances dans nos quatre bureaux régionaux (Kinshasa, Matadi, Goma et Lubumbashi).
Le projet a-t-il un impact positif sur l’environnement ? La réduction de la prolifération des tours améliore le paysage urbain. Il permet en outre de réduire la consommation globale de carburant des sites de cellules et l’empreinte de carbone de l’industrie. En outre, les initiatives de Helios, comme l’installation de géné-
BIO Rapport annuel 2013
www.heliostowersafrica.com
41
BIO Rapport annuel 2013
42
L’infrastructure rurale
Rajasthan Sun
L’investissement de
Secteur :
Champ d’activité :
BIO :
Energie renouvelable
Energie solaire
USD 20 millions
Pays : Inde
Rajasthan Sun fournira une énergie propre et durable à l’Inde et contribuera à la diversification de son système énergétique. 350.000 personnes environ auront ainsi un accès à l’énergie dans l’un des états les plus pauvres d’Inde. Ce projet contribuera à réduire les émissions de CO2 de 270.000 tonnes par an.
BIO Rapport annuel 2013
Région : Asie
43
Le projet d’énergie solaire concentrée de 100 MW est situé dans l’état du Rajasthan en Inde, à proximité d’un autre projet photovoltaïque de 40 MW. Le site du projet occupe 340 ha de terrain désertique et infertile ayant une biodiversité limitée, loin de tout et sans usage économique. Ce projet appartient à Reliance Power, la principale entreprise de production d’électricité du secteur privé indien, et il a obtenu un financement par emprunt à hauteur de 302 millions de dollars US. Grâce à son financement à long terme en devise forte,
Pendant la période d’investissement de 18 ans,
BIO contribue à la viabilité du projet basée sur un
le gouvernement recevra des recettes fiscales de
tarif d’électricité raisonnable. Le financement à long
plusieurs millions de dollars US par an. L’entreprise
terme en dollars US est très limité en Inde, de sorte
contribue financièrement à l’amélioration des niveaux
que l’intervention de BIO est importante et elle est
d’éducation primaire et à l’implémentation de pro-
additionnelle au financement disponible localement.
grammes de repas dans les écoles.
Ce projet est développé dans le cadre de la Phase I
Ce projet est le plus grand projet d’énergie solaire
de la Mission Solaire Nationale Jawaharlal Nehru, qui
concentrée du monde et il représente une nouvelle
s’est fixé comme objectif d’atteindre une production
avancée dans l’accomplissement du but poursuivi :
solaire de 20 GW d’ici à 2020. Il fournira une énergie
développer l’un des plus grands portefeuilles d’énergie
propre et durable à l’Inde et contribuera à diversifier
renouvelable en Inde.
son système énergétique qui dépend largement d’énergie thermique polluante. Le projet est éligible
Étant l’un des plus grands projets d’énergie solaire du monde, Rajasthan Sun fournira de l’énergie propre à 350.000 personnes dans l’un des états les plus pauvres d’Inde.
dans le cadre du Mécanisme de Développement Propre et il devrait permettre d’éviter la production de plus de 270.000 tonnes de CO2/an. Il est prévu que le projet permettra de générer de l’énergie pour 346.000 personnes au Rajasthan, l’un des états les plus pauvres d’Inde. Pendant la phase de construction, l’entreprise chargée du projet a recruté plus de 300 travailleurs.
BIO Rapport annuel 2013
44
Notre
équipe
Luuk ZONNEVELD
Eric SUTTOR
Alexis LOSSEAU
BIO Rapport annuel 2013
Noémie HOORNAERT
Zina BEKHOUCHE
Johan GEERAERTS
Katrien Nadia VANDENBUSSCHE VANDEN BERGH
Bettina PIRA
Stéphane RYELANDT
Jenny Karin DECUYPER CREMERS
Chantal VANDE GUCHT
Bram THUYSBAERT
Luciana GASPAR
Quentin ANTOINE
Tine VLIETINCK
Anita SERRATE
Yumi CHARBONNEAU
45
Nathalie DE WINDT
Anne DEMEUSE
Paul GOOSSENS
Alain DE MUYTER
Milena LOAYZA
Carole MAMAN
Dimitry VAN RAEMDONCK
Michèle HUSSON
Ignace VAN SYNGHEL
Simone VERBRAEKEN
Denis POMIKALA
Anne BERGER
Nicolas BLONDEAU
Géraldine CROSSET
Eric VAN DEN BOSCH
Jens HUTYRA
Laetitia COUNYE
Anne EMMERECHTS
Lotje DE RIDDER
Catherine LE RICHE
Ann OLEK
BIO Rapport annuel 2013
46
Rapport institutionnel
Opérations et résultats
la réduction de l’isolation des populations locales et
En 2013, BIO a approuvé 24 nouveaux dossiers
le développement du secteur financier.
