Rapport de stage architecture bod (2017)

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RAPPORT DE STAGE PREMIÈRE PRATIQUE Du 1er au 31 juillet 2017 MINNAERT STUDIO

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B A L O G U N O L A - D AV I E S Licence 2

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2016/2017 Ola-Davies Balogun x MINNAERT STUDIO 12, rue d'Enghien 75010

Paris, FRANCE M. Frank MINNAERT 01/07/2017

30/07/2017

Le lieu d’accueil étant une agence d'architecture et d'urbanisme, il permettra d'effectuer une première immersion dans le monde professionnel en en comprenant les outils de conception ainsi que son organisation de projets.Il permettra aussi d'approcher et d'aborder les conditions, processus et techniques de production d’environnements hybrides, propre de l'agence. L'organisme propose de réaliser un concours que nous aurons préalablement choisi durant le stage. Cela permettra une immersion dans le monde de l'architecture qui se voudra active et totale. Il s'agira donc d'expérimenter les différents moyens de représentation proposés par l'entreprise afin de développer la qualité et la diversité des rendus de l'étudiant.

Etant étudiant en architecture, il me paraît essentiel d'expérimenter le métier de l'architecte dans l'enceinte même de son art (l'agence) afin de découvrir les étapes de conception d'un projet en partant de sa commande jusqu'à réception de celui-ci. La mise en pratique des connaissances sur les outils et médias de l'architecte en agence mettra l'étudiant en condition réelle. La participation à un concours faisant se confronter différents acteurs , le développement d'un projet hors-école et la communication avec différents acteurs ne pourront être que bénéfique pour l'apprentissage de l'étudiant ainsi que son développement personnel.



RÉSUMÉ_________ p.6 INTRODUCTION p.8 PRÉSENTATION_ p.10 STAGE___________ p.18 ÉVALUATION____ p.44 CONCLUSION___ p.48 REMERCIEMENT p.50


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ÉSUMÉ

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La recherche du stage s’est avérée plus compliquée que ce que j’aurais imaginer, n’ayant pour l’instant aucun diplôme en architecture, je me suis heurté à des refus ou même à des absences de réponses de la part des divers agences auxquelles j’ai postulé. N’ayant quasiment personne de mon entourage proche qui soit lié au domaine de l’architecture, l’option du travail chez une personne familière était donc à exclure. L’échéance de la demande de stage se réduisat, je me suis donc touré directement vers les architectes que je connaissaient, c’est-à-dire les professeurs que je connaissais et qui exercaient en agence. C’est auprès de Frank MINNAËRT, mon encadrant du P2 que je me suis orienté. Après un échange de mail et un entretien passé à l’agence, il a accepté de me prendre, ainsi qu’Elliott Geri, un étudiant de l’ENSAPM qui l’avait contacté par mail. J’ai passé un mois en immersion dans son agence ce qui a été pour moi une expérience intéressante, agréable et j’ai en quelque sorte pu me confronter à mon futur métier. J’ai eu l’occasion de participer à un concours jusqu’à sa date limite. Mon rapport de stage se divise en quatre parties majeures exposées dans le sommaire. La première expose mon regard sur lavision du stage en lui-même, la seconde présentera l’agence, la troisième des missions effectuées au cours de mon stage et du processus de projet et réponse au concours. La dernière partie traite de la problématique du passage entre étudiant et professionnel, ainsi que des pratiques confirmant ou abrogeant des thèses qui ont été exposés durant mon cursus scolaire. L’intérêt étant de tirer des conclusions sur ce qu’apporte la pratique dans ma démarche intellectuelle et sur mes objectifs futurs.

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I

NTRODUCT ON

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Ce stage, dit de « première pratique », propose de se confronter aux

problématiques du monde professionnel de l’architecture dans toute sa complexité et multiplicité. Depuis mon entrée à l’ENSAPM, j’ai découvert des enseignements que je n’aurais jamais pensé apprecié jusqu’alors, que ce soit la sociologie, l’histoire, le projet ou les différents développements et semaines intensives qui nous permettent de nous plonger dans des domaines s que l’architecture offre à voir. Il est délicat, en effet, de préparer les étudiants à une bonne insertion dans la vie professionnelle tant le champ d’action de notre discipline est vaste : entre confrontation à un véritable programme, ou encore aux multiples pièces administratives à fournir sans cesse. Là où l’école accueille une grande ouverture d’esprit, le monde professionnel se heurte à des champs bien plus grands, tels que politique, économique et social. Ces aspects entrent en jeu de manière succincte à l’école mais sont primordiaux pour appréhender le monde de l’architecture comme il se doit puisqu’ils n’ont pas encore la complexité et l’importance que l’on retrouve dans la pratique du métier. Ce stage m’a permis d’approcher le principe que la complexité peut être la force du projet, et d’avoir un regard optimiste sur la contrainte, ce qui est bien plus intéressant que de subir un programme. Les contraintes sont donc une ressource moteur, que l’architecte va tenter de transcender. Le processus de conception, d’après Callon1, repose sur deux modèles qui s’opposent : dans un premier temps celui du modèle hiérarchique, qui tire son origine du monde du bâtiment de l’urbanisme. Cela implique une distinction des rôles de chaque acteur, responsable d’une partie de la conception du projet et une répartition plus pratique des rôles qui les distingue. Tant le fait de suivre et répondre à un programme de manière fonctionnel, il contraint l’architecte au point qu’il est complexe de le transcender afin qu’il en face son architecture et puisse y développer ses concepts. Bien que ces notions étaient assez claires dans ma tête avant ce stage, il n’a tout de même pas été évident de s’y confronter. Si l’école m’avait conforté dans des idées, j’ai été quelque peu destabilisé par le fait que la réalité dépasse toujours ce que l’on croit être cristallisé.

