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Maëlys, Fifi, Chien Pourri

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trop moche de la ville. Je rentre chez moi avec les téraoctets de vidéos et de sons capturés, et j'arrive ainsi au moment de la création. Pour ça, je choisis une séquence que j'ai eu un plaisir fou à filmer, je la prends comme base et je place tout le reste là-autour, même si en général ce noyau finit par disparaître au profit d'autre chose.

Pour créer une mélodie à partir de ce qu'on m'a donné, je dois évidemment pitcher les sons (c'est-à-dire modifier leur tonalité), même si en fait j'en reçois beaucoup qui s'accordent d'eux-mêmes, car il y des gammes qu'on utilise spontanément plus que d'autres, telles que do majeur ou do mineur… Le fait que je sois obligé de trouver des solutions pour faire fonctionner une matière qui n'a pas été conçue pour tenir ensemble, ça produit des résultats qui sont une suite de surprises pour moi-même comme pour les personnes qui regardent. »

La musique de ces vidéos à une dimension émotionnelle très forte. S'agit-il d'un élément de votre identité d'artiste, ou de quelque chose qui a surgi par surprise dans ce projet ?

« Les deux premières séquences que j'a mises ensemble, c'était un accordéoniste professionnel et et un bébé qui joue avec une casserole en faisant un petit bruit. On les voit au tout début de Sounds of the Lockdown. Lorsque je les ai assemblées, j'ai eu une montée d'émotions folle, c'était trop beau voir ces deux personnes qui font chacune de son côté, à distance, quelque chose qui finit par aller à merveille ensemble. Depuis ce moment-là, je recherche à chaque fois cette émotion, à la fois pour mon simple plaisir personnel et, par extension, pour la transmettre. »

Dans le catalogue des BM La playlist « Jazz, rock, chanson : reprises de Kurt Weill » en ligne sur catalogue-bm.geneve.ch Une biographie de Kurt Weill : Bruno Giner Kurt Weill

Paris : Bleu nuit, 2019

L’album de reprises September Songs, 1997

Avec Nick Cave, PJ Harvey, Elvis Costello, Lou Reed… L’album The Young Gods play Kurt Weill, 1991 L’album Kurt Weill, die Musik zum Film, 2001

Avec Blixa Bargeld, Udo Lindenberg, Milva… Auto-Tune, la voix d’aujourd’hui

Atelier musique avec Alain Frey

→ BM Cité – Le Multi ○ Dès 8 ans

Durée : env. 1h30 ▷ Inscription bmgeneve.agenda.ch

L’Auto-Tune est un logiciel correcteur de voix servant, à la base, à ne pas chanter faux. Mais lorsque l’on pousse les réglages à l’extrême, le traitement prend un caractère artificiel et donne à la voix une sonorité robotique. L’Auto-Tune est passé ainsi du statut d’outil à celui de véritable instrument, permettant d’imaginer de nouvelles formes d’expression musicale. L’artiste et musicien genevois Alain Frey (Aloan, Elvett, Le Bruit) propose un atelier pour écouter, identifier et s’initier à cet effet.

Parcours audio Dès le 28.5

hypercity–pop Genève

hypercity — histoire(s) et imaginaires de nos rues est un réseau de parcours et de récits déployés en ligne (hypercity.ch) et dans l’espace urbain. Dehors, avec écouteurs et smartphone, ou dedans, en cliquant et naviguant depuis chez soi, on plonge dans le fourmillement narratif qui fait les identités singulières de notre ville, porté par des voix de comédiennes. En 2022, hypercity se dote d’un volet Pop Genève : une nébuleuse de morceaux de musique liés (par leur titre, leurs paroles, leur imagerie ou leur processus de création) à des emplacements du territoire genevois. Dès le samedi 28 mai 2022 sur les canaux numériques des BM Lancement en ligne et dans les rues : samedi 28 mai 2022 à 16h, plus d’informations sur catalogue-bm.geneve.ch/nota

Exposition Dès septembre

L’exposition liée à la thématique annuelle, dès septembre 2022 à la BM Cité, explorera le versant sonore des Pop cultures, en lien avec la collection musique des BM

Qui l'eût cru ? Le service bibliothécaire qui a réponse à tout se pose, lui aussi, des questions

En juin 2019, une personne lambda se rend sur la page Web d'Interroge, le service de questionsréponses créé par les BM avec les autres bibliothèques de la Ville de Genève, et formule une pensée qui la travaille :

Les dilemmes d'Interroge

« Je cherche à comprendre l'attirance, en particulier des jeunes, pour la musique rap et hip-hop ».

Une année plus tard, en avril 2020, un enfant de 11 ans se rend sur la même page, clique sur le grand bouton rose « poser une question » et tape :

« Pourquoi aimet-on certains types de musique et pas d'autres ? ».

souvent liées à ce champ à la fois local et illimité qu'est le passé genevois ( « Calvin était-il franc-maçon ou rosicrucien ? » ).

