ARTCOTEDAZUR N°4

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PHOTOGRAPHIE///ART PAYSAGER ET CONTEMPORAIN///MUSIQUE/// AUTO-VINTAGE///CINEMA

Candidature Nice J.O. 2018, Le grand tremplin culturel ?

Mougins Musée de la Photographie André Villers Jean Mus : Jardinier Dexception Des tentations uniques pour les fêtes !

Théâtre de Grasse, Les arts vivants avec passion

Supplément culturel des Petites Affiches des Alpes Maritimes


MAKING OF zur n.4 Art C么te D'a


Art Côte d’Azur Supplément culturel des Petites Affiches des Alpes Maritimes Numéro 3428 du 21 au 27 novembre 2008 Bimestriel

Cette fin d’année sur la Côte d’Azur a un goût un peu spécial, celui de l’émulation redécouverte. Quelque chose est en marche. Nouveau pôle culturel aux « Abattoirs » et candidature aux J.O d’hiver à Nice, inauguration du Musée Picasso à Antibes et Musée de la parfumerie à Grasse, proche ouverture du Musée Cocteau à Menton et du Nouveau Musée National de Monaco, extension prévue de

l’Ecole de danse de Cannes ou du Théâtre de Grasse : les initiatives artistiques et culturelles font preuve de foisonnement et d’innovation sur tout le territoire ! « La Côte d'Azur est le grand atelier de l'art moderne» disait Matisse : aujourd’hui, la Côte (via ses artistes et acteurs culturels) œuvre avec succès à organiser l'impossible rencontre de toutes les pratiques artistiques des plus traditionnelles

aux plus contemporaines, et réapprend à conjuguer avec effervescence environnement naturel et création artistique ! Explorez vite ce numéro d’Art Côte d’Azur pour mieux percevoir cet élan créatif. Toute l’équipe de rédaction vous souhaite une fin d’année éblouissante qui questionne avec espièglerie votre idée du monde, du vivant, de vous et des autres ! VN

ISSN 1962- 3569 Place du Palais 17 rue Alexandre Mari 06300 NICE Ont collaboré à ce supplément culturel :

Billet d’humeur de Jean Mas

Produits dérivés

Rédacteurs Florence Canarelli Olivier Marro Direction Artistique François- Xavier Ciais Création Graphique Maïa Beyrouti Photographe Jean-Charles Dusanter Photo de Couverture ©Claude Charvin avec la collaboration des équipes de Vitrines Parisiennes Contacter la Rédaction : Valérie Noriega Tél : 04 92 47 21 81 Fax : 04 93 80 73 00 valerie@artcotedazur.fr www.artcotedazur.fr Art Côte d’Azur Art Côte d’Azur est imprimé par les Ets Ciais Imprimeurs/ Créateurs « Imprim'Vert », sur un papier répondant aux normes FSC, PEFC et 100% recyclé. Retrouvez toute l'actualité culturelle du département sur le site :

La rédaction décline toute responsabilité quant aux opinions formulées dans les articles, cellesci n’engagent que leur auteur. Tous droits de reproduction et de traductions réservées pour tous supports et tous pays.

Performance Jean Mas (Ecole de Nice)

©J-C Dusanter

www.artcotedazur.fr

Des rivets pour fixer quoi ? les prix qui sont à la fête pour cette fin d’année. Damnés pour l’heure des défaites diverses, les bourses s’aident et cèdent le pas aux bourses aux chaussures de skis pour mieux glisser sur les indices… qui ne touchent jamais le ciel, des fêtes pour le faîte du sapin qui courbe sous le vent. Soulevant le masque, on aperçoit le désarroi de la plus value. Redonner confiance « il faut un signe fort, non volatil, qui frappe les esprits » Voici le mien : prenez un sapin par les branches, trempezle dans la peinture et frappez-en une toile : ça peint, ça peint et là vous avez un produit dérivé ! « Banquiers, à vos arbres ! ». Avec la naissance de l’homo sapin, s’ouvrent toutes les bourses (skis, vêtements, et autres !). Là aussi, ne vous trompez pas de tronc, entre ceux des arbres, des quêtes, laissez l’étron pour rester au plus près (prêts) des souches. Prenez souche avec de l’art contemporain ! JM


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MONACO

à l’assaut du rocher princier

© O. Roche

CAP D'AIL

No made : chemins de traverse

GRASSE

Théâtre de Grasse Jean Florès : le VRP multicarte des arts vivants

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Détail © Anne Lise Large

NICE

Le CIRM : pas de temps mort dans sa partition !

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menton

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Le musée Cocteau pose ses tentacules sur le rivage

Cannes

Y a-t-il une vie après la Palme d’Or ?

© P. Cibille

FOCUS • Mougins Musée de la photographie André Villers Mythes d’hier, légendes d’aujourd’hui

© Cabinet Rudy Riciotti


La Vie des Arts 22 26 28 30 32 34 36

Des idées cadeaux d’exception pour des fêtes de fin d’année pas comme les autres !

MONACO

© J-Ch Dusanter

CRéAtiON

Vortex : rêves mécaniques DESiGN AUtOMOBiLE

Guillaume Aral, marchand d'art sans complexe FiGURE DE L'ARt © Kristian

RuskOFF : 10 ans de folies russes ! EN SCèNE

Jacky Coville en son jardin extraordinaire PORtRAit D'ARtiStE

Jean Mus, jardinier d'exception ARtS PAYSAGERS © J-Ch Dusanter

candidature Nice J.O. 2018, Qu'en pensent-ils ? tRiBUNE LiBRE

© E. Esther

EN VILLE

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MONACO

Arts pl astiques

à l’assaut du rocher princier

Davide Benati, Grande mattino (2), 2007 aquarelle sur papier marouflé sur toile 195 x 147.5 cm

Bernard Bonnaz, Reina Mariana

Monaco brasse autant de cultures différentes qu’elle peut accueillir de créateurs internationaux. Et si la Principauté cultive depuis toujours le goût des arts et du spectacle, depuis le début de ce nouveau millénaire elle semble vouloir briguer une place de choix sur la scène de l’art contemporain.

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vec en ligne de mire, l’édification de son Nouveau Musée National de Monaco (NMNM), la Principauté a négocié depuis 2000 un nouveau virage en s’ouvrant chaque année un peu plus au monde de l’art plastique. Cet élan qui prend sa source autour de l’effort institutionnel s’est cristallisé sous la poussée de quelques galeries qui offrent leurs cimaises aux talents de créateurs confirmés ou émergents dignes d’attirer les collectionneurs et amateurs d’art. Ceux qui se contentaient de leurs déplacements en Principauté pour faire un détour par des salles de ventes, comme l’Etude Tajan qui a fait la Une en 2007 en vendant le fameux Pouce de César, viennent désormais sur le rocher pour y suivre l’actualité et pourquoi pas y faire des découvertes !

L’avant et l’après Forum Grimaldi Depuis février 1998, suite au réaménagement du Port, le Quai Antoine 1er est devenu le Quai des Arts offrant sous l’impulsion de Folon et de la Direction des Affaires Culturelles (DAC) de vastes ateliers à des artistes de renom tels Adami, Arman, Botero,

Cane ou Sosno. Un espace de démonstration de 1.000 m2 qui abrite depuis 2003 les préfigurations du futur NMNM ainsi que des expositions thématiques : l’exposition des peintres du « Valet de carreau » dévoila ainsi en 2004 un courant pictural majeur à la racine de l’avant-garde russe. En 2000 le Grimaldi Forum ouvre ses portes pour accueillir lui aussi


MONACO

des expositions d’envergure qui connurent toutes un vif succès auprès du grand public, comme par exemple celle dédiée en 2003 à Andy Warhol et ses grands formats, sous le commissariat de Germano Celant et Matali Crasset. Chaque année les Espaces Ravel et Diaghilev offrent des événements forts, qu’il s’agisse d'expositions d’Helmut Newton ou de Doisneau. Dans le même temps l’espace public monégasque devait lui aussi s’ouvrir à l’art avec la première édition du Festival International de Sculpture (en partenariat avec le Gouvernement Princier, la SBM, le Centre de Presse et la DAC) présentant des œuvres monumentales dans le jardin du Casino. L’exposition « éco-futuriste » organisée par l’association « Arty Ecology » investissait encore au printemps 2007 les abords du Casino avec 34 artistes dont certains résidant en Riviera (Ben, Nall, Sosno, Philippe Pastor, Jean Mas, Martin Caminiti etc.). Sans oublier la Fondation Prince Pierre aujourd’hui présidée par S.A.R. la Princesse de Hanovre, qui, depuis 2005, attribue son prix International d’Art Contemporain à une œuvre créée au cours des deux années précédentes par un artiste émergent. Après la sud-africaine Candice Breitz, ce fut le sculpteur Didier Marcel qui en fut le lauréat 2008. Y a-t-il un « avant et après » le Grimaldi Forum ? Ce qui est sûr, c’est que ce « vaisseau des temps modernes », qui attira lors de l’été 2007 plus de 135.000 visiteurs lors d’un hommage rendu à la Princesse Grace sur une scénographie de Frédéric Mitterrand, a consolidé une volonté culturelle déjà amorcée.

Dans le sillage de la Marlborough Gallery Ce regain de l’art porté par les institutions monégasques s’est doublé d’un renouveau des

©J-Ch Dusanter

Eva Menzion, Directrice de la Malborough Gallery

galeries privées. Depuis 2002 ont éclos la galerie Maretti Arte Monaco dédiée aux nouvelles tendances de l’art italien, puis la galerie Pastor-Gismondi (au­ jourd’hui galerie Delphine Pastor, face au Grimaldi Forum) et la Monte-Carlo Art Gallery. Sans oublier les galeries de Marescalchi et du Forum-Kamil. Inaugurées dans la foulée les galeries In Camera et Incognito, après avoir participé largement à cet essor, ont fermé cette année pour des raisons indépendantes de leur volonté. L’une des premières a avoir ouvert cette voie royale fut la Marlborough Gallery. Implantée dans les grandes métropoles (New York, Londres, Barcelone,...) cette référence britannique fondée en 1946 par Lloyd & Fisher a inauguré, en 2000, 300 m2 d’exposition au niveau de la salle du Quai Saint Antoine. Dirigée par Eva Menzio, elle relaye dans le Sud et au-delà de la frontière transalpine le travail d’artistes majeurs (Kokoschka, Pollock, Gottlieb…) ou plus actuels comme Botero, Pomodoro, Estes, Otterness, Valdès etc. Sa directrice, qui est née dans le giron de l’art, voue une réelle passion à faire partager ses découvertes

et à offrir à Monaco cinq fois par an le meilleur de l’art moderne et contemporain dépouillé de tout effet de mode. « Nous n’avons que huit ans d’existence et si nous ne pouvons encore offrir des artistes en exclusivité, nous relayons les travaux de Roberto Barni, David Benati et Alberto Magnelli ainsi que les accrochages de la galerie de New York. Nous proposons d’autres artistes au gré de nos affinités telle l’exposition Les autres de Ben l’an dernier. Sans omettre quelques incursions de l’autre coté des Alpes ! » : car Eva Menzio exerça pendant dix-huit ans son métier de galeriste à Turin. La prochaine exposition à faire ce grand écart s’est ouverte le 4 décembre avec neuf artistes italiens, dont deux invités à la Biennale de Venise 2009 : « Pour l’anecdote le commissaire de notre exposition a été nommé entretemps commissaire de cette biennale qui se déroulera en juin 2009 ! » commente Eva, qui cet été, élargira le champ d’action de la Marlborough Gallery en direction de l’Ouest. « Nous présenterons dès fin juin, parallèlement dans les jardins du Casino et à Saint-Tropez, l’œuvre sculptée et monumentale de Manolo Valdés ». OM www.marlborough-monaco.com

© Jérôme Schlomoff

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Savini, Destinated for Nothing, bois fibre de verre, fer et chewing-gum. Expo 12/2008. Demetz, Testa di Ragazza, 2008, bois et résine de pin, pièce unique, 29 cm ht

Didier Marcel, Phoenix Canariensis, Jardins de la Petite Afrique, Monaco, 2008. Résine polyester, acier inoxydable, flocage. 910 x 55 cm


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Olivier Roche, 2007

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Olivier Roche, Cannes 2008

Maurice Maubert, Arboretum de Roure

No made : chemins de traverse Ils sont d’origines, générations, sensibilités et de pratiques différentes. Ils se retrouvent chaque année à l’Arboretum de Roure et à Cap d’Ail. Leurs points communs : l’art contemporain et un certain sens de l’orientation. Ils, ce sont les membres de ce collectif d’une trentaine d’artistes évoluant sous le nom de No made.

