Voiles de Saint-Tropez Nautical event
Après avoir embarqué avec son père à 14 ans (Jean Bohic est né le 19 septembre 1931) comme goémonier, renfloué des navires coulés pendant la guerre, caboté sur un petit cargo et passé quelques années dans l’ostréiculture, le grand rêve de ce marin installé à Locquénolé, dans la baie de Morlaix, se réalise en 1958 avec la proposition de se rendre à Saint-Jean-Cap-Ferrat sur un “beau bateau de régate et de croisière”, l’Eugénia III dont le propriétaire était René Grandchamp des Raux. En 1970, Jean Bohic est sollicité par son fils Léopold Grandchamp des Raux pour prendre le commandement du nouveau bateau de la famille, l’Eugénia V. Il poursuivra cette carrière avec la fille de ce dernier, la bien-nommée Eugénia jusqu’en 1995. Bien qu’à la retraite depuis, il est chaque année fidèle et présent au rendez-vous des Voiles à bord d’Eugénia V. Une histoire de bateaux qui est aussi celle d’une famille passionnée de voile, de régate et de croisière, de génération en génération. Jean Bohic was born 19 September 1931 and first embarked on a boat at the age of 14 with his father on a seaweed harvester. He went on to salvage ships sunk during the war, then worked on a small cargo vessel and spent several years in oyster cultivation before his dream came true in 1958. He was settled in Locquénolé in the bay of Morlaix at the time and was offered the chance to go to SaintJean-Cap-Ferrat to work on a “beautiful racing and cruising yacht”, the Eugénia III owned by René Grandchamp des Raux. In 1970, Jean Bohic was asked by the son, Léopold Grandchamp des Raux, to captain the family’s new vessel, the Eugénia V. He would continue his career until 1995, working for the latter’s daughter, the aptly named Eugénia. Although he has been retired since then, he remains loyal and every year is there at the Voiles de Saint-Tropez aboard Eugénia V. This is not just a story of boats, but a family’s passion for sailing, racing and cruising that transcends generations.
© Guillaume Plisson
Jean Bohic
Album souvenir Regards de Jean Bohic “Lorsque j’ai pris ma retraite, j’ai continué à venir chaque année au moment des régates de Saint-Tropez. Eugénia (Grandchamp des Raux) m’a alors donné un nouveau “grade” à bord, celui d’amiral. Et “ roi du rouget ” parce que chaque année, est organisé à bord, avec des amis de longue date d’Eugénia, une soirée rougets. Je me charge de trouver des rougets fraichement pêchés et je les prépare. C’est une véritable fête !” “When I retired, I continued coming every year for the Saint-Tropez regattas. Eugénia (Grandchamp des Raux) gave me a new grade, that of “admiral” – oh, and “red mullet king” as every year we organise a red mullet evening for her close friends. I’m responsible for finding freshly caught red mullet which I prepare. It’s a real party!”
Sur le pont Avec Jean Bohic
La Revue du Port : Vous souvenez-vous de vos premières impressions lorsque vous avez barré Eugenia la première fois ? Jean Bohic : Un bonheur de mener un si beau bateau. Je ne sais combien de coupes il a remportées. La Revue du Port : Un de vos meilleurs souvenirs en mer ? Jean Bohic : Parmi les plus anciens, en 1958, lors d’une saison à bord d’Eugénia III, course de la Giraglia, nous étions en tête au rocher de la Giraglia, le changement de cap durant mon quart avait payé ! Puis, c’est la rencontre avec une famille passionnée et connaissant la mer. Eugénia Grandchamps des Raux est fière de dire que les marins restent longtemps à bord, nous faisons partie de ses souvenirs depuis sa toute petite enfance.
Saint-Tropez
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© DR
La Revue du Port : Dans quelles circonstances avez-vous rencontré Léopold Grandchamp des Raux pour prendre le commandement du nouveau bateau de la famille l’Eugenia ? Jean Bohic : Depuis les saisons 1957-1958, durant lesquelles j’avais été embauché par le grand-père d’Eugénia sur l’Eugénia III. Il m’arrivait de saluer Mr et Mme Grandchamps des Raux lors d’escales, en général en Corse, au 15 août. En 1970, ils venaient de se séparer de trois capitaines en deux mois et m’ont demandé si j’acceptais le poste sur Eugénia V. J’étais depuis dix ans sur le même bateau, ce n’était pas simple. Concours de circonstance, le bateau sur lequel j’étais embarqué était en vente, ce qui m’a permis de me libérer rapidement !
“Nous sommes avec Eric Tabarly, qui concourrait sur le bateau de tradition dont il avait hérité de son père, le premier PenDuick, Patrick Khayat, propriétaire de Karénita, et son skipper M. Arestan, nous recevions la Coupe du Yacht club de France, Nioulargue 1992, dans diverses classes, ce qui explique leur présence” “We are with Eric Tabarly, who was competing in the classic yacht he had inherited from his father, the first Pen Duick, alongside Patrick Khayat, owner of Karénita, and her skipper Mr Arestan – we were receiving the Yacht Club de France Cup, Nioulargue 1992, in the various classes, which explains their presence.”