Bah Alors? L'hebdo du 19 au 25 Juin 2015

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Fréjus - Saint Raphaël

du 19 au 25 juin 2015

HEBDOMADAIRE

Gratuit

Puget/Argens - Roquebrune/Argens

Le commerce aime les phénomènes de mode. Les commerçants, eux, font ce qu’ils peuvent pour surfer sur des vagues qui naissent et disparaissent à la vitese de la lumière. Drones, vélos électriques, cigarettes électroniques, le phénomène de la boutique spécialisée en objet un peu new age, un peu moderne, et super trendy, a plus que jamais le vent en poupe. Avec les dangers que ça implique. Cette semaine, Bah Alors ? est allé à la rencontre de quelques entrepreneurs courageux et confiants, qui se sont lancés dans des niches fragiles, mais qui ont sorti leur épingle du jeu. Comment ? Pourquoi eux et pas les autres ? Pour combien de temps ? Les éléments de réponse en pages 2,3 et 4.

Tellement original, peut être indispensable Fiat 500

Enfants lecteurs édito

Des micro-voitures italiennes qui prennent La culture pour les petits, pas une mince afd’assaut la place Coullet à Saint-Raphaël, un faire. Mais la bonne nouvelle, c’est qu’ils lisent peu de glamour post-Cannes qui fait du bien encore, eux. Et des produits super étudiés ! aux yeux.

Divina Natura

Pain quotidien

Aller voir une expo, c’est toujours frustrant, parce qu’il ne faut surtout toucher à rien. Alors pour une fois qu’on peu toucher à tout, on ne Le pain, aliment préféré des Français ? Quand il va pas se priver. Une autre manière de sentir est bon, pourquoi pas ! Il reste des bastions où l’on essaie de préserver les lettres de noblesse l’archéologie. d’une institution, et chez Christophe Adam, il n’y a aucun secret. Entretien les yeux dans le pétrin.

Par Nicolas Muller

Besoin de rien, et surtout pas de ce machin-là ! Steve Jobs n’était sans doute pas le premier à nous vendre des produits dont on n’avait pas besoin. Et plus c’est cher, moins ça sert, plus c’est indispensable. Les ingénieurs les plus créatifs peuvent parfois consacrer une énergie démesurée à concevoir des choses parfaitement inutiles, voire même ridicules. L’exemple français le plus retentissant aura sans doute été la fameuse arnaque des avions renifleurs, des engins du « futur des années 70 » qui étaient censés repérer les puits de pétrole en survolant la planète, grâce à un système de sonde parfaitement inefficace, mais suffisamment spectaculaire pour convaincre le président Giscard d’Estaing. Bien d’autres objets complètement fous ont hanté nos vies, de nos garages à nos tiroirs, en passant par nos poches, nos poignets, et même nos visages. Qui se souvient du Powerbalance, le bracelet qui améliore ton équilibre ? Kobe Bryant en a un. Et le casque de réalité virtuelle de Nintendo ? Le « Virtual Boy », qui projetait directement dans les yeux un univers jaune et vert fait de triangles et de carrés qui tournent. La plupart de ces objets sont symptomatiques d’une époque, font rêver les gens pendant 15 jours avant qu’on se rende compte de leur triste réalité : au mieux cocasses, au pire inutilisables, et tours un peu ridicules. Mais le vélo électrique, la cigarette électronique, le segway sont toujours là. Pour combien de temps ? Jusqu’à la mort de l’Ipad ?

Nicolas Muller, Rédacteur en chef


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Tellement original, peut-ê E-CIGARETTE

UN PRODUIT PAS ENCORE CONSUMÉ

Thierry Bertrand est un commerçant « touche à tout ». Après avoir été fleuriste et vendeur dans le textile, il se lance sur le marché de la cigarette électronique en mars 2013. Installée à Port Fréjus, sa boutique « Ciga’Lib » est une des rares de la ville à ne pas avoir mis la clé sous la porte. Entre deuxtrois taf, Thierry dévoile le secret d’un commerce durable et efficace.

Beaucoup de boutiques d’e-cigarettes se sont ouvertes quand le phénomène a commencé a prendre de l’ampleur. Mais beaucoup ont fermé tour à tour, pourquoi ? Ça a attiré une quantité de personnes qui ont vu « la poule aux œufs d’or ». On achète du matériel à trois francs six sous en Chine et comme c’est à la mode, on revend ça avec un coef’ x10 en magasin. C’est voué à l’échec. Donc oui, un marché comme ça est éphémère. J’espère quand même qu’ils se sont fait des valises en or (rires). Ça reste avant tout un métier. Il faut savoir gérer son entreprise.

Vous avez récupéré des clients ? Récupérer des clients... C’est difficile à dire. La part de chiffre d’affaires réalisée avec des vapoteurs qui changent de magasin est très très difficile à quantifier.

C’est quoi votre secret pour rester ? Réellement, mon secret c’est vendre le produit qu’il faut aux clients qui rentrent chez moi. C’est la règle absolue. Le petit kit de démarrage je le vends 66,80€. J’ai des produits beaucoup plus chers et plus jolis en vitrine. Mais ces articles ne sont pas faits pour la personne qui veut commencer à vapoter. Évidemment, mon intérêt serait de me dire : « Super, je lui colle les produits à 120 euros », sauf que si je leur colle ceuxlà, je ne les revois plus. A partir de là, j’établis une relation de confiance avec le client. Vous proposez beaucoup de saveurs. Ça fonctionne auprès des

clients ? Il y a forcément des saveurs clés mais j’en fait des plus originales comme poulet rôti ou pizza apéro. C’est rigolo. Je ne vais pas dire qu’il y a un intérêt diététique, on ne va pas exagérer mais pendant que vous êtes en train de siroter votre verre de rosé, plutôt que de vous gaver de chips au poulet rôti, vous prenez 5 bouffées sur votre clope et vous avez le même goût dans la bouche. C’est toujours 500 calories de moins (rires). Ça marche parce que les clients qui aiment le melon par exemple retrouvent vraiment le goût du fruit en vapotant.

Comment vous expliquez cet effet de mode « cigarette électronique » ? La mode de la cigarette électronique s’explique en deux axes, deux profils de clients. Le premier, c’est qu’il y avait les personnes soucieuses de leur santé qui ont vu cela comme un recul sur la vraie clope et ses effets. Et finalement, vapoter c’est le moyen de continuer à se faire plaisir en se faisant infiniment moins de mal. Et puis l’autre partie s’explique par l’intérêt économique uniquement. Beaucoup de personnes ne peuvent plus sortir de leur poche les sept euros par jour pour un paquet de clopes. Ces axes-là ont poussé les fumeurs à se tourner vers la cigarette électronique et abandonner le tabac ? Oui, mais surtout les personnes qui veulent en finir avec le tabac pour des raisons de santé. Le fumeur lambda qui a 40 ans de tabagisme derrière lui se dit peut-être qu’il est temps de passer à autre chose. Avant d’être à peu près sûr de claquer d’un cancer du poumon, on va essayer la cigarette électronique et voir ce que ça donne.

Peut-on craindre de voir la cigarette électronique dans la grande liste des objets qui ont fait beaucoup de bruit mais dont on ne parle plus aujourd’hui ? Non car il n’y a pas que l’effet de mode. Évidemment, pour y répondre, les fabricants s’y adaptent et optimisent leur matériel, le rendent attractifs visuellement, tactilement etc. Mais derrière ça, reste toujours l’intérêt économique et santé. Mais on en parle quand même beaucoup moins. Déjà, Dieu merci il n’a pas disparu et le marché continue de progres-

ser. On en parle moins car je pense que c’est rentré dans les mœurs. On ne s’offusque plus du tout de voir qui que ce soit vapoter dans la rue. Si on remonte deux ans en arrière, en vous promenant avec votre appareil vous croisiez forcément des regards interrogatifs : « qu’est ce qu’il a à la bouche ? ». Aujourd’hui, tout le monde s’en fout. Avenir serein pour la cigarette électronique alors ? Je pense que c’est un marché qui peut réellement devenir durable avec la progression normale du commerce qui s’accorde à celle du nombre de fumeurs. On est dans une situation économique pas très rose. Et au quotidien, il y a de plus en plus de fumeurs qui passent sur l’électronique pour une pure raison économique.

Dernièrement, des batteries d’e-cigarettes ont explosé et ont remis en cause la sécurité du produit. Ça a refroidi vos clients ? Non, car en terme de matériel, c’est comme pour tout ! Vous êtes équipé d’un Iphone ? S’il faut changer la batterie vous avez le choix : soit vous allez chez le « petit foufouille » du coin, on vous change la batterie et ça vous coûte 15 euros mais on ne sait pas ce qu’elle vaut. Soit vous allez chez Apple, vous changez la batterie, c’est 129 euros. Sauf qu’avant qu’elle vous explose à la face, il va se passer du temps. Pour la cigarette électronique, ça se passe exactement de la même manière.