Comment l’aventure No made a t-elle débuté ? Réponses de Denis Gibelin. En 1999 nous avons décidé d’investir les collines niçoises autour de la Villa Soleil. L’exposition présentée à Jonquière (84) a fini par attirer des artistes venant d’Avignon comme l’anglais Paul Stapleton ou l’allemand Franz Stähler qui ont rejoint ceux d’ici dont quelques-uns issus de la Brèche à Nice (Louis Dollé, Maurice Maubert, Thierry Boussard…). Rencontres après rencontres, le puzzle s’est constitué. Le nom fut choisi pour sa référence au Ready made et son aspect itinérant. Après avoir investi la Villa Roc Fleuri à Cap d’Ail le groupe a œuvré sous la bannière « Euro totem » en 2001, « Verbes » en 2002 avant de revenir à la marque No made en 2003.

Une année charnière ? C’est avec cette édition soutenue par la signature de Ben que nous avons intégré l’Arboretum de Roure grâce à sa Présidente Michèle Ramin, et, que nous avons pu créer une ponctuation au village de Clans. Avec le spot de Cap d’Ail nous confirmions ainsi notre volonté de mailler le nord au sud, le haut pays au rivage avec comme axe le mythique sentier du G.R.5.

Comment existe ce collectif ? Rien n’est figé ! No made est un collectif de créateurs aux frontières fluctuantes : ils sont réunis par affinités autour de projets dans lesquels leurs savoir-faire s’expriment librement, qu’ils soient plasticiens, musiciens, vidéastes ou performeurs : l’éclectisme, c’est l’autre corollaire de No made !

Comment définir votre action ? Frédéric Falsetti, notre « poil à gratter » qualifie No made de « concept mou ». C’est vrai dans le sens où nous nous adaptons toujours à la situation, au lieu, au thème. Mais cela tout en conservant une exigence. No made n’est pas caméléon, pas plus d’ailleurs que du Land Art dont il peut s’inspirer dans la mesure où nous engageons une relation privilégiée avec la Nature : les œuvres créées lui sont confiées afin qu’elle les re-sculpte avec le temps et les intempéries. Pour autant, No made se tient à distance de ce courant : nos installations ne sont pas toutes biodégradables. Elles sont à faire ou à défaire chaque année !


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Claude Rosticher, labyrinthe, Cap d'Ail, 2006

Si l’Arboretum reste notre campement, depuis deux ans nous avons mis un pied à Cannes grâce au soutien logistique de la M.J.C Picaud. Le Palais des Sports que nous avions investi en 2007 a été détruit. Dans ces lieux fermés nous agissons plutôt comme une troupe. 2008 fut une autre étape remarquable car nous sommes entrés pour la première fois dans un espace citadin : le quartier Mimont-République à Cannes. Le concept a fonctionné de la même façon qu’en haute altitude. En fait l’autre singularité de No made est de ne pas se produire dans des espaces dédiés à l’art mais voués à d’autres usages. Notre présence sur la voie déferrée de Cap d’Ail était déjà un symbole fort : un lieu qui a été dévié de sa fonction initiale exactement comme une œuvre de Marcel Duchamp !

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Etienne Borgo, Arboretum de Roure, 2005

S’il vous arrive de vous perdre en montagne ou même en ville, le plus sûr moyen de retrouver votre chemin, c’est de suivre un parcours No made : il vous mènera plus sûrement qu’un G.P.S à destination. Mais le but de ce voyage, quel est-il vraiment ? No made, qui fêtera en 2009 ses 10 ans, est connu du public pour proposer chaque année, dès septembre, un itinéraire bis de l’art contemporain en pleine nature. Un parcours, jalonné d’œuvres éphémères, qui n’est pas soluble dans la nature même s’il en épouse ses formes et ses rites mais qui instaure un dialogue avec elle, tout en invitant le promeneur à se découvrir au fil de son cheminement. Ce projet hors pistes, motivé par une grande soif de liberté

Vous intervenez également dans des espaces urbains ?

créative, depuis qu’il est né sous l’impulsion de Denis Gibelin, Elena Krajewicz et Gérard Petitti a fait son chemin auprès du grand public et de ses pairs. No made a ainsi reçu les parrainages de Ben, prompt à encourager les mouvements en rupture, d’Ernest Pignon Ernest qui, intéressé par les travaux intégrés à la nature, a établi en 2004 un lien avec ses recherches liées au végétal, ou encore de Jean-Michel Folon, séduit par la mise en œuvre poétique de l’Arboretum. Enfin Valerio Adami, Ousmane Sow (l’un des plus importants sculpteurs contemporains) et Nicolas Lavarenne signèrent et collaborèrent aux trois dernières éditions ! OM www.no-made.eu

Près de 300 artistes présentés depuis l’origine, quelques 500 visiteurs par an à Cap d’Ail… Quelle est la recette de cette pérennité ? Pas l’argent en tous les cas, même si nous sommes aidés par les collectivités. Tout cela tient la route grâce au professionnalisme de nos artistes. Il existe une réelle force dans le groupe, tout le monde met la main à la pâte, sans attendre d’autre retour que celui d’un travail en commun. On a toujours évité d’ailleurs une quelconque intervention d’un chef. No made n’a pas rencontré une œuvre mais des individualités partageant la même envie. Une énergie qui semble capter tous les publics. Pour l’anecdote, S.A.S le Prince Albert, qui a inauguré l’édition 2008, est venu à trois reprises : cette année il est resté près de quatre heures à découvrir notre travail in situ.

Et l’avenir de No made ? Pour aller plus loin, il faudrait réagir de façon plus structurée tout en préservant notre identité. On souhaiterait également se rapprocher de Nice, le berceau de l’appellation. L’autre jour, j’ai découvert sur Google Earth, « NO MADE » écrit en toutes lettres, vu du ciel sur la voie ferrée de Cap d’Ail : une performance datant de 2006. Une découverte qui donne envie d’explorer d’autres dimensions plus universelles encore !

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EN VILLE

GRASSE

Théâtre mais aussi danse, cirque, et encore marionnettes, multimédias, arts plastiques, musiques, expositions… Jean Florès pratique le mélange des genres. Mixité est un de ses mots favoris. Et ça marche !

Jean Florès  51 ans  Directeur du Théâtre de Grasse  Pour la « démocratisation culturelle »

Jean Florès le VRP multicarte des arts vivants

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aconter l'histoire du Théâtre de Grasse, c'est raconter celle de Jean Florès, puisqu'il en est l'âme et le fondateur. Au commencement était un « désert culturel » en pays grassois. Puis, en 1976, sous le mandat d'Hervé de Fontmichel, naquit le CIG, une salle polyvalente destinée à recevoir des congrès aussi bien que des associations. Un lieu sans image ni identité spécifique : bataille de fleurs, feux d'artifices, expositions... Nommé en 1988, Jean Florès au début s'occupe de tout. Peu à peu, employant la méthode douce, il commence par lancer quelques changements « à dose homéopathique »... jusqu'à tracer les grandes lignes d'un vrai projet artistique cohérent, et définir « une orientation culturelle à moyen et long terme ». Pour ce faire, il prend son bâton de pélerin, ou plutôt de « VRP » comme il dit, allant « à la rencontre du public », le chercher « hors les murs », dans les comités d'entreprise, les écoles ou les associations. En 1995, première victoire, le CIG devient Théâtre à part entière, avant d'obtenir en 2000, le label « théâtre conventionné » décerné par le Ministère de la culture. Et le public de venir, de plus en plus nombreux : jusqu'à 3.000 abonnés pour la saison dernière ! Aujourd'hui, il a si bien réussi que le Théâtre de Grasse est devenu trop petit ! Dans les années à venir, va sortir de terre au sud de la ville une nouvelle salle modulable de mille places, qui sera selon le directeur

« à la fois un atelier dédié à la création du théâtre vivant, réservé à la compagnie Castafiore mais qui pourra s’ouvrir à d’autres compagnies, et un théâtre itinérant pour le haut et moyen pays coupés de l’offre culturelle ». C'est officiel, le maire de Grasse Jean-Pierre Leleux l'a annoncé récemment : « ce sera l'un des plus gros chantiers publics des prochaines années ».

Une passion communicative pour les arts vivants C'est sans doute de son grand-père coiffeur - dont le salon, pour l'anecdote, jouxte la droguerie des parents de Nicole Garcia - qu'il tient son goût pour l'opéra et le théâtre, où il allait régulièrement avec sa mère depuis tout petit. A Oran d'abord, où il est né en 1957, de grand-parents immigrés d'Andalousie au début du XXème siècle. D'ailleurs, plus qu'avec l'Algérie, qu'il a quittée à l'âge de cinq ans, c'est avec

Secret Le nouveau cirque de Johan Le Guillerm/ Cirque ici © P. Cibille


grasse

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Demandez le programme

  Entre Autres ©Dunn Meas

 Empty moves (part I) © JC Carbonne

l'Espagne qu'il se sent le plus d'affinités. Pourtant, c'est sur la Côte que s'installe sa famille en 1962, et bientôt à Grasse, où son père ouvre un cabinet de prothésiste dentaire. Lycéen dans la ville des parfums, il reprend bien vite avec sa mère le chemin de l'opéra (de Nice), avec la chance de voir « tout le répertoire classique et les plus grandes divas ». Tout en découvrant par luimême le théâtre : co-fondateur de la Compagnie du Petit Castor, il est un temps acteur et marionnettiste, se produisant même sur la scène du futur Théâtre de Grasse, avec des « farces médiévales et autres entrées clownesques… des spectacles qui duraient deux heures, beaucoup trop long ! ». Pour gagner sa vie, il se décide pour l'école normale (à Marseille), mais ne sera instituteur que cinq ans, un métier pour lui « trop routinier ». En même temps, pédagogue dans l'âme, il est animateur dans les colonies de vacances et autres centres aérés… jusqu'à ce que le Maire de Grasse, Hervé de Fontmichel l'appelle à la direction de l’Office Départemental de l’Action Culturelle (ODAC), avec l’objectif de « proposer une offre culturelle dans le haut et le moyen pays ». Nous sommes en 1982, Jean Florès découvre « le terrain, le rapport au public, aux élus, aux artistes », bref le travail de médiation culturelle qu'il pratique encore aujourd'hui. On lui doit la création des fameuses soirées « Estivales du Conseil Général ». C'est six ans plus tard qu'il prend la direction de ce qui allait devenir le Théâtre de Grasse : « Je suis parti de zéro, j'ai du créer, former, fidéliser un public : je

 La Douleur © Carole Bellaïche

suis devenu un VRP multicarte de la culture, qui veut vendre mais... avec passion ! ». Tout seul au début, il est désormais entouré d'une équipe de six personnes aux relations publiques. Ce qui l'anime : « ce moment de communion, où l’on est dans le noir, à partager l'émotion de l'art vivant, avec les autres spectateurs et avec les comédiens ».

