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EVASION FISCALE Bruxelles se donne 9 mois pour faire plier Berne

FORUM La finance islamique veut du “swiss made”

BANQUE & FINANCE

FINANCE L E M AGA ZINE DE L A PL ACE FINA NCIÈRE SUIS S E

Individualisation des plans, optimisation des rendements...

LES BANQUES OUVRENT UNE BRÈCHE

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r èr ie mi ss re Do s P re iè at

L’ESSENTIEL Libre circulation: la Suisse en position de faiblesse

N ° 123 Mars-Avril 2014

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Editeur délégué et Rédacteur en chef Frédéric Barillet Ont collaboré à la rédaction Lucile Dubost, Mohammad Farrokh. Design et Infographie Lucile Dubost Marketing Florence Ray Publicité Médiapresse Pub SA 3, voie du Chariot P.O. Box 6836 CH-1003 Lausanne Tél. + 41 (0)21 321 30 60 Fax +41 (0)21 560 56 10 Responsable: Pierre Chappuis e-mail: p.chappuis@mediapresse.ch Media Live SA Oetlingerstrasse 10 4057 Basel Tél. + 41 61 561 52 80 Responsable: Lila Maalem e-mail: ap@medialive.ch Abonnements E-mail: abo@banque-finance.ch CCP: 12-17931-5 1 an d’abonnement (6 numéros) CHF 60.2 ans d’abonnement (12 numéros) CHF 100.Responsable: Maïssa Naufal Tel. +41 22 809 94 53 Diffusion 77 Logistics - Carouge Edition déléguée Alter Ego Médias SAS succursale de Genève Boulevard Georges Favon 43 1204 Genève Tel. +41 22 501 70 15 E-mail: info@banque-finance.ch Le magazine paraît cinq fois par an et publie un hors-série thématique.

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OUS ÊTES EN QUÊTE d’une clientèle de proximité, connue, fiscalement ”compliant” et suffisamment patriote pour ranger au fond du placard ces journaux qui, des mois durant, ont titré sur les dérives de la profession? Ne cherchez plus, les Suisses sont faits pour vous! Surtout s’ils entrent dans la catégorie de clients disposant d’un portefeuille actuel ou en cours de constitution assez garni pour que l’on s’intéresse à leur prévoyance! Il faut dire, très objectivement, que la seule idée d’être demain client d’une des banques privées de la place a de quoi séduire tout un chacun. Les salons de réception flambant neuf de certains établissements sont, je l’avoue, du plus bel effet. Ils vous transportent, le temps d’un rendez-vous, dans un univers de luxe et de sophistication qui, si vous n’y prenez garde, risque de vous donner à penser que vous appartenez soudain à ces happy few que l’on croise habituellement du côté des palaces, eux entrant ou sortant avec leur équipage de malles, nous passant sur le trottoir d’en face, les yeux rêveurs. Et bien tout cela pourrait rapidement évoluer au simple constat des initiatives prises depuis quelques semaines par nombre institutions bancaires déployant leur stratégie, qui vers les caisses ou les fondations collectives, qui vers les clients dits finaux - quel horrible anglicisme! -, tablant sur leur savoir-faire (réel) pour vous laisser entrevoir des rendements attrayants, au libre choix de vos envies et du niveau de risque auquel vous acceptez de soumettre votre future pension. La tentation est grande - lequel d’entre nous refuserait de gagner un peu plus que prévu le jour de sa retraite -, suffisante en tout cas pour regarder de plus près les offres qui s’annoncent sur ce marché hélas d’avenir. n Frédéric BARILLET f.barillet@banque-finance.ch

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BANQUE&FINANCE est une marque de Promoédition SA, Genève. Editeur: Roland Ray

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BANQUE&FINANCE N°123 I MARS-AVRIL 2014


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Sommaire Actualités .04 L’ESSENTIEL .04 LIBRE CIRCULATION: LA SUISSE EN POSITION DE FAIBLESSE

Illustration de couverture: ©pagadesign/iStock

Prévoyance professionnelle

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Les banques misent sur la flexibilité et la performance

LES BANQUES OUVRENT UNE BRÈCHE

.10 L a finance islamique veut un wealth management “swiss made”

.06 APRÈS LUXEMBOURG, BRUXELLES SE DONNE 9 MOIS POUR FAIRE PLIER BERNE .08 CREDIT SUISSE ET UBS, COMPARAISON N’EST PAS RAISON .10 LA FINANCE ISLAMIQUE VEUT UN WEALTH MANAGEMENT “SWISS MADE”

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EN IMAGES

Enjeux .31 Prévoyance

professionnelle

.32 PLAIDOYER POUR UNE APPROCHE FLEXIBLE

.34 FAIRE LE CHOIX DE LA

GESTION ASYMÉTRIQUE

Au quotidien, l’info sur le web www.banque-finance.ch

.36 INSTITUTIONNEL: LA

DISPARITION DES ACTIFS SÛRS

Management .38 économie durable

RENFORCER DÉVELOPPEMENT DURABLE ET INVESTISSEMENT

N 123 °

BANQUE &

FINANCE LE MAGAZINE DE LA PLACE FINANCIERE SUISSE

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.41 ressources humaines L’ENJEU STRATÉGIQUE DU CAPITAL HUMAIN

Digital

Expérience utilisateur et IT bancaire

.44 IT bancaire

DIGITAL: EXPÉRIENCE UTILISATEUR ET IT BANCAIRE

Vous .46

TENTATIONS

.48 À LIRE

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Dossier Matières Premières

.18 L’ÉVOLUTION CHAOTIQUE DU COURS DES MATIÈRES PREMIÈRES ENTRE MARS 2009 ET MARS 2014

.20 RENFORCEZ LA

Matières premières

Gestion active de rigueur!

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DIVERSIFICATION DE VOTRE PORTEFEUILLE PAR UNE APPROCHE HEDGE FUND

.22 EST-CE LE FUTUR ELDORADO?

.24 SACHEZ INVESTIR

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L’ESSENTIEL

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Oui à l’initiative Non à l’initiative

L’analyse de la votation du 9 février 2014, canton par canton. Constat logique, à deux exceptions près, tous ceux qui ont voté majoritairement “Oui” à l’initiative contre l’immigration de masse sont des cantons dont le taux d’étrangers est inférieur à la moyenne nationale suisse. Source: Données OFS 2012 et résultats de la votation 2014. © www.martingrandjean.ch

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actualités

l’essentiel

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SUISSE - Le Oui du peuple suisse à l’initiative de l’UDC

«contre l’immigration de masse», le 9 février dernier, a ouvert une ère d’incertitude dans les relations avec l’Union Européenne.

Libre circulation: la Suisse en position de faiblesse

C

ontrairement à ce que prétendait l’UDC, les représailles à l’acceptation de son initiative ne se sont pas fait attendre: le dimanche suivant, la Commission gelait les négociations pour la reconduction de l’accord Erasmus et la participation de la Suisse au programme européen de recherche Horizon 2020. Le vendredi précédent, Simonetta Sommargura avait en effet annoncé qu’elle ne signerait pas l’extension de la libre circulation à la Croatie, ce qui constitue une discrimination inacceptable entre les ressortissants de ce pays et les autres Européens. La Suisse a promis de proposer une solution acceptable d’ici début avril, mais à cette date, si le compromis trouvé est insuffisant, on pourrait bien assister à une deuxième vague de représailles. Le 10 février déjà, Daniel CohnBendit préconisait l’introduction d’un visa pour la Suisse, une mesure pas aussi sans précédent qu’elle en a l’air: en septembre 1986, la France avait rétabli le

visa pour tous les ressortissants de pays hors-CE, notamment les Autrichiens, mesure absurde restée en vigueur jusqu’en décembre 1988. A l’époque, la Suisse y avait échappé de justesse, mais en matière de libre circulation, l’UE raisonne en termes binaires: on est dedans ou dehors et les pays tiers ont de la peine à obtenir des exceptions. On n’ose pas imaginer le chaos que ce visa provoquerait. Mais sans aller jusque là, le seul établissement du contrôle douanier aux frontières, en particulier autour de Genève et de Bâle, créerait une situation ingérable. Car l’application stricte du “contrôle renforcé”, telle qu’il est de mise aux frontières extérieures de l’Union, ne ramènerait pas la Suisse à la situation d’avant l’entrée de la Suisse dans l’espace Schengen. A l’époque, les règles relatives au contrôle étaient moins rigoureuses et n’étaient d’ailleurs même pas appliquées, l’UE anticipant sur l’entrée en

vigueur des accords bilatéraux à partir de 2002. LE PIRE N’EST PAS CERTAIN Mais dans un contexte de représailles, cela serait une tout autre histoire qui est loin d’être improbable dans la mesure où la fin de la libre circulation se traduirait presque certainement par la sortie de la Suisse de l’espace Schengen. D’autres représailles européennes pourraient être non moins dommageables pour l’économie suisse, notamment la fin de la reconnaissance des certificats suisses pour les produits commercialisés dans l’UE qui contraindrait les entreprises à délocaliser pour pouvoir survivre. Même l’accord de 1972 sur l’échange de marchandises pourrait être menacé… Mais le pire n’est pas certain: d’une part, la crise ukrainienne rend une certaine marge de manœuvre à la diplomatie suisse, alors que l’UE a d’autres soucis et que la punition de la Suisse n’est plus une priorité. D’autre part, certains observateurs n’hésitent

pas à dire que l’initiative ne sera pas mise en œuvre pour l’essentiel, à un moment où la poursuite des Accords bilatéraux paraît la seule voie possible pour la Suisse dès lors que l’adhésion reste plus que problématique. Au demeurant, l’initiative déploie déjà ses effets: un durcissement est perceptible dans l’application des règles existantes en matière de séjour des étrangers. Dans ses relations avec les Etats voisins, la fragilisation de la position de la Suisse est déjà sensible: le 18 mars, le Conseil des Etats n’a pas osé refuser purement et simplement la convention sur les successions avec la France, comme l’a fait précédemment le Conseil National, préférant renvoyer le projet au Conseil Fédéral. En pratique, cela ne change pas grand-chose, mais la manière est plus diplomatique, histoire de ne pas froisser encore plus le grand voisin français. n PAR MOHAMMAD FARROKH

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actualités

L’essentiel

BRUXELLES - Après six ans de résistance, le Luxembourg et l’Autriche ont fini par

céder aux injonctions de l’UE et viennent d’accepter le principe de l’échange automatique d’informations et devraient voter la directive sur la fiscalité de l’épargne.

Après Luxembourg , Bruxelles se donne 9 mois pour faire plier Berne

C

’est désormais officiel, et ce depuis le 20 mars dernier: Luxembourg et Vienne ont finalement rendu les armes et donné leur feu vert pour passer à l’échange automatique d’informations et adopter la directive sur la fiscalité de l’épargne. L’accord ainsi fourni par le premier ministre luxembourgeois, Xavier Bettel, et par le vice-chancelier et ministre des Finances autrichien, Michael Spindelegger, fera de l’échange automatique d’informations le standard unique des relations fiscales entre les 28 Etats membres de l’Union Européenne. Ladite directive, on s’en souvient, était bloquée par le Luxembourg et l’Autriche depuis six ans! Si elle est définitivement adoptée dans les semaines à venir – et l’on voit mal ce qui bloquerait le processus -, les échanges automatiques d’informations entre administrations fiscales y compris pour les comptes détenus par des fondations ou des trusts deviendront la règle pour tous. Cette décision, que d’aucuns ont été tentés de qualifier de capitulation, mettra fin à la pratique transitoire actuelle qui consiste en une autorisation de prélèvement d’un impôt libératoire plutôt que de que lever le leur secret bancaire, un simili Rubik en somme. BANQUE&FINANCE N°123 I MARS-AVRIL 2014

Xavier Bettel, le premier ministre luxembourgeois, lors du sommet du 20 mars. Avait-t-il d’autre choix que de passer sous les fourches caudines de la Commission? Photo: Conseil de L’Union européenne

Pour ce faire, le Luxembourg a officiellement obtenu de Bruxelles les garanties préalables qu’il posait : cinq pays non membres de l’UE, la Suisse, le Liechtenstein, Monaco, Andorre et Saint-Marin, devaient être soumis aux mêmes

standards. La Commission européenne a donc reçu mandat pour boucler le dossier avec ces cinq pays avant la fin 2014. Lors de la conférence de presse qui a suivi la réunion plénière du 20 mars, Xavier Bettel a tenu à montrer

qu’il n’avait donné son accord que contre de sérieuses garanties et qu’il n’avait en rien capitulé: «La Commission a un travail important. Pour décembre, elle doit nous présenter les avancées et s’il n’y a pas d’avancées, plusieurs options sont possibles». Et d’ajouter, pour montrer toute sa détermination, qu’il n’était pas question, dans les négociations avec Berne, de se contenter «de boire un café et de manger des biscuits». Que se passera-t-il si la Suisse ne cède pas ? «Il ne serait pas dans l’intérêt de la Suisse de tergiverser». En cas d’échec, l’UE a t-elle évoqué des sanctions éventuelles? «Parler de sanctions n’est pas le mot que j’ai envie d’employer. La Commission européenne a une mission, celle de terminer ses travaux en décembre. Et si ses travaux ne sont pas terminés, que la Commission nous propose les mesures qui encourageront ces cinq pays à aller dans le sens qui a été voté». Bel exemple de patate chaude. En attendant, L’OCDE prépare déjà une norme mondiale pour encadrer l’échange d’informations fiscales, puisque c’est à ce niveau de coopération qu’une quarantaine d’Etats, dont la Suisse, souhaitent traiter. Elle devrait entrer en vigueur en 2015. Si tout va bien. n PAR FREDERIC BARILLET


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actualités

L’essentiel

ETATS-UNIS - Contrairement à UBS, au bénéfice d’une dérogation, Credit Suisse n’a

livré que 238 noms aux Etats-Unis, dans le cadre de la CDI de 1996. Le 26 février, devant une commission du Sénat américain, Brady Dougan s’est défendu pied à pied.