C’est un vrai bon moyen pour arrêter la clope ? Oui sinon je ne serais pas là depuis deux ans et demi. Mais ceux qui viennent et me disent : « je veux arrêter la cigarette donc dans l’électronique, je ne veux plus de tabac ni de nicotine », je leur réponds simplement qu’ils font ce qu’ils veulent mais que ça ne marchera pas. Pour remplacer la cigarette, on commence par le goût le plus proche : le goût tabac. On y ajoute l’apport de nicotine qui correspond à votre consommation. Au fur et à mesure, le goût tabac sera écœurant et on diminuera la nicotine. Donc c’est le moment où l’on va se faire plaisir avec les goûts qu’on aime.

Quentin Ortega


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être indispensable

AGENDA Fréjus 20 juin - Fête de la musique - gratuit Arènes de Fréjus - de 23.00 à 6h du matin 20 juin - 10 km de Fréjus départ 20h00 - Base Nature

Newt’EON

ET SI LE VÉLO ÉLECTRIQUE SURVIVAIT À LA MODE ?

20 juin - L’art en liberté Villa Aurélienne 20,21,22 juin - Base’Art Exposition d’art - Espace Caquot 27 juin - Patrick Sébastien Théâtre le Forum Au forum - 20h30

saint-raphaël 20 juin - Joutes, 9eme challenge Michel Hortal 19h00 - Port Santa-Lucia 20 juin - Gala de Natation Synchronisée Stade nautique - 20h30 20 juin - White Masquerade Au Colisée - Soirée Clubbing (fête de la musique) - Minuit 21 juin - Fête de la musique Programme complet sur le site de la ville www.ville-saintraphael.fr

roquebrune-sur-argens Jeudi 25 et vendredi 26 : concours de pétanque - jeu provençal 2x2, « Trophée des organisé par la « Boule Brune », boulodrome Emile Guérin au Village. 14h30. Vendredi 26 : collecte de sang, organisée par la Fédération Française pour le Don de Sang Bénévole, salle Molière au Village. De 8h à 12h30. Samedi 27 : gala de fin d’année, organisé par l’ « Alliance Gymnique Roquebrunoise ». 20h. Salle Maurice Calandri au Village. Entrée : 3€ Renseignements : Port. 06 18 91 12 36

Implantée à Saint Raphaël depuis mars 2012, la boutique franchisée Newteon propose une large gamme de vélos électriques. Pascal Feyfant, son responsable, reste confiant sur ce marché en pleine expansion depuis quelques années. Et même si l’engouement médiatique s’est quelque peu dissipé, sa petite entreprise ne connaît pas la crise. Avant de tenter sa chance dans la vente de vélos électriques, la société Newteon a débuté en important des véhicules utilitaires électriques. ‘’On vendait des Fiat Fiorino et Doblo qui étaient électrifiées en Italie. Nous étions les seuls en Europe et en France à commercialiser ces véhicules adaptés à la route’’ explique Pascal Feyfant. Ce n’est qu’il y a cinq ans, date de l’essor du marché, qu’elle s’est tournée presque exclusivement vers les vélos. Aujourd’hui, pas moins de quatre magasins ont été ouverts proposant un grand nombre de modèles allant du vélo pour enfants au VTC.

Profiter sans faire d’efforts Concernant son utilisation, Pascal Feyfant précise que ‘’le vélo électrique reste avant tout un vélo, ayant en parallèle une assistance électrique déclenchable notamment dans les côtes. L’assistance est là pour vous aider à faire moins d’efforts.’’ Pour lui, ce procédé permet donc aux personnes de pratiquer en ne profitant que des avantages (sans la transpiration). Toutes sortes de clients viennent dans sa boutique; de la personne qui recherche un moyen de transport doux pour se rendre au travail aux vacanciers pas vraiment sportifs. Et depuis trois ans, les VTT avec assistance électrique ont pris une place importante dans

le secteur. ‘’De grandes marques comme Cannondale ou Scott ont ainsi intégré dans leur catalogue les mêmes produits qu’ils avaient, sans assistance’’. Afin d’améliorer la qualité de service, les collaborateurs ont également créé une franchise qui leur a permis de mettre en place une charte graphique au niveau des meubles et de la présentation des choix de produits. Leur premier franchisé a ouvert il y deux mois vers Angers.

Samedi 27 : concours fédéral de pétanque mixte, « Prix des artisans » organisé par la « Boule Brune », boulodrome Emile Guérin au Village. 14h30.

Une boutique qui se porte bien

puget-sur-argens

La concurrence? Elle n’effraie pas Pascal. Selon lui, ‘’plus il a de concurrence, plus ça rassure le marché’’. Il explique ainsi que pour se maintenir, il suffit de se positionner par rapport à ce que va faire le concurrent. ‘’La boutique ne rencontre aucun problème. De toute façon, quand on s’est installé ici, on avait déjà fait des études de marché local. La différence entre eux et nous, c’est qu’eux peuvent avoir quelques vélos électriques alors que nous, nous sommes spécialisés dans la vente de VAE’’. Cela voudrait donc dire que le vélo électrique n’est pas seulement un effet de mode? A en croire le responsable, c’est tout le contraire. Il assure que le marché français a encore beaucoup à faire par rapport à ses homologues européens surtout en terme d’aménagements de pistes cyclables. ‘’Rien que pour Saint-Raphaël, il n’y pas un seul parc de stationnement de vélo. Il y en a pour les scooters, et c’est une bonne chose mais c’est tout. Plein de touristes se baladent en vélo et ne savent pas du tout où les garer’’.

Aurélie Pini

Et le power Balance dans tout ça? Hé oui, le bracelet le plus innovant du début des années 2000. 1999, personne ne tenait sur ses jambes, et la coupe du monde 1998 on l’a gagnée en rampant sur le stade de France. Et grâce au Power Balance, l’Homme est redevenu Erectus. Merci à cette merveille de technologie composé uniquement de plastique et d’un hologramme, même Laurent Blanc nous en a fait la pub. Puis après une glorieuse ascension d’environ 6 mois, le Power Balance a disparu. Comme un super héros qui aurait rempli la tâche de nous faire tenir debout, nous redonner l’espoir, le morceau de plastique a disparu dans la nuit et le brouillard. Pour information, le Power Balance était peut être la plus belle arnaque de tous les temps. Pour preuve, prenez une cuillère (en bois, en plastique ou en téflon peu importe) laissez la sur une table. Mettez-vous sur un pied bras tendu et demandez à un proche d’exercer une pression sur les des deux membres (je parle toujours des bras.). Hop vous êtes complètement déséquilibré. Maintenant prenez dans votre main la cuillère et réitérez l’expérience. Miracle la cuillère vous fait tenir l’équilibre. Solide sur une jambe comme un Iron Man unijambiste et ce grâce à une cuillère, qui l’eut cru. Bon allez, on a droit à un objet débile tous les cinq ans en moyenne. Peut être que le prochain sera le bracelet de force que si tu le mets sur le poignet tu pourras carrément soulever un poids lourd avec un doigt (et je parle bien de doigts.)

IB

Samedi 27 : spectacle de fin d’année, organisé par « Extrava’Danse », espace Robert Manuel aux Issambres. 20h. Entrée : 10€. Renseignements : Port. 06 83 06 69 89

Vendredi 26 : Gala de l’Association « CRI’ STYLE » à 20h30 l’Espace Culturel Victor Hugo. Plus d’infos : 06 46 12 44 07. Samedi 27 : Audition de l’Association du CAAC / Section Musique/ Piano à 15h l’Espace Culturel Victor Hugo. Plus d’infos : 06 88 22 90 93.

Manger sain, manger bio, manger local. De plus en plus, on voit surgir les envies de manger mieux, le désir de s’affranchir des produits de trop grande consommation, sur-traités en pesticides, récoltés à la moissonneuse du futur et cultivés dans des hangars plus grands que dans la zone 51. Pour lutter contre tout ça, il existe une multitude de solutions. Et de produits. Et de gens qui nous les vendent. La semaine prochaine, nous allons essayer de savoir dans quelle mesure il est possible de devenir un ascète des temps modernes, en mangeant autre chose, autrement. Et si c’est vraiment trop différent, alors on fera machine arrière. En moissonneuse du futur, parce que ça a l’air cool.

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Drone

un jouet pour grand enfant A l'entrée du centre commercial Géant Casino de Fréjus se trouve un petit stand où sont exposés des petits drones et autres hélicoptères en plastiques. Durant toute la saison estivale, Marco Filansice et son frère vont y élire domicile pour vendre ces jouets pour les petits et grands enfants.