Pour bâtir sa programmation, avec toujours la « volonté de transmettre », Jean Florès tente de trouver le juste milieu entre le facile et le difficile, entre les spectacles grand public ou plus pointus, parcourant pour ce faire les différentes scènes européennes. Mélange des genres, métissage, s'affranchir des limites… C'est avec ce genre de convictions, qu'il a créé voici deux ans l'association Polychromes, à vocation culturelle pour la communauté gay : littérature (invitation d'auteurs comme Olivier Delorme), cinéma (première rencontre « D'un genre à l'autre » organisée en mai dernier). Sans oublier la chorale, « équilibrée entre voix masculines et féminines », qui dégage, paraît-il « une belle énergie vocale ». Chanter en choeur était peut-être le rêve - devenu réalité - de Jean Florès ! FC

« Entre partages et découvertes, cette saison a été bâtie comme une nouvelle invitation à des rencontres fortes, belles et inédites, ouvertes à tous les métissages, unies par l’excellence artistique et la volonté sans cesse réaffirmée d’une authentique démocratisation du théâtre». Voilà comment Jean Florès présentait sa saison 2008/2009, qui comptera 40 spectacles et 120 représentations. On retiendra de cette programmation éclectique des duos de choc - Gérard Desarthe et Michel Galabru, puis Thierry Lhermitte et Sylvie Testud (dans Biographie sans Antoinette). Quelques grands rendezvous comme Dominique Blanc mise en scène par Patrice Chéreau, dans La Douleur, pièce signée Marguerite Duras qui a fait un tabac à Paris; Myriam Boyer reprenant le rôle de Simone Signoret dans La Vie devant Soi. Plus surprenant, Jean Rochefort en solo lisant son propre texte, dans Entre autres, ou Marcel Pagnol avec l'accent belge : Manon et Jean de Florette par la Comp. Marius, composée de deux belges Waas Gramser et Kris Van Triera, adeptes du jeu en plein air. Sans oublier le nouveau cirque, avec Monstration et Secret de Johan Le Guillerm, ou encore le Circici, et Shakespeare (Beaucoup de bruit pour rien) par une compagnie de théâtre de rue (la Compagnie 26.000 couverts). Côté danse, le très renommé Ballet Preljocaj avec son nouveau spectacle Noces/ Empty Moves ou encore le flamenco avec la Compania Flamenca. www.theatredegrasse.com www.polychromes.fr

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EN VILLE

NiCE

C r é at i on Musicale

pas de temps mort dans sa partition !

Le CIRM © J-Ch Dusanter

Dans ses studios ou hors les murs le CIRM œuvre afin d’ouvrir largement la musique contemporaine au public. Une volonté qui s’accompagne d’un bel appétit de création !

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omme les six autres « Centre Nationaux de Création Musicale »* , le CIRM développe ses activités autour de quatre axes : production, diffusion, recherche et formation. Fondé en 1968 par le compositeur Jean-Etienne Marie, le CIRM s'installe à Nice dix ans après, lançant aussitôt sa première édition du Festival MANCA en 1978. Depuis l’an 2000 François Paris, après avoir dirigé le Centre Musical de Sarcelles, a repris la direction de cette vénérable maison, 300 m2 réaménagés dans un appartement de l’avenue Jean Médecin à Nice. Pour y accéder il faut emprunter le hall d’une boutique de confection. Ce qui fait dire à son directeur avec un brin d’ironie : « parmi les musiciens, le CIRM est plus connu sous le nom du souk ! ». Et lorsque l’on évoque l’opportunité de reloger les studios aux anciens Abattoirs (le nouveau pôle culturel niçois en marche), il reste prudent : « on nous a déjà promis l’Abbaye de Roseland, la Halle Spada… en matière de relocalisation, nous attendons les clés avant de nous enthousiasmer pour un nouveau projet ! ».

« Changer les habitudes d’écoute » Le décor planté, une définition s’impose : qu’est ce que la musique contemporaine ? « C’est la musique classique d’aujourd’hui, une musique en mouvement qui, sans répertoire populaire, requiert une écoute bien distincte de toutes les autres », explique François Paris. Changer les habitudes d’écoute voilà le crédo de cet ancien Prix de Rome : « si l’on regarde une peinture abstraite dans un cadre en bois sculpté du XVIII ème siècle, cela ne fonctionne pas. Il en va de même pour la musique, on ne peut pas aborder une pièce de Ligeti comme un morceau des Rolling stones. Cela demande un peu plus d’effort, tout au moins celui de faire abstraction de ses pratiques d’écoute, voire de certains de ses préjugés ». Lors, le CIRM investit le terrain afin de purger cette musique des lieux communs dont elle est victime, multipliant les rencontres entre le public et ces compositeurs vivants « dont la plupart viennent en résidence à Nice pour échanger, produire et se produire ».


NiCE

EN VILLE

Cap sur la production Cette mission de sensibilisation se prolonge d’un féroce appétit de diffusion et création. Varèse ne disait-il pas à propos de musique contemporaine : « nous devrions en parler moins et en jouer plus ! ». Une devise qu’a fait sienne son directeur François Paris, également compositeur (issu du Conservatoire de Paris et pensionnaire à la Villa Médicis de 1993 à 1995) : « depuis deux ans nous avons adopté une nouvelle logique : celle d’intégrer deux projets d’envergure chaque année ». Pour palier au manque de budget, le CIRM s’associe avec d’autres partenaires culturels : compagnies de danse, ensembles musicaux, salles de cinéma, grandes scènes nationales. Des montages qui permettent d’investir de grands plateaux et, en croisant les disciplines artistiques, de proposer des spectacles qui attirent un plus large public. L’an dernier, le Ballet Les Arpenteurs (musique de François Paris, chorégraphie de Michèle Noiret) coproduit avec une dizaine de partenaires artistiques européens (dont les Percussions de Strasbourg) a sillonné la France puis l’Autriche via la Belgique. Résultat : vingt représentations (soit 20.000 spectateurs environ) ! « Nous avons rempli en décembre 2007 par deux fois le Théâtre de la Ville à Paris, et nous produirons en 2009 en Espagne et en Allemagne ».

François Paris © J-Ch Dusaanter

Un road movie musical Quant à la dernière œuvre produite par le CIRM, Symphonie diagonale d’Alexandros Markéas, après sa présentation au Théâtre de Grasse le 14 novembre dernier lors des MANCA, elle investissait cinq jours plus tard la grande scène nationale brestoise : le Quartz. Le début d’une longue tournée pour ce road movie musical qui est coproduit avec Rosemary Production, l’Ensemble Sillages et la Mission Cinéma de l’Espace Magnan :

« l’œuvre filmée trace une diagonale de la Crète (Grèce) à la Bretagne via différentes étapes dont la dernière s’est déroulée dans nos studios !

Les musiciens, qui accompagnent le film en direct, entretiennent un vrai dialogue avec tous les musiciens présents à l’écran : un joueur de lyre en Crète, un contrebassiste à Marseille, un organiste à Annecy, un pianiste à Paris et une chanteuse à Brest ». Et les projets font florès. Associé avec quatre autres Centres Nationaux et l’ensemble germanique Musik Fabrik, le CIRM coproduira en 2009 Chutes, avec le vidéaste Paolo Pachini. Un spectacle convoquant compositeurs et cinéastes. En 2010, à l’occasion de l’année France-Russie, François Paris s’envolera pour le Conservatoire Tchaïkovski tandis que Vladimir Tarnopolski « l’une des grandes figures actuelles de la musique contemporaine » viendra à Nice avec un projet lyrique. En 2011 direction l’Espagne et le compositeur José Manuel Lopez Lopez. Si le CIRM a la bougeotte, il n’en néglige pas pour autant son engagement régional ! Hier encore il se rapprochait de la Fondation Prince Pierre à Monaco afin d’apporter son soutien au Concours International de composition organisé par la Fondation, qui vient de disSymphonies Diagonales, production du CIRM, 2008 tinguer en octobre son lauréat 2008 : Peter Eotvos. Et tout au long de l’année, le CIRM enchaîne concerts et ateliers en partenariat avec le Conservatoire à Rayonnement Régional, le Théâtre National de Nice, l’Opéra de Nice, l’U.N.S.A, les collèges et lycées départementaux, et, se nourrit de ses échanges avec l’Université californienne de Berkeley. OM www.cirm-manca.org * CESARE (Reims) GMEA (Albi) GMEM (Marseille) GRAME (Lyon) IMEB (Bourges) LA MUSE EN CIRCUIT (Alfortville)

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Le musée Cocteau pose ses tentacules sur le rivage

Un animal marin - pieuvre ou méduse géante - échoué sur le rivage mentonnais pour l'aspect extérieur. Avec, à l'intérieur, une fabuleuse collection de plus de 1.500 tableaux, dessins, céramiques, photos des années 1910 à 1950… C'est le trésor que l'on pourra admirer dans le futur musée Cocteau en 2011. ©Cabinet Rudy Riciotti