Que faire, en revanche, lorsque l'une ou l'autre des quelque 10'000 questions reçues et traitées à ce jour pousse Interroge vers les terres mouvantes des jugements de valeur, des préférences, du décalage parfois déconcertant qu'on peut ressentir entre le goût des autres et ses propres prédilections ? Sans s'écarter de leur cahier de charges habituel, Susana et Jürgen se trouvent confronté-e-s alors à une facette particulièrement délicate de leur mission. Il ne s'agit plus seulement de mobiliser des ressources pour expliquer un élément micro ou macro de notre monde, mais aussi, tout à coup, de livrer des clés pour comprendre la subjectivité d'autrui, et au passage, sans doute, pour se comprendre un peu plus soi-même.

L'année d'après, en février 2021, un-e internaute emprunte le même chemin et formule à son tour un questionnement sur l'insondable mystère des goûts : « Y a-t-il une réponse anthropologique au fait que les gens aiment tant le reggaeton ? ». (Le reggaeton, si jamais, est une musique née à l'aube du 21e siècle entre le Panama et Porto Rico, mêlant influences reggae, rap et calypso).

On imagine les têtes du duo qui coordonne Interroge depuis sa création en 2013, Susana Cameàn et Jürgen Haepers, face à ces questions. On les imagine, à vrai dire, aux prises en général avec des questions plus factuelles, parfois triviales ( « Combien y a-t-il de poubelles publiques à Genève ? Serait-il possible d'obtenir un plan les localisant ? » ), parfois aventureuses ( « A-t-on découvert toutes les îles de notre monde et existe-t-il encore des îles désertes ? » ), Comment faites-vous lorsqu'on vous sort de la zone de confort (toute relative) des faits et qu'on vous entraîne sur les terrains de la subjectivité, du jugement esthétique, des opinions ?

« Dans l'exemple du reggaeton, la question semblait posée par quelqu'un qui jugeait cette musique comme étant de qualité inférieure, et qui se demandait pourquoi autant de gens aiment un genre qui apparaissait à ses yeux comme fondamentalement pourri. Ce qu'on nous demande dans des cas comme celui-là, c'est dans le fond qu'on donne un avis objectif, ce qui est souvent impossible dans des domaines tels que les arts ou les croyances. Notre charte indique par ailleurs clairement que nous ne fournissons pas d'opinion ou de prise de position.

Pourquoi se déguise-t-on à la fête de l'Escalade?

iu photo : © Guillaume Mégevand   design : © Superposition

Donc, en effet, que faire ? Comme pour n'importe quelle autre question, nous faisons des recherches documentaires et nous transmettons les informations. Certaines de celles-ci conforteront les opinions de la personne, d'autres la pousseront peut-être à se dire : “ah voilà, j'avais un peu de préjugés”… Ce sont donc les sources qui apportent des éléments de réponse pour que la personne puisse se faire sa propre opinion. Pour le reggaeton, par exemple, on remontait à ses origines (dans le creuset de différentes migrations antillaises au Panama) et on expliquait comment il s'est mondialisé (parmi les vingt artistes qui ont généré le plus de vues sur YouTube en 2019, six sont des stars du reggaeton). »

Y a-t-il des dilemmes face à certaines questions ?

« La première décision à prendre au sujet d'une question est : allons-nous la traiter nous-mêmes ou la transférer à nos répondant-e-s dans les autres bibliothèques de la Ville ? Il y a des domaines ou l'aiguillage est facile : les questions animalières ( « Comment une araignée parvient-elle à tisser une toile entre deux objets éloignés, sans appui au milieu ? » ) sont pour le Muséum d'histoire naturelle, celles sur l'histoire genevoise et le patrimoine pour la Bibliothèque de Genève. Si le sujet de la question est délicat, nous aurons tendance à la garder pour nous, car c'est nous qui sommes en première ligne pour le contact avec le public. C'est le cas, par exemple, des questions touchant à la religion ( « Marie, mère de Jésus, a-t-elle eu une grossesse de neuf mois ? Et a-t-elle allaité son fils ? ), surtout si nous percevons, à travers la formulation, que la personne qui nous l'adresse est croyante.

Les cas délicats sont une des raisons qui nous conduit à échanger entre nous tout au long de la journée, pour nous concerter, affiner une formulation, nous relire mutuellement… et pour soupeser l'opportunité de rendre la réponse publique ou pas. En effet, publier les réponses (dans nos archives ou dans le répertoire des questions récentes) n'est pas une obligation. Nous décidons de ne pas publier lorsque nous jugeons que la question manque d'intérêt général, lorsqu'elle ferait double emploi par rapport à une réponse déjà publiée, ou lorsque nous estimons qu'il s'agit d'un sujet à controverse qui susciterait trop de polémiques ou de complaintes.

À ce propos, il y a aussi, à l'inverse, des questions potentiellement polémiques que nous décidons sciemment de publier. Un exemple typique est celui des questions sur la franc-maçonnerie, que nous recevons en moyenne tous les 3 mois. À un moment donné, nous avons publié une réponse qui tenait bien la route et vers laquelle maintenant nous renvoyons systématiquement ( « Sait-on pourquoi l'on associe souvent la franc-maçonnerie au satanisme ? ). Les questions sur les Illuminati, c'est un peu pareil ( « Que sait-on sur les Illuminati et leurs buts ? » ).