Credit Suisse et UBS, comparaison n’est pas raison

L

e 26 février, lors de l’audition de Brady Dougan devant une sous-commission du Sénat, le sénateur Carl Levin a eu des mots très durs pour Credit Suisse, estimant notamment que la 2e grande banque suisse n’était pas moins impliquée qu’UBS dans l’assistance à l’évasion fiscale. Les chiffres sont assez comparables, compte tenu de la taille respective des deux banques: UBS avait 52’000 clients US représentant environ 18 milliards de dollars, alors que Credit Suisse est accusée par le sénateur démocrate du Michigan d’avoir aidé 22’000 Américains à dissimuler 10 à 12 milliards à l’avidité du fisc américain, le redouté IRS (Internal Revenue Service). Dans les deux cas, il y a eu des arrestations: on se souvient de celle de Bradley Birkenfeld qui a coopéré avec les autorités US pour charger UBS. Pour ce qui est du CS, on apprenait le 12 mars qu’Andreas Bachmann, l’un des huit employés ou ex-employés inculpés aux Etats-Unis depuis 2011, s’était constitué prisonnier avant d’être libéré sous caution. Il risque tout de même cinq ans de prison. Il était vraisemblablement actif, jusqu’en 2006, dans le cadre du SALN, cette entité dont BANQUE&FINANCE N°123 I MARS-AVRIL 2014

Carl Levin explique qu’elle avait été créée dans le but de démarcher activement de gros clients sur sol américain. Le 26 février également le sénateur relevait que 38 banquiers suisses étaient inculpés par les autorités US, dont 34 encore en liberté, mais limités dans leurs mouvements aux 41’000 km2 du territoire suisse. Avec le départ d’Andreas Bachmann aux EtatsUnis, ils ne sont plus que 33. Le nombre d’employés de banques suisses potentiellement concernés par la justice américaine est cependant beaucoup plus grand. Pour ce qui est du CS, ce ne sont pas moins de 1’800 personnes qui auraient eu affaire aux clients US, tous présumés coupables d’évasion fiscale jusqu’à preuve du contraire. La question de la proportion de clients non déclarés n’est pas sans importance, car d’elle dépend le montant que le CS devra payer aux Américains, IRS et DoJ. Déjà, le 21 février, le CS s’est vu notifier une amende de 196 millions de dollars par la SEC (Securitie & Exchange Commission), parce que les employés venus démarcher la clientèle aux Etats-Unis n’étaient pas annoncés. Le contraire aurait été surprenant!

CS RISQUE DE PAYER PLUS QU’UBS Mais l’addition liée à l’évasion fiscale proprement dite sera beaucoup plus conséquente, même si aucune estimation fiable ne circule. En se basant sur le total des actifs américains sous gestion, soit 12 milliards, on arriverait à 2,4 milliards, en admettant un taux de pénalité de 20% qui paraît raisonnable par rapport aux banques engagées en catégorie 2 dans le programme du Department of Justice, annoncé le 29 août 2013. C’est en effet le taux minimal applicable dans ce contexte. Mais le montant devrait plutôt être calculé sur la base des avoirs non déclarés qui n’excéderaient pas 4,7 milliards. Et encore ce chiffre pourrait-il être révisé à la baisse, car 11’000 comptes, ceux des «petits clients» qui totalisent tout de même 1,5 milliard ont été clôturés sans examen de leur conformité fiscale. Or, selon la NZZ, environ la moitié d’entre eux auraient en fait été déclarés. Au final, le montant à payer pourrait donc être révisé fortement à la baisse, peut-être même s’inscrire au-dessous du milliard. Même si le CS risque de payer au moins autant sinon plus que les 780 millions d’UBS, la situa-

tion n’est pas tout à fait comparable. Car UBS a livré 250, puis 4’700 noms, et la Confédération a dû intervenir en sa faveur, une seconde fois après le sauvetage d’octobre 2008. Le CS, lui, n’a livré que238 noms, tous dans le cadre de la Convention de double imposition (CDI) de 1996. Celle-ci, très restrictive puisqu’elle n’autorise l’entraide administrative qu’en cas de comportements assimilables à de la fraude (fraud and the like), est toujours en vigueur aussi longtemps que la CDI révisée de 2010 n’aura pas été ratifiée par le Sénat américain. Pour l’instant, cette ratification est bloquée par le sénateur Rand Paul, mais il est clair que celui-ci finira par céder. La conséquence sera qu’il sera possible de livrer des noms sur la base d’un comportement type, ce qui devrait ouvrir la voie à des transmissions de données massives. Les anciens clients américains du CS, qui ne sont que 3’500 à s’être régularisés sur une base volontaire risquent de se retrouver dans une situation délicate. Mais il reste que la grande banque n’aura pas violé le secret bancaire et que, jusqu’à preuve du contraire, l’honneur est sauf. n PAR MOHAMMAD FARROKH



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actualités

L’essentiel

SUISSE - Créer un nouveau modèle de management de la finance dans un monde

nouveau: tel est le thème sur lequel les participants de la seconde édition du Swiss Arab Financial Forum sont invités à réfléchir le 3 avril prochain, à Genève.

La finance islamique veut un wealth management “swiss made”

E

n pleine recomposition du paysage financier mondial, la place financière suisse, comme ses concurrentes, s’interroge sur la manière dont elle pourrait attirer durablement les capitaux provenant de la finance dite “islamique”. Il faut dire que l’intérêt est grand, et ce pour deux raisons: l’une économique, liée à la taille des actifs ainsi gérés, l’autre éthique, compte tenu des nécessaires engagements qui entourent ces investissements.

Economiquement parlant, les spécialistes s’accordent à dire que les actifs sous gestion en provenance des pays islamiques étaient estimés à environ 1’800 milliards de dollars fin 2013. Un pactole suffisamment significatif pour susciter la convoitise de grandes places internationales en quête de nouveaux clients et d’une nouvelle image. Un pactole, en outre, en croissance continue, puisqu’il devrait dépasser 2’000 milliards de dollars d’ici la fin de l’année 2014, si l’on en croit les conclusions d’un

rapport récent de l’AlHuda Center of Islamic Banking and Islamic Economics (CIBE). Ajoutez à ce tableau déjà coloré l’arrivée probable de l’Inde et la Chine, deux pays qui abritent 200 millions de musulmans, et vous comprendrez pourquoi les pros de la finance islamique ont le sourire. Sur ce marché, c’est Kuala Lumpur qui mène aujourd’hui aux points. Premier hub de la finance islamique, la capitale de la Malaisie s’inquiète pourtant de son avenir

dans la mesure où Dubaï, en se dotant d’un Comité suprême pour le développement de la finance islamique, compte bien lui ravir rapidement cette première place. Soutenue par le gouvernement de l’émirat, qui table sur un taux de croissance annuel de l’économie islamique mondiale de 10 à 15%, la place de Dubaï entend aussi faire d’une pierre deux coups et supplanter Londres, actuel concurrent direct de Kuala Lumpur. Premier défenseur de sa place financière, le premier ministre britannique

UNE FINANCE EN 5 RÈGLES

1 - Interdiction de la Riba. Le terme «Riba» désigne, dans le droit musulman, tout avantage ou surplus perçu par l’un des contractants sans aucune contrepartie acceptable et légitime du point de vue de la Sharia. 2 - Interdiction du Gharar et du Maysir. La Sharia exige, dans les affaires et le commerce, qu’il ne soit pas permis de conclure de transaction qui renferme du Gharar. Le Gharar peut être défini comme étant tout flou non négligeable au niveau d’un des biens échangés ou qui présente en soi un caractère hasardeux et incertain.

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3 - Interdiction des investissements illicites. Tout musulman ne peut traiter des biens jugés illicites ou Haram. Sont considérés comme des secteurs d’investissement prohibés, les jeux de hasard, les activités en relation avec l’alcool, l’élevage porcin ou encore l’armement, l’industrie cinématographique suscitant ou suggérant la débauche et les activités liées à la pornographie. 4- Principe du Partage de Profits et de Pertes La Finance islamique est souvent qualifiée de “participative”, car elle s’appuie sur le Partage des Pertes et des Profits (appelé communément le principe des “3 P”). Ce système permet d’associer le capital financier au capital humain, et exige que la participation soit fixée dans une proportion et non par un bénéfice à la signature du contrat. Un inves-

tisseur doit confier ses fonds à un entrepreneur avec qui il partagera les bénéfices en fonction de la performance de l’actif sous-jacent. En ce sens, la finance islamique est considérée comme étant proche du capital-risque et du Private Equity. 5- Asset Backing Toute transaction financière doit être sous-tendue par un actif pour être valide. La tangibilité de l’actif signifie que toute opération doit être adossée à un actif tangible, réel, matériel et surtout détenu. Le marché se répartit à l’heure actuelle entre: les services bancaires “sharia compliant” (78%), les financements obligataires appelés sukuk (16%), les assurances takaful (1%), les fonds islamiques (4%) et la microfinance islamique (1%).

Source: www.financialislam.com

La finance islamique regroupe les produits et services financiers compatibles avec les préceptes du Coran. Elle s’appuie sur cinq principes:


actualités

L’essentiel

la réussite de ces produits n’est pas toujours au rendez-vous. Comment expliquer cette situation? Pour John Sandwick, General Manager de Safa Investment Services, implanté à Genève et à Riyad, il s’agit avant tout d’offrir à la clientèle islamique ce qu’elle vient chercher. «Dans le monde entier, la place financière suisse est connue et reconnue pour sa compétence en matière de wealth management. Les clients en provenance des pays concernés s’attendent donc à ce qu’on leur propose ici ce type de services. Pour les fonds, les produits structurés, ils ne se tournent pas vers nous. Inutile, donc, de se lancer dans l’élaboration d’une offre élargie». A ses yeux, la place a plutôt tout intérêt à se focaliser sur son corps

David Cameron a bien annoncé il y a quelque temps l’émission par le Royaume-Uni d’un sukuk, une première pour un Etat non musulman. La bataille s’annonce rude. Et la Suisse, au milieu de tout cela? La présence de la finance islamique se traduit ici par quelque 200 milliards de dollars d’avoirs sous gestion en provenance de la clientèle arabe, principalement aux mains de la banque privée. Pour attirer plus de capitaux, certains acteurs de la place n’ont pas hésité, ces dernières années, à créer er développer une gamme de produits incluant gestion de fortune, fonds classiques, produits structurés, voire prévoyance. UBS, Julius Baer, Pictet, LODH, la liste n’est pas exhaustive. Reste que

de métier et à se doter d’équipes compétentes capables de réellement traiter un dossier d’un bout à l’autre de la chaîne. «Nous avons aujourd’hui en face de nous des gens qui appartiennent à la troisième génération de cette clientèle. Et ils sont probablement beaucoup plus proches de l’Islam que leurs parents et grandsparents. Ils choisissent des compagnies aériennes où l’on ne sert pas d’alcool dès que l’avion quitte l’espace aérien de leur pays, ont une notion de l’investissement éthique et “compliant” très précise. Inutile de les attirer avec des hedge funds ou autres produits à risque. Ce n’est pas ce qu’ils viennent chercher en Suisse. Pour eux, nous sommes les meilleurs en termes de gestion de patrimoine

