Bah Alors? L'hebdo du 13 au 19 Novembre 2015

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du 13 au 19 novembre 2015

HEBDOMADAIRE

Fréjus - Saint Raphaël

Gratuit

Puget/Argens - Roquebrune/Argens

Un entretien fleuve mérite parfois d’être retranscrit dans son intégralité. Rencontrer Mathieu Fauvel, c’est évoquer la musique, la jeunesse, le travail, les parcours, le monde du travail, la richesse culturelle, l’envie de bien faire. Vous aurez compris qu’en tant que pourvoyeurs d’espoir, on ne pouvait pas le couper dans son élan.

Ecole de Musique

Le dernier rempart contre le crime enregistré ! staline

Documentaires

Isabelle Clarke et Daniel Costelle ont révolutionné le documentaire historique. Après les deux guerres mondiales et le diptyque sur Hitler, Uncle Joe ramasse ce qu’il mérite, et nous, on hallucine, encore !

Saint-Raphaël fête le documentaire pendant tout le mois de novembre, et c’est tout le centre culturel qui vibre aux sons/lumières d’un genre qui mérite d’introduire l’hiver

SPORT L’ultra-violence dirigée contre soi-même, c’est le Crossfit, et à la Palud, on a franchi un cap !

musique

Flayed est passé par chez nous, au Monster’s Art, pour un Halloween beaucoup trop confidentiel. Mais avec un deuxième album en poche, on est rentrés chez nous avec un disque génial, on pèse nos mots, à écouter.

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édito

Par Nicolas Muller

Rester fan de musique par les temps qui courent. Pas de musique, tiens...de Musique, avec un grand M. Avouez qu’à l’orée d’une canonisation, si on continue comme ça, de ce naze de Maître Gims, le pari est osé. Et pourtant, les écoles de musique, celles où l’on apprend encore à jouer du violon, de la harpe, de la trompette, du basson, où l’on potasse son solfège et où l’on connaît la différence entre un symphonique et un philharmonique, ces écoles ne désemplissent pas. C’est un homme intéressant et surprenant, que nous avons rencontré cette semaine. Un directeur d’école de moins de 40 ans, qui aime autant le saxophone que Mozart, qui déteste en silence les sonorités qui se prennent pour de la musique, et qui ne ferait jamais insulte à un malandrin habité par un désir mercantiliste de gagner de l’argent en vendant de la soupe à des gens suffisamment peu curieux pour s’en contenter. C’est rare de voir encore des gens miser sur l’être humain, parier sur leur envie de faire mieux, sur leur désir d’aller plus loin, plus haut, en exploitant leurs vertus profondes. On en ressort motivé, ambitieux, grandi d’une volonté de travailler sur soi-même. Et surtout, rassuré, parce qu’on n’est pas seuls à se demander pourquoi les gens écoutent ce qu’ils écoutent. Quand on pense à tous les trucs biens qui existent... Nicolas Muller, Rédacteur en chef


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À LA UNE

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Le dernier rempart contre le

Rarement un homme aussi posé que Mathieu Fauvel aura réussi à nous transmettre autant de passion dans ce qu’il nous a raconté. Peut-être parce que le sujet qui nous intéresse aujourd’hui nous parle encre plus que d’habitude. Vous ne le savez peut-être pas mais chez Bah Alors ?, la musique c’est plus qu’une passion, ça a aussi été un métier, une occupation à plein temps, une activité annexe chronophage comme jamais vous ne pourriez l’imaginer. Et que ce jeune directeur de même pas 40 ans réussisse à promouvoir le basson avec tant de finesse nous a tellement intéressé qu’on ne pouvait pas couper dans le lard de cet entretien fleuve qui se suffit à lui-même. La musique, pourquoi, comment, avec qui, dans quel but, vous saurez tout dans quoi...même pas 8 minutes, le temps de lire trois pages que l’on espère passionnantes. Nous, on s’est régalés, c’est votre tour. Y a teasing, là, non ?

Mathieu Fauvel, vous avez l’air d’être un bien jeune directeur. Et pourtant vous êtes un directeur en poste à l’école Jacques Melzer depuis longtemps. J’en suis le directeur depuis octobre 2006. Directeur à 30 ans, effectivement. C’était le hasard et un grand coup de chance, en fait. Cela faisait des années que je coordonnais une association sur Marseille, avec une centaine d’élèves. Et ça me plaisait bien, donc je nourrissais, pourquoi pas, l’ambition de diriger une structure plus tard. J’en discutais avec le directeur du conservatoire dans lequel j’enseignais aussi à l’époque à Aix en Provence (le saxophone, ndlr), qui m’a dit «le métier, tu sais, c’est devenu très administratif, il n’y a pas vraiment de formation dédiée pour ça.» Maintenant il y en a une, mais à l’époque, zéro. Donc il m’a suggéré de faire u peu de droit, des choses comme ça, pour être préparé. Alors je me suis lancé, on verra bien où ça nous mène. J’ai commencé une formation universitaire à distance en gestion des entreprises, tout seul dans ma chambre, et je me demandais parfois ce que j’étais en train de faire. Rien à

voir avec la musique !

Les soirées devaient être un peu longues, non ? Et bien il y avait des choses intéressantes, mais bon... Un beau jour ce directeur vient me voir et me présente une opportunité qui pouvait m’intéresser. Je pensais que c’était un nouvel endroit pour enseigner le saxophone, parce qsue ce n’est pas fréquent dans les conservatoires, et là il me dit «non, c’est un poste de directeur, pas de professeur». Moi je parlais de ça, c’était à moyen/long terme, pas dans l’immédiat, on n’était qu’un an plus tard. Comme le recrutement a curieusement eu lieu au mois d’octobre, la rentrée était déjà passée. J’ai quand même postulé, en voyant ce que ça pouvait donner, à l’époque l’école était dirigée par Jacques Melzer depuis 1998.. La fleur au fusil, en pensant que dans le sud tout était pipé, copinage piston, et donc j’ai été le premier surpris quand j’ai appris que c’était pour moi ! Je venais d’Aix, mais j’ai grandi en Alsace, puis j’ai étudié à Lyon et Montpellier.

Professeur de saxophone, ça veut tout et rien dire. Là on parle de gens diplômés. La formation se fait en deux temps. Il y a d’abord toute la formation d’instrumentiste, ensuite on passe à la pédagogie. C’est sur concours, ça dure deux ans, et on obtient si tout va bien en deux ans le diplôme d’état.

Diplôme obligatoire pour enseigner dans une école comme celle-ci. C’est effectivement un minimum requis.

35, pour 510 élèves.

Ce qui fait plus de 1000 musiciens en herbe entre ici et le conservatoire de Saint-Raphaël, les musi-

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Je pense que qu’il y a deux réponses. Pour les parents qui souhaitent que leurs enfants s’épanouissent et se développent personnellement, c’est un excellent moyen d’apprentissage humain, éducatif. On y apprend la rigueur, la persévérance, le partage, l’écoute, o y respecte des valeurs qui sont très fortes. Rien que pour ça ça vaut le coup d’inscrire son enfant dans une école de musique.En plus on s’aperçoit que nos élèves ont en général d’excellents résultats scolaires, la manière dont ils travaillent ici ils l’appliquent à l’école et ça fonctionne très souvent. La deuxième chose, c’est qu’on a un tiers d’élèves adultes, la demande est de plus en plus forte. On peut désirer démarrer la pratique d’un instrument à 40 ou 50 ans, parce qu’on en a toujours rêvé. Ou on peut reprendre une formation pour jouer dans des ensembles et se faire plaisir. La vie active et familiale fait souvent qu’on met la pratique musicale de côté, au moins au début, mais on y revient souvent.