1  CALLON Michel (1997), « Concevoir : modèle hiérarchique et modèle négocié », dans Callon Michel, Lascoumes Pierre, Barthe Yannick (2001), Agir dans un monde incertain. Essai sur la démocratie technique, Paris, Editions du Seuil. 9


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RÉSENTATION

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L’ Organisme d’acceuil L’agence est domiciliée au 12 rue d’Enghein, dans le Xe arrondissement de Paris. C’est une agence centralisée qui communique directement avec ses clients privés et publics. Elle partage ses locaux avec deux autres agences, DIORAMA et LMNB - toutes deux spécialisées dans le rendering - ainsi que trois autres architectes travaillant en freelance. Frank MINNAERT, le maître de stage - exerçant les fonctions d’architecte, enseignant et chercheur franco-australien - s’est établi en France il y a quatre ans. Il a passé une grande partie de sa carrière en Australie, pays où il a entamé sa carrière, en 2006, en tant qu’enseignant titulaire pendant 7 ans jusqu’en 2013 à l’Ecole d’Architecture de UTS (University of Technology, Sydney) en Licence et Master. En 2013, il a enseigné à l’Ecole Spéciale d’Architecture à Paris comme Professeur invité et à l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Paris-Malaquais où il est actuellement enseignant. Avant de créer son studio pluridisciplinaire en 2006 à Sydney, il a travaillé pour l’agence Design Inc agence d’architecture basée dans quatre villes d’Australie - où il a pu développer son approche spéculative de l’architecture et son rapport à l’usager. Il s’intalle à Paris en 2014, opérant dans de multiples champs: architecture, design, installation, commissariat d’exposition, recherche et publication. Il a reçu plusieurs récompenses et ses projets sont publiés et exposés internationalement, incluant la Biennale d’Architecture de Venise. Son travail de recherche actuel examine les conditions, processus et techniques de production d’environnements hybrides comme stratégie urbaine en collaboration avec l’Atelier International du Grand Paris. (Frank Minnaërt, Formes du déplacement - Forms of displacement, Paris, AIGP, 2014) Il travaille en tant qu’architecte libéral et incarne une éthique professionnelle qui implique un travail d’écoute ainsi que de compréhension des situations et désirs humains. Il s’agit aussi d’un désir d’excellence, selon les règles de l’art, afin de satisfaire les clients, soi-même mais surtout les usagers au mieux, à travers un contrôle exercé sur l’équipe de projet (elle est constituée des clients et de l’entreprise de construction). Il a la particularité de faire la promotion d’un design spéculatif, pour que ses projets posent des questions et il évite de se placer en tant que l’architecte qui n’apporte que les solutions attendues aux commandes faites. Tout ceci constitue les valeurs qu’il met en place dans son entreprise. Globalement, concernant sa stratégie de développement, s’étant établi il y a peu en France, il considère son réseau professionnel est toujours en construction. Il cherche donc à accumuler les projets dans le marché privé, en accédant à la commande par le biais du bouche-à-oreille ainsi que depuis son site internet, où il publie et se fabrique ses références de manière progressive. Il se rapproche du marché public notamment avec le projet la Nuit Blanche et ceux des maîtres d’ouvrages public. «Petit corps, grosse tête» Métaphore de la manière dont fonctionne Frank, valorisant la qualité du travail par rapport à la quantité de réalisations et de membres dans l’équipe.

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Cuisine

G

JeanChristophe

Phil

C SDB

WC

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A Laurent Julie

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Frank

Jean-Benoît

B

Hall d’entrée

D I O R A M A (rendering) (ITA+AUS) L M N B (rendering) . Collaborations . Plan diagrammitique de l’agence avec répartition des architectes occupant les locaux. .

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Projets en commun Frank, comme spécifié plus haut, travaille à son propre compte en tant qu’architecte libéral et n’a donc pas d’employés. Il choisit ses projets dans leur qualité à poser des questions intéressantes permettant aux gens de vivre mieux. Néanmoins, certains projets nécessitent d’être en équipe pour être entamés, il est donc question de constituer un « pool de compétences » permettant de fusionner les références ainsi que les qualités de chaque acteur qui occupe les locaux par le biais d’associations ponctuelles. Ayant la chance de partager ses locaux, oyens présents dans l’entreprise comme on le voit dans le diagramme ci-contre, il exerce dans un système d’intercommunication entre les divers acteurs présents, s’associant de Installés à quelques pas de la porte Saintmanière temporaire et occasionnelle lors de projets Denis à Paris, ils disposent de locaux pouvant demandant une implication multiple pour . accueillir 12 personnes (même s’il nous est arrivé de travailler à plus d’une quinzaine dans l’agence). L’idée de travailler ensemble leur permet de s’ouvrir aussi souvent que possible sur des collaborations, Chacun dispose de son poste informatique chacun d’entre elle faisant rebondir vers un autre équipé d’un minimum de deux écrans, tout le projet. Les collaborations les plus fréquentes que le travail étant stocké en réseau respectif à chaque responsable d’agence établit sont celles indiquées agence. Une imprimante laser A3 est à disposition en pointillés ci-contre. de tous, les impressions grand format se faisant

M

En plus de diriger son agence, Frank MINNAERT qui s’occupe de moi durant le stage durant ce mois est enseignant. Une profession qui enrichit la pratique de son métier, mais qui lui prend également beaucoup de temps. Il est en perpétuel aller-retour entre l’agence et l’école.