Une chose que nous ne faisons jamais, en revanche, c'est de ne pas répondre à la personne qui a envoyé une question. Répondre à tout ne signifie pas répondre à chaque question de la même manière, mais en tout cas nous ne laissons pas une personne dans le silence. »

Vous promettez au public une réponse en moins de trois jours. On vous imagine en pleine course contre la montre, dans une ambiance « 72h chrono » …

« Franchement, il ne nous est jamais vraiment arrivé d'éprouver du stress sur ce mode-là. Plus que le poids de l'heure butoir à laquelle nous devons livrer, nous ressentons la quantité des questions. Il y en a toujours, ça ne s'arrête jamais, il n'y a pas un moment où on peut se dire : ouf, plus que 4 et c'est fini… Dans ce sens, c'est clairement plus un marathon qu'un sprint.

Jusqu'ici, on y arrive, même si la quantité moyenne de questions par mois a pratiquement doublé depuis début 2021, passant de 100 à 200, en conséquence directe d'une amélioration du référencement sur Google. La plupart du temps, les gens découvrent en effet Interroge en faisant une recherche sur le Web et en tombant sur une de nos anciennes réponses. Avec 10'000 questions publiées depuis 2013, dont plusieurs qui ont été lues plus de 30'000 fois, nous commençons à avoir une vraie masse critique. »

Vous êtes un service en ligne dans un univers de livres imprimés. Quelle est l'articulation entre le numérique et le papier dans vos recherches ?

« Nous utilisons en fait très peu de papier. Il y a beaucoup de questions sur les services de l'administration publique, pour lesquelles l'information se trouve en ligne. Pour les questions historiques, très nombreuses, pas mal de sources sont désormais numérisées, des archives de la presse quotidienne à celles des revues scientifiques qu'on trouve par exemple sur le site E-Periodica.

Ceci dit, le papier est lent à utiliser lorsqu'on doit chercher une aiguille dans une botte de foin, mais il reste rapide lorsqu'on sait où se trouve la bonne information. Ce matin, il nous fallait une référence du “Grevisse” (Le Bon Usage, la bible de la grammaire française) : nous avons écrit à nos répondant-e-s à la bibliothèque de la Cité, qui ont consulté le volume papier et pris en photo le passage en question pour nous l'envoyer. Il y a par ailleurs énormément de documents qui ne sont pas numérisés, notamment dans les magasins de la Bibliothèque de Genève, dont les collègues sont les seul-e-s qui peuvent répondre si l'information se trouve là-dedans.

Le problème que pose le numérique, c'est parfois sa mémoire relativement courte. Si l'info que vous cherchez figurait dans une page Web des années 1990, il y a des chances qu'elle ait disparu, et allez-y pour la retrouver. En définitive, qu'il s'agisse de numérique ou de papier, les paramètres sont donc les mêmes : les contenus sont-ils conservés, accessibles, indexés… ? Des critères, dans tous les cas, typiquement bibliothécaires. »

En chiffres

(état au 31 décembre 2021)

Questions posées depuis la création du service (2013)  12'500

Question posées au cours des 12 derniers mois

2'323

Réponses publiées depuis la création du service 7'250

Vues sur le site au cours des 12 derniers mois 

2'267'259

Genève et Suisse

15 Pourquoi se déguise-t-on En ligne lors de la fête institutions.ville-geneve.ch/fr/bm/interroge de l’Escalade?

Dai dai, le tour d’un monde en 36 secondes

Tu écoutes quoi ? « Super Somali Sounds from the Gulf of Tadjoura de 4 Mars, Un groupe de 40 membres, ils sont somaliens, ils mélangent des synthés turcs, des flûtes chinoises, les voix de Bollywood »

À quoi jouent, que lisent, qu'écoutent les bibliothécaires ? Réponses express en une série de vidéos Un défi se propage au sein des équipes des BM. Son nom : Dai dai, expression italienne ( « Allez allez » ou « Vas-y vas-y » ) devenue une exclamation mondiale. Dai dai, c'était jusqu'ici le nom d'une pizzeria à Paris, d'une friandise toscane, d'une bière japonaise, d'une équipe brésilienne de jeu vidéo compétitif. C'est désormais aussi une formule vidéo dans laquelle un-e bibliothécaire se pose face caméra, simule un clap de cinéma avec ses mains et restitue, en 36 secondes au maximum, son expérience d'un livre, d'un film, d'un disque, d'un jeu vidéo ( « ou d'autre chose : son métier, une expo, une prestation des bibliothèques », précise Marco Gianfarelli, qui filme et monte tout cela). Dai dai prend le relais de la série Le Boudoir (près de 250 vidéos depuis 2016, toujours en ligne sur la chaîne YouTube des BM), en divisant par trois la durée d'un épisode. Et c'est parti. À quoi tu joues ? À Donut County, u Un premier épisode de Dai dai est visible sur la page répond Anna Leckie : « C'est un jeu un peu particulier parce qu'on incarne un trou dans le sol. Le but du jeu, YouTube des BM en saisissant c'est qu'un raton laveur nous a dit qu'il fallait tout avaler le code QR dans l'image. Les autres épisodes seront mis en ligne à partir de mars 2022. © Marco sur son passage. » Tu lis quoi ? Un destin d'exception, de Richard Yates, signale Dominique Monnot : « C'est l'histoire de Robert Prentice qui était élevé seul par Gianfarelli / Bibliothèques sa mère, une artiste en mal de reconnaissance. Elle municipales est sûre qu'un jour elle va briller dans la lumière. » Tu écoutes quoi ? Super Somali Sounds from the Gulf of Tadjoura de 4 Mars, mitraille Katia Savi : « Un groupe de 40 membres, ils sont somaliens, ils mélangent des synthés turcs, des flûtes chinoises, les voix de Bollywood. » Objectif de ces capsules, diffusées à partir de mars 2022 sur tous les canaux numériques des BM : donner envie.

