Rapport de stage chez Michel Collin Rennes

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Anne Rouat - 4a Avril-Mai 2010

Stage Ă rennes

Michel Collin Paysagiste


sommaire...


1. Introduction 2. Une ville : Rennes a. Introduction b. Petit tour d'horizons c. Situation d'une vil e aux portes de la Bretagne d. Développement de la vil e e. Etat des lieux : Rennes et son paysage à grande échelle f. Etat des lieux : Rennes et son paysage à petite échelle g. Conclusion 3. Une Agence : Atelier Michel Collin Paysagiste a. Introduction b. Présentations de l'agence C. les personnalités de l'agence d. Une gamme de projets divers et enrichissants

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4. Un stage : Deux mois et les projets abordés 56 A --> LES ETUDES : a. L'Atlas des Paysages du Morbihan - Déroulement de l'étude - Le paysage des infrastructures - Participation globale (organisation d'ateliers, réunions, contact DDTM, archives...) - Dossier camping - Une journée de terrain b. Diagnostic paysager,écologique et étude de fréquentation en Forêt Régionale de Ferrières c. Schéma d'enjeux de Seine et Marne B --> LES PROJETS : a. Nantes Maison Blanche b. Nantes résidentialisation de l'îlot du Breil 5. Conclusion :

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1


INTRO INTRO

Suite à quelques mois en Hollande, puis à San Francisco et enfin en Indonése me voilà face à mon dernier stage. Celuici se fera bel et bien en France, toucher du bout des doigts le paysage en France voici l’objectif de ce stage. Il me semble important au stade où je suis actuellement face au métier de paysagiste qui m’attend de me pencher sur les problématiques avec lesquelles travaillent le paysagiste français. Le métier se concrétise et je m’apprête à intégrer une nouvelle équipe, une nouvelle ville et de nouveaux projets qui je l’espère vont ma passioner. Arrivée ici en quatrième annéde, la fin des études arrive et le monde professionnel se rapproche à vitesse grand V. Ce rapport retranscrira je l’espère au mieux tout ce que ce stage va m’apporter.


une ville

2


RENNES RENNES


i ntroduction

2a rennes : une ville attendue....... «Aujourd’hui je dis aurevoir à ma chère Bretagne...» Ainsi débutait mon rapport de stage il y a de cela un an... Aujourd’hui c’est le retour aux sources... Me voilà aux portes de mon pays. Rennes portes de la Bretagne. Cette ville m’a toujours passioné, je l’ai pourtant toujours frôlé, toujours touché du bout des doigts. J’ai en effet passé plus de temps sur les quais de sa gare qu’à arpenter ses ruelles. Quelques passsages éclairs d’une poignée de jours m’ont suffit à tomber sous le charme. Depuis de nombreuses années, cette ville reste très floue et énigmatique, ici plus qu’ailleurs j’eut un mal fou à m’orienter. J’ai dans la tête une multitude de fragments urbains, d’ambiances, de cellules que je m’impatiente de relier entre eux. De nombreux souvenirs aussi brefs qu’intenses constituent l’image que je me fais de Rennes. J’aime autant ses espaces que sa population qui me semble si folle et excentrique. Tout m’apparaît pour l’instant comme des suites de bâtiments vides de sens, tout est inconnu vierge. Bientôt j’aurais arpenté ces perspectives dix, vingt, peut-être mille fois. Bientôt Rennes m’appartiendra parceque j’y aurais vécu. Ce trajet quotidien , cette boulangerie, ces visages croisés chaque jour à la même heure, ce coin de rue, ce banc, ce parterre, cette poubelle et ce pavé décollé m’appartiendront parceque j’y aurait vécu... Degemer mat Roazhon...!!!!


La ville des Redons que désertent les bons est pleine de fripons

Ville chère à l’Enfer, ou la fraude est dans l’air; on n’y voit jamais clair. « poème », Marbode (trad. Sigismond Ropartz), dans Histoire de Rennes, Coll., sous la direction de Jean Meyer, éd. Privat, 1972

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«Comme je savais que Rennes avait été entièrement détruite par l’incendie de 1720, je m’attendais à n’y rien trouver d’intéressant sous le rapport de l’architecture. J’ai été agréablement surpris. Les citoyens de Rennes viennent de se bâtir une salle de spectacle, et, ce qui est bien plus étonnant, une sorte de promenade à couvert (première nécessité dans toute ville qui prétend à un peu de conversation).» Mémoires d’un touriste, Stendhal, éd. M. Lévy Frères, 1854, p. 43

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2b

petit tour d’horizon des tours................ Rue de la Soif...!!!! le Thabor

Les Gayeulles

Canal St Martin

nord

Maurepas

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Place Ste Anne


............................................................................................

Marché des Lys

République Place de Bretagne

Le Colombier Les Champs Libres Chez moi!!

sud

est

Opéra Mairie Cathédrâle de Rennes

Atelier Michel Collin Paysagiste

La Vilaine...

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est

Gare RĂŠpublique Centre-Ville Les Champs Libres


La CriĂŠe Les Halles

sud

ouest

Le Colombier




2c

situation d’une ville

une ville, des territoires... un chef lieu de Bretagne, Pourtant pas si breton...

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Véritable Porte de la Bretagne, au même titre que Nantes, Rennes jouit de sa position centrale dans l'Arc Atlantique. Elle se trouve sur une zone très ambivalente, une sorte de charnière, chef lieu de la Région Bretagne, elle se situe à une position retirée par rapport au reste de la péninsule bretonne. Rennes s'est en effet développée à moins de 50km de la limité régionale et à plus de 250 km de l'Ile d'OUessant. Afin de se rendre compte de cette position particulière, il suffit de prendre en compte quelques distances simples. Rennes est plus proche de Tours (194km) que de Brest (210 km), et plus proche de Caen (154km) que de Quimper (180km). Elle se démarque encore une fois du reste de la Bretagne car elle est la seule ville de plus de 25 000 habitants qui ne se soit pas développée en bord de mer ou d'estuaire. Pour achever ce schéma géographique atypique, elle se trouve également excentrée par rapport à la structure du territoire français, elle ne se situe en effet sur aucun axe majeur. Elle est cependant considérée comme ville centrale de l'Arc Atlantique, c'est ainsi qu'elle peut affirmer son rôle de ville européenne. Les villes (Glasgow, Cork Cardiff, Brest, Nantes, Angers, Bordeaux, Bayonne, Anglet, Biarritz, Bilbao, Saint Jacques de Compostelle, Braga, Porto, Lisbonne...) partagent en effet cette même position des villes de l’extrême ouest. Elles se mobilisent pour équilibrer leur développement au sein de l’Europe. Elles expriment la volonté d’agir ensemble et ont tenu leur première conférence des villes de l’Arc Atlantique à Rennes le 6 et 7 juillet 2000.


aux portes de la bretagne...............................

4km

-> 6

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anc

La M

Chez moi!!

Paris -->306

km

ique -Atlant

> 100km

Nantes --

> 90km

Michel Collin Paysagiste

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2c

situation géographique.............................

le bassin de rennes : un site insulaire ?

18 source : Rennes-Editions Ouest France 2002- Pierre Dechifre et Gilbert Lebrun

La ville de Rennes s’est développée au centre du bassin de Rennes, cet espace se trouve lové au coeur du Massif Armoricain. Le Bassin de Rennes s’est formé au tertaire et plus particulièrement au début du Cénozoïque, par l’affaissement du Massif Armoricain, il fut ensuite réinvesti par la mer au Miocène, c’est ainsi que l’on y retrouve une grande quantité de matériaux sédimentaires comme le schiste. Le Massif Armoricain connaît deux principales dépressions sur son relief qui se trouve être le bassin de Chateaulin et celui de Rennes, la grande totalité du territoire armoricain est constitué de plateaux et de collines et roches dures. Le bassin présente globalement une forme assez irrégulière. Il vient en effet buter côté sud contre les hauteurs gréseuses de Pont Réan et s’élève progressivement sur chacune de ses autres faces. Le site est globalement plat et marqué par les reliefs des cours d’eau qui le traversent, ce sont pas moins de 6 cours d’eau qui le sillonent de part en part : L’Ille la Vilaine, la Flume au nord, le Meu au nord-ouest, le Blosne à l’est et la Seiche au sud-est.


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une ville à la confluence de l’ille et de la vilaine

hydrographie du bassin de la vilaine

source : www.gesteau.eaufrance.fr

Le nom de Rennes est tout d’abord issu du celtique Condate qui signifie «confluent», qui souligne clairement l’emplacement de la ville à la zone de rencontre entre l’Ille et la Vilaine. Fondée sur le promontoire qui domine cette rencontre, Rennes s’est développée au coeur de ce que l’on appelle «la cuvette rennaise». Nous sommes sur un espace très bien drainé et arrosé. La Vilaine est un grand fleuve côtier qui arrose la Bretagne. Sa source se trouve en Mayenne et et elle se jette après avoir croisé l’Ille son affluent canalisé et navigable, elle se jette dans l’Océan Atlantique non loin de Pénestin dans le Morbihan, son bassin versant s’étale sur environ 10 000 km². Longue de 218 km elle forme dans un premier temps la limite franche entre la Mayenne et l’Ille et Vilaine avant d’y pénétrer et d’arroser notre chère ville de Rennes. Ce fleuve a la particularité de posséder un lit peu profond, c’est ainsi qu’il provoqua de nombreuses inondations, les autorités ont rapidemennt pris la décision de canaliser la Vilaine ainsi que l’Ille afin de maîtriser au mieux le fleuve capricieux et de le rendre navigable. Cette position stratégique place Rennes au coeur d’un espace agricole remarquable, traditionnel basé sur l’élevage et structuré par une structure végétale grandiose. 19


En quelques chiffres

: Rennes est la onzième plus grande ville de France en nombre d’habitants avec une aire urbaine de 571 754 habitants (dont 207 922 habitants intra-muros). Autre particularité qui fait de Rennes ce qu’elle est et qui me charme grandement, c’est l’importance de sa population étudiante qui la place à la 8ème place des universités françaises. Ce sont en effet 60 000 étudiants qui grouillent chaque année dans les deux grands campus et dans les rues de Rennes, cette particularité fait d’elle une ville très vivante et en constante activité.

Vill

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an

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II

L’époque Gallo-romaine a été une période très faste pour la ville de Rennes, qui représente déjà à cette époque un pôle considérable. C’est d’ores et déjà un centre urbain important qui s’étend sur environ 90 hectares. Le premier tournant, et par la même occasion le premier frein au développement de cette ville vint avec l’arrivée des Invasions Barbares, qui entraîna la ville à se densifier et à restreindre sa croissance à l’intérieur d’une enceinte longue de 1200m et occupant 9 hectares. A partir de cette période et ce jusqu’au XVéme siècle, la capitale bretonne va se déveoppper au coeur de cette enceinte uniquement. Contrairement à d’autres villes à la même époque, Rennes ne compte quasiment aucun monument remarquable mis à part sa Cathédrâle. Après le XV è siècle la ville connaît une certaine croissance en raison de la migration en nombre de Normands suite à l’occupation anglaise. C’est à partir de là que la ville commence à s’étendre significativement et les premiers faubourgs apparaissent hors de l’enceinte.

1877

1827

1782

XV è s

développement de la ville

IV è s

2d

la ville médiévale

: A partir de cette époque, la ville de Rennes ne va cesser de s’étendre au delà des limites qu’elles s’impose successivement. Deux nouvelles enceintes sont construites au XVè siècle, une à l’est qui entoure le «Ville Neuve» et une au sud afin de pouvoir étendre la ville au sud de la Vilaine. Cette nouvelle ville restera pendant longtemps la zone insalubre de Rennes, qui se développe sur des terrains malsains et inondables et qui est occupée par une population très modeste voir pauvre. A la fin du Moyen-Age, Rennes compte 13 000 habitants sur une superficie de 62 hectares. La ville va également commencer à se doter de

« La ville qui pour lors estoit trop petite

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comme le peuple renays, et estoient

les faulxbourcs plus grans troy foiz

20 20

que la Ville »Guillaume Gruel, écuyer d’Arthur III de Bretagne,

Sources : www.blog.pinsonnais.org/


monuments dignes de ce nom comme la Tour de l’Horloge. Le rattachement de la Bretagne à la France (marqué par l’acte d’union de 1532) marque un très grand tournant dans l’histoire de Rennes et de son statut politique au sein de la France. Le Parlement de Bretagne s’y installe et Rennes se dote d’une cour de justice souveraine provinciale. Aujourd’hui encore, le Parlement de Bretagne assure le relai de revendications à caractère régional sur la scène politique nationale. Sur un plan sociologique, Rennes devient rapidement une cité aristocratique. De nombreux nobles parlementaires y construisent hôtels particuliers et maison bourgeoises.