Pour vous la répercussion sur les enfants, elle est évidente ? J’en suis convaincu. Il y a des études menées par l’Institut Montaigne, qui montrent que la pratique musicale a u fort impact sur sa scolarité. Il réfléchit, il raisonne, il applique des principes mathématiques. Et puis le développement expressif et artistique apporte beaucoup de choses aux enfants.

Justement, ici on peut s’inscrire à 5 ans. Quand ils choisissent u instrument, c’est le coeur, la raison ?

Combien de professeurs, ici ?

Chez Mam's

ciens sont donc aussi nombreux que les footballeurs. Comment expliquez-vous l’immense succès de cette activité ?

Souvent c’est piano, guitare, ou batterie, parce qu’ils ne connaissent que ça ou presque.Ce sont les instruments les plus visibles. Certains enfants sont très arrêtés sur

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À LA UNE

le crime enregistré !

AGENDA Fréjus Loto – 14 novembre – Espace Municipal Culturel de Port-Fréjus Don du sang – 17 novembre – Salle du Sextant Les Toiles d’hiver – 17 novembre au 19 décembre – Médiathèque Villa Marie Stéphane Rousseau – 17 novembre – Théâtre Le Forum L’histoire du radeau de la méduse – 18 novembre – Théâtre Le Forum

saint-raphaël

Le mois du film documentaire *- Jusqu’au 28 novembre A la médiathèque du centre culturel, toute la journée Projections - conférences Du vendredi 27 novembre 2015 au lundi 30 novembre 2015. SALON du PALAIS GOURMAND - Palais des congrès L’art autour du monde - jusqu’au 28 novembre, centre culturel

roquebrune-sur-argens Vendredi 13 : collecte de sang, organisée par la Fédération Française pour le Don de Sang Bénévole, salle Molière, au Village, de 8h à 12h30.

Et ça arrive souvent, ça, que les parents décident ? C’est l’une des difficultés que l’on rencontre. Il arrive souvent qu’un parent vienne inscrire son enfant en piano parce qu’il y a un piano à la maison et qu’il faut le rentabiliser. On évite au maximum de rentrer dans ce jeu-là, les stages de découverte servent à ça. On voudrait que les élèves fassent un choix personnel, c’est un gage de pérennité de la pratique. «Mon fils, tu feras du piano», ça peu très bien se passe, mais si l’enfant n’est pas accroché au piano, au bout de 6 mois c’est fini.

Pour vous, le but c’est aussi de les amener à rester longtemps dans la structure, pour des parcours complets. Le premier plaisir est sensoriel, la découverte de l’instrument, ça dure deux ou trois mois. Ensuite on commence à jouer des morceaux sympas du répertoire, ça se développe avec l’âge, la pratique et la durée. C’est ce qu’on explique aux parents, qui achètent des instruments qui coûtent souvent chers. Il vaut mieux que leur enfant ait fait un choix motivé. C’est aussi pour ça qu’on a commencé à accueillir les enfants à partir de cp/ce1, pour éviter que les choix soient trop précoces.

En quoi ça consiste, cette classe d’éveil ? C’est un éveil, des sens. On leur apprend à écouter, à savoir dissocier les sons graves, les sons aigus, à classer les instruments dans des familles. On apprend des chansons, des comptines, on essaie de leur donner des bribes du système de notation. L’idée c’est d’éviter l’approche théorique par la science, mais par le jeu et le plaisir. Ils ont un ou deux ans d’éveil selon leur âge, et à l’issue de ce parcours ils choisissent leur instrument.

En les ayant aussi tôt dans vos murs, vous devez fabriquer quelques prodiges, non ? Quelques très brillants élèves, oui. Nous avons récemment eu une jeune guitariste qui a réussi le concours d’entrée très difficile du conservatoire de Paris, Alicia Knopp. Elle a 16 ans, et les élèves qui le présentent ont en général déjà un diplôme dans un grand conservatoire de région, et qu’ils peuvent avoir jusqu’à 21 ans.

Et quand vous avez des élèves comme elle, vous les détectez, vous l’expliquez aux parents ? Quand on s’en rend compte effectivement on en discute avec eux, puis leurs parents, parce qu’on sait que s’ils persévèrent ils peuvent obtenir d’excellents résultats.

Au point d’en faire un métier ? Parce que c’est un

milieu très difficile, où les places sont chères. Il y a un rapport entre le talent et le potentiel professionnel, selon vous ? La difficulté c’est que ce métier passionnant, si l’on mélange l’enseignement et le métier de musicien classique, il est dans un cadre très élitiste. Il faut commencer par obtenir son diplôme dans un conservatoire de région. Ici, on a trois cycles d’enseignement de 4 ans en général, Et à l’issue du 3e cycle on peut valider ces études au niveau supérieur, en conservatoire de région, en général, Nice, Aix, Marseille ou Toulon. Ces conservatoires délivrent des diplômes d’études musicales, et ensuite, les élèves peuvent poursuivre un cursus en conservatoire de région, purement instrumental, ou en pédagogie, en centre de formation. Là aussi c’est très sélectif, et si on obtient son diplôme d’état, le parcours du combattant continue, parce que ce n’est pas comme dans l’éducation nationale. Avec le Capes en poche, on attend sa nomination, là il faut en plus se débrouiller pour trouver un poste. Comme dans le privé. Et là on démarche les établissements publics, ou les associations comme la nôtre, même si l’école est entre guillemets «para-municipale», puisque l’école est grandement financée par la mairie.

C’est facile de concilier musicien et pédagogue ? C’est mieux ? C’est ce que je conseillerais, parce que l’artistique nourrit le pédagogique, et inversement. C’est toujours mieux, dans une équipe pédagogique, de travailler avec des professeurs qui connaissent la scène, ça leur permet de se remettre en question de temps en temps. Et ça apporte une autre dimension à leur enseignement.

Et c’est inspirant pour leurs élèves.

Vendredi 13 : soirée repas-spectacle, organisée par la classe de CE2 de Philippe LOIR de l’école élémentaire Jean JANIN, salle Molière, au Village, à 19h30.Tarifs : 6€/ adulte, 3€/enfant. Renseignements : Tél. 04 94 45 70 46 Samedi 14 et dimanche 15 : tournois de figurines, organisé par le “Cercle Figurine Var Est Roquebrunois”, salle de l’espace Robert Manuel, à 9h. Renseignements : Tél. 04 98 11 01 59 Dimanche 15 : loto, organisé par « la Diane Roquebrunoise», salle Molière, au Village, à 15h. Entrée libre. Renseignements : Tél. 06 31 89 67 47

puget-sur-argens Du mercredi 11 au Dimanche 15 : 24ème Festival Régional de Théâtre Amateur de Puget sur Argens à l’Espace Culturel Victor Hugo. Mardi 17 : Théâtre : LE SECRET DES CIGALES – 20h30 à l’Espace Culturel Victor Hugo. De et avec Patrick SEBASTIEN Bah Alors ? - hebdomadaire - du 13 au 19 novembre 2015 - Actualité locale Fréjus, Saint Raphaël, Puget sur Argens, Roquebrune sur Argens - Directeur de la publication : Ibrahim BERBAR - Rédacteur en chef : Nicolas MULLER Rédacteurs : Ibrahim BERBAR, Nicolas MULLER, Thierry SAUNIER, Alexandre Demesy - Photos : Nicolas Muller, Ibrahim Berbar, DR - Date de dépôt légal : 13 novembre 2015 - Date de parution : 13 novembre 2015 - Régie Publicitaire : SARL Karadoc Siren : 800 278 277 R.C.S Fréjus - Nous Contacter : Régie publicitaire : 06 62 38 74 84 - Rédaction : 06 83 33 19 64 - Mail : bahalorsmag@gmail.com - Internet : www. bahalors.com - Imprimé en Europe «La reproduction ou l’utilisation, sous quelque forme que ce soit, de nos articles ou informations est interdite.» Ne pas jeter sur la voie publique.

