tous témoiNs l’Homme FaCe au CHaNgemeNt ClimatiQue témoignages d’europe, d’amazonie, d’afrique de l’ouest et d’asie du sud
collectés par l‘Alliance du Climat des villes européennes avec les peuples indigènes des forêts tropicales, Klimabündnis Österreich, Crossing Borders / Danemark, Nadace Partnerstvi / République tchèque, Friends of the Earth – CEPA / Slovaquie, Vedegylet Egyesület / Ungarn, FOIRN / Brésil, EcoCiencia / Equateur, Formabiap / Pérou, ARFA / Burkina Faso, RDGRN / Niger, CSE / Inde et ASTM / Alliance pour le climat Luxembourg dans le cadre du projet joint „From Overconsumption to Solidarity“ www.overconsumption.eu.
Ce projet est cofinancé par l’Union Européenne. page 1
version française de la brochure
Pour plus d’informations, consulter: www.overconsumption.eu financée par Action for MDGs
Contenu
tous témoiNs – l’Homme FaCe au CHaNgemeNt ClimatiQue
introduction 1 Couverture 2 Contenu et éditeur 3 Le changement climatique a bien lieu - les dernières découvertes de la science témoignages de quatre continents 4+5 6 7 8 9 10+11 12 13+14 15 16-18 19+20 21-23 24 25 26 27
Aqqaluk Lynge et Inuuteq Holm Olsen du Groenland
28 29 30 31
Des responsabilités communes mais différenciées
Palle Madsen du Danemark Stepanka Hanzlikova de la République Tchèque Jozef Páleník de la Slovaquie Szép Gyöngyvér de l’Hongrie Olmedo Cayambe et Maria Ushca de l’Équateur Aurelio Chino Dahua du Pérou André Baniwa et Almerinda Ramos de Lima du Rio Negro / Brésil Diego Escobar de l’Amazonie Yempabou Lankoande, Ousséni Sayaogo et Mahamadi Sawadogo du Burkina Faso Jobari Mokao et Finda Lompo du Niger Ram Singh et Ringchen de l’Inde Shadu Charan Mondol du Bangladesh Jeff Rohen du Luxembourg Anna Pirpamer de l’Autriche Joachim Lorenz de l’Allemagne
Conclusions Qui a émis le dioxyde de carbone …? Quelle est l’origine des émissions luxembourgeoises ? Ce que vous pouvez faire
edité par: ASTM / Alliance pour le climat Luxembourg Rédaction: Dietmar Mirkes www.astm.lu, www.klimabuendnis.lu Luxembourg, janvier 2014
Pour plus d’informations, consulter: www.overconsumption.eu
La présente publication a été élaborée avec l’aide de l’Union Européenne. Le contenu de la publication relève de la seule responsabilité de l’ASTM / Alliance pour le Climat Luxembourgeoise et ne peut aucunement être considéré comme refl étant le point de vue de l’Union Européenne.
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les dernières découvertes de la science
le changement climatique a bien lieu
Dans son rapport du 27 septembre 2013, le groupe d‘experts intergouvernemental sur l‘évolution du climat (GIEC, www.ipcc.ch) affirme que „le réchauffement du système climatique est sans équivoque“, et ajoute qu‘il est „fort probable que l‘influence humaine soit la cause principale du réchauffement observé depuis le milieu du 20e siècle“. L‘analyse de modèles climatiques avancés, ainsi que de données et d‘observations poussées fait clairement apparaître que la plupart des effets du réchauffement s‘accélèrent ou ont lieu plus rapidement que ce que les projections des précédents rapports laissaient entendre. Les deux exemples ci-dessous, qui concernent les cycles de l‘eau, illustrent cet état de fait:
la CrYospHÈre: Partout dans le monde, on observe une réduction de la superficie des calottes glaciaires et des glaciers. Entre 1979 et 2012, l‘étendue annuelle moyenne de la banquise arctique a diminué au rythme probable de 4% par décennie. Au cours des vingt dernières années, le recul de la calotte glaciaire groenlandaise s‘est accéléré, s‘avérant par ailleurs bien plus rapide entre 2002 et 2011 que dans la période comprise entre 1992 et 2001.
l‘étendue de la banquise arctique en période estivale (en millions de km2) 14 12 10 8 6 4
1900 1910 1920 1930 1940 1950 1960 1970 1980 1990 2000 2010 2020
Niveau de la mer: l‘élévation mondiale du niveau moyen de la mer (en mm) 200 150 100 50 0 -50
1900 1910 1920 1930 1940 1950 1960 1970 1980 1990 2000 2010 2020
Le réchauffement des océans est la principale cause de la hausse d‘énergie stockée dans le système climatique (plus de 90% depuis 1971). Depuis le début des années 1970, le recul des glaciers et l‘expansion thermique des océans contribuent à eux seuls à près de 75% de l‘élévation mondiale du niveau moyen de la mer. Entre 1901 et 2010, le niveau moyen de la mer a affiché une hausse mondiale de 0,19 m. La hausse annuelle moyenne de 1,7 mm observée entre 1901 et 2010 a presque doublé entre 1993 et 2010 pour atteindre 3,2 mm, soit une augmentation bien plus rapide que ce que prévoyait le 4ème rapport.
sourCes d’iNFormatioN des paNNeaux exposés: Les 24 panneaux que nous exposons ici visent à présenter comment 16 pays, répartis sur 4 continents, vivent le changement climatique. A cet effet, nous avons rassemblé différents témoignages relatifs à des phénomènes naturels, dans la droite ligne des projections élaborées par le GIEC en 2007 et du nouveau bilan dressé par le Groupe en 2013. Les panneaux mettent l‘accent sur les répercussions du changement climatique sur les cycles de l‘eau. Pour illustrer le degré de contribution de chaque pays au problème, nous nous sommes basés sur les chiffres des émissions de CO2 page 3
de 2010 publiés par le Centre commun de recherche de la Commission européenne et l‘Agence néerlandaise pour l‘évaluation de l‘environnement (http:// edgar.jrc.ec.europa. eu/overview. php?v=GHGts1990-2010, dernière mise à jour le 17/09/2013). Ces chiffres incluent non seulement le CO2, mais également les autres gaz à effet de serre convertis en équivalents CO2 et les émissions dues à la combustion de la biomasse à grande échelle (par exemple, les feux de forêt), et sont répartis d‘après la population estimée dans le Rapport sur le développement humain de 2010.
Enfin, pour identifier les populations les plus exposées aux effets du changement climatique, nous avons repris les données relatives au degré de risques encourus établies dans le WorldRiskReport de 2012. Ce degré de risques se base sur l‘exposition de la population aux catastrophes naturelles telles que les tempêtes, inondations, sécheresses, élévation du niveau de la mer et tremblements de terre, ainsi que sur la vulnérabilité de la société - somme de l‘exposition, du manque de capacité de réaction et du manque de capacité d‘adaptation de la population.
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groenland 1: la fonte des glaces...
Aqqaluk Lynge, ancien président du Inuit Circumpolar Council
chasseurs
© Inuit Circumpolar Council
© David Trood, Ilulissat 23, flickr /iloveGrönland
dans la région de Ilulissat, Groenland de l’Ouest
„Alors que la chasse fait partie intégrante du mode de vie des Inuits, le nombre de chasseurs a diminué de plus de moitié au cours des dernières années. Les écosystèmes locaux ne pouvant plus satisfaire aux besoins des espèces marines telles que les morses, les ours blancs, les narvals et les phoques, ces dernières désertent les zones traditionnelles de chasse. Les ours blancs, par exemple, s’aventurent désormais aux abords des villes et des habitations. Sur leurs traîneaux à chiens, les chasseurs traditionnels ne se déplacent plus sur la banquise mais sur la terre ferme et traquent leur gibier de plus en plus loin, s’exposant pourtant à des tempêtes de plus en plus fréquentes. Pour ceux qui vivent de la chasse traditionnelle, le danger est bien réel. Les communautés de chasseurs, qui vivent dans une situation de plus en plus précaire, se tournent vers l’industrie en plein essor du tourisme - autre conséquence du réchauffement climatique - et tentent tant bien que mal de maintenir leurs activités locales de subsistance et de renforcer leur propre culture.“
UE27 10,0
Groenland
emissions équivalent Co2 en tonnes par habitant 2010
indice mondial de risque 2012
Groenland 4,3
Monde 7,3
PAS DE DONNÉES DISPONIBLES
CoNtexte sCieNtiFiQue Au cours des 50 dernières années, le climat arctique a enregistré des changements alarmants. Les glaciers et courants glaciaires arctiques rapetissent et s’écoulent de plus en plus vite. En Arctique, l’épaisseur annuelle moyenne de la banquise s’est réduite à tel point que les scientifiques redoutent sa disparition complète avant la fin du XXIe siècle (GIEC 2007). La diminution de la surface et du volume de la banquise arctique dépasse toutes les prévisions. En 2007, 2011 et 2012, la couverture glaciaire a atteint un niveau exceptionnellement bas, couvrant à peine la moitié de l’étendue minimum habituellement observée dans les années 1980.
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groenland 2: ...sur terre et en mer
Chasseur à Ilulissat, côte ouest du Groenland
„Pendant des milliers d’années, nos ancêtres ont vécu dans ces vastes régions, sachant s’adapter à l’un des climats les plus rudes de la planète et exploiter les ressources qu’ils pouvaient trouver dans la nature. La formation de la banquise permet d’entreprendre de nombreuses activités, comme les transports. Mais depuis 7 ou 8 ans, la banquise ne se reforme plus. La mer ne gèle plus. La fonte du pergélisol rend les routes et les aéroports instables et endommage les infrastructures. Nous subissons également des tempêtes bien plus violentes, de vrais ouragans dont les vents et les pluies font fondre toute la neige.” Inuuteq Holm Olsen, ministre délégué aux Affaires étrangères du gouvernement local du Groenland, Plenty, 2008.
© Arne Hardenberg, flickr /iloveGrönland
Inuit Trood, Circumpolar Council ©©David Ilulissat 16, flickr /iloveGrönland
Serminnguaq (“le petit glacier”), fjord Kangerlussuaq
CoNtexte sCieNtiFiQue La calotte glaciaire du Groenland constitue la masse de glace la plus importante de l’hémisphère nord. Son influence directe sur le niveau de la mer et sur la température, la salinité et la circulation des océans a des répercussions sur le climat à l’échelle mondiale. Depuis les années 1990, elle accuse une fonte accélérée. Depuis 2006, l’importante fonte estivale des glaces a entraîné une perte de masse de la calotte glaciaire groenlandaise de 273 milliards de tonnes par an. Un taux de fonte exceptionnel a par ailleurs été enregistré en 2012. On sait depuis peu que la calotte glaciaire du Groenland contribue chaque année à hauteur de 0,7 millimètres au niveau des océans. Les projections indiquent qu’elle devrait continuer de reculer, mais les techniques d’évaluation des variations restent toutefois imprécises. On estime qu’une hausse des températures supérieure au «seuil critique» de 3 degrés Celsius entraînerait la disparition totale de la calotte glaciaire groenlandaise. Cette hypothèse reste cependant à confirmer (Agence européenne pour l’environnement, 2012).