2008

1983

1962

1942

1919

évolution de la surface urbanisée de Rennes.

Bien avant l’architecture de pierre et d’ardoise, Rennes était majoritairement constituée d’édifices de brique et de tuffeau ainsi que d’immeubles à pans de bois. Ces bâtiments représentent un des joyaux du patrimoine architectural rennais. La ville qui reste enssérée entre ses remparts est en grande partie constituée d’édifices en bois, il n’est alors pas étonnant de la voir s’embraser en 1720. Six jours d’incendie vont suffir à détruire 10 hectares du centre ville et environ 950 bâtiments. « A Rennes rien ne prend sauf le

Hôtel particulier de la Place des Lices

feu...»Archevèque de Rennes

Source : philosophie-chauvigny.org

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les avancées du 19 : eme

Source : http://www.ouest-france.fr/of-photos/2009/10/06

la ville classique :

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Drapeau de Rennes

Suite à cet évènement catastrophique et irréversible, Rennes va radicalement changer sa manière de construire ses bâtiments. Le coeur de la ville va être entièrement repensé par l’architecte Jacques Gabriel, de nouvelles idées urbaines sont alors mises en application : les vues doivent être dégagées et les rues élargies. Il s’agit dans un premier temps d’éviter un nouvel incendie, mais également d’appliquer un nouveau vocabulaire urbain qui marque significativement un changement d’époque et de penser la ville.

Sur le terrain, la ville est repensée en damier avec des îlots carrés d’environ 65 m sur 10 m de large. Les immeubles sont conçus en deux temps, un rez de chaussée en granit et des étages en tuffeau. L’ensemble du centre ville nouveau s’organise alors autour de deux places fédératrices : la Place du Parlement et la Place Neuve. Ce n’est finalement qu’au cours du XVIIIème siècle que la ville de Rennes va s’étendre de manière significative hors de ses murs, seuls quelques faubourgs n’osaient jusqu’alors s’extraire des enceintes, on voit se créer la promenade du Mail qui prolonge la ville vers l’ouest.

Comme beaucoup de villes à la même époque, Rennes se voit pronfondément restructurée par le développement important des infrastructures routières et fluviales. Le monde va de plus en plus vite et l'homme se déplace de plus en plus fréquemment. La Vilaine est en effet canalisée en 1841, là commence les travaux d'assainissement des quartiers sud de Rennes qui subissaient jusqu'alors les caprices du fleuve et la mauvaise réputation qui s'en suivait. Le deuxième grand évènement fut l'arrivée du train en ville, il entraîna l'urbanisation de la plaine alluviale au sud de la ville. L'urbanisation se développe également au nord-est de la ville, cela est du au besoin de contourner une ville de plus en plus dense et encombrée, plusieurs boulevards de liaison et de contournement sont crées et permettent une urbanisation plus cohérente avec les nouveaux modes de déplacement. Au cours du XIX è siècle Rennes s'affirme comme capitale régionale et adopte de plus en plus le caractère d'une belle cité active, jusqu'à inaugurer ses 5 lignes de tramways en 1897.


Piscine Saint-Georges

le 20

eme

une URBANISATION ACCELEREE :

Afin d’éviter le schéma constant d’urbanisation linéaire sous forme de faubourgs, le ville de Rennes poursuit son développement au XXè siècle sous forme de lotissement, c’est ainsi que la Loi Loucheur de 1928 va entraîné le développement pavillonaire de la ville dans l’entre-deuxguerres. La ville se développe alors en quartier dans le prolongement des lotissements du XIXè siècle. C’est en 1919 que le conseil municipal de la ville de Rennes demande la création d’un Office d’Habitation à Bon Marché (HBM), 10 ans plus tard sa première réalisation voit le jour. Le Foyer Rennais est conçu par l’architecte rennais Emmanuel Le Ray, 160 familles bénéficieront de tous les nouveaux conforts (eau et chauffage à tous les étages). En 1925 Rennes adopte un premier plan d’extension, d’aménagement et d’embelissement permettant de définir les futurs axes de développement urbain. Emmanuel Le Ray lance également la création de nouveaux équipements comme la piscine Saint Georges et la Halle centrale. Rennes fut fortement touchée par la seconde guerre mondiale, les besoins en logements deviennent alors vraiment considérables. Insalubrité et surpeuplement vont crescendo et l’Office HLM multiplie ses opérations. Dès 1944, l’architecte LeFort met en place le Projet de reconstruction et d’aménagement

de la ville, qui vise à construire de nouveaux quartiers mais également à remettre en état l’habitat insalubre. En une dizaine d’années environ 2500 logements seront livrés notamment sur Maurepas, gros Chêne, Cleunay ou encore La Touche. Très vite la ville acceuille de nouvelles populations ouvrière avec l’usine Citroën et étudiante, alors vient le temps des ZUP, Villejean acceuille les étudiants et Le Blosne au sud accueille une population plus modeste dans environ 2000 logements. Une opération originale voit également le jour en 1977 : «1.000 logements sociaux en centre ville». Suite à cette frénésie du logement et des grands ensembles, la ville de Rennes va une nouvelle fois changer de cap et s’orienter vers un mode d’habitat intermédiaire plus doux, on parle davantage de qualité de vie et d’environnement. L’Office apparaît comme un partenaire privilégié dans toutes les opérations ZAC menées sur la ville de Rennes ces vingt dernières années. Il se distingue par la variété et la qualité de ses réalisations que l’on retrouve également dans les communes de l’agglomération rennaise. Mordelles fut la première d’une longue liste de commune à acceuillir une opération de l’Office, ce fut la première création hors des murs de la ville de Rennes.

Quartiers pavillonaires

ZUP de Maurepas

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le quartier bourg-l’évèque et la tour des horizons

Proche de la Tour de Horizons dans le quartier de Bourg-l’Evêque non loin de la Place des Lys, une grande diversité d’architecture, de styles et d’époques cohabitent et se font face, entrecoupés par de nombreuses friches en attente d’occupation. C’est un lieu très cosmopolite de Rennes qui m’intrigue et que j’aime arpenter. Une grande partie de l’histoire architecturale de Rennes est présente en concentré ici. La Tour des Horizons dans laquelle je vit partiellement est une des premiers Immeubles de Grande Hauteur (IGH) à usage d’habitation construit en France. Construit par l’architecte Georges Maillols en 1970, il est le plus haut bâtiment de Rennes (99,5). Toutes ses façades sont des éléments préfabriqués en béton et assemblés. Le bâtiment qui a été de « témoin légitime de l’urbanisme contemporain » constitue aujourd’hui un des symboles de la ville de Rennes.

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2e RENNES

état des lieux : rennes à grande échelle.......... METROPOLE : ENJEUX DU TERRITOIRE --> Protection des espaces agricoles et naturels. --> Mixité sociale. --> Amélioration des déplacements. --> Protection des paysages et diversité architecturale. --> Constructions écologiques. --> Développement économique. --> Développement culturel et touristique.

Rennes compte aujourd’hui 212 500 habitants. Au coeur de notre climat de décentralisation est née la communauté d’agglomération Rennes Métropole, elle constitue la deuxième étape du travail intercommunal de Rennes. Ce regroupement fait suite au District Urbain de l’Agglomération Rennaise qui vit le jour en 1970 et représente cette première ambition d’intercommunalité d’Henri Fréville. Le Rennes District compte 28 communes en 1989, 31 communes en 1993. La création de Rennes Métropole permet à la ville de prendre à sa charge de nouvelles compétences comme les équipements sportifs et culturels, les voiries et les parcs de stationnement d’intérêt communautaire, ainsi que la collecte des déchets. Elle regroupe à ce jour 37 communes représente une superficie de 610 km² et une population 26 d’environ 390 000 habitants.


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Après ce petit tour d’horizon autour de cette chère Rennaise, de son histoire et de son état actuel j’aimerais mettre l’accent sur ses prises de positions et ses lignes de conduite en terme de paysage et de développement de ses espaces de vie. Rennes a, en règle général pris des choix que je trouve très intéressant, autant sur son territoire à grande échelle et ses enjeux pour le futur que dans la manière selon laquelle elle dirige la conception de ses espaces internes à très petite échelle. Ces deux échelles vont me permettre de mettre en avant le parti pris paysager que la ville a adopté et qui a fortement retenu mon attention durant ces deux mois de stage et mes différentes 27 recherches sur Rennes.


2e

rennes dialogue avec sa campagne......

quand les champs embrassent la ville. la ceinture verte Rennes à grande échelle c’est également Rennes et son enveloppe. Il est très intriguant lorsque l’on pénètre à Rennes de constater la cohabitation presque évidente entre monde urbain et monde rural. Les limites se dessinent selon une certaine logique qui est issue d’une longue réflexion sur la ville son expansion et ses limites. Rennes est l’une des seules villes de France à ne pas avoir de banlieues. Cela est

essentiellement du à la présence d’une ceinture verte et surtout de sa prise en compte et de sa préservation. Cette ceinture protège la ville centre bouclée par son anneau de rocades des communes périphériques qui gravitent tout autour de Rennes. Cet enjeu territorial est une réelle prise de partis et une des directives fédératrices du développement de la ville. La ceinture est en effet une constante dans tous les schémas d’urbanisme de l’agglomération

et ce depuis la Seconde Guerre Mondiale. Cette prise en compte établit un réel dialogue entre ville et campagne. Les deux mondes cohabitent et l’un ne viens que rarement perturber l’équilibre de l’autre... J’ai décidé de développer ce sujet car il me semble être un très bon exemple pour un des enjeux majeurs du développement urbain. Face à l’urbanisation croissante elle reste un bien en réel danger...

quand rennes dialogue avec sa campagne................................ Tour des Horizons

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Préservation des espaces agricoles et lecture claire du maillage bocager entre Rennes et La Chapelle Fougeretz


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Grâce à cette ceinture verte, on se retrouve avec une ville de forme concentrique. Rennes bénéficie ainsi d’une large respiration agricole la séparant de ses communes voisines comme Pacé, Cesson-Sévigné ou encore Chantepie. Cette zone tampon est souvent citée comme exemple d’une urbanisation maîtrisée et en équilibre avec la nature. Ces faits ne sont pourtant pas vrai sur la totalité des limites de la ville. Certains projets ont eut tendance à rapprocher les taches urbaines et à créer un certain mitage, voir par endroits de nouvelles continuités urbaines. C’est par exemple le cas à Chantepie qui à force de s’étendre a fait quasiment disparaître les zones agricoles intermédiaires. Ces continuités posent alors de nouvelles questions à la ville de Rennes. Peut-on dire en effet que ces villes satellites deviennent la banlieue de Rennes, sont-elles vouées à devenir les nouveaux quartiers de Rennes? Où sont alors les limites de la ville et celles de la campagne?Chantepie est irrémédiablement vouée à devenir une partie de l’unité urbaine de Rennes, qu’en est il des autres communes environnantes? La préservation de cette ceinture est un réel enjeu pour l’avenir de la ville de Rennes. Quelques mauvais choix en terme d’urbanisme peuvent suffire à détruire gravement la richesse verte au sein de laquelle se love la ville. Rennes possède aujourd’hui et contrairement à beaucoup de villes de nos jours une vraie richesse péri urbaine.