d’investissement, pour un montant total de 124,5 millions d’euros, ainsi que 9 dossiers d’assistance
Les entreprises ciblées par les interventions de BIO sont des micro-, petites et moyennes entreprises
Les effets concrets des interventions de BIO sont
technique pour environ 630.000 euros. 22 contrats
(MSME), que BIO soutient directement ou indirec-
évalués et mesurés en fonction de critères perti-
d’investissement et 6 projets d’assistance technique
tement par le biais d’investissements et de cofinan-
nents en termes de développement, utilisés par
ont été conclus. 7 prêts ont été intégralement rem-
cements d’études de faisabilité et de renforcement
l’Agence Belge de Coopération au Développement,
boursés en 2013.
des capacités.
qu’il s’agisse de renforcement des institutions et des cadres de gestion, de l’impact social et économique,
Au 31 décembre 2013, le portefeuille de BIO com-
Les entreprises soutenues par BIO créent des
de la viabilité technique et financière des projets, de
prenait 132 projets pour un montant total d’inves-
emplois et de la valeur ajoutée locale, génèrent des
l’attention accordée à l’égalité entre les sexes et de
tissements en cours de 374 millions d’euros. Les
recettes pour le gouvernement (impact fiscal) et
la conformité dans le domaine de la protection ou
engagements nets à la même date se montaient à
contribuent au renforcement des institutions et des
la préservation de l’environnement. En outre, BIO
près de 548 millions d’euros.
cadres de gestion. En 2013, les interventions de BIO
finance des formations et d’autres formes de renfor-
ont contribué à créer et à préserver plus de 60.000
cement des capacités à l’intention des entreprises
emplois locaux. Elles ont un impact important sur le
dans lesquelles elle investit et de leurs employés.
développement des économies locales, en particulier
Tous les projets de BIO contribuent au transfert de
La nouvelle Loi sur BIO
par l’effet qu’elles ont sur la création d’emplois et les
technologies et de connaissances au niveau local et
L’État belge a entamé un processus de modernisa-
recettes du gouvernement, la fourniture d’énergie, le
à l’accroissement des recettes fiscales locales par le
tion de la coopération au développement belge, avec
soutien aux PME et les petits exploitants agricoles,
biais de la création de valeur ajoutée.
la nouvelle Loi sur la Coopération au Développement
BIO Rapport annuel 2013
Développements institutionnels
47
Belge du 19 mars 2013 comme résultat concret de ce
Entre autres sujets, la nouvelle Loi prévoit qu’un
domaines, le rapport conclut que la mission de BIO
processus. L’objectif de cette loi sur la coopération
contrat de gestion soit conclu entre BIO et l’État
a été « énoncée avec soin et bien pensée au moment
au développement est le développement humain
belge de manière à fonctionner avec la plus grande
de sa définition ». L’évaluation confirme également
durable par le biais de la promotion d’actions qui
efficacité. Elle détaille également les règles de gou-
que l’utilisation des fonds d’investissement est la
contribuent à une croissance économique partagée,
vernance en déterminant le nombre de directeurs
manière la plus efficiente et la plus efficace d’at-
équitable et durable. Dans le cadre du processus de
et la composition du Conseil d’Administration de
teindre les petites entreprises et/ou les entreprises
modernisation, l’État belge a également finalisé la
l’entreprise. Depuis le 28 janvier 2014, BIO dispose
situées dans les zones rurales.
réforme de BIO.
donc d’un nouveau Conseil d’Administration comprenant 12 membres et un observateur permanent.