Ils ne sont pas les premiers, et sûrement pas les derniers à tenter leur chance dans la vente de drones. Depuis leur explosion sur le marché public il y a quelques mois, des dizaines de boutiques en proposent entre Fréjus et Saint-Raphaël. Différents modèles existent, du simple jouet pour enfant autour d'une vingtaine d'euros au modèle perfectionné pouvant atteindre plusieurs centaines d'euros. Le principe reste cependant le même : « Un drone est un quadricopère, donc un hélicoptère à quatre hélices qui est très stable et qui est capable de voler même s'il y a beaucoup de vent. C'est un objet beaucoup plus simple à piloter en extérieur. » explique Marco Filansice. La différence entre un drone et un hélicoptère reste cependant mince. Même si le drone a la capacité d'être utilisé un peu partout, les modèles d’hélicoptères que proposent ces deux vendeurs sont destinés à une utilisation d'intérieur (dans une maison ou une grande salle). Ce qu'il faut cependant savoir, et malgré les apparences, c'est que ces petit objets sont avant tout réservés à un public d'un « certain age » et ne conviennent pas spéciale-

ment aux enfants. « Ce sont des enfants qui regardent au départ mais la tranche d'âge qui les achète est entre 35 et 75 ans » poursuit le vendeur. Les drones sont avant tout un divertissement. Le fait qu'ils soient souvent équipés d'une caméra ajoute une plue-value non négligeable. Pour Marco Filansice : « La caméra permet aux acheteurs de prendre des vidéos sympas comme pour un mariage, pour voir l'état de leur toiture, pour un anniversaire. » Toujours selon lui, les drones ont un côté ludique : « On peux faire des montages et les garder en souvenirs. » Le fait que plusieurs boutiques proposent des drones n'est pas un problème pour ces deux vendeurs itinérants. Même si il ne peuvent pas encore tirer de conclusions sur leur nouveau business, puisqu'ils viennent de s'installer, ils avouent volontiers que leur emplacement « n'est pas le meilleur spot pour vendre. » Pour ce qui est de la concurrence, elle n'effraie pas ces deux frères qui multiplient les démonstrations pour attirer de futurs clients. « Nos prix sont moins chers que chez les autres. Nos produits viennent d'Allemagne, pas parce que les prix d'achat sont moins élevés mais parce que la qualité est meilleure » conclut Marco. Une chose est sûre, la folie des drones ne semble pas prête à s'arrêter.

Aurélie Pini


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actu locale

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SAINT-RAPHAëL

EN MODE DOLCE VITA

Ce n’est plus la Grande Roue qui attire l’attention sur l’Esplanade Delayen mais bien plusieurs dizaines de Fiat 500 old-school. Exposées les unes à côté des autres et classées par modèle, ces voitures de collections forment une belle brochette de couleurs qui attise la curiosité des passants et ravit les passionnés. Marco Palermo, délégué Côte d’Azur du Fiat 500 Club Italia et organisateur de l’exposition explique pourquoi ces modèles plaisent autant. « C’est un véhicule qui représente la Dolce Vita italienne. Et comme les Italiens, les Français apprécient énormément ces voitures. Elles représentent l’Italie d’après-guerre, c’est un peu la 2 CV pour les Français. Ce genre de meeting de Fiat 500 est très répandu en Italie, mais en France il n’y en a pas beaucoup. » L’objectif est donc clair, il veut « réunir les passionnés à Saint-Raphaël et faire grandir ce meeting. » Une mission quasi accomplie puisque la première édition comptait seulement 32 inscrits alors que la suivante réunissait 61 voitures. Et pour cette édition 2015, 55 personnes

étaient déjà inscrites lors du premier jour de l’événement. L’une d’entre elles, Maria Grazia est venue spécialement de Gênes pour y participer mais n’est pas la seule à avoir fait le déplacement d’Italie. « J’entends beaucoup parler italien, j’ai l’impression d’être chez moi », plaisante-t-elle entre deux coups de chiffon sur la carrosserie de sa Fiat 500 L bleue. Dans un français approximatif, elle continue : « Ce festival est connu là-bas parce que les responsables sont italiens et ont fait beaucoup de promotion. Moi c’est la deuxième fois que je viens. » Entre ceux qui viennent remplir la mémoire de leur appareil photo, ceux qui veulent satisfaire leur curiosité et ceux qui ont fait quelques kilomètres pour y assister, l’événement attire du monde. Un endroit où toutes les générations se rencontrent : des parents ou grands-parents venus se rappeler de leur première voiture aux plus jeunes venus prendre quelques selfies.

Quentin Ortega

Chronique d’un monde malade

« J’veux pas rater Téléfoot »

Par Renaud Séchage

15 000 balles. Il en remboursera 2 500. Pas facile, d’être premier ministre et fan de foot. Manuel Valls n’aurait pas dû aller voir la finale de la ligue des champions en avion privé. Avec ses gosses. Ou alors, il aurait dû le faire en 85, à la Miterrand, à l’époque où les grands de ce monde avaient le luxe de pouvoir s’en payer une bonne à l’abri des objectifs trop lents de photographes trop amicaux. Aujourd’hui, vivre dans le feutré est devenu impossible, et les médias s’emparent tout de suite du moindre écart. Alors le « fait du Prince », autant l’oublier, et toujours penser à l’oublier. C’est important. C’est dommage, parce qu’en plus son club de cœur, le FC Barcelone, s’est brillamment imposé face à la Juve. Mais comme le PSG s’est montré, une fois de plus, incapable de rivaliser avec le club catalan, la France d’en bas, nous, vous, s’est intéressée plus que de raison à ce vrai/faux voyage diplomatique, qui aurait dû rester informel et discret. Parce que la vérité, c’est que du voyage de Valls à Berlin pour aller voir un match, tout le monde s’en tape. À commencer par Michel Platini qui s’est

retrouvé convoqué à l’Elysée pour évoquer le sujet, entre deux mots sur l’organisation de l’Euro 2016. Qu’on ne gagnera pas si on joue comme contre l’Albanie ou contre la Belgique. Et dont ne verra pas la finale au stade de France si l’on n’a pas pour habitude de déjeuner au Fouquet’s ou de côtoyer les mêmes prestataires de service que Dodo la Saumure. Une équipe de France dont tout le monde se plaint ou presque, hormis ceux qui ont la mémoire longue (ils sont rares) et qui se souviennent qu’il y a 5 ans, une bande de sales gosses a refusé de s’entraîner parce que le G.O. n’était pas cool. Au moins, ceux-là sont sur le terrain. Ils ne râlent pas trop d’être jugés sur des matchs amicaux inutiles, joués en fin de saison, contre des équipes qui se se seraient elles aussi bien passées d’une extension de calendrier. La bonne nouvelle, c’est que ces matchs-là, on a le temps d’en parler sur le plan football, puisque Manu a eu la présence d’esprit de ne pas s’y rendre.


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ACTU LOCALE

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Fréjus

le marché sur-mesure pour les touristes

Fierté culturelle oblige, le marché du centre ville de Fréjus fait peau neuve cet été. Les produits locaux et artisanaux sont mis en avant au détriment des ceintures, sacs, lunettes de soleil, robes et autres panta-courts. Bref, la marchandise habituelle des marchés. On ne va pas se mentir, il ressemble à tous les autres marchés provençaux de la région. Mais lui est plutôt bien disposé et pourrait sortir du lot notamment grâce à son cadre historique et culturel. Pas mis de côté mais presque, les marchands qui se sont fait déplacer pour mettre en lumière la vente de produits du terroir restent beaux joueurs. Maintenant, les vendeurs de produits importés installent leur marchandise le long de la rue Jean Jaurès, devenue piétonne pour l’occasion. « On est sur l’allée centrale, donc l’emplacement est même mieux que celui qu’on avait avant », avoue Pierre, debout derrière son étalage de marinières. 10 heures, les quelques rues réservées à l’artisanat sentent bon la Provence. Savon, linge de maison, maraîchers, miel, épices, tomates séchées et bijoux artisanaux sont fièrement exposés mais n’attirent pas les foules. La volonté de re-dynamiser le commerce est clairement affichée mais loin d’être gagnée. Emmanuel place ses savons sur son présentoir et attend les clients.

Plutôt positif « On attend de voir. Les expériences de ce genre de marché ont été positives. C’est tout récent donc il faut voir avec le temps, mais on est plutôt optimiste », explique-t-il. « L’espoir fait vivre, mais comme sur une corde raide » disait Paul Valéry... Léger rappel, l’objectif est de « permettre aux Fréjusiens, aux habitants de l’Est-Var et aux touristes de profiter d’un marché typique valorisant les racines provençales de la commune. » Bien vu le piège à touristes, qui ne repartent jamais d’ici sans un savon coloré ou une cigale qui chante pour leur rappeler la chaleur du Sud-Est. Par contre, à part pour prendre le soleil, acheter quelques olives et des fruits et légumes frais, les Fréjusiens ont vite fait le tour. Cela dit, les gérants des bars qui ont pignon sur rue place Formigé sont ravis, comme Cédric du Mahé Café : « garder les terrasses en place sur la place Formigé c’est super. Celui-ci attire surtout les touristes, ils sont heureux de trouver des endroits sympas pour boire un coup, pour nous c’est très bien. La première semaine a été vraiment très positive. » Et puis ça sent bon l’été, c’est bon pour le moral.

