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COMMODE D’ÉPOQUE RÉGENCE Attribuée à Étienne Doirat (vers 1675 – 1732) En placage d’amarante, ornementation de bronze ciselé et verni, dessus de marbre des Flandres, la façade en arbalète ouvrant par quatre tiroirs sur trois rangs, les traverses soulignées d’une moulure, les montants galbés surmontés d’espagnolettes ; petits accidents au placage H. : 83,5 cm (32 ¾ in.), l. : 129 cm (50 ¾ in.), P. : 65 cm (25 ½ in.) Cette commode peut-être attribuée à Étienne Doirat (vers 1675-1732) sur la base des bronzes dont il possédait les modèles et qui sont le dénominateur commun de plusieurs meubles estampillés, notamment les figures féminines aux angles, le tablier ou les sabots. Au décès de l’ébéniste en 1732, trois types de commodes sont répertoriés. Le rédacteur de l’inventaire les décrit comme étant à la régence (à deux tiroirs), en S c’est-à-dire avec des lignes courbes et en tombeau. C’est à ce dernier type qu’appartient la commode que nous présentons. Dans une armoire étaient rangés des modèles de plomb imparfaits servant de garniture de commodes et autres. Il utilisait les talents de quatre fondeurs, Baubin, Marchand, Guinaud et Couteux (Jean-Dominique Augarde, The J. Paul Getty Museum Journal, vol.13, 1985, pp.33-52.).
Sous la Régence et jusqu’au début des années 1730 les meubles en amarante sont à la mode, notamment pour les bureaux plats. Dans la lignée des bureaux d’André-Charles Boulle, on connaît ceux de François Lieutaud, (Christie’s Londres, le 7 juillet 2005, lot 474), de Noël Gérard (pour exemple Christie’s New York, le 2 novembre 2000, lot 206) ou de Charles Cressent (château de Versailles, musée de Cincinatti). Une commode tombeau par Charles Cressent en placage d’amarante, ancienne collection du Château de Condé-en-Brie et aujourd’hui conservée au Mobilier National, est illustrée dans Alexandre Pradère, Charles Cressent, ed. Faton, Dijon 2003, p. 274, cat. 85. Une commode en tombeau attribuée à Étienne Doirat en placage d’amarante uni a été vendue par Christie’s Monaco, le 13 décembre 98, lot 328. Elle était ornée des mêmes chutes aux angles et des mêmes sabots de bronze. Une autre commode, estampillée par Doirat, de même forme, en arbalète, en placage de bois de violette, a été vendue par Sotheby’s Paris, le 16 avril 2013, lot 56. A REGENCE ORMOLU-MOUNTED AND AMARANTH COMMODE, ATTRIBUTED TO ETIENNE DOIRAT, (CIRCA 1675 – 1732) 8 000 – 12 000 €
26. MOBILIER ET OBJETS D’ART | 8 JUIILLET 2014. PARIS
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PAIRE DE FAUTEUILS D’ÉPOQUE LOUIS XIV En bois mouluré, sculpté et doré, les accotoirs à volutes et à crosses ornés de feuilles d’acanthe et tournesols, reposant sur des pieds en balustre réunis par une entretoise en H centrée d’un tournesol, garniture de velours ancien dit jardinière à motif de fleurs et feuillages sur fond crème H. : 111 cm (43 ¾ in.), l. : 66 cm (26 in.) Cette paire de fauteuils en bois doré fait partie des exemples les plus sophistiqués de la période 1680-1690. Le haut dossier, la richesse des motifs sculptés sur fond de quadrillage, les pieds traités en balustre les rattachent à plusieurs modèles connus : - Ancienne collection Gustave de Rotschild, vente Sotheby’s Londres, le 7 décembre 2000, lot 76 - Vente à Paris, hôtel Drouot, étude Libert, le 30 novembre 2002, lot 105 - Fauteuil conservé au Musée des Arts Décoratifs à Paris, illustré dans M. Jarry, P. Devinoy, le Siège français, pp. 51-52, ill. 34 et 36. La garniture de velours dit « jardinière » peut-être datée vers 1690. Un exemple comparable est illustré dans Connaissances des Arts, Le XVIIe siècle français, Hachette, 1958, p. 149, ill. 2. A PAIR OF LOUIS XIV GILTWOOD FAUTEUILS, CIRCA 1690 40 000 – 60 000 €