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ccueillir la première collecde son côté à construire un musée public, qui tion publique d'œuvres de Jean présentera l'oeuvre de Cocteau sous toutes ses Cocteau au monde est une opporfacettes, des années 1910 à sa mort en 1963. tunité formidable : Menton va devenir la ville de Dès le mois de décembre de la même année, Cocteau… La création d'un tel musée aura le conseil municipal vote la création du musée. également un impact fort sur le tourisme et Après une recherche du lieu idéal - l'hospice Saint l'économie locale. » Julien puis le site des Sablettes furent un temps Jean-Claude Guibal a en effet de quoi se envisagés - et une expertise des œuvres faites ©F.Canarelli réjouir que Menton ait été choisie par Séverin Jean-Claude Guibal par la Direction des Musées de France, la Ville se Célia Bernasconi Wunderman. Un choix logique, certes, car nul Député Maire de Menton Conservatrice décide pour l'emplacement actuel sur le bord de n'ignore les liens étroits de Cocteau avec la ville des citrons, dont mer. Toujours en concertation étroite avec le donateur, car Jean-Claude il décora la Salle des mariages de la mairie en 1958, et devint par Guibal, qui a tissé des liens d'amitié avec lui, tient à l'associer à toutes la suite le citoyen d'honneur. Car, bien que né à Maison-Laffitte en région parisienne, Jean Cocteau avait pour la Méditerranée une Severin Wunderman admiration d'esthète : « les effluves mythologiques de la Méditerranée produisent un admirable mélange de paresse et de travail ». Né en Belgique en 1938, exilé Cocteau « le méditerranéen » fut en effet influencé par la Grèce (il a aux Etats-Unis durant la seconde peint par exemple la Naissance de Pégase), l'Italie et la Commedia guerre mondiale, Severin dell’Arte (nombreux Arlequins) ou encore l'Espagne (Corridas…). Wunderman avait commencé

Une rencontre extraordinaire La première rencontre du Député-Maire avec Séverin Wunderman remonte à 2003. Un jour, Jean-Claude Guibal est invité à diner avec son épouse - Colette Giudicelli, qui est également son premier adjoint - par un certain Séverin Wunderman, en son château de la Colle sur Loup. Le dîner se passe dans une salle voûtée en sous-sol, où ils sont reçus par une petit homme maigre assis dans un fauteuil en forme de squelette (« pour apprivoiser la mort », leur dit-il). Il leur raconte son histoire de juif polonais-belge immigré aux Etats-Unis qui a commencé sa collection de dessins de Cocteau à l'âge de 19 ans, alors jeune marié sans le sou… Le dîner dure jusqu'à minuit, un bon signe chez cet homme habitué à se coucher tôt. Peu de temps après, Séverin Wunderman déclare son intention de transférer à la ville de Menton toute sa collection alors exposée dans un musée d'Austin au Texas, en donation, la ville s'engageant

sa carrière comme apprenti horloger avant de révolutionner l'horlogerie en inventant la « montre de mode » sous le label Gucci Timepieces. Un quart de siècle de succès plus tard, il rachète les montres Corum (en 2000), marque prestigieuse qu'il fait renaître grâce à son génie du marketing. Collectionneur et esthète nonconformiste, il affiche depuis longtemps un goût particulier pour Jean Cocteau : à la fin de sa vie (il est décédé en juin 2008), il aura rassemblé plus de 2.000 œuvres du poète français, dont une partie se trouve actuellement dans un premier « Severin Wunderman Family Museum »

©Cabinet Rudy Riciotti

à Orange County en Californie. Suite à sa donation à la ville de Menton, il a été fait Chevalier de l’Ordre National de la Légion d’Honneur par Renaud Donnedieu de Vabres en 2004.


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©Cabinet Rudy Riciotti

ses décisions, même le choix de l'architecte, « ce qui est la moindre des choses » dit-il. Une fois l'acte de donation signé en juin 2005, les premières études ont pu démarrer, et l'appel d'offres être lancé : le Cabinet Rudy Ricciotti a été choisi parmi 80 dossiers, par un jury de dix membres incluant un représentant du Ministère de la culture. De son côté, le Député-Maire avoue avoir été conquis dès le début, car c'est « un vrai geste architectural... On dirait une créature marine, méduse ou pieuvre géante, échouée sur le rivage. Sans compter que l'architecte a trouvé des solutions astucieuses pour éclairer les œuvres sans les fatiguer ».

Le projet Ricciotti : méditerranéen et respectueux du patrimoine 1900 de la ville Poète, dessinateur, portraitiste, photographe, décorateur, scénographe, cinéaste mais mais avant tout « poète »... Jean Cocteau était un artiste non conformiste, voire tentaculaire. « Le concept du musée tourne autour de l'identité protéiforme de Jean Cocteau », explique Célia Bernasconi, Conservatrice en charge de la mission de préfiguration du Musée depuis septembre 2005. « Puisque le poète qualifiait lui-même son œuvre d'objet difficile à ramasser, le parcours muséographique tentera de rendre cette impression d'expansion étoilée : il montrera comment chaque dessin est relié à un ensemble plus vaste, à un bout de roman, un extrait de film, ou une rencontre de sa vie ». D'où l'idée d'un « parcours qui s’adapterait à la nature désordonnée de l'œuvre », conçu par l'architecte Rudy Ricciotti, qui a relu Cocteau pour en tirer quelques enseignements. Exemple :

« La vérité est trop nue, elle n’excite pas les hommes ». C'est pourquoi son bâtiment se veut « chargé de mystère, se laissant découvrir peu à peu », enserré qu'il est dans une sorte de filet fait de colonnes de formes « aléatoires », ondulantes. Dès l’entrée du musée, « le visiteur devinera la salle d'exposition permanente sans la voir derrière une grande paroi de verre translucide sérigraphié ».

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pour plus d'information : www.villedementon.com

Le parcours se fera sur deux niveaux, avec passerelles et « escalier confortable », afin d'éviter « une linéarité horizontale simple, en créant une déambulation très riche verticale et horizontale ». Au final, une démarche architecturale non brutaliste, qui a su écouter « ce que le site avait à dire : ne surtout pas construire devant le marché couvert, bâtiment remarquable. Ne pas rivaliser avec le front bâti 1900 mais le mettre en scène, ne pas créer de masque visuel sur la mer, donner raison à la devise de Menton ma ville est un jardin, en préservant un parvis jardin pour les piétons ». Parions que ce musée ancré dans une tradition sudiste, et signé d'une star montante et flamboyante de l'architecture française aurait plu au poète amoureux de la Méditerranée ! FC

Rudy Ricciotti 56 ans, admire le maniérisme et le baroque pour les libertés créatrices qu'ils autorisent « Mon travail célèbre le contexte et la question de la circonstance. J'accepte le principe de culpabilité et assume la difficulté d'être et de réaliser des choses. C'est pourquoi je travaille de plus en plus dans le maniérisme, tout en restant sous la pulsion du radicalisme. Le maniérisme permet de rêver à nouveau les vertus de la narration. L'architecture doit fabriquer du sens, certes, mais aussi revenir au récit. Aujourd'hui, notre société subit une perte de ce récit et donc de cohésion sociale. Nous nous devons de fabriquer des moments de vie pour contrer ce manque et réactiver le désir afin d'éviter la névrose ».

Né à Alger en 1952, formé à l'Ecole d'Architecture de Marseille, Rudy Ricciotti fonde son agence à Bandol dans le Var en 1980. Parmi ses réalisations les plus marquantes, le Stadium de Vitrolles et le pont de la Paix à Séoul (1990), le Centre Chorégraphique (dit aussi pavillon noir) d'Aix-en-Provence (1999), le Musée des Civilisations d'Europe et de Méditerranée, Marseille (2002) ou la rénovation du département Arts de l'Islam, du Louvre (2005). On pourrait également citer des « salles de musiques actuelles » (à Besançon, Boulogne-Billancourt, Grenoble) ou pour le Philharmonique de Potsdam. Et encore des lycées (à Manosque, Marseille ou Montpellier). Il a obtenu en 2006 le Grand Prix National d'Architecture.

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CANNES

Cinéma

Y a-t-il une vie après la Palme d’Or ?

Si Cannes est la capitale mondiale du 7ème Art grâce à son légendaire Festival, l’activité cinéphilique ne se réduit pas à ce seul événement et se poursuit toute l’année grâce à l’Association Cannes Cinéma !

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annes pourrait-elle briguer sa place de cité du cinéma si elle devait se contenter d’inscrire quinze jours en mai à son agenda ? Certes les retombées du Festival du film sont sans communes mesures, mais aussi luxueux soit-il ce rendez-vous annuel n’aurait pu être qu’un cache-misère.. Non, il y a bien une vie au-delà des marches du Palais, une vie cinéphilique à la portée de tous et cela grâce à Cannes Cinéma ! Cette association loi 1901 est née en 2000 sur les fonds baptismaux de l’OMACC créée elle, voici plus de 20 ans par la municipalité. Elle est présidée depuis 2001 par Gérard Camy un ancien journaliste de Télérama aujourd’hui chef de travaux du BTS Audiovisuel dispensé par le Lycée Carnot. L’association qui ne compte que des membres et aucun adhérent « pour mieux servir les intérêts communaux » est subventionnée par la Ville afin d’offrir aux cannois de 7 à 77 ans l’opportunité de redécouvrir la magie du 7ème Art via une large palette de propositions déclinant au fil des saisons l’offre cinéma sur le mode pédagogique, culturel, populaire et festif… mais à sa façon !

Les Rencontres cinématographiques Le plus important des événements organisés par Cannes Cinéma s’ouvrira dans quelques jours. La 21ème édition des Rencontres cinématographiques de Cannes se déroulera du 8 au 14 décembre. L’occasion de découvrir une sélection de films d’auteurs offrant un regard et une réflexion sur leur époque. Cette année c’est autour du thème « le cinéma au secours de la planète » que seront projetés « une cinquantaine de films, des années 30 au nouveau millénaire ainsi que tous ceux sortis cette année qu’il ne fallait pas manquer ! » explique Gérard Camy. Une séance de rattrapage bien utile à l’heure du zapping, augmentée du « Panorama des festivals » soit huit films primés mais inédits en France qui vont concourir pour plusieurs trophées (dont le Prix du Jeune Jury présidé par l’acteur Serge Riaboukine, ou celui de la meilleure Bande Originale de Film, remis par un jury présidé


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EN VILLE

© J-Ch Dusanter

Gérard Camy, Président de Cannes Cinéma

cinématographique jalonnée d’un éventail de productions actuelles ou issues du patrimoine. Ainsi, à raison d’un film par mois, de septembre à avril, « les jeudis de Cannes » offrent une soirée en deux séances, ponctuée d’un buffet dans la salle Miramar (pour 8 euros). Un professionnel y est invité à animer les projections. C’est à ce titre que le réalisateur René Féret à qui l’on doit Comme une nuit ouvrit le jeudi 18 septembre aux cotés de la étoile dans la nuit, comédienne Salomé Stévenin, la nouvelle saison.

lui par le chanteur Nilda Fernandez). Mais la marque de fabrique de ces Rencontres c’est, selon son propre organisateur, « Moi, jeune critique ! » : un programme de stages qui draine chaque année quelques 350 élèves de la seconde à la terminale autour d’ateliers animés par des professionnels : « le chef opérateur William Glenn et le costumier Christian Gasq auréolés de plusieurs Césars (Ridicule, Madame Butterfly) ont été invités cette année à faire partager leurs savoirs. On pourras également y apprendre à parler de cinéma en la présence d’un grand critique ». Un exercice délicat dans lequel s’illustra jadis un certain Monsieur Langlois directeur de la Cinémathèque française qui devint lui-même un exemple pour bon nombre de journalistes dont François Truffaut qui œuvra aux Cahiers du cinéma avant de passer derrière la caméra. Le vendredi 12 décembre sera dédié, lui, aux militantisme autour de la planète fort d’un débat modéré par Eric Libiot (Rédacteur en chef de l’Express). La clôture de ce millésime se fera avec et autour de Georges Lautner venu avec ses amis et complices de plateaux. Deux grands rendez-vous populaires ponctueront cette édition : un ciné concert en hommage à Harold Lloyd au Palm Beach, ainsi qu’un concert rock avec le groupe les Têtes Raides.