OURS

leur choix, d’autres hésitent. Donc avec les classes d’éveil à partir de 5 ans, on essaie de les amener sur un parcours instrumental pendant deux ans. Ils passent par tous les professeurs, ils découvrent tous les instruments, touchent à des clavecins, des bassons, des hautbois qui sont des instruments plus rares. On leur fait découvrir tout ça par des auditions, ou carrément avec la présence d’un professeur qui leur montre tout. Le but c’est de les laisser choisir, si possible sans laisser leurs parents le faire à leur place.

C’est sûr que les élèves suivent ça : «mon prof joue à tel endroit, je l’ai vu en concert», ils se nourrissent de ces expériences. On a des professeurs que j’encourage à jouer régulièrement. On a d’ailleurs créé une saison, que l’on appelle les Cartes Blanches, il y a 6 dates cette année, où les profs se produisent gratuitement pour que les élèves puissent les voir jouer.

Et vous, vous jouez encore ? Pas assez, malheureusement, de moins en moins ! De temps en temps je pratique un peu chez moi, ça s’entretient. Quand on ne joue pas, on perd vite.

Ce qui est pratique, c’est qu’une structure comme celle-là permet de créer des formations, des groupes. C’est vraiment le point fort du projet de l’établissement. Tout part d’une conviction personnelle que partage l’équipe pédagogique, la musique c’est fait pour être partagé à plusieurs. On peut se faire plaisir dans sa chambre ou sous sa douche, mais le vrai partage humain se fait à plusieurs. Alors on a beaucoup développé les pratiques collectives, avec les ateliers jazz, les musiques actuelles, les chorales, l’atelier tango, les ensembles de guitare, etc. On a beaucoup travaillé là-dessus pour donner le goût aux élèves de tout ça. On ne peut pas dire à un jeune footballeur «tu fais les entraînements mais il n’y aura jamais de match» ! Travaille tes gammes, bosse ton morceau...s’il ne va pas s’exprimer sur

C’est Noël. Non, on sait, pas encore. Parce que pour nous, Noël c’est au mois de décembre. Mais dans les villes, les illuminations sont déjà de sortie, et les grands marchés de Noël sont quasiment déjà en place. Tout est prévu depuis bien longtemps, alors nous, pour vous donner envie d’aller consommer du foie gras en pleine rue, nous allons essayer de dresser un panorama du Noël le moins froid de France, le nôtre.

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À LA UNE

Et ça passe en deux temps, au Forum et au Théâtre Romain ? On a des grandes dates toute la saison, 80 sur toute l’année mais surtout deux dates, le concert des professeurs au mois de mai, ça c’est au Forum, et le concert de fin d’année début juin au théâtre romain, qui permet de montrer ce qui se fait à l’école. On commence à travailler dessus début janvier. On donne également un concert de Noël à la cathédrale, ça se passe cette année le 11 décembre.

Quel est le statut des professeurs, ici ? Ils sont tous salariés, c’est une volonté de l’association de leur offrir un statut pérenne, plutôt que de faire appel à des auto-entrepreneurs. Question qui se pose, le prof de guitare va avoir beaucoup d’élèves, mais le prof de basson, beaucoup moins, alors comment ça marche ? C’est ça qui est compliqué. Ceux-là sont obligés de cumuler plusieurs postes dans les écoles, avec parfois de lourdes contraintes de déplacement. Ici par exemple, le professeur de basson cumule aussi avec un poste de musicien dans un orchestre régional, en PACA. Ils ont la double, parfois la triple casquette, ils sont aussi parfois intermittents du spectacle. Salarié dans un orchestre c’est rarissime. Vous l’avez fait ? En saxophone il n’y a vraiment pas pléthore de places ! Qu’on soit clair, dans les orchestres classiques il y a très peu de répertoire, à part le boléro de Ravel, on fait appel à un intermittent de manière épisodique, et voilà. Pour les cordes c’est plus facile, mais quand vous êtes clarinettiste, bassoniste... Il y a des questions, à ce sujet, qui fusent ici ? Il y a des jeunes, oui, mordus de musique, qui dès le collège ou le lycée se posent ces questions-là, sur une orientation professionnelle. On leur dit «travaillez, passez les concours, acceptez toutes ces échéances». Pour être dans les grands orchestres il faut suivre les formations phares, des grands conservatoires, ils sont conçus pour ça. C’est une histoire de recrutement, après, c’est hyper-élitiste. Quand les parents viennent me voir en me disant «mon fils veut

absolument faire de la musique», c’est mon rôle de les encourager mais aussi de les mettre en garde, le parcours est semé d’embûches. Soyez sûrs de votre motivation et de votre potentiel. Il y a un grand orchestre dans chaque région, à peu près, à part à Paris où il y en a plusieurs, mais il y a très peu de places. Souvent les musiciens et les enseignants cumulent toutes les casquettes. Et donc, vous essayez d’encourager les élèves à aller vers les instruments délaissés ? Parce qu’ils sont magnifiques ! On a des cours de harpe, on a des répertoires fabuleux à explorer. Au sein de l’école on a un parc instrumental pour faciliter l’accès à ces instruments, qui coûtent parfois très cher. Certains fabricants proposent des locations. Mais nous, pour 150 euros on leur loue un instrument à l’année, ils peuvent pratiquer ici. Un saxophone, ça coûte tout de suite 1500 euros, par exemple. Vous avez dû enrichir votre culture. On apprend à découvrir le répertoire, certaines esthétiques auxquelles j’ai été sensibilisé, mais ici j’en ai appris beaucoup. Dernière question, capitale : avec toute la musique pourrie qu’écoutent les jeunes, comment se matérialise la distinction entre leur activité ici,et Maître Gims ? C’est notre rôle de les sensibiliser à la beauté de l’art ! Il faut leur apprendre à développer leur sensibilité et l’écoute critique. On leur sert souvent de la soupe, dans les médias. Ils ne nous en parlent pas beaucoup, mais le fait de pratiquer, de jouer du répertoire, ça leur forge une culture personnelle. Quand les adolescents grandissent, ils ont une oreille plus affinée. J’écoutais pas Mozart à 12 ans, et je n’écoute pas que ça aujourd’hui, mais je sais ce que c’est. C’est tout le rôle d’une politique culturelle dans une collectivité : apporter la culture de la manière la plus accessible possible. Sachez qu’il reste des places dans les disciplines comme les vents et les cordes : «si vous voulez faire du basson ou du hautbois, il reste de la place», dixit le directeur lui-même. Pour le reste, hors vents, bois et cordes, il faut déjà prendre rendez-vous pour l’an prochain. Pour se renseigner, vous pouvez aller directement sur place 31 rue de Richery dans le centre-ville, ou vous renseigner par téléphone ( 04 94 53 68 48) ou sur Internet www.ecole-musique-melzer-frejus.fr