En 2013, la seconde phase de l’évaluation, entamée en 2012, a été réalisée par le Service de l’Évaluateur
Au centre de cette réforme, il y a l’adoption, en décembre 2013, par la Chambre des Représentants,
Depuis janvier 2014, l’État belge détient 100% du
Spécial pour le Développement International. Lors de
d’une nouvelle loi modifiant la Loi de 2001 sur la créa-
capital de BIO, car il a racheté les actions de la Société
cette seconde phase, les évaluateurs ont réalisé des
tion de BIO. Cette nouvelle Loi confirme la mission
Belge d’Investissement International, l’actionnaire
visites sur le terrain afin de vérifier cinq critères : la
spécifique de BIO, qui est d’apporter son soutien
historique de BIO.
pertinence, l’efficacité, l’efficience, la complémenta-
aux micro-, petites et moyennes entreprises locales,
rité et la cohérence des interventions de BIO. Aux fins
et elle élargit son mandat à de nouvelles activités,
Évaluation externe
de leurs analyses, ils se sont rendus sur les sites de
comme les services de base à la population et le
En 2012, un audit externe approfondi de la manière
63 projets dans 9 pays en Afrique, Asie et Amérique
soutien aux entreprises dans une économie basée
dont BIO fonctionne a été réalisé à l’initiative du
Latine, pour obtenir un échantillon représentatif des
sur la solidarité et l’égalité sociale. Dans l’avenir,
Service d’Évaluation Spéciale du Ministère Belge de
différents investissements de BIO.
BIO pourra exercer ses activités dans près de cin-
la Coopération au Développement. Le rapport, publié
quante pays en développement, y compris des pays
en décembre 2012, atteste du rôle fondamental joué
Le rapport de la première phase est disponible sur
à revenus intermédiaires supérieurs, tel que cela est
par BIO et confirme que cette institution constitue un
www.bio-invest.be.
défini par le Comité d’Aide au Développement de
instrument approprié pour promouvoir le développe-
l’OCDE, qui étaient auparavant exclus du domaine
ment à long terme du secteur privé dans les pays en
Le rapport de la seconde phase sera disponible dans
d’intervention de BIO.
développement.
le courant de 2014.
En outre, cette nouvelle Loi est compatible avec les
L’audit a principalement examiné la situation finan-
Organisation
travaux du Forum Mondial sur la Transparence et
cière de BIO, sa stratégie d’investissement, ses opé-
l’Échange de Renseignements en Matière Fiscale de
rations, sa gouvernance et sa gestion des ressources
Ressources humaines
l’OCDE. Les états considérés comme non-transpa-
humaines. Le vérificateur a émis un certain nombre
De manière à accomplir sa mission, BIO peut compter
rents ou n’ayant que peu ou pas de lois fiscales sont
de recommandations sur la manière d’améliorer
sur une équipe d’environ 40 professionnels. Dans
explicitement exclus du domaine d’intervention de
l’efficacité, le rendement et la pertinence en ce qui
le cadre de sa stratégie de gestion des ressources
BIO.
concerne les futures interventions. Sous réserve
humaines, BIO s’efforce d’appliquer les mêmes
de changements et d’améliorations dans certains
principes et valeurs durables que BIO promeut à
BIO Rapport annuel 2013
48
l’extérieur. Une modernisation de la gestion des
Politique de Connaissance du Client
sur une base individuelle. Sous réserve de quelques
ressources humaines a été lancée il y a trois ans.