Campagne entre Rennes et la Chapelle Fougeretz

rennes

chantepie

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2f

état des lieux : rennes à petite échelle.............

quand la ville s’occupe de sa verdure... la gestion différenciée Soixante hectares en 1966, Huit cent vingt hectares en 2007, en quarante ans Rennes a vu sa surface d’espaces verts exploser. Face à cette augmentation constante, Rennes a mis en place en 1981 une politique de gestion différenciée de ses espaces verts. Elle fut la ville pionnière en France à opter pour cette orientation et ce parti pris fort pour ses espaces publics. Jean Le Ruduler, directeur des espaces verts de la ville de Rennes de 1966 à 1996 est considéré en France comme l’inventeur de la gestion différenciée, c’est suite à de nombreux voyages en Allemagne, aux Pays-Bas et dans les pays scandinaves qu’il intégra que le jardin, bien plus qu’une valeur économique est un

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ensemble écologique. C’est ainsi que Rennes a compris bien avant d’autres l’enjeu de l’écologie urbaine. Le premier enfant ce cette pensée fut le Parc de Bois crée en 1966, pour la première fois on repousse l’horticulture classique et on réhabilite les espèces et variétés indigènes. En contradiction totale avec le parc du Thabor; plus célèbre réalisation de Rennes datant de 1867, le Parc des Bois offre un espace de détente qui évoque de très près les paysages du pays de Rennes. A partir de là, la gestion des espaces verts de Rennes va être profondément modifiée. A grande échelle, la prise en compte de la charpente paysagère devient prépondérante dans les projets de ZAC comme la trame bocagère, les bosquets,

prairies et pièces d’eau. Le Ruduler commence par réduire de manière drastique l’emploi des pesticides, il remplace ensuite les gazons tondus ras par des prairies de fauche et réduit enfin l’implantation d’annuelles pour leur préférer des vivaces moins consommatrices en eau. Afin de mettre en place une gestion globale et adaptée aux spécificités des sites, une analyse de la totalité du patrimoine vert est réalisée (400 hectares au début en 1981), et un système de codification est établie. Ce système sera baptisé le «Code Qualité», il classe les espaces verts et entretenus de Rennes en 5 catégories.


1

jardins structurés très fleuris..........................................

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jardins structurés......................................................................

3

jardins d’accompagnement.......................................................

4

jardins champètres.....................................................................

5

Jardin visuel et sophistiqué, les végétaux sont mis en scène avec un grand souci du détail. Le visiteur les arpente à la découverte des espèces horticoles. --> Parc du Thabor --> Parc du Palais Saint Georges les végétaux sont toujours domestiqués mais la présence du jardinier est moins palpable. Ces jardins permettent de nombreux usages et font appel à une très large gamme végétale. --> Parc de Maurepas --> Jardins de coeur d’îlots

Ces jardins font écho aux zones de circulation ou aux bâtiments. Ils constituent la trame verte de la ville, ces jardins de proximité associent végétaux horticoles aux plantes indigènes spontanées. --> Quartier du Blosne --> Abords de routes Ces jardins se rapprochent davantage de la campagne environnante que du parc urbain. La flore spontanée est favorisée et très présente (prairies et lisières de haies bocagères). L’ambiance champêtre est renforcée par le choix d’espèces locales. --> Coulée vers Patton --> Parc rustique de Villejean

--> Coupe rase des gazons --> taillle architecturée des arbustes --> Massifs fertilisés, bêchés et arrosés --> Nettoyage des allées

--> Coupe fréquente des gazons --> tailles des arbustes --> Massifs fertilisés, bêchés et arrosés

--> coupe relevée et espacées des gazons --> enherbement maîtrisé dans les allées et aires de jeux --> pas de plantes indésirables devant les immeubles

--> Coupe haute et très espacée des gazons --> Tolérance des plantes indésirables

jardins de nature........................................................................ Ces jardins représentent des paysages naturels au sens où l’entendent les citadins. La flore s’y développe spontanément. Seuls les espaces de circulation piétonne font l’objet d’un véritable entretien. --> Parc des Gayeulles --> Merlons anti-bruit

--> prairies fauchées 1 fois par an --> arbustes recépés à intervalles espacés --> pas de désherbage sur les allées

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Parc du Thabor

Parc de Maurepas

Bord de routes

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Parc des Gayeulles


Etat des lieux quarante ans plus tard : les 811 hectares d’espaces verts gérés différentiellement représente 15% de la surface de la ville de Rennes Les spécificités de Rennes : Une grande proportion d’espaces d’accompagnement font respirer la ville. L’intégration des structures arborées d’origine et agricoles Présence d’un grand espace intra-rocade Une grande quantité d’espaces publics et une grande richesse arborée

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2G

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conclusion

Pour conclure sur cette chère ville de Rennes que je connais beaucoup mieux maintenant, je tiens à dire qu’elle ne m’a en rien déçue, les charmes qui faisaient d’elle une ville si attirante et intriguante demeurent les mêmes. Il est donc possible de tomber amoureuse d’une ville...il paraîtrait que oui....en tout cas je vous le confirme. Deux mois sont bien trop courts mais furent une très bonne introduction et une belle mise en bouche pour de plus amples dialogues entre la future paysagiste que je suis et la grande bretonne que je quitte...


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une agence

3 ATELIER


MICHEL COLLIN


i ntroduction

3a

l’atelier de michel collin : Suite à de nombreuses et intenses recherches de stage, comme par magie cette propositon s’est offerte à moi. Le sujet principal : l’Atlas des Paysages du Morbihan. Que rêver de mieux? C’est en effet après avoir effectué un stage en Indonésie l’an dernier (et m’être principalement concentrée sur quelques jardins privés voir très privés de Bali...) que je me suis rendue compte à quel point il serait important pour moi et ma formation de me rapprocher et surtout de me familiariser avec les méthodes d’approche, d’analyse et de travail du paysage du côté de nos contrées européennes et plus particulièrement en France. Ce stage me semblait d’autant plus attirant qu’il vise exactement le type d’approche du paysage que j’affectionne et pour lequel je commence à me passioner : Le Grand Paysage et sa compréhension. C’est ainsi qu’après nous être concentrés durant une année entière sur les paysages de Belle-Ile en Mer, je ne m’éloigne que très peu du sujet et reste concentrée sur l’ensemble des paysages morbihanais en partant travailler sur l’Atlas des paysages du Morbihan.


Chrisophe

BenoĂŽt Wojcik

Moi...


présentations

25 bis rue des trentes

3b Benoît

L’Atelier Michel COllin

40

est installé depuis 2005 à Rennes, dans le quartier du centre de Rennes. L’agence occupe les mêmes locaux que l’agence d’architecte DPLG «Atelier 3». Depuis février l’agence s’est agrandie, Michel Collin est maintenant assisté par Benoît Wojcik diplomé de l’Institut National d’Horticulture et du Paysage d’Angers et de Olivier Munoz, jeune paysagiste indépendant diplômé de Versailles, qui vient régulièrement intervenir sur certains projets et renforcer l’équipe. L’agence se situe au coeur d’un large réseau de professionnels variés.

Christophe

Domaines d’interventions et terrains de projet :

Fonctionnement de l’agence :

L’atelier de Michel Collin a la particularité de s’orienter majoritairement vers les études liées au développement territorial et à l’urbanisme. Cela constitue le coeur de ses activtés, certains projets composent également le domaine d’intervention de l’agence, l’atelier s’affirme ainsi sur des sujets à des échelles variées dans le domaine des études et de la maîtrise d’oeuvre. Afin de répondre au mieux à ces études à grandes échelles, l’approche de Michel Collin est animée par un processus de large concertation constante, elle associe une approche très sensible du paysage, une approche culturelle fine et largement renseignée et une recherche permanente dans le domaine des nouvelles formes urbaines et des nouvelles orientations de projets.

Un des aspects quelques peu perturbant pour la stagiaire de passage que je suis fut le vaste réseau de professionnels dans lequel s'inscrit l'agence et au coeur duquel j'ai du me plonger. Selon les missions et les projets, l'Atelier Michel Collin est intégré au sein des équipes les mieux adaptées aux exigences de la maîtrise d'ouvrage. L'agence peut ainsi faire appel à une vaste liste de partenaires comme des architectes, des bureaux d'étude VRD, des environnementaliste, arboristes, programmistes, géographes géomaticiens ou encore historiens et sociologues. Il fut parfois difficile de comprendre et d'intégrer, en fonction des projets le va et vient constant entre l'agence elle-même et cette grande quantité d’interlocuteurs. parfois réguliers parfois exceptionnels.


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3C

les personnalités de l’agence michel collin

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«Rien de plus ringard qu’une robe de mariée et un campingcar...»


parcours Né en 1960 en Bretagne où il exerce désormais, Michel Collin est diplômé de l’école du paysage de Versailles, où il a suivi l’enseignement de Bernard Lassus, dont il a également été l’assistant. Au sein de diverses équipes, il a développé une pratique du paysage et de l’urbanisme ancrée dans la culture, notamment l’art du jardin. Il a ainsi conçu de nombreux projets de réhabilitation de jardins urbains patrimoniaux, dont le parc des Buttes-Chaumont à Paris. Michel Collin exerce sous le statut de travailleur indépendant, depuis janvier 2004. Après 20 ans d’expérience dans diverses agences comme chef de projet ou co-gérant, il excerce en nom propre et a basé son activité à Rennes en août 2005. L’expérience lui permet d’assurer une expertise qui s’affirme sur des sujets et à des échelles variées, dans le domaine des études et celui de la maîtrise d’oeuvre. Son travail est également dominé par la question des échelles de l’espace, et il contribue aussi bien à des projets de développement urbain (intégrant les préoccupations environnementales) qu’à de plus vastes planifications territoriales, dans une pratique allant de la rédaction des atlas de paysage jusqu’à la conception des espaces publics de proximité. Outre son travail en agence, Michel Collin conseille les services de l’état dans le département de la Seine St Denis.

formqtions Michel Collin a été diplômé de l’ENSP de Versailles en 1985, après avoir obtenu un diplôme de Conseiller en Environnement Urbain ainsi qu’un BTS Horticulture. Il fut également à plusieurs reprises enseignants pour divers domaines. C’est ainsi qu’il encadra le stravaux dirigés de l’Ecole d’Architecture de Marne la Vallée, des diplômes et ateliers à l’ENSP de Versailles, il encadra enfin de nombreux stages de formation des enseignants des lycées agricoles sur le thème de l’Art des jardins à l’Ecole Nationale de Formation Agronomique de Toulouse. Avant de s’installer en 2004 comme travailleur indépendant en Bretagne, Michel eut l’occasion de confirmer sa passion dans de nombreuses structures commes le CAUE77, en tant que Paysagiste conseil de l’Etat, comme assistant de Bernard Lassus à Paris, chef de projet chez API paysage, associé de Corinne Maynial à Versailles, chef d’agence Alain Mazas, chef de projet chez Outside paysage à Orsay et enfin en tant que co-fondateur de la société ah-ah paysagistes à Paris.

ses publications Atlas des paysages de l’Ariège. CG09. 2006 Quels projets aujourd’hui pour les jardins anciens? 2004 Paysage et développement durable (Coll.) Educagri. 2003 Inventaire des jardins remarquables en Ile de France. IAURIF 2001 Le temps des jardins (Coll.) CDP 77. 1992 Mails, places et Promenades en Seine et 43 Marne, CAUE 77. 1990


Benoît wojcik

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EXPERIENCES

formations

Benoît Wojcik chargé d’tude à l’agence est la personne avec laquelle j’ai le plus travaillé durant ces deux mois de stage. A 25 ans il sort diplômé de l’Institut National d’Horticulture et du Paysage en Ingénierie du Teritoire à Angers depuis 2008, après avoir passé deux années de classes préparatoires aux grandes écoles en biologie, chimie, physique et sciences de la terre au lycée Chateaubriand de Rennes. Il occupe aujourd’hui et depuis 2009 la place de paysagiste chargé d’étude à l’Agence de Michel Collin, avant cela il se constitua une expérience professionnelle intéressante et variée. Ce fut tout d’abord des stages durant sa formation, le premier à Melbourne Floriculture en Australie, le second au sein du CAUE de Rouen, pour enfin intégrer durant quatre mois l’Atelier de Paul Arène à Montreuil-sur-Maine. Il acheva ses études en effectuant son stage diplômant durant cinq mois au sein de l’agence EGIS aménagement à Strasbourg, où il participa à l’élaboration de la charte paysagère de la Communauté d’Agglomération «Portes de France Thionville», à la réalisation de volets paysagers d’études d’impacts sur l’environnement ainsi qu’à la conception paysagère et le suivi de chantier sur divers projets.L’agence d’architecture Merat Workshop à Strasbourg fut sa dernière expérience avant d’intégrer l’Atelier de Michel Collin. Depuis un peu plus d’un an, Benoît acquiert de plus en plus de responsabilités au sein de l’agence et participe de manière très active à l’ensemble des projets et études effectuées par l’agence.


Avant cela, Christophe a travaillé en tant que dessinateur ou architecte au sein de plusieurs structures : Sarl MAAST à Paris, François Renier à Rennes, chez Armel Pellerin à Rennes, Jean et Losfeld à Rennes et enfin Axiale Architecture à Saint-Grégoire. A côté de cela il participa à la muséographie du musée des transmissions militaire à Rennes, et au concours Gaz de France sur le thème «Urban oasis», une réflexion sur la création de nouveaux types d’espaces verts.