Cinéma Permanent Cannes Cinéma s’investit tout au long de l’année sur tous les terrains et notamment dans les 3 salles qu’elle exploite (la Licorne, Miramar, et Alexandre III). En partenariat avec le Film Club de Cannes et Cannes Bel Age, l’association propose une saison

Coté pédagogique l’association Cannes Cinéma met les bouchées doubles et enrichie son action d’une sélection de films à destination des écoles maternelles et primaires dans le cadre de Cannes Filmécole. Ce dispositif qui est l’objet d’une convention avec l’Inspection de l’Education Nationale permet à plus de 2.000 élèves d’aller au cinéma tout en profitant d’un suivi pédagogique. En période chaude de Festival l’association ne bat pas en retraite ! Au contraire : Cannes Cinéphile offre 4.000 accréditations à des non professionnels sur dossier : « ces accréditations ouvrent l’accès au 2/3 de la programmation officielle en compétition et hors compétition du Festival, à tous ceux qui font œuvre d’activité cinéphilique ainsi qu’à près de 300 professeurs ». Le concept Ecrans Juniors (du 18 au 23 mai 2009) offre dans le même temps gracieusement une sélection de treize longs métrages qui présentent un intérêt majeur ou un axe de réflexion pour les 10 à 15 ans. Et comme si cela ne suffisait pas, Gérard Camy et son équipe collaborent aussi à mettre en place l’été une dizaine de séances plein air proposant des films récents projetés sur des écrans gonflables qui peuvent atteindre 15 mètres et cela dans tous les quartiers de la ville ! Mais qu’est-ce qui fait courir Cannes Cinéma ? La passion du cinéma sans aucun doute, et aussi le désir de rendre aux cannois, une culture qui pourrait lui échapper dans le formidable tsunami culturel que déclenche chaque année le Festival du film. OM www.cannes-cinema.com

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César vu par André Villers

Musée de la photographie André Villers

Mythes d’hier, légendes d’aujourd’hui


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Dédié à la mémoire argentique de celui qui côtoya Picasso, Prévert et les autres, le Musée de la photographie André Villers s’est ouvert depuis 2000 sous l’impulsion de son directeur à la création émergente.

Anne Lise Large pour l'exposition "L'une d'elles à elle seule" (2008)

©J-Ch Dusanter

Olivier Lécine, Directeur du Musée de la Photographie André Villers

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nstallé au cœur d’un village de charme sur les hauteurs cannoises, le Musée de la photographie André Villers demeure l’un des lieux d’art les plus atypiques de la région. Partagé entre les « prises in vivo » d’André Villers qui approcha le gotha des artistes en Riviera, et des expositions contemporaines audacieuses, ce musée galerie cache bien son jeu derrière sa façade rustique. Pouvait-on d’ailleurs trouver meilleur endroit pour rendre gloire à l’invention de Nicéphore Niepce que Mougins dont la qualité de la lumière attira une pléiade d’artistes : Picasso (qui y passa ses quinze dernières années), Cocteau, Fernand Léger, Paul Eluard, Man Ray, Winston Churchill, Edith Piaf, Jacques Brel. Mougins a toujours entretenu des liens étroits avec le monde artistique et culturel. Guère étonnant dès lors d’y trouver au coeur de ses venelles médiévales un musée qui cultive avec autant de ferveur le passé, le présent et l’avenir de la photographie ! Cela peut paraître paradoxal en 2008, mais, alors que l’image fait rage de toutes parts, cet établissement demeure le seul du département dédié à cette discipline, avec le Théâtre de la photographie Charles Nègre inauguré à Nice il y a 9 ans.

Laurent Chardo pour l'exposition "Tangente Est", 2007

Oliver Mark pour l'exposition "Portraits", 2003

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Branko Lenart Karim Ghelloussi, Sandra Lecoq, Les Stimate del Quotidiano

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Max Tomasinelli Metropolitan Museum of New York Alexandre Durand, Mougins et les Bonhommes Bleus, 2005

Une question de rencontres

« La singularité du photographe, la diversité des propos »

Créé en 1986 sous la direction d’André Villers, le Musée de la photographie de Mougins devait s’ouvrir plus largement aux photographes contemporains avec l’arrivée d’Olivier Lécine. Un directeur qui après avoir passé une licence en histoire de l’art a suivi un parcours atypique. Né à Cannes, à l’age de 17 ans il part pour Reims où il gère un café-concerts pendant quatre ans, puis s’envole à Toulouse. Dix ans après il revient au bercail. En fait comme Villers qui, en convalescence au centre Héliomarin de Vallauris, rencontra par hasard en 1953 Picasso dans la rue, Olivier entra en contact avec Villers de façon toute aussi fortuite : « je l’ai rencontré pour la première fois en 1990 chez lui. C’était le voisin d’un ami, il me donna alors un de ses collages. Ce fut pour moi une sorte de porte-bonheur dont la magie opéra dix ans plus tard ». Car c’est avec le nouveau millénaire qu’Olivier Lécine intègre le Musée via le dispositif emploi-jeune : « à l’époque il n’y avait pas vraiment de directeur alors pendant quatre ans j’ai endossé un peu tous les rôles. André Villers, directeur artistique, m’a confié les clés et les cimaises tout en gardant un droit de regard. Grâce à lui j’ai pu impulser un nouvel élan et orienter progressivement le Musée vers la création actuelle ».

Olivier commence par accueillir des photographes plasticiens de la Villa Arson. Autour d’un cycle baptisé « Signer sans voir », Julien Bouillon, Cynthia Lemesle et Philippe Roubaud, Stéphane Steiner ou encore Aicha Hamu investissent successivement le lieu. Parallèlement celui qui revendique « la singularité du photographe, la diversité des propos » invite des artistes français et étrangers, alterne tirages couleurs et noir et blanc, passe du monde intimiste à la découverte du monde. Et tandis que le troisième niveau du Musée déploie l’œuvre d’André Villers et de quelques autres illustres portraitistes, les deux premiers étages accueillent au rythme de quatre expositions temporaires annuelles, des regards actuels très différents. On se souvient des éblouissements impressionnistes d’Anne-Lise Large sur le corps féminin, des clichés en ombres charbonneuses et lumière neigeuse sur la Mongolie de Laurent Chardon, d’une autre exposition croisant plusieurs visions de l’architecture, ou encore de l’hommage rendu à Chiara Samughéo qui fixa sur la pellicule le tout Cinecita durant l’âge d’or de la dolce vita. Une approche éclectique offerte par des photographes confirmés ou émergents qui au lieu de trancher avec les portraits d’André Villers prolonge au contraire l’émerveillement, redonne du sens à la fonction plastique du 8ème art.


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André Villers Ben et Lécine, dans le cadre de l'exposition Les limites de la Photo, 2006

 André Villers, Les mains de Picasso

Quand Villers croise Ben A l’origine de cet engagement, le vif intérêt que porte Olivier Lécine, 36 ans, à la création actuelle tout comme à leur géniteur : « j’ai besoin que la rencontre se fasse, car derrière l’œuvre, il y a une personnalité. Je procède souvent par coup de cœur ! Delphine Tomaselli en fut un : je l’avais découverte lors d’une exposition collective, je l’ai invitée ensuite en solo. Ce que j’aime chez cette artiste c’est la qualité de son regard quel que soit l’exercice pratiqué. Elle intégra encore en septembre notre exposition sur la Génération.C dans le cadre du Festival des étoilés de Mougins ». Delphine fut également conviée à réaliser en 2006 le catalogue de l’exposition « Les limites de la photo ». Un accrochage qui devait marquer un autre virage dans la trajectoire du Musée : car c’est à l’occasion de ce vingtième anniversaire que le Musée revint officiellement à sa source et fut rebaptisé le Musée de la photographie André Villers. Afin de célébrer l’événement Villers choisit de croiser son regard avec celui de Ben. « La rencontre de ces deux personnalités que tout semble opposer était déjà une performance artistique en soi. Alors qu’André sait se faire le complice du silence pour mieux dévoiler l’autre, Ben l’extraverti lui déploie sa présence par ses mots, ses provocations ». Un challenge qui ne fut pas pour déplaire à Olivier Lécine qui se prêta lui-même au jeu de certains clichés exposés tout en conservant son anonymat. Pour l’anecdote la main armée d’un revolver qui braque Ben Vautier, c’est lui !

Après avoir exposé en décembre le travail de deux photographes oeuvrant autour de l’Hôtel Provençal en voie de rénovation, Olivier qui reconnaît « être bon public mais exigeant sur la qualité » présentera début 2009 un autre de ses coups de cœur : « Catherine Larré était déjà apparue dans une de nos expositions collectives. Elle mettra cette fois à contribution des élèves de la région afin de créer son univers onirique fait de décors dans la nature ou à l’inverse de nature en studio. Avec Nicolas Guilbert nous aborderons le rapport de l’homme avec l’animal, du chien de compagnie à la taxidermie ». Tout un programme que pourrait envier à Mougins certaines galeries privées. Mais c’est là que résident toute l’originalité et le succès de ce Musée municipal qui, soutenu par le Maire de Mougins Richard Galy et son Adjoint à la culture Michel Bianchi draine 25.000 visiteurs par an (près de deux fois sa population). De quoi lui valoir à terme d’intégrer un autre espace plus vaste au cœur du village ? C’est en tous cas tout le vœu le plus cher de son jeune et dynamique directeur ! OM www.mougins-coteazur.fr

André Villers : de Picasso à Prévert Né en 1930 à Beaucourt, André Villers fait son apprentissage avec Pierre Astoux et réalise en 1952 ses premiers clichés sur les traces de Cartier-Bresson, Brassaï, Edouard Boubat. L’année suivante, il rencontre à Vallauris, Picasso qui lui offre son premier Rolleiflex : « c’est moi qui t’ai mis au monde » lui dira plus tard le peintre qu’André immortalisera dans son atelier comme au quotidien. En tous cas, ce sont des milliers de photos qui furent réalisées jusqu’à la mort de Picasso en 1974. Villers restant fidèle à cet exercice consacrera sa carrière aux portraits d’artistes : Jacques André Villers et Pablo Picasso

Prévert, Ionesco, Salvador Dali, Marc Chagall, Fernand Léger, Jean Cocteau, Frederico Fellini, Le Corbusier, Jean Arp, Michel Butor… Mais c’est Picasso qui présentera André Villers à Prévert, alors qu’il n’était encore qu’un tout jeune photographe. Une amitié se nouera avec le poète ainsi qu’une complicité artistique qui débouchera sur un album baptisé « Diurnes ». Ces collages superposés à des paysages et visages saisis par Villers influenceront un travail plus personnel exposé à Mougins, fait de collages, pliages, photogrammes et recueils d'ombres.

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fêtes de fin d’année pas comme les autres !