Pourquoi si bref (une minute grand maximum, générique compris) ? Et pourquoi 36 secondes pour la partie « résumé » ? « Aujourd'hui, on trouve souvent sur un même média en ligne, tel que Brut, des formats à la fois longs et courts. Le long fonctionne pour du reportage, où on embarque à fond dans un sujet. Pour présenter un objet culturel, ce sont en revanche de plus en plus les formats courts qui sont proposés et regardés », répond Salomé Jaton, responsable de la médiation documentaire aux BM. Quant au 36, « nous avons testé plein de longueurs différentes et nous avons remarqué qu'il y a un seuil au-dessus duquel on se met automatiquement dans un état d'esprit différent, qui n'est plus celui du résumé : on entre dans les détails, on va moins à l'essentiel » .

Ajoutons que les vidéos Dai dai sont au format vertical, calibrées pour les smartphones et pour les stories sur Facebook et sur Instagram. Que des sous-titres générés par une intelligence artificielle permettent de les regarder sans le son, dans les transports publics ou en secret dans des réunions. Qu'il n'y a pas de ligne éditoriale ou de style Dai dai, mais plutôt le souhait que « chaque participant-e ait sa touche, comme si on se croisait entre ami-e-s, qu'on se demandait “Tu lis quoi ? ” et qu'on répondait en trois phrases de manière spontanée », note Marco Gianfarelli. Signalons enfin, pourquoi pas, que 36 Seconds est aussi le titre d'une chanson de Bob Lenox, musicien new-yorkais entre rock, jazz et blues : « 36 secondes pour se dire au revoir. » À quoi tu joues ? « À Donut County. C'est un jeu un peu particulier parce qu'on incarne un trou dans le sol. Le but du jeu, c'est qu'un raton laveur nous a dit qu'il fallait tout avaler sur son passage »

Caresses en rayon

Une étiquette avec une plume et l'inscription « 16+ » est aujourd'hui le seul signe distinctif des BD érotiques, qui font leur retour en se fondant désormais librement dans le reste de la collection, à l'étage Adultes de la même bibliothèque.

Comment l'érotisme dessiné est-il passé ainsi de la planque à l'intégration tranquille au sein des BM ? Les réponses de Cathy Gasser, bibliothécaire en charge de la bande dessinée, artisane de ce retour qui, à côté des classiques du genre, fait place aux jeunes auteure-s, affichant autant de signatures de femmes que d'hommes et explorant le nuancier des identités et des orientations sexuelles.

Des bandes dessinées érotiques aux BM… d'où vient l'idée ?

« Il y a une vingtaine d'années, il y avait déjà un petit fonds de bandes dessinées érotiques à la bibliothèque de la Cité, gardé en un lieu qu'on appelait, en référence au terme utilisé autrefois pour désigner les rayons interdits des bibliothèques, notre “enfer”. C'était en l'occurrence une armoire derrière un bureau de prêt, les gens devaient nous demander expressément les documents, on allait les chercher et il fallait faire une manipulation particulière pour les emprunter, parce que le processus ordinaire du prêt était bloqué. Rien n'incitait le public à emprunter ces albums, la plupart des gens ne savaient même pas qu'ils existaient, ou alors n'osaient pas les demander. Au bout d'un moment, la personne en charge de la BD a décidé de les éliminer, en tant que documents fortement sous-utilisés, lors d'un de ces processus de tri qu'on appelle “désherbage”. J'étais déjà là à l'époque, et cet épisode est resté dans un coin de ma tête. Je trouvais que c'était vraiment dommage, et au fil du temps, de plus en plus, je me suis dit qu'il y avait un manque à combler à ce niveau-là. » la BD érotique en liberté Une armoire sous clé appelée « L'Enfer » abritait il y a deux décennies une maigre collection de bandes Pourquoi maintenant ? La BD érotique vit-elle dessinées érotiques à la bibliothèque de la Cité. un moment particulier ? Des ces albums, qui ne « On voit depuis quelques années sortaient presque jamais un regain d'intérêt pour tout ce qui est littérature érotique, qui de leur cachette, il ne émerge de manière croissante et dont l'usage devient plus décomreste rien. plexé. Il y a sans doute plusieurs facteurs : la mode des littératures de genre ; le succès des romans — Collages : D. Delcourt / S. Czich franchement pas terribles mais très remarqués — de la série Cinquante nuances de Grey ; ou encore le fait que, dans la BD érotique comme ailleurs, les femmes s'expriment beaucoup plus qu'avant, parlant entre autres de leurs corps 1. On a également vu apparaître pas mal de récits où l'auteur-e raconte son expérience de la sexualité en l'inscrivant dans son histoire personnelle, touchant à quelque chose que chacun-e de nous peut avoir vécu 2 . Avec tout cela, on peut parler d'un boom, qui se manifeste également sur le plan commercial. Désormais, la plupart des maisons d'édition de BD traditionnelles s'y essaient, créant des collections spécialisées ou introduisant l'érotisme dans leurs collections existantes 3. Ce territoire a donc beaucoup évolué et j'avais envie d'en rendre compte. » Quel a été le processus pour constituer ce fonds ? « En premier lieu, il fallait discerner clairement ce qui relève de l'érotique, qu'on incluerait dans ce fonds, et du pornographique, qui en serait exclu. Dans les faits, la frontière est floue, et il s'est révélé impossible de trouver une définition qui fasse l'unanimité. Vous lisez 50 essais, vous avez 50 visions différentes de ce qu'est l'érotisme et de ce qui le distingue de la pornographie. Il a donc fallu que je fasse appel à ma propre

