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Reportage BFM Alsace.
from Zut Strasbourg n°51
by Zut Magazine
Les métiers Reportage La chaîne d’info en continu a commencé à émettre sur le canal 30 de la TNT depuis le 28 juin et les anciens locaux d’Alsace 20. Le 25 octobre, BFM Alsace basculera dans sa configuration définitive en réalisant cinq heures de direct chaque jour.
Par Fabrice Voné / Photos Grégory Massat
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Dans les coulisses de BFM Alsace
Information, service et proximité. Depuis le 28 juin, BFM Alsace occupe le canal 30 de la TNT en lieu et place d’Alsace 20, rachetée en début d’année par le groupe Altice. Le propriétaire de la célèbre chaîne d’info en continu ainsi que de RMC en a fait sa neuvième station locale avant le lancement de BFM Normandie en septembre. « Il y a eu des opportunités couplées à l’envie du groupe d’accélérer notre développement », indique Philippe Antoine, directeur des rédactions de BFM Régions.
À Strasbourg, la nouvelle entité a pu s’appuyer sur l’existant en investissant notamment les locaux d’Alsace 20, situés avenue de Colmar. « Il y avait déjà des fondations, ce terreau et ce goût pour l’actualité. On partait de quelque chose, ce qui n’est pas le cas de toutes les chaînes qu ’ on a rachetées », se félicite Philippe Antoine. Une majeure partie de l’équipe a été conservée dont Anna Britz, cheffe de bureau de BFM Alsace après avoir été en poste à Alsace 20 durant une dizaine d’années (lire aussi p.143). Épaulée par Emmanuel Daeschler, chef info, elle se retrouve à la tête d’une équipe de 18 journalistes dont la plupart sont alsaciens. « On a recruté des éléments qui ont du potentiel et du talent mais aussi un certain état d’esprit face à l’info. Le troisième critère, important à mes yeux, c’est l’attachement au territoire et sa connaissance. Souvent quand on arrive dans une région, on a une image qui est parisienne, ce qui n’est pas le cas puisqu’on a ici des journalistes qui savent de quoi ils parlent », souligne le directeur des rédactions de BFM Régions. Passée par France Info, Olivia Chandioux en a ainsi profité pour revenir aux sources et présenter Bonsoir l’Alsace en fin de journée avant de récupérer la matinale à la fin du mois.
En dehors de la météo, du site internet de la chaîne et de l’administration, tout est réalisé sur place. Les journalistes filment léger et en solo avec des iPhone. « Cela nous permet d’être mobiles et rapides », assure Coralie, une pigiste.
Racing, environnement, emploi ettransfrontalier
Toujours en phase de rodage après quelques travaux dans ses locaux, BFM Alsace va basculer dans sa configuration définitive le 25 octobre avec cinq heures de direct assurées depuis ses studios, dont une grande place accordée à l’info-service

comme la qualité de l’air, le trafic en temps réel, l’état des transports en commun… La semaine est également découpée selon différentes thématiques, comme l’environnement le lundi avec Planète locale, et Kop Racing qui débriefe les performances des coéquipiers de Dimitri Liénard. L’économie, l’emploi en partenariat avec Top Music qui intervient également sur la régie pub, l’Europe et les questions transfrontalières, la politique et l’agenda culturel, en collaboration avec Coze, figurent en bonne place sur la grille de la chaîne locale qui se consacre au tourisme et la gastronomie chaque week-end avec Routes d’Alsace.
À terme, Anna Britz aimerait « développer des émissions spéciales » et « délocaliser l’antenne afin de ne pas tout faire en plateau ». Côté chiffres, BFM Alsace ambitionne « a minima de tripler, voire de quadrupler » son audience. « C’est ce qu’on a réalisé avec nos chaînes du sud de la France », révèle Philippe Antoine, ce qui signifierait toucher 100 000 téléspectateurs au quotidien pour un chiffre d’affaires annuel de deux millions d’euros.
« En Alsace, on voit dans nos différents contacts qu’il y avait une envie de donner plus de visibilité à une région, des villes, des entreprises, des institutions et des personnalités qui en avaient peut-être besoin. Quand on a cette demande qui correspond à la nôtre, cela donne une résonance supplémentaire », poursuit-il. Cette quête d’audience et de visibilité passe, selon lui, par des opportunités « de travailler main dans la main avec des acteurs locaux pour être vraiment ancrés dans le territoire ». Des discussions ont été nouées avec les Dernières Nouvelles d’Alsace mais sans résultat tangible pour l’heure. « Je pense qu’on pourra aboutir un jour. On ne considère pas les autres médias comme concurrents. C’est une approche assez rare car ce n’est pas forcément le cas d’autres télévisions. »

« On est des gens d’ici »
Cheffe du bureau de BFM Alsace, Anna Britz faisait partie d’Alsace 20 depuis une dizaine d’années. Elle raconte la mutation de la chaîne dont les moyens humains ont été multipliés par trois au sein de la rédaction.
Comment se porte BFM Alsace depuis son lancement le 28 juin?
Bien. À mon niveau, je suis assez surprise et étonné du nombre de retours qu’on a et qui sont assez positifs. Il y a beaucoup de téléspectateurs qui nous appellent, pour nous donner leur avis et on est pas mal sollicités pour des interviews ou des reportages. On est encore en période de rodage. Le rachat de la chaîne a été effectif début janvier. On est passés de cinq journalistes à 18 aujourd’hui en vue de la formule définitive le 25 octobre.
Quelles sont les différences entre Alsace 20 et BFM Alsace?
L’ambition dans le sens où l’on sait qu’on a une image de marque. Et l’exigence car on se doit d’avoir des informations qui sont vérifiées, importantes ou intéressantes pour le public. Il y a une volonté de franchir une marche supplémentaire en faisant de l’info en continu alors qu’Alsace 20 était davantage sur du magazine que de l’actualité chaude. Là, c’est du direct avec la possibilité de pouvoir casser la grille. On aimerait que les Alsaciens prennent le réflexe de regarder la chaîne dès lors qu’il se passe quelque chose en Alsace. La différence aussi, c’est forcément les moyens. Ne seraient-ce que les moyens humains puisque la rédaction a plus que triplé. En tout, il y a une trentaine de salariés.
On a pu assister en France à l’hostilité de certains mouvements comme les gilets jaunes et les anti-pass à l’égard des médias, comment êtes-vous perçus sur le terrain?
Pour l’instant, on n’a pas été confrontés à ce genre de problèmes. Avant le lancement, cela revenait sur les réseaux sociaux d’Alsace 20. Un de nos reporters a eu droit à une réflexion, mais on essaye d’expliquer qu’on est une chaine régionale et qu’on est des gens d’ici. Comme tout le monde, on sait qu’on a de la pédagogie à faire et l’on essaye d’être le plus proche possible des gens.
→ Anna Britz, cheffe de bureau, Emmanuel Daeschler, chef info, et Olivia Chandioux, présentatrice de BFM Alsace, feront le point sur les nouveautés de la chaîne le mardi 18 octobre de 12 h 30 à 13 h 45 au Club de la presse Strasbourg Europe.
