Les Étrusques et la Méditerranée. La cité de Cerveteri (extrait)

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22. Sur l’activité des frères Castellani dans les années 1860-1870 et les achats Castellani aux frères Calabresi, voir Moretti Sgubini 2000a, p. 12 ; Magagnini 2004-2005, p. 287-290. 23. Helbig 1866, p. 177-178. 24. Voir par exemple Colonna 1982b ; Colonna 1992a. 25. Augusto affirme dans ses mémoires inédits avoir acheté en 1861 toutes les antiquités fouillées à Cerveteri par les frères Calabresi : ASR, fonds Castellani, 17/1. Sur les fouilles réalisées par les frères Calabresi à Cerveteri entre 1861 et 1869, voir Helbig 1866 ; Buranelli 1985, p. 18-22 ; Bonaudo 2004, p. 16-17 ; sur l’achat de la collection Calabresi par Augusto Castellani, voir Moretti Sgubini 2000a, p. 12. 26. Sur ces ventes et dons, voir Magagnini 2004-2005, en particulier p. 255. D’autres pièces provenant de ces fouilles ont pu aussi parvenir au musée du Louvre, être données au Cabinet archéologique de Reggio Emilia, déposées au Musée artistique et industriel de Rome ou encore léguées plus tard à l’État italien par Alfredo Castellani, le fils d’Augusto. Comme exemple des pièces ayant transité par le marché des antiquités avant de rejoindre un grand musée, on pourra signaler l’amphore du Groupe de la Tolfa aujourd’hui au musée de Boston, inv. 76.39 (voir en dernier lieu Rallo 2009, p. 761 ; Gaultier 2012, p. 134, 143, avec bibliographie), reconnaissable dans Helbig 1866, p. 180-181. 27. Sur les fouilles Boccanera à Cerveteri, la découverte du sarcophage et son acquisition pour le musée national étrusque de Villa Giulia, voir Barnabei, Delpino 1991, p. 197-199 ; Cianferoni 1991, p. 100-101. Une partie du matériel des fouilles Boccanera de 1881 a été acquis en 1893 par Luigi Milani pour le Musée archéologique de Florence ; voir Cristofani 1980a ; Cianferoni 1991 p. 100-101, 108-125. 28. Roncalli 1965, p. 38, no 20. 29. Naso 1993. 30. Sur ces fouilles, voir la bibliographie dans Gaultier 2008, p. 1481. 31. Voir Gaultier 2008, p. 1481-1482, avec bibliographie, et infra p. 163-169. 32. Borsari 1886. 33. Barnabei, Delpino 1991, p. 456-457 ; Nagy 2008, p. 101-102 ; infra p. 56 (H. Nagy).

mains des frères Augusto et Alessandro Castellani, qui appartenaient à une célèbre famille d’orfèvres et d’antiquaires 22 et comptaient alors parmi les principaux acteurs du marché des antiquités. Le nom des Castellani est associé à quelques-unes des plus importantes découvertes de l’époque, comme celle, en 1865, de la tombe des Cinq Sièges, dans la nécropole de la Banditaccia (cat. 49 et 50) 23, ou celle, la même année, de la tombe des Chiens (cat. 225 à 227), dans la nécropole de Pian della Conserva, à Tolfa. Les fouilles de cette période furent malheureusement menées, comme du temps de G. P. Campana, avec l’accord du gouvernement pontifical mais sans souci véritable des associations de matériel : les objets d’un même mobilier furent dispersés au gré des ventes et des dons faits par les Castellani aux grands musées d’Italie et d’Europe 24. Une partie des importantes acquisitions faites par Augusto auprès des frères Calabresi, en 1861, 1866 et 1867 25, ont en effet été revendues par Augusto lui-même au k. k. Österreichisches Museum für Kunst und Industrie de Vienne, telle la célèbre hydrie de Busiris (fig. p. 250), ou au British Museum, ou encore données aux musées du Capitole 26. Les fouilles menées dans la nécropole de la Banditaccia dans la seconde moitié du XIXe siècle et jusque dans les années 1880 par les frères Boccanera enrichirent également, et parfois de pièces majeures, les collections des grands musées : on leur doit notamment la mise au jour en 1881 du sarcophage des Époux du musée national étrusque de Villa Giulia (fig. p. 185) 27 et des grandes plaques peintes du British Museum (fig. p. 242) 28. D’autres personnages moins connus ont aussi contribué à la redécouverte de Caere et de son territoire dans la seconde moitié du XIXe siècle. On citera par exemple le nom du lieutenant de l’armée française Giovanni Antomarchi, qui, en garnison à Tolfa, découvrit en 1865 et fouilla l’année suivante avec quelques Italiens la nécropole de Pian della Conserva 29, et y mit au jour près d’une trentaine de tombes, dont la tombe des Chiens évoquée plus haut (cat. 225 à 227) On rappellera encore les noms de l’« antiquaire » Agostino Jacobini et de l’avocat Antonio Lauri, qui mirent au jour en 1869-1870 un important lot de terres cuites architecturales dans la zone de la Vigna Marini-Vitalini (cat. 142 à 163) 30, propriété de l’archiprêtre de Cerveteri Mariano Lazzari. Retrouvées pour une part dans une fosse ou une citerne creusée dans le tuf, ces terres cuites proviennent très vraisemblablement des édifices qui s’élevaient alentour. Elles sont aujourd’hui partagées entre de nombreux musées d’Europe et d’Amérique. Elles ont rejoint les collections des musées de Berlin, Copenhague, Londres, Philadelphie et New York, celles du musée national étrusque de Villa Giulia à Rome et peut-être du Musée grégorien étrusque du Vatican 31. En décembre 1885, un très riche dépôt votif, de près de mille pièces, a encore été mis au jour par Don Mariano Lazzari dans le secteur de la Vignaccia sur les terres de Francesco Rosati 32 : ces terres cuites sont aujourd’hui elles aussi largement dispersées dans les collections d’Europe, des États-Unis et jusqu’en Nouvelle-Zélande 33. Les fouilles se sont poursuivies dans les dernières décennies du XIXe siècle, à l’initiative le plus souvent de notables du lieu et sans grand contrôle de l’administration du jeune État unitaire. Au début du XXe siècle, il faut signaler en 1906 la reprise par Giovanni Pinza de l’exploration de la tombe Regolini-Galassi, dans la nécropole du Sorbo, et la découverte dans cette même

LA REDÉCOUVERTE DE CERVETERI

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