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privé et d’ingénierie financière. A nous de répondre à cette attente». Pour y parvenir, la place financière suisse doit encore relever quelques défis. L’un des premiers étant de structurer son offre en mettant en avant un positionnement réellement éthique, bien loin des affaires d’évasion fiscale (comment ne pas penser à une offre de “substainable investment”) et en faisant appel à un personnel qualifié. Qu’il va lui falloir attirer en provenance d’autres places ou qu’il lui faudra former elle-même. Le parrainage apporté par la Fondation Genève Place Financière à ce second forum est un signe qui ne trompe pas. n PAR FREDERIC BARILLET

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1. Source: Man. Les performances antérieures ne sauraient être considérées comme des indicateurs des résultats futurs. Le fonds est autorisé à la distribution en Suisse. Le représentant en Suisse est Man Investments (CH) AG, Huobstrasse 3, 8808 Pfäffikon SZ. RBC Dexia Investor Services Bank S.A., succursale de Zurich, à Zurich, assume la fonction d’agent payeur en Suisse. Le prospectus, le Document d’informations clés pour l’investisseur (« DICI »), les documents constitutifs, les statuts ainsi que les rapports annuel et semestriel sont disponibles sans frais auprès du représentant en Suisse. Le lieu d’exécution et le for de toute procédure liée aux parts distribuées en Suisse ou depuis la Suisse est Pfäffikon SZ, Suisse. CH/14/0071-P MAN0091_Convertible_BandF_130x200.indd 1

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Autre temps, autres mœurs Si, pour vous, la vie de la femme Japonaise se résume à ce cliché, c’est que vous ne connaissez pas encore Chie Shinpo. Cette quadragénaire a en effet pris la tête, début avril, de la banque de fiducie du groupe financier Nomura Holdings. Une première dans l’histoire du pays où la proportion de femmes travaillant dans la finance tourne autour de 30 à 40%, mais où elle tombe à moins de 10% dans les postes d’encadrement, et était même, jusqu’à cette nomination, de 0% dans les comités de direction.


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Le pays où le bitcoin est roi L’adresse est tout sauf anodine. En Israël, une “ambassade du bitcoin” a choisi de prendre ses quartiers juste en face du nouveau bâtiment de la Bourse de Tel-Aviv. Un véritable pied de nez au moment où la monnaie virtuelle, créée en 2009, traverse une grave crise de confiance. De quoi faire réfléchir ceux qui prédisent la disparition prochaine de cette devise, à qui l’on reproche avant tout d’être dématérialisée et non réglementée.


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MATIÈRES PREMIÈRES

DOSSIER

Matières premières Gestion active de rigueur! C’est à n’y plus rien comprendre. Depuis la crise de 2008, le marché des matières premières joue au yoyo. Et ce sans respecter de logique à l’intérieur d’une même classe de produits. Impossible, donc, d’attendre patiemment que les choses bougent. Seule une attitude très proactive va vous permettre d’être performants!

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Habitants 39 millions PIB/habitant 13’333 USD Taux de croissance Inflation 1,4%

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L’évolution chaotique du cours des matières premières entre mars 2009 et mars 2014 Pétrole Brut WTI

A Londres en USD/baril

A New York en USD/baril

Or

Argent

A Londres en USD/once

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Aluminium

Cuivre

A Londres en USD/tonne

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Métaux industriels

Métaux précieux

MATIÈRES PREMIÈRES

Energétiques

Pétrole Brut Brent

BANQUE&FINANCE N°123 I MARS-AVRIL 2014


DOSSIER

.19

Agricoles

A New York en USD/MMBTU

Platine

A Londres en USD/once

Zinc

A Londres en USD/tonne

Blé

A Chicago en USD/boisseau

Soja

A Chicago en USD/boisseau

Sucre

A New York en USD/livre

Maïs

A Chicago en USD/boisseau

Coton

A New York en USD/livre

Café

A New York en USD/tonne

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MATIÈRES PREMIÈRES

Gaz naturel


.20

PAR Cédric Fontanille

Renforcez la diversification de votre portefeuille par une approche Hedge Fund

Strategy Analyst, Unigestion

MATIÈRES PREMIÈRES

L

’absence de corrélation des marchés de matières premières aux autres classes d’actifs a été largement attestée aussi bien empiriquement que par la recherche académique. Au-delà des liens entre prix des matières premières, inflation globale et croissance mondiale, c’est cette perspective de diversification qui a entrainé une forte financiarisation de cette classe d’actifs (c.-à-d. l’alignement des rendements des matières premières sur ceux des actifs financiers risqués). Celle-ci est particulièrement remarquable à travers l’essor considérable des indices long de matières premières au cours des années 2000. Du pinacle de la crise financière fin 2008 à fin 2012, cet aspect décorrélant s’est détérioré fortement sans toutefois offrir des rendements équivalents à ceux des marchés actions soutenus par des politiques monétaires globalement souples. Cette sous-performance fut montrée du doigt au cours des 2 dernières années et a amené de nombreux investisseurs à questionner voire complètement remettre en cause leur exposition au secteur des matières premières. Pourtant, une allocation de long terme aux matières premières est pertinente du point de vue d’une construction de portefeuille. En se replaçant dans un contexte d’allocation d’actifs stratégique de long terme, une simple allocation à des investissements passifs en matières premières (de type indiciel) permet d’améliorer le couple rendement/risque d’un portefeuille composé d’obligations et d’actions. La faible corrélation historique entre les prix de ces dernières et ceux des matières premières explique cette amélioration.

par le lien intime entre évolution du prix des matériaux bruts et inflation transmise par l’incorporation de son anticipation dans le prix des obligations. Après 5 années de conditions monétaires accommodantes et la persistance de signes d’une reprise de la croissance dans les pays développés, la question d’un resserrement monétaire global est une réalité. Toutefois, une hausse globale des taux ne semble envisageable qu’à condition d’avoir une croissance déjà confirmée. Dans un environnement de croissance plus forte, un retour de la demande pour les matières premières pourrait entraîner une nouvelle hausse de leurs prix. Investir dans ces marchés offrirait donc une forme de protection contre un mouvement de hausse des taux. La réapparition de cette absence de corrélation est une bonne nouvelle pour les investisseurs en matières premières. Toutefois, ce “retour aux sources” est largement dû à une sous-performance de ces marchés. Celle-ci fut renforcée par des flux importants de rachats sur les produits d’investissement passifs. Il est donc difficile

1 Corrélations sur 6 mois glissants entre S&P GSCI TR et MSCI World et entre S&P GSCI et S&P 500, (01/1995-01/2014).

Cette faible interdépendance de prix changea pendant la crise financière et lors de la phase d’assouplissement monétaire extrême qui la suivit. Ce changement fut accompagné d’une sous-performance des marchés de matières premières. Celle-ci peut s’expliquer par un phénomène d’appréciation des actifs financiers lié à une forte injection de liquidité de la part des banques centrales, la Réserve Fédérale américaine en tête, qui aurait eu moins d’impact sur l’économie de production. L’absence d’impact décisif sur l’économie réelle empêcha le retour d’une demande pour les matériaux bruts suffisamment forte pour dépasser une offre rendue excédentaire par les prix extrêmes en vigueur durant les années qui ont précédé la crise. Cet alignement des mouvements de prix s’est inversé depuis 2012. Les niveaux de corrélation entre marchés de matières premières et actions, mais également avec les marchés de taux, sont à nouveau proches des niveaux moyens historiques. Le contexte actuel offre une bonne illustration de l’aspect complémentaire des matières premières aux taux. Historiquement, matières premières et obligations sont faiblement, mais surtout négativement corrélés. Ceci s’explique dans une certaine mesure Source: Bloomberg, Unigestion.

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DOSSIER

Lorsque les différents secteurs des matières premières ont cessé d’évoluer à l’unisson, leur corrélation est descendue au niveau d’avant 2007 (graphique 2). Les investisseurs peuvent tirer parti de cette différenciation de rendements en privilégiant des stratégies de gestion active au détriment d’une approche passive. Bien que le retour de ces différences de comportement soit net depuis 2012, une comparaison des rendements des marchés sous-jacents en 2013 l’illustre de façon éclatante. En effet, bien que, de manière générale, les prix des matières premières aient été faibles, 2013 a vu une grande divergence dans leurs variations. Pour la seule année 2013, on a pu observer des écarts extrêmes de performance au sein d’un même secteur (graphique 3). Par exemple, au sein du secteur des métaux précieux, l’or a vu sa valeur baisser de plus de 25% alors que le prix du palladium a fini l’année en légère hausse. Similairement, si l’indice S&P GSCI Energy spot s’est apprécié de 4% sur 2013, le prix spot du gaz naturel s’est apprécié de 26% alors que le prix spot du Brent resta presque inchangé. Choisir d’éviter un marché dont le prix baisse peut donc se révéler très limitatif et donc insuffisant pour exploiter

2

les opportunités créées par ces mouvements de ces marchés. Avoir la capacité de vendre à découvert crée non seulement de la valeur dans une perspective de gestion des risques et de rentabilité, mais aussi réduisant la volatilité du portefeuille. Une approche long/ short dans les matières premières est donc davantage adaptée à un environnement de forte dispersion. De plus, il est nécessaire de prendre en compte un autre aspect des marchés de futures sur matières premières: la forme de la courbe des prix à terme. Le coût de passage d’un contrat future à un autre (roll) peut s’avérer tellement élevé qu’il en annule complètement le profit. Par exemple, le coût de roll pour le Brent en 2013 s’élevait à plus de 5%. Au 31/01/14, en dépit d’un consensus de marché négatif sur le prix WTI, la backwardation de la courbe pour 2014 était de plus de 7.5%. Tenir une position short dans de telles conditions s’avère très difficile. Une gestion active de positions long et short sur ces courbes à terme permet d’extraire cette valeur additionnelle. A l’heure actuelle, il reste encore difficile d’affirmer que les marchés de matières premières présentent une perspective d’achat indiscriminé. Certains marchés, comme le soja et le maïs, restent excédentaires. Une approche guidée par les fondamentaux permet de capitaliser davantage sur ces opportunités dans des marchés soumis à des revirements à court terme. En 2013, cette approche a d’ailleurs permis d’obtenir une surperformance des indices de hedge funds de matières premières par rapport à des indices long only tout en offrant une volatilité réduite. Les gérants capables de capitaliser sur des marchés moins représentés ou absents des indices purent tirer leur épingle du jeu en étant moins exposés aux flux macrofinanciers. Si leur performance absolue au cours des trois dernières années a pu décevoir, les hedge funds restent sans doute un véhicule d’investissement bien adapté pour s’exposer aux mouvements des marchés de matières premières, tout en assurant une bonne protection contre les risques de baisse. n

3 Corrélation moyenne sur 6 mois glissants entre différents secteurs des matières premières (01/1995-01/2014).

Rendements des indices de matières premières S&P GSCI Spot pour 2013.

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MATIÈRES PREMIÈRES

de prôner l’achat d’indices globaux dans de cette classe d’actifs. De plus, les caractéristiques fondamentales d’offre et de demande pour chacun des secteurs et de leurs composants diffèrent. En conséquence, celles-ci se traduisent par une différenciation des dynamiques de prix. Si cette différence de comportement semble aujourd’hui logique, la financiarisation des matières premières au cours des années 2000 a d’abord conduit à une forte absence de discrimination, initialement lors de la hausse des prix, puis dans la baisse depuis 2012. L’observation de la corrélation intersectorielle pour les secteurs de l’indice S&P GSCI (énergie, métaux précieux, métaux industriels et matières agricoles) en témoigne comme nous pouvons le constater ci-contre (graphique 1).

.21


.22

Est-ce le futur Eldorado? PAR Aksel AZRAC Senior Partner, 1875 Finance

LA CHINE EST LE SÉSAME VITAL S’intéresser au cours des matières premières c’est immédiatement ausculter avec précision la santé de l’économie chinoise. L’un ne va pas sans l’autre. Ces deux éléments macroéconomiques

cruciaux sont aujourd’hui intimement liés, car la Chine utilise dans son usine monde près de 52% du ciment mondial, 48% du cuivre, 60% de la limaille de fer, 42% du zinc, 50% de l’acier et 22% du pétrole. L’atelier du monde est ainsi devenu ces dernières années une gigantesque usine qui capte à elle seule une très grande part des flux des matières premières mondiales. Or, ces vingt-quatre derniers mois, la vitalité de l’économie chinoise est au centre de toutes les interrogations. Surchauffe de l’immobilier, tassement des exportations, mauvaises dettes des banques et pour chapeauter le tout, une pollution récurrente dans les grandes villes qui impose des restrictions à la libre circulation des personnes et des biens. Ce sont précisément ces mauvaises nouvelles qui préoccupent les économistes et c’est justement celles-ci qui vont entraîner la baisse du taux de croissance de l’économie chinoise. Ainsi, nous pensons que la croissance économique va certainement continuer à fléchir quand bien même une croissance plus faible introduira une demande soutenue de matières premières. L’exode rural, l’urbanisation galopante en Chine (seuls 55% de la population vit dans les villes), les besoins d’infrastructure qui en découle, l’émergence de la classe moyenne qui souhaite vivre un mode de vie occidental avec achats d’automobiles et de biens de consommation courante tout comme la volonté claire de s’orienter vers des énergies renouvelables - la construction d’éoliennes et de panneaux solaires demandent beaucoup d’acier et de cuivre - va continuer à stimuler la demande en matières premières. Cependant, nombreux sont les investisseurs qui ont douté de cette demande ce qui les a ainsi amenés à vendre les sociétés minières ces trois dernières années.