BIO s’efforce constamment d’améliorer ses normes
recommandations limitées à des fins d’amélioration,
Les principes sous-tendant cette révision sont les
et ses procédures d’investissement. Dans cette pers-
l’audit a conclu que les opérations KYC actuelles sont
suivants :
pective, BIO a développé et mis en œuvre il y a deux
robustes et qu’elles sont conformes aux normes
ans une Politique de la Connaissance du Client, qui a
existantes. Il a aussi déterminé que l’évaluation des
• Préserver, développer et transférer les compé-
pour objectif d’atténuer les risques financiers et les
risques et les recherches afférentes à la politique KYC
tences et l’expertise au sein de l’organisation, dans
risques pour la réputation associés à la nature des
ont été effectuées soigneusement et de manière bien
le contexte d’une gestion durable des ressources
activités de BIO dans les pays en développement. Elle
documentée. S’appuyant sur la connaissance appro-
humaines ;
demande aux membres du personnel d’effectuer des
fondie de l’organisation pratique de la procédure KYC
contrôles complets des antécédents et des enquêtes
acquise pendant l’audit, la formation du personnel
• Mesurer et valoriser les performances individuelles
d’intégrité approfondies sur les bénéficiaires poten-
a été revue afin de mieux le sensibiliser et l’aider à
et collectives en se basant sur les objectifs SMART
tiels des investissements tout au long des différentes
développer des méthodes adéquates pour connaître
et sur des indicateurs qualitatifs reflétant l’effica-
étapes du processus d’investissement en utilisant
et comprendre le client et pouvoir gérer prudemment
cité (objectifs atteints) et l’efficience (manière de
leurs contacts locaux (banques, représentants dans
les risques associés à chaque investissement.
les atteindre) ;
les ambassades, fournisseurs, etc.), en effectuant
• Optimiser les ressources existantes dans le respect des contraintes financières tout en créant
des recherches sur l’internet, en utilisant des outils
Les recommandations émises par l’audit externe et
génériques basés sur le web et en consultant les
les autres enseignements tirés sont actuellement en
listes de sanctions (ONU, UE, Belgique, etc.).
cours d’intégration dans la procédure KYC en vue de l’améliorer et de mettre ces recommandations
de nouvelles opportunités de développement de En particulier, la politique KYC (Know your customer)
en pratique. Au cours de l’année 2014, les efforts
aborde divers volets, comme la possibilité d’évasion
continueront pour que la politique KYC de BIO et
• Inclure ces différents volets dans une politique de
fiscale, les relations avec les personnes politique-
son application restent à jour et en conformité avec
rémunération motivante, visant à récompenser les
ment exposées, les conditions de travail, l’accapa-
les normes et meilleures pratiques nationales et
aptitudes et les compétences requises par l’orga-
rement des terres, la corruption, la fraude, le terro-
internationales contre le blanchiment d’argent et le
nisation et respectant les attentes et les besoins
risme, etc. De cette manière, BIO peut s’assurer que
financement du terrorisme, telles qu’elles sont appli-
individuels.
ses partenaires commerciaux sont fiables et dignes
quées par ses homologues.
carrière ;
de confiance, et que ses fonds ne pourront pas être Concrètement, cela s’est traduit, en 2013, par la
utilisés pour procéder à du blanchiment d’argent ou
révision de la politique de rémunération en lien avec
financer du terrorisme.
un modèle de classification de fonctions adapté. Des mesures complémentaires de flexibilité dans
Pendant l’année 2013, l’examen interne de la pro-
l’organisation du temps de travail ont été proposées
cédure KYC réalisée en 2012 a été complété par un
au personnel permettant d’améliorer l’équilibre vie
audit externe incluant une analyse des écarts de la
privée- vie professionnelle et le déploiement d’un
procédure KYC existante avec les réglementations
mode d’organisation moderne.
applicables, ainsi que par un examen des dossiers
BIO Rapport annuel 2013
49
BIO Rapport annuel 2013
50
Portefeuille Récapitulatif des opérations effectuées en 2013 Au 31 décembre 2013, le portefeuille de BIO com-
Ressources humaines
En 2013, BIO a conclu des contrats pour un montant L’équipe se composait de 40 personnes de 7 natio-
combiné de 112 millions d’euros. Ceci implique une
nalités différentes à la fin de 2013.
légère diminution par rapport à 2012 (120 millions
prenait 132 projets de financement direct de PME, des projets d’infrastructure et de soutien au secteur
Contrats conclus
d’euros).
Activités Subventions
financier local desservant les PME. Au 31 décembre 2012, ce même portefeuille ne comprenait que
Nouvelles demandes
117 dossiers.
