Chroniques d'Altaride n°032 janvier 2014 la mémoire

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Véranda graphique

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Axelle Bouet

Je me souviens,

Je me souviens,

Charlie…

J’avais juste dix-huit ans. Ma première paye, première carte bleue et premier sentiment de puissance illusoire. Une enseignante m’a incité à farfouiller un peu dans les presses, derrière les paquets de cigarettes et les Télé 7 jours. J’y ai trouvé Le Monde libertaire, le plan B et un magazine à l’esthétique accrocheuse : Charlie Hebdo.

Je n’ai pas beaucoup consommé cet hebdo, quelques fois dans le train… Mais je suis plus friand du Canard enchaîné ou de Fluide Glacial. J’aimais Wolinski.

Charlie c’était la liberté.

J’y ai appris le cynisme, le sarcasme et la provocation. J’ y ai appris que parfois, il fallait braver l’interdit juste pour voir ce qui se cachait derrière. Souvent quand j’entends parler des « râlistes », je repense à la caricature et au journal satirique qu’on peine tant à retrouver à l’étranger. Et je me dis qu’on ne gueule, qu’on ne critique pas assez, qu’on ne remet pas assez en question tout ce qu’on connaît… Et qu’on ne râle pas assez.

Charlie c’est la Liberté.

Je suis Charlie

Antoine Racki

Arjuna Khan

Ses caricatures, ses mots, sa pensée, ses livres… Pour moi Charlie c’est Wolinski, c’était Georges Wolinski, il a été comme Jacques Kerouac, comme Honoré de Balzac, une des personnes qui m’ont permis de devenir adulte, de devenir libre.

Janvier 2015 – Chroniques d’Altaride


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