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du 13 au 19 novembre 2015

L’actu du smiddev

Établissement public de traitement et de valorisation des déchets de l’Est-Var

Seconde partie de notre petite introduction sur le Smiddev, les gens qui vous aident à vivre dans un environnement plus sain au quotidien. Et même s’ils remplissent parfaitement leurs missions, nous allons nous faire le relais de leurs informations, et nous allons tenter de vous expliquer à notre tour à quoi servent les différents «produits phares» mis en place par le syndicat. A commencer par les fameuses poubelles jaunes, les drôles de containers avec une brosse au milieu du trou percé dans le couvercle. Pourtant, tout est écrit sur la poubelle avec des petits dessins très simples à comprendre, mais il est encore nécessaire de le rappeler. On peut (on doit) y jeter les emballages de type briques alimentaires, les cartonettes, les canettes en alu, les bouteilles en plastique, les aérosols, les boîtes de conserve, les journaux et les magazines. Pour vraiment bien faire le travail, vous devez égoutter et vider entièrement tous ces emballages, sans les laver. Faites comme avec le verre L’idéal pour devenir un maître du tri sélectif c’est d’avoir chez soi deux poubelles distinctes. Une pour vos ordures ménagères et pour les déchets qui «sèment le doute» (dans le doute, jetez toujours dans la pou-

ACTU LOCALE

BAH ALORS ? hebdo

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En partenariat avec

Établissement public de traitement et de valorisation des déchets belle générale), et une autre poubelle où vous pourrez stocker vos déchets recyclables de l’Est-Var à jeter dans la poubelle jaune. Réfléchissez : toutes ces choses ne sentent pas mauvais, il ne s’agit que d’emballages. Il vous suffit de faire la même chose qu’avec les bouteilles en verre et le tour est joué. Et non, ça ne prendra pas plus de place dans la maison, bien au contraire : vous irez moins souvent au bout de la rue jeter votre poubelle d’ordures ménagères squattée par des tas de choses encombrantes qui pourraient être recyclées. Vertueux, non ? Lettre d’information

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qui es-tu, smiddev ?

Vous allez prochainement recevoir chez vous un bulletin d’information édité par le Smiddev pour vous informer de ses actions, de tous les partenariats liés avec les professionnels et les associations (car le syndicat est partie prenante dans bon nombre de bonnes œuvres, en dehors du tri des déchets, comme la lutte contre le cancer). Vous saurez tous des actions récentes et futures du Smiddev, dans un dépliant de quatre pages super bien fait. Lisez, et vous en saurez plus !

Nicolas Muller

gastronomie

le boeuf sur le quai à l’heure lyonnaise

Si vous ne connaissez pas Isabelle Gambus, la patronne du Boeuf sur le Quai, nous, on a appris à la connaître. Pour elle, la restauration, ce n’est pas qu’un moyen de gagner sa vie. C’est avant tout une passion, celle de la viande, de la bonne chair, écrite comme ça. Et celle des éclatages de palais en général. Pour entrer dans l’hiver, qui est un peu sa saison préférée si on en croît ce qu’elle aime faire à manger, elle s’offre comme l’an dernier un petit voyage chez les meilleurs fournisseurs lyonnais pour ramener dans son restaurant les meilleurs produits de la région des Gones. Vous n’allez pas en revenir. Nouvelle carte jusqu’à épuisement des stocks L’idée est très simple : du 19 novembre, et jusqu’à ce que les frigos soient vides, vous allez manger des produits top niveau qui proviennent des meilleurs fabricants, exploitants, artisans de la région lyonnaise. Si vous ne connaissez pas la spécificité de cette région, vous ne devez savoir qu’une seule chose : il y a à manger, beaucoup, des

choses qui tiennent au corps, qui font du chaud en dedans. Ce sera donc la quinzaine de la côte de boeuf, la quinzaine de l’andouillette, des tripes, des produits qui se mangent avec des pommes de terre. Proposez-le à n’importe quel homme à qui vous avez envie de faire plaisir, vous ferez un heureux ! Théoriquement, l’opération devrait durer jusqu’au 30 octobre, mais Isabelle a promis qu’il ne devait rester que les emballages à recycler à la fin du mois. Donc si jamais tout n’est pas parti dans vos estomacs, elle prolonge ! Mais comme les soirées du 19, du 20, du 21 et du 22 sont déjà bookées à 100 %, on a peine à croire qu’il en restera pour les retardataires. Donc à vos téléphones ou vos claviers, si vous voulez affrontez la cuisine des bouchons lyonnais, mise à l’honneur par l’un des plus beaux fleurons de la gastronomie locale, c’est le moment ou jamais de vous réveiller. Vous dormirez après, en digérant ! Nicolas Muller


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Saint-Raphaël

Culturons-nous avec les documentaires ! Et on a tout le mois de novembre pour en profiter ! Comme chaque année depuis 5 ans, la médiathèque de Saint-Raphaël accueille le mois du film documentaire, du 6 au 28 novembre. Elle s’inscrit dans le même temps dans une démarche qui existe depuis plus longtemps sur le territoire national, et qui rassemble aujourd’hui près de 2000 établissements (médiathèques, cinés, structures culturelles en tous genres). L’idée, c’est de nous faire découvrir un genre souvent un peu ignoré par les programmateurs, et des films qui sont passés sous silence alors qu’ils sont comme les autres, faits pour qu’on les voit. La grosse différence, c’est que ceux-là sont réalisés dans le but de nous rendre moins ignorants sur des sujets qui tiennent à coeur aux créateurs. Le rapport à l’oeuvre, important, ça...

5 films triés sur le volet Pour en avoir discuté une paire de fois avec l’une des responsables du projet, la charmante Frédérique Winum, les films diffusés lors du mois de novembre sont méticuleusement sélectionnés parmi des tonnes de propositions. Cette année, il fallait en garder 5, et à la lecture du programme, le public, nous et vous donc, devrions être alléchés par la chose. Jugez plutôt : de la musique, du high-tech, du social, du difficile et du libérateur, de l’angoissant et de l’espérance, mais toujours du réel. Car c’est ça, le documentaire : une plongée dans le vrai monde.

le monde des sans-abris parisiens, qui tente le pari osé de miser sur une très grande esthétique alors qu’il montre des gens vivant dans un très grand dénuement. Un parti pris esthétique pour véhiculer des images très fortes, une curiosité à découvrir. L’Harmonie sera sans doute notre préféré, puisqu’il traite de la musique, ou plutôt de «l’écoute» si l’on en croit les volontés du réalisateur Blaise Harrison, qui est allé filmer l’ensemble musical de Pontarlier dans le Doubs, mais qui n’oublie pas non plus les autres genres musicaux, ni même le silence. Enfin, Un Monde sans Humains mène une réflexion sur l’éthique, sur l’absence future, peut-être, de l’intervention humaine dans tout un tas de domaines. Entre Bienvenue à Gattaca et Idiocracy, qui se demande objectivement, avec de vraies potentialités, jusqu’où vont s’immiscer des machines qui sont déjà présentes à l’intérieur de nos corps. Rendez-vous compte ! Tout ce que vous devez savoir, c’est que ça se passe au centre culturel de Saint-Raphaël, que c’est toujours projeté en présence du réalisateur ou des membres de l’équipe, et que surtout, c’est gratuit. Donc c’est génial, alors que ça aurait pu n’être que très bien. Mais la culture partagée par tous, c’est encore mieux.

