de l’
comment-faire n°1
USURE
, déploiements et opportunités U s u r e : altération/ détérioration d’une chose matérielle résultant d’un usage prolongé Un mouvement qui semble naturel et immémorial, ou plutot de débattements, car elle nous apparaît, et comme une frénésie physique, et sans orientation, non pas désorienté mais qui touche au diversiel. L’usure ne peut être contenue à aucun domaine, et, sur une lancée maximaliste à la Dali, elle s’étend au delà du tout, et se tend dans un hurlement du toujours plus. Il s’agit d’épuiser les sujets. Mais la finalité importe peu. L’usure ouvre les pores au pluralisme, ne s’arrête pas là. Par les tripes, elle pousse aux excès. Au delà, l’usure produit un phénomène d’altération double, émiettement et épuisement simultanés, besogne sur le réel. Consumation et transposition. C’est dans la perspective de l’Acteur, de Don Juan et de Sisyphe, un comportement qui se tire de l’état de tension absurde 1. Le simple s’en trouve gâché, organisation de l’ennui («less is a bore» disait -on déjà 2), simplisme d’une spécialisation émotionnelle ensuite zonée, étiquetée, conservée, protégée, intouchée, inusée... bref morte. Parce qu’il faut bouger pour vivre, quitte a se cogner, mieux encore. La recherche chipoteuse d’éventuelles incohérences est laissée aux mortifères concierges cartésiennes. L’usure joue de l’oubli, du faux, du double. Dans la jouissance. L’attitude sémiotique non méthodique provoque des superpositions enivrantes, celles ci dans une relecture permanente livrent des afflux-surprises émotionnels, intarissables. C’est un jeu baroque qui procède par orgie de principes. L’usure est d’abord nécessairement action. A ce titre elle offre a travers l’expérience intérieure singulière, des opportunités de vécus. Il s’agit d’engager sa corporeité dans le processus dynamique d’altérations de l’usure, obsessionellement de jouer des multiplicités. Plusieurs retentissements, parmis lesquels : - Un certain rapport aux structures et systèmes préexistants. La singularité qui pose une tension vers la liberté de production n’atteint pas les legs historico-collectifs. Ils se trouvent absolument usés, usurpés (librement vis-à-vis de la règle structurelle devenue caduque) comme des courroies qui offrent des mises en relations multiples. Ses reliques de systèmes, se constituent en terrains d’acharnement poétique. - Puis -à posteriori- des répercussions, l’action marque et saigne l’esprit laissant des traces hasardeuses. Elles forment une sorte de connaissance de concrétion (parfois bassement associée à l’inconscient). Elles sont appelées à ressurgir. Beaucoup de ce qui vous entoure semble remuer, parfois sursaute par réflexe mais dans leurs engoncements de peau-packaging ils sont bien morts. Vieillissez. User c’est vivre ou plutôt «sur-vivre, je veux dire aussi perpétuellement se survivre, mais surtout vivre à un taux par dessus, à l’étiage de l’extrême dessus.» 3 1. A. Camus, Le mythe de Sisyphe 2. R. Venturi, Complexity and contradiction in architecture 3. A. Artaud, lettre
emphase Usure, user, usager, jeter. Se jeter Dans ce grouillement béat Celui qui arrache aux _gestes leurs _ _éffrenements. Les chambranles sont _délaissés Alors elle creuse par _accumulation Porte le poids du fou. Et dans l’oeil la douleur, les _obsessions grimacent. Bouche contre. Cul, cave Le plus pouvoir qui _explose comme si _partout s’collait l’envie _d’gratter Energumèna crack. Note de la vieille ville Balayons le souvenir qui mortalise un passé statique. Paris ridé, plait justement quand l’on redouble cette usure, café sur café, re-vivant les lustres en pur jouir. Se souvenir reste une action. Laissons là l’embaumement pour développer cette dite qualité, l’accroître à l’harassement. Le passé vivant doit être usable. Réouvrir les divergences du lieu. Superposer. Prospective mort. Ne nous défilons pas de cette nécessaire surprise. Mais vivre tue. Athila. Navonien.