sensibilité, alimentée par ma documentation personnelle, car c'est un sujet sur lequel je collectionne depuis plus de 20 ans.

J'ai donc défini une série de critères. Le premier est celui de la loi, qui pose des limites qu'évidemment, nous ne franchissons pas. Ensuite, pour qu'un album soit retenu, il faut qu'il ne soit pas juste une suite de gros plans insistants et répétés d'actes sexuels autour d'un scénario prétexte, avec pour seul but d'exciter la personne qui lit. Il faut, au contraire, un bon scénario qui inscrive ces images dans une histoire qu'on a envie de lire du début à la fin et un dessin de qualité, par des artistes reconnu-e-s. Enfin, il ne doit pas y avoir d'images dégradantes de la femme, de violence, de sado-masochisme, d'humiliation, de bondage (usage de cordes pour ligoter), de situations où une personne, femme ou homme, est réduite au statut de pur objet.

À l'arrivée, j'ai veillé à ce qu'il y ait autant de classiques (Manara, Crepax, Serpieri, Varenne) que d'auteur-e-s d'aujourd'hui (Ulli Lust, Aude Picault, Bastien Vivès, Nine Antico…), autant de femmes que d'hommes et aussi — même si cet aspect sera surtout développé par la suite — une représentativité large des identités et des orientations, lesbienne, gay, bisexuelle, trans… afin que chacun-e puisse y trouver un lien avec son propre vécu. Nous démarrons avec 80 titres et chaque année nous allons en ajouter une vingtaine. Je signalerais encore que, pour cette année, le manga n'est pas inclus, parce que c'est un monde complexe, ramifié d'une manière très pointue selon les catégories de public et les préférences, et qu'il nécessite donc une réflexion spécifique. »

Comment ces albums vont-ils être mis dans les rayons ?

« Pour prendre ces décisions, j'ai commencé par aller regarder ce qui s'est fait ailleurs. La première question était celle de l'espace. À la Ville de Paris, la bibliothèque Charlotte Delbo (anciennement bibliothèque Vivienne), présente un fonds de littérature et BD érotiques et pornographiques qui va très loin dans le choix de ce qui est montré, car elle dispose d'une salle dédiée et clairement identifiée, dans laquelle on sait à quoi s'attendre. Chez nous, un tel espace n'existe pas, les albums sont en libre accès dans la section BD de l'Espace adultes à la bibliothèque de la Cité. À remarquer qu'un tel choix serait impossible dans certaines de nos bibliothèques qui mélange les collections de BD jeunesse et adultes. Deuxième question : comment classer et présenter ces documents dans les rayons. À la bibliothèque de la Ville de Lausanne, où un fonds de BD érotique a été créé il y a plus de 5 ans, tous les albums sont identifiés par une cote commençant par “BD EROS”, qui les regroupe de fait au même endroit. Aux BM, j'ai pris au contraire l'option de fondre complètement ces albums dans le reste de la collection, suivant simplement le classement alphabétique par dessinateur ou dessinatrice. Pour retrouver l'ensemble de ce fonds, il faut faire une recherche dans le catalogue avec le mot clé “BD érotique”.

Autre exemple, la médiathèque André Malraux de Strasbourg a intégré 300 BD érotiques dans son espace adultes sans les identifier par un quelconque logo ou par une cote particulière. De mon côté, je préfère que le public soit prévenu, ce qui rejoint d'ailleurs les dispositions de la loi suisse, qui interdit d'exposer à des représentations sexuelles quelqu'un qui ne l'aurait pas souhaité.