Nicolas Muller

Les Règles du Jeu va nous plonger dans le quotidien de quatre jeunes demandeurs d’emploi, qui n’ont a priori pas les mêmes chances que les autres, juste pour des critères sociaux, ou parce qu’ils ont des difficultés à se sentir en confiance. Au bord du Monde est une plongée ambigüe dans

Puget-sur-argens

Les planches accueillent la découverte Bar A VIN CAVISTE RESTAURATION le midi

Dégustation au verre de 16 vins différents chaque semaine

A Puget-sur-Argens, c'est la 24e fois. Le festival de théâtre amateur de Puget-sur-Argens a lieu du 11 au 15 novembre et il est toujours organisé par la compagnie le Quiproquo. Comme d'habitude la compagnie sous la responsabilité de Paul Dugenet accueille d'autres troupes de théâtre à l'espace Victor Hugo pour présenter aux spectateurs des comédies originales ou de renom, mais toujours par des compagnies d'acteurs amateurs, amoureux du théâtre. Et pour découvrir des pièces rien de mieux que ce genre de scène. Cette année, 5 spectacles, essentiellement des comédies qui vous coûteront 10€ l'une et 30€ les 5. Une bonne idée pour passer une semaine sous le signe de l'humour.

Mercredi11 novembre 20h30 - RAPT d’Ahmed Madani par la Cie Mani Manivelle' de Fréjus Henri et Simone sont au bout du rouleau : pas de travail, pas d’argent, seulement un peu d’amour, mais quand on mange des pâtes et des pommes depuis des mois, quand on va se promener à l’Inter juste pour rêver devant les étalages, ça tue la vie. Alors ils ont une idée : enlever un vieux du quartier qui vient de gagner au millionnaire. Comédie.

Jeudi 12 novembre 20 h 30 - LA VALSE DU HASARD de Victor Haïm par la Cie Y Sol en Scène de Néoules

Une femme vient de mourir. Elle arrive au purgatoire face à un ange qui lui propose un jeu: raconter sa vie en contrepartie de points qui lui seront attribués ou retirés.Pour 100 points c’est le Paradis. Commence alors un drôle interrogatoire. Comédie grinçante

Vendredi 13 novembre 20h30 - L'AGE D'OR de Didier Beaumont par laCie Grain de Scène de Cannes

Peut-on revivre les voyages de sa jeunesse ? Pour Albert et Paul, c'est une quête au quotidien. Mais quand on est sans le sou, que le physique ne suit plus et qu'on est enfermé dans une maison de retraite, on ne peut que se contenter de ses souvenirs. Le jour où Clara, leur copine de jeunesse, débarque dans un tourbillon de jouvence, leur Graal va peut-être se révéler à portée de main. Tous les moyens seront bons pour y parvenir, quitte à sortir des sentiers battus de la moralité… Comédie.

Samedi 14 novembre 16h - UN MUSEE HAUT UN MUSEE BAS d'après Jean-Michel Ribes par la Classe Théâtre du Collège G.Colette de Puget/Argens Un musée, c'est un microcosme. Chaque jour, employés et visiteurs vont à la rencontre de l'art. Au fil des salles se multiplient les personnages improbables et les scènes burlesques. Comédie.

Au cœur de Saint Raphaël, à deux pas de la mairie et du marché de la République, venez déguster sur place ou emporter la sélection de vin de vigneron que Bertolo Hervé à faite pour vous.

12 rue de la République, 83700 St Raphaël 06 37 09 77 25

Samedi 14 novembre 20h30 - DOUZE JURES EN COLERE de Réginald Rose par laCie L'Eventail de La Valette Aux États-Unis, un jury de douze personnes doit statuer, à l'unanimité, sur le sort d'un jeune homme accusé de parricide. S'il est jugé coupable, c'est la chaise électrique qui l'attend. Mais voilà il n’y a pas d’unanimité. De vote en vote les avis évoluent. Comédie sociale,

Dimanche 15 Novembre 17h - FROU-FROU LES BAINS de Patrick Haudecoeur par la Cie Les Comédiens des 4 Tours de Velaux Quand dans une station thermale il n’y a plus une goutte d’eau et que la direction ne dispose que d’une équipe de «bras cassés» la tension est grande. Quiproquos et amours se mélangent dans cette alerte comédie musicale. Comédie avec chansons et musiciens.


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ENTREPRISE

du 13 au 19 novembre 2015

La critique c’est pas facile

Il va être difficile d’écrire cet article car sans citer d’établissement, la plupart nous les connaissons, nous les croisons toutes les semaines et nous aimons vraiment y aller. Alors ce qui suit n’est pas à prendre avec précision, c’est simplement un constat plutôt amusant des causes et conséquences d’Internet sur notre bassin. Deuxième point à soulever, Bah Alors ? se veut être un journal de nouvelles positives. Nous essayons de faire de notre mieux pour ne pas faire de mal aux associations, entrepreneurs, individus lambda qui essaient chaque jour de rendre notre lieu de vie meilleur, en travaillant sur de longs projets chronophages, voire très coûteux, en se mettant en danger de banqueroute pour réaliser leur rêve en le partageant avec nous. Ceci étant dit, la critique n’est pas facile, mais quelques fois utile, surtout sur Internet.

Réflexe pavlovien 2.0 Aujourd’hui nous avons tous dans notre poche – ou en tout cas plus de 99% de la population – un téléphone portable. La majorité d’entre nous a un smartphone, et en 2015 ce bel objet a carrément détrôné la télévision et l’ordinateur quand il s’agit de perdre son temps dans la journée. Et le smartphone c’est génial, ça répond à tout et surtout n’importe comment. La réponse n’est plus au bout de la langue mais au bout de l’index. Merci souvent à Wikipédia, fournisseur de de réponse dans des débats vite oublié entre le fromage et le dessert. Et quand on est paumés, le plus simple c’est encore de demander à son téléphone. Je ne critique pas la technologie, au contraire, je suis le premier à dégainer ma saleté de portable qui ne marche que quand je n’ai pas besoin (parce qu’il n’est pas frappé d’une pomme sûrement), pour savoir où je suis, dans combien de temps j’arrive, qui a dit quoi, et même quelle heure il est même avec une montre au poignet. Mais là où l’objet alpha de notre génération prend tout son sens, c’est lorsque l’on n’est pas chez nous. Après un rapide tour sur Maps pour arriver à bonne destination, si il nous reste de la batterie, en bon touriste, on se connecte directement à Tripadvisor. Parce que la route ça creuse, parce qu’on aime bouffer, et qu’à la télé on n’arrête pas de nous dire qu’il faut faire attention à ce qu’on mange. A Barcelone, à Tours ou à Bourg Peronnas, le site

est bien foutu. En quelques clics, on trouve l’avis général non pas de critique culinaire de renom qui nous envoie directement chez le plus étoilé ou le resto type « c’était mieux avant » mais vers l’établissement le plus « comme nous », que des gens « comme nous » ont aimé. La communauté 2.0 à son apogée, notre estomac va en prendre plein la tronche si c’était anatomiquement possible. Seulement voilà le problème, si Tripadvisor était bien fait, nous saurions dans chaque ville où se téléporter pour manger le meilleur plat de la région. Pour ça, il faudrait des critiques construites, des tris dans les établissements, et surtout des gens motivés à écrire. Chez nous, il semblerait que ce n’est pas le cas. Faites un saut sur le site et cherchez le meilleur restaurant de Fréjus par exemple. Premier sortie, un glacier (que nous adorons et que nous saluons) en huitième position, un kiosque de bord de mer qui n’est là que l’été, et la liste s’allonge. Sur les 60 premiers, 20 établissements n’ont pas leur place dans les « meilleurs restaurants de Fréjus », sauf si votre projet en tant que touriste est de faire mille bornes pour manger une glace et un panini.