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Eau de Parfum

"Yes, to Life ! " Cette main sculptée dont les doigts forment un « Ok » est au cœur d’un « work in progress » à vocation Humaniste et Universelle créé par l’artiste brésilienne Célia Gouveiac. Résine laquée – 35cm H. 8 éditions par couleur 1.200 € www.yes-to-Life.org www.gouveiac.com

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Tête de taureau

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Néo Psychédélisme

Carnet d'enVIES Globe-trotter et croqueuse, la dessinatrice Virginie Broquet connue pour ses carnets de voyage dont le dernier à été co-réalisé avec Richard Bohringer vous propose ce vade-mecum pour redonner des couleurs à vos rêves. Un antidote à l’uniformisation pour tracer la géographie de votre univers intime en sept chapitres, sept envies capitales ! 14,90 € édition Prat.

Arnaud Maguet musicien/plasticien propose avec Fred Bigo et Vincent Epplay sur son label « Musique pour les plantes des dieux » Un voyage entre Krautrock et psychédélisme. Double vinyle 33t 15 € Les Disques en rotins réunis http://disques.rotin.free.fr

Une console aux courbes art déco taillée dans l’ébène et incrustée de peau d’alligator, c’est digne de Dali mais c’est signé Philippe Bresson. Env. 4.500 € 48 rue Beaumont, 06300 Nice www.philippe-bresson.com

15 Tentations d’exception !

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’est dans cette ancienne manufacture de sabotier (300m2, 9 mètres sous plafond), que motos et voitures vintage, toutes ces machines qui vous mènent comme chantait B.B « au paradis dans un train d’enfer », viennent se refaire une santé ou s’offrir un lifting. Vortex, une drôle de clinique où la matière grise et les mains maculées de graisse font « bon ménage » pour redonner un sang neuf à des chevaux vapeur fatigués. Mais avant de se convertir dans la préparation et restauration de bolides millésimés, Claude Chabiron, natif d’Orange décroche son diplôme d’ingénieur aéronautique à Paris. La vitesse grand V : un virus transmis par un père pilote de chasse. Mais comment passe-ton de l’éther à l’asphalte, de l’état gazeux à celui solide ? Entre ciel et terre Claude hésite d’abord : « je dessinais déjà à l’Institut Polytechnique de Sciences Appliquées des quatre roues. En fin d'études, j’ai même créé un prototype de Drone lors d’un stage chez Eurocopter ». Mais l’appel de la route l’emporte, et l’ingénieur finit par s’offrir une spécialisation de 3ème cycle chez Franco Sbarro, le maëstro suisse de la chirurgie esthétique automobile. Et puis avec un autre complice, Stéphane Martin, il ouvre le 1er avril 1997 : Vortex ! Tuning, pas vraiment le genre de la maison ! Ici on préfère concentrer son talent sur la préparation et la customisation de

motos ou la restauration de MGB, Morgan, Corvette, Aston Martin, Jaguar type E, tous ces top-modèles au galbe souverain qui n’ont pas fini de nous faire rêver…

En 4ème vitesse… La spécialité maison : « Tout ce qui roule, dans la mesure où le projet m’interpelle quelque part ! ». Aussi « débrider » les japonaises ou cuisiner l’Harley Davidson à la sauce grand veneur, c’est le plat du jour de Claude dont les yeux s’allument comme des phares de Pontiac lorsqu’il s’agit de relever un défi! Pour l’anecdote la fameuse Blue Steel 1600 CC offerte par Laëtitia à Johnny Hallyday pour son anni­ versaire, c’est lui : « 853 heures de main d'œuvre, un mois et demi de travail non stop, pour être à l’heure. Nous avons même créé une teinte mêlant la couleur des yeux de Johnny et de ceux de sa fille ». Voilà le genre de pari que l'on aime prendre chez Vortex qu’il s’agisse d’Harley, de Norton, Triumph, ou roadster radicaux relookés de A à Z. Claude qui pilote lui-même une Volvo P 1800 S de 1969 -le célèbre coupé immaculé de Simon Templar (Le Saint)- n’a pas son pareil pour refaire une virginité à ces vieilles gloires de l’asphalte. Sur le « pont billard » on opère aujourd’hui un break en bois de 1934, une Renault VivaStella dans son jus d’origine.


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LA VIE DES ARTS

A un jet de pierre des palaces de la Croisette, dans un atelier-hangar au fond d’une impasse comme sorti d’un roman de John Fante, Vortex fait renaître depuis plus de dix ans les vieilles gloires de l’asphalte et prépare celles de demain…

Claude évolue désormais en solo aidé d’un jeune apprenti, afin de donner corps à ses rêves mécaniques comme à ceux de tous les collectionneurs ou fans de customisation qui viennent parfois de très loin avec leur précieux butin. Et le protocole est toujours le même : « on passe d’abord par une préfiguration de l’engin en 3D avant d’entamer le gros œuvre. La seule limite, c’est l’argent ! Ce n’est qu’après un brainstorming avec le client que j’assure le suivi du modèle, de la création (design, ergonomie) à sa conception (mise en plan, calcul de structure, choix des matières et processus de mise en œuvre) jusqu’à la mise en production ». Une étape qui contraint parfois notre ingénieur à refaçonner lui même certaines pièces ou outils obsolètes, voire quand un morceau du puzzle s’avère introuvable, à le faire usiner.

…et en 3D ! Pas très développement durable tout çela me direzvous ! Et pourtant c’est au cœur de ce pandémonium où trônent d’emblématiques oriflammes de l’énergie fossile, comme cette vieille enseigne au néon MOTUL, que pourrait bien surgir la voiture écologique de demain ! Claude qui joue les Léonard de Vinci en créant par ailleurs d’incroyables engins de glisse, des nacelles, s’est fait la main à plusieurs repri-

ses sur des races hybrides de véhicules comme en témoigne le squelette de prototype accroché aux murs telle une araignée. Mais cette fois il pense tenir la perle rare via un superbe « coupé sport » au design futuriste dont la maquette en 3D a été réalisée avec le concours de deux élèves stagiaires en formation Conception Numérique du Lycée Technique Hutinel de Cannes la Bocca. « Le châssis de ce cabriolet en alliage carbone chargé d’une mixture composite inédite est étudié pour abriter une propulsion électrique. Cerise sur le gâteau : en acceptant une production low cost, sans besoins techniques onéreux ni main d’œuvre spécialisée, il peut être fabriqué en série pour un coût défiant toute concurrence ». Le secret de ce « Graal de la voiture électrique » lui est venu en planchant sur un roadster commandé par un fabricant de matériaux High Tech travaillant pour Alstom. Pour l’architecture des essieux Claude avoue s’être inspiré d’un concept avant-gardiste de train-avant conçu dans les années 60 par un équipementier d’avionneurs. « J’ai pris déjà des contacts et je cherche des investisseurs afin de réaliser ce véhicule nouvelle génération et cela quel que soit le nombre de roues ! » rajoute-t-il en riant. Car pour cet ingénieur inspiré et visionnaire qui a fait sienne la devise de René Char concevoir en stratège et agir en primitif, la plus belle des récompenses est toujours au bout de la route ! OM

Vortex Cannes Tel: 04 93 99 63 00 http://claude.chabiron.free.fr http://vortex.custom.free.fr

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la vie des arts

f i gure de l ' ar t

Guillaume Aral, marchand d'art sans complexe Cinq ans après son rachat par Guillaume Aral, qu'est devenue la vénérable Galerie Ferrero ? Nouveau style, nouveaux artistes, nouveau lieu… Visite guidée !

Profil du client Ferrero en 2008 A Nice, les clients de l'art contemporain sont de deux sortes : les investisseurs et ceux qui marchent au coup de cœur (les très riches qui ne s'inquiètent pas de la cote d'un artiste). Après la grande époque des Italiens en 2003-2004, ce sont aujourd'hui les Belges qui font le principal chiffre d'affaires de la galerie. Très peu d'Américains passent par la rue du Congrès, tandis que les Russes commencent à arriver, même s'ils sont encore plutôt XIXème siècle. Le premier Chinois est venu cet été, il a acheté une œuvre de Cipre intitulée judicieusement "made in china" ! La sculpture a la cote en ce moment, les collectionneurs jeunes se rabattant sur les artistes plus jeunes et moins chers qu'Arman ou César. Entre 900.000 € pour une œuvre d’Arman et 55.000 € pour une autruche de Cipre, on peut comprendre pourquoi ! www.galerieferrero.com

© J-Ch Dusanter


FiGURE DE L'ARt

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Guillaume Aral  58 ans  Directeur de la Galerie Ferrero  Galeriste nouvelle génération

« Vendre ce que j'aime ». Pour connaitre les goûts personnels de Guillaume Aral, il suffit de franchir le seuil de la vénérable Galerie Ferrero, qui s'est bien métamorphosée depuis l'époque du fondateur. Si l'on y trouve encore l'héritage classique « Ecole de Nice » de Jean Ferrero - Arman, César, Gilli, Ben, Sosno, Moya - Guillaume Aral se démarque en affirmant sa volonté de « promouvoir des artistes vivant dans la région, comme Youn, Cipre, Pons, Martinez, Reyboz, Graff, Metcuc, Hierro », et quelques italiens de la Ligurie proche, comme Laveri (les rouges à lèvres en céramique) ou Palmero (les pare-brises peints). Tout en ajoutant à son « bric à brac » un peu de Combas, un brin de Christo (photos de Volz) et même une pincée de Cracking Art (animaux en plastique coloré). Le tout dans un « esprit ludique, ni figuratif ni abstrait, ni minimaliste ni classique, c'est à dire une voie intermédiaire ».

vendre sa galerie : ça tombe bien, Guillaume Aral est décidé à franchir le pas... Car entretemps, il y a eu le

11 septembre 2001… Ce matin-là, Guillaume est de passage à New York avec son père. Ils se lèvent tôt à cause du décalage horaire et décident d'aller faire un peu de tourisme… Distrait, Guilaume remonte au dernier moment dans sa chambre chercher l'appareil photo qu'il y a oublié : ces quelques secondes lui sauveront la vie. Ils attendent pour acheter leur billet au pied de la première tour du World Trade Center quand survient le premier impact. Guillaume se souvient encore des débris qui tombent et de la panique... Ils évacuent très vite et facilement, puis restent et regardent de loin… avant que ne survienne la deuxième explosion, juste « une boule de feu ». Ils resteront bloqués une semaine à New York. Vivre une telle tragédie incite à la réflexion : « la vie est courte, je dois saisir ma chance » se dit-il. C'est ainsi qu'il décide de racheter la Galerie Ferrero en septembre 2003 pour vivre sa « passion de l'art ».