0 -20
graphique: -40 perte de masse de -60 la calotte glaciaire -80 groenlandaise 2003 - 2011 -100 source: http:// www.nasa.gov/ mission_pages/grace/ multimedia/pia13955b. html
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-120 -140
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Hêtres danois sains
il y a un pays charmant / qui s’étend avec de larges hêtres / près de la plage de l’est salée.
Examination d’un hêtre atteint d’une nécrose de l’écorce
© Copyright/CC-By: Stig Nygaard, http://www.rockland.dk/
Palle Madsen, Chercheur, département Sciences de la terre et Gestion des ressources naturelles, Université de Copenhague
InuitMadsen Circumpolar Council ©©Palle
© Joseph O’Brien, USDA Forest Service, Bugwood.org
danemark:
„Les périodes glaciaires ont vraisemblablement réduit le patrimoine génétique naturellement présent au Danemark. Or la capacité d‘adaptation des forêts à un futur pour le moins incertain dépend en grande partie de l‘ampleur de leur diversité génétique. Plus le patrimoine génétique est riche, plus il sera résistant. Il est probablement préférable d‘avoir une forêt de hêtres sains et qui s‘adaptent facilement, dont les gênes sont originaires des forêts caspiennes du nord de l‘Iran, plutôt que de voir les hêtres danois disparaître complètement.“
Danemark
Monde 7,3
emissions équivalent Co2 en tonnes par habitant 2010
indice mondial de risque 2012
CoNtexte sCieNtiFiQue Pourtant, les fameux «larges hêtres» célébrés dans l’hymne national du Danemark, de même que différentes autres espèces présentes dans le pays, sont particulièrement sensibles au réchauffement climatique: les maladies arboricoles se propagent sur la planète plus rapidement que jamais et le risque existe que de nouveaux parasites et agents pathogènes encore inconnus, tels que le Phytophtora, viennent menacer les forêts danoises. De nouvelles
Danemark UE27 12,1 10,0
maladies ont ainsi presque décimé ormes et frênes. Les tempêtes constituent par ailleurs une autre menace pour les forêts danoises. Au cours des 40 dernières années, trois tempêtes (en 1967, 1981 et 1999) ont ravagé un total de 10 millions de m3 de forêts. La tempête Gudrun qui s’est abattue sur le Danemark entre le 7 et le 9 janvier 2005 a dévasté l’équivalent de 1,5 fois la récolte annuelle de conifères.
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MOYEN
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les autres CoNséQueNCes du CHaNgemeNt ClimatiQue Le territoire du Danemark, composé de la péninsule du Jutland et de plus de 400 îles, est entièrement recouvert de plaines. La façade littorale s’étend sur plus de 7300 km. Les données enregistrées par les autorités de la ville de Copenhague en charge du littoral font ressortir qu’au cours du siècle dernier, le niveau de l’eau a connu une augmentation linéaire de 0,44 mm par an (soit 4 cm par siècle). La plus forte hausse a été enregistrée dans le sud-ouest du pays, où le niveau de l’eau s’élève de près d’1 mm par an. 80% de la population réside dans des zones urbaines près des côtes. page 6
république tchèque: de graves inondations
Stepanka Hanzlikova (±70 ans) vit à Jesenik nad Odrou depuis 65 ans. Elle a échappé au pire en restant perchée plusieurs heures sur le bouleau qu’elle avait planté de nombreuses années plus tôt. “L’eau est toujours montée ici, plus ou moins haut, inondant les pâturages et les champs sans plus nous perturber que ça. Mais ce qui s’est passé en 2009 a été une véritable catastrophe pour tout le village et aujourd’hui encore j’en reste traumatisée.”
Inondation éclair à Jesenik nad Odrou en 2009
Jesenik nad odrou
CoNtexte sCieNtiFiQue Au cours des vingt dernières années, la République Tchèque a subi des inondations d’une ampleur jamais observée auparavant. Des crues exceptionnelles ont submergé la moitié du pays, en 1997 dans le bassin de la rivière Morava et en 2002 dans la ville de Prague et les bassins de la Vltava et de l’Elbe. Plus récemment, des pluies torrentielles se sont abattues sur certaines zones, ravageant plusieurs localités. En 2009, le village de Jesenik nad Odrou a subi la pire de ces «inondations éclair» et perdu 5 de ses habitants.
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République Tchèque 14,0 UE27 10,0 Monde 7,3
République Tchèque
précipitations maximales en mm par jour entre le 20.6. et le 6.7.2009
<5 5-10 10-20 20-50 50-100 >= 100
© Aerodata, s.r.o.
InuitStritesky Circumpolar Council ©©Ivan
Stepanka Hanzlikova
emissions équivalent Co2 en tonnes par habitant 2010
indice mondial de risque 2012
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l‘iNoNdatioN éClair de JeseNiK Nad odrou eN 2009 Au cours de l’été 2009, plusieurs régions de Moravie du Nord ont essuyé une série de violentes tempêtes. Une dépression thermique originaire de l’Est et, chose inédite, persistant sur tout le pays durant 12 jours, provoqua des chutes répétitives de pluies courtes mais intenses sur une seule et même zone. En 3 heures,114 mm d’eau se déversèrent sur Jesenik nad Odrou, le débit habituel de la rivière locale Luha passant de 800 l/sec. à près de 200 000 l/sec. Cinq personnes périrent et 23 habitations furent détruites. Les dommages provoqués par les eaux s’élevèrent à 12 800 000 euros.
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slovaquie: un approvisionnement en eau plus difficile
Jozef Páleník, Hydrologue
Je m’appelle Jozef Páleník. Je suis expert en hydrogéologie depuis 1965. Dans le cadre de mon travail, je suis amené à intervenir auprès de sociétés pour le forage de puits pour des particuliers. Je dois dire qu’il n’y a pas si longtemps encore, l’eau était bien plus facilement accessible - il suffisait de creuser 10 ou 15 mètres pour en trouver suffisamment pour une année entière. Aujourd’hui, il faut creuser beaucoup plus profond, parfois jusqu’à 70 mètres, voire plus, et il faut employer des foreuses. Je crois que cette tendance va perdurer. La photo montre le moment du forage où l’eau jaillit, ce qui va permettre au propriétaire d’avoir son propre puits.
© Jozef Páleník
© Jozef Páleník
le moment du forage profond où l’eau jaillit
CoNtexte sCieNtiFiQue Alors que la Slovaquie est connue pour ses importantes réserves d’eaux souterraines, les études effectuées pour évaluer ces dernières ont confirmé que dans le centre, le sud et le sud-est de la Slovaquie, le volume des sources avait diminué de 15% entre 1981 et 2011, comparé aux données enregistrées avant 1980. Cette diminution serait une des conséquences non pas des activités humaines, mais du changement climatique. En Slovaquie, ce dernier provoque non seulement des inondations, mais également une diminution confirmée des volumes d’eau disponibles.
Slovaquie
les autres CoNséQueNCes du CHaNgemeNt ClimatiQue • Hausse des températures - répercussions sur le cycle biologique des plantes, des animaux et des hommes. • Vagues de chaleur supérieures à 30°C complications sanitaires (pour les personnes âgées ou exposées à des problèmes respiratoires et cardiovasculaires). • Augmentation du nombre de journées tropicales (par exemple, 22 journées tropicales à Bratislava en août 2003). • Sécheresses, pluies torrentielles, inondations et tempêtes de vent - dégâts sur l’agriculture et les infrastructures et impacts sur les conditions de vie de la population.
emissions équivalent Co2 en tonnes par habitant 2010
indice mondial de risque 2012 Pour plus d’informations, consulter: www.overconsumption.eu
UE27 10.00 Slovaquie 9,3 Monde 7,3
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Hongrie: vivre dans un four
Szép Gyöngyvér
Szép Gyöngyvér, 46 ans, sans emploi, mère de 3 garçons et d’1 fille. Les 5 membres de la famille partagent les 50 m2 d’un préfabriqué. “Nous avons un budget mensuel de 500 euros. Les services publics nous coûtent jusqu’à 260 euros. Le chauffage central nous est facturé 130 euros en hiver et 60 euros en été, alors que la température dans l’appartement reste incommode, tout le temps trop chaude. En hiver, le chauffage est réglé à 26°C et je ne peux pas le changer. Je dois donc laisser les fenêtres ouvertes pour retrouver des températures normales. En fait, je chauffe la rue. En été, il fait 33°C dans l’appartement. Je ne peux pas dormir, je fais des œdèmes et j’ai les membres enflés. Quand j’ai emménagé ici il y a 7 ans, je me souviens que les températures étaient inférieures de 4 degrés au moins.”
© Tivadar Domaniczky
Inuit Circumpolar ©©Tivadar DomaniczkyCouncil
Bloc d’immeubles à Budapest, Óbuda
UE27 10,0 budapest
emissions équivalent Co2 en tonnes par habitant 2010
Hongrie
indice mondial de risque 2012
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Hongrie Monde 7,3 6,7
MOYEN
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CoNtexte sCieNtiFiQue Le pays recense au moins 788 000 logements préfabriqués, hébergeant près de 2,1 millions d’habitants. Les problèmes technologiques, les toitures et la plomberie, la mauvaise isolation thermique et sonore ainsi que le chauffage central inréglable rendent la vie horriblement chère dans ces quartiers. Le programme gouvernemental d’isolation de ces appartements ne progresse que lentement. Lors de la vague de chaleur de 2003, le pays a enregistré une moyenne de 45 jours de canicule, pendant lesquels les températures maximales ont dépassé les 30°C, établissant ainsi un nouveau record. Les canicules enregistrées entre 2008 et 2011 ont vu les taux de mortalité augmenter de 15 à 28%. 80% des personnes décédées avaient plus de 65 ans. La population est davantage exposée dans les villes, où les températures sont plus élevées, la ventilation naturelle est limitée et le rayonnement des immeubles entretient la chaleur plus longtemps.