En 2013, BIO a reçu 195 demandes de finance-
Études de faisabilité
ment pour un total de 804 millions d’euros. Sur ce
En 2013, au niveau de l’approbation, aucun nouvel
montant, un total de 379 millions d’euros a été initia-
engagement concernant des études de faisabilité
lement sélectionné pour être soumis à la procédure
n’a été approuvé par le Conseil d’Administration et
d’admissibilité.
2 études de faisabilité ont été signées pour un
Ressources financières Les ressources financières de BIO sont allouées par le gouvernement belge sous la forme de Certificats
montant total de 138.770 euros.
de Développement. À la fin de 2013, les fonds totaux,
En 2012, 127 demandes ont été présentées, ce qui
combinés avec les financements antérieurs mais en
correspond à une augmentation de 54% d’une année
Assistance technique
excluant le capital, mis à la disposition de la société
à l’autre.
Au niveau de l’approbation, 9 demandes de subventions ont été approuvées en 2013 pour un montant
aux fins d’investissement (en excluant les subventions) se montaient à 595 millions d’euros..
Projets approuvés en 2013
total de 638.549 euros. Six accords d’assistance
En 2013, 24 investissements pour un montant total
technique ont été signés en 2013, pour un montant
de 124,5 millions d’euros ont été approuvés par le
total de 561.050 euros.
Conseil d’Administration, ce qui représente une diminution de 14% par rapport à 2012. Sur ces nouveaux engagements pris en 2013, 69% concernent le continent africain.
BIO Rapport annuel 2013
51
Portefeuille mondial
CONTRATS SIGNES EN 2013 EN MILLIERS D’EUROS (1 EURO = 1,3791 DOLLAR US) Projets
Secteur
Pays/Région
Montant
AFRIQUE
72.175
Secteur financier
25.711
Pulse Financial Services
Microfinance
Zambie
1.500
BCI
Banque régionale
Mozambique
10.877
Access Bank FOI
Banque régionale
Tanzanie
334
Oragroup Fonds du secteur financier Africinvest CNAV II
Engagements nets Au 31 décembre 2013, les engagements nets de BIO3 se montaient à 547,6 millions d’euros au cours
Banque régionale
Togo
3.000
du change EUR/USD alors en vigueur. En termes de
Afrique
5.000
volume (taux constant) ceci représente une augmen-
Fonds pour PME
Maroc
5.000
tation de 20% par rapport aux chiffres de 2012, qui
21.312
CDPA
Secteur agricole
Benin
3.000
SCL FOI
Secteur agricole
Sénégal
4.000
Sedima FOI
Secteur agricole
Sénégal
3.000
Indorama
64%
Financement PME
Entreprises
GBS
Pourcentage
Télécoms
RDC
435
Secteur agricole
Nigéria
10,877
Infrastructure
étaient alors de 459,3 millions d’euros.
Évolution des engagements nets (en millions d’euros) 600
25,152
Bharti Airtel
Télécoms
Afrique
15.000
Helios Towers
Télécoms
RDC
10.152
500
400
Financement PME
Sri Lanka
Entreprises NVTS
4.351
Secteur agricole
Mongolie
3.916 18.852
Secteur financier
18.852
Sembrar Sartawi
Microfinance
Bolivie
1.450
FDL
Microfinance
Nicaragua
2.900
Fundeser
Microfinance
Nicaragua
725
Banque régionale
Honduras
10.877
Microfinance
ALC
2.900
Locfund II TOTAL
100
3.916
AMERIQUE LATINE & CARAÏBES (ALC)
Banpais
200
111.983
0
17%
547.6
7.251
459.3
5.438
Cambodge
397.7
Cambodge
331.1
Citizens Dev B Finance
Fonds pour PME Banque régionale
261.4
Acleda
172.9
Prasac FOI
300
17.040
125.5
Secteur financier
19%
102.6
20.956
ASIE
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
2013
Bénéficiaires 20%
22%
12%
100%
Secteur financier
61.603
55%
Entreprises
25.228
23%
Infrastructure
25.152
22%
14%
21%
7%
Microfinance Banques Institutions financières Fonds d'investissement IMF Fonds d'investissement pour PME Entreprises Infrastructure
4% 3. Engagements nets = Projets signés et approuvés par le CA - remboursements
BIO Rapport annuel 2013
52
Investissements en cours
Investissements en cours par bénéficiaire au 31.12.13
Les investissements en cours (volume des débour-
En 2013, la politique de trésorerie de BIO a été adaptée
sements moins les remboursements) atteignent
14%
17%
un total de 374 millions d’euros au taux du change USD/EUR en vigueur au 31/12/2013. En volume, les
13%
encours ont augmenté de 32% par rapport à 2012.
