REPORTAGE DH : CHT du pays provençal (Provence-alpes-côte-d'azur)
Se développer
pour mieux répondre à la demande
Constitution d’une filière urologique au sein de la CHT
Entretien avec Dr Frédéric Arroua, Chirurgien urologue CHI Aix Pertuis
DH MAGAZINE – Pour-
meilleure prise en charge des patients, mais, là aussi,
quoi développer la filière urologique sur des sites qui, initialement, n’en
une augmentation de l'activité.
Dr Frédéric Arroua − À mon sens, l'objectif princi-
L’équipe d’urologues se déplace sur les différents sites. Est-ce compliqué à gérer ? Est-ce contraignant ?
pal de la CHT est de proposer aux patients une offre de
L'équipe d'Urologie du Centre Hospitalier du Pays d'Aix
soin plus élargie, en lui évitant d'avoir à se déplacer sur
joue pleinement le jeu de la CHT. Nous avons une acti-
de longues distances pour consulter ou se faire opérer
vité sur six sites différents : Aix-en-Provence, Pertuis,
par un spécialiste.
Salon-de-Provence, Manosque, Digne-les-Bains et Bri-
Développer, voire créer une activité dans un territoire qui
gnolles, alors que nous sommes trois Praticiens Hospi-
en est dépourvu est, pour moi, l'intérêt même de la CHT.
taliers à temps plein.
Pour ce qui est de l'Urologie, il existe une demande
Il est évident que cela demande une organisation impor-
constante et croissante en termes de consultation et de
tante afin de pouvoir gérer certaines situations sans être
chirurgie et il serait dommage que la seule réponse à
sur place. Quand bien même, nous pouvons ne pas nous
apporter au patient soit de faire plusieurs dizaines de ki-
trouver sur site, il faut rester disponible pour pouvoir ré-
lomètres ou de se retourner uniquement vers les struc-
pondre aux sollicitations de nos correspondants.
tures privées pour sa prise en charge.
Ensuite, c'est au praticien de s’adapter aux possibilités
Enfin, il existe un nombre non négligeable de patients
offertes par le plateau technique, et aux demandes des
qui, déjà hospitalisés dans un service, nécessitent
patients. Enfin, il ne faut pas avoir peur de faire des kilo-
une consultation ou un acte d'urologie. Il serait dom-
mètres !!!
possédaient pas ?
mageable d'avoir à transférer tous ces patients vers d'autres établissements pour qu'ils en bénéficient (aussi bien pour le confort du patient que pour des raisons économiques).
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Avez-vous pu quantifier les bénéfices aussi bien dans la qualité de prise en charge que dans le développement de l’activité (en ambulatoire, en courts séjours, en nombre d’opérations) ?
L’équipe d’urologues a-t-elle été renforcée ?
Les bénéfices d'une telle activité sont certains. Tout
Oui. Du fait d'une augmentation significative de l'activi-
d'abord, la prise en charge du patient est optimisée :
té, un poste d'assistant spécialisé a pu être "budgétisé",
proximité du praticien, réponse à une demande impor-
offrant une présence quasi constante sur les établisse-
tante d'une prise en charge hospitalière, patient qui reste
ments concernés. Ceci a permis, non seulement une
proche de son domicile et qui, de ce fait, peut être visité
DH Magazine 150 / 1er trimestre 2015