Quentin Ortega

Divina natura

l'expo qu'il faut toucher

Le musée archéologique de Saint-Raphaël accueille, durant trois mois, l'exposition éphémère « Divina Natura : les couloirs du temps. » Destinée à un large public, elle consiste en un parcours tactile, sonore et olfactif autour des civilisations antiques et de leur mythologie. Après avoir voyagé dans plusieurs villes de France, l'exposition « Divina Natura » a élue domicile à Saint-Raphaël pour l'été. Elle a été inaugurée mercredi en présence d'une petite trentaine de personnes. La dernière création du collectif Artesens, qui existe depuis vingt ans, s'adresse à la fois aux enfants, aux non-voyants et à toutes les personnes qui ont un handicap. « On passe par le filtre des enfants pour l'accessibilité et le côté ludique et par celui des non-voyants pour l'aspect tactile. Tout doit être accessible, aussi bien physiquement qu’intellectuellement » explique Françoise Reynette, l'organisatrice. Pour ce faire, le groupe travaille en partenariat avec des personnes non-voyantes qui se déplacent pour chaque exposition itinérante.

La nature et ses divinités anciennes Le thème « Divina Natura » tourne autour de la fertilité de la terre et des mythes de la nature avec ses divinités anciennes. « J'ai sélectionné dans différents musées (Louvre, quai Branly, British Museum, musée de Copenhague etc) des œuvres majeures qui traitent de ces sujets.

Avec mes associés, nous avons également choisi des objets différents comme des sculptures en bois, en pierre et des objets d'orfèvrerie. » En mettant en avant différentes formes, le collectif sollicite donc l'attention de plusieurs façons sur ces divinités anciennes qui étaient en connexion avec la nature. « C'étaient des êtres rayonnants qui permettaient aux hommes de faire des rituels et prières chaque printemps et d'ainsi ramener la fertilité à la fois des plantes, de la vie, de l'homme et des animaux. » précise Françoise Reynette.

Un travail de collaboration Pour « Divina Natura », cette dernière s'est occupée aussi bien de trouver le financement que de l'organisation. Elle a été, de ce fait, en charge de l'itinérance et a travaillé avec des plasticiens et artistes. « Je choisis les villes, mais nous avons aussi des collaborations comme avec la ville de Saint-Raphaël qui dure depuis dix-huit ans. » Deux ans après la création du collectif, la première exposition avait eu lieu au centre culturel de la ville. Fin août, l'exposition retournera au Pays d'Aix où une tournée à déjà débuté.

Aurélie Pini


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ENTREPRISE

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Christophe Adam - Boulangerie XXL

Il a pas mal bourlinguié avant d'ouvrir son commerce. C'est sûrement parce que Christophe Adam, maître boulanger de son état, voulait une boulangerie vraiment spéciale, grande, en format openspace. Bizarre ? Pas tant que ça quand le principe de tout montrer aux yeux du client fait partie du concept. Boulangerie spectacle, homonyme envahissant (celui qui fait des éclairs à la télé), envie de bien faire, celui qui a bâti sa réputation en alimentant les restaurants avec tout un tas de pains spéciaux, et qui s'éclate devant ses fours dans un quartier populaire a bien voulu lâcher ses tapis roulants deux minutes pour un entretien.

Christophe, vous êtes Christophe Adam, mais en fait c'est pas vous Si. Il y a un homonyme, mais c'est moi l'aîné, il devrait me respecter, et donc m'appeler, mais il ne le fait pas. Moi je suis allé chez lui, il a ma carte de visite, mais j'ai l'impression qu'on ne fait pas partie du même monde.

Parlez-nous de cet établissement, elle n'est pas commune, cette boulangerie. Pourquoi aussi grande, déjà ? Pour travailler avec de l'espace, c'est super important, on peut respirer, ici. Et puis j'aime que les gens nous voient travailler, on est "tradition, tradition et tradition". On veut que les gens voient le travail fait par les hommes, les boulangers. Tout est ouvert, j'ai rien à cacher.

Il y avait quoi, avant, dans ces locaux ? Une boulangerie en fin de vie, le gars qui était là avant l'a laissée mourir. On a repris les choses en mains, on a tout nettoyé, repensé, remis aux normes, on a sauvé tout ce qui pouvait l'être, et

puis on est partis sur ce que moi je savais faire de mieux, travailler a tradition française, le label Rouge. Je voulais juste donner aux gens de Fréjus du bon pain.

Vous l'avez appris comment, votre métier ? Je suis fils de boulanger, mon père a dirigé une entreprise pendant ans. J'ai ouvert une boîte sur Draguignan, j'ai passé mon brevet de maîtrise, j'ai vendu mon affaire et je me suis retrouvé à travailler pour les Grands Moulins de Paris. J'ai été muté à Bordeaux, et j'intervenais chez les boulangers. Le commercial vendait la farine, Moi je leur montrais les process de fabrication. J'étais démonstrateur, je faisais tout le grand sud-ouest de la France, sur départements. Je voulais revenir dans le Var, donc j'ai été muté vers Avignon mais j'avais le Var à gérer.

Et vous avez voulu faire vos propres produits ? Au bout de 7 ans de démo, oui. Et ma nouvelle compagne, très très commerçante, a voulu qu'on reprenne une affaire. En 7 ans j'ai parcouru 500 boulangeries, à raison de 3 par semaine. Donc je savais exactement ce que je voulais, le concept du magasin parfait pour moi. Je savais comment le faire tourner.

Ce type de magasin, aussi grand, il y en a très peu. Je sentais un potentiel. J'ai fait en sorte de faire venir du monde au démarrage, et il n'y a pas de secret. On se bat avec les gars pour rester une qualité digne de ce nom, constante.

Et il y a du spectacle...

Oui, on voit les boulangers faire le pain, on voit le brigadier devant le four, le gars qui fait les sandwiches, un spectacle permanent.

Effectivement ! J'avais 45 ans à l'époque, et j'ai misé tout ce que j'avais. La seule chose que j'ai gardé, c'est ma moto.

Et vous, le boss, vous êtes le premier présent?

Vous avez craint cette concurrence ?

Je suis là vers deux heures et demie du matin jusqu'à 20.30, avec une coupure de deux heures tous les jours.

Votre particularité c'est de souvent fournir les restaurants. Ils se sont déplacés au début, et j'ai pris la décision de les livrer. J'en ai beaucoup sur Port-Fréjus. Les restaurants de qualité doivent proposer du bon pain, et j'ai l'impression que les restaurateurs cherchent vraiment de bons boulangers. Les cuisiniers font passer le mot, et j'ai la chance d'avoir du succès. J'ai même des commandes spéciales, je fais des pains hamburger, des bagels, des petits pains de table, parfumés au chorizo,au sésame. On me prend aussi de grandes tranches de pain de campagne pour fabriquer des entrées typiques.

C'est compliqué de proposer autant de variété de pains ? C'est beaucoup d'organisation, les gens veulent beaucoup de tout, du chaud, du frais. C'est un planning serré, que j'ai élaboré tout au début. On s'y tient, on cuit du pain jusqu'à 19h, parfois un peu plus. C'est simplement une méthodologie.

Quand vous vous êtes installé, des boulangeries il y en avait déjà plein. C'était risqué, quand même, non ?

Franchement non, parce que je trouvais que je pouvais propose quelque chose au niveau, voire même de mieux sur le plan de la qualité.

Vus avez ajouté de la pâtisserie mais ce n'est pas votre premier métier. Nous sommes dans un quartier populaire, ici, ne nous voilons pas la face.Effectivement pour la pâtisserie pure, il y a d'excellentes boutiques. Moi je fais de la pâtisserie boulangère, simple, classique, des opéras, des tartes au citron, etc... On a 27 variétés de pains, en période de fête c'est un truc de fou ! Rien que le jour de noël j'incorpore 50 kilos e figues dans le pain, pour manger avec le foie gras !

Est-ce que vous pensez que les gens ont envie de revenir au pain hyper traditionnel ? Il paraît qu'on mange de moins en moins de pain. Ils veulent retrouver le goût du pain, les Français. Ils veulent en manger du bon ! Ici par exemple, je propose de manger du pain très cuit. ça a l'air bizarre, mais je vends à peu près 80 baguettes par jour, quand même ! Parce que le goût, il est dans la croûte.

