Architecture du dialogue

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incontournable de la pensée du projet, de telle manière qu’il est aujourd’hui fréquent d’entendre entre nos murs cet adage selon lequel « on n’invente rien ». L’utilisation de la référence devient une pratique de l’architecture en soit, qui participe là encore à l’uniformisation des projets, accentuant la décontextualisation de l’architecture. La référence telle que nous l’envisageons lors d’un projet universitaire, se limite souvent aux images qu’il nous est possible de se procurer à travers les médias, et qui n’expriment pas les conditions réelles du projet. Les choix esthétiques que l’on va nous pousser à faire sont liés à nos goûts assurément très personnels. Au fur et à mesure de notre apprentissage, cette manière égocentrée de concevoir le projet, devient un automatisme dont il sera difficile de se détacher au sortir de l’école. Cette culture du projet, la plus médiatisée, promeut à sa manière son propre modèle,

celui

du

bâtiment

à

la

technique

irréprochable,

fréquemment marqué par la symbolique de la façade en double peau, au rendu de concours ultra-réaliste, usant de tous les stratagèmes de représentation permettant à l’usager de se projeter dans le projet, et dont les débordements économiques font les unes de nos journaux. Toutefois, si je me suis jusque ici consacré à l’explicitation très générale de la montée de l’uniformisation dans ce domaine, j’aimerai maintenant m’intéresser aux actions que je qualifierai d’anticonformistes qui de tout temps ont eu à cœur de remettre en question l’ « ordre normal ». L’Histoire nous a montré que les volontés politiques sont rarement soutenues de manière unanime et donnent naissance à de nombreux mouvements protestataires qui

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