Zones protégées N°3

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Idées d’association | P57 Le bio, quèsaco ? Dans l’inconscient collectif, l’agriculture biologique se limite à ne pas utiliser d’engrais ni de produits chimiques (pesticides, herbicides, insecticides…). Dans la pratique, il s’agit davantage d’un mode de culture respectueux de l’environnement et de la santé (des hommes et des animaux) qui s’appuie sur des méthodes de production non polluantes (engrais naturels, rotation des cultures…) préservant la qualité des sols et des nappes phréatiques. Une prise de conscience par l’exploitant de son environnement, de l’utilisation raisonnée des ressources, de la nécessité de pérenniser l’équilibre des écosystèmes et de ne pas menacer la biodiversité.

Leurs motivations

internationale des mouvements d’agriculture biologique, l’IFOAM.

Festival bio à Houaïlou Sur le terrain, le champ de compétences de l’association a depuis longtemps dépassé la simple certification. « Nous faisons beaucoup d’accompagnement, de développement, avec toujours l’objectif de favoriser les rencontres entre producteurs : pour des échanges techniques, échanges de savoirfaire, de semences, de circuit de commercialisation… » Et comme si les heures et les mois étaient élastiques, Bio Calédonia intervient également dans les écoles, informe à l’occasion des

foires agricoles, organise chaque année à Houaïlou le Festival bio et participe à différents projets pilotes avec ses partenaires. « L’association a aujourd’hui cinq ans et fait partie du paysage, au niveau des institutions, des instituts de recherche…, se réjouit Fabienne. Un exemple, on nous a récemment sollicités pour une formation professionnelle destinée à initier des ouvriers agricoles à l’agriculture biologique. C’est encore un peu prématuré : comme très peu d’exploitants embauchent, des personnes spécialisées dans le bio ne trouveraient pas forcément un débouché. Mais on voit bien que les mentalités évoluent ». 

Qu’est-ce qui pousse un agriculteur utilisant des produits chimiques à revoir ses techniques de production et à passer au bio, une méthode bien plus contraignante ? D’autant que la conversion demande en moyenne trois ans. « C’est surtout la volonté de réduire son impact sur l’environnement et la santé qui le conduit à franchir le pas », affirme Fabienne. Autre motivation, assurer une garantie au consommateur par la validation de ses pratiques. Pour les autres, ceux qui n’ont pas recours au chimique, le bio est l’opportunité de conjuguer pratiques traditionnelles et nouvelles techniques. « En milieu mélanésien, aux Loyauté en particulier, les agriculteurs ont des méthodes très proches du bio et envie de faire reconnaître leur manière de travailler. Pour eux, le chemin qui mène à la conformité est bien plus court. »

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