Nicolas Muller


08

BAH ALORS ? hebdo

SPORT

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SRVHB

JOëL DA SILVA, LE MAILLON FORT DU SRVHB

Joël Da Silva se souviendra longtemps de sa première année sur le banc du Saint-Raphaël Var Handball (SRVHB). Cette édition 2014/2015 a été riche en émotions puisque son équipe a réalisé une énorme saison en décrochant la troisième place du championnat de France, une place qui pourrait être synonyme de coupe d’Europe. Et avec en prime, une nomination aux « Trophées LNH » pour le titre de « meilleur entraîneur ». Rien que ça. Mais celui qui se dit « être un entraîneur différent » ne compte pas s’arrêter là et voit grand pour le SRVHB. Anecdotes, les objectifs pour la saison prochaine, le centre de formation, les transferts et la Coupe d’Europe, l’ancien entraîneur du Fénix Toulouse Handball ne fait aucune impasse.

Sur un plan personnel c’est votre saison la plus aboutie ? Non parce que ça voudrait dire qu’il faut que j’arrête. Elle est humainement très forte, ça oui parce que ce groupe avait beaucoup souffert. Mais quand je suis arrivé, j’ai dit très haut et très fort : « ce groupe-là va faire quelque chose cette année ». Certes, ici on m’a peut-être regardé en se disant : « allez c’est bon encore un qui parle fort ». Et ce qui s’est passé jeudi dernier (victoire contre Dunkerque 23-21) c’était... Pour le coup, c’était le match le plus abouti personnellement, sur le plan émotionnel. A Toulouse j’ai vécu des choses fortes, des matchs marquants, mais celui-là il est au-dessus. Aujourd’hui, ce qui pourrait être plus fort que ça, c’est de gagner un titre avec eux. Parce que dans deux-trois ans, certains vont arrêter leur carrière etc. Alors j’aimerais gagner quelque chose avec cette équipe avant qu’elle ne change. Pour les Raphaël Caucheteux, Aurélien Abily, Adrien DiPanda etc. C’est vrai qu’aujourd’hui c’est une saison aboutie mais je pense qu’on peut faire mieux. On a laissé des points contre Nantes, Créteil, Cesson. On devrait avoir six ou sept points de plus et on se rendrait compte qu’on jouait pour la 2ème place avec Montpellier. Saint-Raphaël est le huitième budget et on pouvait jouer la deuxième place...

faut pas se mettre contre Paris parce que c’est la locomotive qui nous permettra d’aller régulièrement en Ligue des Champions, de prendre des points et peut-être que ça nous libérera des places supplémentaires. On a de fortes chances d’y être parce qu’on a une certaine représentation au niveau international grâce à l’Equipe de France et parce qu’on a le deuxième meilleur championnat au monde. Dans les critères pour accéder à la Ligue des Champions, le classement, l’expérience européenne, la salle, le marketing, la capacité a créer un événement et le diffuseur TV entrent en compte. Bein Sport diffuse les matchs de cette coupe donc il pourrait appuyer les candidats français et dire : « les trois dossiers doivent être validés ».

Préparer la saison prochaine…et celle d’après. Un coach différent mais efficace L’objectif pour la saison prochaine c’est quoi ?

L’objectif c’est d’être dans le top 4 régulièrement pour être européen, gagner des finales. Cette année on a joué le championnat, la coupe de France et la coupe de la Ligue. On s’est rajouté le Trophée des Champions en Tunisie et une coupe d’Europe qui sera la Ligue des Champions ou l’EHF Cup. En coupe de la Ligue on est exempt du premier tour puisqu’on a fini dans les 4 premiers. Donc on n’est plus qu’à un match du « final four ». Et si on a un tirage favorable pourquoi pas aller au bout ? La coupe d’Europe, quelle que soit celle qu’on jouera, on ira pour apprendre. L’objectif restera le championnat. Montpellier et Paris seront toujours bien placés mais je pense que Dunkerque sera derrière nous. Si on parle du top 6, il y aura aussi Nantes et Chambéry. On sait qu’on sera attendus l’année prochaine.

Vous avez douté à un moment donné dans cette finale pour la 3ème place ?

Après une saison pareille il y aura forcément plus de pression sur vos épaules, les matchs seront plus durs.

Non. J’étais très serein, très calme. D’abord, je ne devais pas être excité à cause de l’enjeu du match, pour le public, les joueurs... Si j’étais dans le même état qu’eux, je ne suis pas certain que ça aurait été efficace. J’étais très serein, très détaché de l’événement. Cette finale on l’a gagnée avant, contre Chambéry. On était mené de quatre buts, il restait six minutes. On ne fait pas un mauvais match mais en face c’est mieux, plus costaud. Et pourtant on gagne sur le dernier ballon. Donc contre Dunkerque je savais que dans le « money-time », il se passerait quelque chose. Le public, la rotation, l’enjeu qui était plus fort pour eux ont fait que. Le fait qu’on ait joué à domicile est aussi un facteur qui a été primordial. Le public a été primordial dans ce match et tout au long de la saison. Il a été exceptionnel et nous a beaucoup aidés, surtout contre Dunkerque. « Rares » (Dan-Rares Fortuneanu, l’entraîneur adjoint) qui est au club depuis longtemps m’a dit que c’était la première fois qu’il avait vu un public comme ça.

Ils les étaient déjà mais aujourd’hui on est considérés, respectés, ce que le club n’était pas. A l’extérieur, on nous reprochait de lâcher quand ça tapait un peu. Mais on n’a pas lâché à Cesson. On sait être caméléon, s’adapter. Maintenant si on veut prétendre à mieux, il reste encore la première et deuxième place. Les joueurs qu’on a recrutés vont arriver avec de grandes ambitions personnelles qui seront forcément au bénéfice de l’équipe. On aura une équipe un peu plus équilibrée avec Jan Stehlik dès le début de saison, Geoffroy Krantz ne sera plus suspendu. On aura deux arrières droits, deux demi-centres et quatre arrières gauches. Derrière on a trois jeunes capables de nous dépanner avec en plus, Corentin Vauglin qu’on est en train de former pour faire souffler « Raph » (Raphaël Caucheteux). Puis deux gardiens, deux pivots, un ailier droit qui est un soldat et le petit Vigneron qui doit être dans les deux ans, le numéro un.

Expliquez-nous cette histoire de dossier pour participer à la Ligue des Champions qui est un peu flou pour beaucoup de monde. Le Luxembourg, Israël, la Grèce et la Belgique ont abandonné la Wild Card (tournoi qualificatif qui permet au vainqueur de participer à la Ligue des Champions). En fait, seul le champion de France est qualifié en Ligue des Champions, le deuxième, troisième, quatrième ou le vainqueur de la coupe sont en EHF, qui est l’équivalent de l’Europa League pour le foot. C’est assez compliqué. Et même en étant quatrième on est pas sûr d’être européen, ce qui ne me paraît pas normal. Aujourd’hui il y a douze places attribuées pour le tournoi et il y a douze noms, dont Nantes et nous. Il est fort probable qu’il y ait quatre équipes françaises en Ligue des Champions.

Vous êtes optimiste ? Sportivement, il n’y a pas de place requise pour le troisième normalement. On savait par contre que sur dossier, une place pouvait être envisageable mais qu’on allait se battre avec beaucoup de clubs. Il ne

sera le numéro 3. Après on a Kolakovic, un demi-centre ou arrière gauche qui a un gros potentiel. On a Marco Belin, arrière gauche de 2m02, encore introverti mais avec du potentiel. Corentin Voegtlin, un arrière de formation mais qu’on va basculer à l’aile parce qu’il jumpe bien. C’est un Caucheteux mais avec des qualités physiques encore plus grandes. Pour le tournoi amical en Allemagne, on va en prendre au moins trois pour les mettre dans la moulinette, les mettre dans le bain. L’objectif pour l’année prochaine, c’est de pouvoir laisser des joueurs au repos sur des matchs à domicile. Quand une équipe en difficulté viendra jouer chez nous, j’aimerais pouvoir laisser un Aurélien Abily au repos et le remplacer par un Marco Belin sans que l’équipe se mette en danger. Je veux pouvoir compter sur un groupe de 20 joueurs qui pourrait nous permettre d’aller loin dans les compétitions qu’on va jouer.

Le recrutement est bouclé ? On a déjà recruté un gardien (Mihai Popescu) pour avoir plus de solidité défensive, un arrière gauche puissant qui défend (Alexandru Simicu) et Arthur Vigneron qui va monter. On va prendre un joueur, un jeune à très fort potentiel pour ne pas toucher à l’économie du club. On compte se le faire prêter un an. Donc si ça se fait, tant mieux, sinon on ne prendra personne. Je ferai de la promotion interne avec le centre de formation. L’objectif c’est déjà de préparer la saison d’après. Des contrats vont être terminés, on prépare le recrutement de l’année prochaine, on va fixer aussi certains joueurs comme Di Panda ou Wissem Hmam. On est vraiment dans une construction sur les deux-trois ans.