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500 450

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250 200

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2014E

2013E

2012

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2009

2008

2007

2006

2005

2004

50 2003

0 Source: Company data; Goldman Sachs Global Investment Research

300

2002

Top 10 S&P GSCI industrial Metals Spot - Price INDEX

350

2001

TOTAL capex, GS mining coverage 2001-2014E (US$ mn) Miners under GS global coverage spent over US$140 bn on capex in 2012, with a small decline in 2013; we estimate c.US$125 bn in 2014.

400

120,000

Capex USSmn

MATIÈRES PREMIÈRES

A

près trois ans de sous-performance par rapport aux principaux indices mondiaux (voir tableau ci-dessous), le secteur des matières premières peut-il renaître de ses cendres comme le Phénix? La question qui se pose est de savoir si le secteur va retrouver la faveur des investisseurs dans les mois à venir et si les grandes et moyennes compagnies minières vont être à nouveau recherchées? Comme on peut le constater, cette sous-performance a été massive. Les résultats sont en ce point implacables. Du 1er janvier 2011 au 31 décembre 2013, les cinq plus grandes compagnies minières au monde ont perdu en moyenne 33% de leur valeur boursière alors que durant la même période le Dow Jones et le Nasdaq se sont appréciés de 43% et 57% respectivement. Il est important de noter que durant la période évoquée ci-dessous la valeur du cuivre a perdu 12% alors que le prix du pétrole s’est déprécié de 5%. Comme on peut le constater, ces baisses sont modestes par rapport au repli boursier des compagnies minières. Quelles sont alors les raisons qui expliquent cette sous-performance des grands groupes miniers? Pour donner les principaux éléments de réponse, il convient d’analyser autant l’offre que la demande des matières premières. Et observer comment les grandes compagnies minières ont réagi dans cet environnement mouvant.

0


RELANCER LES COURS EN MAÎTRISANT L’OFFRE Depuis le début de cycle en 2000, les grands groupes miniers ont fortement réagi en tentant d’activer le plus possible de mines en production. Et les marchés financiers avaient récompensé ces efforts durant toute cette période. Les compagnies qui avaient la plus forte croissance de leur production ont permis de dégager d’importants profits, car les prix des matières premières ne montraient qu’un profil haussier. Mais le vent a clairement tourné et le marché a subi ses premiers retournements. Une grande partie des projets entrepris lors de la décennie en or sont arrivés à maturité depuis deux ans. En effet, il convient de garder à l’esprit que la découverte d’un gisement et sa mise en production demandent parfois une période qui peut s’étaler de dix à quinze ans. Aujourd’hui, le marché s’inquiète tout particulièrement de la surproduction de minerai de fer et du cuivre pour les deux à trois ans à venir. N’oublions pas que ces deux métaux sont les plus importants en volumes - hors pétrole et matières agricoles - et représentent une grande partie des profits des grandes compagnies minières. Ainsi, le minerai d’or est à l’origine de plus de 80% des profits de Vale et Rio Tinto pour ne prendre que deux exemples flagrants. Outre la crainte avérée de surproduction, les investisseurs ont assisté depuis 2000, et tout particulièrement les trois dernières années, à des coûts de construction et des coûts d’exploitations bien plus élevés que prévu. Il n’est dès lors pas rare de voir des projets devisés 50 à 100% plus cher qu’originellement prévu avec des délais de retard de deux ans. Le cas de la mine de PascuaLama, qui s’étale entre l’Argentine (25%) et le Chili (75%), est souvent cité en exemple. Le projet était estimé dans un premier temps à 2 milliards de dollars US et devait aboutir au plus tard en 2011 pour un début d’extraction. Or, le coût actuel a quadruplé et flirte avec les 8 milliards de dollars US avec une mise en production à l’horizon… 2015, soit quatre ans plus tard que prévu! Pour noircir ce tableau, les coûts d’exploitation minière ont explosé comme le montre le graphe ci-dessous. La principale raison est que les découvertes intéressantes et rentables se font toujours plus rares. En effet, comme pour le pétrole, il faut aller toujours plus loin, toujours plus profond et dans des régions toujours plus difficiles d’accès. De leur côté, les mines affichent des teneurs en minerais toujours plus faibles ce qui exige des cours de matières premières de plus en plus élevés afin de pouvoir espérer atteindre un retour sur investissement profitable. A cela s’ajoute une forte progression des taxes aux gouvernements locaux ce qui a pour conséquence d’augmenter les coûts d’exploitation et de diminuer mécaniquement les marges des producteurs. Tous ces facteurs réunis expliquent la large sous-performance des sociétés minières.

.23

LES COMPAGNIES MINIÈRES CHANGENT DE MODÈLE Sous la pression des investisseurs qui cherchent à augmenter leur profitabilité et les craintes de ralentissement économique de la Chine depuis maintenant deux à trois ans, les grandes compagnies minières ont fait le choix de geler grand nombre de projets de développements de nouvelles mines. Elles ont aussi pris le parti de diminuer leurs investissements dans les mines existantes, de fermer les mines peu rentables et de distribuer ainsi des plus grands dividendes aux actionnaires avec pour objectif de les attirer à nouveau à investir dans le secteur. Nous sommes ainsi passés d’un modèle orienté sur la croissance de la production à un modèle dans lequel seul compte la discipline d’investissement et la préservation du cash. Cette nouvelle donne a bien sûr un impact sur les cours des matières premières. Un autre constat s’impose: à partir de 2015, il y aura très peu de mines riches en minerai de fer, de cuivre, de charbon, de zinc qui seront ouvertes dans le monde. Pour le zinc, par exemple, force nous est de constater que parmi les dix plus grandes mines au monde, quatre d’entres-elles cesseront d’extraire du minerai dans les deux ans à venir. Pire, presque aucune nouvelle mine ne viendra soutenir ce vide dans la production, car les projets de construction de nouvelles mines ont pour la plus grande majorité tous été repoussés aux calendes grecques. A cela s’ajoute un autre effet: les grands groupes miniers ont clairement choisi d’attendre les premiers soubresauts d’une possible reprise économique avant de remettre sur le marché de nouvelles capacités. Les petits groupes miniers, quant à eux, n’arrivent pas à se financer vu le risque lié à l’activité. Même souci du côté du minerai de fer. En 2008, les analystes tablaient sur la construction d’une cinquantaine de mines pour l’extraction de la limaille de fer afin de coller à l’offre cette dernière. Or de nos jours, seul un tiers de ces mines projetées ont réellement vu le jour. Du coup, les stocks qui avaient atteint des niveaux record sont tranquillement en train de baisser ce qui a permis d’amortir la chute des cours de zinc et de les stabiliser. Avec un déclin naturel du nombre de mines existantes tout en tenant compte d’une demande plus faible des marchés émergents, nous devrions à nouveau retrouver un déséquilibre en faveur de la demande ce qui entraînera une remontée des cours des matières premières, et donc des marges des producteurs. Cette perspective est confortée par les derniers chiffres qui font montre d’une progression des cours des producteurs de 20% depuis l’été dernier. Le marché semble ainsi anticiper ce retournement de tendance après trois ans d’hésitations. n

MATIÈRES PREMIÈRES

DOSSIER


.24

Sachez investir dans des sources d’énergie durables

PAR NITESH SHAH Research Analyst ETF Securities

MATIÈRES PREMIÈRES

L

es énergies de substitution -qui incluent les énergies renouvelables et le gaz naturel-, devraient connaître une croissance inégalée ces 30 prochaines années. Avec des engagements de multiples gouvernements à travers le monde en faveur de la réduction des émissions de gaz à effet de serre, les sources d’énergie les moins polluantes vont progressivement prendre le pas sur les combustibles fossiles traditionnels. Le pire de la crise de la dette souveraine étant probablement derrière nous, bon nombre de gouvernements en retard sur leurs objectifs vont devoir intensifier leurs

efforts pour revenir à hauteur, entraînant dans leur sillage les acteurs du secteur des énergies de substitution. Le Paquet Climat-Énergie 2030 de la Commission européenne annoncé le mois dernier prône une intensification de l’utilisation des énergies renouvelables. Selon nos estimations, le rapport cours/bénéfice moyen pondéré des titres de l’indice DAXglobal Alternative Energy, par exemple, est aujourd’hui plus de 35% inférieur à sa moyenne sur cinq ans, indiquant que le secteur représente désormais une opportunité séduisante pour les investisseurs à long terme.

LES ÉNERGIES RENOUVELABLES VONT DÉPASSER LES COMBUSTIBLES FOSSILES TRADITIONNELS… ET GRIGNOTER LEUR PART DE MARCHÉ Cumulative Growth in Energy Consumption 2010-2040

Energy Mix 2010 vs. 2040

Source: EIA, ETF Securities

ÉNERGIES RENOUVELABLES: LA SOURCE D’ÉLECTRICITÉ QUI CONNAÎT LA PLUS FORTE CROISSANCE

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En termes de production d’électricité, les énergies renouvelables continuent d’afficher un taux de croissance sans équivalent. La part d’électricité produite à partir des énergies renouvelables augmente en valeur absolue. D’ailleurs, selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), elle devrait dépasser la quantité d’électricité produite à partir du gaz naturel et représenter lll


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.26 le double de la production d’électricité d’origine nucléaire d’ici à 2016, devenant la deuxième source d’électricité à l’échelle mondiale après le charbon. D’ici à 2035, les énergies renouvelables devraient assurer 31% de la production brute mondiale d’électricité, une hausse de 20% par rapport à 2011 et de 19% par rapport à 2006.

Global Electricity Production by Source

Source: EIA, ETF Securities

MATIÈRES PREMIÈRES

UNE DURABILITÉ DOPÉE PAR LA RÉDUCTION DES COÛTS ET UNE COMPÉTITIVITÉ ACCRUE La technologie des énergies renouvelables vivant traditionnellement d’aides gouvernementales, le risque que les subventions et autres initiatives publiques disparaissent constitue une menace réelle pour le secteur. Cependant, le coût de la technologie à mettre en œuvre continue de baisser et pourrait à terme concurrencer les sources d’énergies traditionnelles. Comme le montre ce graphique, dans de nombreuses régions, le coût normalisé1 de la production d’électricité à partir des énergies renouvelables peut égaler celui d’une turbine à gaz à cycle

combiné fonctionnant au «nouveau charbon» ou au «nouveau gaz». Selon l’AIE, d’ici à 2035, le coût de l’énergie solaire photovoltaïque devrait chuter de 40 à 60% par rapport à 2011 dans la plupart des régions. Quant au coût normalisé de la production d’électricité éolienne, il devrait tomber en dessous des prix de gros dans l’Union européenne d’ici à 2020 et en Chine d’ici à 2030, un seuil qui la rendra compétitive sans avoir recours aux aides publiques.

Global Levelised Costs of Power Generation Ranges, Q1 2013

Remarques: TGCC = turbine à gaz à cycle combiné; ESC = énergie solaire concentrée; PV = photovoltaïque; Europe CO = Allemagne, Autriche, France, Suisse; US (PJM) = opérateur régional couvrant 13 états américains et le District of Columbia

Source: IEA analysis, Bloomberg Le coût normalisé est souvent cité comme un indicateur synthétique et pratique de la compétitivité globale des différentes technologies de production d’électricité. Il représente le coût par kilowatt/heure (en dollars constants) de la construction et de l’exploitation d’une centrale électrique sur une durée d’utilisation et de vie financière prévue.