EXPERIENCES

Christophe Quadout a effectué son stage d’étude (3 semaines) en même temps que moi à l’agence. A 31 ans il bénéficie d’une expérience très riche et d’un parcours particulier. Christophe a obtenu en janvier 2005 son diplôme d’architecte DPLG à l’Ecole d’Architecture de Bretagne avec son travail de fin d’étude sur un lieu d’exposition d’archéologie sous-marine à saint Malo. Il est également titualire d’un Baccalauréat Arts Appliqués. Il reprend aujourd’hui ses études et suit une formation d’éco-concepteur à la maison familiale horticole de Saint-Grégoire au nord de Rennes. Il fait partie de la première promotion a effectuer cette formation expérimentale destinée à former des professionnels qui en plein Grenelle et face à la vague et l’engouement du développement durable se voyaient refuser de plus en plus de marchés faute de connaissance dans ce domaine.

formations

CHRISTOPHE QUADOUT

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3d

une large gamme de projets.................

Les divers domaines d’explorations et de d’interventions que Michel Collin aborde lui permettent de travailler sur plusieurs fronts et de proposer une gamme de projets très hétéroclyte. Afin de cerner au mieux les sujets sur lesquels Michel Collin intervient habituellement, il me semble indispensable de présenter rapidement quelques-uns des projets achevés ou réalisés les plus représentatifs des domaines abordés. Ce sera églement l’ occasion de présenter ceux qui ont d’une manière ou d’une autre attiré mon attention et traduisent pour moi au mieux l’esprit de l’agence et l’expérience que j’en ai tiré. Nous aborderons ainsi ces grands domaines : les jardins, les sites et territoires, l’urbanisme, les infrastructures et la programmation. Ce tour d’horizon me permettra également d’illustrer les parti pris, les grands principes et lignes de conduite de 46 l’agence.

Esquisse du projet de parc de loisirs de Noyal Sur Vilaine (08-2007)


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les jardins Requalification et restauration du parc Vieljeux de Nieux Sur Mer Nous sommes ici sur un projet de requalification d’un parc existant de 5hectares et datant du XIXè siècle, cet espace a été remodelé à de nombreuses reprises et a perdu aujourd’hui une grande partie de son caractère patriminoial. Il s’agit ici d’analyser la composition du parc, ses grandes dynamiques ainsi que le potentiel qu’il peux offir de nos jours. Il doit participier à un programme de restauration d’une vocation culturelle, hôtelière et de remise en forme.

Le projet passe par la mise en place d’un schéma d’orientations organisant les différentes parties du jardin, les contacts avec l’eau et les grandes perspectives.Cela se traduit par la réouverture des perspectives, l’aménagement de salons de verdure, la rénovation d’un maillage piéton, tout cela en révélant la composition et en y intégrant les nouvelles implantations.

La forme du parc repose sur un modèle néoclassique de parterre datant de 1950, il s’inscrit au coeur d’une composition de perspectives paysagères du XIXè.

Coupe nord-sud : une succession de volumes transparents calent leur hauteur sur celle du château, hypothèse d’inscription du programme dans le parc

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les jardins

Le jardin public SUR UN SITE ARCHéOLOGIQUE à melun.............................................

Ce projet a été remporté par l’agence de Michel Collin en mai 2004, il était organisé par le CAUE 77 (Seine et Marne). La mission consistait ici à réaliser un jardin de proximité en coeur d’îlot sur une parcelle vide. Les découvertes archéologiques (voie romaine et fondations d’une villa) en font un site particulier et intéressant. Plan masse du projet

Coupe des différentes cellules du parc marquées par différentes espèces arborées.

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Le parc est scindé en trois zones afin d’agrandir l’espace. Sur l’ensemble du site les vestiges sont mis en valeur par la promenade et la mise en scène. C’est ainsi que l’on chemine sur l’ancienne voie romaine et que les traces d’implantation de la villa sont révélées au fond du plan d’eau et dans un puit.. Projet réalisé


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les jardins

le square paul marcel au petit quevilly (seine maritime)..............................

Plan masse du projet

Vue sur le plan d’eau

Voici un travail réalisé par Michel Collin pour un concours lancé par la commune de Petit Quévilly. Le concours n’a pas été remporté mais le projet me semble tout de même intéressant à relever car il touche à un sujet important dans ce domaine des jardins. Il s’agit en effet d’un espace multifonctionnel liant logements espaces de nature et équipements publics. Nous sommes en effet aujourd’hui sur une démarche constante de mixité d’usages. la mission visait ici à réhabiliter un parc dans la banlieue proche de Rouen tout en intégrant un équipement public, à penser à l’implantation de logements sur la même parcelle, enfin à tisser un lien avec le parc voisin. Le projet vise donc à réaliser un travail de «couture» entre un espace de nature majeur et le parcellaire urbain. Le travail de Michel Collin va s’orienter vers les modulations du traitement végétal. Trois strates s’entrelacent (enherbée, arborée ainsi que le vocabulaire de la haie) et s’alignent sur la trame arborée existante.

Autour d’un mail nivellé se développent chambres de verdures et prairies associées à un large plan d’eau en escalier, pièce maîtresse du site.

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urbanisme développement urbain du secteur sud de chartres de bretagne...................

Axonométrie de l’aménagement d’un des secteurs

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Proposition de composition des espaces paysagers

Coupes de la voie parc : des séquences fragmentent le parcours et enrichissent les ambiances le bocage est maintenu et participe à l’ambiance de l’espace public.

Ce projet a été mené en équipe pluridisciplinaire pour la ville de Chartres de Bretagne, l’équipe a réunit Chemin Faisant l’urbaniste mandataire et Michel Collin le paysagiste. Cette ville fait partie du SCOT du Pays de Rennes et fait l’objet d’un projet ambitieux de création de logements, elle s’inscrit au coeur d’un patrimoine bocager très riche et longe les berges de la Seiche. La mission consiste par conséquent à analyser et cerner au mieux les caractéristiques paysagères du secteur afin d’en dégager des enjeux pour les développements urbains futurs. Face à la richesse de ce patrimoine naturel et agricole, la réflexion territoriale intègre bien évidemment la trame bocagère comme élément structurant des nouveaux quartiers ainsi que le réseau des chemins et les zones d’interface avec les cultures. les liaisons douces et les ruisselements participent également grandement au dessin urbain. Les boucles de la Seiche tissent désormais de nombreux liens avec le trame des chemins ruraux qui font eux mêmes le lien avec les zones urbaines. Ces quartiers deviennent alors une véritable interface, sorte d’espace d’entre deux où chaque espace vient s’accrocher grâce à une charpente naturelle 51 solide et révélée.


urbanisme

20 ha de développement urbain au nord-ouest de guérande............................. Une nouvelle fois Chemin Faisant et Michel Collin ont colaboré sur ce projet pour la ville de Guérande. Il s’agit ici d’une étude sur le développement urbain au nordouest de la ville, au stade des orientations d’aménagement. Nous rencontrons ici encore cette problématiques des limites aux extensions urbaines et par la même occasion celle de la fragilité des franges entre milieu rural et milieu urbain.

L’extension dense limite la consommation d’espaces et la circulation automobile, privilégiant le parc, les perspectives, et la valorisation du bocage.

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Ici encore le bocage va constituer la colonne vertébrale du projet, ces structures déjà fortement présentes sur le site vont tisser les liens nécessaires afin de créer une frange légère et fluide, ainsi qu’une zone de parc promenade menant aux marais salants. Michel Collin parle d’un deuxième rempart paisible et paysager». Dans un second temps le projet procède à une densification au maximum des zones d’habitations afin de préserver une unité urbaine cohérente.


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INFRASTRUCTURES étude paysagère et proposition d’aménagement de la rn 176........................

La RN 176 franchit la Rance au pont Chateaubriant, elle fait l’objet de travaux routiers assez considérables qui auront pour conséquences un profond boulversement paysager (double aménagement de carrefours et d’aires de services). C’est ainsi que Michel Collin a travaillé pour la DRE Bretagne de 2006 à 2008 sur une approche paysagère cohérente ayant pour objectif d’intégrer au mieux les ouvrages et de créer un dialogue entre cette route et son environnement. L’étude se penche à analyser les lieux et leurs perceptions, et évalue l’impact paysager des nouveaux ouvrages routiers sur le site inscrit des bords de Rance. Il énonce dans un second temps des dispositions de traitement comme on peut le voir sur le carrefour ci-contre pour l’inscription du tronçon routier dans le site. Ce travail alimente également le dossier de passage en comission départementale des sites.

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SITES ET TERRITOIRES

LES ATLAS DES PAYSAGES............................................................................................................

Coupes types réalisées par l’agence.

Michel Collin a d’ores et déjà réalisé l’Atlas des paysages du Poitou-Charente, de l’Ariège et du Val d’Oise et travaille actuellement 54 sur celui de Seine et Marne et celui du

Voici quelques pièces graphiques extraites des Atlas du Val d’Oise et de Seine et Marne. Elle ne constituent pas l’essentiel de ce travail. Une grande majorité de la production est destiné aux pièces écrites et cartographies. Ayant eut la chance de travailler sur plusieurs d’entre eux, je développerais le sujet des Atlas plus loin.

Cartographie de l’urbain existant

Morbihan. Ces missions publiques (régionales ou départementales) se font sur un terme assez long, entre 3 et 5 ans sont en général nécessaire, ils demandent de très longues

Cartographie détaillées à grande échelle

phases d’arpentage sur le terrain, puis de documentation et de prise de contact afin de réellement s’imprégner au maximum des sites et du territoire.


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SITES ET TERRITOIRES LES PLANS DE PAYSAGE..................la vallée de l’oise..................................................

1.phase diagnostic

2.phase orientations et actions

Le plan de paysage, commandité par le PNR, concerne un territoire qui élabore son SCoT. Il s’agit donc - d’identifier les caractères du paysage, d’en partager la vision avec les partenaires du territoire - d’énoncer les enjeux paysagers de l’évolution territoriale, ainsi qu’un projet d’actions en faveur du paysage - d’accompagner les auteurs du SCoT - de développer, à l’échelon des communes, certaines de ces actions

Synthèse des propositions d’actions.

Propositions d’actions.

3.phase d’actions détaillées

Carte thèmatiques de diagnostic

Le plan d’action a identifié la nécessité de coordonner et concentrer les projets sur des sites cohérents, de sorte à en révéler les structures et les articulations, et pas seulement les éléments

Action détaillée sur le site d’un château55


56

4 deux

un stage


mois de stage

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4a

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LES ETUDES..............


ATLAS DES PAYSAGES DU MORBIHAN contexte de l’étude............................................................................................................

Quiberon, la côte sauvage, paysage naturel et touristique emblématique.

Maîtrise d’ouvrage

Avant d’aborder la manière dont j’ai pu approcher cette étude durant mon stage, il me semble important de la resituer dans son contexte. Au moment où j’intègre l’équipe, l’Atlas des Paysages du morbihan a été commencé depuis environ 3 années. La maîtrise d’ouvrage pour cette étude est constituée par la réunion des différents services décentralisés de l’Etat, c’est à dire la DIREN, la DDTM (ancienne DDE), la DDAF, le SDAP (Service Départemental de l’Architecture et du Patrimoine) du Morbihan et la préfecture, ainsi que de la Région Bretagne, le Département du Morbihan et l’Association des Maires et Présidents d’EPCI (Etablissement Public de Coordination Intercommunale) du Morbihan. Le conducteur de l’opération et ordonnateur des paiements est le CAUE du Morbihan, il est ainsi le maître d’ouvrage délégué. La personne responsable du marché est le Président du CAUE.