Justement, le centre de formation est tellement fort que c’est quasiment du recrutement chaque année ? On a récupéré un gardien qui était au Pôle d’Eaubonne, 1m97, né en 1997. Il fait partie des quatre gardiens de sa génération en équipe nationale et il va rentrer dans la rotation de nos gardiens puisqu’il

Votre nomination comme entraîneur de l’année ça représente quoi pour vous ? Rien. Dans la même semaine j’ai eu deux finales : le match contre Dunkerque et cette nomination. Je n’aurais pas été heureux du tout si j’avais dû aller aux Trophées LNH si on avait perdu contre Dunkerque. Hansen (joueur du PSG et international danois) est venu me voir et m’a dit : « Ils se sont trompés. C’est toi qui aurait dû être entraîneur de l’année. » Mais pour moi, l’essentiel c’est que mon groupe croit en ce qu’on va faire ensemble. Je suis très heureux d’avoir été nominé mais je suis surtout content que « Raph » (Raphaël Caucheteux) ait été nominé comme meilleur ailier gauche et que « Dip » (Adrien DiPanda) décroche la timbale (meilleur arrière droit de la saison). Ce sont des victoires individuelles liées à la saison du collectif.

Surtout qu’Adrien, si on regarde sa première saison ici, jamais on se dit qu’il va gagner ce prix et être appelé en Equipe de France. Il y a ça aussi, l’Equipe de France. C’est une des discussions que j’ai eu avec lui en début de saison : qu’est ce qu’il voulait être ? Qu’est ce qui a fait la différence cette saison ? Le groupe a redécouvert des choses qu’ils avaient perdu individuellement. La plus belle des récompenses que j’ai eu c’est que les joueurs venaient avec plaisir à l’entraînement. Il leur tardait de s’entraîner parce qu’ils savaient qu’ils allaient passer un bon moment. Quand le joueur a envie, c’est qu’il a retrouvé le plaisir de l’essence même de son métier. Pour Adrien, on lui a clairement fait confiance. Et c’est ça, cette équipe a retrouvé confiance en elle et c’est ce qui a fait la différence contre Dunkerque notamment. Elle a pris conscience de ce qu’elle était capable de faire et il ne pouvait rien se passer d’autre, cette année était pour nous.

Qu’est ce qui vous différencie des autres entraîneurs ? Michael Guigou (joueur de Montpellier et international français) est venu me voir et m’a dit : « je tenais à te féliciter pour l’équipe, la place, la saison... On me dit que du bien de toi. » Je lui réponds : « parce que je suis différent ». Et là, il a pas su quoi dire. On peut être totalement différent mais réussir parce qu’on travaille dur. Joël Da Silva c’est ça. C’est pas un joueur de haut niveau, c’est quelqu’un qui n’est pas passé par des filières fédérales classiques, c’est un mec qui a travaillé avant. Pour lui, le handball c’est une passion, il est allé dans des clubs, il a encadré, il a évolué socialement et intellectuellement parlant etc. Donc aujourd’hui, j’ai une façon de travailler qui est forcément différente. Pour autant, cette méthode de travail je la remets en question. Parce que pour pouvoir réussir l’année prochaine, il ne faut pas que ce soit pareil.

Quentin Ortega


BAH ALORS ? hebdo du 19 au 25 juin 2015

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SPORT

LOIC GEILER

« CE QUI FAIT LA DIFFÉRENCE, C’EST NOTRE COLLECTIF »

Depuis que Loïc Geiler a pris la tête de l’équipe 1 il y a deux saisons, les volleyeurs fréjusiens réalisent pratiquement un parcours parfait. Un titre de champions de France (saison 2013/2014), une montée en Nationale 1, et un titre de vices champions de France, synonyme d’accession en ligue B. Les moyens encore trop limités du club ne permettent pas eu groupe de jouer dans cette division. Loïc Geiler et ses troupes repartent donc pour une nouvelle aventure en Nationale 1, avec toujours la même détermination et cette cohésion qui a souvent fait la différence.

Le match à la maison contre Strasbourg, car c’était un match très accroché avec une bonne ambiance et celui aussi contre les Herbiers pendant la première phase où on est parti sans Nicolas notre premier passeur. On s’est dit que l’on verrait bien et une une espèce d’osmose s’est créée, rien de pouvait nous arriver. Sans oublier la victoire à Saint Brieuc. Pour les pires, Halluin en terme de performance et celui contre Grenoble où là par contre je m’étais vraiment énervé. Mais mine de rien, ça nous a bien servi pour la suite.

Vices champions de France, une place attendue ?

Deux années à la tête de l’équipe, deux montées successives, de quoi être fier ?

Non pas vraiment ! Le fait de ne pas avoir de pression sur les épaules par rapport à un enjeu a bien aidé. On n’ avait rien à jouer, on a rien lâché jusqu’au bout. Ca vient nous récompenser de tous les efforts accomplis.

Oui, je suis l’entraîneur mais on va dire que je suis celui qui décide en dernier. Je mets à contribution tous les joueurs sur le fonctionnement de l’équipe pour que tout le monde soit impliqué, motivé. Je pense que c’est ça qui fait notre force aussi.

En début de saison, pensais-tu que vous aviez le potentiel pour faire ce parcours là ?

Quels sont les objectifs sportifs pour l’an prochain ?

Non pas du tout ! Notre ambition folle de début de saison était la qualification pour les play offs et déjà ,ça me paraissait un objectif hyper élevé. C’est que du bonus. Ca prouve qu’on fait du bon boulot, il ne manque plus que les moyens !

Qu’est ce qui a fait la différence entre vous et les autres équipes ? Sur le plan du jeu, techniquement et physiquement, si on les prend tous les joueurs un par un, les autres sont mieux armés que nous je pense. Ce qui fait la différence, c’est notre cohésion et notre entente, le fait que l’on ne soit pas professionnel et que ce soit avant tout des démarches personnelles. Tout le monde est à fond sur le projet. On arrive à maintenir ça sur toute la saison. On prend du plaisir sur le terrain. Notre collectif, c’est ça qui fait vraiment la différence. On a des individualité forcément pour arriver là où on est mais si on fait la moyenne, on n’est pas en haut du chapeau.

Quels sont tes meilleurs et pires souvenirs de la maison ?

De confirmer ce qu’on a fait cette saison en se qualifiant pour les play offs et de terminer dans les 4/5 premiers. Pour montrer qu’on a la capacité de monter dans la division supérieure et de joindre à nous des subventions des collectivités locales.

Et au niveau de l’effectif ? On attend de savoir qui va rester avec nous. On a déjà recruté Quentin Rossard comme passeur. Il nous reste ensuite deux cartouches. On a le droit à trois mutations. On est encore en phase de discussion avec les joueurs. Au niveau des certitudes, Damien Rahal et Vincent Lacombe quittent le club.

Un mot à rajouter ? J’aimerais beaucoup recréer un trait d’union avec les anciennes générations de la section pour essayer de refaire vivre Sainte-Croix ! J’espère aussi que l’on va rester sur la même dynamique qu’en fin de saison, surtout au niveau du public. Audrey Deschamps

OURS Bah Alors ? - hebdomadaire - du 19 au 25 juin 2015 - Actualité locale Fréjus, Saint Raphaël, Puget sur Argens, Roquebrune sur Argens - Directeur de la publication : Ibrahim BERBAR - Rédacteur en chef : Nicolas MULLER - Rédacteurs : Ibrahim BERBAR, Nicolas MULLER, Thierry SAUNIER, Audrey DESCHAMPS, Quentin Ortega, Aurélie PINI - Photos : Nicolas Muller, Ibrahim Berbar - Date de dépôt légal : 19 juin 2015 - Date de parution : 19 juin 2015 - Régie Publicitaire : SARL Karadoc Siren : 800 278 277 R.C.S Fréjus - Nous Contacter : Régie publicitaire : 06 62 38 74 84 - Rédaction : 06 83 33 19 64 - Mail : bahalorsmag@gmail. com - Internet : www.bahalors.com - Imprimé en Europe «La reproduction ou l’utilisation, sous quelque forme que ce soit, de nos articles ou informations est interdite.» Ne pas jeter sur la voie publique.


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BAH ALORS ? hebdo

CINEMA

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Jurassic World

Il y a de ces films qu’on attend avec impatience, pour qui on est prêt à faire des heures de queue le jour de leur sortie. C’est exactement ce qui s’est passé pour Jurassic World. Annoncé comme l’un des plus gros blockbuster de 2015, il a eu le mérite d’attirer les foules. Quelques jours après sa sortie, les salles de cinéma sont encore pleines et risquent de le rester encore un petit moment. Est ce qu’il vaut cependant la peine de rester deux heures, assis dans une pièce sombre et coincé entre des préadolescents qui n’arrêtent pas de brailler en se lançant du popcorn ? Une chose qu’on ne peux pas enlever au dernier Spielberg (producteur), c’est la qualité remarquable des effets spéciaux (et c’est encore plus impressionnant avec les lunettes 3D.) C’est a se cramponner à son siège lors de quelques scènes. Mais au final, qu’est ce qui change des précédents films ? Et bien, pour être honnête pas grand chose.