L’INTENSIFICATION DU RECOURS AUX ÉNERGIES RENOUVELABLES: UNE NÉCESSITÉ Selon l’AIE, le monde ne pourra pas tenir l’objectif que les gouvernements se sont fixé de limiter l’augmentation de la température moyenne globale à 2 degrés Celsius (°C). Au vu des politiques déjà à l’œuvre ou en cours de mise en place, l’étude de l’AIE montre que cette augmentation se situera entre 3,6 et

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5,3 °C. L’AIE estime que cet objectif est réaliste compte tenu de la technologie actuelle, mais qu’il faut redoubler d’efforts et intensifier considérablement le recours aux énergies renouvelables ainsi que les investissements visant à accroître le rendement énergétique des sources traditionnelles. Avec le train de lll


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.28 mesures qu’elle recommande pour limiter la hausse de température à 2 °C, l’AIE prévoit une augmentation de 20 à 27% de la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique global d’ici à 2020. Soit 2% de plus que les projections prévues avec les politiques actuelles. Ce scénario implique également un investissement cumulé de 2,000 milliards de dollars dans les énergies renouvelables jusqu’à 2020. Dans de nombreux pays, l’utilisation des énergies renouvelables dépend des objectifs fixés au niveau gouvernemental. C’est le cas notamment avec l’objectif de 20%

de la demande totale d’énergie en 2020 dans l’Union européenne; avec les normes relatives aux portefeuilles d’énergies renouvelables ou RPS (Renewable Portfolio Standards), qui concernent 30 états et le District of Columbia; avec les objectifs actuels en termes de capacités par type de technologie en Chine, en Inde et au Brésil; et avec les prescriptions concernant les mélanges de biocarburants dans de multiples pays. Les gouvernements devraient renforcer ces dispositifs pour atteindre les objectifs à long terme de réduction de la hausse de température.

Primary Demand for Renewable Energy Under Different Scenarios (2010 to 2035)

MATIÈRES PREMIÈRES

(Compound Annual Growth)

Source: IEA Current policies: An extrapolation of current energy policies New policies: Founded on current policies and assumes implementation of new policies announced 450 scenario: A scenario in which the concentration of green-house gases will be limited to 450 ppm, which is believed to cap the longterm temperature rise to 2°C

ÉNERGIES RENOUVELABLES EN EUROPE: UNE TENDANCE VERS UNE INTENSIFICATION

ACTIONS DU SECTEUR DES ÉNERGIES DE SUBSTITUTION: UN PRIX RELATIVEMENT FAIBLE EN RAPPORT C/B

L’Union européenne s’est fixé pour objectif de combler 20% de ses besoins énergétiques avec les énergies renouvelables d’ici à 2020, et la Commission européenne (CE) a proposé de porter cet objectif à 27% au minimum pour 2030. Le scénario proposé par la CE permettrait de réduire de 40% les émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030 et, dans ce cadre, les énergies renouvelables joueraient un rôle prépondérant. La progression vers l’objectif de 2020 a fléchi à cause de la crise de la dette souveraine, les gouvernements ayant dû réaffecter leurs investissements vers des besoins plus immédiats. Si l’évolution actuelle se maintient, l’objectif ne sera pas atteint. Cependant, le pire de la crise étant passé, le rythme de progression devrait s’accélérer. Compte tenu des objectifs ambitieux, il y a fort à parier que les efforts devraient s’intensifier ces prochaines années.

Si l’on examine les titres de l’indice DAXglobal Alternative Energy, de nombreuses actions s’échangent actuellement à des rapports cours/bénéfice (C/B) très inférieurs à leur moyenne historique. Le rapport C/B moyen pondéré de cet indice est actuellement inférieur de 36% à sa moyenne sur cinq ans, ce qui montre combien ce secteur est aujourd’hui abordable. n Forward Price/Earning Ratio Relative to Historic Average

Europe 2020 Target Progress

Source: ETF Securities, Bloomberg 12-month forward P/Es from Bloomberg consensus as a percentage of the average of five years of 12-month trailing P/Es Three securities from the index do not have sufficient data to perform the analysis (OAO Gazprom, LG Chemicals, Samsung SDI) Source: European Commission, ETF Securities

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enjeux

Prévoyance

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Prévoyance professionnelle Les banques misent sur la flexibilité et la performance

LES BANQUES OUVRENT UNE BRÈCHE Puisque l’heure est à la réflexion portant sur l’avenir du système de prévoyance professionnelle, les banques ont décidé d’investir un marché sur lequel elles n’étaient généralement présentes (lorsqu’elles y étaient) que comme gestionnaires de placements collectifs. Puisque l’on parle désormais d’individualisation partielle, elles mettent en avant leur écoute du client.

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.32 Prévoyance enjeux

Par Alexandre Michellod

CAIA Responsable des solutions de prévoyance Product Manager Banque Privée Edmond de Rothschild

Plaidoyer pour une approche flexible Cogérer les enjeux de la prévoyance professionnelle minimale et surobligatoire devient le crédo de bon nombre de banques de la place suisse. Reste à choisir sa stratégie.

E

n rendant public, il y a quelques mois, son projet “Prévoyance vieillesse 2020”, le Conseil fédéral a montré qu’il souhaitait réformer simultanément l’AVS et la prévoyance professionnelle à travers une «approche de solution exhaustive pour une réforme capable de rallier la majorité d’ici l’an 2020». Les objectifs liés à ce projet sont doubles: d’une part, «maintenir et garantir le niveau des prestations de la prévoyance», de l’autre, «adapter durablement les bases de financement de l’AVS et de la prévoyance professionnelle aux nouvelles conditions démographiques et économiques». Une telle approche ne pouvait qu’inciter les banques à se positionner sur un marché de la prévoyance devenu enjeu fondamental dans la mesure où l’épargne et la fortune des Suisses ne sont pas forcément détenues au niveau de fortune libre, mais plutôt à travers les actifs de la prévoyance, principalement au niveau du 2e pilier. La plupart des banques actives sur le marché suisse redécouvrent ainsi le charme du marché local, mais aussi les spécificités de la prévoyance. Un marché que l’on estime à quelque 750 milliards de francs et sur lequel chacun cherche aujourd’hui à se positionner. Avec une première question: comment faire pour aller servir les intérêts des institutions de prévoyance? En l’espace d’une génération, quasiment 50% des acteurs du secteur ont disparu. En1996, on dénombrait 4285 institutions de prévoyance. Quinze ans plus tard, elles étaient officiellement au nombre de 2191. Et la concentration continue. Car si les entreprises suisses, obligées depuis le milieu des années 80 de s’affilier à une institution de prévoyance conformément à la LPP, ont dans un premier temps cédé à la tentation de la solution intégrée de caisse de pension, l’expérience et le renversement de la conjoncture économique leur ont ouvert les yeux. Désormais, il devient, pour certaines d’entre elles, plus efficient de séparer la prévoyance dite surobligatoire de la prévoyance de base plutôt que de conserver des plans d’assurance intégrés enveloppants aux coûts élevés et peu flexibles auprès d’un seul prestataire. Le mouvement n’a d’ailleurs pas touché que les petites structures. Certaines parmi ces moyennes et grandes entreprises n’hésitent pas à dissoudre leur propre fondation complémentaire pour externaliser la gestion opérationnelle auprès d’un prestataire indépendant. D’autres sont allés plus loin et ont confié l’ensemble de la gestion de la prévoyance professionnelle à des fondations collectives, ou interentreprises. Cette période de recomposition du marché et de diminution du nombre de caisses de pension autonomes au profit de l’émergence de fondations collectives a, par conséquent, donné lieu à une réflexion plus large des entreprises sur le fonctionnement et l’organisation de leur prévoyance professionnelle: fallait-il s’orienter vers un prestataire unique, capable d’assurer la partie obligatoire et de proposer des BANQUE&FINANCE N°123 I MARS-AVRIL 2014

assurances complémentaires ou, au contraire, était-il plus opportun de scinder ces activités entre deux prestataires différents? Ces deux solutions ont eu leurs partisans et le marché s’est ainsi organisé. Quel rôle les banques peuvent-elles prétendre jouer au moment où les politiques ouvrent le chantier de la pérennité du système? Le moment est crucial et les choix stratégiques; soit elles se positionnent en tant que nouvelles entrantes sur ce marché, en concurrence directe avec les acteurs historiques (assureurs et fondations), soit elles se positionnent en partenaires de ces mêmes acteurs, mettant en avant leur double compétence: car si la banque peut bien évidemment devenir le mandataire de gestion pour une partie des avoirs détenus par la fondation (ce qui se fait d’ailleurs généralement de manière balancée ou ségréguée par fonds de placement), elle peut surtout devenir un prestataire de services fournissant aux entreprises des plans de prévoyance flexibles et individualisés qui, combinés au libre choix de la stratégie de placement, permettent à ses bénéficiaires (c.-à-d. les employés) une constitution sur mesure et plus efficiente de l’épargne de prévoyance. UN DOUBLE INTÉRÊT Cogérer les enjeux de la prévoyance professionnelle minimale et surobligatoire devient donc le crédo de bon nombre de banques de la place suisse. Quelques-unes font aujourd’hui le choix d’appliquer au 2e pilier des enveloppes de prévoyance ou une segmentation de type semi-institutionnel, ce qui permet de distinguer les différents niveaux qui la composent à la fois sur un plan collectif et sur un plan individuel. L’objectif étant clairement de s’appuyer sur l’expertise de la banque pour s’orienter vers un dialogue direct avec “l’assuré client”. Elle pourra ainsi le faire bénéficier, lorsqu’il choisira de placer une partie de ses capitaux de prévoyance, des mêmes techniques d’allocation d’actifs que celles qu’elle destine habituellement aux investisseurs institutionnels, combinée à une approche Private Banking sur mesure. Cette démarche partenariale présente en définitive un double intérêt: elle permet à l’entreprise qui externalise sa prévoyance professionnelle de rester attractive auprès de ses employés assurés en intégrant des prestations complémentaires dont elle délègue la mise à œuvre opérationnelle, et elle fournit à la banque un complément d’activité auprès d’une clientèle suisse aisée (par exemple, les bénéficiaires de plan de prévoyance surobligatoire). Celle-ci pourra ainsi profiter des conseils et du savoir-faire de la banque pour gérer ses capitaux de prévoyance et, plus largement, l’ensemble de ses actifs par une approche patrimoniale globale proposée par les experts en fiscalité ou en planification financière. n


enjeux

Prévoyance

.33

Caractère hybride de la prévoyance professionnelle suisse

(source Banque Privée Edmond de Rothschild)

Prévoyance professionnelle classique et prévoyance professionnelle avec libre choix de la stratégie de placement

(Sources: PensExpert)

e moment est L crucial et les choix stratégiques

UNE ÉVOLUTION NÉCESSAIRE ET BÉNÉFIQUE Trois grandes raisons expliquent aujourd’hui l’inflexion souhaitable de la prévoyance professionnelle vers une gestion individualisée et flexible: - l’évolution de la démographie et de l’environnement économique, qui constitue un réel défi à l’horizon 2020-2030 pour le système de prévoyance suisse

Prévoyance flexible: fonctionnement opérationnel

(source Banque Privée Edmond de Rothschild)

- l’évolution du principe fondamental de gestion collective et solidaire qui tend à une individualisation de la partie surobligatoire par une plus grande flexibilité des plans de prévoyance et le libre choix de la stratégie de placement - Les exigences croissantes en matière de transparence dans la gestion des capitaux de prévoyance, qui incitent à une démarche scindée («split») permettant d’obtenir des prestations complémentaires («bel étage») tout en maîtrisant l’impact des frais de gestion.