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equateur: la fonte des glaciers tropicaux
Le volcan Chimborazo, 6268 m
Sr. Olmedo Cayambe,
© Silvia Vallejo, EcoCiencia
© Felipe Segovia / EcoCiencia
président de CORDTUCH, organisation pour le développement du tourisme communautaire dans la région du Chimborazo:
“Autrefois, ici, les lacs Yanacocha et Chaquishkacocha servaient de point d’eau au bétail de la communauté Tambohuasha. Mais aujourd’hui, les pluies sont plus rares et le climat se réchauffe, alors ces lacs ont disparu. Pour abreuver le bétail, la communauté doit faire venir de l’eau par des canalisations depuis le Carihuayrazo, la montagne voisine. Depuis dix ans, pour trouver de l’eau et des pâturages, le bétail est contraint de monter de plus en plus haut dans la Réserve de faune du Chimborazo.
UE27 10,0
équateur
Equateur Chimborazo
emissions équivalent Co2 en tonnes par habitant 2010
indice mondial de risque 2012
Monde 7,3 Equateur 3,9
TRES BAS
BAS
MOYEN
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TRÈS HAUT
le dernier “hielero” du Chimborazo Les indigènes avaient jadis l’habitude d’extraire des blocs de glace en amont des lacs du Chimborazo pour les vendre en ville. Il ne reste aujourd’hui plus qu’un seul “hielero”, Baltasar Ushca. D’après ce qu’il m’a dit, autrefois le Chimborazo était assez froid, il pleuvait en quantité suffisante et la neige persistait même là où les communautés sont installées, pouvant même atteindre 40 cm d’épaisseur à 4000 mètres d’altitude. Aujourd’hui, pourtant, on ne voit de glace qu’à partir de 5500 mètres, et il n’y a plus de neige.”
CoNtexte sCieNtiFiQue Les glaciers les plus petits des Andes, comme ceux de la montagne Carihuayrazo, qui se situent à moins de 5100 mètres d’altitude, sont irrémédiablement menacés par le climat actuel: entre 1939 et 2006, les températures enregistrées dans les Andes tropicales ont augmenté de 0,7°C. C’est le niveau de glaciation et le rapport entre les précipitations et les chutes de neige qui vont déterminer l’ampleur de la fonte du glacier en surface. La masse des glaciers est actuellement en recul, et si les conditions actuelles perdurent, les glaciers résiduels disparaîtront en quelques années - en tout cas en moins de vingt ans.
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l’amazonie andine: une grande variabilité climatique Maria Ushca
© Verónica Angulo, EcoCiencia
Bassin supérieur du Rio Pastaza à Mera
Venezuela Guyana Suriname French Guyana
Colombia
Ecuador
Peru
Brazil Bolivia
-3
-2
Chile -1
0
Paraguay 1
2
A gauche, l’étendue de la grande sécheresse qui a affecté les forêts tropicales d’Amazonie occidentale au cours des mois de juin, juillet et août 2005, d’après les satellites de la NASA. Les régions les plus touchées apparaissent en nuances de rouge et de jaune. Crédit photo: NASA/JPL-Caltech/ GSFC. page 11
3
Le piémont est nettement affecté par une modification des saisons sèche et pluvieuse, qui se traduit par des bouleversements météorologiques, une baisse de la pluviométrie et une hausse des températures. En 2005, la plaine amazonienne a connu des sécheresses historiques. En 2010, la chaleur et le manque de pluie ont également affecté les forêts humides en altitude. La variabilité anormale du climat entraîne des périodes prolongées de sécheresse suivies de fortes précipitations à l’origine de glissements de terrain, d’inondations et de perturbations dans les infrastructures et les cultures, qui menacent à la fois la sécurité humaine et les forêts amazoniennes.
Cascade San Rafael au Rio Coca au pied des Andes: volume d’eau en saison sèche en février
...et en saison de pluie
© Segundo Chasipanta ✝
La Haute Amazonie se situe sur le versant Est des Andes, entre 600 et 1300 mètres d’altitude. La pluviosité y est élevée (3000-4500 mm/an). Les températures y oscillent entre 14 et 24°C et la couverture nuageuse y est permanente. Les rivières volcaniques andines qui se déversent dans le bassin de l’Amazone, comme la Pastaza et la Coca, transportent chaque saison des sédiments jusqu’aux plaines.
© Segundo Chasipanta ✝
CoNtexte sCieNtiFiQue
“Ces dernières années, la population locale a subi des crues anormales pour des mois d’hiver, avec d’importants dégâts matériels. Il y a 4 mois (début 2013), le pont qui relie la paroisse de Santa Clara à Tena a été partiellement détruit, mais le problème a été presque immédiatement résolu, car les autorités entreprennent de moderniser les égouts de la ville, qui sont très réduits.”
© Veronica Angulo / EcoCiencia
de Santa Rosa, canton Santa Clara dans la province Pastaza en Equateur
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amazonie péruvienne: la région de loreto
Aurelio Chino Dahua, président de l’organisation indigène FEDIQUEP
© Astrid Sieler
© FORMABIAP
Crue à Bolivar / Loreto
Aurelio Chino Dahua, 40 ans, Quechua, président de l’organisation indigène FEDIQUEP: “La région de Loreto est gravement touchée par les changements (environnementaux). Les inondations qui dévastent nos champs et nos maisons sont de plus en plus fréquentes. Les changements que nous observons dans la nature ont des répercussions sur notre vie quotidienne et sur notre mode de vie. On récolte moins de fruits et les chasseurs rentrent souvent bredouilles. La forêt elle-même donne le sentiment d’être sèche, et devient donc plus exposée aux feux de forêt. Je suis très inquiet de la situation et de son impact sur nos enfants et sur notre avenir.”
Loreto
emissions équivalent Co2 en tonnes par habitant 2010
UE27 10,0
actuellement pas de données disponibles pour la région loreto et les populations autochtones au pérou. Compte tenu de leur mode de vie, ils se situent probablement sous 1 tonne par habitant.
Pérou
indice mondial de risque 2012
Monde 7,3 Pérou 2,6
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CoNtexte sCieNtiFiQue Le Pérou est particulièrement touché par le changement climatique. Il subit inondations, glissements de terrain et vagues de chaleur et de froid. Le changement climatique a profondément modifié la répartition des pluies dans tous les écosystèmes. Alors que certaines régions (Loreto, Apurimac, Cusco) ont vu les précipitations augmenter, le Sud tend à s‘assécher. Au cours des 35 dernières années, les glaciers andins ont perdu 22% de leur masse. La fonte des glaciers, réserves d‘eau douce capitales, entraîne une baisse du volume d‘eau desservant le désert côtier depuis les montagnes.
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brésil 1 / rio Negro: des précipitations exceptionnelles
Un affluant du Rio Içana
© Emil Benesch
© Emil Benesch, KB Österreich
André Baniwa
Je m’appelle André Baniwa. Comme mon nom l’indique, j’appartiens à la communauté baniwa. Ma langue maternelle est le baniwa. Je suis âgé d’environ 40 étés, comme nous le disons chez nous - c’est dire l’importance que nous accordons à l’été dans notre culture et notre vie. Je suis né à Tucumã Rupitá, un village de 200 habitants au bord de la rivière Isana, affluent du Rio Negro au Nord-Ouest du Brésil. Si on localise ce dernier sur une carte, on trouve plus facilement la “tête de chien”, comme on appelle également la région du haut Rio Negro. En tant que membre actif du mouvement indigène depuis 20 ans, je suis très préoccupé par les changements auxquels j’ai assisté depuis quelques années. En février 2012, alors que cette période est d’habitude sèche et ensoleillée, il a plu pendant une semaine entière. La population de la région a souffert de famine car les pluies, exceptionnelles en été, ont fait pourrir les racines de manioc dans le sol.
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Région du Rio Negro
Brésil
emissions équivalent Co2 en tonnes par habitant 2010 pas de données disponibles pour la région du rio negro et les populations autochtones au brésil. Compte tenu de leur mode de vie, ils se situent probablement sous 1 tonne par habitant (la majorité des émissions résultent de déboisements)
indice mondial de risque 2012
UE27 10.0 Brésil 8.3 Monde 7.3
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CoNtexte sCieNtiFiQue Dans la région d’Isana, le taux de précipitations annuelles est de 3460 mm. Les pluies exceptionnelles que la région du Rio Negro a connues ces dernières années se reflètent dans le débit de la rivière, qui a atteint un niveau historique en 2009. En l’espace d’un an, une grave sécheresse s’est abattue sur la région, qui a vu la rivière s’assécher de manière alarmante. En 2005, la région avait déjà connu une autre grande sécheresse, lorsque l’ensemble des affluents s’étaient taris, isolant les villages uniquement accessibles par bateau.
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brésil 2 / rio Negro: une coopération unique face à des problèmes mondiaux Support de séchage sur les rives du Rio Içana pour Beju, du pain au manioc
Almerinda Ramos de Lima
Almerinda Ramos de Lima, membre du peuple autochtone Tariano, est la première femme à la tête de l’organisation FOIRN: “Notre peuple, qui vit dans la région depuis 3000 ans, a élaboré un calendrier qui prévoit la préparation des champs pendant les mois d’été. Traditionnellement, tous les étés, chaque famille défriche un nouveau terrain pour le cultiver. Les hommes coupent les arbres et les brûlent. Les cendres servent ensuite d’engrais pour les nouvelles plantations. En février 2012, les pluies nous ont empêchés de brûler les arbres abattus. Cet été là, nous n’avons pu préparer aucun nouveau champ. Après l’été, la saison des pluies commence, pendant laquelle il est également impossible de défricher de nouvelles terres. Etant donné que la végétation tropicale reprend le dessus sur nos plantations de manioc, d’ananas et de piment en à peine 2 ans, chaque famille s’est retrouvée avec une zone cultivable divisée par deux.”
© Emil Benesch, KB Österreich
© Klimabündnis Österreich, Photo: Emil Benesch
À droite: Johann Kandler, Klimabündnis Österreich
CoNtexte sCieNtiFiQue A Sao Gabriel da Cachoeira, sur le Rio Negro, le taux de précipitations mensuelles moyennes est plus faible en été, période de préparation des nouveaux champs. Les chiffres révèlent un écart net entre l‘année 2012 et les mesures moyennes des 30 dernières années.
le taux de précipitations mensuelles moyennes - basé sur des mesures durant la période 1961-1990 – par rapport aux précipiations mensuelles en 2012. (précipitations en mm)
500 400
2012 période 1961-1990
300 200 100 0
JAN FEV MAR AVR MAI JUN JUI AOÛ SEP OCT NOV DÉC
Source: INMET, http://www.inmet.gov.br/portal/index.php?r=clima/normaisClimatologicas
Climate alliaNCe autriCHe, parteNaire de la régioN du rio Negro La fédération des organisations indigènes du Rio Negro, FOIRN, œuvre à la défense des droits des 23 peuples autochtones de la région. Elle a notamment permis la création de territoires indigènes, d‘une superficie de 122 000 km2, sur lesquels les peuples autochtones peuvent conserver un mode de vie durable et traditionnel, grâce à quoi 99,94% de la forêt tropicale est restée intacte. FOIRN et Climate Alliance Autriche collaborent l‘une avec l‘autre depuis 1993.