Maîtrise d’oeuvre :

une équipe pluridisciplinaire

L’équipe pluridisciplinaire de maîtrise d’oeuvre rassemble les membres de trois structures, totalisant 6 personnes, c’est une équipe resserrée dont les membres travaillent ensemble depuis longtemps, se connaissent, s’apprécient et sont ainsi habitués au fonctionnement transversal et à l’échange constant sur un projet. Les compétences de chacun de ces acteurs permettent d’aborder largement et sur tous les fronts le spectre du paysage. Ces complémentarités ont permis à l’équipe d’établir une méthode de travail non cloisonnée au sein de laquelle chaque savoir est partagé. Ce rassemblement est un avantage intéressant car il permet d’énoncer des éléments de paysage liés aussi bien à l’occupation humaine qu’aux réalités physiques ou économiques ou encore aux phénomènes culturels et aux perceptions. Michel Collin est mandataire et a en charge la coordination des travaux de l’équipe, il est également l’interlocuteur privilégié de la maîtrise d’ouvrage. Sa position centrale à Rennes lui permet une forte réactivité tant sur le terrain que pour les échanges. Il participe à toutes les phases de l’étude

mais particulièrement de la partie sensible et la définition des enjeux et proposition d’actions. Michèle Elsair est architecte paysagiste et contribue à toutes les phases de la mission. Elle se spécifie sur la question des articulations urbaines ainsi que sur la question de l’architecture dans la constitution des ambiances. Pascal Chevallier est géographe et cartographe chez Vue d’ici, il apporte ses connaissances d’analyse géographique des paysages. Il se charge principalement de la production cartographique, des supports d’analyse comme de l’expression de des éléments d’analyse d’enjeux et de projets. Il gère les données et la constitution des supports. Enfin Monique Chauvin est géographe et journaliste chez Vue d’Ici et supervise la communication des données de l’Atlas, elle s’assure de la mise en page des documents et de leur compréhension. Elle aide l’équipe à formaliser ses productions et assure la rédaction du journal de mission à chaque rendez-vous avec la maîtrise d’ouvrage.

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ATLAS DES PAYSAGES DU MORBIHAN positionnement méthodologique et lignes de conduite...................................

Reliefs des Monts de Lanvaux

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La valeur des enchaînements

L’environnement partie prenante du paysage:

Les espaces urbains comme point de vue :

L’équipe a pris le parti de porter une attention très importante à la valeur des enchaînements des éléments de composition d’un paysage. Collin illustre ce principe d’une manière très simple. «La ligne d’une lisière est l’exact enchaînement sans rupture d’un sol dégagé et de la matière forestière. L’Atlas se positionne de la même manière à l’échelle des sites, la qualité paysagère d’une rivière repose par exemple sur la qualité de ses articulations avec le versant et le plateau qui la surmonte ainsi qu’avec les sites d’embouchure, de mers intérieures et de Rias particulières au Morbihan. Cette attention particulière est portée également pou éviter le cloisonnement des espaces et par la même occasion une analyse erronée des paysages. Passages et limites occupent également une part importante de cette prise en compte des paysages. Les enchaînements sont selon l’équipe porteurs de cohérences et de solidarités territoriales.

Sans pencher forcément dans un discours uniquement naturaliste, l’expérience montre que nature et paysage trouvent de nombreux points de rencontre dans les notions de développement durable et d’environnement. En analysant le degré de présence de ces éléments environnementaux, l’Atlas cherchera à les renforcer de manière transversale avec les autres volets d’analyse. Les notions de protection des milieux et des ressources, de biodiversités, sont vues de manière transversale sur l’ensemble du document.

L’équipe rejette d’une manière générale l’opposition entre paysage naturel et paysage urbanisé, elle s’oriente davantage vers une mise en place de continuités offrant une certains jouissance aux habitants des villes. En complément des analyses habituelles se positionnant du rural regardant vers l’urbain, l’Atlas des paysages tente ici une lecture du paysage du point de vue de l’urbain. Cette vision interroge les modes d’habiter et les questions récentes de mitages, ainsi que la question des modèles architecturaux à la ville comme à la campagne. Limites urbaines de Carnac Saint Colomban


ATLAS DES PAYSAGES DU MORBIHAN

déroulement et phasage de l’atlas............................................................................ Le travail sur l’Atlas des Paysages du Morbihan se déroule en 4 phases.

seront identifiées, de même que la répartition des territoires boisés, bocagers, ou de campagnes plus ou moins ouvertes, ainsi que les zones urbaines. Sur cette base, une représentation spécifique Du territoire est élaborée, esquisse d’une carte paysagère, et une analyse dégage une ébauche de découpage en ensembles, types et unités présentant des caractères physiques communs, susceptibles objectivement de produire des entités cohérentes de paysages. Viens ensuite la phase de l’arpentage plus précis avec différents modes de transports autrement dit différentes vitesse et appréciations du paysage. La représentation formée par cette approche précise constituera ensuite le noyau de l’étude basé sur une approche sensible et réelle du territoire. Suite à cela un travail de documentation et de rassemblement des données relatives aux représentations culturelles est effectué. Il devient en effet indispensable, dans la société de l’image dans laquelle nous vivons, de faire le point sur les représentations des territoires, les sites qui font l’objet d’un intérêt particulier et ceux qui au contraire reste en marge de cette production. C’est ainsi que saute aux yeux l’évidence d’un écart majeur entre les représentations abondantes des zones littorales du Morbihan et la raréfaction des images représentant l’intérieur des terres. De la même manière vont être rassemblées les données sur les plans socioéconomiques et urbaines. Cette étape achève la première partie consacrée à l’analyse des paysages actuels.

phase 1 : analyse des paysages actuels La première phase du travail de constitution de l’Atlas des paysages consiste en toute logique en une prise de conscience et une analyse des paysages actuels. Cette phase repose sur une organisation en séquences de mission réparties dans le temps imparti. Un premier arpentage du terrain avec toute l’équipe est effectué sur l’ensemble du département.

Premier parcours de repérage effectué

Suite à ce premier repérages (qui ne constitue que le premier d’une longue série de journée sur le terrain), un long travail de cartographie est réalisé afin de rassembler tous les éléments relatifs aux réalités du territoire (géologie, relief, hydrographie, réseau, urbanisation, végétation...), ces cartes constitueront ensuite la base du travail d’analyse et d’identification des structures territoriales. Les grandes structures de vallées, rias, mers intérieures, nervures boisées, plateaux, etc. Porteuses d’unités d’ambiances et de perception,

Extrait de la carte complète des paysages

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ATLAS DES PAYSAGES DU MORBIHAN déroulement et phasage de l’atlas............................................................................ phase 2 : identification et caractérisation des unités de paysage CARTE DES GRANDS ENSEMBLES ET UNITES DE PAYSAGES

Unité des rebords de la forêt de Brocéliande

Cette deuxième phase consiste à identifier les partitions, unités de paysages et ensembles cohérents du territoire, le découpage du département en unités de paysage sera déterminant par la suite et orientera ensuite l’ensemble des directions et des organisations du travail. Le découpage en types et ensembles de paysage est par ailleurs confronté aux autres découpages existants sur le territoire afin d’éviter des confusions ou contre-sens. Ce travail fait l’objet de nombreux débats 62 entre les différents membres de l’équipe ainsi

qu’avec la maîtrise d’ouvrage. Ce document cartographique constitue par la suite le réel fil rouge de ce travail sur l’Atlas, les unités de paysages déterminées sont alors la charpente de l’étude à laquelle chacun des acteurs va se référer. Elle devient en quelque sorte le langage de l’Atlas et fait office de nouveau découpage sensible et cohérent du département. J’ai ici pris réellement conscience de l’enjeu de cette décomposition d’un territoire en ensemble et en unités.

L’équipe entière s’atèle alors à la mise en forme des éléments de chaque unité, ou « ensemble de paysages », regroupés, pour l’exposé de certains caractères communs, selon une typologie. Parallèlement à cela l’équipe complète la vision territoriale en prenant en compte la vision des habitants. C’est ainsi que plusieurs interviews et rencontres sont organisés avec les acteurs du Morbihan de tous horizons et de toute profession dont le regard sur le territoire est déterminant «agriculteur, peintre, écrivain, cinéastes, historien, marin ou encore hôtelier.


ATLAS DES PAYSAGES DU MORBIHAN

déroulement et phasage de l’atlas............................................................................ phase 3 : Dynamiques d’évolution, enjeux de paysages, leviers d’action locaux Exemple d’ enjeux énoncés sur le territoire de Tréhoranteuc

La dernière phase de l’Atlas des Paysages se découpe en trois étapes. Le première d’entre elles consiste à identifier l’état des dynamiques des projets en cours sur le territoire, des processus de maîtrise territoriale. C’est toute l’équipe qui rassemble à partir de bibliographie et d’enquêtes les éléments d’évolution concernant les projets connus notamment dans le domaine des infrastructures routières touristiques, ou industrielles; les politiques en cours, les tendances économiques (productions agricoles, tourisme, économies locales). Le point est également fait sur les dispositions

foncières et réglementaires visant plus ou moins directement la protection des paysages, dans le cas du Morbihan la loi littoral occupe une place prépondérante dans ce domaine. Ce sont enfin les documents d’urbanisme qui sont consultés. Dans le cadre de l’Atlas des Paysages du Morbihan les projets réalisés par les écoles de paysages et d’architecture constituent eux aussi un support intéressant pour enrichir des points de vue. Dans ce cadre, les projets réalisés par l’école de Blois sur la Ria d’Etel, la Rade de Lorient et en Mer constituent une base de données intéressante. Il est alors intéressant pour moi

de voir dans quel contexte nos étude peuvent être exploitées et se vérifient ou non. A partir de l’accumulation de cet ensemble de données, c’est à cette phase du travail que les enjeux relatifs aux évolutions des paysages sont énoncés. Un travail de production graphique et écrite vient alors appuyer ces constatations, afin d’illustrer par des exemples des enjeux transversaux. A ce moment l’échange avec le comité de pilotage est essentiel. Des territoires projets sont alors identifiés, au sein desquels les évolutions et les sites appellent une coordination forte. 63


ATLAS DES PAYSAGES DU MORBIHAN

déroulement et phasage de l’atlas................................................................................ phase 3 : Dynamiques d’évolution, enjeux de paysages, leviers d’action locaux La deuxième phase concerne les propositions d’actions concrètes adaptés à des sites précis. Après échange avec le comité de pilotage, les paysagistes de l’équipe élaborent des projets d’actions de types divers, ce sont des mesures de planification, d’accompagnement de l’agriculture, d’aménagement ou de gestion, ce sont aussi des pistes orientant le développement urbain. A cette phase sont énoncés des cohérences de projets à l’échelle du département ainsi que sur des sites particulier à plus petite échelle. Les enjeux d’accessibilité et de visibilité sont aussi illustré par des projets d’actions sur le territoire. Ce sont enfin des proposition de dispositions pensant les territoires dans le temps et dans les continuités. Enfin la dernière étape concerne la production du document final ainsi que la proposition de mise à jour des données cartographiques. L’Atlas des Paysages du Morbihan a la particularité d’être finalisé sous la forme d’un site internet consultable depuis le commencement de l’étude. La formalisation de l’étude se fait alors sous forme d’articles sur des thématiques, sur des portraits d’unités de paysage,

Côte frontale : On retrouve ici la situation d’une organisation frontale de la côte, renforcée par les dimensions de l’hôtel et sa blancheur, qui révèle fortement une silhouette 64 très banale d’habitat collectif.

Continuité bâtie : Le dessin montre le «barrage» constitué par le développement linéaire du bâti, entraîné par les routes, et qui s’interpose dans les relations entre l’océan et la mer intérieure.

Continuité paysagère : Sur ce schéma au contraire, une continuité a été ménagée, offrant un passage naturel et un parcours entre les deux rives qui constituent une identité particulière du site, et sur les bords de la quelle les implantations bâties sont valorisées.