Alors quelques conseils Et oui, on ne vient pas juste faire un constat mais plutôt un appel. On est du genre à râler par chez nous contre la mal bouffe, des gens pas motivés, du « rien à faire » lattant de notre bassin. Alors imaginer nos chers touristes qui se pointent et trouvent que le mieux à faire chez nous c’est finalement d’aller manger dans un fast-food ? Alors nous vous invitons à préparer la prochaine saison : allez au restaurant de chez nous, essayez des plats, et enfin prenez vos claviers et notez-les. Petites précision néanmoins : on critique les plats pas la déco, on critique les vins pas les fringues de la serveuse, on critique constructif pas le dernier kebab, et enfin on critique utile pour présenter le meilleur de chez nous à nos chers touristes qui même si ils nous gonflent sur les routes, créent de l’emploi et de la vie dans notre chez nous, qui finalement seraient bien moins mornes si on sortez plus !

Ibrahim Berbar


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BAH ALORS ? hebdo

SPORT

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LXXXIII Crossfit French-Riviera

Les surhommes du prochain siècle s’entraînent là

Ou dans une autre salle de Crossfit (ça fleurit plutôt bien à Fréjus et il y a du monde partout). En tous cas, à 83 Crossfit (son petit nom), ça bosse dur de chez dur, et on ne s’y trompe pas quand on franchit la porte. Ici, il n’y a pas de place pour celui ou celle qui veut aller faire son petit sport tranquillou entre deux discussions sur la météo. On est là pour bosser, se mettre minable, et en redemander. Bizarre, comme concept ? Ne vous inquiétez pas, on a un champion qui va tout nous expliquer. Jérôme Arnaud connaît tellement bien la discipline qu’il en fait des compétitions au niveau international. Le Crossfit, sa vie son oeuvre, le pourquoi du comment, les objectifs de la salle, bref, comment ça marche tout ça, il nous explique. Et peut-être que vous aussi vous deviendrez aussi brutal que Gerard Butler aka Leonidas dans le premier 300 !

Jérôme, c’est quoi le crossfit ? C’est un concept américain, un amalgame de plusieurs sports. Tu mélanges l’haltérophilie, la gymnastique avec tout ce qui se fait au poids de corps, on a des anneaux, on marche sur les mains, etc, l’endurance et les mouvements de force. Tu mets tout ça bout à bout et tu as l’essence de notre sport. C’est de l’entraînement croisé, fonctionnel. Il est prouvé que si tu développes plus vite et mieux ton corps si tu fais tout en même temps, sans isoler la force, l’endura,ce et l’agilité.

Le but, c’est quoi ? De se faire mal, non je je déconne...C’est de développer nos capacités, on cherche plus la performance que l’esthétique, chacun à son niveau. Certains vont vouloir juste être plus en forme, d’autres veulent devenir très performants dans des domaines précis.

Tu viens de quelle discipline, toi ? J’ai fait pas mal de combat pieds-poings, et j’ai aussi fait pas mal de muscu car je suis un ancien militaire, et dans l’armée, on aime bien la musculation. J’ai découvert le crossfit en mis-

sion extérieure, par le biais des américains, et depuis que je me suis mis à faire ça, ça va faire deux ans, je n’ai plus jamais fait une séance de muscu traditionnelle. Il y a tellement de mouvements ! C’est incroyable, ce sport, dès que tu tombes dedans tu ne peux plus aller faire autre chose.

qualifications. Et si t’es sélectionné, tu vas sur place, et là tu constates qu’il y a un très gros niveau ! J’aime bien participer aussi à des compétitions en équipe, je l’ai fait avec Corentin (autre coach de la salle, ndlr), on s’était bien débrouillés en Angleterre. J’aimerais le développer,ça, le côté équipe.

Et tu as vu ton corps se développer ?

Comment se passe la première séance ? On a dans l’idée que les nouveaux vomissent, font des malaises, etc.

Et bien oui, et c’est ça qui est contradictoire. Quand j’étais en muscu je recherchais l’esthétique, et j’arrivais pas mal à atteindre un bon niveau, mais le rendu de l’époque n’était pas ce que j’ai maintenant. Je pèse le même poids mais je suis plus athlétique, plus affûté. C’est un peu ce qu’on voit dans 300, ou dans la série Spartacus. Les acteurs sont partis en Nouvelle-Zélande faire trois mois de stage intense de crossfit. C’est tellement intense, on bâtit du muscle en brûlant de la graisse, ça fait vraiment de beaux physiques.

Vomir, ça arrive, mais c’est pas systématique ! Tu vas venir dans un nouvel environnement, avec des gens que tu ne connais pas, t’es un peu crispé. Le coach accompagne tout le monde, le but c’est de te dépasser, peu importe ton niveau. Alors oui tu finis très fatigué, mais après les quelques jours qui te seront nécessaires pour t’en remettre, tu y prends goût. Mais j’ai vomi, moi, lors de ma première compétition !

On s’attend à ce que ce soit un truc de mecs, alors que pas du tout.

Toi, à ,27 ans, tu penses que t’as atteint ton maximum ?

On a environ 60% de femmes à l’échelle mondiale. Et nous ici, toutes nos femmes sont inscrites, donc on n’est pas objectifs !

Non, pas du tout. Je pense que je commence à peine à atteindre mon potentiel. Je prends mon exemple parce que c’est celui que je connais le mieux. J’ai eu un problème en mission, j’ai perdu l’audition de l’oreille droite et j’ai commencé à avoir des problèmes d’équilibre. Incapable de me mettre en équilibre contre le mur. Maintenant je marche sur les mains. Ce sport m’a aidé. Le plus dur c’est de franchir la porte. 80% du travail c’est ça, ici il n’y a pas de non-fréquentants comme dans les salles de fitness. Tout le monde vient, tout le temps.On va se limiter à 200 adhérents, avec ça on pourra payer les coaches et on vivra de notre passion, on ne cherche pas à devenir riches !

On sait que c’est un sport très difficile, et ça fait peur aux gens, non ? Le principal a priori c’est ça, c’est trop dur, trop élitiste. On a des créneaux ouverts pour les débutants, pour les mouvements de base. C’est ouvert à tout le monde, y a même un membre en chaise roulante qui bosse avec nous. Le handisport est très développé aux USA, en crossfit, il y a des gens de 50 ans et plus, des ados. C’est ce que j’aime dans ce sport, il peut y avoir un mec qui n’a jamais fait de sport, et moi.

Toi, d’ailleurs, tu participes à des compétitions ? Oui, j’en reviens j’y étais le weekend dernier. Chaque pays organise un open, tu fais tout par Internet en te filmant pour les

Pour ceux qui veulent se renseigner,

www.crossfit-french-riviera.com Amusez-vous bien !