BANQUE&FINANCE N°123 I MARS-AVRIL 2014


.34 Prévoyance enjeux

PAR Cédric Perret-Gentil

Ph.D. Gérant senior Mandats institutionnels multiactifs Union Bancaire Privée, Genève

PAR Andrea Laurent

Ph.D. Gérant senior Responsable mandats institutionnels multiactifs Union Bancaire Privée, Genève

L

Faire le choix de la gestion asymétrique La gestion asymétrique offre des avantages considérables par rapport à la seule gestion benchmarkée. Elle combine une gestion benchmarkée à la hausse et absolue à la baisse.

es principes de base de la gestion asymétrique consistent à couper le risque extrême («tail risk») tout en générant une performance supérieure aux allocations de référence dans les phases haussières de marché. Pour atteindre cet objectif, nous nous appuyons sur un processus d’investissement innovant qui amplifie la prise de risque – et donc le potentiel de performance – lors de phases haussières, grâce à l’incorporation d’une composante de bêta dynamique («smart beta») dans la gestion. Cette exposition dynamique aux classes d’actifs risquées offre un potentiel de performance supérieur à celui offert par les gestions benchmarkées traditionnelles, car il prend en compte non seulement les objectifs de performance de la caisse de pension, mais aussi la perte maximale tolérable durant une année calendaire, qui est fréquemment liée au taux de couverture minimum admis. L’utilisation de ce type de mandats balancés dynamiques peut servir plusieurs besoins. L’un d’eux consiste à donner à une caisse de pension toutes ses chances de revenir à un taux de couverture satisfaisant, en demeurant à la fois conservateur par rapport aux risques encourus et «agressif» par rapport à ses attentes de performance. La meilleure illustration d’une telle solution d’investissement est un mandat multiclasses d’actifs (c.-à-d. actions et obligations) dont le but est d’offrir la performance de l’indice Pictet LPP-40 sans excéder le risque extrême de baisse de l’indice Pictet LPP-25. Pour ce faire, les contraintes de poids sur les classes d’actifs sont “échangées” contre une limite de perte maximum annuelle. Une autre déclinaison de ce type de solution d’investissement est de viser la performance de l’indice Pictet LPP-25 avec environ 50% de son risque extrême de baisse. Ainsi, dans le cadre de ce type de gestion asymétrique, rendement et risque font partie intégrante de la discussion et du processus d’investissement. Lorsque l’allocation stratégique du client – correspondant à l’univers d’investissement et le benchmark – est donnée, deux possibilités existent et permettent de s’adapter aux besoins spécifiques de chaque caisse de pension: en raisonnant en fonction du risque de perte maximum défini au sein de l’allocation stratégique, on peut estimer l’excédent de rendement moyen réalisable; ou inversement, lorsque la cible de performance est donnée, on peut proposer un risque de perte maximum («floor»). La convexité nécessaire à cette gestion asymétrique provient d’un processus d’investissement de type «top-down», dont le point de départ est l’objectif de performance et la tolérance au risque du client. Le processus d’investissement évalue les marchés de manière fondamentale – en se basant sur un scénario macroéconomique et sur les conclusions BANQUE&FINANCE N°123 I MARS-AVRIL 2014

du Comité d’investissement – et de manière systématique – au moyen d’un screening approfondi de l’univers d’investissement. Ensuite, la construction et la gestion de portefeuille comportent trois étapes: la première, stratégique, est liée au budget de risque maximal disponible et cherche également à limiter le coût de la protection contre la baisse; la seconde, tactique, est liée à la gestion de l’allocation d’actifs et est complémentée par une stratégie d’options permettant d’atténuer les baisses, mais aussi – et surtout – d’amplifier le potentiel de performance à la hausse; la dernière est liée à la protection contre la baisse et se concentre sur le monitoring de la performance en fonction du budget de risque disponible – ce qui permet, le cas échéant, de respecter la limite de perte maximum annuelle («floor»). L’approche de gestion asymétrique avec protection contre le risque de baisse se fonde notamment sur les résultats d’études académiques récentes comme celle de l’EDHEC business school («Measuring the benefits of dynamic asset allocation strategies in the presence of liability constraints», March 2009). Ces études démontrent en effet que pour les caisses de pension – qui sont par excellence des investisseurs de long terme, mais ayant des contraintes de court terme sur leur degré de couverture –, ce type de gestion est supérieur à une gestion benchmarkée traditionnelle, car il permet de limiter au maximum les contributions d’assainissement demandées aux assurés en cas de taux de couverture insuffisant. Alors que la gestion benchmarkée traditionnelle revient à suivre les indices à la hausse comme à la baisse, sans spécifiquement prévoir la mise en place de pare-feu contre la survenance du risque de perte extrême, la gestion asymétrique permet de s’en prémunir tout en conservant un potentiel de rendement important. Ainsi, ce type de gestion devrait permettre aux caisses de pension de gérer une situation de marché telle que celle survenue en 2008, ce qui est primordial. C’est paradoxalement souvent lorsque les marchés se trouvent à leurs plus bas niveaux et que les pertes se sont accumulées de façon difficilement supportable que la tentation est la plus grande pour diminuer le risque du portefeuille. Audelà des pertes engendrées, cette façon de faire comporte également le risque de manquer le rebond des marchés – impactant donc de manière négative la performance à long terme. Innovantes, les techniques de gestion asymétrique favorisent la génération d’une meilleure performance sur le long terme et leur dimension multiclasses d’actifs facilite la mise en œuvre du concept de bêta dynamique («smart beta»). Ainsi, ce type de gestion, dont le potentiel de rendement est fort, par rapport au risque encouru est particulièrement adapté aux caisses de pension. n


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.36 Prévoyance enjeux

Institutionnel: la disparition des actifs sûrs Dans quelques mois, le système suisse de prévoyance professionnelle par capitalisation fêtera ses trente ans d’existence. Depuis 1985, l’environnement de cette gestion institutionnelle a beaucoup changé, mais le système a fait preuve d’une certaine résilience, même si dans les années 2008 et 2009 quelques doutes ont été exprimés sur sa pérennité.

S

i au sortir de la crise financière, certaines caisses n’étaient plus en meure de faire face à leurs engagements, ce n’est plus le cas et les taux de couverture sont souvent remontés bien audelà de 100%. «Une caisse de pension a une espérance de vie qui va bien au-delà de celle de son gérant», philosophe Olivier Ferrari, CEO et fondateur de Coninco Explorer in Finance SA, spécialisée dans les placements du 2e pilier et l’investissement socialement responsable. Il reste que les perspectives du système suisse sont évaluées avec moins d’optimisme: «avant, l’on pensait que l’appréciation du capital suffirait à elle seule à financer les prestations. Maintenant, on s’aperçoit que l’apport des cotisations est indispensable au versement des prestations». La manière de gérer les fonds du 2e pilier a beaucoup évolué depuis 1985. La gestion est plus facile dans un environnement caractérisé par une assez forte inflation et des taux élevés. Dans un premier temps, l’évolution des taux d’intérêt avait même renforcé les conditions favorables qui avaient présidé à la naissance du système. En 1993 encore, les obligations suisses rapportaient du 7%, un rendement tombé depuis lors aux alentours de 1%.

ACTIONS: PAS PLUS DE 30% La place des actions dans la gestion de la fortune du 2e pilier fait toujours débat. Au tournant des années 1990, alors que les caisses de pension misaient surtout sur l’immobilier et les obligations, la gestion institutionnelle était réticente à se tourner vers les actions. A l’époque, l’argumentation était pourtant simple: à long terme, disait-il, les actions sont plus performantes que n’importe quelle classe d’actifs et, de fait, l’étude des charts à long terme paraissait plus convaincante que n’importe quelle démonstration. Dans une telle perspective, même la grande Dépression des années 1930 pouvait faire figure d’événement anecdotique. Une vingtaine d’années plus tard, la démonstration est beaucoup moins claire et les gains des actions restent modestes après une première décennie du XXIe siècle difficile, marquée par la crise financière de 2008/2009. Aujourd’hui, Olivier Ferrari préconise prudemment de ne pas excéder 30% en actions. «Un portefeuille investi à 50% en actions en 2001 s’inscrit en hausse de 37% en janvier 2014, mais, si la part actions n’excède pas 30%, la hausse atteint 47%», dit-il. C’est une façon de rappeler que le mieux est l’ennemi du bien.

LES OBLIGATIONS AU RISQUE DES TAUX Les habitudes de gestion réagissent à l’évolution des taux, mais au demeurant assez lentement puisque les institutions de prévoyance détiennent en moyenne encore 25% d’obligations suisses. A l’heure actuelle, estime Olivier Ferrari, les obligations suisses représentent le plus gros risque pour les caisses en raison de leur manque de rendement. «2013 est la première année où les obligations ont enregistré une performance négative de 4%», explique pour sa part Alain Freymond, administrateur de BBGI Group. En trois ans, ajoute-t-il, les obligations de la Confédération affichent une perte de 10%. Or, une hausse des taux de seulement 1% aurait pour conséquence une baisse de 10% de l’emprunt de référence sur la Confédération. Malgré cela, les investisseurs institutionnels sont toujours fortement exposés au risque obligataire avec encore 46 milliards d’emprunts émis par des débiteurs étrangers et 82 milliards d’obligations en monnaies étrangères sur 672 milliards de placement en 2012, une proportion qui n’avait pas notablement varié depuis 2010. En deux ans, la fortune du deuxième pilier s’est notablement accrue, puisqu’elle s’inscrivait encore à 621 milliards en 2010. Parallèlement, la part des actions étrangères progressait de 106 à 119 milliards.

ET MAINTENANT LE RISQUE GÉOPOLITIQUE Pour sa part, Alain Freymond mise notamment sur la diversification: les directives de placement en vigueur autorisent désormais une assez large exposition à des classes d’actifs alternatifs, matières premières et Private Equity. Une diversification d’autant plus difficile à mettre en œuvre que le risque géopolitique actuel entraîne un manque de visibilité généralisé sur les marchés. Dans ce contexte, les actifs décorrélés sont difficiles à trouver: tout au plus peut-on relever que les matières premières sont susceptibles dans ce genre d’environnement de prendre le relais des actions. Encore faut-il savoir comment se positionner sur des marchés très segmentés. La donne se complique encore d’un élément psychologique, car certains investisseurs institutionnels commencent à se méfier des horizons trop lointains: il faut non seulement parvenir à dégager un rendement suffisant pour faire face à des obligations non négociables, mais il convient également de ne pas s’exposer à un risque de perte qui est partout à un moment où même le cash expose à un risque de faillite des banques dont la crise financière a démontré la réalité. n PAR MOHAMMAD FARROKH

BANQUE&FINANCE N°123 I MARS-AVRIL 2014


(Publi-information)


.38 Economie durable MANAGEMENT

MANAGEMENT

Un cycle vertueux d’économie durable passe par la mise en place les conditions-cadres permettant de réintégrer dans le circuit de la production/consommation nos déchets.

Renforcer développement durable et investissement

L PAR Olivier Ferrari

Fondateur et CEO Coninco Explorers in finance

BANQUE&FINANCE N°123 I MARS-AVRIL 2014

a croissance, dans sa définition de création de richesses, est mise à mal au début de ce 21e siècle. Elle a créé, au cours des deux cents années passées, une grande prospérité matérielle et financière pour les pays développés, respectivement nouvellement développés. Cet état de fait conduit à une réduction des amplitudes de gains pour certains secteurs, mais en crée tout autant si l’on ose repenser le moyen et long terme pour leur financement. Dans le même temps les influences géopolitiques ont conduit à amplifier une lutte des classes en créant une forte immigration entre les pays du nord et du sud, respectivement pays “pauvres” et pays “riches”. La consommation de matières premières a dépassé la capacité annuelle mise à disposition par

l’exploitation directe des sources d’approvisionnement “naturelles”. LE CHOIX DE LA RAISON La compétition que se livrent les instituts de gestion d’actifs financiers, une décennie de performance zéro en actions, une dérive de la responsabilité sociétale de la communauté des investisseurs, institutionnels, privés, professionnels ont conduit à une logique de gestion indicielle. Cette déviance a pour but de réduire les frais au maximum, de ne plus tolérer les écarts de cours conjoncturels de gestions actives et de modéliser le développement économique autour des algorithmes au service de la finance. Une telle démarche est sans conteste vouée à un échec systémique à moyen terme. Le tout est de définir quelle est cette échéance. Pour certains, on parlera d’une génération, soit vingt ans, pour d’autres, d’un cycle profes-

sionnel, soit quarante ans. Dans tous les cas, nous sommes tous collectivement et individuellement solidaires de nos actes et impacts de ceux-ci sur la prospérité et l’héritage que nous transmettrons. Le choix de la raison demande d’intégrer des valeurs plus fondamentales dans la gestion d’actifs, à savoir celle du travail, de la Recherche & Développement favorisant l’innovation, de favoriser par un investissement industriel durable et sociétal l’éclosion et le renforcement de nouvelles opportunités au niveau mondial ainsi que des pays “pauvres” à s’auto construire. Une telle démarche est le fondement d’un développement durable. MISE EN PLACE D’UN CYCLE ÉCONOMIQUE DURABLE Une des premières grandes opportunités est la mise en place de conditions-cadres permettant de


MANAGEMENT

Economie durable

réintégrer dans le circuit de la production/consommation les déchets de biens de consommation, ce qui permet d’offrir une réelle opportunité de développement économique et de fonder un cycle vertueux d’économie durable. Une telle approche demande de repenser le circuit économique, le prix d’un bien de consommation qui doit intégrer la reprise de celui-ci pour sa réintroduction dans la boucle de production/ consommation. Un deuxième atout majeur de redéploiement économique et d’investissement est représenté par tout ce qui impacte positivement la société civile et l’environnement. On parlera de technologies de l’environnement. L’univers est global à tous les stades de capitalisation. Une telle considération est créatrice d’emplois, de revenus pour l’économie, pour l’État et offre de nouveaux débouchés tant pour l’économie que pour les investisseurs.