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ATLAS DES PAYSAGES DU MORBIHAN

le paysage des infrastructures vue en long......................................................... Dans le cadre de l’étude sur le paysage des infrastructures dans le Morbihan, nous avons effectué un relevé sous forme de coupes en long de l’ensemble des principaux tronçons routiers qui parcours le département. Ce travail induit une vision différente du territoire et des paysages, on traverse ici de manière linéaire le paysage,de ce linéaire routier les perceptions sont changées, la lecture du paysage se fait manière rapide et soutenue à un rythme qui ne permet pas de s’attarder sur des détails mais de lire des scènes de paysages et d’unités de paysages, sur cet horizon s’animent les objets paysagers, les abords des infrastructures s’animent au premier plan et n’ont de cesse de nous dissimuler et de nous révéler des fragments de paysage. Zone artisanale au nord de Baud

Vue sur la vallée de l'Evel

Plateau agricole

Plateau de Loudéac

Plateau agricole

Quimperlé Lorient

Ploërmel

Baud Vannes

Coupe N24 Baud - Ploërmel

La Roche Bernard

Coupe N24 Baud - Ploërmel

ZA du Bardeff

Campagne de St-Allouestre

Campagne de St-Allouestre

Large panorama

Plateau de Plumelec

Vue sur la vallée de l'Evel

Plateau agricole

Plateau de Loudéac L'Evel

Plateau de Ruisseau l'Evel du Tellené

Plateau agricole

L'Evel

Ruisseau du Tellené

Disparition des points de vue

Paysage agricole ouvert qui surplombe la vallée de l'Yvel

Ploërmel

Josselin ZA du Bardeff

Reliefs des Landes de Lanvaux Ruisseau du Kermeno Plateau de Plumelec

Locminé

Baud

Paysage agricole ouvert qui surplombe la vallée de l'Yvel

Plateau de l'Yvel

Locminé

Baud Zone artisanale au nord de Baud

Disparition des points de vue

Plateau de Loudéac

Reliefs des Landes de Lanvaux

Plateau de l'Evel

Le Canal de Nantes à Brest

Campagne de St-Allouestre

Campagne de St-Allouestre

Large panorama

Le Canal de Nantes à Brest

Plateau de Loudéac

Canal de Nantes à Brest

Ruisseau des Prés Plateau de l'Yvel

Le Ninian

Ploërmel

Josselin

Ruisseau du Kermeno

Canal de Nantes à Brest

L'Yvel

Ruisseau des Prés

Le Ninian

L'Yvel

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ATLAS DES PAYSAGES DU MORBIHAN

Coupe le paysage des infrastructures vue en long..............................................................

Coupe N24 Ploërm

Point haut avant Ploërmel Fermeture des vues au niveau de la ZI de Camagnon

Aire de Brocéliande : Plateau agricole bocager Vallée de l'Oyon paysage des infrastructures routières

Ici et là émergent les sites Ouest accompagnant la route elle-même, les Point haut de avant Ploërmel Fermetureles cathédrales l’agro-alimentaire, clochers, des vues au Aire de Brocéliande : Plateau agricole bocager niveau de la bocagère ZI de paysage des les formes urbaines, les structures Camagnon infrastructures routières relictuelles.... Le paysage routier possède Josselin Ploërmel en lui cet avantage de nous donner à lire 200 le paysage à une échelle de temps et de Ouest territoire tout à fait différente. Avec cette 100 Plateau de Loudéac 50 production de coupe, on met rapidement 0 Plateau de l'Yvel et de manière efficace les séquences de 1 2 0 paysages, les grandes structures qui s’en détachent, les larges points de vue dégagés, ainsiJosselin que les principauxPloërmel reliefs traversés. Ces 200 coupes seront par la suite consultables sur le site internet de l’Atlas de manière interactive 100 avec en accompagnement des prises de 50 vue de point stratégiques et répartis sur le 0 tronçon. Il paraît quelques peu difficile dans un0premier temps de 2concevoir une lecture 1 5Km en coupe de sections aussi longues. Une déformation et exagération des échelles est nécessaire pour faciliter la lecture et mettre en valeur les caractéristiques morphologiques et topographiques des paysages traversés.

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Talus et la ligne de c

Plateau de Loudéac Plateau de l'Yvel

Vallée de l'Oyon

Talus et landes en ligne de crête

Entrée à Brocélian

L'Oyon Ru de Guécuault

5Km

L'Oyon Ru de Guécuault

Ruiss de


N24 Ploërmel-Saint Raoul ..............................................................................................................................................................

mel-Saint Raoul

andes en crête

nde

Entrée à Brocéliande

Brocéliande

Dualité entre Brocéliande et le plateau agricole

Lisière de Brocéliande : large point de vue sur le paysage agricole

Point de vue plongeant sur la vallée

ZA Val Coric et campagne environnante

Est

Les rebords de la forêt de Brocéliande Brocéliande

Dualité entre Brocéliande Bosse etLaleGrande plateau agricole

Lisière de Brocéliande : large point de vue sur le paysage agricole

Point de vue plongeant sur la vallée

Département d'Ille et Vtilaine

ZA Val Coric et campagne environnante

Rennes

Est

Les rebords de la forêt de Brocéliande Ruisseau de la vallée de St Coutumier

La Grande Bosse

seau de la vallée St Coutumier

Ruisseau Etang du Bois du Volubo du Loup

Le Ruisseau du Veau Quénois Lorient

Ruisseau du Vau Marqué

Ruisseau de la Barre

Département d'Ille et Vtilaine Ruisseau L'Aff de la Barre

Rennes

Ruisseau Etang du Bois du Volubo du Loup

Le Ruisseau du Veau Quénois Lorient

Ruisseau du Vau Marqué

Ruisseau de la Barre

Ruisseau L'Aff de la Barre

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De près ou de loin j’ai participé à la réalisation de l’Atlas des Paysages du Morbihan de manière transversale sur la totalité de ma période de stage de deux mois. J’ai eut l’occasion de produire quelques documents pour l’ouvrage final mais j’ai également abordé ce travail sous un autre aspect, celui des discussion et des échanges entre les différents membres des maîtrises d’oeuvre et maîtrises d’ouvrages ainsi que les différents acteurs du territoire, du paysage et de la vie économique et culturelle du département. C’est ainsi que Michel Collin m’a fait participé activement aux différentes réunions. Dans le cadre de la mise en place et de l’affinage de la plate forme des enjeux, une série d’atelier semblait nécessaires afin

d’échanger sur différents sujets et d’étoffer les différentes connaissances qui ont pu jusque là être emmagasinées et interprétées. Les enjeux ont été organisés en quatre grandes thématiques : --> les qualités culturelles des paysages --> les enjeux liés à l’économie agricole --> les enjeux liés au tourisme --> les enjeux liés aux développements urbains, à l’architecture et aux infrastructures -->les enjeux de paysage liés à l’environnement Une de mes responsabilités transversale durant le stage aura été de prendre contact avec les différentes personnes, les représentants et les partenaires concernés par ces différents sujets. J’ai eut

à ma disposition bon nombre d’indication pour m’orienter vers les bons contacts, il ne fut pas toujours pas facile de me plonger dans l’univers des structures avec lesquelles l’agence est en contact depuis le début de ce travail mais qui étaient absolument inconnue. J’ai bénéficié d’une grande aide de la part des acteurs de DDTM du Morbihan Mr Renaud et Mr Delage avec qui nous avions déjà eut plusieurs contacts dans le cadre de notre étude sur Belle-Ile. C’est ainsi que nous avons organisé un atelier sur le sujet du développement urbain avec des acteurs de la DDTM, d’Audelor (développement urbain du pays de Lorient), le CAUE du Morbihan et Hélène Vallée l’urbaniste participant au projet.


ATLAS DES PAYSAGES DU MORBIHAN

création d’articles thématiques ................................................................................

camping et paysage en morbihan Développée au cours du XX ème siècle, la pratique du camping prend ses origines à travers un besoin de loisirs et de retour à la nature pour les populations urbaines. Ce désir de rapprochement avec la nature se traduisait par des sites non aménagés qui retrouvaient rapidement leur aspect naturel à la fin de la saison. Les années 1960 marque un tournant en ce qui concerne l’impact du camping sur le territoire. Ces espaces commencent en effet à se munir d’équipements sanitaires et d’accueil. C’est finalement au cours des années 1990 que les exigences des campeurs s’orientent vers une nécessité de confort de plus en plus proche de celle de leur domicile. A cela s’ajoute le besoin de services plus fournis comme les piscines, la télévision, les terrains de jeux, les points de ventes...Cette évolution a bien entendu eut un fort impact visuel sur nos paysages. Aujourd’hui et selon les dernières estimations, 6 millions de français et près de 2 millions d’étrangers passent leurs périodes de vacances en camping en France. Il s’agit ici d’un réel enjeu économique pour le département du Morbihan, particulièrement pour les zones littorales.

Le camping en Morbihan en quelques chiffres : Répartition géographique de l’offre en hotellerie de plein air en Morbihan

Nombre de campings Source : www.morbihan.cci.fr

24 20 93 117

Le Morbihan se place en sixième place des régions touristiques françaises (après l’Ile de France, la région Paca, le Rhône-Alpes, le Languedoc Roussillon et l’Aquitaine), avec 33,3 millions de nuitées (unité de mesure de la fréquentation touristique) soit 1/3 de la fréquentation régionale. En Morbihan, le camping représente 18,9 % des nuitées et 60 % de l’hébergement marchand, cela représente pour ce seul département 106 894 lits (données de 2005). On compte ainsi 250 campings sur le département. On remarque très rapidement que la grande majorité d’entre eux se concentre sur les communes littorales ainsi que sur les îles. En effet 9 campings sur 10 sont situés sur le littoral et concentre ainsi plus de la moitié de l’offre départementale.

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ATLAS DES PAYSAGES DU MORBIHAN Formes d’implantation des campings :

Saint Pierre de Quiberon Le camping s’est implanté sur la frange de la plage, au plus près du front marin et crée une limite franche dans le paysage.

Identification du camping Les campings constituent d’une part un apport économique très important pour la région mais également une réelle composante du paysage morbihanais particulièrement pour son paysage littoral. La recherche constante de front marin et de vue sur le large les entraînent à s’installer le plus souvent sur ces zones d’interface entre terre et mer. Les campings composent un objet paysager constitué d’éléments mobiles et variables sur un territoire donné. Deux types de campings occupent le territoire, les campings traditionnels que l’on dit « sec » sont majoritairement composé d’emplacements nus destinés à l’implantation de tentes, leur nombre est en diminution. Les campings artificialisés qui attirent de plus en plus les touristes, ont un tout autre impact sur le paysage car composé d’une grande part de Mobil’home. A ces structures d’habitats léger s’ajoutent de nombreuses structures annexes destinées aux loisirs et à l’accueil et ayant un fort impact sur le territoire. Le nombre de piscines et aires de loisirs permanentes est en forte progression. Ce dynamisme génère des retombées importantes sur le territoire. Ce sont en effet ces éléments invariants comme les structures d’accueil, les sanitaires, les stationnements ou encore les aires de jeux qui créent la structure du camping et s’inscrivent sur le territoire tout au long de l’année. Le camping est un objet paysager en constante mutation et variation, la saisonnalité est un des facteurs principal d’évolution du camping dans le paysage, il constitue également un des éléments majeurs à prendre en compte dans le processus d’intégration des zones d’hotellerie de plein air à leur environnement. Nous sommes sur un paysage soumis à une dualité d’état, une saison de très forte affluence à la fin du printemps et en été et une saison de dormance sur le reste de l’année. Le camping : une micro-ville?

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Le camping s’inscrit majoritairement dans une logique saisonnière et touristique mais subit aujourd’hui une évolution qu’il nous semble très importante de prendre en compte. De nombreux campings sont en effet susceptibles de basculer vers une réelle logique résidentielle d’urbanisation. Avec la hausse constante des prix du logement et des résidences secondaires, le mobil-home devient une alternative intéressante. On voit alors certains campings se résidentialiser et s’extraire de cette logique saisonnière et touristique pour former une nouvelle forme d’urbanisation en marge des villes et villages. Le caractère mobile de ces espaces est alors fortement remis en cause, et le camping devient un objet paysager constant et sans réelle cohérence avec le tissu urbain et naturel existant. Comme on peut le voir sur les deux


exemples qui suivent, le camping s’étale sur le territoire de la même manière qu’une zone d’habitation, de lotissement. On y retrouve des axes de circulations fédérant un découpage parcellaire bien précis et régulier, ces axes crées pour la circulation des véhicules dirigent avec force la morphologie du site et son déploiement. Le dessin du camping semble imiter sans grande différence le modèle urbain que l’on voit se développer partout autour de nos communes aujourd’hui. On retrouve avec l’ordonnancement des mobil’homes un modèle architecturale stéréotypé et répété, non sans rappeler lle modèle d’origine américaine.On peut alors se demander quelle place occupe ces «ultra-lotissements» dans la ville, à la campagne ou encore sur les zones d’interface entre deux milieux. Avec ces types d’implantations et la multiplication des zones construites de camping, nous aboutissons à une quasi-urbanisation qui suppose d’être prise en compte en maîtrisée au même titre que les zones urbaines.

Camping sur la commune de Locmariaquer

Quelques exemples d’implantations Le camping en zone littorale

Camping sur la commune de Quiberon

Camping sur la commune de Quiberon

Camping sur la plage des Grands Sables à Quiberon. Pas de séparation entre la mer et le camping. Création d’un linéaire bâti sur la frange de la plage et d’un vis à vis direct.