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chez un imprimeur à quelques rues de là. Ils ont aussi à disposition une imprimante 3D permettant de réaliser des objets ou maquette en acide polyactique et filaments PLA. Une bibliothèque très fournie se trouve dans le hall d’entrée et sert de source d’inspiration explorable pour tout projet, ou par simple curiosité. Une autre beaucoup plus grande (faite sur mesure suivant les irrégularités d’un des murs porteurs) vient habiller l’une des salles de travail. Les autres murs servent d’affichage des travaux en cours et de rendus plus impressionnants les uns des autres.


Tadao Ando, Casa Koshino

Tadao Ando, Casa Koshino

Jean Nouvel, MusĂŠe du Louvres

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Ethique, Concept et Marchés «La plus belle architecture n’est pas celle qu’on donne à voir mais celle qu’on donne à vivre.» Jean-Paul Roda Cette citation illustre l’importance que porte l’agence à la sensibilité, à la lumière et au mouvement. On peut établir un rapprochement avec la philosophie de Tadao Ando (maître du concept de «milieux») ou encore avec l’artiste danois Olafur Eliason, l’une des références phare que Frank partage auprès de ses étudiants lors des cours qu’il donne aux étudiants en première année. C’est à mon sens la volonté d’être bien entouré qui fait la force de son travail. Grâce notamment aux conseils et aident de Laurent (Rendering artiste) et de Phil (ancien étudiant australien de Frank) qui travaille maintenant pour la société DIORAMA. Ils ont contribué à quelques-uns des projets présentés ci-après, que ce soit dans le partage d’idées ou dans les conseils de représentation. Comme précisé précédemment, Frank opère dans de multiples champs: architecture, design, installation, commissariat d’exposition, recherche et publication. Lorsqu’il entame un projet, Frank nous explique que certains documents sont primordiaux au bon déroulement de ceux-ci, que ce soit aux yeux de la loi, ou même dans la relation architecte-client : il s’agirait d’abord de rencontrer le client pour établir les termes (lieu, programme, budget) et savoir s’ils sont dans le même état d’esprit quant à l’ambition et la substance même du projet. La proposition de contrat se fait auprès de l’ordre des architectes et le projet se divise par la suite différentes phases. Il a mentionné un dossier de consultation des entreprises avec les pièces construites et un descriptif quantitatif, le document de décomposition du prix global et forfaitaire (DPGF) qui détaille le montant de l’acte d’engagement. Il explique au client les prestations fournies par l’architecte – la mission complète avec le suivi de chantier – et lui présente un dossier de faisabilité. S’il accepte le contrat en tant que maître-d ’œuvre, il réalise un dossier d’études d’avant-projet (AVP) : il organise le programme avec des propositions formelles à travers des esquisses (il en fait en général trois) et établit un premier calendrier prévisionnel de livraison avec les estimations des coûts provisoires – les études d’avant-projet sommaires (APS). Après avoir choisi, il s’agit de faire le dossier d’avant-projet définitif pour fixer l’ensemble des décisions (APD). Nous avons eu l’occasion d’assisté à ces étapes avec le projet du futur café (cf. chapitre «Entourant l’architecture» du dossier). S’en suivront, s’il n’ y a pas de changement d’avis, l’obtention du permis de construire, avec les spécifications techniques détaillées (STD), et le dossier de consultation des entreprises (DCE) qui le développement du projet qu’il fait consulter à trois différentes entreprises (minimum dans le marché privé). Il analyse les devis et entame une mission de conseil auprès du client dans le choix de l’entreprise. Les travaux commencent après que l’(les) entreprise(s) soi(en)t retenue(s), avec un établissement d’ordres de service et le contrôle général des travaux (CGT) ainsi que la réception et le décompte de ceux-ci (RDT). Les comptes rendus et les inspections formelles sont primordiaux, surtout en terme de responsabilité pour lui. Il établit enfin un Décompte Définitif des Travaux (DDT) et un dossier des ouvrages executés (DOE) des plans remis à jour en prenant compte des changements qui ont eu lieu pendant le chantier. 15


Réalisations de MINNAËRT Studio

( consultables sur http://www.frankminnaert.com/ )

#architecture

IFNO Pavillons d’information, Nuit Blanche Paris 2017 /// UNDER CONSTRUCTION ///(1)

Järfälla’s Public Park, Sweden SHORTLISTED PROJECT (4)

Head Office | Bureaux, Paris Avenue de l’Opéra, Paris Client: Private Area: 720 m2, 3 floors (2)

Appartement #115, Paris Rénovation d’un appartement de 3 pièces, Paris 18ème Surface habitable: 71 m2 Client: privé (3)

Ontario apartments, Chicago 17 residential units, 1 shop, carpark Location: 150 East Ontario St, Chicago, USA Client: Privé (5)

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#installation

#exhibition

Index 1 Exhibition / Event at the School of Architecture, UTS, Sydney Designer and curator (8)

Fashion Show: DUO, Sydney Design of the Catwalk for the 2014 UTS Fashion show DUO Concept design + Design development 30 October 2014, UTS Great Hall, Sydney (6)

Venice Architecture Biennale Model (ds42) for the Australian Exhibition Abundant at the Venice Architecture Biennale 2008. (9)

Fashion Show, Sydney Design of the Catwalk for the Future of Fashion 2013 show. Concept design + Design development 30 October 2013, UTS Great Hall, Sydney (7)

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Power of 1o Architectural exhibition / 10 UTS architecture students envision a new Town Hall for Sydney Designer and curator of the exhibition (10)


S

TAGE

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Stage - concours Comme convenu dans la convention de stage, j’ai travaillé sur un concours mais nous ne savions pas encore lequel avant de débuter le stage. Le premier jour a donc consisté à chercher un concours qui serait accessible à des étudiants en fin de deuxième années et je suis tombé sur celui de Observatory Houses, que j’ai trouvé sur le site internet Young Architects Competitions (YAC). L’image de présentation étant séduisante, son but de concevoir un hôtel-observatoire situé aux alentours du château de Roccascalegna, au centre de l’Italie, nous a conforté dans le choix de celui-ci.