Nicolas Muller


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SPORT

Qui c’est celui-là ?

du 13 au 19 novembre 2015

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Rien de plus injuste, peut-être, que de sortir un joueur d’un collectif aussi huilé, aussi magistralement organisé, aussi éclatant d’intelligence tactique, technique, et stratégique. Les All Blacks de 2015 n’ont pas d’équivalent dans l’histoire moderne de leur sport, et si la préhistoire d’icelui estompe les points de comparaison, cette équipe est sans conteste la plus belle, la plus complète, la plus joueuse, depuis la création de la Coupe du Monde en 1987. J’aurais pu vous parler – puisque la règle d’airain de « Qui c’est, celui-là ? » est de se consacrer à une individualité – de Ma’a Nonu, auteur de deux actions létales en demi-finale et finale, de Richie McCaw, capitaine interstellaire de charisme et de self-control, à la barre – il n’y a pas de hasard – dans tous les plus grands triomphes blacks (110 capitanats sur 148 sélections, c’est proprement monstrueux) ou bien sûr de Dan Carter, maestro ressuscité et chef d’orchestre souverain, allant crescendo jusqu’à tutoyer le sublime lors d’une finale magnifique, qui aura tenu toutes ses promesses - et au-delà. Mais, si j’ai choisi Julian Savea, meilleur marqueur d’essais de la World Cup 2015 avec 8 réalisations, c’est parce qu’au sein des trentenaires (en âge) et des centenaires (en sélections) que sont les précités, il n’est pas, à 25 ans, que la certitude d’un présent glorieux, c’est aussi la promesse d’un avenir doré. En effet, avant d’être – ou non – le nouveau Jonah Lomu, figure iconique de ce sport, Savea, ce sont des statistiques affolantes : 38 essais en 39 capes, 6ème

Julian Savea

marqueur de la déjà longue (début en 1884) histoire des All Blacks, juste devant Lomu, 37 essais – mais en 63 sélections. Mais, ça c’est juste le scoring : il y a plus flippant encore. Un chercheur néo-zélandais, qui clairement n’avait rien de mieux à foutre – je me suis pas regardé -, a compilé des données statistiques sur l’énergie cinétique dégagée par Savea lancé à pleine vitesse : ça fait froid dans le dos. Un bus de dix tonnes se déplaçant à 3 km/h, 6300 Newtons pendant 3 secondes – les initiés, j’en suis pas, pigeront, les autres verront l’idée -, la puissance d’un cheval et demi : « Pour schématiser, synthétise notre professeur Cosinus, un homme normal de 75 kilos (c’est mon poids, même si, les lecteurs le savent bien, je n’ai rien de normal – TS) qui entrerait en collision avec Savea serait aéroporté sur cinq mètres durant une demi-seconde. » Mais, last but not least, ce phénomène athlétique est aussi un prodigieux joueur de ballon, à la gestuelle déliée. Le nouveau Lomu ? Non ; big Jonah, c’était le combo puissance + vitesse, arme fatale dans le rugby de 1995, anticipation genre Terminator de celui d’aujourd’hui ; Savea rend à ce sport merveilleux son ADN, et donc sa noblesse, originels : le combat, certes, mais aussi l’évitement. Alléluia. Thierry Saunier


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CINEMA

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Apocalypse Staline De Daniel Costelle et Isabelle Clarke Trois volets de 50 minutes, soit un peu plus de 2h30 d’images d’archives hallucinantes, pour revenir sur l’un des parcours les plus sanglants de l’histoire de l’humanité : celui de Joseph Staline, sa moustache, sa paranoïa, sa haine des nazis, sa haine de tout et de tout le monde, sauf du parti et de lui-même. C’est très résumé, c’est très caricatural, heureusement les documentaristes révolutionaires (eux aussi) Daniel Costelle et Isabelle Clarke, lèvent miraculeusement le voile sur la vie et l’oeuvre de l’illustrement cruel Homme d’Acier.

Un document nécessaire Il n’y avait jusqu’ici pas grand-chose sur Staline. Il faut dire que le problème pour évoquer son déferlement de violence, ainsi que son histoire personnelle trouble et son ascension politique était double : il était «avec nous» lors de la victoire de 1945, et surtout, il était le fondateur de l’URSS, un continent immense tellement hermétique qu’à côté, la Corée du Nord, c’est le site d’Amazon. Il a fallu attendre la Perestroïka et l’avènement de Gorbatchev pour que les Russes s’autorisent enfin librement, 40 ans après, à évoquer les actions de leur ancien guide suprême. De notre côté, on a passé tellement de temps, à juste titre parce qu’il est capital de comprendre l’histoire pour ne jamais la laisser retomber dans ses travers, à décortiquer la folie hitlérienne, qu’on avait un peu laissé de côté la dinguerie stalinienne. Elle n’a pas franchi nos frontières, on n’a pas entendu des masses de Français nous raconter leurs années au Goulag, alors on a longtemps considéré, parce qu’il le faut bien, que Staline était un autre boucher, lointain, fou à lier, communiste, mais qui n’a pas tué de Français. Ou pas trop, on n’en sait pas grand-chose. Costelle et Clarke devaient en être conscients en montant leur

triptyque, alors ils nous ont expliqué.

Les prisons, la Géorgie, Lénine et le délire Des millions de morts. Ce que vous allez voir, si vous les avez ratés, en visionnant ces trois documentaires, c’est l’histoire de l’une des plus grandes tueries organisées de l’histoire. Trente ans de règne à imposer la terreur, à orchestrer des famines, à déporter des populations entières dans des contrées aussi hostiles que la Lune, à traquer des opposants politiques, à pendre des paysans récalcitrants, à faire assassiner ses propres amis. Trente années à mentir au monde entier. Né en Georgie, dans un contexte incroyablement difficile, Staline a gravi les échelons à force de persévérance, d’exactions, de prison, et d’attachement aux idées de Lénine. Mais il voyait plus loin, au point de vouloir dominer le monde. Il y était presque. Porter un jugement de valeur n’est pas le but du duo de réalisateurs. Apocalypse Staline ne cherche pas à prouver qu’Hitler était plus cruel, ou l’inverse. Il replace simplement dans un contexte bien connu un personnage tellement trouble que l’on est subjugué d’en apprendre autant sur un homme aussi important dans l’histoire contemporaine. Pour peu, bien sûr, qu’on ne soit pas agrégé d’histoire, ce qui est le cas de 99,9 % de notre lectorat, normalement. Un travail de fourmi, un résultat faramineux de documentation, de précision et d’analyse, et une formidable pièce à montrer dans tous les cours d’histoire. Chacun se fera, ensuite, sa propre idée. Nicolas Muller

nos très chères sagas

James BOND, Spectre, un film de Sam Mendes.

Le charme et la limite des films de la saga James Bond, la plus inoxydable de la planète cinéma – 24 longs-métrages depuis 1962, record hors d’atteinte à jamais - c’est que toujours l’option mythologique y écrase la crédibilité la plus élémentaire. Imagine-t-on, dans le monde réel, un agent secret assez con pour faire de l’énonciation de son véritable patronyme quelque chose comme sa signature ? Et pourtant « My name is Bond, James Bond » est la phrase-gimmick de cette odyssée sur celluloïd. Et si, dans le fond, James Bond n’était qu’un tocard au cerveau reptilien, limité aux trois B : boire, baiser, se battre ? Excellent progamme pour l’homme de Néanderthal, un peu court peut-être pour l’an de grâce 2015. Et pourtant le tiroir-caisse ronfle à plein régime : cette franchise insubmersible est avant tout une pompe à fric de grande envergure. On le sait, six acteurs se sont succédé dans le rôle le plus sexy du répertoire : Sean Connery, bien sûr, le premier, George Lazenby - un one-shot en 1969 (découragé par son agent qui lui dira : « laisse tomber, ce truc ne marchera jamais » ; un visionnaire) -, Roger Moore, mon préféré, Timothy Dalton, Pierce Brosnan, et à présent Daniel Craig. L’opposition Connery-Moore, recordmen d’assiduité avec sept films chacun, structure un antagonisme fondateur, quasi-théologique ; sûr de son droit, de son charme et de ses muscles, l’écossais le plus cé-

lèbre de la planète est l’incarnation même du premier degré ; Roger Moore, anglais jusqu’à la pointe du sourcil, oppose et apporte à cette composition monolithique une touche bienvenue d’autodérision. Choisis ton camp, camarade. So british – délicieusement. Le pays qui a inventé le bus à impériale, la conduite à gauche et le football aura apporté un nouveau fleuron à la haute civilisation, avec cet agent secret sapé et sexy ; c’est, décidément, le pays des merveilleux toqués, des magnifiques mabouls, des excentriques iconiques - des Monty Python aux Sex Pistols -, bref c’est le royaume de la différence et de l’écart. « C’est bon de n’être ni confessé ni méprisé ; c’est l’Angleterre. » écrivait Louis-Ferdinand Céline. Tout cela nous éloigne de James, direz-vous peut-être. Pas si sûr : un homme des cavernes en tuxedo, sans doute s’agit-il de l’idéal masculin de quelques-unes de mes ex. Car enfin, faites le compte avec moi : son humour consternant, son snobisme désolant, sa fatuité sans bornes, sa faiblesse pour tout ce qui porte jupon (la moitié de ses conquêtes sont des putes téléguidées par ses ennemis), sont-ce là les hommes tels qu’ils sont, ou tels qu’ils devraient être ? Vous avez quatre heures. Pendant ce temps-là, je vais me (re) prendre une vodka-martini – shaken, not stirred.