Pour plus d’informations, consulter: www.overconsumption.eu
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l’amazonie abrite la plus grande forêt tropicale humide du monde, d’une superficie approximative de 6 millions de km2. près d’un tiers des espèces d’animaux et de plantes existant sur terre y vivent, ainsi que plus de 1,5 millions d’autochtones originaires de près de 400 nations différentes.
amazonie: sécheresses
Vue depuis le Alto da Serra de Tunuí Cachoeira sur le Rio Içana au Brésil du Nord
Diego Escobar
© Camila Sobral Barra / ISA
© Nicole Romijn Fotografie
COICA
Diego Escobar, coordinateur Territoires, Environnement et Ressources naturelles au sein de la COICA (Coordination des organisations indigènes du bassin amazonien) et vice-président de Climate Alliance: Alors que des pluies exceptionnelles se sont abattues sur certaines régions, l‘Amazonie a souffert de plusieurs „sécheresses du siècle“, en 2005 et 2010 notamment. Toutes les rivières se sont asséchées, isolant les habitants de ces régions, qui ont dû se faire ravitailler par l‘Armée. Des millions d‘arbres sont morts et les feux de forêt se sont multipliés. En plus de l‘exploitation des ressources naturelles telles que l‘abattage illégal des arbres, l‘expansion de l‘agriculture et les projets d‘infrastructures de grande envergure, le changement climatique constitue une nouvelle menace pour nous : nous, peuples autochtones de l‘Amazonie, protégeons la forêt tropicale, que nous considérons depuis toujours comme la base même de nos vies.
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© Copyright: Klima-Bündnis
Venezuela Guyana Suriname French Guyana
Colombia
Ecuador
AMAZONIE Brazil
Peru Bolivia
Chile
La biomasse de la forêt tropicale humide constitue un gigantesque puits de carbone: un hectare moyen de forêt absorbe entre 5 et 20 tonnes de dioxyde de carbone par an et emmagasine définitivement près de 250 tonnes de carbone dans la biomasse. Les régions dans lesquelles les peuples autochtones ont fait valoir leurs droits fonciers sont celles où la forêt est la mieux préservée. La contribution de ces populations à la protection de l’environnement est indéniable.
Paraguay
CoNtexte sCieNtiFiQue Les observations effectuées par satellite et au sol ont révélé que la récente sécheresse en Argentina Amazonie avait entraîné la mort de quantité d’arbres et exacerbé les feux de forêt. En 2005, au cours de la saison sèche, près de 70 millions d’hectares de forêts d’Amazonie occidentale ont souffert de la pénurie d’eau concomitante à la réduction de la canopée et à la perte d’humidité, qui ont perduré jusqu’à la période de sécheresse suivante, en 2010. Les études effectuées suggèrent qu’un cycle de 5 à 10 ans de sécheresse altère la canopée de manière irréversible. Le degré actuel de déforestation et de dégradation de la forêt signifie que l’Amazonie a atteint un stade critique, qui voit les forêts tropicales humides évoluer en forêts saisonnières, voire en savanes, et devenir des sources de carbone plutôt que des puits de carbone.
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burkina Faso 1: les cultures endommagées par des inondations:
Inondations au Burkina Faso en septembre 2007
© Severine Flores/Tearfund
© Ba Mahamadou
Yempabou Lankoande
Je m’appelle Yempabou LANKOANDE, cultivateur à Manni.
CoNtexte sCieNtiFiQue
Je suis exploitant agricole de la plaine rizicole de Manni. La pluie a provoqué de nombreux dégâts ici. Toutes les pépinières ont été raclées par la force de l’eau. Même la terre arable est partie avec tous les semis que nous avions faits. Il nous faut tout recommencer à zéro.
Les experts du GIEC prévoient que le Sahel et le sub-Sahel connaîtront une alternance régulière d’inondations et de périodes de sécheresse. Au Burkina Faso, c’est déjà une réalité. Depuis 2007, les inondations se sont multipliées dans le pays.
J’avais fait du maïs sur ma parcelle comptant faire face à la période de soudure et ce maïs vient d’être totalement englouti par les eaux. Je n’ai plus espoir ni pour le maïs ni pour le riz. C’est une campagne agricole totalement perdue.
précipitations par an en mm nombre de jours de pluie 1098,5
• 2009: 273 mm de pluies sur Ouagadougou, près de 150 000 victimes dans la ville et des milliers d’autres dans les environs. • 2010: inondations dans 5 des 13 régions du pays, plus de 26 000 victimes. • récolte de 2011-2012: arrivée tardive des pluies, mauvaise répartition dans le temps et arrêt brutal et précoce des précipitations, entraînant une baisse de la production agricole de 16% et précipitant 146 municipalités dans une situation d’insécurité alimentaire.
Burkina Faso
933 815
733
fada n’gourma
54
2006
45
52
49
2007
2008
2009
Source: ARFA, bureau à Fada N’Gourma
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emissions équivalent Co2 en tonnes par habitant 2010
UE27 10,0
Monde 7,3
Burkina Faso 1,40 indice mondial de risque 2012
TRÈS BAS
BAS
MOYEN
HAUT
TRÈS HAUT
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burkina Faso 2: tornades et instabilité
© Ba Mahamadou
Ousséni Sayaogo
© Ba Mahamadou
Maison détruite par tornade
C’est la première fois que je vis cette situation que je trouve d’ailleurs anormale pour notre village puisque le phénomène s’est produit en mai alors que la saison des pluies même si elle est précoce s’installe ici en mi-juin.
1200 1100 1000 900 800 700 600 500
précipitations
moyenne
2011
2009
2007
2005
2003
2001
1999
1997
1995
1993
1991
1989
1987
1985
1983
1981
1979
1977
400 1975
Présentement je n’ai plus d’argent pour envisager une nouvelle construction. Il me faudra forcément attendre l’année prochaine pour espérer en reconstruire. En attendant, je me demande où séjourner avec ma famille.
y = 1.7939x + 770.88 R² = 0.0297
précipitations (mm)
1973
Le lundi 13 mai 2013, j’étais à Gourcy lorsqu’on m’a appelé pour me signifier que ma maison a été détruite par un vent violent suivi d’une pluie. Y arrivé, j’ai constaté les dégâts. La maison a été démolie, les tôles dispersées par la force du vent. Je venais tout juste de construire cette maison pour ma famille. Heureusement! Il n’y a pas eu de perte en vies humaines.
Evolution à long terme des précipitations annuelles à Fada N’Gourma
1971
Je m’appelle Ousséni SAYAOGO, cultivateur à Niessega
tendance
CoNtexte sCieNtiFiQue D’après le rapport que le GIEC a rendu en 2007, à court terme, l’impact du changement climatique sera le résultat de la multiplication et de l’intensification de phénomènes exceptionnels tels que les sécheresses, les inondations et les canicules. Le Burkina Faso doit donc se préparer à faire face à une pluviométrie instable et à une hausse des températures. Les saisons des pluies devraient en effet raccourcir et les précipitations se concentrer sur une courte période. L’instabilité de la pluviométrie implique notamment la multiplication d’épisodes pluvieux et orageux accompagnés de tornades en dehors des périodes habituelles.
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burkina Faso 3: sécheresses
© Ba Mahamadou
Mahamadi Sawadogo
© Ba Mahamadou
Dégradation de terres agricoles dans la province de Zondoma
Je m’appelle SAWADOGO Mahamadi, venu du plateau central du Burkina Faso. Dans mon village, j’étais un paysan animateur pour les projets y intervenant: récupération des sols dégradés, reboisement etc.
IPartout dans le Nord et le centre du pays, la forte dégradation de l’écosystème a entraîné l’épuisement des sols et une baisse des précipitations. L’insécurité alimentaire qui en résulte ne fait qu’exacerber le taux de pauvreté. La disparition des ressources végétales a des conséquences immédiates, parmi lesquelles l’aggravation des effets des vents, y compris de l’harmattan, la hausse des températures, une perturbation des précipitations et une baisse de la pluviométrie. La récurrence des sécheresses a poussé une partie de la population du Plateau central à migrer vers l’Ouest et l’Est. Ces migrants contribuent de manière significative à la dégradation des régions d’accueil et s’exposeront à l’avenir à de nombreuses difficultés.
aCtioN
Migration des isohyètes moyennes vers le sud 0
60
600 mm et 900 mm 0
60
600 600
DORI
600
Avec les changements climatiques, les choses ont changé : sécheresse, disparition du couvert végétal, appauvrissement des sols. J’étais donc obligé d’émigrer à la recherche de meilleures conditions de vie et je suis arrivé à Bourguéogo en 2003. Ici, si la situation agro-climatique offre de meilleures conditions, d’autres problèmes apparaissent : par ex. pas d’eau potable, pas de voie d’accès, et, comme riverains de la réserve faunique, exposés aux dégâts des éléphants. Sans encadrement agricole, les mauvaises pratiques de production vont accélérer la dégradation des ressources naturelles. Aurons-nous encore à émigrer d’ici ?
CoNtexte sCieNtiFiQue
90 900 0 9 90 00 0 900
0 60 00 6 600 600 600
OUAHIGOU AHIGOUYA BOGANDE DEDOUGO
OUAGADOUGOU FADA A NGOURMA
BOROMO
BOBO-DIOULASSO
PO GAOUA
Pour plus d’informations, consulter: www.overconsumption.eu
1931-1960 1951-1980 1961-1990 1971-2000 1981-2010
900 900
9 9 00 9000 0
L’Association pour la recherche et la formation en agroécologie (ARFA) aide les agriculteurs à accroître leur rendement grâce à des méthodes de culture écologiques et à s’adapter au changement climatique.