Localisation du château de Roccascalegna, Chiati, Italie

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Photographie de la tour du Château de San Pietro, Chiati, Italie

Photographie du Château de San Pietro, Chiati, Italie

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Observatory Houses ? Brief Roccascalegna constitue un endroit unique et solitaire, caractérisé par une beauté fragile, car il dépend des soins constants de l’Homme pour préserver ses caractéristiques et son aspect. Voilà pourquoi est né Observatory Houses, le projet de Italian Exhibition Group et Agenzia del Demanio visant à identifier une nouvelle utilisation de Roccascalegna, en saisissant le potentiel d’uncontexte onirique et de ses ciels formidables pour réaliser – en Italie – les premières demeures-observatoire : un modèle de résidence exclusif et durable, voué à assurer la protection et la mise en valeur de ce patrimoine. Le projet admet trois domaines d’interventions distincts conformément à la valeur historique de la forteresse et de ses environs: - la forteresse (A): à l’intérieur de la forteresse :

- la colline (C):

1. il est interdit d’effectuer toute opération de creusement (à l’exception des opérations d’ancrage et d’enfoncement de pieux) ou de démolition; 2. il est interdit de réaliser des espaces hypogés; 3. il est possible de réaliser des redistributions internes; 4. il est possible de réaliser de nouvelles volumétries (surélevées, saillantes ou attenantes aux structures existantes) pourvu qu’elles soient réalisées avec des matériaux légers et en ligne avec la valeur historique et paysagère du bien. 5. il n’existe aucune contrainte concernant l’utilisation de matériaux et de technologies de construction, pourvu qu’ils assurent une approche écologique et durable et pourvu qu’ils soient en harmonie avec les architectures historiques et le paysage environnant;

il est possible de réaliser n’importe quelle opération, mais avec une attention particulière réservée à la structure géomorphologique du territoire (mentionnée plus haut).

- le bourg: toute opération à l’intérieur du bourg est interdite;

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.430 m

.435 m

.440 m

.445 m

Organisation actuelle du site:

Aire d’intervention sans possibilité d’excavation (A)

.450 m

Aire d’intervention libre (C)

0

10

50 m

Carte altimétrique de la région du projet fournie par les organisateurs du concours. ©YAC

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N

.475 m

.470 m

.465 m .455 m .460 m

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P

ROPOSITION

PlanimĂŠtrie de la proposition 1:2000e 24


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Brainstorming au crayon sur l’ensemble des idÊes ressorties de la lecture du programme. - Balogun OD

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Brainstorming La phase 1 correspond à l’étude approfondie du programme, des données et du site pour comprendre la demande. Nous nous sommes ensuite séparés pendant une heure pour que chacun puisse faire ressortir ce qu’il a compris du programme ainsi que les premières idées (voir ci-contre). Cette manière de fonctionner nous a permis d’étaler un large panel de proposition, de notions et de principes ressortis de la lecture. Nous avons dès le début du projet en groupe, créé une dropbox en partage internet afin de rendre accessible chacune de nos références et proposition de manière quasi-instantannée. L’importance de la sauvegarde et de l’accesibilité constitue un aspect primordial mis en vant par notre directeur d’agence.

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Observation de Précédents Comme il s’agissait de notre premier concours, un premier réflexe que nous avons eu fut de consulter les résultats des concours précédents issus de ce même site. L’essentiel est de donner un apercu clair et nous n’avions qu’un format A1 pour communiquer l’intégralité de notre propos. J’ai donc cherché les manières dont les agences ayant remportés les concours précédants avaient réussi à disposer l’ensemble des informations nécessaires à la compréhension de leur projet et le bilan de cette recherche s’est avéré plutôt avantageux pour nous puisque la majorité des vainqueurs réalisaient des rendus 3D impressionnants qui prenaient le deuxtiers de leur affiche. Le reste des informations (plans, coupes, textes) se fondaient avec l’arrière plan pour optimiser l’espace disponible sur la feuille. Je me suis occupé de la mise-en-page final (qui sera l’objet de la phase 4). Le fait que les locaux soient partagés avec deux agences de rendering nous donnait déjà une petite longeur d’avance. L’important était maintenant de savoir quoi représenter.


ETAPE 4: Disparition dans le paysage

ETAPE 3: Insertion d’un prisme pour une habitation

ETAPE 2: Excavation

Diagrammes de processus conception du projet de concours -BOD et EG

ETAPE 1: Topographie existante

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Team Work & WorkFlow Le « teamwork » ou travail d’équipe a été important au sein de notre trinôme - composé de Frank, Eliott Geri et moi-même - ainsi que de l’agence en général, et d’autant plus dans la phase esquisse qui fut la plus longue. Eliott et moi nous sommes mis d’accord sur les idées fortes à conserver, mais il s’agissait de retranscrire ces idées dans une architecture rapprochée du projet. L’un des buts fondamentaux était de conserver le paysage en évitant de faire des superstructures qui seraient en rupture avec le contexte historique. Il s’agissait donc de concilier l’aspect médieval qui consiste en la présence de ce château et la modernité qu’implique l’observation des étoiles. Chaque proposition que je faisias était prise en compte et débattue, il s’agissait Croquis de proposition de style d’habitations - EG vraiment de trouver un compromis entre nos idées comme par exemple celle que j’ai faite pour la toiture arti Pris des habitations qui reprendrait le même système que les apertures d’appareils photos, proposition en contraste avec les domes de verres imaginés par Au fur et à mesure, après la conjonction de nos Eliott. brainstormings, le projet semble se clarifier et tendre vers un concept intéressant. Nous étions tous d’accord pour faire en sorte que l’architecture que nous souhaitions se rapproche plus de références appartenant aux films de science-fiction tels que Oblivion1 ou le Rolex Learning Center de SANAA. Le but étant de respecter l’existant, nous avons choisi de considérer le chemin existant vers le château comme l’épine dorsale de la distribution de nos maisons sur le site. Le groupe de maisons d’observatoire crée la constellation de Roccascalegna, inspiré par l’interprétation grecque de l’observation stellaire et des cartes célestes, idée que j’ai mentionné précédemment.