.39

INVESTIR DANS LE DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE GLOBAL Consécutivement à l’avènement des pays ayant émergé, les investissements en infrastructures et microfinance permettent de disposer de retours sur investissements intéressants et représentent un défi sociétal majeur tant pour les pays développés que pour les pays “pauvres” qui doivent rejoindre un système économique en transition, mais indubitablement et nécessairement globalement intégré. La gestion indicielle de portefeuille représente le passé et le présent. S’engager dans un développement économique durable représente le présent et le futur. Une question de choix et de termes pour une approche de performance d’une finance positive. n

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MANAGEMENT

Ressources humaines

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Excellence du leadership

Stratégie talents

«Fit for the future»

Empowerment et bien-être

RH, un partenaire stratégique

Une étude réalisée auprès des dirigeants des plus grandes entreprises mondiales à l’occasion du “CEO Challenge 2014” a montré que leur première préoccupation changeait.

L’enjeu stratégique du capital humain

V

oilà qui est nouveau, mais pas surprenant: parce qu’ils se rendent compte que, pour être «fit for the future», les compétences de leadership de leur encadrement ne suffisent plus dans un monde où complexité, incertitude, changement et compétitivité deviennent la règle; qu’il est de plus en plus difficile d’attirer et de fidéliser les talents dont ils ont besoin; que le niveau d’engagement et de bien-être de leurs collaborateurs tend à chuter; qu’ils se sentent parfois eux-mêmes fatigués et en rupture au niveau de leur propre projet de vie. Que les experts RH n’exultent pas trop vite! La montée en puissance de RH fait aussi partie de leur agenda, puisque les CEO disent ne pas trouver dans cette fonction

les partenaires et les compétences dont ils auraient besoin. DES DÉFIS HORS ZONE DE CONFORT Les diverses crises surmontées ces dernières années ont laissé espérer des changements dans les pratiques et postures managériales. Force est de constater que les schémas dominants, liés à une logique d’efficacité et d’efficience à court terme, n’ont guère évolué. Et face à l’incertitude, nous observons plus que jamais la tendance à chercher les solutions dans des modèles anciens et dépassés, pour se rassurer. On sent clairement que la plupart des dirigeants sont sortis de leur zone de confort et l’impact de certaines de leurs peurs: de l’échec; de la faute; d’un feedback critique des médias ou réseaux sociaux; de conflits de valeurs ou de personne; ... Et ce sont ces peurs qui ont conduit aux

dérives lourdes de conséquences des systèmes de rémunération et de contrôle. En conséquence, leur management tend à devenir plus direct, plus contrôlant, plus procédurier, pour garder la maîtrise. Au lieu de rassurer, il peut être à l’origine d’un malaise croissant, parce qu’il éloigne du plaisir de réussir ensemble, de se sentir responsabilisé et reconnu, de co-construire. Il risque aussi d’éloigner de l’innovation organisationnelle et culturelle pourtant incontournable pour faire face aux défis qui nous attendent, la globalisation et la révolution internet n’ont de loin pas encore déployé tous leurs effets.

PAR Daniel Held Dr. Es Sc. Econ.r. Directeur PI Management

UN CONSIDÉRABLE DÉFI DE LEADERSHIP La situation actuelle constitue donc un énorme défi de leadership. Pas d’un leadership technocratique et contrôlant, dont uu BANQUE&FINANCE N°123 I MARS-AVRIL 2014


.42 Ressources humaines management

Après 12 années passées en entreprise dans des fonctions dirigeantes RH, Daniel Held a démarré une carrière de consultant et d’entrepreneur.

plus personne ne veut, mais d’un leadership inspirant, responsabilisant, qui sait allier confiance, dialogue, plaisir au travail, reconnaissance et performances élevées. Un leadership qui est donc source d’énergie et de réussite, qui présuppose un ancrage personnel qui permet d’avoir du courage 1 et de rester serein dans la tourmente, et une ouverture à l’innovation et à la confrontation. Un leadership qui favorise une culture agile et apprenante. Le management s’apprend en formation ou en business school. Pas ces qualités, qui peuvent cependant se développer, notamment par des processus expérientiels bien pensés, bien accompagnés, qui mettent l’accent sur la relation que le leader a avec soi (acceptation de ses talents et limites; projet pour sa carrière et sa vie) et qu’il a avec l’autre (confiance et respect mutuels, valorisation de ses talents; ...) afin de réussir des choses formidables ensemble. C’est un domaine où il s’agit d’innover, en combinant les moyens de développement adaptés à ces besoins, en termes de connaissance de soi, d’accès aux ressources nécessaires au moment voulu et d’expérimentation. Ce qui se révèle aujourd’hui plus décisif que jamais,

c’est la capacité de ces solutions à sortir les dirigeants de leur zone de confort et de leurs schémas pour expérimenter des postures et modèles nouveaux. On ne peut y arriver par des démarches classiques de formation ou de coaching. DES TALENTS À IMPLIQUER ET STIMULER La qualité du leadership constitue un atout décisif dans la stratégie talents de l’organisation. Parce que les vrais talents, et notamment ceux des nouvelles générations, sont exigeants envers leur management et n’acceptent plus comme chefs des gens qui ne leur apportent pas une valeur suffisante pour leur développement et leur performance. Les talents sont nombreux. Il s’agit de les détecter, de les attirer, mais surtout de les aider à valoriser leur potentiel et à le faire évoluer. On évitera donc tout particulièrement toutes les démarches qui ont pour impact de renforcer les egos plutôt qu’à acquérir une force intérieure, de la résilience, de l’humilité et de l’aisance dans les situations d’incertitude. Donner trop tôt dans un parcours des formations prestigieuses type business school se révèle généralement contreproductif avant que les talents n’aient

acquis la conscience de soi et la maturité nécessaires. Et cette conscience ne peut s’acquérir que dans l’action et la difficulté, avec un accompagnement de qualité: p.ex. en gérant des projets transversaux à fort enjeu; en réussissant la redynamisation d’équipes, des restructurations complexes, des innovations ou changements majeurs; en dirigeant des gens qui en savent plus qu’eux. Les talents apprendront surtout à se connaître et à définir un projet personnel, à devenir de vrais acteurs de leur carrière, pour réaliser leur projet de vie plus qu’à chercher à maintenir un illusoire équilibre de vie. En définissant ce qui leur tient à cœur, autant au niveau professionnel que privé (famille, autres passions, développement personnel ...), ils apprennent à poser le cadre de ce qu’est vraiment la «life balance»: réussir à réaliser un petit nombre d’objectifs qui sont vraiment importants dans leur vie, en y accordant l’énergie et les moyens nécessaires, et en sachant apprécier les résultats obtenus. VERS UNE RESPONSABILISATION INDIVIDUELLE FACE À SA CARRIÈRE ET À SON BIEN-ÊTRE

Voir D. Held, Où est passé le courage managérial, in Ressources 2013 (éditorial); disponible sous www.piman.ch - publications.

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E n matière d’évaluation, de réelles innovations ont été réalisées récemment, p.ex. par le Prof. Peter Saville et son équipe, pour apporter un renouveau décisif en matière d’évaluation des potentiels, des talents et motivations et des freins au succès, pour tout le cycle lié aux talents et au leadership – www.savilleconsulting.com. En matière d’accès aux connaissances nécessaires, les solutions Crossknowledge sont particulièrement innovantes dans leur pédagogie et leur facilité à être assemblées en un tout cohérent lié à un objectif à atteindre – www.crossknowledge.com; en matière d’expérimentation, des innovations majeures telles que les démarches centrées sur la réalisation de projets comme terrain d’apprentissage (ex. MicroMBA ou autres) et d’équicoaching – pour expérimenter de nouvelles postures et démarches en s’appuyant sur la relation homme cheval, méritent d’être explorées – p.ex. www.equites.ch. Accessibles via www.piman.ch


management

Ressources humaines

.43 43

Les talents apprendront surtout à se connaître et à définir un projet personnel, à devenir de vrais acteurs de leur carrière, pour réaliser leur projet de vie plus qu’à chercher à maintenir un illusoire équilibre de vie.”

Ce qui vaut pour les talents vaut pour la grande majorité des collaborateurs. Un des objectifs majeurs dans un monde qui implique des exigences élevées en matière d’agilité, de développement permanent et de capacité à vivre dans l’incertitude, consiste à permettre à chacun de prendre sa carrière, son développement et sa vie en mains. Il s’agit d’aller pour cela bien audelà des programmes de lutte contre l’absentéisme ou de promotion de la santé, qui relèvent encore de l’ancien paradigme. L’entreprise doit accepter un certain lâcherprise sur son capital humain, en offrant à chacun les moyens de prendre sa carrière, son équilibre de vie et sa santé en mains, dans le cadre de la vision et de la politique d’entreprise. Son rôle est de poser le cadre, les attentes, de donner envie, de proposer des solutions et

ressources simples et pratiques et de créer les espaces de dialogue et de co-construction indispensables. Ceci dans le but de permettre aux individus de construire un avenir stimulant, durable. en ayant les moyens de dépasser les obstacles inévitables, en toute autonomie et confidentialité 4. UNE FONCTION RH À TRANSFORMER VERS UN VRAI PARTENARIAT STRATÉGIQUE Ces changements de paradigmes sont profonds et constituent un défi majeur pour les dirigeants, mais aussi pour la fonction RH. Celle-ci quittera une posture orientée services, processus et résolution de conflits au profit d’une posture de partenaire clé du business apportant une valeur ajoutée décisive pour que la compétence, l’engagement, le leadership et le bien-être

soient en ligne avec la vision et la stratégie. Il s’agit évidemment de disposer d’experts, mais surtout de personnes qui disposent à la fois de l’expérience du business, de l’organisation et de l’être humain qui permettent de trouver des solutions innovantes à des problématiques nouvelles, en assemblant ce qui se fait de mieux aujourd’hui pour le succès de l’entreprise 5. Défis de leadership pour l’entreprise, défis de leadership RH: ce n’est qu’en abordant de front et en se donnant les moyens de mettre en place des solutions vraiment innovantes, probablement inconfortables, mais efficaces, que le défi majeur du capital humain pourra être réussi dans les entreprises, dans une dynamique forte de partenariat entre le business et une fonction RH renouvelée. n DH

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Le concept et les outils Career4Life ont été mis au point aider les individus à prendre leur carrière et leur vie en mains.

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La solution MICK, proposée par Crossknowledge, Medicinfo et PIMAN en Suisse, donne à chacun dans l’entreprise les moyens de valoriser durablement son potentiel, de rester en santé et de dépasser les obstacles et freins ponctuels grâce à un grand nombre de ressources d’apprentissage (tests, vidéos, programmes), coaches virtuels, à distance ou réels.

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Lire à ce niveau D. Held, Réussir le partenariat stratégique: place à la posture, Job Media 2013 et les solutions associées pour analyser, développer et dynamiser les fonctions RH.

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management

IT BANCAIRE

Le digital ouvre de nouvelles possibilités commerciales, mais engendre aussi de nouveaux enjeux et de nouvelles charges.

Digital: expérience utilisateur et IT bancaire RALPH Hutter

Product Manager e-Channels Finnova Bankware

Banque&Finance: Si la plupart des banques suisses ont une offre digitale web, la majeure partie d’entre elles rechigne à intégrer une offre mobile. Comment l’expliquer?