Source: Direction météorologique du Burkina Faso
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Niger 1: crise pastorale
Jobari Mokao, un éleveur nomade affecté
Je m’appelle Jobari Mokao, je suis du village de Bermo au nord de Dakoro en zone pastorale dans la région de Maradi au Niger. Depuis plus d’une dizaine d’années, les années de sécheresse se succèdent entrainant des déficits fourragers, la détérioration de la qualité de nos pâturages et l’insuffisance d’eau pour l’abreuvement de nos animaux, ce qui engendre des crises pastorales répétitives. Pendant ces années de crise, les pertes d’animaux peuvent aller de 30 à 100%. Les animaux les plus forts survivent en perdant plus de 1/3 de leur poids total et plus de 90% de leur valeur. Ainsi, en pleine crise de 2010, un animal d’une valeur de 250 000 Francs CFA ne se vendait plus qu’à peine 10 000 Francs CFA dans notre zone. Pire encore, après avoir souffert toute la saison sèche, c’est souvent le choc thermique des premières pluies qui a raison de leurs dernières résistances.
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© CESAO -PRN
© CESAO -PRN
Bétail, ayant perdu du poids et de la valeur, à cause du manque de fourrage
UE27 10.0
Agadez
Diffa
Tahoua Tillaberi
Zinder
DAKORO Maradi
Dosso
Niger
emissions équivalent Co2 en tonnes par habitant 2010
indice mondial de risque 2012
Monde 7.3 Niger 0.6
TRÈS BAS
BAS
MOYEN
HAUT
TRÈS HAUT
CoNtexte sCieNtiFiQue Au cours des dix dernières années, le Niger a connu de multiples crises alimentaires en raison des dérangements pluviométriques: pluies insuffisantes, mauvaise répartition géographique et chronologique des précipitations, fin prématurée des hivers, inondations, etc. La crise alimentaire de 2011-2012 a plongé 5,5 millions de personnes, soit plus d’un tiers de la population, dans une situation d’insécurité alimentaire. Le déficit fourrager est de l’ordre de 50% des besoins de consommation du bétail. En 2010, une crise pastorale a entraîné la perte de près de 5 millions de bêtes, soit un quart du bétail. Les familles les plus pauvres ont perdu 90% de leurs animaux et donc, leurs moyens de subsistance. Ces crises répétées ont des conséquences désastreuses sur la vie des communautés vivant dans des zones pastorales telles que le Nord Dakoro, dans la région de Maradi, au Niger.
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Niger 2: dégradation de l’écosystème Finda Lompo, 67 ans
Au Niger, entre 100 000 et 120 000 hectares de forêts disparaissent chaque année, obligeant 25% de la population et leur bétail à vivre dans des conditions précaires sur des terres abîmées, comme c’est le cas dans la commune de Makalond, dans la région de Tillabéri.
Diffa
Tahoua Zinder
Tillaberi Dosso
MAKALONDI
Maradi
2007
2003
1999
1995
1991
1987
1983
1979
1975
Agadez
1971
Niger
2.5 2.0 1.5 1.0 0.5 0.0 -0.5 -1.0 -1.5 -2.0
1967
La forêt tend à disparaître et nous appelons à la sauver.
Rainfall Index
Pour les femmes, c’est le désespoir car c’est leur gagne-pain qui disparait ainsi.
1963
L’indice des précipitations détermine la pluviométrie des saisons des pluies pour la période allant de 1951 à 2007, dans la région de Tillabéri:
1959
Aujourd’hui, tout est parti. Pire, les plantes médicinales que nous utilisons ont disparu.
Inondations, pluies torrentielles, rivières sortant de leur lit et baisse des précipitations autant de phénomènes qui résultent du changement climatique et provoquent la disparition d’espèces végétales ligneuses et herbacées et donc, dégradent la qualité de l’écosystème.
1954
La forêt a perdu son âme. Avant, tu y trouvais plein de gomme arabique et de fruits sauvages aux biens faits inestimables pour les populations.
CoNtexte sCieNtiFiQue
1951
Je m’appelle Finda LOMPO, je suis née vers 1946 à Niaktiré dans la commune de Makalondi, région de Tillabéri au Niger :
© CESAO -PRN
© CESAO -PRN
Perte du couvert végétal dans la région de Tillabéri
Les valeurs positives indiquent les années au cours desquelles les précipitations ont été supérieures à la moyenne de la période 1951-2007, et les valeurs négatives indiquent les années au cours desquelles elles y ont été inférieures. Le graphique montre qu’en 1969, la région de Tillabéri, tout comme le reste du Sahel, est passée d’une période d’excédent saisonnier à une période de déficit saisonnier récurrent, dont les conséquences sur l’écosystème s’avèrent dramatiques.
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inde 1: pluies torrentielles et inondations
L’inondation à Kedarnath
Le 16 juin 2013, à 7h18, Ram Singh entendit le craquement le plus bruyant qu‘il lui avait été donné d‘entendre en 45 ans de vie. C‘était le fracas assourdissant d‘une catastrophe. „J‘ai eu l‘impression que le ciel s‘était déchiré. En quelques secondes, un immense mur d‘eau a jailli en direction du Temple Kedarnath. D‘énormes blocs étaient propulsés vers le ciel, comme dans une explosion. En moins de 15 minutes, des milliers de personnes ont disparu.“ Singh était en pèlerinage avec 17 personnes de sa ville, Ujjain, de l‘Etat du Madhya Pradesh. 5 seulement sont rentrées avec lui. „Après être allé dans le temple, mon fils a voulu voir les collines, alors je l‘y ai emmené. Ma femme nous a suivis“, explique-til. „C‘est pour ça que nous avons survécu. Je n‘ai aucune idée de l‘endroit où se trouve le reste de ma famille.“
© Rohit Dimri
© Soma Basu/ Down to Earth
Ram Singh et sa femme
CoNtexte sCieNtiFiQue Les inondations d’Uttarakhand en juin 2013: D’après Surya Prakash, professeur agrégé du National Institute of Disaster Management (NIDM), les précipitations anormalement élevées ont été provoquées par la fusion de vents d’Ouest avec les nuages de la mousson. En outre, une énorme masse d’eau a probablement été libérée par la fonte des glaces et des glaciers soumis à des températures élevées pendant les mois de mai et juin, qui avaient dû entraîner l’ouverture de lacs fermés par des moraines. Des centaines de personnes ont perdu la vie; des milliers sont portées disparues. L’altération de la mousson en Inde: Une analyse des tendances effectuée par S. K. Dash, professeur et responsable du Centre for Atmospheric Sciences au sein de l’Indian Institute of Technology, à Delhi, montre qu’entre 1951 et 2000, l’Inde a enregistré de courts épisodes de très fortes pluies - de moins de 4 jours - pendant les périodes de mousson et moins d’épisodes longs de pluies modérées. Sur la base des données enregistrées par 2599 stations sur les précipitations ayant eu lieu entre 1901 et 2005, les scientifiques du Service météorologique indien avertissent du risque croissant d’inondations dans la plupart des régions du pays. «Le risque accru d’inondation est aujourd’hui reconnu comme la première menace sectorielle due au changement climatique». (Current Science, juin 2013). Kedarnath
emissions équivalent Co2 en tonnes par habitant 2010
UE27 10,0
Monde 7,3 Inde 2,2
Inde
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indice mondial de risque 2012
TRÈS BAS
BAS
MOYEN
HAUT
TRÈS HAUT
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inde 2: les inondations éclair de ladakh
Maison à Leh, détruite par inondation
© Papia Samajdar/CSE
Ram Singh und seine Frau
© Ladakh Art and Media Organisation(LAMO)
Panorama depuis Ladakh
etude de Cas
le CoNtexte et la situatioN régioNale
Août 2010. Une inondation dévastatrice ravage entièrement Leh, faisant 257 morts dans le district, blessant des milliers de personnes et détruisant habitations, infrastructures et moyens de subsistance. L’inondation faisait suite à des chutes de pluies abondantes ciblées sur une zone réduite, mais d’autres facteurs y ont aussi contribué, tels que l’ensoleillement important des mois de juin et juillet, qui avait provoqué une fonte précipitée des neiges et donc une hausse de l’humidité. Les températures restant basses, une épaisse couverture nuageuse s’était formée à faible altitude. Venant couvrir les glaciers, les nuages se sont condensés encore davantage, au point de générer des pluies torrentielles. La région de Ladakh, qui n’avait jamais été confrontée à de telles précipitations et orages, a alors vu se former des inondations éclair dans presque toutes les vallées de la rivière Indus, dans le district de Leh.
Ladakh se trouve au nord-ouest de l’Himalaya, encerclée par quatre chaînes de très hautes montagnes enneigées (la chaîne de l’Himalaya, le Zanskar, le Ladakh et le massif du Karakoram). Ces chaînes montagneuses et le plateau tibétain abritent 45 000 glaciers différents, sur un total de 90 000 km2, qui constituent la plus grande réserve d’eau douce après les calottes polaires et sont parfois appelés «le château d’eau asiatique» ou le «troisième pôle». Ils alimentent les plus grands fleuves d’Asie. Mais les glaciers himalayens, sources d’eau pour des milliards de personnes, reculent plus rapidement que n’importe quel autre glacier du monde (Cruz et al., 2007). Crédit: Centre de données NASA EROS, 9 septembre 2001.
les marQues du CHaNgemeNt ClimatiQue daNs la régioN de ladaKH Ladakh est un désert froid, dans lequel les précipitations ne dépassent pas les 2 jours par an. Depuis 20 à 25 ans, la pluviométrie tend à augmenter, mais de manière très irrégulière. Par exemple, 2002 n’a enregistré presque aucune pluie, mais a essuyé de nombreuses chutes de neige. En revanche, en 2006, les précipitations se sont élevées à 150 mm... pour une moyenne de 32 mm au cours de la période comprise entre 1995 et 2007 (Laboratoire de recherche de Leh). 160
Karakorum
140 120
Leh
pluie neige
100 80
i
n d
60
u
s
40 20 0
Himalaya
1995 1996 1997 2002 2003 2004 2005 2006 2007
Source: Field Research Laboratory (FRL) à Leh
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inde 3: les reporters de l’eau de ladakh Inondation à Kedarnath
Ringchen
© CSEIndia
© Ladakh Art and Media Organisation (LAMO).