P

Croquis de proposition de style d’habitations - BOD

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1  Film de science-fiction américain écrit, produit et réalisé par Joseph Kosinski en 2013


4.22

14 m² Cabins

7.12

9.44

40 m²

70 m²

Appartement

Maison

11.28

100 m² Villa

Typologies des demeures -BOD

C o u p e transversale de proposition 1:500e - EG

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Demeures-Observatoires Demeures-observatoire : Ma première mission concernant la conception du projet, après nous être mis d’accord sur le concept, fut de comprendre les différents typologies de maisons demandées. Le programme spécifiait qu’il fallait quatre type d’habitations aux superficies différentes.

Nous avons donc décidé de traiter ce progamme de la manière suivante: Les maisons -excavées dans la roche exposéesituent le corps humain comme le lien entre la terre et le ciel, entre la géologie et l’astronomie. Une telle strategie préserve le paysage naturel et l’héritage bâti. Cela améliore l’expérience de l’observation: le but de chaque maison serait de ressentir l’immersion dans le ciel la nuit et nous nous sommes assurés que l’observatoire serait orientée de manière à ce qu’aucun parasite ne dérangerait l’observation du ciel.

Comme nous souhaitions que les maisons gardent le style des téléscopes, j’ai convertie ces superficie en diamètre maximum de cercle pour concrétiser nos espaces de conception. (cf. l’image ci-contre). Il fallait ensuite que j’analyse les pentes de la colline pour identifier les surfaces de plus petite pente afin de faciliter l’inplantation de nos habitations et incliner les facades en conséquence. L’oculus - ouverture surdimensionnée - encadre le ciel comme le font les cartes du ciel.

Les piscines - pour les maisons et la villa - offrent une expérience de gravité proche de zéro lorsqu’on flotte et regarde les étoiles. Le reflet du ciel de nuit sur la piscine changera pendant des jours et des saisons, offrant différentes atmosphères aux intérieurs. Notre proposition est construite dans la colline, en l’utilisant comme moyen de traiter la topographie. Ainsi, les maisons s’engagent avec la roche exposée et la logique géologique du site en tant que couches.

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AxonomĂŠtrie du Skylounge - BOD

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Skylounge Parmi les demeures-observatoires à réaliser, il y avait le skyloundge qui consistait dans le programme en un espace public équipé de services mixtes accessoires : «point d’information, restaurant, bibliothèque et zone d’observation didactique. Cette structure, équipée d’instruments plus précis (télescopes ayant jusqu’à 500 mm de diamètre), sera consacrée à la fonction de formation et sensibilisation aux techniques d’observation céleste, en constituant aussi un centre de services pour le bourg de Roccascalegna. (700 m2 au maximum).»

OBSERVATION

Plans et coupe du Skylounge FM 33

SAN

STOCK

INFO

STOCK

SAN

RESTAURANT

Frank en a réalisé les plans et la coupe, après que nous nous soyons mis d’accord sur la forme et j’ai travaillé pedant plusieurs jours sur la 3D du bâtiment qui serait l’un des éléments phare de notre affichage. J’ai dû donc avec peu de données, imaginer les espaces en volumes ainsi que les hauteurs intermédiaires et intersections de plans pour avoir une vision plus réaliste du dessin, y compris la conception du Sous-Sol mobilier inclus dans la réalisation.

OBSERVATION

LIBRARYV

Nous avons décidé de le penser en une série d’anneaux légèrement décalés les uns des autres - RDC suivant la logique du mouvement orbital - et tangent avec le chemin existant menant vers la forteresse. Le bâtiment est partiellement enfoncé sous le terrain et son accès se fait au niveau du chemin existant. Une rampe et des escaliers conduisent à la cour autour de laquelle tous les programmes sont distribués.


1 - point de départ: GRILLE

2 - nouveau paramètre: GRAVITÉ

3 - organisation résultante: HOSPITALITÉ DIFFUSE

4 - répartition des types d’habitats sur le territoire: PROPOSITION FINALE

Diagrammes de processus de répartition des types d’habitations sur le plan masse de concours - BOD et EG 34


Paysage et Plan Masse L’ensemble du projet s’est harmonisé avec son accessibilité. En prenant en compte la topographie du site, nous avons créé des passages communiquants afin de permettre une montée douce sur les surfaces de plus petites pentes. Tout est régit par ces boîtes qui structurent le site entier. Différents paramètres ont été pris en compte pour répartir ces logements sur ce territoire (voir diagramme ci-contre).

Logo de la proposition de projet - BOD

Nous avons donc choisi de créer des habitats qui sont creusés dans le sol afin de ne pas gêner cet endroit incroyablement beau et fragile.