Camping sur la commune d’Ambon

Le camping en zone littorale

Campings en zone boisée à Paimpont/Brocéliande Camping à la pointe de Quiberon. Le camping se protège de»s vents derrière un pourtour forestier. Pas de vis à vis direct de la mer vers la terre.

Comme nous l’avons constaté précédemment, les campings situés dans l’arrière pays morbihanais sont beaucoup moins nombreux. Ils sont également de taille beaucoup plus Camping en zone rurale et agricole à Néant sur Yvel. 71 réduite.


ATLAS DES PAYSAGES DU MORBIHAN

une journĂŠe de terrain dans le morbihan

la route est un point de vue...

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La constitution d’un Atlas des Paysages nécessite une bonne connaissance du terrain qui se traduit bien évidemment par de nombreux repérages et arpentages du territoire. Ces journées ont également pour objectif de compléter les données photographiques manquantes. L’agence a d’ores et déjà pris connaissance d’une grande partie du terrain, il reste cependant quelques zones d’interrogations. Nous partons aujourd’hui à la découverte de l’extrême ouest du département. C’est donc entre la forêt de Brocéliande, Redon et Vannes que Michel, Benoît, Christophe et moi allons largement ouvrir nos yeux de paysagistes et de paysagistes en herbe. L’équipe effectue également souvent des journées terrain en vélo mais je n’aurais pas eut cette chance durant ces cours deux mois de stage.

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ATLAS DES PAYSAGES DU MORBIHAN habitat dispersé dans le morbihan

Boisements et bocages, des fenêtres sur le paysage

Un exemple typique de ferme d’élevage dont les rayures censées «casser le volume», l’imposent à notre regard et au paysage.

Densification????

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Village très touristique de Rochefort en Terre. Points de vue sur les coteaux rocheux.


Les fameuses landes de lanvaux On n’y croyais plus mais les voilà bien réelles face à nous. Les Landes de lanvaux dont nous avions tant entendu parler sans jamais vraiment les identifierions. Il s’agit cependant d’un paysage qui a subit une forte évolution du à l’abandon de l’exploitation et qui n’est aujourd’hui que relictuel.

L’eau et la curiosité de son parcours Le Canal de l’Oust est l’une des figures principales de cette partie intérieure du Morbihan. On retrouve dans le département plusieurs cluses qui confèrent au paysage une réelle particularité comme ici bas à l’Ile aux Pies. On change brutalement de paysage, le relief s’élève brusquement, nous domine et on les nouveaux paysages agricoles se sent partout sauf dans le Morbihan. Nous le savons bien aujourd’hui, le paysage agricole a profondément changé depuis quelques décennies. Nous avons ci-dessous trois images illustrant parfaitement ce virage. A mi coteau nous voyons s’imlplanter ces noueavux vergers modernes très éloignés de l’image que l’on se fait du verger traditionnel. Nous sommes ici presque sur un paysage de vignoble. Plus bas nous observons un paysage en pleine modification, on observe clairement les trois stades d’évolution de la praiie vers la forêt replantée.

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ATLAS DES PAYSAGES DU MORBIHAN Selon Michel Collin les éoliennes ne sont pas forcément des éléments violents et imposés au paysage. Il l’explique par une simple question de structure et d’esthétisme. L’éolienne ne sont pas des objets qui appartiennent au plan de la terre, du sol. Elles appartiennent au ciel et se détachent de notre monde lorsque leur situation est judicieusement pensée. A propos de leur situation dans l’espace Michel Collin compare la paysage à un tableau, et un tableau de eut contenir selon lui qu’une seule et unique figure. L’éolienne par ses dimension fait office de figure et ne doit par conséquent pas perturber la lecture d’un paysage qui se dédie à une autre figure (Cathédrale, château d’eau...). Enfin la dernière réflexion qui m’a parue intéressante à ce sujet est celle qui traite des éoliennes en off shore, implanter un champ éolien sur l’océan reviens pour lui à territorialiser la mer qui constitue un des seuls horizon sauvage qui nous est offert. Pour conclure il me semble important de mentionner que cette journée de terrain avec toute l’équipe aura été très enrichissante. J’ai pu en effet capter des bribes de la manière dont Michel Collin analyse lit et traduit le paysage. Il fait preuve d’un besoin constant de faire partager sa manière de capter et de s’enrichir des paysages, sa lecture m’a semblé très fine et souvent très juste. Je me suis beaucoup enrichie de toutes ces analyses et de cette compréhension des territoires.

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objet de l’étude Cette étude commandée par L’Agence des Espaces Verts de la région d’ Ile-de-France a pour objectif d’établir un diagnostic précis des paysages de la forêt de Ferrières et de ses alentours ainsi que des conditions d’usages du site. L’AEV gère pour le compte du Conseil Régional 11 000 hectares de domaines régionaux faisant l’objet d’aménagments en vue de leur préservation et de leur mise en valeur pour en permettre l’accès aux franciliens.

situation

Si tuée à 24 Km de Paris sur le rebord Nord-Ouest du plateau de Brie, la forêt régionale de Ferrières (près de 3000 Ha) avec la forêt domaniale d’Armainvilliers, indissociable, forment le plus vaste espace boisé de l ’Est parisien. La forêt de Ferrières s’étend à l ’ouest de la Seine-et-Marne (77) sur les communes de Bussy-Saint-Georges, Collégien, CroissyBeaubourg, Favières, Ferrières, Jossigny, Pontcarré, Roissy-en-Brie et VilleneuveSaint-Denis. Elle est traversée par de grands axes de communication comme l ’autoroute A4 (au Nord) , la ligne RER A et les RD 10, 21 et 471. Bien desservie, c’est une forêt périurbaine très fréquentée. A l ’Ouest, le massif est en contact direct avec l ’urbanisat ion alors qu’à l ’Est il jouxte des zones rurales. Il s’étend d’Ouest en Est sur 11km dans sa plus grande largeur et du Nord au Sud sur 5km. Avec une alt i tude moyenne de 115m, le relief de la forêt est très peu marqué. Le point culminant (137m) se situe à l ’Est dans 77 le bois de Belle Assise.


GESTION DU SITE Ferrières est une ancienne forêt de chasse, elle est aujourd’hui soumise au code forestier et gérée par l’Agence des Espaces verts avec l’aide de plusieurs partenaires comme l’Agence de l’Eau, le Centre ornithologique Ile de France ou encore l’Office pour les insectes et leur environnement. Elle réalise des inventaires et a pour mission d’acquérir les espaces patrimoniaux ainsi que de conserver leur ouverture au public. L’ONF est chargée de faire appliquer le code forestier et de réaliser l plan de gestion sylvicole du domaine comprenant la commercialisation du 78 bois.


mise en cohérence d’un document..............................................................................

FORÊT DE FERRIÈRES (Seine et Marne) Diagnostic paysager,écologique et étude de fréquentation en Forêt Régionale de Ferrières (juin 2010) Cette étude était déjà très bien avancée au moment où j’ai intégrer l’agence de Michel Collin. Je me suis, dans un premier temps simplement penchée sur un travail de mise en page avec Benoît, je me suis vite rendu compte que ce simple travail de mise en forme constituait probablement un des travail les plus complexes de cette étude. Nous sommes, ici encore sur une équipe prestataire pluridisciplinaire composée de Michel Collin en tant que mandataire, Michèle Elsair architecte et paysagiste que nous avons déjà rencontré précédemment pour l’Atlas des Paysages du Morbihan. Céline Dubreuil et Céline Mathieu sont respectivement chef

de projet spécialisée en gestion différenciée et renaturation et cartographe au sein de la société Biotope (Bureau d’études sur l’environnement et les milieux naturels). L’étude consiste en la réalisation d’un document unique qui constituera une base importante pour l ’élaboration du futur aménagement forestier et du projet paysager. Ce document unique est donc une compilation permanente entre les différents acteurs de l’équipe, il passe donc constamment entre les mains des uns et des autres, est jour après jour remanié et doit pourtant conserver une unité de traitement et de mise en forme et doit se développer

sur une trame claire et régulière. Aucun des membres de l’équipe n’a effectué de matrice commune pour l’ensemble de l’équipe afin que le va et vient se fasse sans modifications et de manière limpide. Nous sommes donc à une phase du travail où la compilation a été réalisé mais il faut qu’un des membres prennent l’ensemble des décisions concernant la cohérence de la mise en page globale et la finalisation du document. Le fait de travailler en équipe regroupant divers membres et diverses compétences est un réel avantage dans la réalisation d’une telle étude, mais il est indispensable de travailler en amont sur une structure commune à tous. 79


travail de cartographie..................................................................................................

Mise en valeur du système d’urbanisation au coeur des clairières

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evolution des surfaces boisées et de l’ubanisation Boisements et urbanisation 1ère moitié du XIXè

Boisements et urbanisation en 1900

Boisements et urbanisation en 1960

Boisements et urbanisation en 1994

La deuxième approche de cette étude fut cartographique, l’équipe est en possession des cartes mettant en relation les boisements et l’urbanisation sur quatre dates. Mon travail a été de compiler ces cartes pour mettre en lumière l’évolution de ces deux entités. Il s’agit là de rendre évident l’extension simultanée des masses boisées et des masses urbaines. Ces cartes évolutives nous prouvent clairement que le territoire s’est largement densifié et les respirations qui existaient entre les boisements et les

habitations ne sont aujourd’hui plus que résiduelles. Le système qui se développaient autrefois au coeur d’un réseau de clairières clairement marqués n’existe quasiment plus aujourd’hui. On remarque rapidement aussi que la partie ouest de ce territoire subit une pression urbaine conséquente jusqu’à aller se lover au plus près des formations boisées. La partie est encore préservée de ce schéma et conserve son système urbain de coeur de clairière. 81


Etude des paysages urbains du 77

Cette étude ordonnée par le département de Seine et Marne a pour objet l’étude des paysages urbains du département, plus particulièrement sur la frange ouest du département. Le marché a pour objet la Réalisation d’études permettant d’identifier, analyser, cartographier et mettre en perspective les paysages urbains de Seine-et-Marne. Ce travail trouve sa place dans le prolongement de l’Atlas des paysages de Seine-et-Marne édité en décembre 2007 et réalisé par Michel Collin luimême. Les grandes caractéristiques de la prestation consistent en l’élaboration d’une typologie des paysages urbains par classification et description des caractères paysagers, architecturaux... Cette analyse a pour but d’être restituer sous forme de cartographie, de re préciser la carte sensible des paysages de Seine et Marne, enfin elle vise à la prescription de suggestion et de propositions d’actions pour ce début de XIXème siècle. Pour répondre à cette étude nous retrouvons exactement la même équipe pluridisciplinaire que pour l’Atlas des paysages du Morbihan. 82

Carte d’enjeux sur l’ensemble du territoire


Articulation de qualité à préserver ou conforter / A

cartes d’enjeux et schémas directeur..................................................................... Enjeu majeur pour le confortement de la trame ve LEGENDE DE LA CARTE DES ENJEUX DES PAYSAGES URBAINS

Agrafe paysagère majeure à créer ou rétablir

- 08/03/10 Enjeux de continuité de paysage porté par la charpente naturelle

Jardins

Enjeux des paysages intra-urbains Continuité urbaine de voie structurante à renforcer

Continuité des Vallées et cours d'eau à révéler

Continuité majeure à créer ou rétablir

Grands espaces forestiers à préserver

Trame urbaine à conforter Grands espaces ruraux à préserver

Trame douce à conforter

Espace de respiration constituant un enjeu majeur

Axe de composition à préserver

Axe vert à créer ou conforter

Axe de composition à développer ou créer Enjeu majeur de restructuration urbaine

Enjeux d’articulation à la charpente naturelle ou à l’espace rural

Espace public à conforter ou à créer

Articulation des limites urbaines à la trame verte à préserver / à renforcer ou qualifier

Espace urbain dégradé à requalifier

Articulation des limites urbaines à la trame bleue à préserver / à renforcer

Secteur potentiel d'urbanisation

Articulation de qualité à préserver ou conforter / Articulation à créer ou améliorer Enjeu majeur pour le confortement de la trame verte urbaine Agrafe paysagère majeure à créer ou rétablir Jardins

Enjeux des paysages intra-urbains Continuité urbaine de voie structurante à renforcer Continuité majeure à créer ou rétablir Trame urbaine à conforter

Autres Eléments occultants à requalifer Infrastructure à requalifier ou nuisances à réduire Réduction ou suppression des lignes haute tension ou prise en compte de la nuisance Espace fermé, introverti Point de vue à préserver, point de vue potentiel

Urbanisation récente sur la commune de Meaux

Trame douce à conforter Axe de composition à préserver Axe de composition à développer ou créer Enjeu majeur de restructuration urbaine Espace public à conforter ou à créer Espace urbain dégradé à requalifier Secteur potentiel d'urbanisation

Autres Eléments occultants à requalifer Infrastructure à requalifier ou nuisances à réduire Réduction ou suppression des lignes haute tension ou prise en compte de la nuisance Espace fermé, introverti Point de vue à préserver, point de vue potentiel

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cartes d’enjeux et schémas directeur........................................................................... Lorsque j’ai intégré l’agence, cette étude était déjà bien entamée. Suite aux phases de discussion concernant les enjeux de ces territoires urbains, mon rôle a été de mettre en forme un schéma directeur global à l’échelle d’une commune ou d’un secteur de plusieurs communes rattachées. Il s’agissait

ici de différencier les enjeux selon quatre grands thèmes comme la légende ci-dessus le précise et de modeler les figurés et motifs afin d’atteindre une lecture la plus claire possible. Il me paraît toujours quelque peu complexe de créer de tels documents en ayant aucune connaissance du site si ce n’est aérienne. Au

Emplace men

84

t à déterminer

fur et à mesure des discussions les enjeux et la forme du schéma directeur a évolué et les dynamiques graphiques appliqués sur ces territoires ont pu révéler d’autres enjeux majeurs de restructuration et de connexion entre les espaces et les entités paysagères.