26%
16%
Répartition géographique Certains investissements accordés par BIO se
9%
afin de pouvoir mettre de plus grandes sommes à la Microfinance Banques Institutions financières Fonds d'investissement IMF Fonds d'investissement pour PME Entreprises Infrastructure
tion que BIO conserve en tous temps suffisamment de réserves de trésorerie pour être en mesure de s’acquitter de ses engagements a été maintenue. En conséquence, non seulement le capital de BIO, mais et des participations en capital, 50% des montants
couvrent plusieurs pays, régions ou même continaux ».
disposition des investissements. Toutefois, l’obliga-
aussi tous les montants non déboursés des prêts
5%
trouvent dans des fonds ou des entreprises qui nents. Ils sont classés comme étant « multirégio-
Réserves de trésorerie
associés à des projets officiellement approuvés mais
Investissements en cours par région au 31.12.13
pas encore signés et 100% de toutes les garanties émises ne peuvent pas être utilisés pour de nouveaux investissements.
Plus spécifiquement, 25% des investissements en
Trésorerie
13%
cours sont placés dans des pays partenaires de la Coopération au Développement Belge. 23% du portefeuille de BIO est axé sur les Pays Moins Avancés.
Afrique Asie ALC Multirégional
39%
20%
27%
Au 31.12.2013, en excluant les fonds sous gestion pour subventions, la trésorerie de BIO se composait de 254,7 millions d’euros, dont 151,7 millions d’euros étaient « réservés », ce qui laissait 103 millions d’euros de fonds disponibles pour les nouveaux investissements.
Investissements en cours par instrument au 31.12.13
BIO a exclusivement investi ses liquidités en dépôts à vue, comptes d’épargne ou dépôts à terme ayant une échéance maximale de 24 mois. La possibilité de placer une partie des réserves de trésorerie de BIO
28% Prêts Capitaux
72%
BIO Rapport annuel 2013
dans des OLO n’a pas été utilisée en 2013 en raison des conditions qui prévalent alors sur le marché.
53
Portefeuille du secteur financier Réalisations en 2013
venue des banques (47% des engagements de BIO)
cières en Afrique desservant les micro-, petites et
et de la microfinance (35% de nos engagements).
moyennes entreprises
En 2014, nous prévoyons de maintenir le même
• Locfund II : un fonds de microfinance fournissant
rythme d’investissement qu’en 2013 et de pour-
une ligne de crédit locale aux institutions de micro-
suivre nos travaux de prospection en Afrique et sur
finance de niveau 2 en Amérique Latine
Institutions financières
les nouveaux marchés en Amérique Latine et en
BIO a approuvé 16 projets pour un montant total
Asie. Nous avons l’intention de continuer à agir en
de 62,7 millions d’euros en 2013 et a pour objectif
réalisant de petites transactions qui s’inscrivent dans
de maintenir ce niveau d’approbation en 2014.
nos principaux créneaux stratégiques : le soutien
L’engagement total envers les institutions financières
aux institutions de microfinance de niveaux 2 et 3,
Par le biais des investissements de BIO dans ces
se monte à 236 millions d’euros, tandis que le porte-
le refinancement des PME locales et la création ou
fonds, nous contribuons au financement du capital
feuille des encours pour les institutions financières a
le renforcement des institutions financières sur les
à long terme de quelques 300 entreprises et à la
atteint 196 millions d’euros à la fin de 2013.
marchés mal desservis.
modernisation du secteur privé de nos pays cibles.