Phases Finales PHASES 3 ET 4 La phase 3 synthétise, tente de faire le lien entre toutes les discussions qu’on a eu avec les différents acteurs. Mais aussi, met de côté le superflu dans le projet. Ainsi, après avoir navigué durant plusieurs semaines entre programme et architecture pure, il est temps d’en tirer des conclusions. Nous ne sommes pas encore totalement dans la phase d’exécution du dessin du projet dans ses détails. Cette phase est sans cesse repoussée car, entre détails ou grosse remise en question sur le projet, la date d’échéance semble s’approcher et aucune étape n’est encore franchie. Finalement, le projet se dessine sur la 3D de plus en plus en détail, alors que le calque permet de revenir à la condition et à la valeur primaire de l’esquisse, comme micro ou macro architecture. Celle qui engendre les conditions essentielles du projet. De fait, il faut recommencer chaque jour, calibrer à nouveau, optimiser. Cela dit, à cette étape, l’esquisse au sens du concept fondateur, est d’ores et déjà fixée. La phase 4 est avant tout un calibrage précis et une réflexion sur les dimensionnements, les détails techniques, pour donner une simplicité de compréhension du projet. Cette dernière est l’étape la plus courte, le rendu concours se présentant sous la forme d’un affiche A1 contenant l’origine de l’idée du projet, les éléments graphiques en quantités et types suffisants pour comprendre le projet ainsi que des images 3D utiles à comprendre l’idée. J’ai été en charge de toute cette question de mise-en-page et je devait ajouté les documents finaux produits par mes associés au fur et à mesure de leur complétion. Il s’agissait donc de préparer le terrain et optimiser le temps passé dessus.

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Plan Masse de la proposition finale 1:500e

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N

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Rolex Learning Center Lausanne, Switzerland SANAA (2010)

ALIEN : Convenant Film réalisé par Ridley Scott, sorti en 2017

Références existantes ou issues de films de science-fiction représentant les qualités qu’on souhaite attribué au projet 38


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Affiche de rend ufinale -Mise en page par BOD


Architecture

Programme

A

Délai*

P

D

S

Site

PHASE 1

PHASE 2

La phase 1 correspond à l’analyse du projet, la lecture du site et l’étude des éléments mis à disposition pour la réalisation de sa réponse (modélisation 3D, photos…). Il s’agit aussi de la phase de lecture du programme ainsi que du début de dessins et de brainstorming sur les éléments clés.

La phase 2 est avant tout une phase d’esquisses où architecture, ambiances, et contexte sont mises en avant pour développer un concept, une identité. Cette phase s’attache à un développement du parti pris, et représente celle qui pris le plus de temps dans le processus de conception du projet. Chaque decision prise devant être unanime, il fallait “retarder” le plus possible le passage de l’esquisse au projet afin d’être sûr d’avoir proposer et dessiner un maximum de projets, d’alternatives.

D

PHASE 1 3 juillet ‘17

PHASE 2

5 juillet ‘17

Répartition schématique du temps consacré à chaque phase de projet

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A

A

P

D

P

D

S

S

PHASE 3

PHASE 4

La phase 3 est une sorte de fusion des deux phases précédentes qui cherche à lier les contraintes imposées par le programme. Le but est de revenir sur celui-ci pour y adapter le concept architectural développé.

La phase 4 correspond au détail, au calage le plus fin possible pour arriver à un équilibre entre les multiples propositions et décisions prises lors de l’élaboration du projet. Elle est le moment où on a rassemblé les différentes décisions, prises de positions dont on observe rapidement la multitudes d’informations à fusionner. C’est après ces rassemblements qu’on voit apparaître les éléments redondants qui permettront l’affinage du projet.

P

PHASE 3

18 juillet ‘17

41

PHASE 4 24 juillet ‘17

26 juillet ‘17


A - Relevé d’un ancien commerce, 67 rue de Clichy, 75009 PARIS B - Photographie de l’intérieur du futur chantier 42


Entourant l’Architecture J’ai pu observer durant ce stage que le métier de l’architecte est une bonne partie du travail administratif. Entre la rédaction de notices, les différents échanges de mails, les appels, les suivis de chantier, les entreprises à contacter… Il était nécessaire pour moi d’en avoir un aperçu. Ainsi, j’ai pu faire plusieurs visites de chantier, que ce soit un local désaffecté ou des appartements à réaménager. On observe ainsi toutes les petites choses que nécessite la participation à un concours ou tout autre demande, permis de construire, etc. Difficile d’être préparé à cela à l’école. La quantité de « paperasse » est à la hauteur de la responsabilité qu’engage l’architecte. Que ce soit en temps qu’entreprise, ou bien même personne morale. Il faut, de la même manière que le programme, savoir dépasser ces contraintes ou pressions extérieures pour se dégager du « trop évident » ou du « déjà vu ». Dès lors, j’ai une vision de ce que peut être le travail d’architecte dans sa globalité, avec les ramifications connexes au métier. Ma mission fut de relever l’intégralité du commerce (rez-de-chaussée et sous-sol compris) anciennement une maroquinerie située au 67 rue de Clichy. Nous nous sommes rendu sur les lieux pour prendre des photos et des mesures du lieu. Cette tâche est effectuée par des entreprises spécialisées lorsque l’endroit à relever possède une surface importante au sol. Lors de petits relevés comme celui-ci, l’architecte en charge du projet se déplace pour prendre lui-même les mesures du lieu. Je me suis alors confronté aux rapports entre les différents acteurs liés à ce projet de futur café (le propriétaire des lieux, les acheteurs potentiels qui souhaitent en faire un café). La deuxième étape du relevé consiste en une restitution modélisée des lieux afin d’effectuer les modifications directement à partir des vraies mesures de celui-ci. L’étape qui suivrait donc la modélisation serait l’esquisse du projet qui permettrait une visualisation imagée du devenir de ces locaux facilement communicable au(x) client(s). Cela m’a permis de me rendre compte d’un aspect important du métier de l’architecte qui consiste en l’importance de l’image , tant pour la communication interne aux différents acteurs du projet que la diffusion au sens plus large (presse, site web,…). C’est une des grandes problématiques qui m’a toujours poursuivie au cours de mes études que j’ai pu observer appliquée dans le travail au jour le jour d’une agence d’architecture régulièrement publiée dans les revues spécialisées. Le stage s’étant terminé avant cette dernière, nous n’aurons l’occasion de voir l’avancée du projet qu’à son aboutissement.