Marineland avec des dinosaures Le film démarre avec l’image d’un couple qui se déchire. Afin de divorcer sans traumatiser leurs chers bambins, ils décident de les envoyer en Amérique centrale dans le seul parc d’attraction avec des dinosaures. C’est la tante, jouée par Bryce Dallas Howard, l’une des gérante du parc, qui aura la lourde tâche de s’occuper du bien être des enfants sur le site. Sauf que cette dernière est tellement occupée par un dinosaure issu d’un mix d’ADN des plus dangereux prédateurs, qu’elle ne fait même pas attention à eux. La première demi heure se résume facilement : on a le droit à toutes les activités qu’un zoo version dino peut proposer, jusqu’à un fabuleux show proposé non pas par des orques mais par des monstres qui ont un nom à coucher dans des bâtiments (expression qui ne veut rien dire, on le sait) et qui finissent forcément par « -saure ». La dernière demi-heure, vous imaginez bien, le gros dino qui fait peur à la gérante va finir par faire des dégâts et les gamins vont passer un petit moment à jouer au loup en espérant vraiment, mais vraiment ne pas se faire attraper.

Des effets spéciaux et une promo cocorico. Evidemment, Jurassic World, comme les précédents opus de la saga est bourré d’effets spéciaux. Pas ceux qu’on voit dans un très bon film bollywoodien. Plutôt les effets à la Spielberg : plus vrai, plus grand, plus dingue. Le rendu visuel est génial, la 3D passe bien. Niveau scénario ça reste crédible si tant est qu’on puisse imaginer que le Jurassic parc premier du nom est rationnel. L’histoire du Disneyworld en mode dinosaure place ce film dans une toute nouvelle configuration, pas forcément dingue mais rigolote : ça fait quoi un Tyrannosaure devant des millions de personnes ? La même chose que quand il n’y en a qu’un, manger. Côté acteurs, Chris Pratt fait le boulot. Après « Parks and Recreations » on a été agréablement surpris de le voir jouer les gros bras dans « les Gardiens de la Galaxie » et il transforme l’essai dans le rôle du paléontologue qui murmure à l’oreille des dinos. Petite parenthèse française : vous aimez Omar Sy ? Vous l’avez adoré dans les 7 minutes qu’il a joué dans le dernier X-Men, et vous vous êtes même rendu à la conclusion que les acteurs français ça marche aux USA (Claire Chazal vous l’a expliqué aussi...). Et bien vous allez l’adorer dans le rôle du mec qui s’occupe des dinosaures en leur donnant des noms et en leur faisant des caresses pour un total d’environ 3min30. Ca fait cher la phrase mais en tout cas ça file le petit plus que les médias français adorent. T’aimes les films qui font du bruit, vas-y. Sinon il reste encore « La loi du marché » mais tu vas peut être t’ennuyer.

C’est un sentiment étrange, et il en est peu de plus gratifiants, que de voir dévoiler dans un livre les raisons profondes, plongeant dans le subconscient idéologique, pour lesquelles on a agi comme on l’a fait. Je n’étais pas dans les manifestations du 11 janvier qui auraient, nous dit-on, occasionné en France un « sursaut républicain ». Ma réticence pour tout ce qui est collectif - manifs, pétitions, catch à quatre, partouzes - et ma répulsion pour ce lexique puéril de réquisition morale, m’avaient suffi pour, comme on dit au poker, passer mon tour – en partouze aussi, on dit ça ? vous me l’apprenez. Affaire d’instinct, donc. Mais l’instinct, comme eût pu le dire Barrès – j’aggrave mon cas… -, ce n’est pas le contraire de la raison, c’en serait plutôt une source plus profonde, cachée, inconsciente ; moins individuelle, moins orgueilleuse aussi, là où le comportement relève de l’anthropologie cultuelle, le fameux « race-classe-milieu », plutôt que de choix individuels. Pour le dire – trop – vite : le fan de Star Wars est très fier de faire ci ou ça, mais c’est l’arrière-arrière-petit-fils de paysan breton qui détermine ses options majeures, et pour ainsi dire non-négociables. Tel est le premier charme de « Qui est Charlie ? », le nouveau livre d’Emmanuel Todd, premier texte majeur consacré aux manifestations du 11 janvier 2015 : non pas seulement, c’est bien trop évident, le retour de l’analyse sur un territoire sursaturé d’affects hystérisés, mais, plus profondément, le retour de la longue durée au royaume détraqué du court terme, du buzz et de l’info en continu. Le livre d’Emmanuel Todd est le contraire de ce à quoi il ressemble : un fast-book idéologique. Certes, il l’aura écrit en trente jours, à l’arrache, mais en récapitulant quatre décennies de savoir, de travaux et de recherches. Ainsi est-il, à l’inverse de ce que les apparences laisseraient supposer, le contraire des gâcheurs d’encre et de métier, les BHL, Onfray, Zemmour, et Finkielkraut, pour répartir équitablement les baffes aux quatre coins de l’échiquier idéologique. Si ce livre est si difficile à résumer, c’est sans doute parce qu’il mobilise et requiert une discipline différente à chaque chapitre : sociologie religieuse, démographie, anthropologie culturelle, etc. Ardu ? Tout dépend du mode de lecture : si l’on s’en tient à la surface, c’est assez aisé, et même fluide. Mais si l’on souhaite repérer les articulations du raisonnement, notamment interdisciplinaires, mieux vaut être attentif. Todd commence sa chevauchée au long cours par un étonnement : les valeurs hautement revendiquées par les médias, et par les manifestants eux-mêmes, le 11 janvier et après, sont, grosso modo, « à gauche » : liberté d’expression, laïcité, progrès social, and so on. Or les cartes de plus forte mobilisation disent l’inverse : c’est l’autre France, longtemps catholique, jadis contre-révolutionnaire et naguère anti-dreyfusarde, qui a fait les meilleurs scores. Schématisons encore un peu plus, on n’est plus à ça près : les slogans étaient de gauche, mais les foules, elles, étaient

La tribune de Thierry Saunier

de droite. Pour quelle(s) raison(s) ? La première piste explorée par Todd est d’ordre religieux. Selon lui, même si « l’incroyance n’a jamais été aussi forte en France qu’aujourd’hui », les comportements de mœurs et idéologiques restent très différents entre, par exemple, le Sud-Ouest, déchristianisé depuis deux siècles, et la Bretagne, qui l’est depuis moins de quarante ans ; sans excès de charité, il qualifie de « catholiques zombies » les habitants de ces zones laïques depuis peu. En gros, même si dorénavant la foi ne les accompagne plus, tous leurs réflexes idéologiques proviennent de la culture et de l’imprégnation catholiques. Sans doute l’ignore-t-il, car il ne m’a pas l’air très versé en littérature, mais il reprend ainsi une idée de Barthes, auquel on demandait ce que signifiait être protestant, et qui avançait : « Difficile de répondre. Parce que, quand c’est vide de foi, il ne reste que l’empreinte, l’image ». Todd embraye ensuite – ce n’est pas le moment d’être distrait -, dans une sorte de virage au cordeau, sur les différents systèmes d’héritage :

ainsi distingue-t-il, schématiquement, entre un modèle dans lequel l’aîné hérite de presque tout, et un autre dans lequel les frères héritent à parts égales. A bon droit (?), il en déduit qu’il existe une « France égalitaire » et une « France inégalitaire », chacune structurée en profondeur par ce système d’héritage. Discutable, mais stimulant ; comme l’ensemble du livre, au reste. D’autant plus que, si elle ne s’y superpose pas complètement, cette carte (qui relève de l’anthropologie culturelle) parmi les nombreuses qui illustrent l’ouvrage, peut-être ardu mais nullement aride, recoupe plus ou moins la précédente, de sociologie religieuse. Ce sont, mais vous l’aviez déjà deviné, les zones de plus forte anthropologie inégalitaire qui ont manifesté le plus massivement le 11 janvier. C’est alors qu’il identifie les troupes de choc, sinon majoritaires, du moins exerçant le leadership idéologique au sein des foules du 11 janvier : il les désigne de l’acronyme MAZ pour « classes Moyennes, personnes Agées, catholiques Zombies » (p. 90). Ce profil socio-idéologique ne