Reporteur de l’eau de Domkar
Ringchen, reporter de l’eau, vit dans le village de Domkar, à 120 km environ de Leh: “Au cours des 5 dernières années, nous avons remarqué que le débit des rivières était plus élevé en été, pendant les mois de juillet et août. Nous avons appris que les rivières étaient sorties de leur lit et qu’il y avait eu des inondations. Nous n’avions pas idée de l’origine de toute cette eau, mais les anciens nous ont expliqué que sous les glaciers, au sommet des montagnes, se trouvent d’immenses lacs constamment gelés, dont l’eau n’est visible qu’au mois d’août. En y montant, nous avons vu de nombreux lacs, petits et grands. Ils étaient presque à sec car l’eau s’était brutalement écoulée, mais certains contenaient de l’eau. Nous avons alors compris que la hausse des températures faisait fondre la neige plus rapidement.”
aCtioN Le Centre de documentation des médias du CSE a organisé un atelier à l’intention des journalistes et des reporters de l’eau à Leh, dans la région de Ladakh, afin de les informer sur les signes du changement climatique dans ce fragile écosystème. Les reporters de l’eau sont des villageois sélectionnés dans les alentours de Leh, qui ont fait la démarche de comprendre les évolutions climatiques dont leur village était témoin. Dans l’optique de les former en tant que reporters des habitants, le Centre de documentation a conçu un format pratique pour effectuer des recherches approfondies sur le terrain (voir plus haut). En plus de vulgariser certaines questions telles que le changement climatique, que l’on ne peut aujourd’hui plus ignorer, et, surtout, de donner des clés pour en détecter les indicateurs et les signes et ainsi susciter l’imagination du public, l’objectif était à la fois de donner aux reporters les moyens de rédiger des histoires et de documenter, à travers leur témoignage, les recherches effectuées sur le terrain. How can climate change affect my region?
>> >
RISING TEMPERATURE ATURE A Earth getting warmer. r Rise of 1 to 4.5°C r. Melting glaciers Health problems (new diseases, increased incidence of old diseases) Impacts on agriculture
MELTING L LTING GLACIERS Degradation of 17-25% in glacier volume
C E N T R E
F O R
S C I E N C E
A N D
E N V I R O N M E N T
Climate Change HOW DO WE COPE?
> FLOODS >>
Through institutional mechanisms set up by the government Climate change council, headed by the chief minister. State Action Plan on Climate Change -- priority to climate adaptation and mitigation interventions in healthcare, energy, y transport, industry, y, yy, education (awareness), waste management and poverty reduction. Agencies, such as the Ladakh Renewable Energy Development Agency (LREDA) Ask: What is the council doing? What is the adaptation strategy being worked on? What actions and interventions are being proposed? What are these agencies up to?
Glacial Lake Outbursts Flash floods and landslides = destruction of infrastructure, economic loss, loss of lives and livelihoods
RAINFALL FALL F Changing patterns and trends – intensity, y y, number of days, area
By funding adaptation and mitigation plans State Action Plan proposes a budget of Rs 56,641 lakh for 5 years. Ask: How much is Ladakh getting out of this and where will the money be used? By being prepared for natural disasters Watch out for signs and indicators. Learn more about them. Ask: Are there government schemes and plans to prepare the region for such disasters? What kind of official support machinery and local governance systems exist?
< <<
More rain within a short period – intensity will go up by 1-2 mm per day in the next 18 years Cloudbursts Flash floods
By encouraging sustainable urbanisation Better energy, y water and waste management. Encourage y, public transport. Use eco-friendly fuels. Ask: What steps have been taken? What results have they shown?
Siltation – farmlands and water projects destroyed Health problems Impacts on agriculture August 2010. Flood destroyed 70% of the irrigation network
By generating livelihoods and employment Climate change and disasters lead to changes and even loss in livelihoods. Map these changes. Ask: What alternative livelihoods have been provided, and how? Have they benefitted the affected people?
> DROUGHT >>
Severity of droughts increased by over 20%
Identify the issue. Decide on the story objective.
L A D A K H
< <<
Floods
Finally, y y, your checklist
How do I report on it?
Ladakh's advantages Urbanisation is beginning – opportunity to do it right, take steps to offset climate impacts Practices traditional systems Has robust and active local governance and community systems Has the political and administrative power to regulate ways of life for mitigating climate impacts
By encouraging traditional systems Of water management, for instance. Ask: Find out what these systems are, who are their practitioners, where are they followed, and how successful they have been
Identify your sources of information. Make the structure – what is the peg or the problem?
NOW, W, LYSE W HOW DO YOU ANALYSE L THIS INFORMATION? A ATION? HAS LADAKH SUCCEEDED IN MEETING THE CLIMATE A ATE CHANGE CHALLENGE?
Is science connecting it to climate change?
Are there enough noticeable impacts of climate change? Sometimes, these are not acute enough, giving rise to the perception that it is a distant threat.
How are people coping? Cross-check and verify your information.
Is enough information on local impacts of climate change available? Do people, officials and researchers understand these impacts?
Analyse your findings. Conclude.
What kind of media attention have local climate change issues received? Is it adequate?
Write your headline.
Is the local administration serious about tackling impacts of climate change?
Write an introduction. Identify your photos, images and graphics, if any. y y.
Analyse the global climate change forecasts from the local perspective. For instance, examine a report on glacier melting from an agency like the IPCC, and look at how it links to agriculture in Ladakh.
Compile your list of resources and references
What kind of development programmes has the government initiated? Can these – such as water conservation programmes – be treated as climate change adaptation programmes?
INFORMATION ATION – FROM WHERE AND HOW? ATION SOURCES • RESEARCH • DATA • VERIFICATION
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IN YOUR VILLAGE
IN YOUR DISTRICT
Local people
Media reports
State action plans
NGOs
NGOs
Government representatives
Government agencies – meteorological department
Government agencies – ministries, meteorological department,
Scientists, researchers – colleges, universities
IN YOUR STA TATE TA ATE
NATIONAL A ATIONAL Government plans and programmes – such as the National Action Plan on Climate Change
INTERNATIONAL A ATIONAL Reports from international organisations
Government agencies – ministries, meteorological department,
Scientists, researchers – colleges, universities, research centres
Scientists, researchers – colleges, universities, research centres
Scientists, researchers – colleges, universities, research centres
Media reports
Media reports
Media reports
NGOs
bangladesh: elévation du niveau de la mer et intensité croissante des cyclones
Shadu Charan Mondol
“Je m’appelle Shadu Charan Mondol. J’ai 72 ans et je vis à Shingertoly, près de la rivière Malancha, au Bangladesh. Ma maison est bâtie sur une digue (à gauche sur la photo). Six fois déjà, la digue a cédé, et ma maison a été réduite à néant. Avec l’élévation du niveau de l’eau, la mer monte de plus en plus loin dans la rivière. Le niveau a commencé à monter il y a 60 ans mais, depuis 10 ans, le phénomène s’est accentué. Les grandes marées de juin et juillet sont les plus dangereuses; elles font monter l’eau à des niveaux exceptionnels. Nous avons de nombreuses fois été contraints de reconstruire la digue plus loin de la rivière, mais ça ne résout pas le problème et nous n’avons plus aucune marge pour nous déplacer davantage.” (Mars 2009)
© Dietmar Mirkes
© Dietmar Mirkes
Maison détruite par cyclone
CoNtexte sCieNtiFiQue: l’élévatioN du Niveau de la mer...
... et l’iNteNsité CroissaNte des CYCloNes
Du fait de sa position géographique, le Bangladesh est bien plus affecté que la moyenne par la hausse générale du niveau de la mer: sur la base des données collectées pendant les 22 dernières années, le Conseil de recherche météorologique de l’ASACR du Bengale a découvert que le niveau de la mer s’élevait de 3 à 6 mm par an. Une grande partie du territoire bangladais se situe à moins de 2 mètres au-dessus du niveau de la mer. Cette dernière peut donc pénétrer facilement les terres par les rivières. L’élévation du niveau de la mer provoque ainsi la salinisation des eaux phréatiques des zones côtières et de l’aval des rivières.
Au cours du 20e siècle, les ondes de tempête les plus meurtrières au monde ont eu lieu dans le golfe du Bengale sur les côtes de l’Inde, du Bangladesh et du Myanmar, où des cyclones tropicaux ont fait monter les eaux (notamment les cyclones Sidr en 2007, Nargis en 2008 et Aila en 2009) et provoqué des centaines de morts, victimes de la tempête et de l’onde qui l’accompagnait. Les cyclones, de plus en plus fréquents dans le golfe du Bengale, redoublent d’intensité de la fin de la mousson jusqu’en novembre.
la famille mondol à shingertoly après le cyclone aila.
© Caritas Bangladesh
emissions équivalent Co2 en tonnes par habitant 2010
UE27 10,0
Bangladesh
Indien
Shadu Charan Mondol est décédé en 2012 Pour plus d’informations, consulter: www.overconsumption.eu
Monde 7,3
Bangladesh 1,1 indice mondial de risque 2012
TRÈS BAS
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MOYEN
HAUT
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luxembourg: sécheresses estivales
Jeff Rohen Éleveur à Insenborn dans l’Islek, la région la plus humide et froide du Luxembourg
Nous sommes ici sur un terrain schisteux, le sol est très mince et rocailleux. Il ne retient pas l’eau, et s’il ne pleut pas régulièrement, il sèche très vite. Le début de l’été 2011 a été extrêmement sec et nous avons dû acheter du foin pour le bétail. En hiver et au printemps, il a beaucoup plu, et au printemps dernier notre voisin a vu une violente tempête balayer ses champs de pommes-de-terre, qui sont en pente. Dans les années 1980, les tempêtes ont arraché le toit de la grange à deux reprises, mais ça a été plus calme ces dernières années. J’ai également le sentiment que le climat est plus doux en automne, et qu’il évolue plus vite, qu’il est plus irrégulier et que les températures varient plus qu’avant.
© Guy Lambert, Walsdorf
© Dietmar Mirkes, ASTM / CA Luxembourg
Été sec 2011 dans l’Islek à Walsdorf
CoNtexte sCieNtiFiQue Au Luxembourg, la température moyenne est passée de 8,3°C pendant les 30 années comprises entre 1961 et 1990 à 9,2°C pour la période allant de 1981 à 2010, affichant donc une hausse de 0,9°C en 20 ans (mesures prises à l’aéroport de Findel), avec une nette augmentation des températures en hiver. Les périodes de végétation ont rallongé d’environ deux semaines. Depuis les années 1980, les vents d’ouest, de plus en plus fréquents en hiver, provoquent davantage de précipitations hivernales, alors que les étés deviennent plus secs. En hiver, le débit des rivières augmente et les inondations sont récurrentes, surtout depuis les années 1990. En été, la baisse des précipitations et Luxembourg les sécheresses de plus en plus 26,1 fréquentes entraînent souvent des pénuries d’eau. Le risque d’érosion des sols continue d’augmenter.
les autres CoNséQueNCes du CHaNgemeNt ClimatiQue Au cours des 50 dernières années, les tempêtes sont devenues plus communes et plus fortes («Kyrill» a fait beaucoup de dégâts en janvier 2007). A cause du réchauffement, la floraison des plantes, la nidification des oiseaux et la migration des animaux et des plantes venus de Méditerranée ont lieu plus tôt.