La vie est courte, je dois saisir ma chance « L'art contemporain est une culture qui s'apprend, il faut des clés pour savoir l'apprécier. Chez moi, ce fut progressif ». Après s'être intéressé aux antiquités ou aux livres anciens, Guillaume Aral découvre l'art d'aujourd'hui. Il lit, se cultive, épluche les catalogues de vente, regarde les émissions de télévision et surtout, rencontre des artistes. De même concernant le mobilier, lui qui fut d'abord de goût "assez classique, confortable", il a changé peu à peu d'optique, se tournant désormais vers le design pour meubler son nouvel appartement accolé à son nouveau show-room. Né à Marseille en décembre 1970, Guillaume Aral arrive à Nice un an plus tard, quand son père s'installe comme notaire après avoir acheté une charge laissée sans héritiers. C'est à Nice qu'il fait toute sa scolarité, depuis l'école du port et le lycée Masséna jusqu'aux études de droit. Il enseigne l'histoire du droit durant quelques années, hésitant à devenir professeur, avant d'obtenir son doctorat en 2001. Durant une brève expérience dans le notariat, il profite d'une nouvelle législation pour organiser quelques belles ventes aux enchères. Il y rencontre Jean Ferrero, lequel cherche à

Cinq ans plus tard, il ne regrette rien, le bilan est positif Marchand sans complexe, Guillaume Aral veut « que ça se vende », et il l'assume, à l'image, confie-t-il, du grand galeriste belge Guy Pieters qu'il admire. S'il s'avoue « un peu casanier, n'aimant pas trop bouger ni faire les foires », il travaille beaucoup et, est présent tous les jours dans sa galerie. Et il n'hésite pas à entreprendre des travaux : relookage complet de la galerie début 2006, ouverture d'une boutique de produits dérivés, et en juin 2008, d'un show-room dans l'immeuble mitoyen. Un nouvel espace doté d'un jardin privatif pour les sculptures, et d'une petite salle où seront exposées dans des vitrines les pâtes de verre de Daum, des éditions limitées signées d'artistes contemporains (Ben, Sosno…), etc. Avec sa nouvelle compagne elle aussi dans le monde artistique, Guillaume Aral partage une passion commune pour Venise et les livres anciens : « je n'ai aucun regret, même si diriger une galerie est parfois stressant, c'est un métier dans lequel on baigne à 100%, en permanence : on est comme immergé dans l'art, ce qui devient passionnant ! ». FC

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Au moment où l’on reparle de Guerre froide comment qualifier ce millésime 2008 ? Notre culture populaire a toujours trouver le moyen de s’exprimer au-delà de l’interdit, cultivant l’idée de la transgression, se nourrissant de provocations pour maintenir en éveil les consciences. Depuis Tchekhov ou le théâtre du siècle d’argent, les arts sont un antidote au confor-

misme. Fidèle à cette tradition nous avons organisé cette année un débat sur la liberté d’expression - avec le Club de la Presse Méditerranée 06 et les journalistes russes qui viennent couvrir ce festival - retransmis par plusieurs chaines russes dont une qui est l’équivalente d’Arte.

Malgré cet engagement et une forte authenticité, les spectacles semblent accessibles à tous ? On l’a vu avec Chagall, en Russie l’expression prédomine et la poésie trouve des formes pour toucher une population très variée. L’aspect visuel étant mis en avant, toutes ces créations sont aisément exportables. Un souci d’universalité qui ne va pas toujours sans heurt. La compagnie Derevo a mis plus de dix ans avant de s’imposer sur ses terres : ce n’est qu’après un exil en Allemagne qu’elle est revenue à Saint Pétersbourg et a décroché le Masque d’or pour Once que nous avons présenté cette année en ouverture.

© J-Ch Dusanter

Mélania Milbert, fondatrice du RuskOFF


en sc è ne

L a vie des arts

Melania Milbert est la fondatrice, avec l’association ACR, d’un festival qui ose un regard décapant sur la Russie d'hier et d’aujourd’hui au Théâtre National de Nice ! Dix bougies ont récompensé en novembre cet événement qui, en une décade, n’a jamais manqué de souffle !

Once, un spectacle hybride qui mêle théâtre, cirque, expression corporelle. La plupart des compagnies invitées procèdent ainsi. D’où vient cette faculté à mélanger les formes et parfois les genres ? Le théâtre russe a toujours été un laboratoire inspiré par une farouche volonté de faire vivre au spectateur l’instant à 100%. Les russes vivent dans un état de grande promiscuité, corps à corps, les uns sur les autres, dans des conditions matérielles difficiles. Plus que n’importe quel autre, ce peuple aux racines païennes a appris à tirer le meilleur parti des outils qu’il avait à sa portée !

Le débat entre classique et contemporain semble y avoir été résolu, c’est en tous cas ce que met en avant le Festival ? Effectivement l’an dernier nous avons présenté Faust au Cube. En 2008 deux de nos plus grandes représentations ont été des adaptations de grands classiques : Tchekhov pour les Allumettes suédoises et Ostrovski pour L’orage. Les artistes russes actuels ont ce potentiel à revisiter une œuvre sans jamais la dénaturer, à la dévoiler sous une facette inattendue, actuelle, tout en laissant une porte ouverte sur l’imaginaire que le spectateur est invité à franchir. Une grande richesse d’émotions qui naît de moyens parfois rudimentaires. Nous vivons à la fois avec le sentiment d’un

Once, Nosferatu © Elena Yarovaya

univers infini et avec la proximité des êtres. Notre culture influencée par le Shamanisme, né en Sibérie et dont la fonction est de gérer l'aléatoire, révèle un sens affuté de la scénographie. Afin d’évoquer une forêt au bord de la Volga, l’auteur de L’Orage s’est servi d’une berge remplie d’eau, de six planches en bois et de beaucoup d’amour. Tout est dans la suggestion. Et la magie de l’émotion opère.

La part des comédiens est donc aussi primordiale ? Là encore les écoles de comédie en Russie sont réputées pour leur niveau d’exigence. On y apprend aux acteurs à être polyvalents et contrairement à ce qui se passe en France on y forme encore des troupes. N’oublions pas que c’est à partir de la méthode Stanislavski, que l’Actors Studio forme depuis plus de soixante ans les mythes du cinéma américains de James

L'Orage d'Ostrovski

Dean à Robert De Niro : c’est assez drôle de penser qu’Hollywood doit une partie de son succès à la Russie.

Quelques mots sur la programmation musicale ? Quand on n’a plus le droit de parler, l’on chante ou l’on danse. Noureev, Diaghilev ou Nijinski venaient de l’Oural. Il y a là-bas, à la frontière de l’Asie, un réel brassage de peuple. C’est pourquoi nous invitons chaque année ces chants et danses ethniques mais aussi des artistes de jazz ou de musiques actuelles comme Messer Chups qui marient l’électro-rock au V-Jaying. Tous témoignent de la survivance de nos racines et de leurs influences actuelles sur une Russie en pleine mutation. Une Russie que nous voulons faire découvrir aux niçois d’année en année! OM Renseignements www.festival-russe.com

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la vie des arts

por t ra i t d ' ar t i s t e

Jacky Coville en son jardin extraordinaire A l'image de ses céramiques grands formats, Jacky Coville est une « pièce unique ». Seul artiste français à être exclusivement céramiste, il invente un monde poétique peuplé de créatures hybrides, mi-hommes, mi-bêtes. Un monde merveilleux qui parle à l'enfant qui est en nous !

«V

oila mon dépotoir » ! C'est ainsi que Jacky Coville le modeste présente la salle de sa maison où sont entreposées en vrac ses nombreuses - et merveilleuses - œuvres passées et présentes. Humble il est né, humble il restera toute sa vie. Et timide, irrémédiablement. Né le 20 mars 1936 « dans une famille modeste » - son père est chef d'entretien dans une usine - Jacky Coville tient peut-être de sa mère, qui « achetait des châteaux, les retapait et les revendait » - son côté artiste. Ou alors, c'est le lieu de sa naissance - Sèvres, célèbre pour ses porcelaines et son musée possédant 50.000 céramiques du monde entier et de toutes époques - qui le prédestina à son destin de céramiste ? Toujours est-il que c'est « pour faire plaisir à ses parents », qu'il entreprend d'abord des études d'ingénieur.

« J'ai épousé un ingénieur » dira plus tard Françoise son épouse. Et en effet, Jacky Coville travaillera dans le bureau d'études d'une usine d'aviation durant neuf ans. Déjà féru de peinture, il organise des expositions (dont une de Fernand Léger, qu'il admire) dans les sept usines du groupe Sud Aviation. Il a 28 ans quand il a l'opportunité d'acheter un four de céramiste, qu'il installe dans son jardin d’Aulnay-sous-Bois. Il décide alors de se lancer, commençant par modeler de petits objets décoratifs avec l’idée de les vendre comme des petits pains… Et tout de suite, « c'est la galère », les débuts ne sont pas si faciles que prévu, et le métier très dur. Mais il a donné sa démission et n'ose plus revenir. Le voila obligé de faire plusieurs métiers pour nourrir sa famille. Malgré tout, il persévère, poursuivant avec son épouse une « recherche sur les émaux », avec l'espoir de « retrouver le vert céladon des Chinois d'il y a mille ans ». Soudain, miracle, ça marche, il vend quelques pièces à des collectionneurs. Encore aujourd'hui, il est fier de montrer ses « vases

© J-Ch Dusanter

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PORtRAit D'ARtiStE Jacky Coville

LA VIE DES ARTS

 68 ans  Ancien ingénieur aéronautique  Exclusivement céramiste

céladon de l'époque Song, ce céladon fruit de quatre années de travail ! ». En 1971, il arrive sur la Côte, achetant un terrain à Coaraze, attiré « par le soleil et l'Ecole de Nice », cette mouvance artistique qui fait la réputation de la région. Avant de s'installer à Biot quatre ans plus tard, avec la chance incroyable d'acheter, en même temps que la maison où il vit encore à ce jour, un four de dimensions gigantesques ayant appartenu à Roland Brice, et dans lequel naquirent les célèbres céramiques... de Fernand Léger. Enfin un clin d'oeil positif du destin : Jacky Coville peut entreprendre de grandes pièces de deux mètres, oser la céramique monumentale. C'est l'occasion aussi de trouver son style, qui reproduit en céramique ce qu’il aime en peinture, mélange de cubisme (Picasso, Léger, Braque, Miro) et de Figuration Libre.

le ciel. Et encore de hiératiques totems mi-hommes, mibêtes. Si la maison des Coville - une longue bâtisse blanche quelque peu usée par le temps au coeur du vieux village de Biot - n'a rien de remarquable, c'est le jardin qui est extraordinaire : là dorment en un joyeux désordre des dizaines de créatures imaginaires aux couleurs chatoyantes. Pour inventer son univers fabuleux fait de créatures hybrides, Jacky Coville travaille comme un architecte, à partir de pièces cubiques et de couleurs primaires, déconstruisant et reconstruisant à sa façon corps humains et animaux.

Timide mais volontaire et obstiné, persévérant malgré les coups durs, Coville aime par dessus tout se mesurer avec des pièces de dimensions énormes (jusqu'à 6 mètres de long) et avoir le dessus.