pencherait–il pas à droite ? Or, c’est là où Todd se montre peut-être le plus scandaleux : il voit dans le Parti Socialiste le centre de gravité de ces foules, d’autant plus décomplexé que le masque « progressiste » en dissimule le visage, clairement conservateur. Il pousse la provocation – ou la précision ? – jusqu’à faire de François Hollande l’archétype du catholique Zombie : père catholique d’extrême-droite, mère catholique de gauche, méritocrate se résignant, au mieux, se réjouissant, au pire, d’être à la tête (!?) d’une société profondément inégalitaire, et l’assumant. Selon Todd, la présence de Hollande en tête de cortège le 11 janvier est une sorte de coming out néo-libéral, inégalitaire, et européiste – une sorte d’abjuration du discours « gauchisant » du Bourget de la campagne de 2012. Cette hypothèse fera grincer des dents, mais elle indique aussi la meilleure manière de lire Todd en général, et ce livreci en particulier : comme un recueil d’hypothèses stimulantes, mais énoncées, sans doute à dessein, sur le ton le plus affirmatif. Les lecteurs de Sartre sont familiers de ce double bind, déconcertant en première instance, prodigieusement fascinant ensuite ; l’auteur des « Mots », lui aussi, avait pour méthode d’entrecroiser écriture hypothétique et écriture factuelle, en les mêlant dans le creuset en fusion d’un style aussi tranchant que séduisant. Il faut dans, ou sous, chaque phrase lire un « peut-être »… qui n’est jamais prononcé. Même si c’est l’impression qu’il donne, tout dans « Qui est Charlie ? » n’est pas à prendre ou à laisser. C’est un texte qui réveille et encourage l’esprit critique, jusques et y compris contre luimême. Après tant d’éditoriaux outrecuidants et inutiles, ce pavé dans la mare, dense et riche, qui allie la rigueur à l’audace, est, c’est son charme, c’est sans doute aussi sa limite, plus séduisant que convaincant. Sans doute a–t-on les avocats qu’on mérite : Emmanuel Todd a Thierry Saunier, cela me semble difficilement contestable. Alain Finkielkraut, lors d’une énième polémique occasionnée par des propos encore plus ineptes que d’habitude, ce qui n’est pas peu dire, s’est trouvé un défenseur à sa mesure, et à son image : Nicolas Sarkozy. Se sont bien trouvés, ces deux-là. L’impayable, parce que trop cher, ex-président, référence que le monde nous envie dans le domaine culturel, avait alors déclaré que Finky était « un intellectuel qui honore la France ». Ce chauvinisme aussi court qu’étriqué est peut-être, et encore, approprié pour le concours de l’Eurovision. La seule chose qu’un essayiste, ou un écrivain, peut et doit honorer, et c’est ici diantrement le cas, c’est l’intelligence de ses lecteurs.

Emmanuel Todd «Qui est Charlie ? Sociologie d’une crise religieuse», 2015


BAH ALORS ? hebdo

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CULTURE

du 19 au 25 juin 2015

En partenariat avec

nouveauté Cultura Puget

Faites lire vos enfants Enfin, l’été a pointé le bout de son nez ! Et qui dit été dit plage, détente, barbecue et petits verres de rosé entre amis... Mais attendez, et les enfants dans tout ça? Et oui, eux aussi sont en vacance. Si vous ne voulez pas passer deux mois d’horreur absolue il va bien falloir leur trouver des occupations diverses et variées pour ne pas qu’ils/vous (s’)ennuient. Si les cahiers de vacances et autre châteaux de sable font souvent l’affaire, la lecture est un excellent moyen d’être tranquille pendant un long moment. Parmi les centaines de bouquins disponibles sur le marché, ce n’est pas toujours simple de trouver celui qui fera plaisir à vos tendres chérubins. Aujourd’hui, trois d’entre eux, de l’école des loisirs, sont passés au crible afin de déterminer si ils leur plairont.

1) Sombres citrouilles de Malika Ferdjouk La première fois que nous lisons un livre destiné à un public de préadolescents, nous avons généralement des a priori du genre ; « je vais m’ennuyer, il va parler d’oiseaux ou de licornes etc » Ce serait mentir que de dire que ça n’a pas été mon cas. Quand j’ai eu ce roman entre les mains, je me suis dit que j’allais passer un mauvais quart d’heure et je peux maintenant vous dire que j’ai eu tort. « Sombres citrouilles », c’est l’histoire d’une famille tout sauf ordinaire. Le 31 octobre, trois générations de Coudrier se réunissent à la Collinière, près de Nantes, afin de fêter l’anniversaire de Papigrand, le patriarche de la famille. Mais tout ne va pas se dérouler comme Mamigrand l’avait prévue. Cinq cousins, de quatre à quatorze ans sont envoyés chercher une citrouille au fond du jardin pour l’offrir à la voisine américaine. Mais ce qu’il vont y découvrir ne ressemble en rien à un cucurbitacée puisqu’il s’agit d’un cadavre. Après l’effroi qu’a suscité

Les Innocents Mandarine 2015 - Jive Epic

Jean-Pierre Nataf sera jusqu’à la fin des temps le même. Depuis «Un autre Finistère» il y a douze siècles, il n’a pas changé de voix, de style, de façon de chanter. C’est tout juste s’il a vieilli. Et «Les Innocents» n’ont pas disparu. Pourtant, croyez-le bien, on a vraiment cru que le groupe était décédé depuis 15 ans. 18, pour être précis, depuis «Colore» en 1996. Cette Mandarine, c’est déjà le 22e album des Innocents, qui affiche aujourd’hui une discographie à la AC/DC, sans la tenue d’écolier (et sans l’électricité). Que dire sur le 22e album d’un groupe qui n’a jamais rien changé dans sa musique ? Pas grand-chose. Album de trop ? Ben, non, finalement, parce que les Innocents, ça ne gêne personne. C’est pas pénible. La guitare acoustique meuble bien le tout, c’est emballé dans des rythmiques sans folie. La vérité, c’est que si vous n’aviez pas oublié l’existence des Innocents, cet album peut vous intéresser. Mais si par contre vous étiez dans l’ignorance de la survie de la bande à Nataf, que vous étiez persuadés que Jean-Pierre avait disparu en même temps que Mallaury, alors là...vous allez vous en foutre d’une force...Intergalactique.

cette découverte, les enfants vont prendre une décision inattendue et vont tenter de découvrir le coupable de ce qui ressemble à un assassinat. Bien sûr, tous les membres de cette famille presque parfaite vont être soupçonnés du meurtre de l’homme à la « veste cookie. » Au fur et à mesure de l’histoire, de lourds secrets vont être révélés et des personnalités mieux définies. On est séduit avant toute chose par le déroulement des chapitres. Appréciable aussi, le fait que tous les points de vus des cousins sont pris en compte, même ceux des deux petites filles. On peux passer ainsi d’un point de vue externe à interne en fonction des personnages sans perdre le fil de l’histoire. L’intrigue, quoiqu’un peu longue à démarrer, est bien menée et cohérente. Le style de l’écriture est simple sans entrer dans la niaiserie et enfin, la chute a le mérite d’être surprenante. Bref, « Sombres citrouilles » rassemble tous les ingrédients nécessaire au roman à suspens.

2) « Journal d’un chat assassin » de Anne Fine Quoi de mieux qu’une histoire de chat fou pour amuser vos enfants? Ce premier opus d’Anne Fine raconte l’histoire de Tuffy, un chat qui fait vivre un véritable enfer à ses maîtres en ramenant des animaux morts chez eux. Durant une semaine, Tuffy nous raconte donc ses mésaventures du quotidien. Ce chat ne peux s’empêcher de faire des bêtises et se fait systématiquement réprimander. Cette petite histoire semble parfaite, entre deux activités ou avant la sieste, pour divertir les plus petits. Les illustrations, réalisées par Véronique Deiss, sont amusantes et originales. Idéal pour les enfants qui apprennent à lire.

Aurélie Pini

Jul – Je tourne en rond

2015 - Liga One Industry

Il y a des choses qu’on ne saurait expliquer. Vous le savez si vous avez suivi nos aventures depuis le début, nous, à la rédac’, on est fans de Kaaris. Alors les meufs façon chiennasses, des billets sur le boule coincés entre la ficelle le tatouage de poufiasse, ça nous fait pas peur. Les flingues, la haine, les autres rappeurs c’est des boloss, il nous arrive de temps en temps d’adhérer au concept. Sur le plan local, on n’a pas Kaaris, on a Jul. Moins de stéroïdes, moins d’envie de se cartonner avec ses congénères, mais beaucoup plus d’envies d’en découdre avec la gent féminine, avec un accent marseillais noyé dans tellement d’auto-tune qu’on ne comprend presque plus les mots. Et des millions de milliards de vues sur Youtube. Jul, c’est l’un des rares mecs qui peut se vanter d’aller encore plus loin que Black M. A côté de « Je tourne en rond », « Madame Pavoshko » c’est une thèse de sociologie. D’une nullité absolument incroyable, aux frontières du descriptible. Et pourtant, en ce moment, à la rédaction, nous devons composer avec des jugements plus tempérés. Nous sommes envahis par les jeunes, et apparemment, ils comprennent que Jul puisse exister. Citation d’un certain Quentin O. « Deux trois verres, et là-dessus moi chuis chaud ». Je suis vieux, laissez-moi tranquille. Et rendez-moi Shy’m. Non je déconne. Et merci à Aurélie P., qui a quand même soulevé la question qui se pose ici : « c’est quoi cette m...? »



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