Photos: DR

Ralph Hutter: En fait, cette impression est trompeuse. Une étude publiée dans un blog par la Haute école de Lucerne a montré que, dès 2013, nombre de banques majeures ou de détail proposaient des solutions mobiles. Celles-ci, certes, se différenciaient nettement en termes de positionnement de marché et de profondeur fonctionnelle. Mais une offre mobile n’est pas une banque mobile digne de ce nom. Comment faire la distinction? La meilleure des choses est de déterminer quels sont le degré de maturité des technologies ainsi que des marchés et les stratégies d’entreprises ou de produits correspondantes. Pour être clair, disons que la maturité d’offres mobiles s’analyse selon

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les segments structurels que sont l’information, l’interaction, la transaction, la communauté. La mise à disposition d’informations d‘entreprise, de produits et de services spécialement conçus aux fins de présentation sur des appareils mobiles terminaux et nommément un fichier balado ou podcast, en sont les bases. On désigne par interactions des applications spécifiques sous forme d’applis, ou encore des outils sur page web mobile. Citons à ce titre les informations financières, les offres immobilières, les outils de calcul ou la gestion des cartes. Mais une banque mobile digne de ce nom contient des domaines offrant la vue d’ensemble de la fortune, le trafic des paiements, les opérations boursières, tout comme le fait une cyberbanque sur ordinateur de bureau. Le nec plus ultra est la communauté qui, dans l’offre numérique d’une entreprise, vise à l’intégration des réseaux sociaux. Disons en bref que la plupart des banques proposent depuis longtemps déjà une forme de solution mobile. Mais la maturité de leur offre de produit n’est en rien comparable à celle d’une banque mobile. Une offre de produit est conditionnée tout d’abord, dans les canaux bancaires numérisés, par la disponibilité des technologies et des outils ainsi que par leur degré de diffusion. L’offre très large d’ordiphones engendre de

nouvelles habitudes d’utilisation. Les bandes passantes plus larges disponibles dans de grandes parties de la Suisse, qui plus est à prix modéré, renforcent l’acceptation et la fréquence d’utilisation d’offres mobiles, ce qui crée un vaste marché pour des solutions mobiles. Cette évolution est très récente. En toute logique, les banques fortement innovatrices et pionnières ont investi le marché en premier. Elles ont créé ainsi une réalité qui a posé un problème à des banques plus prudentes en matière d’innovation, contraignant ces dernières à se battre sur le marché. Ce phénomène est comparable à l’apparition de solutions numériques au cours des années 90. L’e-banking de l’époque et la banque mobile contemporaine ne sont différenciées aujourd’hui que très brièvement par les clients avant que ces derniers en fassent une part de leur équipement de base. Mais depuis l’étude réalisée par la Haute école de Lucerne en avril 2013, les conditions ont radicalement changé. De nombreuses banques universelles, cantonales ou régionales, ont mis en marché, et perfectionné, de nouvelles solutions cyberbancaires ayant des fonctionnalités de transactions. De fait, elles mettent sous pression les quelques rares établissements qui ne se sont pas encore dotés d’applications d’affaires mobiles.


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IT BANCAIRE

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Qui dit nouvelles technologies et nouveaux fournisseurs d’accès dit nouvelle spécialisation, nouvelles méthodes de développement et procédures de test. Dans leur majorité, les réponses ne découlent pas uniquement d’une stratégie IT.

B&F: Quelles sont alors les contraintes nouvelles? RH: L’intégration de solutions IT préexistantes dans des applications mobiles suscite d’emblée des questions d’ordre technologique: quelles technologies mobiles utiliser? Plate-formes natives telle que Apple iOS, Android ou Windows Phone? Solution universelle en HTML5? Voire combinaison des deux? Avec quels types de matériels la solution doit-elle être compatible? Qu’implique le choix d’une plate-forme en termes de stratégie de sécurité? Les offres web actuelles sont-elles optimisables en vue de l’affichage sur terminaux mobiles ou impliquentelles un remaniement complet? Qui dit nouvelles technologies et nouveaux fournisseurs d’accès dit nouvelle spécialisation, nouvelles méthodes de développement et procédures de test. Dans leur majorité, les réponses ne découlent pas uniquement d’une stratégie IT. La formule idéale réside dans une stratégie d’entreprise globale, numérique et multicanal. B&F: Toutes les études montrent l’importance que va prendre le digital mobile dans l’offre bancaire de demain. Comment préparer la banque (et ses personnels) à cette évolution? RH: Une stratégie de services en ligne en est le socle indispensable. Et c’est d’une conception stratégique claire que se déduit l’orientation à moyen et long terme. Certes, dans le domaine électronique des canaux de distribution les durées de vie sont courtes, un constat antinomique avec des projets de IT de

longue haleine. Les solutions très souples sont de loin préférables, tant pour le développement logiciel que pour la mise au point d’un produit. Une première version comprendra des fonctions en nombre limité et aisées à utiliser tout en étant très profitables au client et à la banque. Il n’est pas difficile d’identifier ces gains immédiats: il s’agira notamment de processus d’affaires à grand volume de transactions ou à haute valeur ajoutée, mais aussi des fonctions les plus utiles auparavant telles que cyberbanque pour ordinateur de bureau ou pour site web d’entreprise. On se focalisera tout particulièrement sur des cas d’utilisation mobile hautement utiles et rentables à utiliser durant le trajet vers le travail ou en voyage, par exemple les informations sur les paiements par carte, les indications géomatiques, les numéros d’urgence, les réglages de géoblocage pour cartes de débit ou les messages, notamment d’alerte. La souplesse de procédure facilite et accélère la mise en marché et abrège les cycles de développement ultérieur. B&F: Quels sont les coûts directs et les coûts cachés du digital? RH: Le développement des canaux de distribution électronique ouvre de nouvelles possibilités commerciales, certes, mais engendre aussi de nouveaux enjeux et de nouvelles charges. Qui dit plate-forme supplémentaire dit frais d’exploitation et de développement supplémentaires. Les applications mobiles sont différentes des sites en ligne. Un contenu n’est pas forcément adéquat pour un système

mobile. Parmi les contenus actuels, rares sont ceux que l’on peut afficher sur un écran d’ordiphone. Pour une transmission via une bande passante étroite, les textes doivent être abrégés, la taille des illustrations et des vidéos doit être restreinte. Différents entrepôts d’applis, ou App Stores imposent des conditions et des processus de publication différents. Les coûts les plus pondéreux ne sont pas ceux de la mise en ligne, mais de la constitution du savoir-faire ini-

tial pour l’enregistrement, le chargement, la validation. Les coûts de test sont eux aussi sous-estimés, alors qu’ils peuvent prendre des proportions énormes. Pour preuve, voici les questions que nous devons nous poser: combien de technologies différentes telles qu’iOS, Android, Windows Phone nous faut-il tester? Pour quelles versions de systèmes d’exploitation? Sur combien de générations d’appareils? n


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vous

Tentations

Des accessoires utiles voir indispensables Donnez du rythme

Une marche confortable

De la joie et de la bonne humeur Confortables et technologiques, les bâtons de randonnée aident à réguler le rythme de marche et la respiration. Ils ont leur utilité comme celui de réduire les impacts sur les articulations et la fatigue musculaire en améliorant la posture de marche. Et pour ceux qui ont des petits soucis de circulation sanguine, utiliser des bâtons évite le gonflement des mains. Les TSL Queyras se font poids plume! www.tsloutdoor.com

A portée de main La gourde SIGG en aluminium de The North Face est l’alternative parfaite aux bouteilles d’eau en plastique. Disponible uniquement en ligne et dans les magasins The North Face! www.thenorthface.fr Chaussure à son pied Agilité, amorti et légèreté pour la Wings Sky 2 GTX® de Salomon. Une référence absolue du trail running, entre autres, cette chaussure imperméable vous suivra partout, sur tous les terrains et à toute vitesse! www.salomon.com

Toujours à temps Conçue pour différentes activités outdoor, telles que la course à pied, le trail, le cyclisme ou la randonnée, la Garmin® fénix™2 dispose de modes innovants. Elle calcule la distance parcourue, la vitesse, évalue la dynamique de foulée grâce au nouveau moniteur de fréquence cardiaque et elle est capable d’estimer la consommation maximale d’oxygène... sans oublier ses outils de navigation intégrés. Et grâce à la technologie sans fil Bluetooth® Smart, vous restez connecté. Difficile de vous perdre! www.garmin.com

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Bien-être Antibactérienne, anti-odeur, antistatique, protection du coude-pied, peluche dans la zone du pied, gestion naturelle de l’humidité, forme anatomique... ne sous-estimez pas le confort apporté par une paire de chaussettes techniques. Un petit plus qui n’est pas négligeable. www.rohner-socks.com

Indispensable protection des yeux Une virée en montagne, surtout si elle est ensoleillée, ne peut se faire qu’avec une bonne protection de vos yeux. Les performances de ces lunettes Explorer L RX 335 Jublo sont sans compromis: verres à haut niveau de protection, couvrance ne laissant passer aucun rayonnement, flux d’aération contre la buée. Parfaite! www.julbo-eyewear.com Couteau de survie Ah, si j’avais un couteau! Au-delà de préparer votre sandwich, le traditionnel couteau suisse multifonction Victorinox peut vous être fort utile, et ce à de nombreuses reprises! www.victorinox.com


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Tentations

Un sac à dos étudié

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Des vêtements techniques

Sac à dos Le Lafuma Speedtrail 5 est un sac à dos compact, parfait pour une journée de randonnée. Il dispose de l’essentiel: de quoi ranger votre polaire et kWay, emporter soit votre gourde ou une poche d’eau... Avec son système de serrage ergonomique élastique, c’est un confortable compagnon de route pour l’aventure. www.lafuma.com

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Mettez-vous au vert! Le printemps pointe le bout de son nez, finie l’hibernation! Il est grand temps de mettre le nez dehors à la rencontre de nos amies les marmottes. La randonnée est une activité physique simple d’accès, particulièrement dans nos régions et facile à pratiquer, car chacun peut aller à son rythme. Pour apprécier les bienfaits que nous offre mère Nature, un minimum d’équipement rend l’activité nettement plus confortable et donc agréable. Profitez-en bien!

SÉLECTION EFFECTUÉE PAR LUCILE DUBOST Journaliste

Et la tête... alouette! La casquette stretch Millet, randonnée et trek, offre un confort particulier, elle transfère l’humidité et a la particularité de sécher très rapidement. Idéale pour les virées en montagne. www.millet.fr

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1 2 1 - Accueillir et fidéliser le client fortuné De Rémi Chadel Ecrit par un spécialiste du domaine, ce livre montre, au travers de nombreux exemples, tous les bénéfices procurés par une bonne pratique du marketing relationnel dans le cadre de la gestion de fortune, et les changements de comportement constatés vis-à-vis de la clientèle. Il expose notamment les problématiques spécifiques des familles fortunées, auxquelles le gestionnaire se doit d’apporter des solutions concrètes, et propose une définition originale de la relation client en trois niveaux (qualité de l’accueil, conseil et accompagnement), ainsi qu’une approche efficace et éprouvée pour structurer une expérience client à 360 degrés. Editions PPUR Lausanne, 53 €

2 - L’ère numérique, un nouvel âge de l’humanité, cinq mutations qui vont bouleverser notre vie de Gilles Babinet Est-on à la veille de l’Apocalypse? Notre monde court-il à la catastrophe, comme le pensent plusieurs prospectivistes? L’innovation est-elle en panne au point que nous ne puissions trouver les solutions pour nous extraire de la crise financière qui semble interminable? L’Histoire nous enseigne pourtant que les périodes de crise ont souvent précédé les ères de forte croissance économique et de progrès social. C’est la thèse de ce livre écrit par un entrepreneur totalement immergé dans les nouvelles technologies. Egalement disponible en livre numérique Le Passeur Éditeur 19,90 €

4 3 - La mystique de la croissance, comment s’en libérer. De Dominique Méda Alors que les pays occidentaux font face à une crise économique et sociale d’une extrême gravité, responsables politiques et experts attendent le salut du seul retour de la croissance. Pourtant si celle-ci revenait, elle contribuerait sûrement à aggraver la menace écologique à laquelle le monde est confronté. Comment sortir de cette contradiction? En rompant avec une partie de nos croyances, liées à l’avènement de la modernité: le caractère intrinsèquement bon de la maximisation de la production, le progrès confondu avec l’augmentation des quantités, la passion de l’enrichissement personnel... Elle exige aussi de mettre un terme à la prétention de l’économie à décrire seule le monde que nous voulons. Editions Flammarion 17 €

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4 - La femme qui en savait vraiment trop, les coulisses de l’évasion fiscale en Suisse De Stéphanie Gibaud La sortie du livre a fait grand bruit. En septembre 1999, Stéphanie Gibaud est embauchée chez UBS France pour organiser des événements à l’attention de clients et de ceux qui pourraient le devenir. Dix ans plus tard, juste après une perquisition, ses supérieurs exigent qu’elle efface de son disque dur tous les fichiers contenant le nom des clients et de leurs chargés d’affaires. Stéphanie Gibaud refuse. Débute alors un vrai thriller entre l’établissement bancaire et l’une de ses cadres. Editions du Cherche Midi 17 €

5 - Les magiciens des hedge funds (Hedge Funds Market Wizards) De Jack Schwager Qu’est-ce qu’il faut pour faire un grand trader? Pendant des années, l’expert incontesté de l’industrie financière, Jack Schwager, a fait appel aux connaissances d’individus remarquables qui ont avec grande constance battu les marchés, pour trouver réponse à cette question. Aujourd’hui, avec Les magiciens des hedge funds, il discute à bâtons rompus avec quelques-uns des plus grands experts de hedge funds, mettant en relief les leçons à apprendre de chacun d’eux, de façon à ce que vous puissiez appliquer leur sagesse à votre propre trading. Valor Editions 35 €


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