Parmi les nouveaux clients acquis en 2013, on peut
L’un des objectifs de BIO est de faire office de cata-
loppement porte sur, entre autres, la fourniture de
citer des institutions de microfinance rurale en
lyseur, en procédant à des investissements tem-
capital à long terme, l’amélioration de la gouvernance
Bolivie (Sembrar Sartawi) et au Nicaragua (Fondo
poraires dans les entreprises afin de les aider à se
et de la gestion, le transfert de savoir-faire industriel,
de Desarrollo Local et Fundeser), des institutions
développer. À la fin de la période d’investissement, le
la création d’emplois, l’implémentation de normes
dédiées au financement des petites entreprises (CFE
défi pour BIO est de sortir de l’investissement tout en
sociales et environnementales internationales.
Zambie, Citizen Development Business Finance au
préservant la durabilité des effets positifs de celui-ci.
• CNAV II : un fonds qui participe au capital d’entreprises de taille moyenne au Maroc.
L’impact des activités de notre fonds sur le déve-
Sri Lanka et Acleda au Cambodge), ainsi que des
Évolution des engagements nets et investissements en cours
lignes de crédit à des banques dédiées aux PME (BCI
Investissement en capital
et Banpais). BIO a également consolidé sa position
L’engagement net de BIO dans des fonds atteint
dans le capital du groupe bancaire d’Afrique de
maintenant 137 millions d’euros, dont 78 millions
En k euros
l’Ouest, Orabank, pour lui permettre de poursuivre
d’euros ont été déjà déboursés. Nos fonds inves-
2013
373.724
273.613
la croissance de ses activités.
tissent dans les PME, les institutions de microfi-
2012
327.553
215.294
nance et les projets d’infrastructure en Afrique, Asie
2011
296.629
175.686
2010
236.498
143.934
2009
184.162
119.757
Sur une base géographique, l’Afrique a représenté
et Amérique Latine. BIO a conclu des accords avec
39% des engagements totaux de BIO dans des
trois nouveaux fonds :
institutions financières, suivie par l’Asie (25%) et l’Amérique Latine (23%), le reste du portefeuille
• African Financial Sector (Secteur financier afri-
étant multirégional. Dans une perspective secto-
cain) : un fonds dédié au soutien, par apport de
rielle, la croissance de notre portefeuille est surtout
capital et de savoir-faire, des institutions finan-
Engagements nets
Investissements en cours
BIO Rapport annuel 2013
54
Investissements en cours Ventilation par secteur au 31.12.13
Portefeuille d’entreprises
zones rurales d’améliorer sa qualité de vie, ce qui permet d’éviter leur migration vers les grandes villes où des bidonvilles font leur apparition. • Transformation industrielle : tous les aspects
12% 23% 7%
Réalisations en 2013
22%
36%
Fonds PME Banques commerciales Fonds IMF Institutions de microfinance Institutions financières (non bancaires)
concernant la transformation industrielle sont indispensables au développement du pays et à
BIO est l’une des rares DFI qui envisagent les investissements dans les PME en-dessous de 3 millions d’euros.
la disponibilité de marchandises à des prix abordables. • Télécommunications : l’élargissement de l’accès aux communications est essentiel pour permettre
Ventilation par région au 31.12.13
22%
26%
18%
34%
Multirégional Afrique Asie ALC
L’année dernière, BIO a approuvé 5 projets pour un
les transferts de connaissances à la population et
montant total de 22 millions d’euros. Les signatures
pour accroître l’attractivité du pays dans la pers-
de contrats pour cette année ont atteint 25,2 mil-
pective d’un développement industriel.
lions d’euros et incluaient trois investissements de
• Les petites infrastructures d’énergie renouvelable
suivi, l’un dans une entreprise cultivant des légumes
restent importantes pour le développement du
au Sénégal, l’autre dans une entreprise produi-
bien-être local. En fait, l’accès à l’énergie a un effet
sant des œufs au Sénégal et le troisième dans une
immédiat sur le développement économique et sur
entreprise de télécommunications en République
la population.