Pour identifier ces albums, il y a donc un logo sur la couverture, avec la mention “16+”, qui correspond à l'âge de la majorité sexuelle en Suisse. Le choix du logo a pris du temps : on voulait qu'il ne soit ni genré, ni trop explicite, puisqu'il fallait justement prévenir le public, plutôt que le confronter sans préavis à une représentation sexuellement chargée. Finalement, nous avons retenu l'image d'une plume, qui renvoie à la sensation, à la caresse, et qui peut convenir à toutes les préférences et identités sexuelles. »

Avec ces choix, la bande dessinée érotique aux BM est donc à la fois visible, car elle est là, en libre accès, et invisible, car elle est dissoute dans la collection de BD…

« L'idée est de dédramatiser, de dire simplement : voilà, les BM ont comblé une lacune dans leur collection de BD en intégrant un fonds érotique. Il s'agit ainsi de souligner que oui, la sexualité est un élément important de la vie, qu'on cache souvent, comme la mort, alors qu'il faudrait au contraire en parler, à condition d'en parler bien. »

1 Des exemples : Aurélia AURITA, Fraise et chocolat : l’intégrale !, Bruxelles, Les

Impressions nouvelles, 2014. CY, Le vrai sexe de la vraie vie. Volume 1 et Volume 2, Villeurbanne, Lapin, 2016 et 2018).

2 Exemple : Jean-Louis TRIPP, Extases. Volume 1. Où l’auteur découvre que le sexe des filles n’a pas la forme d’un x et Volume 2. Les montagnes russes,

Bruxelles, Casterman, 2017 et 2020.

3 Des exemples : les collections Erotix chez Delcourt, Porn’Pop chez Glénat, BD

Cul chez Requins Marteaux.

Aussi surprenant que cela puisse paraître, il fut un temps où les bibliothèques du réseau BM n’existaient pas. D’où sont-elles sorties ?

Histoires de bibliothèques

Jonction : en surplomb au bord d'une cité

Quel a été son premier jour ?

Le 23 novembre 1970 (c'était un lundi).

D'où sort son bâtiment (au 22, boulevard Carl-Vogt) ?

« Au bord de l'Arve, dans le quartier de la Jonction, le Service immobilier de la ville de Genève réalise (…) le plus vaste ensemble de logements sociaux qu'il ait jamais entrepris », annonce une revue d'architecture. L'ensemble Cité-Jonction, qui a déjà fait surgir 480 logements et une école, s'achève en 1970 par ce bâtiment destiné à abriter une bibliothèque, une maison de quartier et un supermarché. Tout cela participe à la « prodigieuse évolution de ce quartier », qui passe par la reconversion d'un terrain occupé autrefois par les abattoirs (en service de 1877 à 1938). Les étapes précédentes de Cité-Jonction (1961-1967) étaient signées par les architectes Raoul Engeli et René Pahud, celle qui inclut la bibliothèque (1968-1970) par Albert Cingria et Georges Taramasco. De quoi se souviennent les bibliothécaires ?

D'un mur… « Nous avons toujours travaillé avec la Maison du Quartier, qui s'est ouverte en même temps que nous au sein de la Cité-Jonction. Nous avons un mur mitoyen avec elle. Si on le perçait, on arriverait dans la loge des artistes de leur salle de spectacles, L'Étincelle », raconte Laura Zbinden, bibliothécaire responsable à la BM Jonction. … et d'une porte : « Il y avait une petite porte entre les espaces Jeunes et Adultes, on se disait qu'il fallait l'agrandir, on en a fait une porte double. C'est ainsi qu'ont commencé les discussions qui ont conduit à la décision de réunir les deux fonds en un seul, en 2011. Nous avons été, plus ou moins en même temps que les Pâquis, la première bibliothèque à introduire cette nouvelle approche du “site unique”. C'était véritablement la fusion de deux bibliothèques distinctes qui cohabitaient jusque-là sous le même toit. Il y avait même deux

cartons différents de décorations de Noël à la cave, c'est dire à quel point les deux étaient séparées. Au passage, la fusion a permis de dégager des ressources pour diversifier davantage les collections au lieu de doublonner : plus besoin d'avoir la totalité des Astérix des deux côtés… »

De quoi se souviennent les archives ?

En 1968, le Conseil administratif propose au Conseil municipal de voter un crédit « pour la construction, à la Cité Jonction, de la bibliothèque de quartier, du centre civique et de loisirs et de locaux commerciaux ». Ce sera la quatrième et dernière étape de la réalisation de cette cité urbaine, décidée en 1959 et commencée en 1961. Avec cette ultime pièce du puzzle, la Ville « achève son œuvre dans ce secteur, procurant aux habitants qu'elle a réunis sur sa propriété comme à ceux de tout le quartier avoisinant, les éléments culturels, sociaux et commerciaux, indispensables à l'agrément de vivre ».

Pourquoi cette position surprenante, au premier étage, au-dessus d'un supermarché ? « Il est démontré que la construction du centre socio-culturel sera rentabilisée par le loyer des locaux commerciaux », note la commission des travaux après avoir examiné la proposition. Un « garage des bibliobus » complète l'installation. Lors de l'inauguration, le conseiller administratif en charge du département immobilier de la Ville, Claude Ketterer, souligne « l'utilité de ces vastes locaux dépourvus de luxe superflu » et ajoute que « le crédit alloué avait été respecté (fait somme toute assez rare et qui mérite d'être signalé) ». Le Centre civique et de loisirs, qui se rebaptisera « Maison du Quartier », est inauguré trois semaines après la bibliothèque, le 14 décembre 1970.

