be.passive #16 FR

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stratégiques afin de favoriser le déploiement d'un véritable réseau européen interconnecté. Dans les mois à venir, une liste de projets, dits d'intérêt commun, bénéficieront d'une procédure d'autorisation simplifiée et pourront en outre être cofinancés par l'Union européenne

Less is less Mais ces petits pas ne suffisent pas à masquer l'énorme inertie, quand il ne s'agit pas de régression, qui caractérise d'autres dossiers. Alors que l’Union est bien partie pour ne pas respecter son objectif de réduire de 20 % la consommation d’énergie primaire en 2020, les mesures d'amélioration de l'efficacité énergétique restent le parent pauvre des politiques communautaires. Qu'importe si tous les experts s'accordent pour dire que ce point devrait être la première priorité car il constitue la voie offrant le plus de bénéfices au moindre coût. Il faut croire que si les économies sont à la mode quand il s'agit de réduire les budgets publics, elles le sont moins quand on parle de consommation d'énergie. Les tergiversations des eurodéputés sur la possibilité de donner un coup de pouce au marché carbone européen, via un gel temporaire d'une partie des quotas CO2, sont un autre exemple de ces atermoiements. Bien qu'homéopathique dans ses effets, la proposition de la commissaire au Climat Connie Hedegaard aurait le mérite de donner un signal politique en faisant légèrement remonter le cours de ces "droits de polluer". Elle rappellerait aux Vingt-Huit qu'il est urgent de mettre à jour leur boussole énergétique. Mais celle-ci se heurte à l'opposition farouche des franges les plus

conservatrices de l'hémicycle. Un refus qui revient de facto à soutenir les énergies fossiles. Quant à la politique de réindustrialisation de l'Europe en cours réflexion, elle n'entend guère s'encombrer de contraintes jugées nuisibles à la compétitivité. De même, l'option consistant à actualiser les ambitions climatiques européennes à l'horizon 2030 prend toujours la poussière dans les tiroirs bruxellois. À quoi bon s'imposer des objectifs que l'on n'a pas envie de respecter ? Laissons le marché décider... Parallèlement, sous la pression des industriels, la tentation est forte d'ouvrir la porte à l'exploitation du gaz de schiste sur le Vieux Continent. Si le sujet ne fait pas l'unanimité au sein des États membres, certains pays (Pologne, Royaume-Uni...), lorgnant sur le "miracle" américain, ont bien l'intention de se lancer. Qu'importe là encore les débats sur l'impact environnemental de cette ressource. Qu'importe si la situation américaine – géologique, réglementaire, démographique – n'a rien à voir avec celle de l'Europe et si les études d'impact montrent que l'exploitation de ce gaz ne changerait pas structurellement la donne de ce côté de l'Atlantique. Qu'importe, enfin, si cela risque de contribuer à retarder un peu plus le déploiement de technologies plus durables du point de vue économique et écologique. Si l'on n’y prend garde, les énergies "de transition" finiront par tuer cette transition. Réjouissons-nous toutefois de voir la Commission avancer une série de mesures pour resserrer les boulons de la sûreté nucléaire. À défaut d'une réelle uniformisation, elle permettrait de disposer d'un cadre a minima. Comme il se doit. ■ global view

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