Thierry Saunier

Chronique d’un monde malade

Madeleine, qui ne viendra pas Vous avez déjà éprouvé ce que Roland Barthes, (encore lui) appelait le tumulte d’angoisse ? Ne pas avoir lu les Fragments d’un discours amoureux n’est absolument pas une tare culturelle. N’empêche qu’on y met des mots sur des états qui nous sont familiers. Et surtout, moi j’ai compris qu’on était tous, pauvres mortels sensibles aux courbes d’une femme ou, pour prendre le contre-pied, aux beaux pectoraux, égaux face au dilemme amoureux. On aimerait tout planifier, tout organiser, tout prévoir pour gouverner, et on ne peut rien faire, puisqu’on se déteste toujours, tôt ou tard, à développer un comportement que l’on s’était juré de laisser de côté. On essaie de se forcer à être conquérant et subtil, on est reclus et maladroit. On tente l’humour, on est blessant. On désire se racheter une conduite, on raconte ses millions d’aventures. En fait, on ne laisse jamais complètement leur chance aux trois produits qui sont sous notre nez : l’autre, soi-même, et l’addition des deux. On met toujours tout en oeuvre pour que ça foire, en espérant un coup de bol : une relative incompréhension qui nourrit la magie nécessaire à la réussite d’une histoire.

Mensonge vs contre-espionnage

Par Jacques Brelle

L’amour rend parfois suspicieux. Parce qu’on se découvre une faiblesse, on essaie de se vacciner. Alors on opère peu ou prou comme le Polit Bureau des soviétiques, on éparpille des émissaires pour glaner des infos, même futiles, juste pour savoir ce qui se passe, ce qui se dit, ce qui s’évoque, même de manière très vaporeuse, quand on n’est pas là. En espérant que l’autre fasse la même chose de son côté. Et on découvre souvent que ce n’est pas le cas. C’est alors la défaite, il ou elle nous fait confiance alors qu’on se sent abandonné par toutes nos forces. La victoire est dans l’autre camp, et la guerre ne fait que commencer, à armes inégales. On fait tout pour planquer ces bassesses, on y parvient souvent. On déraille, on cogite, il ne se passe rien. L’autre nous aime en toute quiétude, on refuse de le croire. Alors on se bat contre soi-même, on essaie de donner le change, on se remet à séduire, d’abord un peu, après beaucoup, jamais les bonnes personnes, jusqu’au crash. Et c’est le suspicieux qui, le plus souvent, dans un délire assourdissant qui tornade dans son esprit défaillant, finit par endosser le rôle de méchant qu’il prête depuis toujours à celui ou celle qu’il déteste d’être trop génial, trop beau, trop cool, trop fait pour lui, et trop épanoui dans une relation saine. Il vaut mieux réfléchir avant, et ça consiste, souvent, à ne réfléchir à rien. Vivre, c’est cool.


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CULTURE

du 13 au 19 novembre 2015

Le coup de coeur d’émilie meta-baron du sang, des machines et une légende Elle est loin l’aventure de John Difool et de l’Incal. Loin aussi l’histoire du trisaïeul Othon, ou d’Aghora le pèremère. Tonto a fini depuis un moment de raconter l’histoire de la caste des Méta-barons à Lothar... Mais tout ça vous parait surement très étrange, et figurez-vous que pour moi aussi ça l’était il y a encore une semaine. De quoi on parle? Depuis 1981, Alejandro Jodorowsky - plus connu du monde pour ses penchants ésotériques voire pour ses films sous acide du genre «La montagne sacré» - écrit l’histoire de l’Incal. Dans un futur proche, la galaxie va tourner une nouvelle page de son histoire... Un peu trop long à vous expliquer mais dans l’Incal il y a le Méta-baron : sorte de tueur à gage mais surtout guerrier le plus fort de toute la galaxie. De là est née l’idée de créer la saga des méta-barons, nettement plus fine que l’Incal qui malgré les fabuleux dessins de Moebius prend un sacré coup de vieux depuis l’avènement de son successeur Juan Giménez. Dans la caste des Méta-barons, on apprend l’histoire des aïeux de Sans-nom, le dernier des Méta-barons. A savoir, qu’il y en a toujours qu’un seul, toujours plus fort

C’est déjà Noël pour les artistes

nouveauté Cultura Puget

En partenariat avec

que son aîné, et qui au travers un voyage rituel va se faire mutiler puis va tuer son aïeul pour devenir LE Méta-baron. Tout ça entrecroisé de guerre galactique contre les Techno-technos, sorte de secte de l’espace avec un pape et tout ce qui va avec. 2015 et nouvelle série Méta-baron. Cette fois, on arrive au coeur du sujet, l’histoire présente dans le futur de Sans-nom. Le tome 1 nous pose les bases de cette nouvelle série qui semble plus cruelle que les précédentes. Les techno-technos se sont emparés de la planète Marmola, où ils puisent de l’épyphite, sorte de liquide qui aide à alléger la matière et donc voler, soulever des tonnes... Wilhelm-100, un militaire sanguinaire prend peu à peu une place importante au sein de la techno-technos jusqu’à devenir gouverneur de Marmola. Mais c’est sans compter l’arrivée de Sansnom qui va quelque peu modifié le destin de Wilhelm... Je ne vous en dis pas plus, faites comme moi : lisez ce tome, puis lisez tous les autres! Une saga à ne pas rater.

Les fêtes de fin d’année ça se prépare. Et quand il s’agit de faire des cadeaux de Noël, mieux vaut s’y préparer à l’avance si on ne veut pas se retrouver noyé dans les rayons à l’approche de l’arrivée du père Noël, avec les autres retardataires, à trouver la bonne idée dans des rayons de plus en plus vides. Et ça, Cultura le sait et remplit d’ores et déjà ses rayons de centaines d’idées cadeau pour un sapin bien garni. Alors pour vos amis dessinateurs en herbe ou peintres aguerris, des coffrets « beaux arts » ont fait leur apparition. Et alors que l’on trouvait qu’il y en avait quand

Ibrahim Berbar

même beaucoup, on nous explique que pas tout n’est déballé. Noël ça se prépare on vous dit ! Dans les nouveautés/Must-have, vous trouverez un joli coffret de pigment marker de chez Winsor & Newton. Des feutres conçus à partir des pigments beaux-arts haute qualité, résistants au soleil et au temps. Mais ça je ne sais pas mieux l’expliquer qu’Anne Lise. Alors, organisez-vous, Noël est très proche.

Ibrahim Berbar


12 rue Alphonse Karr 83700 Saint-Raphaël Tel : 04 94 82 25 54

49 rue Alphonse Karr 83700 Saint-Raphaël Tel : 04 94 40 83 84


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