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Luxembourg UE27 10,0
Monde 7,3
emissions équivalent Co2 en tonnes par habitant 2010
indice mondial de risque 2012
TRÈS BAS
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MOYEN
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Pour plus d’informations, consulter: www.overconsumption.eu
autriche: © Alpenverein-Museum Innsbruck, OeAV
fonte des glaciers alpins
Des refuges alpins comme le „Brandenburger Haus“ dans la région de l‘Ötztal permettent depuis plus de 100 ans l‘étude des glaciers des Alpes
Anna Pirpamer,
“Je gère le refuge du Club alpin autrichien, la ‘Brandenburger Haus’, depuis 4 ans maintenant. D’une année à l’autre, je constate que de nombreuses montagnes, crêtes et passages qui étaient auparavant entièrement ou en grande partie couverts de glace et de neige présentent aujourd’hui de grandes surfaces de roche meuble, d’où un danger croissant de chutes de pierres. La disparition du petit champ de glace au-dessus du refuge va sérieusement compliquer l’administration du site. C’est ce champ de glace qui nous fournit l’eau que nous utilisons pour nos besoins généraux et notre consommation. C’est la seule source accessible d’ici. Si elle disparaît, nous devrons mettre en place des équipements considérables pour rétablir un accès à l’eau.”
© akob Abermann
Inuit Pirpamer Circumpolar Council ©©Anna
Gérante du „Brandenburger Haus“
CoNtexte sCieNtiFiQue Le glacier du Kesselwandferner fait actuellement jusqu’à 140 m d’épaisseur, 4400 m de long et progresse de 5 à 90 m par an, d’une altitude de 3500 m à 2700 m au-dessus de la mer. Bien que sa partie supérieure accumule encore de la glace, la fonte accélérée de la partie inférieure fait diminuer l’ensemble de sa masse. Sur 95 glaciers autrichiens placés sous surveillance, il est l’un des 93 qui aient reculé en 2012. Au cours des 10 dernières années, le glacier du Kesselwandferner et deux autres glaciers ont perdu à eux trois près de 15 millions de m3 de glace par an. «Ces dernières années, les températures ont été supérieures à la moyenne, ce qui explique le recul des glaciers», a déclaré Andrea Fischer, responsable du Service de surveillance des glaciers (du Club alpin autrichien). La fonte des glaciers alpins a essentiellement lieu en été, c’est donc en juillet et en août qu’elle a le plus d’impact: pendant cette période, jusqu’à 7% de l’eau du Danube, à Passau, proviennent des glaciers alpins.
Autriche UE27 10,0 bilan de masse (accumulation - ablation) des glaciers dans la région du Ötztal - rofenache (moyennes annuelles sur 4 décennies en millions m3):
5,0 0,0 -5,0
19701980
-10,0 -15,0 -20,0
19801990
19902000
Monde 7,3
emissions équivalent Co2 en tonnes par habitant 2010
20002010
indice mondial de risque 2012 TRÈS
© Institut für Meteorologie und Geophysik der Universität Innsbruck; HD Tirol/BMLFUW Abteilung VII/3 - Wasserhaushalt
Pour plus d’informations, consulter: www.overconsumption.eu
Autriche 11,3
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allemagne: munich, capitale régionale
Joachim Lorenz,
© DWD (Deutscher Wetterdienst)
© Michael Nagy/Presse- und Informationsamt LH München
Joachim Lorenz, secrétaire du service Santé et environnement et président de Climate Alliance (à droite) et Tobias Fuchs, président de Climate and Environment Consultancy au sein du Service météorologique DWD.
Les inondations de 2013 ont vu le débit de la rivière Isar augmenter de 8 fois sa taille, provoquant la montée des nappes phréatiques et des inondations dans les parties basses de la ville.
Allemagne
Les égouts n‘ayant pas la capacité d‘absorber 50 litres/m2 d‘eau de pluie en quelques heures, les routes se sont trouvées inondées. D‘après les modèles climatiques régionaux qui ont été établis, les pluies abondantes devraient être de cette ampleur à l‘avenir.
CoNtexte sCieNtiFiQue A l’avenir, la Bavière devrait connaître une hausse des températures moyennes de l’air et des températures journalières, plus particulièrement en hiver. Cette augmentation aura d’importantes répercussions sur le stockage temporaire des eaux de précipitations sous forme de neige et sur l’écoulement des rivières alpines, dont le débit pourrait augmenter jusqu’à 35% en fonction des régions. page 27
emissions équivalent Co2 en tonnes par habitant 2010
munich
indice mondial de risque 2012
Allemagne UE27 12,0 10,0
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Monde 7,3
HAUT
TRÈS HAUT
aCtioN Au cours des dernières années, en parallèle avec la création de vastes zones de retenue visant à prévenir les inondations, la ville de Munich a entrepris des travaux de restauration des rives de l’Isar. La coopération intercommunale a depuis permis de mettre au jour de nouvelles plaines inondables le long de deux autres rivières. La ville de Munich coopère également avec le Service météorologique allemand (DWD) autour du futur modèle de climat urbain. D’ici 2015, le DWD aura collecté assez de données pour pouvoir effectuer une simulation des températures à venir. Ces données seront d’autant plus intéressantes que Munich se trouve aux pieds des Alpes. Les informations produites devraient permettre d’optimiser le plan d’urbanisme et de résoudre certaines questions de construction et d’aménagement du paysage. La ville espère pouvoir déterminer comment l’amélioration de la circulation de l’air, par le biais de corridors d’air par exemple, peut contribuer à éviter les températures excessives dans les quartiers défavorisés du centre ville et empêcher ainsi un nouvel «été du siècle» tel que celui de 2003. Pour plus d’informations, consulter: www.overconsumption.eu
bilaN moNdial des émissioNs par HabitaNt et des risQues
Conclusion 1 des responsabilités communes mais différenciées
PAYS INDUSTRIALISES <
> PAYS EN DEVELOPPEMENT
30 25
EMISSIONS EQUIVALENT CO 2 (en tonnes par habitant 2010)
20 15 10 5 très bas bas moyen haut très haut
Les principaux pays responsables du changement climatique sont les pays industrialisés (dits «pays figurant à l’Annexe 1»), alors que les plus vulnérables sont les pays en développement (dits pays «ne figurant pas à l’Annexe 1»). Cette situation inégale constitue le point d’origine du principe fondamental de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques ratifiée en 1992. >>>
eN 2011 la somme des émissioNs de Co2 daNs le moNde était de 33,9 milliards de toNNes. mais d’oÙ provieNNeNt d’elles?
Monde
Niger
Bangladesh
Burkina Faso
Inde
Pérou
Equateur
Brésil
Goenland*
Hongrie
Slovaquie
Autriche
Allemagne
Danemark
Rép. Tchèque
Source des émissions équivalent CO2: http://edgar.jrc.ec.europa.eu/overview. php?v=GHGts1990-2010 Source de l’indice de risque: www.worldriskreport.org * pas d’indice de risque disponible
Luxembourg
Indice mondial de risque 2012
Parmi les maigres résultats du sommet sur le climat qui s’est déroulé à Copenhague en 2009, les pays industrialisés (dits «pays figurant à l’Annexe 1») se sont engagés à soutenir les pays en développement (dits pays «ne figurant pas à l’Annexe 1») à hauteur de 100 milliards de dollars US par an jusqu’à 2020, pour leur permettre de prendre les mesures nécessaires d’atténuation et d’adaptation au changement climatique («financement de long terme»).
Rahmenübereinkommen Convention-Cadre der Nationen desVereinten nations unies über Klimaänderungen sur les changements climatiques “Article 3 PRINCIPES 1. Il incombe aux Parties de préserver le système climatique dans l‘intérêt des générations présentes et futures, sur la base de l‘équité et en fonction de leurs responsabilités communes mais différenciées et de leurs capacités respectives. Il appartient, en conséquence, aux pays développés Parties d‘être à l‘avant-garde de la lutte contre les changements climatiques et leurs effets néfastes .”
répartitioN des émissioNs moNdiales de Co2 eN 2011 3% autres Non-Annex I
20 %
En 2011, les pays figurant à l‘Annexe 1 (industrialisés), qui représentent près de 20% de la population mondiale, ont produit 42% des émissions de CO2. Les pays non inscrits sur l‘Annexe 1 (en développement), qui représentent environ 80% de la population mondiale, ont quant à eux produit 55% des émissions mondiales de CO2. (Source: CSEIndia, 2012). Les émissions des pays dits „émergents“ connaissent une croissance plus rapide que la moyenne mondiale: entre 1990 et 2010, les émissions de CO2 produites par la Chine ont plus que triplé et, en 2007, la Chine a dépassé les Etats-Unis comme plus gros émetteur annuel de CO2 lié à l‘énergie, bien qu‘en termes cumulés et par habitant, les Etats-Unis restent le plus gros émetteur. (Source: AIE, Les émissions de CO2 dues à la combustion de carburant, 2012).
11 %
Inde Chine
6%
16 %
autres Annex I Etats-Unis
29 %
UE-27
15 %
transports internationaux Source : CSEIndia 2012
populatioN et emissioNs Co2 2011 (eN %) pays en développement Chine Inde Somme Non-Annex I pays industrialisés Etats-Unis UE-27 Somme Annex I
Pour plus d’informations, consulter: www.overconsumption.eu
proportion pop. mondiale 19 % 18 % 80 % proportion pop. mondiale 4% 7% 20 %
proportion émissions glob. 29 % 6% 55 % proportion émissions glob. 16 % 11 % 42 % page 28
Conclusion 2a Qui a émis le dioxyde de carbone actuellement concentré dans l’atmosphère qui provoque le changement climatique?
part daNs les émissioNs Co2 globales de 1840 – 2006 eN %: note: La différence importante entre les émissions de CO2 et les émissions dues aux changements dans l‘utilisation du sol réside dans le fait que les premières „importent“ du carbone fossile d‘époques antérieures dans notre atmosphère actuelle, tandis que les secondes déplacent seulement le carbone au sein du cercle du carbone (stocké dans la végétation récente, il devient un gaz émis dans l‘atmosphère récente).
30 % 25 % 20 % 15 %
*Inclut une part des émissions de l'URSS proportionnelle à la part actuelle des émissions de l'ancien bloc soviétique dans celles de la Fédération de Russie.