.......................................................... Enjeux urbains de Meaux

Grâce à ce schéma directeur global des enjeux, une forme urbaine cohérente se YSAGES URBAINS dessine. La ville de Meaux se déploie de manière générale autour des deux cours naturelle d’eau présents mais sur un schéma assez désarticulé et probablement déconnecté des espaces naturels qui l’entourent. La forme des cours d’eau désignent ici clairement deux espaces distincts. A l’ouest, un pôle ace rural urbain totalement cerné par les cours d’eau et dominé par les plateaux agricoles sur sa façade ouest. A l’est une zone urbaine très distendue qui se love au creux du cours d’eau principal qu’il nécessiterait de raccrocher au territoire et de restructurer autour d’une centralité nouvelle dans la ville. L’extrême est de la ville figure comme une zone de transition entre le monde urbain et le système de clairière et de boisements. Le véritable enjeu de ce territoire urbain est de se recentrer sur lui même, de se densifier et d’intégrer à son développement un réel contact avec les trames naturelles qui le transpercent de toutes parts.

erver / à renforcer ou qualifier

server / à renforcer

ation à créer ou améliorer

baine

Enjeux urbains de Sénart Le développement de Sénart s’est fait de manière beauocup moins concentrique, l’urbain s’étire sur le territoire et laisse derrière lui de nombreuses zones de vides. Il s’agit ici dans un premier temps de tirer profit de ces poches d’entre-eux pour les futures zones à urbaniser. Ce territoire se trouve en deuxième lieu enserré entre deux grandes entités rurales qu’il convient de préserver. Un maillage assez dense d’infrastructures sillonnent la ville et font l’objet d’un véritable enjeu de continuité de trames vertes et bleues. Un réseau de jardins est enfin à valoriser et prendre en compte dans les aménagements futurs.

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4B

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LES PROJETS...........


NANTES : MAISON BLANCHE et BREIL ilot breil

J’ai eut l’occasion de travailler sur un des deux projets qui compose l’îlot d’habitations de Maison Blanche et du Breil. L’un étant en phase et l’autre en phase DCE, il me semble important de situer les deux projets dans le marché afin de bien comprendre le contexte quelque peu complexe dans lequel s’inscrivent ces deux projets.

maison blanche

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NANTES : MAISON BLANCHE contexte du projet.............................................................................................................

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Le projet de résidentialisation de l’îlot du quartier du Breil à Nantes a été précédé par un projet de construction de 56 nouveaux logements sociaux : le quartier de Maison Blanche. Les deux projets composent le même îlot au coeur d’un quartier d’immeubles HLM assez important dans la banlieue de Nantes proche de Saint Herblain. La maîtrise d’ouvrage est la Nantaise d’habitation, un bailleur privé de logement sociaux à Nantes. Le projet de Maison

Blanche occupe un ancien terrain inoccupé en friche attenant à la barre d’immeuble principal de l’îlot du Breil. il est actuellement en phase de chantier très avancée. L’architecte Sadka Kamphet a dessiné un projet très intéressant d’îlots résidentiels en R+1, les 56 logements se répartissent en 4 plots de logements tournés uns à uns autour d’une cour intérieure. Ces espaces internes confèrent au quartier une qualité d’espace intime que je trouve très intéressante.


les patios Bilan des abattages et replantations. 1/750°

le projet...................................................................................Arbres roux : sujets conservés Points noirs : abattages, 84 sujets Points blancs : plantations nouvelles, 90 sujets

Nantes maison blanche mise au point du plan de masse observations du 2 juin 2008

Michel Collin a quand à lui travaillé sur le projet paysager accompagnant cette disposition architecturale qui crée de nouveaux espaces, appelant des traitements différenciés. L’association de strates –couvre-sols, arbustes, arbres- donne au projet un caractère commun et un espace particulier, qui s’accorde à la présence des arbres conservés. Plusieurs espaces sont ensuite traités d’une manière particulière et se différencient les unes des autres. La partie centrale du quartier devient un boulingrin, il

Accès par un chemin en rampe depuis la rue, entre deux pelouses ornées d’arbres.

Une masse de végétation (bambous par

exemple) atténue l’eefet de parking depuis s’agit d’un décaissement du sol, bordé de talus la rue. enherbés, qui servira de bassin de rétention en cas de fortes précipitations. Le fond du motif est traité par une double strate : au sol, une couverture de graminées, dominée par un groupe dense de bouleaux en strate arborée. Entre les plots et la barre : les usages et l’ambiance restituent ceux du mail de tilleuls actuel. Des Sophoras sont plantés en complément des arbres conservés, selon deux lignes qui guideront les futurs remplacements d’arbres. Côté plots, le mail s’appuie sur une

haie dont composition reprend la gamme Un la accès piétons direct vers le «mail», traverse le parking et atténue l’effet de d’arbustes des jardins communs. Patios : grande masse d’enrobé chaque plot abrite un patio en son centre. Le paysage est assuré par des îlots de plantation associant une strate de couvre-sols, une strate d’arbustes, une strate d’arbres. Composition : couvre-sols (lierre, pervenches, acantes, bergénias, epimedium) ; arbustes (Camélias variés) : arbres (Liquidambar, Sorbus, Cercis, Davidia et Gleditsia).Ce sont en tout 92 arbres qui ont été abattus pour réaliser ce projet. 89


NANTES : RESIDENTIALISATION DU BREIL

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La résidentialisation de l’îlot Breil à Nantes est le projet qui m’a demandé le plus de temps. Nous avons avec Benoît passé un certain temps à mettre en place d’une manière cohérente le plan de plantation quelque peu complexe du projet. Ce projet fait l’objet de nombreuses et parfois très vives discussions sur divers sujets, entre la maîtrise d’ouvrage et l’architecte et la maîtrise d’oeuvre. La Nantaise d’habitation s’est en effet avérée être très exigente et pointilleuse sur de nombreux points. C’est ainsi que nous avons passé quelques semaines à se consacrer au choix d’une simple clôture afin de s’accorder avec la maîtrise d’ouvrage, les réalités du site (le muret encadrant d’îlot fait office de bureau de vente pour le trafic de drogue dans le quartier), et l’architecte. Après de nombreuses recherches et propositions, le choix n’est toujours pas fait et la situation n’a pas évoluée. C’est donc à l’occasion de l’étude pour Maison Blanche qu’une prise en compte globale de la parcelle a été faite. C’est ainsi que la Nantaise d’Habitation a pris la décision de procéder à une rénovation des espaces extérieurs de l’îlot du Breil.


Dans un soucis de continuité et d’unité végétale avec le projet de Maison Blanche, c’est donc dans le choix de la gamme végétale qui fera office d’appel entre les deux projets. Une part constante d’arbustes persistants et de couvre-sol est commune à tous les espaces, à Maison Blanche comme au Breil (Fusain, Laurier tin, Pittosporum pour les arbustes et lierre, pervenches et fleur des elfes pour les couvre-sol). Nous sommes en revanche sur deux

structures spatiales différentes, Maison Blanche se compose de plots de superficie réduite et cloisonnés. Les espace publics du Breil s’adapte au vocabulaire de la barre d’immeuble et se développe de manière linéaire en couloirs entre les immeubles. Nous ne retrouvons pas ici d’espaces intimes et privés ni de jardins. La barre d’immeuble centrale marque une forte séparation entre les deux projets. Le projet valorise tout de même la succession des espaces définis par le

rythme des bâtiments, les gammes végétales viennent ici encore caractériser et différencier chaque espace. Ainsi l’ambiance de chaque patio à Maison Blanche est caractérisée par le choix d’une espèce d’arbre, de la même manière l’ambiance des espaces successifs entre les bâtiments est marqué par ces arbres mais également par des gammes végétales d’une couleur donnée. La continuité arborée n’est pas visible de chaque côté de la barre mais est perceptible.

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NANTES : RESIDENTIALISATION DU BREIL Le projet de résidentialisation de l’îlot Breil à Nantes se base sur un plan de plantation assez complexe qu’il s’agit ici, en phase DCE, de rendre le plus clair et le plus lisible possible en plan. Le site est découpé en cinq couloirs caractérisés par cinq couleurs différentes. Chacun de ces espaces acceuille une gamme végétale bien particulière de couvre-sol, d’arbustes et une espèce d’arbre en echo aux espèces choisies pour le quartier

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Maison Blanche. A cela s’ajoute sur l’ensemble du site une base commune de couvre sol et d’arbuste. Quelques zones ponctuelles sont destinées à la plantation de Symphorines et de Berberis. On distingue ensuite trois types de plantation : les couvres-sols uniquement, les couvre-sols et arbustes et les massifs d’arbustes uniquement. L’effet rendu par les masses végétales semble très précis pour Michel Collin il s’agit maintenant de le

rendre lisible ne plan, ce qui n’a pas toujours été évident d’autant plus que certaines gammes colorées contiennent des plantes de soleil et des plantes d’ombres. ce travail a consisté dans un premier temps a effectué un tableau récapitulatif de toutes les espèces puis à trouver des motifs et figurés aidant à la compréhension du plan d’ensemble.


Il s’agit ici de mettre en place un document le plus clair possible afin que le projet s’éloigne le moins possible des plan fournit par la maîtrise d’oeuvre. C’est là que réside toute la difficulté de communiquer un projet suffisament bien afin que les entreprises s’y retrouvent et respectent le projet. Légendes et figurés réalisés sur Autocad

Plan des types de plantation

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NANTES : RESIDENTIALISATION DU BREIL les plantations dans le détail....................................................................................

Voici à les schémas théoriques réalisé sur des surfaces de 100m², ils mettent en évidence de manière graphique la densité et la manière dont vont être plantés les différentes espèces de couvre-sol et d’arbustes en lien avec le plan de plantation vu précédemment.

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les plantations par plots de couleurs.....................................................................

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Je crois pour conclure ce rapport de stage, il me semble indispensable d’affirmer que j’y ai énormément appris, c’est ainsi que je tiens tout d’abord à remercier les personnes qui ont fait ce stage une expérience enrichissante et marquante. Je commencerais d’abord par une petite attention particulière à Olivier Munoz de Big Paysage sans qui je n’aurais pas eut la chance de faire mon stage chez Michel Collin. Il va ensuite de soit que je souhaite vraiment remercier Michel Collin et Benoît qui m’ont énormément appris sur leur manière particulière de voir, de lire et d’écrire le paysage. Une pensée aussi à christophe et Aude grâce auxquels Autocad ne me montrait plus aucune résistances ( voir presque aucune...). Et enfin merci à la SNCF de m’avoir fait raté tous ces trains et crée un des sujets de discussions durant la pause café. Voilà je ne m’étendrais pas plus sur cette conclusion, ce fut une éxpérience qui va surement contribuer à me construire en tant que paysagiste en her

CONCLUSION

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après midi sans courant a l’agence.................................................

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