À quoi sert, aux yeux de l'époque, une bibliothèque municipale ? « Les bibliothèques vont devenir ou sont en train de devenir des centres culturels et des lieux de rencontre », note la conseillère municipale Jacqueline Berenstein-Wavre en 1971. « Nous aimerions beaucoup que ces centres deviennent des lieux où les gens puissent créer des activités culturelles », ajoute Lise Girardin en 1972. Fin 1977, la bibliothèque de la Jonction accueille une exposition autour de l'écrivaine Simone Rapin, qui vient de recevoir le Prix des écrivains Genevois pour ses mémoires Une longue marche et qui passe « un après-midi à la Bibliothèque pour y rencontrer les lecteurs ». Lire des livres, se rencontrer, participer soi-même à créer de la culture, échanger avec des personnalités du monde culturel… Au cours de cette décennie, comme on le voit, les différentes couleurs de la palette bibliothécaire actuelle se mettent en place. La Jonction élargira encore ce nuancier en ouvrant, en 1985, les bibliothèques municipales à la bande dessinée, avec une première collection de 500 albums. « Ce stock couvre la production la plus récente, favorisant tout particulièrement les nouveaux créateurs », note la presse. Six ans plus tôt, dans une enquête du Journal de Genève, la BD apparaissait encore comme « un genre délibérément délaissé par les bibliothécaires », à la fois pour des raisons financières ( « une fois acquis les bons ouvrages, romans ou livres techniques et scientifiques, les ressources manquent pour se consacrer sérieusement à la bande dessinée » ) et littéraires ( « la priorité sera toujours donnée aux bouquins participant d'une littérature digne de ce nom. Ce n'est pas tant l'intérêt de la bande dessinée qui est nié, que son intérêt proprement littéraire » ). « C'était véritablement la fusion de deux bibliothèques distinctes qui cohabitaient jusque-là sous le même toit. Il y avait même deux cartons différents de décorations de Noël à la cave, c'est dire à quel point les deux étaient séparées »

Pâquis : le souvenir des Alpes, un labyrinthe et un feu

Quel a été son premier jour ?

Le 22 mai 1981 (c'était un vendredi).

Mais il s'agit en fait du premier jour d'une deuxième vie, car en réalité la bibliothèque des Pâquis existe déjà, logée jusque-là au premier étage du 10, rue des Alpes, dans le bâtiment qui sera occupé ensuite par l'AMR (Association pour l'encouragement de la musique improvisée). Installée là en 1880, après une brève étape à la rue de Berne la même année, elle est alors une succursale des « Bibliothèques circulantes », appelées ainsi car leurs livres s'empruntent et circulent, ce qui au 19e siècle représente encore une nouveauté. Elle sera rattachée aux Bibliothèques municipales à la création de celles-ci, en 1941, et on l'appellera souvent « Bibliothèque des Alpes ». À la fin des années 1970, un déménagement s'impose, à la fois car on songe à démolir son bâtiment et car on constate que sa situation « entre deux rues à grand trafic relativement bruyantes et dangereuses pour les enfants incite certainement beaucoup de lecteurs à renoncer à bénéficier de ses services ».

D'où sort son bâtiment (au 17, rue du Môle) ?

Il a été auparavant une école, bâtie dans les années 1870 et vouée à la démolition dans le cadre de l'opéra-

ut Une colonne flotte au premier étage, un enfant lit dans le grenier, les murs s’ouvrent de manière imprévue dans une bibliothèque des Pâquis évoquant à la fois un labyrinthe et un cocon…

(© Richard Quincerot, images extraites des articles cités, publiés dans les revues Werk, Bauen + Wohnen et Architecture suisse)

tion « Pâquis-Centre » qui fait surgir en 1979 le groupe scolaire voisin. En 1978, la Ville change d'avis, découvrant que le bâtiment est en bon état, décidant qu'il mérite d'être conservé et jugeant que son emplacement central « permettra certainement d'augmenter la fréquentation de la bibliothèque qui, actuellement, est stationnaire ». De plus, comme le fait remarquer un architecte, son look 19e siècle introduit une diversité de styles dans un complexe « dont on commençait à redouter l'homogénéité » et permet « de retrouver un peu de cette épaisseur, cette complexité caractéristique des villes traditionnelles » .

De quoi se souviennent les bibliothécaires ?

Marie-Claire Mamboury, bibliothécaire responsable à la BM Pâquis : « Ce matin-là, 4 juin 1997, lorsque je suis arrivée au travail, il y avait un Securitas devant la porte : “Vous ne pouvez pas entrer, il y a eu un incendie.” Quelqu'un avait essayé de m'appeler pour me prévenir, mais j'étais sur Internet : c'était encore l'époque où on ne pouvait pas être au téléphone et sur le Web en même temps… Toute l'équipe s'est retrouvée au bistro à côté pour essayer de reprendre ses esprits. Lorsque nous avons enfin pu entrer, il y avait de la suie partout, les murs étaient tout noirs. On avait l'impression d'être dans une discothèque.