10 % 5%
Et
e lo
Po
Ca
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n
Fr
po Ja
at
s-
Un is Fé de dé Ru rat ss ion ie * Ch in e Al le m ag ne Ro ya um eUn i
0%
• En 2011, les émissions des pays en transition figurant à l’Annexe 1 (l’ex-URSS et les pays d’Europe de l’Est) ont diminué de 29,5% par rapport à 1990 du fait de l’effondrement de l’ex-URSS et des pays d’Europe de l’Est. • En 2011, les émissions des pays occidentaux développés figurant à l’Annexe 1 ont augmenté de 4,8% par rapport à celles de 1990. Les riches pays développés se cachent derrière les économies en faillite de l’ex-URSS et des pays d’Europe de l’Est pour prétendre qu’ils ont atteint les objectifs fixés à Kyoto. (CSEIndia)
page 29
20 15
15.36
14.35 1990 2011
10
5.05
5 0
Annex I
10.31 10.80
3.56
Annex I EIT
Annex I non-EIT
Emissions CO2en milliards de tonnes
les paYs riCHes CaCHés derriÈre les éCoNomies eN Faillite
Pour plus d’informations, consulter: www.overconsumption.eu
Conclusion 2b
Conclusion 3
le développement sous serre? le dilemme des pays du sud
(GtCO2e/yr)
60 50 40 30 20 20 50 20
40
30
20
20
20
10
20
20
20
00
0
les émissioNs moNdiales aNNuelles La courbe noire montre une voie de stabilisation d’urgence à 2°C, selon laquelle les émissions de gaz à effet de serre atteignent leur maximum en 2015 et reculent de près de 90% en dessous de leur niveau actuel jusqu’en 2050, évitant ainsi un réchauffement mondial de plus de 2°C (la plupart des pays développés souhaitent éviter un réchauffement de plus de 1,5°C). La courbe rouge montre qu’en 2050, les émissions des pays figurant à l’Annexe 1 déclinent de 90% par rapport au niveau atteint en 1990. La courbe grise montre, par soustraction, la marge d’émissions restant aux pays en développement. Plus les émissions des pays industrialisés tardent à atteindre leur maximum, moins il reste de place dans l’atmosphère pour les pays en développement (Source: gdrights.org).
Notre rÔle et Notre respoNsabilité eN europe Le «Cadre des droits au développement dans un monde sous contrainte carbone» (DDMCC), élaboré par le Stockholm Institute of Environment et EcoEquity, constitue un outil pratique pour quantifier le principe de «responsabilités communes mais différenciées» et de «capacités respectives» des pays. Ce cadre indique le niveau de contribution de chaque pays à la résolution du problème climatique mondial, dans le respect du droit des populations pauvres vivant en-dessous d’un certain seuil de développement à atteindre de meilleures conditions de vie: La «capacité d’action» globale d’un pays est définie comme la somme de tous les revenus individuels, après exclusion des revenus inférieurs au «seuil de développement». De même, la responsabilité d’un pays est définie comme la somme des émissions cumulées depuis 1990, après exclusion des émissions correspondant à une consommation inférieure au seuil de développement. Ces évaluations de la capacité et de la responsabilité sont ensuite combinées (pondérées 50/50) en un unique indicateur d’obligation, constituant ainsi un «Indice CapacitéResponsabilité» (ICR). Le tableau ci-dessous montre, pour 2010, la part de certains (groupes de) pays, exprimée en pourcentages, sur la base de leurs émissions de CO2, et notamment des émissions dues aux changements dans l’utilisation du sol (le seuil de développement étant fixé à 7 500 dollars US PPA/an). D’après ce tableau, l’Union européenne devrait endosser un quart (24,9%) des efforts concertés à l’échelon mondial contre le changement climatique, d’une part en réduisant ses propres émissions de CO2 et, d’autre part, en soutenant les pays en développement dans ce domaine.
EU-15 EU-12 EU-27 USA China Indien Brasilien Welt
population % monde
pnb % monde
capacité % monde
5,7 1,5 7,2 4,6 19,6 17,6 2,8 100,0
23,6 2,0 25,6 22,8 9,8 2,7 3,4 100,0
27,6 1,8 29,4 28,9 6,3 0,2 2,6 100,0
(Source: gdrights.org/calculator)
Pour plus d’informations, consulter: www.overconsumption.eu
responsabilité % monde 17,8 2,5 20,3 31,4 4,4 0,2 4,8 100,0
rCi % monde 22,7 2,1 24,9 30,2 5,4 0,2 3,7 100,0
Quelle est l’origine des émissions luxembourgeoises?
Selon le deuxième plan d’action national «protection du climat» de 2013, les émissions luxembourgeoises s’élèvent à 12,15 millions de tonnes équivalent CO2 en 2011 (comprenant 2,1 tonnes de grandes entreprises industrielles, qui pratiquent l’échange de quotas d’émission). Sur une population de 524.900 habitants, cela donne une valeur moyenne de 23,1 tonnes par habitant. Les émissions proviennent des sources suivantes (voir schéma): 1.2 %
5.9 %
24.8 %
41.3 %
12.0 % 14.9 %
autres agriculture industrie / énergie(production) ménages traffic intérieur «tourisme à la pompe»
Dans ce calcul, les importations d’électricité ne sont pas incluses. En 2011, elles s’élevaient (solde importations moins exportations) à 4,482 millions kWh, ce qui correspond à environ 2,5 millions de tonnes CO2. Ceux-ci sont pris en compte dans les bilans CO2 des pays de provenance, surtout l’Allemagne. Ces émissions élevées s’expliquent par trois facteurs principaux : >>> page 30
1. Notre niveau de vie matériel est l’un des plus élevés du monde Les chiffres suivants permettent une comparaison avec nos pays voisins : produit national brut par personne 20111 68.459 $ 34.437 $ 29.819 $ 33.127 $ 37.251 $
666 510 496 483 459
surface moyenne des surface habitable par logements3 personne3 133,5 m2 (2008) 89,9 m2 (2006) 91,2 m2 (2006) 81,3 m2 (2001) 98,0 m2 (2000)
66,3 m2 (2008) 42,9 m2 (2006) 39,9 m2 (2006) – 2 41,0 m (2000)
Sources: 1) Human Development Report 2013. Afin de mieux pouvoir comparer le pouvoir d’achat, les différents produits nationaux bruts par personne de 2011 ont été convertis en parité économique (purchasing power parity rates) en dollars US de 2005. 2) Wikipedia, basé sur des chiffres de l’office fédéral de la statistique, Allemagne. 3) Housing Statistics in the European Union. Den Haag 2010.
© Dietmar Mirkes
Luxembourg Allemagne France Belgique Pays-Bas
parc automobile par 1000 habitants en 20092
150 2. Le luxembourg est une agglomération + 8.5 % p.a. 146.0
Chaque jour, plus de 150.00 travailleurs frontaliers 125 des régions frontalières de la Belgique, de la France + 6.6 % p.a. Belgique et de l’Allemagne se rendent au Luxembourg. Le 100 87.4 nombre de luxembourgeoisFrance travaillant au-delà des frontières du75 Grand-Duché est très bas. Les Allemagne activités commerciales des frontaliers et leur consommation d’essence et de diesel induisent une 50 consommation d’énergie supplémentaire. 33.7
25
Wallonie
flux frontaliers 2007-2008
13.4
0 3. UNE POLITIQUE FISCALE QUI incite A FAIRE 1980 1990POUR 2000 UN DETOUR AU LUXEMBOUrg FAIRE LE2008 PLeiN + 151.5 % + 159.2 % + 67.2 %
517 (D) Rheinland-Pfalz 160 25 145 4 348 45 Luxembourg (FR)
4 464 (B)
70-75% des travailleurs frontaliers de la Grande Région se rendent au au Luxembourg !
68 606 6 616 Saarland ca. 200 ca. 1 000 5 134 20 301 (FR) (FR) Lorraine
ca. 120
La forte hausse des ventes de diesel depuis le milieu des années 1990 n’est pas une conséquence de la situation centrale du Luxembourg en Europe. Si tel était le cas, on aurait observé la même tendance en Belgique de l’Est et dans le sud du Limbourg, qui ont une position géographique plus avantageuse que le Luxembourg. La raison principale qui explique le niveau de ventes élevé est le faible taux d’imposition sur le diesel et l’essence. Depuis la moitié des années 1990, le prix par litre a été maintenu à un niveau d’environ 0,20 € inférieur à celui des pays voisins, provoquant ainsi des incitations à faire un détour au Luxembourg pour faire le plein. En tout, cette politique provoque plus d’émissions que si les prix seraient équilibrés dans les pays voisins et les consommateurs feraient leur plein à la station-service la plus proche.
© Dietmar Mirkes
2005
2003
2001
1999
1997
1995
1993
1991
1989
1985
Source : Thöne M.: ’Laffer in Luxemburg – Tankverkehr und Steueraufkommen im Grossherzogtum’. 2008. p. 16.
Luxembourg Allemagne Belgique France
1987
(1985 =100)
1000 900 800 700 600 500 400 300 200 100 0
144 RLP; Saar
359 31 385
ca.130 (B)
Source: Luxembourg’s consolidated 5th National Communication. Ministère du Développement Durable et de l’Infrastructure. Février 2010. p. 19
Ventes de Diesel au Luxembourg et dans les pays voisins 1985-2005
4 685 (D) DG Belgien
page 31
Pour plus d’informations, consulter: www.overconsumption.eu
Conclusion 4: Ce que vous pouvez faire:
• Réduisez vos propres émissions. • Rejoignez des ONG ou d’autres mouvements de la société civile et participez aux comités et conseils de votre ville. • Informez-vous et engagez-vous en tant que citoyens de votre pays, de l’Europe et du monde, par exemple en militant sur les questions climatiques au sein de mouvements et de partis politiques, en prenant part à des actions, en souscrivant à des revendications politiques ou encore, en soutenant les ONG de développement international.
les organisations non gouvernementales suivantes ont contribué à cette exposition :
astm / Klima-bündnis lëtzebuerg www.astm.lu / www.klimabuendnis.lu
alliance du Climat des villes européennes avec les peuples indigènes des forêts tropicales www.climatealliance.org
Climate alliance austria www.klimabuendnis.at
Crossing borders / denmark www.crossingborders.dk
nadace partnerstvi / Czech r. www.nadacepartnerstvi.cz
friends of the earth-Cepa / slovakia www.priateliazeme.sk/cepa
Védegylet egyesület / Hungary www.vedegylet.hu
formabiap-aidesep / peru www.formabiap.org
foirn / brazil www.foirn.org.br
CROSSING BORDERS
Creating Space for Dialogue
ecoCiencia / ecuador www.ecociencia.org
arfa / burkina faso www.arfa-ong.org
rdgrn / niger www.cesao-ai.org
L’exposition a été cofinancée par EuropeAid: http://ec.europa.eu/europeaid
merCi de votre atteNtioN! Plus d’informations sur: www.overconsumption.eu
Cse / india www.cseindia.org