Démocratique du Congo. BIO a également entrepris
• La complémentarité de BIO est également
de financer de nouveaux clients, l’un dans le secteur
renforcée par les échéances à long terme des
des engrais au Nigeria, un autre dans une installation
investissements. Ceci fait que BIO complémente
de production d’œufs en Mongolie et encore un autre
parfaitement les banques locales, qui n’offrent
dans une exploitation avicole au Bénin. Toutes nos
habituellement que des prêts à court terme.
interventions ont pris la forme de prêts à long terme destinés à financer les dépenses en capital de nos
Le portefeuille d’encours de BIO dans les entreprises
clients.
se montait à 49 millions d’euros en 2013, alors que la totalité de nos engagements se situait à hauteur
Les secteurs ciblés par BIO sont :
de 68 millions d’euros. D’un point de vue géogra-
• l’agriculture et la transformation alimentaire : bien
phique, BIO continue à se concentrer principalement
que ces secteurs présentent des risques élevés en
sur l’Afrique sub-saharienne (qui représente 2/3 de
raison de l’incertitude climatique et de la volatilité
notre portefeuille). Le financement de l’agriculture et
des prix des produits de base, l’effet sur le déve-
de sa chaîne de valeur reste notre principal domaine
loppement de la population locale est immense.
d’intervention.
L’accès à la nourriture et le développement de l’emploi local permettent à la population dans les
BIO Rapport annuel 2013
55
Évolution des engagements nets et investissements en cours En k euros
Pays dans lesquels le département « Entreprises » de BIO a investi
Engagements nets*
Investissements en cours
67.662
49.009
2013 2012
53.099
28.878
2011
49.590
23.592
2010
45.710
22.482
2009
32.285
18.505
Afrique
Bénin, Burkina Faso, Cameroun, République Démocratique du Congo, Ghana, Côte d’Ivoire, Kenya, Mali, Nigeria, Niger, Rwanda, Sao Tome, Sénégal, Sierra Leone, Tanzanie, Tunisie, Uganda
Asie
Chine, Laos, Mongolie, Vietnam
Amérique latine
Équateur, Honduras, Pérou
* Projets signés et approuvés par le CA - remboursements
Investissements en cours Ventilation par secteur au 31.12.2013 (en volume)
25% 53% 10% 9% 2%
Agro-alimentaire Santé Telecom Petit infrastructure Production Autre
Portefeuille d’infrastructures
À la fin de 2013, le portefeuille d’infrastructures comprenait 10 projets signés pour un montant total de 106 millions d’euros. Par ailleurs, des engagements totalisant 14,5 millions d’euros ont été pris.
Évolution des engagements nets et investissements en cours En k euros
Engagements nets* Investissements en cours
2013
106.248
51.277
2012
78.622
39.316
2011
51.531
21.528
2010
48.856
13.237
* Engagements nets = Projets signés et approuvés par le CA - remboursements
Réalisations en 2013
Investissements en cours
En 2013, BIO a encore développé son portefeuille
Ventilation par secteur (en volume)
d’infrastructures en prenant des participations importantes dans les montages financiers concer-
14%
nant les projets visant à fournir des services aux PME dans les pays en développement. Ceci a été
Energie renouvelable Transport
obtenu en agissant en coopération étroite avec des
1%
institutions homologues et en particulier dans le
86%
cadre de la Convention de Partage des Risques avec
Ventilation par région au 31.12.2013 (en volume)
FMO (Nederlandse Financierings-Maatschappij voor Ontwikkelingslanden N.V.).
Ventilation par région (en volume) Un projet de biocarburant au Pérou, arrivé au stade
18%
de l’achèvement technique, a été refinancé par des 50%
32%
Afrique ALC Asie
banques privées locales, illustrant ainsi le rôle de complémentarité et de catalyse des DFI dans le
33%
41%
Afrique ALC Asie
secteur du financement des projets lorsqu’il s’agit des pays les plus pauvres.
26%
BIO Rapport annuel 2013
Colophon Imprimé sur du papier recyclé et certifié FSC. Concept et coordination Cantilis (www.cantilis.be). Éditeur responsable Luuk Zonneveld Belgian Investment Company for Developing Countries – BIO Avenue de Tervueren 188A b4 1150 Brussels – Belgium Toutes les photos ont été mises à disposition par BIO ou ses partenaires. BIO les remercie pour leur aimable autorisation.
Rapport annuel
www.bio-invest.be Avenue de Tervueren 188A - b4 1150 Brussels, Belgium T +32 (0)2 778 99 99 F +32 (0)2 778 99 90
2013