Se mesurer avec des pièces énormes et avoir le dessus Un oeil, une bouche, voire des dents ou un sein. Un chat tigré et un drôle d'oiseau, une chenille géante. Une fière tulipe bien rouge ou juste quelques feuilles vertes qui se dressent vers

Comme un défi qu'il se lance à lui-même, et même si cela est épuisant physiquement, d'autant plus que Coville fait tout tout seul, le dessin, le modelage, la cuisson et la recherche de nouvelles couleurs. Levé dès l'aube, il ne s'arrête jamais, travaillant encore 12 heures par jour, et restant même 24 heures sans dormir à chaque cuisson pour surveiller son four. Une de ses poétiques tulipes monumentales demande dix jours de modelage, deux mois de séchage et plusieurs jours de cuisson à 1300°. Une oeuvre gigantesque comme le Serpent de mer lui a pris… une année de sa vie ! Heureusement, et bien que les céramistes soient bien mieux reconnus au Japon ou en Italie (où il a souvent exposé) qu’en France, Jacky Coville a acquis depuis lors une importante notoriété nationale. On trouve ses œuvres à Nice dans le jardin du Musée d’Art Naif et dans les jardins du Mamac, à Paris en face de la Bibliothèque François Mitterand et… sur la pelouse du Musée de la Céramique dans sa ville natale. Finalement, la plus belle des reconnaissances ! FC

© J-Ch Dusanter

Où voir les céramiques de Jacky Coville En permanence chez Norbert Pastor (Nice). Après l'été 2008 dans la galerie du Métropole de Monte-Carlo, les céramiques de Coville sont parties pour l'Arsenal de Metz, où, sous le titre « anges et démons », l'exposition présentée par la Shimoni Gallery durera jusqu'en janvier. Elles iront ensuite agrémenter les Jardins d'Erignac en Dordogne. Une idée des prix : à partir de 1.500 € le petit loup, jusqu'à 150.000 € pour un serpent de mer de 4 mètres de long.

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LA VIE DES ARTS

ARtS PAYSAGERS

Jean Mus

Jean Mus jardinier d'exception

 66 ans  Architecte-paysagiste  Chantre du jardin méditerranéen

Restaurer un jardin historique du Cap Ferrat ou créer de toutes pièces un jardin pour un complexe hôtelier et un parcours de golf de mille hectares en Grèce, inventer un jardin des senteurs pour un grand chef étoilé…

«J

e suis un jardinier… d'exception. A la fois dans l'humilité au quotidien et exigeant dans la création ».

Poète inspiré autant que chef d'entreprise surmené, bonne humeur méridionale et allure de bon vivant, Jean Mus est aujourd'hui une sommité recherchée dans tout le pourtour méditerranéen et même au delà, parfois jusqu'en Suisse ou en Hollande, voire en Californie. Assurément il est né dans un chou, ou du moins dans un potager de la ville de Grasse, en 1942. Car il n'est pas devenu architecte-paysagiste par hasard : son père déjà était le « chef-jardinier » pour la famille de Croisset à Grasse, dans le célèbre jardin dessiné par Ferdinand Bac.Tout naturellement, il se forme à l'École du paysage de Versailles, puis sur le terrain dans la jardinerie des sœurs Schneider de Cannes. Avant d'ouvrir son agence à Cabris en 1966, qu'il dirige depuis plus de quarante ans, aidé de douze collaborateurs - géomètres, ingénieurs en génie civil, sculpteurs ou coloristes - sans oublier sa fille Florence à la gestion et organisation. Car architecte-paysagiste est un métier très complexe, qui demande de tenir compte à la fois du budget et des délais, des saisons et du climat : « on

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ARtS PAYSAGERS

LA VIE DES ARTS

Du Portugal au Maroc, en passant par les rivages de la Côte d'Azur ou de l'Espagne, Jean Mus est partout où fleurit le jardin méditerranéen.

récolte ce que l’on sème. Les saisons nous jouent des tours... et heureusement ! ».

A son actif, plus de mille jardins restaurés ou créés de toutes pièces, que ce soit pour de grands hôtels de la Côte - le Royal Riviera, le Château St Martin ou l'Hôtel du Cap - ou pour des particuliers, comme la Villa Fiorentina, une des plus belles propriétés de Saint Jean Cap Ferrat dessinée autrefois par Ferdinand Bac (elle appartiendrait à Hubert de Givenchy). Et aussi un jardin des senteurs pour la Bastide de Moustiers d’Alain Ducasse ou plus récemment pour le chef de cuisine du Monte-Carlo Bay, jardin que Jean Mus conçoit comme un tableau aux couleurs multiples, alternant herbes aromatiques, salades, simples et racines, dans l’esprit des potagers provençaux du siècle dernier, où se côtoyaient l’art du jardin et celui de la cuisine. Car Jean Mus est un gourmand et un sensuel - il a d'ailleurs en projet un livre intitulé Le Sensualiste qui aime la vie et devient « de plus en plus attentif aux parfums, à l'architecture des parfums ». Ce qui ne l'empêche pas d'avoir une passion pour la musique et le jazz en particulier, qu'on retrouve dans la « composition musicale d'un jardin ». Exigeant sous des dehors bonhommes, jamais satisfait, il se remet en cause chaque matin, essayant de faire mieux chaque fois : « mon métier est une vraie

vocation : dessiner me repose, d'ailleurs je ne sais rien faire d'autre ». Jean Mus sait communiquer pour défendre sa profession, participant à des émissions de télévision et de radio, écrivant nombres d'articles voire des ouvrages dont le dernier s'est vendu à 45.000 exemplaires. Ne faisant jamais les choses à moitié, il se passionne actuellement pour le jardin méditerranéen, plaidant pour l'affirmation des territoires : « il y a une écriture méditerranéenne des jardins : ils ont la mer en commun, une mer capricieuse, riche en couleurs

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Les orangers participent à la sensualité du jardin

et parfums. D'où sans doute le tempérament versatile, exalté des peuples ». Pour avoir beaucoup voyagé et vu de nombreux pays, il sait que « la France est le plus beau, et en particulier grâce à la Côte d'Azur, où se trouvent réunis « tous les ingrédients du bonheur ». Heureux comme Jean Mus en Méditerranée ! FC

Le jardin de la Côte d'Azur

« De style méditerranéen avec une touche toscane, un brin tropical, un zeste mauresque, le jardin de la Côte d’Azur a deux complices, la mer et le ciel, et leurs nuances uniques de bleus-verts et gris. A partir des ingrédients incontournables que sont l’olivier, le cyprès, l’amandier voire le figuier et les agrumes, parmi lesquels on peut inviter dans certains cas le palmier ou le pin d’Alep (originaire de Syrie), il faut ensuite ajouter l’élément musical, sous forme de fontaines, cascades, ruisseaux, bassins... et bien sûr les parfums - jasmins, galants de nuit, tubéreuses, géraniums odorants, orangers - qui participent de la sensualité. Sans oublier une dernière touche d’émotion avec l’art topiaire, quand le jardinier se fait sculpteur, et vous obtenez... le Paradis terrestre ! Car savez-vous ce que jardin signifie en arabe ?... Le paradis ! »

A lire Le jardin secret de la Méditerranée chez Flammarion avec Dane Macdowell. A paraitre prochainement : Minéral végétal avec JeanMichel Wilmotte

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la vie des arts

tribune libre

"Si on a les jeux olympiques à Nice,

je m’inscris pour le slalom!"

Richard Cairaschi

« la candidature de Nice aux Jeux Olympiques d'hiver est une excellente initiative qui donnera une nouvelle image plus riche et diversifiée. On oublie trop facilement

que Nice n'est pas seulement tournée vers la mer mais vers la montagne. Une magnifique diversité des paysages, une région à redécouvrir en permanence »

Metteur en scène

Alain Derey Directeur de la Villa Arson

candidature Nice J.O. 2018. Qu'en pensent-ils ?

"Je propose l'organisation d' un concours national de créations picturales

Ce que m’évoque J.O. d’hiver : de but en blanc ! J’accroche avec divers, Ecole de Nice que nous chantions sur l’air d’«Etoile des neiges» en devisant sur le fait que les toiles des neiges sont de bonnes qualités, d’un bon blanc que nous buvions à l’Eden-bar. Ce soir là des années soixante six, un hiver, j’ai proposé de pratiquer

le « lancement de toile » comme discipline olympique (dans le cadre d’un festival

fluxus organisé par Ben : le record fut de 40m, bonne figure !). Je propose de remettre cela à l’ordre du jour comme « toile de fond » à la manifestation ! ...

Jean Mas Artiste

... Ça c’était pour le blanc, et le but était marqué lorsque à la question : c’est tes skis ? on répondait : oui c’est exquis !…il paraît que le froid conserve et l’effroi gèle les projets ! Accueillons donc avec beaucoup de chaleur la candidature de notre ville !!

et sculpturales sur le thème des sports olympiques !"

Sacha Sosno Artiste


tribune libre Je ne sais pas skier je n'aime pas le froid Je me rappelle quand ma mère m'emmenait à la neige et c'était rare, je passais mon temps à pleurer dans mon coin je ne voulais pas sortir du chalet Je ne trouvais jamais les bonnes chaussures ni les bons gants A la neige j'ai toujours froid aux pieds ou aux mains tomber dans la neige ne me fait pas rire Quand ma femme partait aux sports d'hiver avec les enfants je restais à la maison à râler Mais si Nice se présente pour les Jeux Olympiques d'Hiver, je suis d'accord pour concourir Il faudrait inventer de nouvelles compétitions propres à notre culture

La vie des arts

Je propose donc :

UN CONCOURS DE PETANQUE NEIGE avec des boules en neige, le cochonnet étant juste la tête dans la neige de Bruno Mendonça

UN CONCOURS D'IGLOO UNE PARTIE DE FOOT NEIGE

Ben Artiste

fabriquer une boule de neige de taille d'un ballon de foot. Le jeu devient très lent presque comme un film au ralenti car si on shoote, le ballon éclate et c'est l'équipe adverse qui marque un point.

UNE COURSE EN PISCINE EN 25 METRES - la piscine glacée mais pas trop (3 cm). Il s'agit pour les concurents de traverser la piscine à pied sans qu'elle craque

Chaque équipe composée d'un ou de deux couples doit fabriquer un igloo et dormir une nuit dedans (ils peuvent se tenir chaud). (hommage à Jean Mas, Igloo réalisé au Boréon en 1970 avec Mas, Ben et Serge III)

UN CONCOURS DE CHANT CONCOURS : TA FOURRURE OU LA MIENNE On recouvre la place Masséna de neige artificielle avec une arène de glace tout autour. On fait venir 3 ours polaires. Le jeu consiste à ce que des femmes en manteau de fourrure échappent aux ours

- sur flanc de montagne : c'est la chorale dont le chant crée une avalanche qui gagne

UN CONCOURS DE MUSIQUE CONTEMPORAINE - sous la neige qui tombe les musiciens sur une estrade devant des micros peu vêtus grelottent de froid celui qui grelotte le plus gagne

"je suis pour ! je connais toutes nos stations avec intelligence pour les avoir pratiquées depuis longtemps en tant que niçois mais aussi parce que j'ai été chasseur alpin !"

Georges Lautner Cinéaste

Moya Artiste Multimédia

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T. +33 4 93 87 28 73


11 au 14 décembre 2008

11 au 14 décembre 2008 - NICE

Forum du Théâtre Européen EUROPEAN THEATER FOR UM Renseignements et réservations – 04 93 13 90 90 - www.tnn.fr Théâtre National de Nice - CDN Nice Côte d’Azur - Promenade des Arts – 06300 Nice


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