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É

VALUATION

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Responsabilité Ce stage m’a permis d’avoir des responsabilités, et de prendre des décisions vis-à-vis du projet. Devoir échanger avec différents acteurs n’était pas si difficile lorsque l’on est convaincu de l’idée et que l’on communique de manière concise, précise et assumée. C’était motivant d’e passer de la théorie et de l’idée à la pratique et la conception. Il ne fallait pas hésiter à partager ses idées, remarques et doutes, mais il y avait aussi l’implication apportée au projet qui nécessite de savoir se débrouiller par soi-même et être à la hauteur de l’équipe qui m’encadre. Il faut ajouter à cela que la confrontation au programme si délicat changeait complètement par rapport à l’école. On remarque que le travail en équipe – pour peu qu’il soit méthodique - devient une arme incontestable pour développer une richesse grâce aux diverses personnalités et sensibilités, chacun apportant des références et idées qui renforcent le projet. Le fait de pouvoir prendre « des libertés », ou bien même de proposer des idées sans avoir toujours à rendre des comptes, m’a permis de participer à une grande partie du rendu. Le fait que nous étions peu sur le projet (trois seulement), rend plus aisé la confiance et la discussion. Le fait de passer des moments où le temps n’est plus le seul maître, rend la création plus immédiate.

Plaisir dans l’Architecture Voilà quelques temps que j’accorde une grande importance au plaisir en architecture. A savoir que le fait de prendre du plaisir et de toujours garder en tête que c’est une passion, nous donne une liberté dans notre capacité créatrice. Cela peut sembler être un détail mais il est pour moi indispensable. L’agence fonctionnait de la même manière, en partant de l’ambiance dans les locaux où on mettait une « motivation playlist » (ou une sélection de musiques motivantes), créant une ambiance sereine et ouverte aux discussions et à la conception. Voilà quelques temps que j’accorde une grande importance au plaisir en architecture. A savoir que le fait de prendre du plaisir et de toujours garder en tête que c’est une passion, nous donne une liberté dans notre capacité créatrice. Cela peut sembler être un détail mais il est pour moi indispensable. L’agence fonctionnait de la même manière, en partant de l’ambiance dans les locaux où on mettait une « motivation playlist » (ou une sélection de musiques motivantes), créant une ambiance sereine et ouverte aux discussions et à la conception.

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Le plaisir de l’architecture, c’est aussi le plaisir d’enseigner. De montrer et de transmettre des valeurs, parce que ce sont avant tout des valeurs humaines. Je pense qu’aujourd’hui, le fait de favoriser les interactions entre diverses professions, apporte une force dans la crédibilité des projets, leur pertinence. Il s’agit donc d’une politique bien plus démocratique.

Bonnes Habitudes

« A chaque minute nous sommes écrasés par l’idée et la sensation du temps. Et il n’y a que deux moyens pour échapper à ce cauchemar : le plaisir et le travail. Le plaisir nous use. Le travail nous fortifie. Choisissons. »1

Nous sommes dans une profession (comme bien d’autres) où la valeur travail n’est pas quantifiable, où il est nécessaire de cultiver une curiosité perpétuelle. Développer et se confronter à des problématiques, c’est aussi le but d’un stage. Ce n’est pas une généralité, mais il me semble que le passage de la théorie (qui engloberait toutes les discussions et les idées à vouloir mettre en place) à la pratique (qui s’approcherait des contraintes rencontrées lors de la conception de projets) est encore une problématique délicate. Le risque, c’est que les normes, le programme, les ingénieurs, puissent se transformer en barrière à l’expression personnelle d’un architecte. J’ai tenté d’en parler précédemment, l’architecture en tant que sport de combat, où il faut savoir imposer ses idées, ou simplement de ne pas suivre trait pour trait ce que l’on attend de nous, mais bien une recherche de transcendance de programme, son appropriation. Pour certains – et ce sera peut-être mon cas -, il est difficile de ne pas se faire dépasser, et de ne pas plier sous le poids de la contrainte. Ainsi, j’apprécie de pouvoir côtoyer et travailler avec des gens qui développent des positions et des concepts. Arriver à conserver les acquis et les conserver à l’école est un défi, qui permet, in fine, de prendre plaisir à faire de l’architecture. 1

Je n’ai pas eu assez de temps, ni d’expérience pour tirer une conclusion claire entre le passage de la théorie et la pratique. Cela dit, la réponse se trouve peut-être dans la relation qu’on entretient à la culture et à la simulation. En soi, les méthodologies acquises à l’école ne peuvent disparaître complétement même en étant dans le déni de la pédagogie de l’école. C’est malheureusement insuffisant, à mon sens, pour produire une architecture de « qualité », car il faut faire l’effort de lire où se trouve le ressort idéologique de tel ou tel méthodologie. Pour peu que l’on ait développé un début de pensée à l’école avec une conscience des leviers politiques que contient l’architecture, nous nous devons de défendre ce travail et cette pensée bien après la fin de nos études. Sinon ne serions-nous pas seulement considérés comme des techniciens ? Il faut être conscient de la position centrale que peut occuper l’architecture dans la vie sociale, politique et culturelle des individus. 1 BAUDELAIRE Charles, Extrait de Journaux intimes (1887), Mon cœur mis à nu 46