Ce qui a suivi s'est passé dans une bonne ambiance. Le public nous amenait des livres, on a posé une table pour l'accueillir dehors pendant tout le mois de juin et de juillet, des gens passaient nous voir pour nous remonter le moral. Tous les livres du rez-de-chaussée ont dû être jetés, ils étaient couverts d'une substance qui noircissait les mains. Dans ceux du premier et du deuxième étage, l'odeur est restée pendant quelques années, l'escalier avait provoqué un effet cheminée en faisant monter la fumée. La fermeture a duré 14 mois. Lorsqu'on a rouvert, on avait de fait une collection neuve. Entre-temps, la police nous avait appris que le feu était criminel : quelqu'un avait jeté une bouteille enflammée à travers une vitre. Qui et pourquoi, on ne saura vraisemblablement jamais. » De quoi se souviennent les archives ?

À Genève comme sur la scène architecturale internationale, la rénovation marque les esprits. L'extérieur du bâtiment reste tel quel à part l'ajout, sur le toit, de deux lucarnes en verre fumé. À l'intérieur, l'agencement donne à l'espace « la profondeur d'un labyrinthe » et suscite « l'expérience singulière d'un univers à la fois intime et vaste, petit et généreux ». On dirait que le lieu joue avec l'esprit de son public. « Ainsi des deux portes symétriques du rezde-chaussée, l'une donne sur l'enfilade de l'entrée, mais l'autre reste une énigme : « Lorsque nous avons enfin seuls les initiés savent qu'elle donne sur un escalier de secours, dont le volume pu entrer, il y avait forme sculpture dans la salle de lecture ». Et au premier étage, une colonne de temple grec flotte à côté d'une colonne de la suie partout, les murs étaient technique devant une colonne peinte en trompe l'œil par l’artiste Pierre Montant. Ainsi, comme une collection de livres tout noirs. On avait l'impression qui « rassemble des ouvrages de provenances très diverses », le bâtiment « réud'être dans nit une collection hétérogène d'objets, qui conservent leur signification d'origine, une discothèque » et que leur mise en contexte charge de significations nouvelles ». Dans cette veine, les portes de l'ancienne bibliothèque à la rue des Alpes sont récupérées et insérées dans le nouvel espace.

Le résultat n'est pas seulement intrigant et ludique. Il vise aussi à « décloisonner les espaces, créer une fluidité visuelle et une atmosphère de contacts ; renforcer tout ce qui peut faire de la bibliothèque un lieu de rencontres et d'échanges, à la manière d'une place publique. » On doit tout cela à l'architecte Ugo Brunoni, qui signe là son premier travail remarqué après un parcours atypique : il a été maçon, dessinateur d'architecture et sculpteur au Tessin, avant de devenir architecte à Genève sans passer par la case université. Après la BM Pâquis, il réalisera, entre autres, l'église-boule de la Sainte-Trinité derrière la rue de Lausanne (1994).

1 René VINCENT, « Cité-Jonction un exemple de restructuration urbaine entreprise par le Service immobilier de la ville de Genève », Habitation : revue trimestrielle de la section romande de l'Association Suisse pour l'Habitat, Vol. 37, N° 5, 1965.

En ligne sur www.e-periodica.ch.

2 « On a inauguré hier le groupe scolaire Cité-

Jonction », Journal de Genève, 30.01.1969.

En ligne sur www.letempsarchives.ch.

3 Mémorial des séances du Conseil municipal de la Ville de Genève (MCM), 1967-1968, p. 1720-1721. En ligne sur www.ville-ge.ch/archivesenligne.

4 MCM, 1968-1969, p. 247. En ligne sur www.ville-ge.ch/archivesenligne. 5 MCM, 1970-1971, p. 2414. En ligne sur www.ville-ge.ch/archivesenligne.

6 MCM, 1972-1973, p. 2414. En ligne sur www.ville-ge.ch/archivesenligne.

7 Compte rendu administratif — Ville de Genève, 1977, p. 85. En ligne sur www.ville-ge.ch/archivesenligne.

8 « Les dernières bandes dessinées à la Bibliothèque municipale », Journal de Genève, 30.04.1985.

En ligne sur www.letempsarchives.ch. 9 Antoine JÉQUIER, « À Genève le livre se porte bien », Journal de Genève, 10.12.1979. En ligne sur www.letempsarchives.ch. 10 MCM, 1978-1979, p. 888. En ligne sur www.ville-ge.ch/archivesenligne.

11 Ibidem.

12 Richard QUINCEROT, Luigi SNOZZI, « Bibliothèque des Pâquis à Genève : architecte Ugo Brunoni »,

Werk, Bauen + Wohnen, Vol. 68, N° 10, 1981. En ligne sur www.e-periodica.ch.

13 Ibidem (également pour les citations suivantes).

14 « Bibliothèque des Pâquis 1201 Genève »,

Architecture suisse, N° 49, décembre 1981. En ligne sur architecturesuisse.ch.

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