« Notre époque est surtout marquée dans la discipline architecturale par la difficulté de faire et la difficulté d’être. Tout semble interdire aux architectes de rêver de beaux projets, de rêver de liberté et d’initiative. Par voie de conséquence, le métier paraît difficile à exercer. Être architecte paraît impossible t aintenant? aux architectes. L’énergie à déployer pour faire face à l’adversité est colossale. Adversité économique et juridique, réglementaire et administrative. »1 Il est relativement alarmant d’observer le peu de liberté qu’ont les architectes. Mauvaise réputation ? Souvenirs douloureux des années 70s ? Il n’est pas nécessaire de prôner une totale liberté de l’architecture mais les règles établies confortent un seul et même modèle d’architecture, bien souvent trop politisé, effaçant sur son passage les alternatives intéressantes…

E M

J’ai pu remarquer que le quotidien d’un architecte est donc fait de détails, de réunions, de choix et de concertations. Une des limites que j’ai constaté au stage que j’ai accompli est le fait que nous n’ayons eu qu’un aperc de ce que le métier comprend: il y avait une autre stagiaire qui travaillait sur le projet de la Nuit Blanche, qui je pense, est beaucoup plus concret et formateur puisque celui-ci lui a permis d’assister à des réunions de chantier, questionner la notion de budgets et chiffrages, communiquer avec d’autres corps du métier. C’est là le réel cœur du métier, entouré de tous ces partenaires pour faire aboutir le projet. Cette nature de l’exercice d’architecture était bien sûr pressentie, mais la vivre pendant un mois l’a rendu d’autant plus claire. Je ne remets pas en cause la valeur de cette façon de produire l’architecture : elle est hautement qualitative, participative et instructive. Ce qui m’a fait plus douter de sa force a été la non considération de notre proposition lors des résultats du concours, et certaines choses que l’on apprend en école d’architecture comme les fondements d’un projet (d’étudiant, donc uniquement intellectuel, au-delà de rares exceptions, comme les réalisations de prototypes par exemple) qui sont délaissées. Le deadline du concours à rendre et l’urgence de la décision à prendre ont participé à empêcher la réalisation de tous les moyens de communications nécessaires à la compréhension du projet intégral. Pour le concours, tout un travail de recherche sur les observatoires, la topographie, les espaces de méditation a été réalisé pour donner cette forme si significative à la proposition. Le projet est situé, il répond à une histoire mais ne démontre pas tous les aspects du programme imposés par la consigne mais il acquiert sa force de la narration qu’il entraîne chez chacun. Face à cela, il y a une question du travail intérieur qui n’avait pas été évoqué plus en avant pour le concours. Néanmoins, la confrontation à la réalité du métier est une expérience très positive qui me permettra d’avoir une autre approche de ma pratique de l’architecture dans les semestres à venir. En effet, travailler au sein d’une agence pendant un mois m’a appris par exemple à classifier mes fichiers, afin que mes collègues aient accès aux liens aisément, ou encore à respecter des délais. L’enjeu de mes semestres futurs résidera entre l’approche d’une conception engagée avec des soulèvements de questions et une version plis utopique permise par le fait que nous sommes encore en plein cursus. Ma maîtrise de la CAO (Conception Assistée par Ordinateur) et la FAO (Fabrication Assistée par Ordinateur) se sont aussi améliorées après cette expérience. 1

1 RICCIOTI Rudy, L’architecture est un sport de combat, Paris, Textuel, 2013 47


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ONCLUSION

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Ce stage m’a permis de confirmer certains enjeux que j’avais pu poser à l’école. Il m’a aussi donné le goût de persévérer et défendre mes idées. L’idée aussi est de les cultiver afin d’arriver à en développer une architecture dans le cadre professionnel. Bien qu’il me semble que ce soit une tâche difficile, j’ai la conviction que notre rôle se trouve dans la capacité à développer des concepts innovants. En tentant de considérer la place des ressorts politiques que l’architecture représente et déployer notre capacité à défendre des valeurs et à contribuer à une réflexion sur tous les enjeux qui s’offrent à nous. La valeur humaine que j’ai découvert durant ce stage confirme l’attrait de la pratique professionnelle. Les relations qui se tissent entre différents corps de métier qui peuvent aller de l’ingénieur au metteur en scène en passant par le paysagiste. C’est aussi un travail d’échange et de confrontation perpétuelles entre des pensées, où la pratique est motrice d’enrichissement professionnel et personnel. Arriver à un tel résultat demande beaucoup d’investissement, mais à l’arrivée, me semble récompensé. Toutes ces petites richesses que l’on chine (les rendus effectués qui viendront garnir le portfolio, les contacts faits, les astuces en tout genre), viennent masquer les frustrations diverses auxquelles on est confronté (concours perdu, programme contraignant, expérience limitée…)

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EMERCIEMENTS

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REMERCIEMENTS À FRANK MINNAERT DE M’AVOIR PRIS EN CHARGE PENDANT TOUT LE LONG DE CE MOIS DE JUILLET, AINSI QU’AUX MEMBRES DE DIORAMA ET LMNB AVEC QUI NOUS PARTAGIONS LES LOCAUX. JE REMERCIE AUSSI ELIOTT GERI DE M’AVOIR ACCOMPAGNÉ DURANT CE STAGE DE PREMIÈRE PRATIQUE.

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RAPPORT DE STAGE PREMIÈRE PRATIQUE Du 1er au 31 juillet 2017

MINNAERT STUDIO

B

ALOGUN OLA-DAVIES


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